Dialogue et vérité : Bible et études genre
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Dialogue et vérité : Bible et études genre
Dialogue et vérité : Bible et études genre Participants : Élisa George, en année de transition Maude Zolliker, étudiante en bachelor de psychologie Marie-Pierre Bigler, étudiante en bachelor de psychologie Sara Stegmüller, étudiante en bachelor de psychologie Florent Perdrix, étudiant en bachelor de sciences sociales Jean-David Knüsel, étudiant en bachelor de sciences sociales Jean-René Moret, étudiant en master de théologie et animateur GBEU Table des matières Introduction..........................................................................................................................................1 Présentation des études genre...............................................................................................................1 État des lieux théologique....................................................................................................................2 Première confrontation.........................................................................................................................3 Quelques considérations bibliques.......................................................................................................3 Quelques considérations tirées de l'Ancien Testament....................................................................4 Réflexions sur les textes de Paul......................................................................................................4 Conclusions..........................................................................................................................................6 Annexe : sites et ouvrages consultés....................................................................................................7 Introduction Notre groupe à visé à se pencher sur la question des études de genre en relation avec le donné biblique. Après un premier dégrossissage, la question qui résume notre interrogation est « existe-til un rôle défini pour les hommes et pour les femmes ». Ils nous est rapidement apparu que si beaucoup sont confrontés aux études de genre, ce n'était pas d'une manière suffisamment approfondie pour pouvoir les évaluer sur le plan académique.Nous avons donc pris les questions et idées issues des études de genre pour les confronter à quelques textes bibliques, en reconnaissant qu'une approche plus profonde des études de genre resterait profitable. Présentation des études genre On dit genre au lieu de sexes pour faire une différence entre le sexe biologique tel qu'il est, donné à la naissance, et le sexe social, qu'on appelle genre. Ce dernier concerne l'identité, les rôles des personnes ainsi que des caractéristiques qu'on tend à associer au sexe : le masculin et le féminin, c'est à dire ce qui caractérise la femme-type (en occident : douceur, discrétion, émotions...) et l'homme-type (vigueur, détermination, maîtrise de soi...). Dans le texte sur la théorie du genre que nous avons lu, Parini1 explique: « Les études genre ont exploré les liens entre l'appartenance sexuelle (au sens biologique du terme) et le genre en tant qu'ensemble de constructions sociales (symboliques et institutionnelles) qui détermine la forme que prennent les rapports de sexe dans une société » (p. 21). 1 Lorena Parini, « le système de genre », Seismo, 2006, Chs. 1 et 2. Parler de « la théorie du genre » n'est pas une expression reconnue par ceux qui l'utilisent pour interpréter les rapports de genre, mais plus par ceux qui la critiquent. Il y a en effet plusieurs théories du genre, ou plusieurs nuances dans la théorie du genre, même si on peut reconnaître un présupposé commun à l'ensemble (ou presque) de l'analyse des rapports de genre : les différences qu'on observe entre les sexes ne sont pas déterminés par notre biologie ou par un rôle inscrit au fond des êtres hommes et femmes, mais ces différences sont le résultat d'une construction sociale. Il faut entendre par là que ce qui différencie les hommes et les femmes découle des attitudes et des attentes