l`or vert du département

Transcription

l`or vert du département
MARS+AVRIL
2006
nO2
www.marne.fr
LAMARNE>LEMAG
IL Y A TOUJOURS UN PEU DE CONSEIL GÉNÉRAL DANS VOTRE VIE
> C’EST DANS LA MARNE 4
CINÉMA
LES JEUNES AU
PREMIER PLAN
> À DÉCOUVRIR 16
AGRO RESSOURCES :
L’OR VERT
DU DÉPARTEMENT
> EN COUVERTURE 3 10 11 12 13
FOSSIER
LE PALAIS DU BISCUIT ROSE
EN DIRECT
>
/ BIOCARBURANTS : LA MARNE EST PRÊTE
/ COLLÈGES : 6 000 ÉLÈVES EN MOINS, IL FAUT S’ADAPTER
/ BUDGET DÉPARTEMENTAL: PAS D’AUGMENTATION DE LA FISCALITÉ DIRECTE
PAR RENÉ-PAUL SAVARY, PRÉSIDENT DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
/ BIOCARBURANTS : LA MARNE EST PRÊTE > Les biocarburants représentent
Michel Jolyot
aujourd’hui moins de 1 % des carburants distribués. L’objectif du gouvernement est
d’atteindre 10 % en 2015. L’usine de bioéthanol Cristanol à Bazancourt, dont la mise en service
est prévue en juin 2007, s’est vue attribuer un nouvel agrément de production de 65 000 tonnes
supplémentaires de bioéthanol fabriqué à partir de betteraves, puis de céréales récoltées dans
notre région. Fidèle à sa tradition d’innovation, la Marne est prête à participer à la nouvelle
étape des énergies renouvelables. Le Conseil général, qui soutient depuis quinze ans la
recherche agro-bio-industrielle, a identifié une flotte de véhicules propres « flex fuel » pour
valider, en collaboration avec l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, les
performances de ce carburant et obtenir ainsi, dans les meilleurs délais, les autorisations
officielles nécessaires à sa mise sur le marché.
/ COLLÈGES : 6 000 ÉLÈVES EN MOINS, IL FAUT S’ADAPTER > 6 000 collégiens en
moins depuis dix ans ; une chute des effectifs d’encore 1 500 élèves d’ici 2009 ! Deux collèges
urbains, un à Reims, un à Châlons, fermeront à la rentrée 2007. C’est une décision difficile,
mais responsable, pour garantir, à terme, la qualité des conditions d’enseignement. Les
moyens pédagogiques sont en effet déterminés en fonction du nombre d’élèves dans le
département et non en fonction du nombre d’établissements. Il faut dès lors assurer un
nombre minimum d’effectifs par collège. Cette adaptation est possible en milieu urbain
compte tenu de la proximité des établissements et de leurs faibles taux d’occupation. Aucune
autre modification de sectorisation n’est envisagée sur le reste du département. Cette décision
permettra à tous les collèges publics de continuer à fonctionner efficacement et d’assurer
l’avenir de nos enfants grâce, avant tout, à l’implication des enseignants, des parents d’élèves
et de la communauté éducative.
/ BUDGET DÉPARTEMENTAL : PAS D’AUGMENTATION DE LA FISCALITÉ DIRECTE >
L’assemblée départementale a reconduit en 2006 les taux de fiscalité de l’année 2005,
confirmant ainsi la place de la Marne parmi les départements les moins fiscalisés de France.
Des investissements élevés (100 millions d’euros) stimuleront l’activité économique dans la
Marne. Les grands chantiers du département seront confortés : l’aéroport de Vatry, qui se
classe désormais au troisième rang des aéroports de fret de province ; le pôle de compétitivité
Industries et Agro Ressources, dont la finalité est de substituer aux produits pétrochimiques
des produits d’origine agricole ; le TGV Est avec un potentiel de développement considérable
pour notre région, en termes d’accueil de nouvelles populations ou d’activités économiques.
La Marne possède une longueur d’avance, gardons le cap !
2
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
EN COUVERTURE
Agro ressources :
>
l’or vert du département
Assurer des débouchés locaux aux produits agricoles,
participer à la préservation de
l’environnement, créer de nouvelles
activités et des emplois :
les agro ressources, un nouvel enjeu
pour ce début de millénaire.
L
J.-C. Hanché
a Marne est au cœur d’un formidable enjeu économique, humain et environnemental pour les
décennies à venir. Celui de la valorisation non
alimentaire des produits agricoles, des biocarburants et plus généralement de la chimie verte.
Longtemps réduites à une simple utopie, objet
aussi de grandes luttes d’influence entre les
différents secteurs économiques, les agro ressources ouvrent
aujourd’hui des horizons prometteurs, en raison notamment de la raréfaction des énergies fossiles, pétrole en tête,
et de l’augmentation de leurs coûts.
LAMARNE>LEMAG
MAGAZINE
D’INFORMATION DU
CONSEIL GÉNÉRAL
DE LA MARNE
•Directeur de la publication:
René-Paul Savary
• Rédacteur en chef :
François Mareschal
• Rédaction :
Direction de la communication,
Mirko Spasic, Tony Verbicaro,
Sphère Publique
• Photos de couverture :
Michel Jolyot, CDDP/
R. Fernandez, Fossier
• Conception, réalisation :
Sphère Publique
• Tirage : 260 000 exemplaires
• Périodicité : bimestrielle
•Dépôt légal : 1er trimestre 2006
•ISSN : 1779-4226
• Éditeur :
Conseil général de la Marne,
40 rue Carnot
51000 Châlons-en-Champage,
Tél. 03 26 69 52 10
Courriel :
[email protected]
(…)
NOTRE RUBRIQUE EN COUVERTURE SE POURSUIT EN PAGE 10
2
EN DIRECT
par René-Paul Savary,
Président du Conseil général
de la Marne
4-5
C’EST DANS LA MARNE
Cinéma
Les jeunes au premier plan
6-7-8-9
DANS L’ACTUALITÉ
10-11-12-13
EN COUVERTURE
Agro ressources :
L’or vert du département
14
EXPRESSIONS
POLITIQUES
AU
SOMMAIRE
MARS + AVRIL 2006
N°2
15
ILS FONT LA MARNE
Jacques Dham
Un principe, l’excellence
16-17
À DÉCOUVRIR
Fossier, le palais du biscuit rose
18
CULTURE
Spectacle vivant
La Marne, scène mondiale
du cirque
19
>
SPORT
Le handisport dans la Marne
Quand la compétition rapproche
les handicapés des valides
20
À NE PAS MANQUER
> Jazz 51
> « Ionesco suite »
> François Morel s’invite
à Châlons-en-Champagne
> « Pour ceux qui croient que la terre
est ronde »
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
3
C’EST DANS LA MARNE
>
CINÉMA
Les jeunes au
premier
plan
N
otre société baigne de plus en
plus dans un univers où
l’image est reine. Cet univers
fascine tout particulièrement les
jeunes, à tel point que nombre
d’entre eux éprouvent des difficultés à s’en détacher. Il est vrai que
tout est fait pour les garder devant
l’écran. Au-delà de la violence et
du sexe, le cinéma et la télévision
ont bien compris l’intérêt de proposer des programmes auxquels
les jeunes peuvent s’identifier.
ancienne responsable de la formation audiovisuelle des enseignants
du second degré de l’académie de
Reims, l’objectif primordial est « de
faire en sorte que les élèves prennent du
recul par rapport aux images, distinguent la réalité de la fiction, apprennent à ordonner et à hiérarchiser ce qu’ils
absorbent. » Le tout au sein des écoles. « Par exemple, poursuit-elle, je
trouve très intéressante, l’initiative qui
consiste à faire le matin en classe une
analyse des images vues à la télévision
la veille au soir. »
Selon Danièle Moreau, l’école doit
s’appuyer sur l’audiovisuel. « C’est
« Face à cette situation, l’école a un rôle
important à jouer », explique Danièle
Moreau, chargée de communication à l’Institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) de
Champagne-Ardenne, enseignante
en audiovisuel et cinéma à la faculté
de lettres de Reims. « L’Éducation
nationale ne peut pas rester en marge
dans ce domaine, même si le rôle de l’école
est de protéger l’enfant. » Pour cette
4
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
J.-C. Hanché
Image et pédagogie
CDDP/R. Fernandez
Les nouvelles générations étant
toujours plus « accros » au
grand écran, il est important
de renforcer leur esprit critique
et d’utiliser l’audiovisuel comme
outil d’apprentissage.
d’autant plus important que les élèves,
vivant à l’heure du zapping, ont de plus
en plus de mal à concentrer leur attention ». Parallèlement aux livres classiques, l’enseignant peut très bien
proposer en cours de français, des
adaptations cinématographiques
de grands textes et, en histoire, des
reportages et des documentaires.
« Moi-même, ajoute-t-elle, j’ai utilisé l’audiovisuel avec des enfants en
grande difficulté scolaire, qui n’arrivaient ni à lire ni à écrire. Je les ai fait
travailler avec succès sur la mise en ordre
logique d’images, ce qui leur a permis
de mieux comprendre la construction
d’une phrase. »
Bien loin de s’opposer, l’écrit sous
toutes ses formes et l’image sont
donc complémentaires. L’audiovisuel n’a pas vocation à se
substituer au livre car il ne peut pas
tout. S’il est utilisé avec toutes les
précautions nécessaires, il peut
apporter un plus incontestable à
l’enseignement.
