Dossier pédagogique
Transcription
Dossier pédagogique
COMMENT LE MONDE VINT AU MONDE Un spectacle en construction, du Seeland (Danemark) en Manche (France) Théâtre conté avec ombres et marionnettes pour enfants de Grande section de maternelle et Cours préparatoire. "Dans le grand vide originel, entre le feu et la glace apparaissent un géant, puis une vache …" 1. DESCRIPTION Vision joyeuse et insolite des origines du monde établie à partir des récits de la mythologie scandinave. Différents aspects d'une vaste cosmogonie sont évoqués : grand vide originel, apparition des êtres fondateurs et des puissances tutélaires, création de la terre, de l'homme et de la femme, la course des astres dans l'espace et enfin, au centre du monde la jeune frondaison d'un arbre de vie. Théâtre conté, théâtre gestuel, théâtre d'ombre au service d'une autre vision de la création du monde. 2. ANALYSE Hélène Phillipe continue de nous faire partager son amour pour la culture scandinave, elle puise dans les récits de la mythologie scandinave et nous en rapporte une vision joyeuse et insolite des origines du monde. Le spectacle invite à découvrir les aspects de cette cosmogonie : le grand vide originel, l’apparition des êtres fondateurs et des puissances tutélaires, la création de la terre, de l’homme et de la femme, la course des astres dans l’espace, et enfin, au centre du monde, la jeune frondaison d’un arbre de vie. Entre théâtre conté, où la gestuelle a toute sa place, et théâtre d’ombres, ce spectacle nous propose une autre vision de la création du monde, et nous permet de découvrir une culture différente de la nôtre. A partir de trois récits mythologiques scandinaves : Ymir le Géant (la naissance des mondes), Sol et Mani (la course des astres) et Ygdrassil (l'arbre de vie), le spectacle nous invite à explorer les origines du monde et à nous questionner sur son apparition. Comment est-il né ? De quoi est faite la terre ? Comment a-t-elle été créée ? Ces contes s'adressent aux jeunes spectateurs toujours prêts à se laisser aller à la magie de l'invisible et du mystérieux. Le théâtre d'ombres vient nourrir l'imaginaire et apporte une touche de merveilleux aux récits. 3. PROPOSITIONS 3.1 Rappel des programmes Français - Lecture, écriture La lecture et l’écriture sont systématiquement liées : elles font l’objet d’exercices quotidiens, non seulement en français, mais aussi dans le cadre de tous les enseignements. L’étude des textes, et en particulier des textes littéraires, vise à développer les capacités de compréhension, et à soutenir l’apprentissage de la rédaction autonome. Littérature Le programme de littérature vise à donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge, puisées dans le patrimoine et dans la littérature de jeunesse d’hier et d’aujourd’hui ; il participe ainsi à la constitution d’une culture littéraire commune - Étude de la langue française Grammaire L’enseignement de la grammaire a pour finalité de favoriser la compréhension des textes lus et entendus, d’améliorer l’expression en vue d’en garantir la justesse, la correction syntaxique et orthographique. Il porte presque exclusivement sur la phrase simple : la phrase complexe n’est abordée qu’en CM2. La phrase - Connaissance et emploi pertinent des phrases déclarative, interrogative, injonctive et exclamative, des formes affirmative et négative. Les classes de mots Le verbe - Connaissance du vocabulaire relatif à la compréhension des conjugaisons. - Repérage dans un texte des temps simples et des temps composés de l’indicatif, et compréhension de leurs règles de formation. - Première approche de la valeur des temps verbaux et en particulier des temps du passé. 