Revue belge de numismatique et de sigillographie
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Revue belge de numismatique et de sigillographie
3 REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE, PUBLIÉE LES AUSPICES DE LiSOGllTÊ RQÏALE DE NOMISMATIQDE. 1885. QUARANTE-UNIÈME ANNÉE. BRUXELLES, LIBRAIRIE POLYTECHNIQUE DE JULES DEGQ, 9, RUE DE LA MADELEINE. — — 369 LES MEDAILLEURS DE LA RENAISSANCE M. ALOISS HEISS. TROISIEME ARTICLE. X Planche Le cinquième comme XL et fascicule de ce grand ouvrage contient, les pre'ce'dents ('), non seulement des artistes, mais d'inte'ressants de'tails la biographie sur les person- nages repre'sente's. La numismatique et l'histoire mar- chent ainsi de front. Je dois dire cependant que l'auteur, dans son de'sir d'être propos des me'dailles de Charles VIII, ainsi, à borne pas les complet, a parfois de'passé à raconter campagne la Français au foyer de le peu du et le sujet. ; ne se mais il fait remar- dernier descendant en ligne directe de Philippe de Valois, et logiques qui, but d'Italie, qui a introduit l'art restaure', quer que Charles VIÏI est il le donne des listes chrono- bien que bonnes à consulter, sortent un Il faut remarquer aussi que les tables texte ne concordent pas toujours d'une manière absolue. Ces le'gères critiques faites, je n'ai que des éloges à adresser à l'auteur, qui résout, de nouveau, le (') J'ai rendu compte des premiers fascicules, dans de numismatique, en 1882 et en 4884. la Revue be/ge — difficile problème Le cinquième - 370 d'inte'resser et d'instruire, sance est consacre' aux artistes suivants nelli, Antonio del PoIIaiuolo, les Délia délie Corniole, Bertoldo, Gentile enfin, les à la fois. fascicule des Médailleurs de la Renais- anonymes d'Alphonse I" : Niccolo Spi- Robbia, Giovanni Bellini, Costanzo et, d'Esté, de Charles YIII, d'Anne de Bretagne, de Lucrèce Borgia, de Laurent le Mahomet ÏL Magnifique et de NICCOLO SPINELLI OU NICOLAS DE FLORENCE. Niccolo Spinelli, d'un orfèvre ne' Florence vers 1450, à du neveu et fameux peintre était fils Spinelli, d'Arezzo, mort en 1410. Les me'dailles signe'esde Niccolo ne sont qu'au nombre de cinq; leurs beaux revers sont tous empruntés à des monuments antiques, monnaies ou camées. M. Heiss, en regard de la description de chacun des bronzes de Niccolo, a reproduit les monuments dont s'est inspiré le médailleur, tandis que les bronzes eux-mêmes sont pho- tographiés sur des planches tirées à part. Nous trouverons ainsi, dans un le texte, petit bronze de Crispus, un camée du Musée de Naples, un grand bronze de Balbin et la fameuse pierre gravée de Laurent le Magnifique, qui ont servi respectivement de modèle pour les revers des médailles représentant Duziari, Alphonse P' d'Esté, Antonio Geraldini Spinelli en 1468, le était le et Antonio de aussi tailleur grand sceau Téméraire, ainsi que la de Lecia. sceaux. et le sceau secret le constatent 11 exécuta, de Charles des documents — — 571 empruntés par M. Alexandre Pinchart aux archives du royaume de Belgique Envisageant ('). nouveau point de vue, M. Heiss un sceau qui texte, à X, pi. fig. \, lui est attribué. titres de Charles le place, dans son li'ouve moyen âge l'énumération des Téméraire armé de toutes prince à cheval, sous ce Nous reproduisons, ce sceau, qui tient encore du par son style et son faire; on y nombreux l'artiste donné a et l'image du pièces, l'épée haute et couvert d'un écu aux armes de Bourgogne. ANONYME