Analyse du film

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Analyse du film
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Photographie :
Musique :
Chorégraphies
Générique
Production :
Interprétation :
Nous vous souhaitons une année 1998
cinéphile en vous proposant pour ce mois de
janvier, un cycle sur le Double :
- le13 : Dr Jekyll de V. Fleming
- le 20 : Faux Semblants de Cronenberg
- le 27 : Vertigo (Sueurs froides) de Hitchcock
- le 3 février : Lola de Jacques Demy
Le reste de la programmation du trimestre sera
bientôt confirmé.
Film américain en couleurs.1961. 151 mn.
Réalisation
Scénario :
/
5
Mardi 6 janvier 1998
Robert Wise, Jerome Robbins.
Ernest Lehman, d’après la pièce d’Arthur Laurents (lui-même
d’après Romeo & Juliet de Shakespeare).
Daniel L. Fapp (Technicolor).
Leonard Bernstein (Lyrics : Stephen Sondheim).
Jerome Robbins.
Saul Bass.
United Artists / Mirish Pictures (Robert Wise).
Natalie Wood
Richard Beymer
Russ Tamblyn
Rita Moreno
George Chakiris
Simon Oakland
Ned Glass
William Bramley
Maria
Tony
Riff
Anita
Bernardo
Lieutenant
Doc
Officer Krupke
Ce film a reçu 6 Oscars (meilleur film, réalisation, photographie, musique, 2 seconds rôles)
Transposition de Roméo et Juliette
au XXe siècle à New York, West Side Story
nous conte les tragiques amours de Maria et
Tony, condamnés par la guerre des gangs
ethnique entre les Sharks, Portoricains d'immigration récente, dont le chef Bernardo est
le frère de Maria, et les Jets, Américains "de
souche", à savoir d'origines irlandaise, polonaise ou italienne, dont Tony est l'ancien leader. Immense succès populaire, porté en
triomphe par le public dans le monde entier,
consacré par les oscars, mais dédaigné par
bien des critiques qui le regardèrent comme
le dernier et médiocre avatar d'un genre agonisant, la comédie musicale, et comme très
inférieur à ses chefs d'oeuvre, Top Hat, Tous
en scène, ou Chantons sous la pluie : telle
est la fortune de West Side Story. Ces sévères jugements comme ce succès foudroyant (et jamais démenti, comme le prouvent ses rediffusions régulières à la télévi-
sion), brouillent et déforment l'image d'une
oeuvre qui souffre de deux préjugés : soit, trop
vite rangée parmi les "grands classiques" vus et
revus, son aptitude à nous émouvoir se serait
irrémédiablement émoussée, et l'on ne poserait
plus sur elle qu'un regard blasé ; soit, jetée
dans le débarras des films surfaits, elle ne devrait son succès qu'à un effet de mode, l'utilisation de thèmes d'actualité, une savante et imposante promotion avant la sortie, et, tout de
même, la qualité du spectacle de Jerome Robbins qui triompha à Broadway, et dont le film
cosigné par le même Jerome Robbins et Robert
Wise est l'adaptation. Il est ainsi de bon ton
d'opposer Robbins à Wise, attribuant au premier la réussite des numéros dansés, et au second l'extrême médiocrité des autres scènes du
film. Sottise, puisque l'on sait que les deux
hommes travaillèrent dans une totale harmonie,
de sorte que l'on ne peut accuser le seul Wise
des imperfections de West Side Story, ni le seul
Robbins de sa réussite.
En revanche, il est vrai qu'il faut considérer ce dernier comme le véritable auteur du
film, en tant que créateur du spectacle original,
coréalisateur et chorégraphe d'une oeuvre
construite autour des scènes chantées et dansées, temps forts du film qui ont fait son succès. L'extraordinaire ouverture dans les rues de
New York donne ainsi le ton : une série de
plans panoramiques, restreints peu à peu, emmène le spectateur jusqu'au terrain de basket
des Jets, qui ne se mettent à danser que progressivement, un d'abord, puis un autre, jusqu'à
Mardi Prochain :Dr Jekyll & Mr Hyde
Film américain de Victor Fleming en
noir et blanc. 1941. Avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner. 127 min.