SILENCE,
ÇA TOURNE !
Deux lycées
rémois proposent
des filières
spécialisées :
Clémenceau
offre avec son
baccalauréat
littéraire une
option cinéma/
audiovisuel et
Saint-JeanBaptiste de la
Salle un BTS
audiovisuel.
> En savoir plus
Clémenceau :
03 26 85 00 64
Saint-Jean-Baptiste
de la Salle
03 26 77 17 00
>
C’EST DANS LA MARNE
1,525 million d’entrées dans les cinémas marnais,
soit 2,7 entrées en moyenne par habitant
(données 2004 du CNC)
DIVERSITÉ
La Marne cinéphile
L
es jeunes de quinze à vingt-cinq ans sont de
vrais « cinévores ». En moyenne, ils voient
plus de huit films par an en salle (statistiques
du CNC au niveau national) , soit le double du
reste de la population. Les multiplexes les séduisent particulièrement. Depuis leur ouverture,
ils sont 25 % à déclarer aller plus souvent au
cinéma et constituent 46 % de leur public.
Des cinémas de proximité
Dans la Marne, il existe deux multiplexes. Mais
ces poids lourds ne doivent pas occulter les sept
autres cinémas du département. Six d’entre eux
étaient classés art et essai pour au moins une
de leurs salles en 2005 (statut revu chaque
année). Citons en particulier les cinémas asso-
TÉMOIGNAGE DE...
POUR CHANGER LEUR
RAPPORT À L’IMAGE, FABRICE
MILLOT ENCOURAGE LA
RÉALISATION DE FILMS PAR
LES ÉLÈVES.
P
assionné par l’image animée,
Fabrice Millot met en pratique son
savoir-faire dans l’Éducation nationale
en qualité de responsable de l’édition
audiovisuelle du Centre départemental
de documentation pédagogique
(CDDP).
Notamment grâce à l’organisation du
festival du film scolaire Vidéo action,
soutenu par le Conseil général : « Nous
préconisons que chaque jeune réalise au moins
un film dans sa scolarité. Ouverte aux classes
du primaire et du secondaire, cette manifestation consiste à réaliser une œuvre de cinq
ciatifs (Séz’Art à Sézanne) ou municipal
(Cinéma Le Montmirail dans la ville éponyme).
Ce dernier, par exemple, se compose de deux
salles totalisant 300 places : « Nous programmons
un large choix de films récents, à grand succès, d’art
et essai et en version originale. Le tout à des tarifs très
attractifs. Nous travaillons beaucoup avec les écoles.
Nous enregistrons 15 000 entrées par an », expliquet-on à la mairie. À mentionner encore l’opération Un été au cinéma/Cinéville qui offre la
possibilité de visionner des films à la belle étoile
dans plusieurs communes du département.
COLLÈGE AU CINÉMA
Grâce au Conseil général, qui
consacre quelque 55 000 euros
à cette opération, et au
rectorat, plus de 10 000
collégiens scolarisés dans une
quarantaine d’établissements
publics et privés peuvent
visionner plusieurs films du
patrimoine français ou mondial
durant l’année scolaire.
L’objectif est de développer leur
culture cinématographique et
d’engager avec eux une
réflexion sur les films présentés.
Fabrice Millot
Vidéo action : de la fiction à la réalisation
minutes sur un thème donné. L’exercice leur
permet de comprendre comment se fabriquent
les images et que ces dernières véhiculent toujours un message. Il les amène à travailler
d’autres disciplines : le français pour écrire le
scénario, l’histoire pour remettre dans son
contexte l’œuvre littéraire éventuellement
adaptée... Par ailleurs, il aide des enfants
introvertis et en difficulté scolaire à se mettre
en avant et à acquérir plus de confiance en
eux. C’est aussi un bon moyen d’apprendre le
travail en équipe, l’autodiscipline et la
continuité de l’effort. » Pour aider les
enseignants, le CDDP leur propose des
prêts d’outils pédagogiques, des interventions et des formations. Cette année,
il a innové en mettant en place « Les mercredis du cinéma » à l’occasion desquels
les professeurs des écoles de Châlons-
J.-C. Hanché
>
> Châlons-en-Champagne :
> Sézanne : Cinéma Le Sez’Art*
Cinéma Bernard Blier*, CinéMajestic > Thillois : Cinéma Gaumont
> Épernay : Cinéma Palace*
> Vitry-le-François : Cinéma Pierre
> Montmirail : Cinéma Le Montmirail*
Brasseur*, Cinéma Vox
* Cinémas art et essai en 2005
> Reims : Cinéma Opéra*, Gaumont Centre
en-Champagne peuvent préparer leur
travail en classe sur un film. Pour l’édition 2006, c’est le thème très ouvert « Oui
ou non » qui a été proposé aux participants. La cérémonie de remise des prix
se déroulera le 22 juin au Ciné Majestic
à Châlons-en-Champagne.
> En savoir plus :
03 26 21 81 41
www.crdp-reims.fr/cddp51/
création de courts métrages permet aux enfants de comprendre comment se fabriquent
“ La
les images et que ces dernières véhiculent toujours un message.
”
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
5
DANS L’ACTUALITÉ
>
BUDGET 2006
Tout ce que le Conseil
général fait pour
vous
PRÈS DE 402 MILLIONS D’EUROS : C’EST
LE MONTANT DU BUDGET 2006 QUI A ÉTÉ
ADOPTÉ EN JANVIER DERNIER PAR LES
CONSEILLERS GÉNÉRAUX POUR
ACCOMPAGNER CHACUN D’ENTRE VOUS, À
TOUT ÂGE DE LA VIE : SOLIDARITÉ, ROUTES,
ÉDUCATION, TRANSPORTS, AMÉNAGEMENT,
DÉVELOPPEMENT, SÉCURITÉ, CULTURE,
SPORT… POUR VOTRE BIEN-ÊTRE,
LE DÉPARTEMENT SE BOUGE !
D’OÙ VIENT L’ARGENT ?
OÙ VA L’ARGENT ?
Pour 100 €
Pour 100 €
Autres
recettes
Fonctionnement des services
départementaux
Emprunts
5,74 €
Solidarité
Développement
5,73 €
Culture, sport
et loisirs
2,11€
48,22 €
40,30 €
Aménagement et
environnement
2,10€
15,48 €
1,66 €
2,65 €
4,09 €
45,95 €
8,16 €
Sécurité
17,81 €
Transports
Dotations de l’État
Fiscalité directe
et indirecte
Éducation
Réseaux et infrastructures
Dans la Marne, la part départementale des impôts locaux est l’une des moins élevées de France : 199 € en moyenne par habitant
dans notre département, contre 290 € par habitant en moyenne nationale.*
* Données 2005 pour France métropolitaine – sources ADF
6
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
DANS L’ACTUALITÉ
BUDGET 2006
Solidarité
Réseaux et infrastructures
>
>
>
>
>
71 368 312 €
Michel Jolyot
184 129 524 €
> Famille et enfance : 46 414 437 €
> Personnes en difficulté (RMI) : 42 353 813 €
> Personnes handicapées : 38 471 602 €
Allocation personnalisée d’autonomie (APA) : 28 052 470 €
Personnes âgées : 15 065 000 €
Autres interventions sociales : 12 944 386 €
PMI et planification familiale : 1 431 515 €
Prévention et éducation de la santé : 396 213 €
21 544 personnes ont été rencontrées en 2005 par les services
Éducation
Transports
32 716 643 €
culturelle et pédagogique.
16 401 127 €
> Transports scolaires : 16 198 127 €
> Transports publics de voyageurs : 203 000 €
Conseil général
13 171 collégiens ont effectué, au cours de l’année, une sortie
775 fois en 2005 au secours des
8 475 177 €
J.-C. Hanché
C. Lantenois
10 608 774 €
Les pompiers sont intervenus 35
Marnais.
22 381 élèves empruntent chaque jour les
cars scolaires pour se rendre en classe.
Aménagement
et environnement
Sécurité
> Incendie et secours : 8 828 374 €
> Autres interventions de protection : 1 343 500 €
> Gendarmerie : 436 900 €
> Routes et voirie : 48 524 194 €
> Eaux et assainissement : 1 707 983 €
> Politique de l’eau : 661 472 €
Infrastructures ferroviaires et aéroportuaires, dont :
> Vatry : 9 589 048 €
> Tgv-Est : 4 534 669 €
> Politique de l’eau : 661 472 €
> Autres services : 6 350 946 €
Depuis 2006, aux 4 000 km du réseau routier départemental,
s’ajoutent 200 km de routes nationales.
sociaux du Conseil général.
> Collèges : 26 284 094 €
> Autres services périscolaires : 3 652 962 €
> Enseignement du 1er degré : 2 006 000 €
> Enseignement supérieur : 773 587 €
>
> Logement : 5 716 724 €
> Aménagement et développement rural : 1 170 442 €
> Actions en faveur du milieu naturel : 1 166 680 €
> Aménagement et développement urbain : 381 331 €
> Environnement (traitement des déchets) : 40 000 €
Chaque année, le Conseil général apporte son soutien pour la
construction et l’aménagement de 650 logements.
