`Drupa est le miroir de l`industrie graphique`

Transcription

`Drupa est le miroir de l`industrie graphique`
Sabine Geldermann dirige le salon graphique international Drupa
‘Drupa est le miroir de
l’industrie graphique’
Kurt De Cat, Trends – Roularta Media Group I
venu et a nommŽ Sabine Geldermann comme nouvelle directrice de la Drupa. Elle est depuis
1992 active dans le monde des
expositions internationales et
travaille ˆ un remake de lÕindustrie graphique. Sur invitation du
La prochaine Drupa, le plus grand salon graphique
au monde, a lieu en 2016 à Düsseldorf. Ce sera la première édition sous la direction de Sabine Geldermann. L’Allemande donne un nouveau souffle au
salon à présent triennal. Elle étend l’offre et intègre
l’impression 3D et d’autres technologies innovantes.
L
Le secteur graphique continue de faire face ˆ une surcapacitŽ structurelle. Les
experts sÕattendent ˆ ce que les
imprimeurs europŽens doivent
encore vivre avec des volumes
dŽcroissants et des restructurations jusquÕen 2020. Selon les
chiffres de la fŽdŽration sectorielle Febelgra, en 2007, le secteur graphique comptait encore
en Belgique 1470 entreprises et
15.754 travailleurs. En 2014,
lÕindustrie graphique ne comptait plus que 938 entreprises. En
cette pŽriode de crise, lÕemploi a
diminuŽ de 29 pour cent ˆ
11.184 personnes. En 2014, les
imprimeries belges ont enregistrŽ pour la premi•re fois en six
annŽes consŽcutives un chiffre
dÕaffaires modeste de 1,7 pour
cent. Les chiffres pour cette annŽe sont dŽjˆ moins optimistes,
le secteur a encaissŽ le premier
quadrimestre une baisse de 3,8
pour cent.
CÕest dans ce contexte difficile
que commence Sabine Geldermann. La linguiste allemande
est depuis 2013 ˆ la t•te de la
Drupa, le salon le plus important au monde de lÕindustrie
SABINE GELDERMANN : “ A la Drupa, le tout est d’informer, divertir les
visiteurs classiques et d’attirer les nouveaux profils d’autres marchés. ”
magazine sectoriel Nouvelles
Graphiques, Geldermann a atterri en Belgique, o• elle a
donnŽ le coup dÕenvoi de la
tournŽe mondiale de la Drupa.
Depuis 2013, vous êtes à la
tête de la Drupa et travaillez
sur l’édition de 2016. Quels
nouveaux accents pouvonsnous attendre de vous?
Sabine Geldermann : Ò Beaucoup
de nouveautŽs sont ˆ venir, car
graphique. La premi•re Ždition
sous sa direction aura lieu du 31
mai au 10 juin 2016 ˆ DŸsseldorf. En 2000, une annŽe record, le salon international a accueilli 428.000 visiteurs du secteur graphique. Depuis, le nombre de visiteurs sÕest effondrŽ: en
2012, le nombre de visiteurs est
tombŽ ˆ 314.000. Le management de lÕorganisateur dÕexposition Messe DŸsseldorf est inter-
NOUVELLES
20
GRAPHIQUES
08
lÕindustrie graphique traverse
une pŽriode de transition et de
consolidation. LÕInternet et la
numŽrisation ont anŽanti certaines applications dÕimpression
classiques. La Drupa a toujours
ŽtŽ lˆ pour lÕindustrie graphique,
mais en 2008 et 2012, nous
avons intŽgrŽ quelques nouveaux segments qui se concentrent plus sur les activitŽs dÕimpression industrielles et fonctionnelles. Nous utilisons Žgalement la combinaison de lÕimpression avec les applications
mobiles et les canaux numŽriques. Nous embrassons de
nouvelles technologies et visons
davantage les secteurs en croissance comme lÕemballage. Le
potentiel y est Žnorme. Les emballages ne doivent pas seulement •tre fonctionnels, mais
agir aussi de plus en plus en tant
que canal de communication.
Nous suivons les Žvolutions de
notre industrie. La Drupa est le
miroir de lÕindustrie graphique,
nous sommes la plus importante
plateforme pour les solutions
dÕimpression et multicanales au
monde.Ó
Que voulez-vous dire par solutions d’impression industrielles et fonctionnelles?
Sabine Geldermann : Ò Il sÕagit
par exemple dÕimpression Žlectronique, dÕintŽgration de capteurs sur les emballages. Des
marchŽs verticaux comme lÕindustrie alimentaire, pharmaceu-
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Sabine Geldermann dirige le salon graphique international Drupa
tique et la cosmétologie s’intéressent à l’intégration de capteurs dans leurs emballages. De
cette façon, les emballages gagnent de nouvelles fonctions.
C’est autour de cela que gravite
le Print 4.0, l’intégration de
‘l’Internet des choses’ dans les
produits graphiques. Il s’agit
d’améliorer les canaux et d’ajouter ainsi de nouvelles possibilités
à un support classique. Par
exemple, cette technologie est
intégrée pour lutter contre le
plagiat et la contrefaçon. En
scannant l’étiquette, les consommateurs peuvent obtenir une
confirmation de l’authenticité
de l’emballage.”
L’impression 3D est-elle aussi
un thème important?
Sabine Geldermann : “ Bien sûr,
l’impression 3D est déjà utilisée
pour la production de prototypes. Cela peut se faire pour des
applications médicales, le secteur automobile, l’industrie aéronautique, mais aussi dans le