DANS LEQUEL ON A PROPOSÉ DE RECONNAÎTRE SPINELLI. Des médailles, qui auraient été exécutées dant à séjour qu'y le descendre en fit à Lyon, pen- Charles VIIÏ, lorsqu'il se préparait représentent, outre ce Italie, prince, Jean du Mas, Mathurin de Salignac, Beraud Stuart d'Aubigny, seiller le grand bâtard Antoine de Bourgogne et le con- Antoine de Gimel. L'attribution de ces médailles à Spinelli repose uni- quement sur cour oii la teuse : on revers à présence de l'artiste à s'y trouvait; aussi est-elle a vu, de signature la la la question ne en effet, qne toutes l'artiste Grèce ou à florentin ,Bome s'est inspiré ; or, Lyon, à l'époque tout au moins dou- les médailles portant ont emprunté leur aucun des bronzes en de l'antique. Quoi qu'il en soit, ces médaillons, par leurs reliefs et par un certain large dans leur exécution, montrent nettement l'influence de (') We-ouQ de la numismatique belge, 1860, pp. 183 et suivantes. — la Renaissance Paris, pour tranchent singulièrement et les me'dailles qui se frappaient à italienne aY£c les monnaies le roi — 372 et Charles VIII. Je reproduis une de ces dernières pièces d'après la chalcographie du Louvre; elle nous montre (pi. son trône, sceptre d'une main, le globe de l'autre; au le X, Cig. France revers, l'e'cu parti de Parmi nelli, il le roi assis sur de Je'rusalem. et sans signature, attribue's à Spi- les me'daillons, en est un, du Muse'e de Berlin, qui présente un type inte'ressant NVLI NE bâtard, au droit, 2), ; SI en voici FROTA. nue, le NVLLI NE SI la tête la cou description : Buste à gauche du orne' du collier de la grand Toison d'or. Rev, cane, appareil qui FROTA. Au servait à centre, une barba- lancer sur l'ennemi des matières embrase'es. Ce me'daillon est classe' par l'auteur à Antoine de Bourgogne. Pour étayer son attribution, M. A. Heiss reproduit, d'après van Mieris, pi. XI, fig. 1) qui pre'sente le une pièce (voir notre même type au et qui porte en toutes lettres divers de'tails que donne l'auteur sur au revers, droit et le nom du prince. Aux du revers, officiel il que cet engin ajoute d'Antoine : « jaune la était barbacane l'emblème L'Estendart du Bastard de Bour- une grande barbacane bleue, «1 gogne «' dedans-son mot de lettres bleues pareillement, et ses .t archers avoient paltoz rouges à tout la croix de Saint- « Andrieu blanche, étoit à et une barbacane au milieu de la — « croix (*) » . Un bon dessin de cette barbacane, très qui se trouve, avec devise du bâtard, au revers d'un la conservé dans portrait Chantilly, est — 375 galerie la du duc d'Aumale, heureusement intercalé dans M. A. Heiss. Nous reproduisons ce dessin, le à texte de pi. XI, flg. 2. ANTONIO DEL POLLAIUOLO. Ce grand artiste florentin, à la fois orfèvre, peintre, graveur et sculpteur, naquit en 1429 et mourut en 1498. Des deux médailles qui lui sont attribuées, l'une a trait à conspiration des Pazzi, l'autre est le portrait la de Laurent de Médicis, avec un revers imité d'une pièce de Trajan. Antonio PoUaiuolo ticulièrement était le favori un protégé des Médicis, de Julien ; il buste de ce dernier et d'un portrait de prince, la et par- serait l'auteur d'un la maîtresse du génoise Simonetta Vespuccia. LES DELLA ROBBIA. Des médailles, Savonarole, la — GIOVANNI DELLE CORNIOLE. plupart inédites, qui représentent sont attribuées par M. Heiss, à Fra Am- brogio délia Robbia. L'auteur en réserve une néanmoins à Giovanni délie Corniole. dans les Les outre, Les