3.2 Avant le spectacle Objectifs : - Découvrir les textes fondateurs (La Bible, Les Métamorphoses…) à travers les réponses qu’ils apportent au questionnement sur l'origine du monde, de l’homme… - Distinguer science et mythe à travers une variété de textes pour mieux comprendre ce qui relève de la croyance ou de l’histoire. a) Comment est apparu l’univers ? (La réponse de la science) Voici un court texte résumant les principes scientifiques généraux sur le sujet : Il était une fois notre galaxie, aussi appelée Voie Lactée. Elle existe depuis des milliards d'années. Elle s'est formée en même temps que des milliards d'autres galaxies à partir de la matière simple (surtout de l'hydrogène et de l'hélium) produite lors de la naissance de l'Univers, le Big Bang. Et c'est à partir de cette même matière, au sein des galaxies, que les étoiles naissent, vivent et meurent. D'immenses nuages d'hydrogène et d'hélium se sont alors effondrés sur eux-mêmes pour former des galaxies. L'effondrement est causé par la gravité, la même force qui vous retient les deux pieds sur Terre et qui fait que la Terre est ronde et qu'elle puisse rester en forme de boule. La gravité attire donc la matière vers le centre de ces immenses nuages. En ce faisant, l'immense nuage se met à tourner, à pivoter c'est pourquoi plusieurs galaxies comme la nôtre sont en forme de spirales. Ce mouvement de rotation permet à la matière de rester en mouvement autour du centre. Cet équilibre est comparable à celui qui permet aux planètes de tourner autour du Soleil, notre étoile. On retrouve tout de même au centre des galaxies d'importantes concentrations de matières qui forment souvent de gigantesques trous noirs. Il faut savoir qu'il sera sans doute toujours impossible d'observer ce qu'il y avait AVANT le Big Bang : on ne recevra jamais de lumière qui pourra nous aider. En effet, l'univers n'est devenu transparent que 300.000 ans après le Big Bang (c'est très peu comparé aux 12 milliards qui est à peu près son âge actuel). Auparavant, il était totalement opaque. Dans les toutes premières secondes, la matière n'existait même pas ! Alors, comment savoir ce qu'il pouvait bien y avoir avant le Big bang ??? Certains pensent (évidemment aucune certitude) qu'avant le Big Bang, il y avait la même chose, tout recommencerait du Big Bang au "Big Crunch". D'autres croient que notre univers n'est qu'un univers parmi tant d'autres qui prennent naissance à partir d'une déformation. Enfin : on n'en sait rien. Tout ce que l'on peut lire où entendre n’est que des hypothèses qu'on ne pourra certainement jamais vérifier. 1° Une explication Le texte commence par la formule « Il était une fois ». Celle-ci laisse attendre un conte, mais il s'agit ici moins de raconter que d'expliquer. En effet, le texte répond à la question « Comment est né l'univers ? ». Or expliquer, c'est répondre à une question. Dans une explication (on dit aussi souvent un discours explicatif), de nombreux termes techniques apparaissent. On a de nombreux termes scientifiques : « Big Bang », « matières » en sont quelques exemples. Tous ces mots ont un point commun. Ils appartiennent à une discipline que l'on appelle l'astrophysique. Quand on recherche dans un texte des mots voire des expressions appartenant tous à un même thème, on fait ce qu'on appelle un champ lexical. On utilise beaucoup le présent de l'indicatif dans un discours explicatif : « permet », « existe», mais on peut aussi utiliser d'autres temps verbaux comme le passé composé ou l'imparfait. Ces deux derniers temps s'utilisent pour dire un événement antérieur au moment où l'on parle. On peut dire la naissance de l'univers, dire le commencement, c'est dire ce qui n'existait pas avant que l'univers apparaisse. En effet, la réponse des scientifiques à la question posée par le titre n’est pas tout à fait satisfaisante car ils ne peuvent pas vraiment répondre à cette question”. En conclusion, les scientifiques peuvent formuler des hypothèses sur ce qui s’est passé il y a plusieurs