monde de l’emballage. Avec
cette technologie, les prototypes
pour les campagnes marketing
peuvent être produits par série
d’un exemplaire unique. Selon
nos exposants, l’impression 3D
peut inspirer le travail et stimuler la créativité dans l’industrie.”
Le marché graphique classique
traverse une crise structurelle,
vous devriez donc étendre
l’envergure du salon.
Sabine Geldermann : “ C’est
pourquoi nous voulons donner
un nouvel élan à la Drupa. Notre slogan est ‘Touch the future’.
Le secteur doit venir à Düsseldorf pour découvrir comment
l’industrie va évoluer dans les
prochaines années. Les entreprises se demandent quelles
technologies du futur peuvent
améliorer leurs affaires. Dans
leur environnement classique, ils
perdent peut-être une part du
gâteau, mais il y a de nouvelles
opportunités. C’est ce que nous
allons montrer. A la Drupa, tout
est question d’informer, divertir
les visiteurs classiques et attirer
de nouveaux profils d’autres
marchés.”
C’est toujours un exercice
d’équilibre difficile entre
maintenir un public existant
et en attirer un nouveau.
Sabine Geldermann : “ Absolument, mais avec le thème de
l’emballage, nous enregistrons
beaucoup d’intérêt à ce jour. Le
monde de l’emballage donne à
l’industrie graphique la chance
de s’ouvrir à de nouveaux terrains de jeux. Beaucoup de gens
voient la Drupa comme un
concert de heavy métal avec des
presses d’impression gigantesques et beaucoup de machines. C’est important, mais
Ò Les entreprises
ont peut-•tre perdu
une part du
g‰teau dans leur
environnement
classique, mais il y a
de nouvelles
opportunités. C’est
ce que nous allons
montrer. Ó
n’avons pas encore commencé
l’enregistrement des visiteurs,
mais le statut de réservation du
salon donne déjà une première
indication. Nous allons remplir
19 halls d’exposition et à huit
mois du salon nous sommes déjà
presque complets. Nous allons
investir 150 000 mètres carrés
DRUPA
Source: Messe Düsseldorf
2012
Nombre de visiteurs
314.000
Nombre d’exposants
1844
Superficie du salon 166.000 m2
2004
394.000
1862
161.000 m2
nets de surface d’exposition.
Toutes les entreprises importantes seront là. Le feedback de
nos clients nous apprend que la
Drupa est un must.”
Est-ce qu’un salon comme la
Drupa peut encore grandir?
Sabine Geldermann : “ Probablement pas, mais nous serons bien
complets. Avec 150.000 m²,
nous sommes légèrement inférieurs à la superficie de l’édition
précédente. Mais avec tous les
changements dans l’industrie, la
situation pourrait être bien
pire.”
Combien de visiteurs attendez-vous en 2016?
Sabine Geldermann: “ C’est une
question difficile. Vous devez
nous voulons aussi attirer de
nouveaux visiteurs comme les
spécialistes en marketing, les
professionnels de la communication et les agences publicitaires. Ils veulent voir les produits à la fin du processus, ils
sont moins préoccupés par les
machines. C’est pourquoi le salon montre aussi des solutions et
pas seulement la technique.”
Comment réagissent les nouveaux exposants que vous voudriez attirer?
Sabine Geldermann : “ Nous
voyons que notre nouvelle approche a bien été accueillie. Y
compris en Inde et en Chine,
qui sont des marchés importants
pour nos exposants. Nous
NOUVELLES
2008
391.000
1971
170.000 m2
22
GRAPHIQUES
08
vous référer au marché. En Europe, le nombre d’imprimeurs a
fortement diminué. En Allemagne, il y en a encore quelque
9000 qui sont actifs. Nous misons sur environ 300.000 visiteurs. Nous essayons surtout
d’avoir de nouveaux profils à la
Drupa pour compenser la perte
des visiteurs classiques.”
Quand est-ce que le secteur
sortira de crise?
Sabine Geldermann : “ C’est difficile à dire, il se passe encore
beaucoup de choses sur le marché. Les années 2008, 2009 et
2010 ont été les pires. Selon la
fédération sectorielle en Allemagne, il est question de stabilisation, mais elle ne voit pas encore de croissance. Cependant,
la stabilité est déjà un bon
signe. La Drupa est un salon international, 60 pour cent de nos
visiteurs viennent de l’extérieur
de l’Allemagne. Nous attirons
des visiteurs internationaux de
138 pays. La Belgique a toujours
été un pays important pour la
Drupa, aussi bien du côté des
exposants avec de grands acteurs
comme Agfa et Xeikon que du
côté des visiteurs.”
Est-ce qu’un salon est encore
une plateforme importante
pour l’industrie graphique en
cette ère numérique?
Sabine Geldermann : “ Internet
peut faire beaucoup, mais les
gens recherchent des contacts
personnels et veulent être inspirés par de nouvelles machines et
de nouveaux processus de production qu’ils voient fonctionner. En particulier dans un secteur technique. Rencontrer autant de prestataires sur une surface limitée est un atout. Les visiteurs ont un aperçu des innovations et des technologies dans
leur domaine. C’est la force de
■
chaque salon.”

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