Culture, sport et loisirs
J.-C. Hanché
8 402 473 €
> Jeunesse et loisirs : 2 185 050 €
> Activités artistiques : 1 929 550 €
> Sports : 1 412 350 €
> Patrimoine et action culturelle
(Archives départementales) : 1 399 885 €
> Bibliothèques et médiathèques : 1 265 763 €
> Autres services : 118 405 €
> Coopération décentralisée : 91 470 €
242 670 documents pour adultes et enfants constituent le
fonds de la Bibliothèque départementale de prêt (BDP).
Développement
6 635 235 €
> Tourisme : 4 484 860 €
> Développement économique : 839 036 €
> Agriculture : 550 207 €
> Autres services économiques : 416 132 €
> Industrie, artisanat et commerce : 345 000 €
Le département a enregistré en 2005 1,3
hôtelières touristiques.
million de nuitées
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
7
DANS L’ACTUALITÉ
>
BIEN-ÊTRE
RITV : TOUT UN PROGRAMME
Le bus Marnothérapie
TENDANCE
NATURE
La culture du
Saxifrage kabschia
vous intéresse ?
Alors rendez-vous
au salon Tendance
Nature qui se
déroulera du 24 au
26 mars au Parc
des expositions de
Reims. Cette année
une nouvelle
formule adaptée
aux envies du
moment vous
propose quatre
univers : Jardins
& Plantes rares,
Maison & Nature,
Saveurs & Terroirs,
Tourisme &
Découvertes. Grâce
aux 250 exposants,
abordez le
troisième millénaire
naturellement.
> En savoir plus
Entrée : 5 euros
03 26 84 69 66
www.tendancenature.fr
Les dates de
la tournée du bus
Marnothérapie
> 24 mars :
Reims, salon
Tendance Nature
> 25 mars :
Reims, place d’Erlon
> 26 mars :
Reims, salon
Tendance Nature
> 30 mars /1er avril :
Paris , salon
Notre Temps
> 6 / 8 avril :
Lille , place de l’Opéra
> 13 / 15 avril :
Bruxelles, ville et
galerie Basilix
> 20 / 22 avril : Paris
8
DU 24 MARS AU 22 AVRIL, LE BUS MARNOTHÉRAPIE
PART EN TOURNÉE. GRÂCE À CETTE OPÉRATION
ORIGINALE, C’EST TOUTE LA MARNE QUI S’EN VA À LA
RENCONTRE DE SON PUBLIC.
Pour leur 19e édition, les RITV*
mettent à l’honneur les séries
télévisées. Rendez-vous des
professionnels de l’audiovisuel, ce
festival de créations télévisuelles se
veut aussi un lieu de rencontre entre
réalisateurs, comédiens, techniciens
et le grand public, amoureux du petit
écran. Du 22 au 26 mars, venez
découvrir, les meilleures fictions
télévisuelles françaises et mexicaines.
Le Mexique est cette année l’invité
d’honneur du festival.
> En savoir plus
* Rencontres Internationales de
Télévision à la Comédie de Reims
3, rue Chaussée Bocquaine
www.ville-reims
UN LIVRE TRÈS ROCK’N’ROLL
L
a Marnothérapie, méthode
champenoise du bien-être,
frappe un grand coup. Pour la première fois, un département communique auprès de son public par
l’intermédiaire d’un bus habillé à
ses couleurs et propose à son bord
des animations.
C’est à Reims, les 24, 25 et 26
mars que la tournée du bus Marnothérapie débutera. Entièrement décoré dans l’esprit de la
nouvelle communication touristique du département, ce bus a
pour objectif de permettre aux
visiteurs de vivre de vraies séances de Marnothérapie.
Détente et dégustations
Pour cela, de nombreuses animations seront proposées : découverte de produits du terroir,
massages relaxants, dégustations
de champagne, présentation des
atouts touristiques du départe-
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
ment, conseils en jardinage, jeuconcours, etc. Bref, de quoi donner envie aux Parisiens, aux
Lillois et aux Bruxellois de « venir
buller » dans la Marne.
Vingt professionnels du tourisme, établissements agréés
Marnothérapie, vont participer à
cette aventure humaine et se
relayer au cours de ces cinq
semaines, pour apporter bienêtre et détente aux visiteurs.
Espace jardin, ambiance zen,
murs d’eau ou de végétation, tout
sera fait pour tenir la promesse
relaxante de la Marnothérapie.
Rendez-vous donc à Reims pour
découvrir cette opération inédite
et surprenante. Mais rien ne vous
empêche bien sûr, de suivre toute
la tournée…
> En savoir plus
Si vous ne pouvez vous déplacez,
retrouvez la tournée Marnothérapie sur
www.marnotherapie.fr
Le critique rock et rédacteur en chef
de la revue « Rock & Folk », Philippe
Manœuvre, propose sa vision de la
discothèque idéale du rock’n’roll de
1966 à nos jours. Ce Marnais, né à
Sainte-Ménehould il y a quarante ans,
a sélectionné les 101 disques qui ont,
selon lui,
changé le
monde. Cet
ouvrage
s’apprécie
aussi pour ses
belles
reproductions
de pochettes
format vinyle.
RMS : INAUGURATION
DU NOUVEL AMPHI
Ils étaient tous là, le 28 février dernier
pour inaugurer le nouvel amphi de
l’école de commerce de Reims. Thierry
Breton, ministre des Finances a même
profité de cette cérémonie pour
donner une conférence devant
500 étudiants et élus locaux. Attaché
au rayonnement de RMS, le Conseil
général a participé à cet effort de
rénovation en accordant une
subvention de 5 180 000 €. RMS est
classée parmi les meilleures écoles de
commerce de France.
DANS L’ACTUALITÉ
>
PERSONNES HANDICAPÉES
Festival Méli’môme
Une adresse incontournable
LA MAISON DÉPARTEMENTALE DES
PERSONNES HANDICAPÉES OUVRE
SES PORTES LE 3 AVRIL 2006.
la définition et la concrétisation de son
projet de vie en établissant un plan d’aide,
soumis ensuite à la Commission des droits
et de l’autonomie de la personne handicapée.
MÉLI’ MÔME
Du 24 mars au 10 avril, le festival
Méli’môme propose au jeune public
de 7 à 13 ans des spectacles ludiques
et créatifs dans les grands lieux de
représentation de Reims. Ce festival
organisé par Nova Villa, association
culturelle et d’éducation populaire,
met tout en œuvre pour que les
enfants et les familles accèdent à une
vie culturelle de qualité.
Une réponse sur mesure
> En savoir plus
UN NOUVEAU COLLÈGE
À FISMES
Une salle de gymnastique, un foyer
des élèves, une salle polyvalente, ces
nouveaux locaux feront partie du
paysage scolaire du futur collège
Thibaud de Champagne à Fismes.
Le 13 mars, la première pierre a été
posée, annonçant le lancement des
travaux, financés par le Conseil
général, d’un montant de 10,9
millions d’euros. Le nouveau collège,
qui pourra accueillir 550 élèves,
ouvrira ses portes en 2008.
L
a Maison départementale des personnes
handicapées (MDPH) de la Marne ouvre
ses portes le 3 avril. Lieu d’écoute, d’information et d’accompagnement ouvert à tous,
enfants, adultes, familles, etc., ce « guichet
unique » réunit à la même adresse tous les
acteurs, organismes et associations qui agissent dans le domaine de l’aide aux personnes
handicapées. Au quotidien, l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH se tient à l’écoute des
besoins et des attentes de chaque personne.
Elle l’accompagne dans ses démarches, dans
REIMS CÉLÈBRE EN 2006 L’ART DÉCO
Jacques Driol, Ville de Reims
> En savoir plus
www.reimsartdeco.fr
> En savoir plus
MDPH 51-50, avenue du Général Patton à Châlons-enChampagne. Accueil téléphonique : 03 26 21 57 70.
NOUVELLE GARE TGV
La première pierre est posée
C
De mars 2006 à janvier 2007, la ville de Reims
valorise son patrimoine architectural fortement
imprégné du style Art déco. De nombreuses
manifestations inviteront le public à prendre
conscience de ce trésor.
* SVA : Site à la vie autonome
’est à Bezannes, près de Reims
que le président de la SNCF,
Louis Gallois, et les élus locaux,
dont le président du Conseil général, René-Paul Savary, ont posé la
première pierre de la future gare
TGV, le 1 er février. Elle viendra
compléter l’offre de la gare Reimscentre puisqu’elle permettra de
relier directement l’Est de la France
à l’aéroport de Roissy ou aux
villes de Rennes, Nantes, Lille et
Bordeaux, sans passer par la capitale.
Son coût total est estimé à plus de
9 millions d’euros. Dès 2007, la
gare devrait voir passer 500 000
voyageurs par an.
