diplome national du brevet

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diplome national du brevet
Examen : 1ère séries technologiques
Epreuve : Français
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L'ANALYSE ET LES DIFFICULTES DU SUJET
Sujet
Contraintes
► Contrainte explicite :
le commentaire des deux premières scènes de Le Barbier de Séville de
Beaumarchais.
► Contraintes implicites :
Vous montrerez en quoi il s'agit
– connaître l'objet d'étude "le théâtre, texte et représentation". avoir observé le
d'une exposition de comédie.
texte, repérer des procédés d'écriture, analyser et structurer.
– bien analyser les termes du libellé :"une exposition" : il faut donc convoquer une
connaissance liée au genre dramatique ;"de comédie" : le développement doit
préciser en quoi ce texte de théâtre se conforme aux codes de la comédie.
Vous étudierez comment
Beaumarchais souligne l'opposition
► la question revient à étudier les deux personnages en scène pour mettre en
entre les deux personnages.
lumière le contraste voulu par l'auteur.
Caractéristiques générales du texte attendu :
Il s'agit de produire un commentaire composé : pas de paraphrase ou de récit reprenant le texte.
Ce commentaire est écrit comme un essai : arguments, citations extraites du texte, observation
des procédés d'écriture, analyse.
Aucune allusion aux autres textes du corpus n'est demandée ni souhaitable. En conclusion, on
peut toutefois proposer des rapprochements.
Il faut faire une introduction qui présente le texte et annonce le parcours de lecture proposé, deux
parties organisées qui répondent aux deux questions, reliées par une rapide transition, et finir par une
conclusion.
LES PISTES DE RÉPONSES
PREMIÈRE PARTIE : UNE SCÈNE D'EXPOSITION DE COMÉDIE.
1) TYPE DE PLAN POSSIBLE
On peut reprendre le libellé de la question pour repérer dans le texte les éléments de réponse :
 une scène d'exposition : il s'agit pour l'auteur de donner des informations à propos du
personnage, du lieu, du moment, de l'action à venir.
 une scène de comédie : le texte cherche à susciter le rire mais aussi à instruire.
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Ces éléments pourraient constituer le plan de la réponse, mais il est plus judicieux d'axer toute la
réponse sur l'articulation entre les deux points.
2) PLAN PROPOSÉ
Des personnages de comédie.
La première caractéristique de ce texte qui peut le rattacher au genre de la comédie tient à l'usage
de la prose qui distingue ce genre dramatique de la tragédie, encore en usage à l'époque de
Beaumarchais.
De plus, Beaumarchais a choisi de mêler des personnages appartenant à la noblesse, le comte, et
au peuple, Figaro. Le public qui n'a pas accès aux didascalies du texte apprend dans le monologue du
comte qu'il fréquente la Cour. Figaro quant à lui compose une chanson ce qui pourrait le rattacher à la
figure d'un artiste. Ce mélange des classes sociales contribue à éloigner ce fragment du registre tragique.
Un univers de comédie
Le texte éclaire aussi le spectateur d'emblée sur l'action et celle-ci met en jeu des thèmes propres
à la comédie :

le comte épie de toute évidence une jeune femme dont il est amoureux. "L'heure à laquelle elle a
coutume de se montrer" indique qu'il connaît ses habitudes et informe le public sur les actions
antérieures au lever du rideau. Les quelques mentions concernant son passé relèvent elles aussi de la
thématique amoureuse : "Madrid et la cour offrent de toutes parts des plaisirs si faciles...Je suis las des
conquêtes" ;

la dissimulation est elle aussi un thème de comédie : le comte a choisi le travestissement pour
servir son dessein. La didascalie qui ouvre le monologue indique qu'il est "en grand manteau brun et
chapeau rabattu" et sa réplique se clôt sur une allusion à son "déguisement". Quant à Figaro, il le prend
pour un "abbé" du fait de son costume.

