Café philosophique du 13 janvier 2016 Eloge de la faiblesse ?
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Café philosophique du 13 janvier 2016 Eloge de la faiblesse ?
Café philosophique du 13 janvier 2016 Eloge de la faiblesse ? Notre thème de réflexion est, cette fois-ci, emprunté au titre d’un ouvrage d’Alexandre Jollien, paru en 1999. L’auteur, infirme moteur cérébral, y revient sur ses 17 années passées dans une institution spécialisée et sa découverte de la philosophie, conçue comme « un art de vivre, un moyen d’abandonner les préjugés pour partir à la découverte de soi et bâtir sa singularité. Peu à peu, une conversion s’opère : le faible, la vulnérabilité, l’épreuve peuvent devenir des lieux fertiles de liberté et de joie ». Nous pourrions nous demander en quoi consiste la faiblesse (dans quels cas parlons-nous de faiblesse ? y a-t-il différentes formes de faiblesse ? la faiblesse s’oppose-t-elle à la force ?) Personne ne désire être faible. Dans une société de compétition, on nous somme d’être forts, voire d’être les plus forts. Pourquoi la faiblesse est-elle dévalorisée ? Quelle attitude adopter à l’égard des plus faibles (pitié, compassion, aide,…) ? En fin de compte, peut-on refuser d’être faible ? A quelles conditions la faiblesse pourrait-elle être vécue de manière positive, pour soi, pour les autres ? Quelques citations pour préparer les échanges : - « La faiblesse qui conserve vaut mieux que la force qui détruit. » (Joubert) « La faiblesse de la force est de ne croire qu’à la force. » (Valéry) « Un homme est bien fort quand il s’avoue sa faiblesse. » (Balzac) « Toutes nos forces sont dans la vérité, toutes nos faiblesses dans le mensonge. » (Grétry) « L’amitié rapproche les absents, enrichit l’indigence, donne des forces à la faiblesse. » (Cicéron) « La douceur triomphe de la dureté, la faiblesse de la force. »(Lao-Tseu) « Le propre de la faiblesse est de supposer ou de craindre la force. » (Sade) « Le pire mal dont souffre le monde est non la force des méchants mais la faiblesse des meilleurs. » (Rolland) « Périssent les faibles et les ratés ! Et il faut même les y aider ! » (Nietzsche) Alain, philosophe agnostique, écrit à propos de la crèche de Noël : « Regardez encore l’enfant. Cette faiblesse est Dieu. Cette faiblesse qui a besoin de tous est Dieu. Cet être qui cesserait d’exister sans nos soins, c’est Dieu… Ces idées paraîtront peut-être et l’esprit saura se priver de puissance, de toute espèce de puissance ; tel est le plus haut règne. Or le calvaire annonce cela même, et de si éloquente et de si violente façon, que je n’ajouterai aucun commentaire. »