milliards d’année, dans un passé fort éloigné comme dans un conte. On imagine ce temps des origines, ce temps du conte, du mythe. b) Comment est apparu l’univers ? (La réponse du conte) Objectifs : - étudier le discours narratif à travers un conte explicatif - lecture cursive : Contes et légendes de l'Égypte ancienne (« Noun et Ré ») Extrait de Contes des quatre vents : L’histoire se passe en Chine, sur laquelle un grand malheur s’abat. Dix soleils brillent dans le ciel et tuent toute forme de vie. C’est l’élément perturbateur. Nous sommes donc dans un conte. Une situation problématique Un archer nommé Ho-l veut alors tuer les dix soleils. On a affaire ici à une personnification. En effet, les soleils sont personnifiés. Ils pensent et ont des sentiments comme les êtres humains (« épouvanté », « la frayeur le reprit », « jeta un coup d’œil »). La personnification est une figure de style. Ho-l parvient à tuer neuf soleils. Quant au dixième soleil, il se cache de frayeur. On a alors un stupéfiant renversement de situation. On passe en effet d’un problème à un autre. Avant, la vie n’était pas possible, maintenant elle ne l’est pas non plus. On remarquera la parfaite symétrie de ces deux situations. Quand la chaleur était excessive, on pouvait lire « Bêtes et gens périssaient de faim et de soif », quand il n’y a plus de soleils, on dit que « Les hommes et les bêtes dépérissaient de froid ». Finalement, le problème change de nature, mais il y a toujours un problème ! Pourquoi il y a le jour et la nuit La solution viendra du soleil lui-même. Prudent, il montera lentement dans le ciel et redescendra derrière la terre craignant l’archer. Cette apparition et disparition sont pour les Chinois à l’origine de l’alternance du jour et de la nuit. Le conte explique cette alternance. Ici, la narration se mêle à l’explication. Nous avons un conte explicatif. La réponse apportée par le conte est imaginaire. Elle a peut-être été faite par des hommes qui expliquaient, il y a longtemps et à leur manière, des phénomènes qui les étonnaient. C’est aussi l’occasion de lire de belles histoires vraies ou non. c) Entre science et conte Objectifs : - découvrir comment littérature et science se mêlent. Lecture analytique d’un extrait de Georges et les secrets de l’univers de Lucy et Stephen Hawking. Une explication Ce texte nous donne à voir la naissance d’une étoile. Il nous explique cette naissance. Un texte explicatif est un texte répondant à une question : comment naît une étoile ? Cependant, la question est implicite (elle n’est posée nulle part, mais se laisse deviner, car le texte répond à cette question comme si elle était posée). L’ordinateur Cosmos ouvre une fenêtre sur l‘univers. Ainsi, les personnages assistent à la naissance d’une étoile. Puis un dialogue s’instaure entre Georges et Éric. Le premier pose les questions, le deuxième y répond de manière à nous faire comprendre comment naît une étoile : - Cosmos, pourquoi y en a-t-il autant ? demanda Georges, émerveillé. - Parce qu’il en naît de nouvelles dans d’immenses nuages de gaz et de poussière. Laisse-moi te montrer comment cela se passe. Dans cet extrait de dialogue, la question est explicite (elle est écrite noir sur blanc : « pourquoi y en a-t-il autant ? »). La réponse apporte les explications qui nous permettent de comprendre un phénomène que nous ne comprenions pas. C’est bien ce qu’on appelle une explication car c’est un roman de vulgarisation scientifique. Autrement dit il raconte une histoire, mais apporte également des explications sur la naissance d’une étoile. La narration a une visée explicative. Narration et explication se mêlent. Le roman exprime des concepts scientifiques complexes de façon simple pour que le lecteur qui ne connaît rien à l’astrophysique puisse les comprendre. C’est ce qu’on appelle de la vulgarisation. Définition : La vulgarisation consiste à simplifier quelque chose de compliqué. d) La création de l’univers en sept jours (La réponse de la religion) Extrait de la Genèse (in La Bible) Objectifs : - Découvrir un récit de la création. - Aborder le présent du subjonctif et de l'impératif. Poème de la Création en six jours. Au commencement Élohim créa les cieux et la terre. La terre était déserte et vide. Il y avait des ténèbres au-dessus de l’Abîme et l’esprit d’Élohim planait au-dessus des eaux. La Création du Monde (1557) - Bernard Salomon Élohim dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » et il y eut de la lumière. Élohim vit que la lumière était bonne et Élohim sépara la lumière des ténèbres. Figure 1: Michel Ange, séparation du soleil et de la lune, 1511 Élohim dit : « Qu’il y ait un firmament au milieu des eaux et qu’il sépare les eaux d’avec les eaux ! » Élohim fit donc le firmament et il sépara les eaux qui sont au-dessous du firmament d’avec les eaux qui sont au-dessus du firmament. Il en fut ainsi. Élohim appela le firmament Cieux. Il y eut un soir, il y eut un matin : deuxième jour. Élohim dit : « Que les eaux de dessous les cieux s’amassent en un seul lieu et qu’apparaisse la Sèche ! » Il en fut ainsi. Élohim appela la sèche Terre et il appela l’amas des eaux Mers. Élohim vit que c’était bien. Élohim dit : « Que la terre produise du gazon, de l’herbe émettant de la semence, des arbres fruitiers faisant du fruit selon leur espèce, qui aient en eux leur semence sur la terre ! » Il en fut ainsi : la terre fit sortir du gazon, de l’herbe émettant de la semence selon son espèce et des arbres faisant du fruit, qui ont en eux leur semence selon leur espèce. Élohim vit que c’était bien. Il y eut un soir, il y eut un matin : troisième jour. Élohim dit : « Qu’il y ait des luminaires au firmament des cieux pour séparer le jour de la nuit et qu’ils servent de signes pour les saisons, pour les jours et pour les années ! Qu’ils servent de luminaires dans le firmament des cieux pour luire au-dessus de la terre ! » Il en fut ainsi. Élohim fit donc les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer sur le jour et le petit luminaire pour dominer et sur la nuit, et aussi les étoiles. Élohim les plaça au firmament des cieux pour luire sur la terre, pour dominer sur le jour et sur la nuit, pour séparer la lumière des ténèbres. Élohim vit que c’était bien. Il y eut un soir, il y eut un matin : quatrième jour. Élohim dit : « Que les eaux foisonnent d’une foison d’animaux vivants et que des volatiles volent au-dessus de la terre, à la surface du firmament des cieux ! » Élohim créa donc les grands dragons et tous les animaux vivants qui remuent, ceux dont les eaux foisonnent, et tout volatile ailé, selon son espèce. Élohim vit que c’était bien. Élohim les bénit, en disant : « Fructifiez et multipliez-vous, remplissez les eaux dans les mers, et que les volatiles se multiplient sur la terre ! » Il y eut un soir, il y eut un matin : cinquième jour. Élohim dit : « Que la terre fasse sortir des animaux vivants selon leur espèce : bestiaux, reptiles, bêtes sauvages, selon leur espèce ! » Il en fut ainsi. Élohim fit donc les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et tous les reptiles du sol selon leur espèce. Élohim vit que c’était bien. Élohim dit : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance ! Qu’ils aient autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur les bestiaux, sur toutes les bêtes sauvages et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre ! » Élohim créa donc l’homme à son image, à l’image d’ Élohim il le créa. Il les créa mâle et femelle. Élohim les bénit et Élohim leur dit : « Fructifiez et multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la, ayez autorité sur les poissons de la mer et sur les oiseaux des cieux, sur tout vivant