J.-C. Hanché
www.meli-mome.com
Cette instance, qui succède à la CDES, à la
COTOREP et au SVA*, est composée
d’experts, mais aussi, grande nouveauté, de
représentants des personnes handicapées et
de leurs familles. Elle se prononce sur
l’ensemble des droits et des prestations attribuées aux personnes handicapées. L’analyse
complète de chaque situation individuelle,
au travers du plan d’aide établi, permettra à
la commission d’apporter à chacun une
réponse sur mesure. « L’objectif, explique
Nadine Nonain, directrice de la MDPH 51, est
de donner à la personne les moyens de se réaliser
grâce à l’aide apportée, avec tous les acteurs qui
agissent à son profit. »
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
9
EN COUVERTURE
J.-C. Hanché
>
SUITE DE LA PAGE 3
AGRO RESSOURCES : L’OR VERT DU DÉPARTEMENT
Champagne Céréales
est ainsi devenue leader
mondial dans la malterie.
Dans ce contexte, pourquoi rechercher de nouvelles valorisations aux
ressources agricoles ?
Que peuvent-elles
apporter à l’économie
marnaise ? Pascal Prot,
président de Champagne Céréales, insiste sur
« cette faculté des agriculteurs de se prendre en main,
La distillerie d’ARD
de sortir de la vente de
Dans le même temps, la produc- matières premières brutes pour aller vers la
(…) tion des agro ressources a pris transformation des productions agricoles. Tout
une dimension industrielle, montrant d’abord, l’existence sur place d’unités de transqu’elle était viable économiquement et formation assurera des débouchés locaux aux
produits agricoles, en économisant notamment
compétitive financièrement.
sur les frais de transport et en créant une chaîne
Une tradition d’innovation
de valorisation de première transformation porLa richesse agricole du département n’est teuse de plus-value. » En second lieu, les
plus à démontrer. Céréales, betteraves mutations subies par les grandes cultusucrières, luzerne ont fait de la Marne res depuis une dizaine d’années, en raiune locomotive de l’agriculture natio- son notamment des évolutions de la
nale. Parallèlement, en créant et en Politique agricole commune (PAC)*, oblimisant sur des filières de transforma- gent à diversifier les débouchés de l’agrition exemplaires, les agriculteurs ont culture en recherchant de nouvelles
pris en charge leur avenir. La coopérative utilisations dans le secteur industriel.
Cette volonté n’est pas nouvelle. Depuis
la fin des années 1980, la profession agricole a exploré de nouvelles voies pour
renforcer la présence dans la Marne d’une
agro-industrie consommatrice de la production locale.
Le sens de l’anticipation
Yvon Le Hénaff, directeur général d’ARD,
rappelle ainsi la genèse du pôle de raffinerie végétale de Pomacle, dont l’idée initiale remonte déjà à 1989. « L’idée de base
revient à M. Delaunoy, alors président de Sucre
Union. Baptisé Sucre Recherche et Développement, le projet consistait à imaginer l’utilisation de saccharose pour faire de la sucrochimie. Au début des années 1990, nous sommes
passés au biocarburant et à l’éthanol avec l’ensemble des coopératives sucrières de Sucre Union.
Puis d’autres étapes ont suivi avec les céréaliers,
l’amidonnerie Chamtor, les coopératives de déshydratation de luzerne. Toutes ces évolutions ont
été accompagnées par l’ensemble de la profession
agricole. Désormais, ARD valorise toutes les plantes des grandes cultures régionales. »
Le soutien du Département
On le voit, la Marne est engagée depuis
de nombreuses années dans cette filière.
Dès 1994, l’association Europol’Agro a
*Les principes actuels arriveront à échéance en 2013
>
PAROLE DE MARNAIS
Céline Damez, lauréate 2005 du prix « Millésime » d’Europol’Agro, met
J.-C. Hanché
au point des tensio-actifs à partir des agro ressources.
“
Je suis originaire de la région
lyonnaise, mais c’est à Reims
qu’après mon DEA j’ai choisi de
préparer et de soutenir ma thèse.
Le travail sur les agro ressources
conduit ici m’intéressait, notamment parce qu’il débouche sur une
application concrète des sujets étudiés. Grâce à une bourse du Dépar-
10
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
tement et à de nombreuses facilités, j’ai repris les travaux d’un
autre étudiant « millésimé ». J’ai
donc pu optimiser les conditions
d’un brevet déjà déposé. Ce brevet porte sur des débouchés on
ne peut plus concrets puisqu’il
s’agit de développer, à partir des
sucres de la région, des molécules de produits détergents. En
poursuivant les recherches, une
valeur ajoutée supplémentaire a
même été trouvée, avec des applications dans la pharmacie, les cosmétiques et même les cristaux
liquides ! Dans ces conditions,
même si rien n’est encore fait, je
me vois bien rester dans la région
et participer à l’essor des agro
ressources locales. En attendant,
j’ai animé à Reims un séminaire
sur ce sujet début mars.
”
EN COUVERTURE
également créé une dynamique en contribuant à faire connaître et à conforter
l’image de la recherche agro-industrielle
dans la région, à fédérer, coordonner et
animer des actions de recherche et de
développement, à coordonner l’ingénierie de projets et à apporter son appui aux
laboratoires pour élaborer des programmes de recherche.
Le développement de toutes ces activités a été rendu possible grâce à l’intervention de nombreux partenaires, privés
ou publics. Pour sa part, le Conseil
général de la Marne a consacré, en six
ans, 38 millions d’euros à l’agro-bioindustrie.
Des résultats concrets
Les résultats sont là ! Les liens de coopération avec la société Chamtor (groupe
Pfeiffer und Langen) ont été renforcés. La
société a quasiment doublé son utilisation
de céréales locales, passant à 300 000 tonnes sur une production de 4 millions de
tonnes pour toute la Champagne-Ardenne.
Chamtor représente désormais 25 % de la
collecte de Champagne Céréales.
Quant au centre de recherche ARD, un
accord a été signé avec la Compagnie
industrielle de la matière végétale (CIMV)
pour la construction d’un pilote de
validation d’un procédé de production
de pâte à papier à partir de paille. Autres
exemples concrets : Soliance, spécialisée
dans l’utilisation de matières premières
issues du monde végétal, propose une
large gamme d’actifs cosmétiques innovants, dans le respect de l’environnement.
Et Cristanol pourrait employer directement une centaine de personnes, sans
compter les emplois induits (voir articles
ci-dessous et page 12).
La paille va être utilisée pour fabriquer du papier.
Michel Jolyot
>
Des produits cosmétiques d’origine végétale
fabriqués à Pomacle chez Soliance
D
epuis 1997,
ARD, la société mère de
Soliance, maîtrise les biotechnologies
du végétal et propose une large gamme
de molécules très innovantes.
ARD travaille par « mimétisme » avec une
raffinerie de pétrole. La technique appelée cracking permet de séparer une plante
en différentes coupes pour en extraire
des molécules adaptées à un usage particulier. Exactement comme une raffinerie extrait, à partir du pétrole, du
carburant, des molécules pour la chimie,
d’autres pour l’industrie plastique…
Avantage de la méthode : elle permet
d’utiliser la totalité de la plante, de la tige
à la tête, qu’il s’agisse de betterave, de
paille ou de blé.
Une large gamme
On obtient ainsi des tensio-actifs pour
détergents à partir de molécules de sucre
et des matières grasses.
ARD produit aussi, avec CIMV, des fibres
végétales qui permettent de fabriquer de
la pâte à papier ou de la colle de paille.
Très original… et breveté !
De l’huile végétale époxydée mariée à de
la fibre de chanvre ou de lin permet la
fabrication de matériaux composites, pour
des pare-chocs de voitures, par exemple !
Soliance, la filiale d’ARD, pour sa part,
met au point des actifs pour cosmétiques
à base végétale, par voie de fermentation
avec des bactéries. L’usine de Pomacle
produit ainsi des agents hydratants et
même un agent autobronzant de référence.
D’autres partenariats ouvrent la voie vers
la production de molécules destinées aux
solvants, à des liquides de refroidissement automobile ou à des dégivrants, à
des emballages ou à des additifs alimentaires.
Même les autobus de la TUR, à Reims,
sont nettoyés avec un produit « vert »
fabriqué par une entreprise créée par un
ancien cadre d’ARD !
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
11
EN COUVERTURE
>
AGRO RESSOURCES : L’OR VERT DU DÉPARTEMENT
Une vocation mondiale
Le développement des agro ressources,
ainsi soutenu par la politique du Conseil
général, a pris tout son sens depuis le
12 juillet 2005, avec le soutien gouvernemental au pôle de compétitivité « Industries et agro ressources » et l’obtention
du label « à vocation mondiale ».
Ce n’est pas un hasard si, au cours de sa
venue à Reims, le 30 août dernier, le
Président de la République est venu
conforter cette dynamique régionale. Ce
pôle montre bien le potentiel considérable des agro ressources, à l’exemple
d’ARD qui projette de doubler ses capacités de recherche et de se doter de moyens
humains et matériels supplémentaires.
Ce programme, évalué à 16,8 millions
d’euros, se concrétisera sur une durée de
cinq à dix ans, par la construction d’un
centre de biotechnologie, à proximité
immédiate d’ARD, qui permettra
d’accueillir l’ensemble des activités de
recherche et de développement.
Une longueur d’avance
La prise de conscience internationale de
la nécessité de lutter contre l’effet de serre
est une chance pour le développement de
la raffinerie végétale et des biocarburants.