que manifeste l'entourage à un individu, et ces attitudes et attentes dépendent elles-mêmes de la représentation qu'on se fait des caractéristiques féminines et masculines dans une société. C'est donc le contexte culturel qui influence notre manière de voir l'homme et la femme et donc comment on se comporte, comment on éduque nos enfants, nos choix de vie, les lois qu'on institue... Dans ce sens, les études genres constituent une application particulière du paradigme socio-constructiviste, selon lequel le sens des choses est essentiellement défini par la culture et un processus de construction individuelle. Les nuances au sein de cette théorie concernent peu ce qu'on étudie et qu'on cherche à dénoncer : Nous sommes dans un système patriarcal, c'est à dire dominé par les hommes et les femmes sont donc victimes de cette domination (on va donc montrer toutes les dimensions de cette domination). Les nuances se trouvent plus sur ce qu'on veut comme société. Les avis se situent entre deux pôles : • D'un côté ceux qui pensent que ces différences entre hommes et femmes sont certes culturelles et construites, mais utiles au bon fonctionnement de la société et à la cohésion entre ses membres. Changer l'éducation ou la représentation de ce qu'on se fait du féminin et du masculin serait alors dangereux pour la stabilité de la société. • L'autre pôle, qu'on peut placer dans la théorie queer, défend l'idée que pour une vraie libération par rapport au normes de la société et face aux inégalités dans les rapports entre les sexes, il faut déconstruire, détruire toute représentation du masculin et du féminin, afin qu'être homme ou femme ne soit pas important. Dans cette lignée, l'identité étant indépendante du sexe, toute identité et toute orientation sexuelle est possible et admissible. Cela légitime ce que dans une autre vision on appellerait transsexualité et homosexualité, mais dans une perspective radicale, ces termes ne sont pas appropriés puisque le sexe ne serait rien. C'est entre ces deux pôles que se situent les théories du genre pour la société. État des lieux théologique Dans le monde théologique, il est communément admis que l'homme et la femme sont égaux en valeur et en statut devant Dieu, et qu'ils sont appelés à collaborer. On ne s'attardera pas sur les positions minoritaires et extrêmes, qui voient soit la femme comme inférieure (patriarchie dure), soit à l'inverse l'homme comme méchant, néfaste et à cantonner aux seconds rôles (féminisme extrême). Entre ces extrêmes, on définit habituellement deux grandes options qui vont se décliner en plusieurs nuances. Le point de division entre ces deux est la question « existe-t-il des rôles spécifiquement réservé à l'homme ou à la femme ». L'option dite « complémentarienne » répond « oui », en particulier une certaine autorité dans le couple et l'église repose sur l'homme, ce qui est une différence de fonction et non de valeur, et l'homme est appelé à exercer ce rôle pour le bien de son épouse et de ceux qui dépendent de lui. L'option dite « égalitarienne » répond non, et pense que tous les rôles peuvent être assumés par des personnes des deux sexes. Il faut noter que les noms ne sont pas très bien choisi, les complémentariens reconnaissent parfaitement l'égalité de valeur des deux sexes, et les égalitariens peuvent les voir comme complémentaires – certains égalitariens diront justement qu'à cause des différences et complémentarités entre les deux sexes, il est enrichissant que chaque sexe amène ses spécificités dans toutes les fonctions. En ce qui concerne les nuances, certains égalitariens verront des tendances particulières à l'un ou l'autre sexe qui peuvent prédisposer plus à un rôle qu'un autre, tandis que d'autre nieront qu'il y ait des différences liées au sexe, et ne verront que des variations individuelles. De même, chez les complémentariens certains verront comme seule différence nécessaire le fait que le rôle d'autorité principal dans une église soit assumé par un homme, tandis que d'autres considéreront que la différence entre homme et femme doit conduire ces dernières à privilégier l'éducation des enfants tant qu'ils