Le Docteur Jekyll - appartenant à la
meilleure société et sur le point de se marier
- décide de réaliser sur lui une expérience de
dissociation du bien et du mal qui, selon ses
théories, cohabitent en chaque individu...
Deuxième adaptation cinématographique du roman fantastique du même nom
de Stevenson, le film en conserve la peinture
de l’Angleterre victorienne, l’atmosphère
mystérieuse et la réflexion philosophique.
Mais le scénario prend quelques libertés, notamment en ajoutant les deux héroïnes,
jouées à contre-emploi par les deux actrices
(Ingrid Bergman étant la fille des rues et
Lana Turner la fiancée de bonne famille). Et
le résultat est probant, grâce aussi à l’interprétation de Spencer Tracy et à une photogra-
exécuter un ballet impeccable ; les numéros
qui suivront seront à la mesure du premier.
Mais il faut bien reconnaître que l'éblouissante réussite de ces sommets du film, sa-
luée par ses fanatiques comme par ses détracteurs, se fait au détriment de l'intrigue sentimentale, qui paraît souvent
bien fade, et qui d'ailleurs concentre sur
elle tout le feu de la critique. Plusieurs
raisons à cela ; d'abord la primauté de la
danse : tous les acteurs furent ainsi choisis pour leurs talents de danseurs et de
chanteurs, hormis les deux principaux,
Nathalie Wood et Richard Beymer, inter-
prètes de Tony et Maria. On s'explique
d'autant moins la présence du très-gominé
et chevalin Richard Beymer, seule vraie
grave fausse note du film, qu'il est aussi
piètre acteur que médiocre danseur, et que
son jeu se résume en un sourire niais et
une grimace de douleur. Tout autre est le
cas de Nathalie Wood, imposée par la
United Artists comme La Star nécessaire
au succès d'une grosse production comme
celle-ci, mais qui compense ses
"carences" sur le plan artistique par un incontestable talent d'actrice. Sa grâce lui
permet de tirer le meilleur du personnage
assez mièvre de Maria, tour à tour charmante (I feel pretty), attendrissante (la
scène des escaliers extérieurs, équivalent
moderne du balcon de Shakespeare), enfin transfigurée et émouvante à pleurer
sous son châle noir dans le dénouement.
Mais, plus qu'une question d'acteurs, c'est la place même de l'intrigue
amoureuse qui est en jeu : mise au coeur
de l'action par la référence shakespearienne, elle est en fait traitée comme une
simple donnée dramatique. Wise et Robbins ne dessinent pas deux amoureux,
mais deux victimes de la fatalité sociale.
C'est ce qui fait toute l'originalité d'une
oeuvre qu'on osera qualifier de tragédie
musicale, tant nous paraissons loin ici des
scénarii sophistiqués et souriants du musical, et beaucoup plus près de l'opéra (par
exemple du Porgy and Bess de Gerschwin, modèle de Rubinstein). On assiste en
effet à un renouvellement, un bouleversement de l'inspiration et des thèmes du
genre : nous ne sommes plus dans un univers féerique, un Paris de carton-pâte ou
des studios de cinéma à la facticité affirmée, cadres traditionnels de la comédie
musicale. C'est la réalité contemporaine
qui est mise en scène dans West Side
Story, sous son visage le plus dur et le
plus cruel. On mesure l'ambition d'une
oeuvre qui tente de représenter la violence, le désordre, par la grâce et les mouvements harmonieux des corps. L'expression stylisée de cette violence moderne est
particulièrement impressionnante dans
les premières scènes qui opposent Jets et
Sharks, bien sûr, mais surtout dans la rixe
entre Riff et Bernardo ; dès lors le film
bascule dans une atmosphère nocturne,
oppressante, soulignée par les tambours
de Leonard Bernstein.