Pascal Prot, le président de Champagne
Céréales, le confirme : « Depuis quinze ans,
nous avons ainsi mené une vraie réflexion sur
les carburants. Nous avons tenu tête contre
vents et marées. Aujourd’hui, le protocole de
Kyoto sur la réduction de l’émission de gaz à
effet de serre nous donne raison. Le bioéthanol
ne sauvera pas à lui seul les agriculteurs, mais
c’est un projet que nous ne devons pas laisser
passer. Les agréments sont imminents. Nous
devons être optimistes et nous inscrire d’ores et
déjà dans une perspective de chimie verte. »
À cela s’ajoutent les perspectives nouvelles très prometteuses ouvertes par la
directive européenne Reach, dont
l’objectif est bien de supprimer progressivement les produits les plus toxiques
pour l’environnement en fonction des
avancées technologiques. Désormais, ce
texte impose aux industriels de fournir
les preuves toxicologiques que leurs
produits sont sûrs et non plus aux pouvoirs publics de prouver qu’ils sont nocifs.
Dès lors, les industriels de la chimie sont
face à la nécessité de rechercher des
molécules de substitution et se tournent
vers la chimie verte et les nouveaux
procédés de raffinerie du végétal. Pour
preuve, des partenariats sont déjà noués
entre ARD et les grands noms de la
chimie européenne et nord-américaine.
À la croisée de chemins technologique,
économique et environnemental, la
chimie du végétal annonce une nouvelle
révolution industrielle : une porte
s’ouvre vers le futur.
Du végétal dans votre moteur !
UTILISER TOUS
LES COMPOSANTS
DE LA PLANTE !
Michel Jolyot
L
e projet Cristanol est le premier pilier du pôle de compétitivité à vocation mondiale
industries et agro ressources. Il
est installé sur le site de PomacleBazancourt. Contrôlé à 65 % par
le groupe sucrier coopératif
12
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
Cristal Union et à 35 % par un
ensemble de coopératives céréalières dont Champagne Céréales
est le chef de file, il est destiné
à la production de bioéthanol,
le carburant « vert ». La capacité
de production de cette unité
atteindra 280 000 tonnes, soit
environ 3 millions d’hectolitres
par an, produits à partir de blé et
de betteraves cultivés sur une
superficie de l’ordre de 75 000 ha.
L’originalité de la technologie
développée sur ce site sera
l’utilisation de matières premières issues autant des betteraves
que des céréales. Cette souplesse
lui permettra une durée d’utilisation étendue dans l’année, donc
une meilleure exploitation de sa
capacité de production.
Les travaux ont débuté à la midécembre 2005 pour une mise en
exploitation de la distillerie Cristanol prévue au 1er juin 2007. L’investissement total s’élève à
200 millions d’euros.
J.-C. Hanché
De la betterave pour produire du carburant.
Plus de 200 chercheurs
mettent leurs
compétences au service
de l’agro-bio-industrie.
Parmi les programmes
développés et soutenus
par le Département,
citons Amival, Glycoval
et Valsol. L’objectif de
ce programme est
d’utiliser l’intégralité
de la plante à des fins
industrielles, innovantes
et compétitives.
Autre avantage :
une suppression quasi
totale de tout déchet !
> En savoir plus
www.industries-etagroressources.fr
EN COUVERTURE
J.-C. Hanché
>
>
L’ENTRETIEN :
Bernard Mary, président de «Industries et Agro Ressources»
SEPT DÉPARTEMENTS, DONT LA MARNE, ET DEUX RÉGIONS
RÉUNIS POUR FAIRE DU BASSIN CHAMPAGNE-ARDENNE-PICARDIE
LE PREMIER PÔLE DES AGRO RESSOURCES D’EUROPE À
L’HORIZON 2015. C’EST L’AMBITION DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ
« INDUSTRIES ET AGRO RESSOURCES » ET DE SON PRÉSIDENT,
BERNARD MARY.
UN PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ, C’EST QUOI AU
JUSTE ?
Un pôle de compétitivité, c’est la combinaison, sur un espace géographique
donné, d’unités de recherche publiques
et privées, de centres de formation,
d’entreprises industrielles, tous engagés dans une même démarche partenariale autour de projets de recherche &
développement, de transfert de technologie et industriels. Avec un maître mot,
l’innovation, car il s’agit de les faire
travailler ensemble : recherche publique et entreprises, secteur marchand et
non marchand…
Dans le cas du pôle de compétitivité qui
nous concerne, nous voulons utiliser et
transformer les ressources végétales de
notre agriculture à des fins non alimentaires et innovantes. Des réalisations
exemplaires ont déjà été effectuées, à
l’exemple d’ARD à Pomacle. Il faut
maintenant en accroître la portée.
QUELS SONT VOS OBJECTIFS ?
Ce concept est fédérateur. La France
n’est d’ailleurs pas le premier pays à
développer des pôles de compétitivité.
C’est un moyen de doper nos forces, de
concentrer l’effort de recherche et de
développement, d’industrialisation de
nouveaux produits et de les commercialiser. Avec également une dimension
incontournable : l’environnement, le
renouvellement des ressources, le développement durable. Pour y parvenir, le
pôle fédère l’ensemble de la filière
agricole, végétale, viticole, sylvicole*.
Les agro ressources répondent en fait à
quatre besoins fondamentaux de
l’Homme : le nourrir, l’équiper, fournir
son énergie et le soigner. La raffinerie
végétale se définit comme étant au
service de l’Homme. Les nouvelles
technologies sont porteuses d’avenir.
Elles consistent aussi à produire, transformer et consommer « propre ». Notre
région est le premier bassin d’agro
ressources de France. Elle est idéalement placée pour s’inscrire dans cette
dynamique et répondre à trois grands
domaines d’application : la bioénergie
(carburants et combustibles), les
biomatériaux (ou « plastiques » végétaux), les biomolécules, les plus
productrices de valeur ajoutée (chimie
verte, pharmacie, cosmétiques…)
OÙ EN EST LE PROCESSUS DE MISE EN ROUTE
DU PÔLE ?
Le projet a été lancé au cours du premier
semestre 2005. Sur neuf dossiers à vocation mondiale, nous sommes le
deuxième. Au cours du second semestre
2005, nous avons mis en place la gouvernance du pôle, calé son dispositif de
pilotage sous forme associative.
D’importants capitaux publics sont en
jeu, ce qui alourdit forcément les
procédures. Une centaine d’adhérents
sont regroupés dans l’association. Le
conseil d’administration est représentatif des deux régions participantes et
de mixité des participants : chercheurs,
enseignants et entreprises. L’objectif est
désormais de faire émerger des projets
qui seront présentés à une commission
scientifique indépendante pour avis. Une
commission des financeurs prend
ensuite la décision finale. Un contratcadre régit les relations entre l’État, les
Régions et le pôle. Enfin, depuis le 1er
janvier, nous sommes opérationnels. De
vrais projets de développement nous
arrivent, à raison de trois à cinq par
semaine. La machine est donc bien en
marche. Nous sommes très sollicités par
d’autres pôles, d’autres pays et cela
monte très vite en puissance. Nous avons
déjà plusieurs dizaines de projets qui
doivent évidemment rester confidentiels.
Bientôt, des usines comme Cristanol vont
fonctionner. Les agro ressources entrent
dans leur phase concrète, avec des
perspectives en termes d’activité,
d’emploi et d’innovation considérables.
*Relatif à l’exploitation des forêts
> LE PÔLE « INDUSTRIES
ET AGRO RESSOURCES »
EN CHIFFRES
> Agriculture
• 1 341 000 hectares de superficie
agricole utilisée
• 16 800 exploitations agricoles avec
7 500 salariés permanents
> Industrie
• Près de 2 300 établissements industriels
• 219 entreprises de plus de 20 employés
employant plus de 26 000 personnes
> Recherche et développement
• 31 laboratoires de recherche publique
• Plus de 800 chercheurs dans les centres
de recherche publiques et privées
> Formation
• 36 établissements dont 4 universités,
3 écoles d’ingénieurs et 2 écoles de
management
• Plus de 120 formations initiales et
continues
• Plus de 5 000 étudiants formés chaque
année, toutes filières confondues (dont
240 doctorants et 1 600 ingénieurs)
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
13
EXPRESSIONS POLITIQUES
>
Conformément au règlement intérieur du Conseil général, en application de la loi du 27 février 2002, un espace est réservé à l’expression
des groupes politiques : le groupe UMP et non-inscrits (18 élus), le groupe UDF et non-inscrits (8 élus), le groupe socialiste et apparentés
(14 élus). Un élu communiste, un élu non-inscrit et deux élus divers droite ne sont inscrits dans aucun groupe.
GROUPE UMP ET NON-INSCRITS
GROUPE UDF ET NON-INSCRITS
/SAVOIR INNOVER
/DEUX ATOUTS POUR FAIRE
RECULER LE CHÔMAGE
Deux tiers des Français jugent que la
décentralisation « est une bonne chose ». Ils
approuvent ses effets positifs sur le développement des territoires, la qualité des
services publics et la gestion de l’argent
public. Face aux difficultés économiques
et sociales, ils font aussi confiance aux
collectivités territoriales pour être solidaires des plus démunis et favoriser la
création d’emplois*.