sont jeunes, sans exclure un emploi mais en le subordonnant à la fonction éducative. D'une manière générale, les deux positions considéreront que toute notion de domination ou d'oppression entre les sexes est une conséquence de la chute. Première confrontation Retour sur le texte de Parini (qui résumes les études genre, lu chacun pour soi). L'idée des études genre est de dénaturaliser des construits sociaux, en affirmant ainsi que les choses peuvent être différentes. L'idée est que ce que l'on observe dans la société n'est pas l'expression d'un ordre naturel, mais d'un développement culturel contingent (on dit que le patriarcat est un construit social, en tant que féministe, ...). Ici, il y a une opposition envers l'idée selon laquelle l'ordre social est justifié par la nature. C'est le présupposé que l'ordre, l'inamovible, est de la nature ; en dénaturalisant un état de fait on le priverait alors de toute permanence et normativité. Mais bibliquement, la nature ne suffit pas pour établir l'ordre. L'ordre est aussi quelque chose qui se transmet de parents à enfants, on voit largement l'importance de l'éducation dans les textes bibliques. Le débat séculier pourrait se résumer à une alternative : soit une chose est naturelle, donc bonne et normative, soit elle est construite, donc contingente et dépassable. Dans une vision biblique, la question du bien et du mal tire son origine ultime de la volonté de Dieu. On pourrait dire que celle-ci peut se faire connaître de 3 manières : la nature, la culture, et la révélation. C'est pourquoi, il convient de se pencher sur les textes bibliques. La question suivante est donc : Dieu veut-il une différence culturelle hommes-femmes, en plus des différences physiques ? La bible donne-t-elle des rôles différents ? Quelques considérations bibliques Remarque préliminaire : la bible contient 2 sortes de textes : des textes narratifs (ça s'est passé comme ça, ...) et des textes prescriptifs (faites ceci, cela, ...). Le tout étant de départager. Une autre question importante est celle du rôle de la culture dans les textes et notre lecture. Les textes viennent d'une culture et il faut en tenir compte pour bien les comprendre, mais sans faire perdre tout contenu à la Bible. Il faut aussi prendre garde au « snobisme chronologique »2, qui consiste à considérer que notre culture est la meilleure de toutes, que toutes les différences entre culture sont des lieux où la nôtre a raison contre celles qui l'ont précédées. Il faut d'abord se demander ce que le texte veut dire, indépendamment de notre accord avec. Après cela, il faut se demander comment on se positionne. L'ordre est important, sinon on risque de comprendre le texte uniquement dans le sens qui ne va pas nous déranger.. On a donc une double 2 question : la bible affirme-t-elle une différence de rôle et/ou une Selon l'expression de C.S. Lewis hiérarchisation ? Quelques considérations tirées de l'Ancien Testament « La domination de l'homme sur la femme est une conséquence de la chute, cf ton désir te poussera vers l'homme et il te dominera, Gen 3.16 ». On pourrait dire ; si Dieu a voulu cette conséquence de la chute, pourquoi alors s'opposer à sa volonté ? Cela paraît difficile à tenir ; avec une vision de la rédemption, d'un Dieu qui avec nous combat le mal-conséquence de la chute. Donc, on peut inclure dans ce combat contre le mal le combat contre la domination masculine. (Idée sous-jacente que Dieu ne crée pas la sanction, mais qu'il l'applique / que les conséquences de la chute ne sont pas tout-à-fait la volonté de Dieu dans un sens prescriptif). Reste la question de savoir si un ordre ou une autorité qui ne soit pas sur le mode de la domination existait avant la chute. La femme est, dans la genèse, créée du côté de l'homme : de la même substance que lui, ce qui les met sur un pied d'égalité. Il y a également l'idée, centrale, que la distinction homme – femme est une bonne chose, qui permet la complémentarité. L'indifférenciation est plutôt le problème (et non l'inverse, cf mythe de l'androgyne3). 