qui remue sur la terre ! » Figure 2 : Michel, série de fresques sur la création du monde. la création de l'Homme Élohim dit : « Voici que je vous ai donné toute herbe émettant semence, qui se trouve sur la surface de toute la terre, et tout arbre qui a en lui fruit d’arbre, qui émet semence : ce sera pour votre nourriture. À toute bête sauvage, à tout oiseau des cieux, à tout ce qui rampe sur la terre, à tout ce qui a en soi âme vivante, j’ai donné toute herbe verte en nourriture. » Il en fut ainsi. Élohim vit tout ce qu’il avait fait et voici que c’était très bien. Il y eut un soir, il y eut un matin : sixième jour. Ainsi furent achevés les cieux, la terre et toute leur armée. Élohim acheva, au septième jour, l’œuvre qu’il avait faite et il se reposa, au septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Élohim bénit donc le septième jour et le consacra, parce qu’en lui il se reposa de toute son œuvre qu’Élohim avait créée par son action. Telle fut la genèse des cieux et de la terre quand ils furent créés. Questions 1° Cherchez le mot « genèse » dans le dictionnaire et notez sa définition. 2° Quels sont les deux premiers mots du texte ? Pourquoi ? 3° Dieu a-t-il créé le monde à partir de quelque chose qui existait déjà (argile, œuf…) ? 4° Recopiez et complétez le tableau suivant. Jour Dieu a créé Premier jour Deuxième jour Troisième jour Quatrième jour Cinquième jour Sixième jour Septième jour 5° Quels temps et quels modes sont principalement utilisés par Élohim ? 6° Quel temps est essentiellement utilisé dans la narration ? 7° La création est-elle une bonne ou une mauvaise chose ? Citez des mots qui le montrent. 8° Relevez des mots qui montrent que tout dans la création s’apprête à créer à son tour. 9° Relever quelques répétitions. À quoi servent-elles ? Réponses 1° Le mot "genèse" vient du latin "genesis" et signifie "création, origine". Il désigne également le premier livre du pentateuque, lui-même premier livre de la bible. Cela raconte la création du monde par dieu. Plusieurs épisodes suivent comme l'expulsion d'Adam et Eve du paradis, le déluge jusqu'à l'arrivée de Joseph en Égypte. Plus largement, le mot "genèse" désigne un ensemble de faits concourants à la formation de quelque chose. Ainsi, on peut parler de la genèse d'un film ou d'un projet... Le pentateuque désigne un ensemble de cinq livres (penta = cinq) : la Genèse, l'Exode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. 2° Les premiers mots sont "Au commencement", c'est la traduction du mot hébreu "Béréshit" qui désigne également la première partie du Pentateuque, la genèse. 3° Dieu crée le monde à partir de rien, sans utiliser quelque chose comme il le fera pour l'homme en utilisant l'argile. C'est une création ex nihilo (à partir de rien). 4° Jour Dieu a créé Premier jour Dieu sépare la lumière des ténèbres. Deuxième jour Un firmament qui sépare les eaux du dessous et du dessus. Troisième jour la sèche (les eaux du dessous deviennent la terre). Quatrième jour le soleil, la lune et les étoiles. Cinquième jour les animaux aquatiques et les volatiles. Sixième jour les animaux terrestres et l'homme (fait à l'image de dieu). Septième jour ... rien. Il se repose. 5° Il utilise le subjonctif et l’impératif. Plus précisément Élohim utilise le subjonctif présent (“Qu’il y ait”, “qu’apparaisse la Sèche”, “Que les eaux [...] s’amassent”, “Que la terre fasse”...) et l’impératif présent (“fructifiez”, “multipliez-vous”, “remplissez”, “faisons”, “ayez”...) Ces deux modes sont utilisés pour donner des ordres. On a des phrases injonctives. 6° L’imparfait de l’indicatif (“planait”, “était”...) et le passé simple de l’indicatif (“créa”, “vit”, “fut”...) sont utilisés. 7° Le mot “bien” est répété plusieurs fois ; cette répétition a une valeur d’insistance afin de dire que la création est une bonne chose. 