Le soutien de nos concitoyens aux politiques de proximité développées par les
collectivités locales témoigne d’une
double attente :
> Une modernisation de notre société
en poursuivant les nécessaires réformes
de fond de nos politiques publiques nationales et locales ;
> Une plus grande prise en compte dans
la décision politique des préoccupations
de vie quotidienne des Français.
C’est cette volonté d’innovation et de
modernisation que le groupe UMP
s’applique à mettre en œuvre au quotidien aux côtés du président du Conseil
général. Trois actions sont significatives
de cette détermination :
> En matière financière : une gestion
dynamique permet à la Marne de maîtriser ses frais de fonctionnement
(70 €/habitant en dépense de personnel
contre 93 € en moyenne nationale) et de
demeurer l’un des départements les moins
fiscalisés de France, à un moment où la
défense du pouvoir d’achat doit demeurer une exigence.
> Dans le domaine de l’emploi : l’aéroport international de Vatry, 3e aéroport de
fret hors Paris, offre 1 000 emplois directs
et poursuit son développement avec la
construction d’une 2e aérogare de fret.
> En matière de services publics : le
département de la Marne sera l’un des
tout premiers à ouvrir une maison du
handicap, appelée à accompagner les
personnes handicapées dans l’élaboration de leurs projets de vie.
Ensemble, poursuivons la modernisation
de notre département. Des innovations d’aujourd’hui dépendent les réussites de demain.
GROUPE SOCIALISTE
ET APPARENTÉS
/LES FAUSSES NOTES
Si l’on veut faire reculer durablement le
chômage dans notre département, il faut
développer l’emploi grâce à la création
par le Conseil général d’activités nouvelles
comme Vatry ou le soutien au pôle de
compétitivité, deux actions que soutiennent au Conseil général le groupe UDF et
apparentés.
> Depuis 1998, la plate-forme multimodale de Vatry a permis la création d’environ 1 000 emplois directs et au moins
autant d’emplois indirects. Aujourd’hui,
ce ne sont pas moins de 30 entreprises
qui se sont implantées sur le site. Le tonnage de fret a presque doublé entre 2004
et 2005, passant de 19 128 tonnes à 37 670
tonnes. Le doublement des capacités d’accueil du parking avion actuel, ainsi que
la construction d’un second terminal
cargo vont faire encore monter en puissance la plate-forme. Celle-ci est l’un des
atouts majeurs de notre département sur
lequel nous devons nous appuyer.
> La mise en place du pôle de compétitivité « Industries et agro ressources » à
vocation mondiale constitue un élément
très important. Grâce à ce pôle, la France,
en s’appuyant sur son tissu agro-industriel, va pouvoir maintenir son statut sur
un marché qui promet d’être prospère
dans les prochaines années. Ce projet
ambitionne de devenir, en 2015, le leader
européen de l’innovation dans le domaine
de la valorisation industrielle des agro
ressources. Le rôle dynamique qu’il va
jouer permettra de capter une part importante des investissements réalisés dans
le domaine, ce qui sera générateur de
création et de maintien de plusieurs
milliers d’emplois dans notre région. Le
lancement de l’usine de bioéthanol de
Bazancourt et de celle de diester du Méviot
créeront plusieurs centaines d’emplois
directs et indirects.
Se battre pour l’emploi, c’est contribuer à
favoriser le développement d’activités nouvelles qui créeront les emplois de demain.
On ne peut pas dire que l’année Mozart ait
fortement inspiré le président du Conseil
général de la Marne pour présenter son
budget 2006. Loin de toucher les cœurs,
les propositions faites ont ébranlé les
âmes et écorné les porte-monnaie avec
deux fausses notes révélatrices des choix
de l’exécutif départemental.
> Passons sur le million et demi d’euros
supplémentaire qui va être prélevé sur la
consommation d’électricité des ménages,
cela tient de la dissonance.
> La première fausse note, c’est la
suppression de l’aide à l’humanisation
et à la rénovation des établissements
accueillant des personnes âgées dépendantes. Ce sont 15 millions d’euros dont
vont être privés le CHU de Reims et
l’hôpital d’Épernay.
> La seconde fausse note, c’est la
décision, prise sans état d’âme par une
large partie de la majorité, de fermer deux
collèges urbains à la rentrée 2007.
Ce sont là deux mesures spectaculaires
et non justifiées qui n’ont qu’un seul but :
faire des économies. Économies ciblées,
qui frappent les grandes villes, alors que
ce sont elles qui apportent l’essentiel des
ressources du département.
Là, nous avons un Premier ministre qui
écoute ceux qui ne disent rien. Ici nous
avons un président qui n’entend pas ceux
qui s’expriment. Autisme et surdité sont
les deux facettes d’une même politique :
celle d’un impossible dialogue entre ceux
qui prennent des décisions et ceux qui les
subissent. Un exécutif peut avoir des
certitudes, mais elles ne doivent pas
conduire à l’enfermement des comportements sous peine de rendre chaque jour
plus difficile le dialogue des politiques
avec les citoyens.
Si ceux-ci ne demandent pas à un élu
d’être le Mozart de la politique, ils ne
tolèrent pas les fausses notes.
> CHARLES DE COURSON,
PRÉSIDENT DU GROUPE
> JEAN-CLAUDE LAVAL,
PRÉSIDENT DU GROUPE
* Sondage IFOP pour la Gazette des communes – septembre 2004
> PHILIPPE MICHELOT,
PRÉSIDENT DU GROUPE
14
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
J.-C. Hanché
>
ILS FONT LA MARNE
Jacques Dham
Un principe, l’excellence
À la tête de la distribution du groupe Arcelor, numéro un
mondial de la distribution d’acier, Jacques Dham dirige
5 200 personnes dont 1 100
à Reims. Portrait d’un homme
de volonté.
Volonté de fer et confiance en lui
Ses patrons ont compris très tôt la principale qualité
de Jacques Dham : il sait où il va et comment y aller.
Une volonté de fer et une confiance en lui acquises
très tôt, dès la 6 e, au pensionnat des Frères Salésiens
à Saint-Dizier : « J’y ai appris l’indépendance, je ne
“
J.-C. Hanché
S
on bureau pourrait être celui d’un autre. Car
si ce dirigeant de 56 ans travaille six jours sur
sept, il voyage beaucoup, en tant que responsable de la distribution du géant de l’acier
Arcelor.
Stature imposante, l’homme est plutôt décontracté,
même s’il arbore la cravate pour le sérieux qu’elle
confère. Il ironise sur l’actualité de son groupe : « On
n’a jamais autant parlé de nous ! », s’amuse-t-il en évoquant la tentative d’OPA de Mittal Steel Company.
Pourtant, c’est le souci de la perfection qui domine
chez lui. Être numéro un mondial de la distribution
de l’acier « nous donne le devoir d’être excellents », confiet-il. Jacques Dahm est entré dans le groupe en 1992.
À l’époque, il dirigeait sa propre entreprise de marketing industriel, Dham Conseil, créée en 1976. « Pum
était l’un de mes principaux clients, ils sont venus me
chercher », précise-t-il. Pour ses qualités de communiquant d’abord, avant que le spécialiste hors pair
des ressources humaines et le négociateur ne s’imposent.
rentrais que pendant les vacances scolaires. » En 1968, il
obtient un bac philo, mais en passe un second l’année
suivante, en maths, « parce que je voulais intégrer Sup de
Co ». Et pendant sa dernière année en école de
commerce, il décroche un diplôme de troisième cycle
de psychologie en entreprise : « Je voulais avoir tous les
outils pour être un manager humain efficace », expliquet-il simplement.
Des compétences qu’il met aujourd’hui, comme
toujours, au service de son travail, auquel il sacrifie
même ses hobbies. « Depuis sept ans, le travail prend tout
mon temps et le dimanche est exclusivement réservé à la famille
et au repos. » Il aura bien le temps, dit-il, de s’y remettre
à la retraite.
Le reste, les doutes, l’hypothèse d’une nouvelle fusion
de son entreprise, Jacques Dahm balaie tout cela d’un
revers de la main. Sa confiance semble inébranlable.
BIOEXPRESS
JACQUES
DHAM
1950
Naissance à
Épernay.
1961-1968
Pensionnat
chez les Frères
Salésiens à
Saint-Dizier (52).
1973
Diplômé de Sup
de Co Reims et
3e cycle de
psychologie en
entreprise.
1974
Mariage avec
Élizabeth.
1976
Crée Dham
Conseil.
1992
Mes trois enfants ont su comme moi choisir leur vie professionnelle,
ils ne la subissent pas. C’est fantastique de travailler tous les jours avec
la même envie.
”
Revend sa société
et entre chez
Pum à Reims.
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
15
À DÉCOUVRIR
Fossier
>
Fossier
Le palais du biscuit rose
La biscuiterie Fossier fête cette année ses 250 ans d’existence.
Un anniversaire qui coïncide avec l’inauguration d’une nouvelle usine ultramoderne à Reims. Le site accueille les visiteurs pour un voyage gourmand
à travers l’histoire et les secrets de fabrication du célèbre biscuit rose.