1 Cor 7 : la femme a autorité sur le corps de son mari, et viceversa. Eph 5 : l'homme doit prendre soin de la femme comme si c'était sa propre chair (voir plus loin). Ici, on a une application du principe de Genèse (cf côte d'Adam). Deutéronome 22.5 : « Une femme ne portera point un habillement d'homme, et un homme ne mettra point des vêtements de femme; car quiconque fait ces choses est en abomination à l'Éternel, ton Dieu. » La distinction importe. Il faudrait donc continuer à structurer la société selon ce binôme, et pas essayer de détruire cette distinction (ce que certaines études genre préconisent, car toute différenciation créerait des hiérarchies ; simultanément, les intersexes 4 et les transsexuels entrent difficilement dans l'une ou l'autre catégories). Le texte ne semble pas dire : soyez vous-mêmes, si vous vous sentez hommes mais êtes biologiquement femmes habillez-vous comme home ; cela semble peu vraisemblable vu l'époque. Donc, il semble ici qu'il faille une adéquation entre le sexe (biologique) et le genre (social). Si on dit ça, on impose une certaine contrainte aux gens (pratiquement, ça pose des questions quantà ceux qui ne s'identifient pas simplement dans une des 2 catégories : la violence étant en général plutôt dans l'imposition d'un genre à quelqu'un qui veut se comporter différemment). Cette contrainte s'applique dans les symboles qu'on porte, qui ne sont pas univoquement défini pour toutes les époques, mais qui affirment notre identité sexuelle (du style porter telle ou telle couleur, type de vêtement, coiffure...). Donc : indépendamment du bien-fondé de la hiérarchie, il ne faut pas détruire la différence. On affirme ainsi (si on accepte cette affirmation), que la définition du genre ne vient pas de nous : on n'a pas le choix. Ce qui pose la question de l'homosexualité et de la transsexualité ; si on pouvait définir son genre, la transsexualité gagnerait en légitimité et l'homosexualité aussi à condition de considérer le choix d'un partenaire sexuel comme une question de genre et non de sexe biologique. Réflexions sur les textes de Paul 1 Cor 11, 3-12 3 4 Mythe grec selon lequel l'humanité était originellement formé d'androgynes, mi homme mi-femme, dotés de 2 têtes, 4 bras, etc. Les dieux craignant la puissance de cette humanité originelle auraient coupé les androgynes en deux, et le couple humain exprimerait une aspiration vers cette androgynie originelle. Personnes dont le sexe est mal défini à la naissance, à cause de particularités hormonales ou chromosomiques. Ce que certaines traduction rendent par« chef », est littéralement « tête », en grec kephalé. 3 sens sont habituellement proposé ; traditionnellement « chef » au sens d'autorité, pour d'autre « source, origine » (mais ce sens n'est que très incertainement attesté dans le grec d'époque), ou encore « ce qui est prééminent, premier » (Comme « être en tête »). Dans quel sens Paul l'utilise-t-il ? La question reste discutée. Quoiqu'il en soit, personne ne défend qu'il y ait une hiérarchie de valeur (au plus une hiérarchie de fonction d'autorité). Corinthe était colonie romaine5, et l'on trouve plus d'inscriptions latines que grecques à Corinthe au premier siècle, donc ce sont les coutumes romaines qu'il convient de prendre en compte. Horace indique qu'une femme voilée indique qu'elle n'est pas sexuellement disponible, du coup elle est respectable. Couvrir sa tête est signe de respectabilité, et la découvrir représente une invitation. Paul s'oppose à un comportement qui est connoté sexuellement dans une église. En disant aux femmes de conserver leur voile, il évite que la liberté évangélique soit une cause de scandale. En particulier, une femme qui s'afficherait comme disponible déshonorerait clairement son mari. Les hommes se couvraient fréquemment la tête dans les cultes romains, on ne sait pas si c'était le cas chez les juifs à l'époque (cet usage est connu dans les synagogues dans l'histoire ultérieure, mais on ne sait pas à quand il remonte). Si l'absence de voile n'a pas de signification particulière pour les hommes, Paul dénierait le port du voile aux hommes pour éviter une confusion avec les femmes, ou pour éviter une assimilation aux cultes romains (l'un n'excluant