Téléchargement - Julien Coudray 1518
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MARQUES | INDÉPENDANTES LE MONDE DE L’HORLOGERIE MARDI 5 FÉVRIER 2013 9 Horlogerie déclinée sous toutes ses formes Le groupe Frederique Constant et les marques Quinting et Julien Coudray 1518 ont participé au dernier GTE, Geneva Time Exhibition, l’événement parallèle au Salon international de la haute horlogerie. Les trois marques ne concourent pas dans les mêmes catégories mais affichent clairement leur indépendance. PAR D AN I E L D R O Z Le groupe genevois Frederique Constant, petit à petit, fait son nid. Propriétaire de la marque éponyme mais aussi d’Alpina et Atelier de Monaco, il répond à sa manière à l’évolution de la branche. Que de chemin parcouru par les propriétaires, Aletta Bax et Peter Stas, depuis qu’ils ont présenté leur première collection Frederique Constant en 1992. «Ça devient vraiment conséquent», commente Yasmina Pedrini, directrice de la communication internationale. La marque Frederique Constant écoule aujourd’hui environ 120 000 pièces par année. Parallèlement, elle ne cesse de déve- lopper sa manufacture de Planles-Ouates. Sur plus de 3000 mètres carrés, ce sont quelque 120 collaborateurs qui sont employés. «Dont 80% en production.» Comme d’autres sociétés, Frederique Constant a été contrainte de développer en interne une production de mouvements mécaniques. L’an dernier, 13 à 15% de la production totale de montres a été réalisée à la manufacture. Ce chiffre devrait atteindre 20% en 2013. La marque co-développe ses calibres avec la maison chaux-de-fonnière Sellita. «En interne, nous apposons les modules complémentaires avec les fonctions. Tout ce qui est quartz est fait à l’extérieur», précise Yasmina Pedrini. DEUX NOUVELLES PIÈCES Depuis 2008, «nous avons fait évoluer le mouvement en différentes versions». Illustration avec la nouvelle collection Classics Manufacture Worldtimer. Les deux exécutions de cette ligne sont éditées à 1888 pièces chacune. «Ce qui correspond à notre capacité de production en interne», précise la directrice de la communication. Voulez-vous connaître l’heure qu’il est à Denver ou à Dacca? Quel est le décalage horaire entre Sydney et la Géorgie du Sud ou entre Los Angeles et Quinting: mystère transparent phie est que les pièces prennent de la valeur avec le temps», explique Pascal Berclaz. «Quinting est née à SaintBlaise», rappelle Pascal Berclaz, le président de la société aujourd’hui installée à Genève. «Aujourd’hui encore, il y a quelques personnes qui travaillent chez elles à Neuchâtel. Ce n’est pas courant. Nous nous sommes organisés. Avec Skype et Internet, ça marche. Elles viennent une fois par semaine à Genève.» Transparence est le maître mot de la manufacture. Les aiguilles semblent flotter dans le boîtier. Le mystère du mouvement mécanique reste encore aujourd’hui une énigme. Pas question pour Pascal Berclaz de nous le révéler. Chez Quinting, la Lune tourne autour de la Terre. LA LUNE TOURNE AUTOUR DE LA TERRE Quinting présente aujourd’hui un nouveau mouvement qui est une phase de lune. «La seule et unique phase de lune», se réjouit le président. «Normalement, elle est cachée sous le métal.» Ici, elle tourne véritablement autour de la Terre. Comme un cosmonaute la verrait depuis sa capsule. Ce modèle est produit en 360 exemplaires, vendus 50 000 francs. Les 360 pièces uniques symbolisent les 360 degrés de la Terre. Chaque pièce présente une vue différente de la Terre, peinte à la main à l’émail. Le client peut ainsi choisir de centrer la Terre sur la ville qu’il souhaite, symbolisée par un rubis serti sur le saphir. «Notre philoso- ART DE LA RUE Tout autre décor, si l’on ose dire, avec la Street Art Collection. «Nous venons dans l’art horloger mais aussi dans la joaillerie. Nous avons engagé un taggeur qui est aussi émailleur, un type brillant, un artiste.» Pas moins de onze saphirs prennent place dans la boîte. «Il y a des parties qui bougent et d’autres non. Comme dans la rue. Nous avons aussi mis des couleurs qui apparaissent la nuit. Chaque pièce a le nom d’une rue», dit le président de Quinting. Il a été surpris de constater que ces produits séduisent «des gens intéressés à l’art, à l’art moderne. Des gens qui n’achètent normalement pas des montres à ce prix (réd: 15 250 francs pour l’entrée de collection). Des galeries d’art aussi. Nous sommes complètement dans une autre vision. Je me suis fait plaisir sans penser à la suite. Nous allons aussi faire un livre.» Londres? Quand il est minuit à Moscou, quelle heure est-il à Honolulu? La montre répond à ses questions d’une manière très pratique et lisible. «Tout se règle par la couronne, y compris la date.» Prix d’entrée de la gamme: 3800 francs. MARQUE PLUS SPORTIVE Alpina, elle, est une marque plus ancienne. «Une marque qui avait un gros succès dans les années 1920. Elle avait 2500 points de vente.», commente Yasmina Pedrini. «Elle a été rachetée par Aletta Bax et Peter Stas en 2001. Par rapport à Frederique Constant, elle est beaucoup plus sportive.» La production annuelle oscille entre 6000 et 8000 pièces. Créée il y a trois ans, Atelier de Monaco est pour sa part «une marque plus exclusive, plus haut de gamme. C’était une idée de nos horlogers, qui avaient envie de s’exprimer autrement que par Frederique Constant.» Répétitions minutes, tourbillons, cadrans ajourés: «Tout est fait à la main. Par définition, chaque pièce est unique.» Le prix public des pièces se situe à environ 50 000 francs. La production est de 120 à 150 pièces par an. «Il n’y a pas de volonté de monter dans le haut de gamme. Il s’agit de montrer notre savoir-faire», conclut Yasmina Pedrini. Une marque sort de son nid «Ce que j’aime bien c’est proposer des idées innovantes et faire les pièces.» Fabien Lamarche a fondé la société IMH au Locle en 2007. Aujourd’hui, ils sont 40 à travailler en son sein et à réaliser entièrement en interne – sauf les saphirs, les rubis et les bracelets – les produits de la toute nouvelle marque Julien Coudray 1518. Elle tire son nom d’un horloger français du 16e siècle, qui a réalisé les premières montres portables pour François 1er. Il a réussi à insérer des mouvements à ressorts dans le pommeau de deux dagues royales. «C’est une passion, je vis dedans. On est un peu autiste de ce qu’on fait», affirme Fabien Lamarche. Formé à Morteau, il a passé ensuite six ans dans la Vallée de Joux et trois à Genève. «Puis je suis revenu dans la région.» Il a fondé une première société en 1998. «Je ne faisais que du prototypage et du consulting pour des marques.» «Fabien Lamarche a créé la manufacture métier par métier», explique Isabelle Comte- Manufactura 1528, un classique trois aiguilles réinventé. Béliard, responsable de la communication. Déclinés dans une boîte en or gris, rose ou jaune, deux modèles ont vu le jour, Competentia 1515, un tourbillon, et Manufactura 152, un classique trois aiguilles réinventé. «Tous les mouvements sont en or ou en platine massif», précise Isabelle Comte-Béliard. «Ce qui est assez rare, nous faisons nos spiraux. Les cadrans émail grand feu sur une base en or aussi.»