dans la deuxième scène, la chanson de Figaro est un éloge du plaisir : le personnage célèbre le
"bon vin", "la paresse" comme facteur de vie contre "le chagrin" né de l'abstinence. La pauvreté du style,
rendu notamment pas des oppositions binaires en fin de vers, renvoie là encore à un univers populaire,
simple. Tout ceci est ancré dans l'univers de la comédie, voire de la farce.
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Une visée morale ?
Conformément à la tradition héritée de l'Antiquité, la comédie doit plaire et instruire. Or le début du
Barbier de Séville porte en germe des réflexions didactiques, amenées par les personnages.La première
scène fait entendre le discours désabusé du comte à propos des amours de cour. Il formule à cette
occasion quelques énoncés gnomiques : "Chacun court après le bonheur", "Il est si doux d'être aimé pour
soi-même". Il oppose par ailleurs les "amours si faciles " de la Cour de Madrid au subterfuge qu'il met en
scène pour surprendre Rosine à sa fenêtre, et qui font de lui un "Espagnol du temps d'Isabelle la
Catholique", en langage de comédie, un ridicule. Les questions rhétoriques soutiennent le débat qui
anime ce monologue et soulignent son ancrage moral.
De la même façon, Figaro célèbre le plaisir : les couplets ont recours à l'impératif de première
personne du pluriel qui tend à faire des propos tenus une invitation pressante . Surtout, les répliques qui
commentent la chanson qu'il est en train de trousser peuvent elles aussi relever de l'énoncé gnomique :
"ce qui ne vaut pas la peine d'être dit, on le chante".
Transition
Beaumarchais a repris l'essentiel des éléments qui fondent l'univers de la comédie. D'emblée, il
use du monologue pour permettre au public de découvrir les deux protagonistes masculins de sa pièce,
surpris dans des occupations et des réflexions qui peignent leur caractère. Il propose donc deux portraits
contrastés.
DEUXIÈME PARTIE : DEUX PERSONNAGES CONTRASTÉS
1) TYPE DE PLAN POSSIBLE
Il convient tout d'abord de s'interroger sur le recours au monologue, commun aux deux premières
scènes. Par ailleurs, les personnages s'opposent par leurs occupations et enfin par leur style.
2) PLAN PROPOSÉ
Nous proposons donc le plan suivant :
Deux monologues...
Les deux premières scènes sont des monologues : en usant du même procédé pour introduire sur
scène les deux personnages, dans deux scènes successives, Beaumarchais insiste d'emblée sur ce qui
les distingue. Il livre en effet au public, par le recours à ce type de réplique, les pensées des personnages
mais aussi leur façon de parler au plus près de leur naturel.
... pour deux personnages aux préoccupations opposées.
Le comte est dans une situation d'attente, mais s'interroge aussi sur son comportement. En ce
sens son monologue est proche des monologues délibératifs de la tragédie. La didascalie liminaire
souligne son souci de rester discret, l'attention qu'il accorde au temps "Il tire sa montre, Le jour est moins
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avancé que je ne croyais, L'heure à laquelle..." peut même renvoyer à l'univers de la tragédie où le
temps presse. L'emploi d'interrogations rhétoriques et d'exclamations accentue encore cette impression
d'urgence, de crise. En un sens, c'est un personnage marqué par la gravité.
Le personnage de Figaro quant à lui est bien plus extraverti et léger : la didascalie indique
d'emblée qu' "il chantonne gaiement", et en pleine rue. Il est une incarnation de l'insouciance, à la fois
parce que sa chanson est un hymne léger au plaisir, qu'il la compose au fil de la pensée, et qu'il fait à
voix haute des réflexions humoristiques. Enfin, il se congratule ce qui tend à donner de lui l'image d'un
personnage un rien prétentieux, ce qui rappelle les valets des comédies de Molière.
Deux modes d'expression antithétiques
Le langage du comte est marqué par un lexique soutenu, ce qui est vraisemblable puisqu'il
appartient à la noblesse. Surtout, ses phrases sont très longues et syntaxiquement complexes. En ce
sens, la réplique du comte paraît plus écrite, plus littéraire que celle de Figaro.
Dans la deuxième scène, l'auteur veille à donner l'impression que le théâtre traduit de façon
réaliste le personnage représenté sur scène : le style, oral, met en œuvre un lexique simple, des phrases
courtes et syntaxiquement simples, ce qui convient à un personnage de valet. Surtout, les propos de ce
dernier sont essentiellement marqués par des notations exclamatives, par des interjections, et sont
fréquemment coupés par des points de suspension qui restituent la vivacité de la pensée du personnage.
CONCLUSION
Le public du Barbier de Séville est clairement informé dès les deux premières scènes du cadre
narratif de la pièce qui débute sous ses yeux. Il rencontre les personnages masculins principaux par
l'intermédiaire de deux monologues qui soulignent leur appartenance à deux classes sociales différentes.
Chacun se trouve rattaché à un univers dramatique distinct, ce qui suscite la curiosité du spectateur :
comment ces deux personnages vont-ils se rencontrer à la scène 3 ?
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