pas l'autre). La mention de l'homme comme gloire de Dieu et de la femme comme gloire de l'homme est aussi difficile. Est-il question de là où l'on met sa valeur ? De celui qui exprime et manifeste le caractère de l'autre ? Dans cette perspective, l'homme bon refléterait la bonté de Dieu, et un femme épanouie et accomplie rendrait visible le caractère de son mari. Ceci reste une question ouverte. Sur la question du voile, deux positions se font jour au sein du groupe : soit Paul prend le voile pour acquis, et invente un ordre créationnel pour le justifier. Soit Paul part d'un ordre créationnel et l'exprime/illustre par le voile. Ou encore, Paul a déjà sa vision de l'ordre créationnel et reconnait l'usage du voile, et fait le lien entre les deux. Galates 3.27-29 Le problème avec ce passage, c'est qu'il est très bref. Ce que tout le monde admet, c'est qu'il affirme l'égalité de statut devant Dieu des hommes, des femmes, ainsi que des esclaves et des maitres et des païens avec les juifs. Sur les autres points, il y a une question de méthode : va-t-on interpréter Galates seul, et l'utiliser pour gouverner l'interprétation des autres textes, ou bien interpréter les autres textes et interpréter Galates en accord avec les autres ? Probablement que le texte de Galates ne donne pas assez d'indication pour déterminer jusqu'où va la proclamation d'égalité qu'il renferme. Éphésiens 5.21-33 En 5.21 (soumettez-vous les uns aux autre), la question qui fait débat est de savoir si les uns aux autres impliquent que tous soient soumis à tous, ou bien si cela signifie « chacun à celui à qui il doit se soumettre »6. Il y a en tout cas des exemples (p.ex. Apocalypse 6.4) où le même pronom « les uns les autres » n'indique pas une parfaite réciprocité et simultanéité. 5 6 Les détails historiques concernant 1 Corinthiens sont issus de A. C., Thielston, The First Epistle to the Corinthians Eerdemans, 2000, consulté par Jean-René Voir de même au sujet d'éphésiens : P. O'Brien, The Letter to the Ephesians, Eerdmans Publishing Co., 1999 En ce qui concerne le « soumettez-vous », littéralement le verbe est formé comme « se ranger sous », un équivalent proche dans notre langue serait « sub-ordonner ». Le verbe en question est à la voix moyenne, ce qui indique une action volontaire de se soumettre, à distinguer d'une idée où l'homme devrait soumettre sa femme. Au niveau de la structure de la société, Paul n'est guère révolutionnaire en appelant les femme à la soumission à leurs maris, les enfants à l'obéissance envers leurs parents et les esclaves à l'obéissance envers leurs maîtres. Par contre, il se distingue des autres instructions de ce genre à l'époque en s'adressant directement aux subordonnés, en les traitant comme des sujets. D'autre part, il réinvesti la notion d'autorité en la plaçant dans le cadre de l'amour sacrificiel. La responsabilité de l'homme dans ce passage est immense, donner sa vie pour sa femme, la rendre splendide, veiller à son plein développement. Paul responsabilise ici l'homme, c'est un immense service aux femmes. Ce serait aujourd'hui très utile aujourd'hui... Une des constatations de nos discussions a été qu'entre ceux qui maintiennent un primauté d'autorité du mari dûment qualifiée par la vision renouvelée de l'autorité exprimée dans la Bible, et ceux qui défende une vision strictement symétrique de la relation maritale, les conséquences pratiques en matière de prise de décision étaient finalement minime, dans la mesure où une autorité aimante va prendre en compte les opinions et besoin de l'autre, et ne trancher avec autorité qu'en dernier recours. Conclusions Au final, nous avons donc pour l'heure surtout discuté au niveau des questions posées par les études genre mises en rapport avec le contenu des textes biblique. Nous ne sommes pas remontés aux bases historiques et théoriques des études de genre, ce qui pourrait être intéressant pour un prochain projet. En particulier, le paradigme socio-constructiviste demanderait à être étudié et mis en vis-à-vis avec une vision chrétienne. En ce qui concerne les textes bibliques, nous ne sommes pas arrivés à un accord sur tout