unes et les autres figurent planches tirées à part. articles consacrés à ces deux illustrés d'excellentes artistes sont, en figures intercalées dans le texte et reproduisant des portraits de Savonarole, une vue de son couvent, un dessin de sa cellule une (') Mém. de J. de Haynin. Doc. inéd. mél.y série et, enfin, I, t. III, p. 486. — - 374 ancienne peinture qui représente le supplice du 25 mai 1498, sur la place publique de prédicateur, le grand Florence. BERTOLDO Une le nom de II, GIOVANNI. du Cabinet de France, me'daille Mahomet DI dont le à de l'effigie revers est de fort bon style, porte Bertoido, qui était conservateur des sculptures de Laurent le Magnifique et directeur des études des jeunes artistes pensionnés par ce prince. GENTILE BELLINI. Le peintre célèbre, que Mahomet République de Venise, n du sultan sur toile, a mais II avait pas seulement demandé reproduit son a à la fait le portrait effigie en bronze. Cette médaille figure dans les planches, tandis que le du V^ portrait se trouve en tête une photographie que M. Laya fascicule, d'après a bien voulu envoyer à l'auteur. L'article consacré à Gentile Bellini contient, en outre, une vue de Constantinople, datée de 1555. COSTANZO. Costanzo, sur la vie duquel on n'a aucun reiïseigne- deux médailles signées, représentant, d'un ment, a laissé côté, le buste de Mahomet 11, de l'autre, Ces deux bronzes sont certainement traits qui existent de Mahomet II. le sultan à cheval. les plus beaux por- - f ANONYMES d'aLPHONSE — d'eSTE, DUC DE FERRARE, ET DE FEMME LUCRÈCE BORGIA, DE CHARLES SA SECONDE BRETAGNE, ET d'aNNE de ET DE MAHOMET Borgia donnent DE VIII LAURENT LE MAGNIFIQUE II. d'Alphonse P' Les médailles femme 375 d'Esté et les seuls portraits de Lucrèce authentiques de cette trop célèbre. L'auteur y a joint un fac-similé de son écriture, une d'après phie de la lettre Musée conservée au comprend une longue biogra- Brera, à Milan. L'article duchesse de Ferrare, accompagnée de notes nombreuses tirées en grande partie des auteurs du temps et de l'ouvrage récent et si complet de Gregorovius. M. Heiss rapproche du bronze de Lucrèce Borgia, deux médailles représentant, l'une Jacopa da Correggio, l'autre aucun Maddalena Rossi, femmes sur lesquelles on détail biographique; puis, d'Esté, l'auteur passe en revue les n'a revenant à Alphonse monnaies de ce prince qui souvent ne le cèdent en rien aux médailles pour la finesse de l'exécution et la perfection du modelé. La plus intéressante des médailles anonymes d'Anne de Bretagne est celle qui représente, au droit, cesse et par M. le dauphin G. Vallier, ; la prin- cette pièce avait déjà été publiée en 1874, dans Revue belge de la numismatique. La médaille anonyme de Laurent le Magnifique représente couvert d'un casque; au-dessous on voit une tenaille. pour perpétuer en 1468, et paraît avoir été émis souvenir d'un tournoi qui eut lieu le dont Ce bronze le du buste, le vainqueur fut Laurent de Médicis. — 37() La médaille de Mahomet II, — sans on ne connaît qu'un exemplaire, nom d'auteur, dont fait partie du Cabinet de France. C'est un surmoulé en argent, évidemment remanié, mais dont les lignes principales ont subsisté. Cette pièce peut être considérée précieuses du comme une des plus Cabiiiet. L'exécution matérielle du livre de M. A. Heiss ne laisse rien à désirer; elle mérite toujours les éloges que je lui ai donnés dans mes précédents comptes rendus. Paris, avriH 885. P. Charles Robert.