L
e bâtiment est blanc…
et rose ! À l’image du
biscuit qui a fait sa
renommée, la nouvelle
usine Fossier, implantée dans la zone industrielle de la Neuvillette, au nord
de Reims, mêle subtilement
douceur et majesté : l’établissement occupe une surface de 5 800 m2,
sur un terrain quatre fois plus
grand. Mais dès qu’on pénètre
dans l’édifice, l’odeur de pâte et
de sucre chaud fait oublier le côté
impressionnant des lieux, pour
nous replonger dans les doux
souvenirs de goûters d’enfance.
16
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
QUELQUES
CHIFFRES
> L’usine emploie
65 salariés pour
un chiffre
d’affaires de 7 M €
(à l’équilibre
aujourd’hui,
contre 5 MF de
chiffre d’affaires
et 1 MF de pertes
en 1996).
> 36 millions de
biscuits roses sont
produits chaque
année.
> 35 % du chiffre
d’affaires est
réalisé dans
l’agglomération
rémoise, dont
20 % sur les trois
magasins Fossier
(av. de Laon, cours
Langlet et le
magasin d’usine).
« Maison mère » du biscuit rose,
Fossier est désormais l’unique gardienne de la spécialité, emblème de
Reims et de la Marne. Selon la petite
histoire, c’est en 1691 qu’est né le
biscuit rose, lorsqu’un boulanger
rémois décida d’utiliser la chaleur
résiduelle de son four à pain pour y
cuire une pâte sucrée, qu’il voulut
aromatiser à la vanille. Pour masquer les petites tâches marron
formées par les brisures de gousse
de vanille, il eut l’idée de mettre
dans sa préparation un colorant
naturel de couleur rose, du carmin
de cochenille. La pâte était cuite
deux fois, d’où son nom de « bis-cuit ».
La maison Fossier, elle, remonte à
1756. Aux XVIII e et XIX e siècles, la
biscuiterie est une industrie prospère à Reims. Au lendemain de la
Seconde Guerre mondiale, on
compte encore une quinzaine
d’établissements. Mais progressivement, de rachats en fermetures,
les fabriques disparaissent une à une.
Un nouveau départ
Fossier fait aujourd’hui figure de miraculée : la biscuiterie a survécu à trois
dépôts de bilan entre 1970 et 1990.
Rachetée il y a dix ans par Charles de
Fougeroux, ancien cadre chez Lu,
l’entreprise tente un nouveau départ.
À DÉCOUVRIR
J.-C. Hanché
Philippe Maille
>
L’an dernier, la production a
quitté son site historique, en plein
cœur de Reims, pour s’installer
sur une zone industrielle, à quelques
kilomètres. « Nous devions déménager pour avoir une usine rationnelle,
explique Charles de Fougeroux.
Avant, nous étions installés sur cinq
niveaux, ici tout est de plain-pied. »
Tradition et qualité
d’euros, soit une année de chiffre
d’affaires, dans son nouvel outil
de travail. Il entend maintenant
développer de nouveaux produits :
Fossier commercialise déjà toute
une gamme de spécialités, en plus
du biscuit rose, et de nouvelles
créations devraient bientôt voir le
jour, à l’instar de la poudre de
biscuit rose, lancée il y a quelques
mois. La biscuiterie compte bien
profiter de son 250 e anniversaire
tout au long de l’année pour faire
parler d’elle !
> LES VISITES
Par groupe
jusqu’à cinquante
personnes,
sur rendez-vous
par téléphone au
03 26 40 67 67.
Durée de la visite :
1h15.
Accueil du lundi
au vendredi de
8h30 à 12h30.
Prix : 3 € par
personne.
DÉGUSTATION
RECETTES
C’est trempé que le biscuit rose
exprime ses qualités les plus
étonnantes : avec un
champagne, qu’il accompagne
traditionnellement, mais aussi
dans un vin apéritif (Ratafia,
Porto…), un vin sucré de dessert
ou encore un excellent vin
rouge. Le biscuit rose peut
également servir à la confection
de nombreux desserts,
notamment les charlottes : il a la
propriété d’absorber son volume
de liquide sans se déliter.
Le site internet
www.fossier.fr offre
aux gourmets de
savoureuses recettes
pour apprendre à
cuisiner le biscuit le plus
emblématique de Reims.
Fossier
Pour autant, le nouveau patron
refuse de délocaliser et mise sur la
tradition : le biscuit rose doit rester
« de Reims ». La friandise, célébrée
depuis sa création par d’illustres
gourmets – Charles X, le roi
Léopold II de Belgique, la marquise
de Polignac ou encore Victor Hugo –
fait partie du patrimoine de la ville.
Charles de Fougeroux investit aussi
sur la qualité. S’il a rationalisé
la production, certaines opérations
sont toujours effectuées à la main,
comme l’emballage des biscuits
roses. Il vise le haut de gamme et
parie sur la confiance des consommateurs, qu’il convie à venir sur
place : la visite a été prévue dans
la conception même de l’usine,
avec la construction d’une galerie
surélevée, d’où l’on peut voir les
salles de fabrication. Le parcours
se termine par une dégustation
et la possibilité d’acheter les
biscuits et confiseries au
magasin d’usine.
Au total, l’entrepreneur
n’a pas hésité à investir
plus de 6 millions
“
Un peu de poudre sur un nuage rose… Et voilà comment, dès l’enfance, on apprend
à planer ! Le biscuit rose, c’est ma madeleine à moi.
”
Patrick Poivre d’Arvor, préface du livre Le Biscuit rose de Reims, par Lise Bésème-Pia, aux Éditions du Coq à l’Âne
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
17
CULTURE
>
SPECTACLE VIVANT
La Marne,
scène mondiale
Le département est devenu
la terre d’excellence du cirque
contemporain. Décryptage.
«
En dix ans, on est passé de 60
entreprises de cirque en France à
270 et Châlons y est sans doute
pour quelque chose », confie
Jean-François Marguerin, directeur depuis septembre du Centre
national des arts du cirque (Cnac)
de Châlons-en-Champagne. « Nous
ne sommes pas qu’une école qui accueille
cette année quarante et un élèves sur trois
promotions. Le Cnac, c’est aussi une
transition vers le monde professionnel,
une présence dans les quartiers difficiles et le centre de recherches et de ressources de la profession. » D’ailleurs,
depuis 2002, le Conseil général
s’est associé avec le Cnac pour
mettre en place des projets pédagogiques dans les écoles. Cette
initiative permet de sensibiliser les
collégiens à la culture du spectacle
vivant.
Les élèves viennent de toute la
France et du monde entier. Timmo
Hietanen, 20 ans, compte parmi
les cinq Finlandais du Cnac. Il est
funambule. « En Finlande, le cirque
contemporain est en plein essor, grâce
aux élèves passés par Châlons. C’était
naturel pour moi de tout faire pour venir
ici. » Même chose pour Yukihiro
Suzuki, un Japonais de 20 ans,
adepte du yoyo et du diabolo, « fier
d’avoir intégré le Cnac ».
Un patrimoine circassien
Chaque année, les élèves de troisième année achèvent leur formation en présentant leur spectacle
au cirque « en dur » de Châlons
avant de partir en tournée.
Construit en 1899, cet édifice
municipal a été mis à disposition
Yukihiro Suzuki
Le cirque s’exporte
grâce au Cnac
18
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
du ministère de la Culture lorsque
l’école s’est créée, en 1985. La Villette, à Paris, les accueillera en 2006
pour quatorze représentations. Le
spectacle sera également présenté
au Manège de Reims, le deuxième
cirque « en dur » du département.
Festival Furies
Depuis 1990, Furies, festival de
cirque et de théâtre de rue, révèle
les talents, comme Jean-Baptiste
André, 24 ans, diplômé du Cnac et
symbole de la réussite du cirque
contemporain marnais. Ce « distortionniste », comme il se définit
lui-même, est programmé régulièrement au festival, qui se tiendra,
cette année, du 2 au 10 juin, à
Châlons-en-Champagne. Actuellement en résidence au Manège de
Reims, il parcourt aussi le monde
avec ses spectacles de danse en solo
et participe aux créations de
Philippe Découflé. Des exemples
comme Jean-Baptiste, il y en a par
dizaines, venus des quatre coins
de la planète, mais tous passés par
la Marne.
> En savoir plus
J.-C. Hanché
Cet automne, l’école a fêté ses vingt
ans. Si jeune et déjà une institution ! Installée au pied du cirque
en dur de la capitale marnaise, elle
n’accueille qu’un Marnais cette
année : Erwan Larcher, 21 ans,
spécialiste de mât chinois. « Je suis
originaire de Cormicy, près de Reims. »
Sébastien Armengol
du cirque
www.cnac.fr
www.festival-furies.com
www.manegedereims.com
L’ÉCOLE
DU CIRQUE
DE POGNY
Ouverte aux
enfants à partir de
7 ans. Spécialisée
dans l’aérien
(trapèze fixe ou
en ballant, corde
volante, élastiques
acrobatiques), elle
propose aussi
toutes les
disciplines
traditionnelles du
cirque.