les points, pas plus que nous n'avons examiné tous les textes qui seraient pertinents. Nous sommes néanmoins arrivés à un certain nombre de points d'accord, avec aussi des questions ouvertes. La distinction des sexes est une donnée remontant à la création, elle est bonne et constitutive de l'humanité. Les textes bibliques marquent l'importance de la distinction des sexes, qui doit rester reconnaissable, même si la forme culturelle de cette reconnaissance peut varier. Les textes du Nouveau Testament présentent une notion d'ordre et une notion d'autorité dans les rapports entre les sexes. La question qui se pose pour chacune de ces notions est de savoir si elles sont uniquement des adaptations à la culture de l'époque, ou si elles traduisent un donné appelé à durer. La réponse pourrait différer entre ces deux notions, l'ordre n'est pas nécessairement une question d'autorité (il pourrait s'agir de l'ordre temporel lors de la création, de l'ordre de causalité et d'origine (qui est à l'origine de qui), etc. Indépendamment de cette question, le donné biblique sur l'autorité montre que celle ci ne doit pas être domination ni exploitation, mais service et soucis de l'autre7. Ainsi, que Paul maintienne le principe d'autorité pour son temps ou durablement, il contribue pour sur à une amélioration de la situation des femmes dans son époque, en appelant les maris au service et à l'amour, et en traitant les femmes comme sujets. Il y a aussi accord pour affirmer qu'auprès de Dieu, hommes comme femmes chrétiens bénéficient du même accès direct en Jésus-Christ. Une question ouverte est de savoir si le texte de Galates « il n'y a plus ni homme ni femme » se limite à cet aspect, où s'il doit donner une orientation à la vie de l'église et à l'organisation de la société8. 7 8 Voir à ce sujet le rapport « politique et autorité » sous http://www.gbeu.ch/lesgbeu/ressources/ressources/ressarticle/politique-et-autorite.html. Bruce, F. F. The Epistle to the Galatians Paternoster Press, 1982 va dans ce sens, en tout cas En conclusion, il nous a semblé clair qu'adopter radicalement une théorie queer niant toute pertinence de la distinction des sexes irait contre les conclusions de nos recherches bibliques, de même pour les théories qui nient tout lien entre sexe et genre. Par contre, nous n'avons pas établi de division précise des rôles de chaque sexe/genre sur une base biblique ; il semble que les indications existantes ne sont pas très précises, et que pour celle-ci plusieurs positions puissent être tenues sur base d'un respect approprié des Écritures. Annexe : sites et ouvrages consultés Vidéos « Un corps deux sexes » (Documentaire sur le phénomène de l'intersexualité) :http://www.rts.ch/video/emissions/36-9/4433097-un-corps-deux-sexes.html « Hjernevask » (Lavage de cerveau : documentaire incisif sur les études de genre en Norvège9) : « http://www.youtube.com/watch?v=PfsJ5pyScPs » « Moi Jane, moi Tarzan » (Documentaire sur les différences entre les sexes) : http://www.rts.ch/emissions/specimen/3047179-moi-jane-toi-tarzan.html Audio « CQFD : 4 sexes, 6 genre » (Documentaire sur les diverses perceptions sociales des sexes et des genres) :http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/cqfd/4725534-4-sexes-6-genres-25-03-2013.html Livres Ronald W. Pierce , Rebecca Merrill Groothuis (Sous la direction de), Discovering biblical equality, Apollos, 2004, Thielston, A. C., The First Epistle to the Corinthians Eerdemans, 2000 Bruce, F. F., The Epistle to the Galatians, Paternoster Press, 1982 O'Brien, P., The Letter to the Ephesians, Eerdmans Publishing Co., 1999 Lorena Parini, « le système de genre », Seismo, 2006, Chs. 1 et 2. Page web « Letter to the bishops of the catholic church on the collaboration of men and women In the church and in the world » : http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20040731_ collaboration_en.html concernant l'église. 9 La dernière minute comporte un message qui est certainement le fait du traducteur. Nous n'entendons pas cautionner les opinions de la personne qui a mis la vidéo en ligne, mais recommandons le reportage pour son intérêt en lui-même.