Mais n'allons pas cependant faire de
West Side Story un film engagé, porteur
d'un "message" qui constituerait une analyse
en profondeur des dysfonctionnements de la
société américaine du début des années
soixante : le meilleur traitement qui leur est
réservé est celui de l'humour noir, dans deux
numéros qui se font pendant, America et Officer Krupke, où les problèmes d'intégration
des Portoricains d'une part, l'explication par
le milieu familial de la violence des Jets
d'autre part sont plaisamment mises en musique. En un mot, ces dysfonctionnements
sociaux, pour être exposés, n'en sont pas expliqués. Le générique donne le ton avec sa
(malgré l'ineffable Beymer). On pense
surtout à la scène qui résume peut-être le
mieux l'esprit de l'oeuvre : Cool ; alors
que la tension dramatique est à son apogée, au lieu de suppléer l'action comme
c'est le cas d'habitude, la danse se donne
ici pour elle-même, comme transfiguration et sublimation de la violence qui habite les personnages
Renaud Pasquier
Enfin ne partez surtout pas avant le superbe générique
en graffitis de Saül Bass.
succession de couleurs vives et sans nuances
sur fond de gratte-ciel, qui annoncent d'ailleurs celles du film, dominé par le contraste
entre rouge/violet des Sharks et jaune/bleu
des Jets. Nous restons dans le monde du
spectacle, non dans celui de la sociologie,
même s'il est évident qu'il y a de la part de
Robbins une volonté de sensibiliser les spectateurs à des problèmes sociaux contemporains. Mais si leur misère et ses raisons ne
sont que fort sommairement exposées
(encore une fois, ce n'est pas le propos), on
peut cependant reconnaître aux personnages
une certaine ambiguïté, tantôt victimes attendrissantes et excusables, tantôt démons
irrécupérables.
Quant à leurs interprètes, hormis les
deux principaux, on retiendra avant tout
Rita Moreno récompensée d'ailleurs par
l'oscar du meilleur second rôle pour son interprétation d'Anita : avec sa sensualité, son
énergie, son talent de danseuse et ses réelles
qualités d'actrice, elle vole en fait la vedette
à Nathalie Wood. Elle est superbe dans
America. Son amant Bernardo/Greorges
Chakiris, "oscarisé" lui aussi, n'est pas en
reste (mais peut-être pas toujours très crédible en chef de bande). Elégant et gracieux,
Il contraste à merveille avec le sympathique
Riff/Russ Tamblyn, tant ce dernier joue, lui,
sur sa force athlétique et sa souplesse de
gymnaste, notamment dans la scène du
gymnase où Jets et Sharks rivalisent pacifiquement (pour l'instant) sur la piste de
danse. Leur duel sous le pont est bien sûr un
moment d'anthologie. Mais chaque numéro,
chaque mélodie de ce film n'en est-il pas un
? On pense ainsi à l'inoubliable Maria
TONIGHT
Tonight, Tonight, won't be just any night.
Tonight there will be no morning star
Tonight, Tonight, I'll see my love tonight
And for us stars will stop where they are
Today the minutes seem like hours
The hours go so slowly
And still the sky is light,
The moon burns bright
And make this endless day
endless night
Tonight, Tonight
MARIA
The most beautiful sound I ever heard
Maria, Maria, Maria, Maria
All the beautiful sounds of the world in a single word
Maria, Maria, Maria, Maria, Maria, Maria
Maria, I've just met a girl named Maria
And suddenly that name will never be the same to me
Maria! I've just kissed a girl named Maria
And suddenly I've found how wonderful a sound can
be
Maria, say it loud and there's music playing
Say it soft and it's almost like praying,
Maria, I never stop saying : Maria !
AMERICA
I like to be in America,
Okay by me in America
Everything free in America,
For a small fee in America
Buying on credit is no nice
One look at us and they change twice
I’ll have my own washing-machine
What will you have not to keep clean ?
Skyscrapers bloom in America
Had a Datsun in America
Industry boom in America
Twelve in a room in America
Lots of new housing with more space
Lots of doors slamming in our face
I’ll get a terrace apartment
Better get rid of your accent
Life can be bright in America
If you can fight in America
Life is all right in America
If you’re all white in America.

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