> Contact
Paul Musset
03 26 67 71 24
Courriel :
auxagresduvent@
free.fr
CHEVAL
ART ACTION
À MUIZON
Cette école
propose des
formations aux
artistes circassiens
(voltige équestre,
travail du cheval
de spectacle,
cascades, jeu
d’acteur, feu et
éléments du
cirque
traditionnels).
> Contact
Cheval Art Action Cie Art'Ata
03 26 02 95 23
Courriel :
[email protected]
SPORT
LE HANDISPORT DANS LA MARNE
>
Quand la compétition rapproche
les handicapés
des valides
L
es 12 et 13 janvier derniers,
à Angoulême, Geoffrey
Gibert a ajouté trois nouveaux titres de champion de
France de natation à son
palmarès. « J’en suis à neuf au total.
À Angoulême, j’ai terminé premier du
50 m dos et des 50 m et 100 m nage
libre, catégorie S5. » Licencié à Reims
Handisport, Geoffrey Gibert, qui
est également président du Comité
départemental handisport de la
Marne, fait partie des cinq athlètes
de haut niveau marnais, au même
titre que les sportifs valides. Ce
jeune homme de 29 ans est l’un des
grands noms de la natation handisport en France, mais n’a jamais
intégré l’équipe nationale : « Je suis
trop vieux ! La logique de la Fédération
nationale, c’est la compétition. Elle forme
les jeunes pour qu’ils ramènent des
médailles des Jeux de Pékin en 2008 ou
de Londres en 2012 ». Lui continue de
s’entraîner chaque jour à la piscine
Nautilud à Reims, en compagnie
d’autres nageurs handicapés et
d’athlètes venus d’autres disciplines mais qui entretiennent leur
condition physique en nageant.
C’est le cas de Paulo Almeida,
tireur à l’arc et malvoyant, qui y a
complété son entraînement en vue
des championnats de France.
Cette année, ils ont eu lieu à Reims
les 18 et 19 mars, sous l’égide des
comités régional et départemental et du club Reims Handisport.
Deux cents archers ont tiré sur les
cibles installées au Centre régional d’éducation physique et sportive (Creps). Et pendant qu’on
tirait à l’arc à Reims, on finissait
de skier à Turin, où se clôturaient
les Jeux paralympiques d’hiver. Le
mouvement handisport, qui fête
ses cinquante ans cette année, ne
cesse de montrer que le sport est
accessible au plus grand nombre.
Compétition et plaisir
Le handisport de haut niveau
existe, et l’esprit de compétition
n’y est pas moins féroce que chez
les valides. Geoffrey Gibert n’oublie cependant pas de rappeler
qu’on n’a pas besoin de gagner des
médailles pour trouver du plaisir
dans le sport : « La pratique sportive,
pour un handicapé, c’est d’abord un
mieux-être. » Comme pour les valides finalement.
J.-C. Hanché
Dans la Marne, plus de 200 handicapés
moteurs pratiquent un sport. Certains
deviennent des héros en atteignant un
niveau international.
Geoffrey Gibert
LES DISCIPLINES DANS LA MARNE
Les différentes associations handisport de la Marne
proposent onze disciplines : football-fauteuil, tennis de
table, natation, tir à l’arc, tir sportif aux armes, plongée,
handbike, athlétisme, patinage, judo et escrime.
COMITÉ DÉPARTEMENTAL HANDISPORT DE LA MARNE
REIMS HANDISPORT
(150 licenciés)
217, bd Charles Arnould, 51100 Reims
Tél. : 03 26 09 59 69
mail : [email protected]
ATHLÈTES HANDISPORTS MARNAIS DE HAUT NIVEAU
> Geoffrey Gibert, natation
> Paulo Almeida, tir à l’arc
> Bernard Lamoureux, tir sportif
> Céline Gerny, équitation
> L’équipe de handbike d’Épernay
LAMARNE > LEMAG
MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA MARNE
19
mars + avril
>À
NE PAS MANQUER
MUSIQUE
> JEAN-LOUIS AUBERT, le Millésium, Épernay, 21 mars, 20 h 30. > LA 4 NUIT DU GOSPEL, basilique SaintRemi, Reims, 24 mars, 20 h 30. > JAZZ 51, avec le trio de Norbert Lucarain. Salle des fêtes, Pontfaverger
24 mars, 20 h 30 ; Salle des fêtes, Rilly-la-Montagne, 7 avril, 20 h 30 ; Salle des fêtes, Fismes, 11 avril,
20 h 30. > MAXIME LE FORESTIER chante Brassens, 2e cahier, Théâtre Gabrielle Dorziat, Épernay, 28 mars,
20 h 30. > MARC LAVOINE, Parc des expositions, Reims, 29 mars, 20 h 30. > ALAIN SOUCHON, le Millésium,
Épernay, 6 avril, 20 h 30. > THOMAS FERSEN, la Cartonnerie, Reims, 6 avril, 20 h. > MAJORSTUEN, violons
norvégiens, Comédie de Reims, 8 avril, 18 h 30. > LES TAMBOURS DU BRONX, la Cartonnerie, Reims, 13 avril,
20 h. > CHRISTIAN ZANÉSI, musique acousmatique, Grand Théâtre de Reims, 14 avril, 20 h 30. > ETSUKO
CHIDA, koto et chants courtois du Japon, Comédie de Reims, 14 avril, 18 h 30. > STAR ACADEMY, Parc des
expositions de Reims, 21 avril, 20 h. > LIU FANG, Chine, Comédie de Reims, 5 mai, 18 h 30. > DVORAK à la
basilique Saint-Rémi. Stabat Mater, par le chœur Nicolas de Grigny, dirigé par Jean-Marie Puissant et orchestre
symphonique. Avec l’acoustique exceptionnelle de la basilique. Basilique Saint-Rémi, place Chanoine-Ladame,
Reims, 7 mai, 18 h. > JULIEN CLERC, le Millésium, Épernay, 17 mai, 20 h 30.
e
> LE PAYS DES GENOUX, Espace Simone Signoret, Vitry-le-François, 29 mars, 18 h 30. > L’ODYSSÉE,
d’Homère, Salmanazar, Épernay, 30 et 31 mars, 20 h 30. > PYGMALION, Espace Simone Signoret,
Vitry-le-François, 6 avril, 20 h 30. > LE FAIT D’HABITER BAGNOLET, de Vincent Delerm, Théâtre Gabrielle
Dorziat, Épernay, 13 avril, 20 h 30. > IONESCO SUITE, d’après Eugène Ionesco, proposé par le Collectif
artistique de la Comédie de Reims. Après Rhinocéros, la Comédie invente un nouvel acte du « laboratoire
Ionesco » mené depuis deux saisons. Suite d’extraits de pièces d’Eugène Ionesco. Comédie de Reims, du
17 au 24 mai, 20 h 30 sauf mercredi et jeudi 19 h 30.
Alain Hatat
THÉÂTRE
M. Toussaint, Starface
SPECTACLES
> SOUVIENS-TOI, comédie musicale, salle André Gallois, Fagnières, 29 mars, 14 h 30. > FRANCK
DUBOSC, humour, le Millésium, Épernay, 11 avril, 20 h 30. > ESPRESSO, arts du cirque, Espace Simone
Signoret, Vitry-le-François, 5 mai, 20 h 30. > FRANÇOIS MOREL s’invite trois jours à Châlons-enChampagne pour deux spectacles : l’un, rodé en tournée en France, spectacle de chansons de et par
l’artiste et l’autre une création, le samedi, en compagnie de son compère des Deschiens, Olivier Saladin.
Collection particulière, François Morel, La Comète, Châlons-en-Champagne, 11 et 12 mai, 20 h 30 et
Bien des choses, François Morel et Olivier Saladin (création), bibliothèque Georges Pompidou, Châlonsen-Champagne, 13 mai, 16 h. > DON JUAN, danse contemporaine, Grand Théâtre de Reims, 13 mai à
20 h 30, 14 mai à 14 h 30.
> POUR CEUX QUI CROIENT QUE LA TERRE EST RONDE, de Jean-Rock Gaudreault, Théâtre Gabrielle
Dorziat, Épernay, 24 mars, 10 h et 14 h 30. > MINIATURE, danse, Manège de Reims, 27 et 28 mars,
20 h 30. > LETTRE EN L’AIR, théâtre. Proposé à tous les publics à partir de 8 ans, la création du
Praxinoscope est une déclaration d’amour d’un père éloigné de ses enfants. Vincent Vergogne, le
metteur en scène, est plasticien et s’adresse au jeune public depuis plusieurs années dans le souci
de l’initier à la poésie et à la beauté du monde. La Comète, Châlons-en-Champagne, 4 avril, 20 h 30.
EXPOSITIONS
> MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE REIMS, réouverture de la salle XXe siècle avec un dépôt d’œuvres du
Centre Pompidou. > MARNE, BERCEAU DE L’AVIATION, du 24 mars au 15 avril, Maison des
associations à Dizy. > LA GASTRONOMIE OUBLIÉE, du 10 au 26 avril, centre social à Betheny.
> ROBIN RHODE / DAVID ZINK YI, FRAC Champagne-Ardennes, Reims, jusqu’au 7 mai.
Harvest, 2005. Robin Rhode. Robin Rhode and Perry Rubenstein Gallery
Laurence Laba
JEUNE PUBLIC