8° Tout dans la création s’apprête à créer : l’herbe, les fruits, les arbres portent en eux leur semence, tout comme l’homme et les animaux qui doivent se multiplier. 9° Les répétitions (“Élohim dit”, “Il y eut un soir, il y eut un matin”...) sont des refrains du poème. À lire également : 3.3 Après le spectacle : d’autres contes relatant la création du monde. La création du monde selon un conte africain. D’après "Le cycle de la vie ou comment le monde fut créé" Il y a très, très longtemps, au tout début du premier commencement, un lézard et un œuf ont eu envie de manger du raisin. Ils partent donc dans la brousse et cherchent un beau raisinier (arbre à petits fruits rouges et sucrés). Ils cherchent beaucoup, ils cherchent longtemps et finissent par trouver un beau raisinier chargé de fruits. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le lézard est dans les branches. L’œuf, lui, a du mal. Il essaye de grimper mais il n’y arrive pas. Le lézard descend alors et l’aide. Il soulève l’œuf et le pose par derrière. Il pousse, il pousse et réussit enfin à le hisser dans les branches. Et là, tous les deux se mettent à manger du raisin. Ils en mangent tant et tant qu’ils en ont plein la panse, ils ne peuvent plus avaler un seul grain. Ils décident de redescendre. L’œuf a du mal, il roule, il glisse. Il crie au lézard qui est déjà en bas depuis un moment : - Fais-moi un tas de terre molle et de feuilles au pied de l’arbre, comme ça si je tombe, je ne me casserai pas ! Le lézard fait comme son ami le lui a demandé, un tas de terre et de feuilles mais il glisse, au beau milieu, une grosse pierre. L’œuf tombe et se casse en mille morceaux. Le lézard se met à rire, il rit comme un fou, quand une herbe coupante vient lui trancher le cou ! Plus de lézard ! L’herbe coupante se met à rire, elle éclate de rire quand un feu la brûle. Plus d’herbe ! Le feu se met, à son tour à rire, il hurle de rire quand l’eau vient l’éteindre. Plus de feu ! L’eau se met à rire, elle rit aux larmes quand les animaux sauvages viennent la boire. Plus d’eau ! Les animaux sauvages se mettent alors à rire, ils rient à gorge déployée quand les chasseurs viennent les tuer. Plus d’animaux sauvages ! Ce sont les chasseurs qui rient maintenant. Ils rient de toutes leurs dents quand la mort vient les tuer. Plus de chasseurs ! C’est au tour de la mort de rire, elle s’étouffe de rire quand la vie vient la foudroyer. Plus de mort ! La vie ne peut pas s’empêcher de rire, elle rit de bon cœur quand Dieu vient la détruire. Plus de vie ! Le monde, lui-même, est anéanti. Dieu est très sérieux. Il n’a pas ri, ni même souri. Et quand le vieux monde est complètement anéanti, Dieu crée un nouveau monde, celui-là même où l’on vit, vous et moi, aujourd’hui, ici. Cela s’est passé comme ça, et pas autrement PARTIE I Avant que le Monde soit Monde, l'univers ressemblait à un grand œuf où se mêlaient le Ciel et la Terre, l'Obscurité et le Chaos. Pangu y dormait profondément. Dix-huit milles ans après notre géant se réveilla. En ouvrant les yeux, il ne rencontra que l'obscurité. La sensation d'étouffement et d'ennui qu'il éprouva le mit dans une colère terrible. Il ouvrit ses énormes mains, souleva ses bras colossaux et, de toutes ses forces, donna un énorme coup sur la paroi. Dans un bruit de tonnerre, l'œuf se brisa en deux, et tous ses éléments, figés depuis des milliers et des milliers d'années, se répandirent en tous sens. Dans l'agitation qui suivit, les éléments légers et transparents s'élevèrent doucement et se dispersèrent peu à peu pour former le Ciel, tandis que les éléments lourds et gluants descendirent et se déposèrent pour former la Terre. Debout entre le Ciel et la Terre, Pangu poussa un long soupir de soulagement et se sentit beaucoup plus à l'aise. Le Ciel et la Terre étaient séparés. Mais, craignant qu'ils se réunissent à nouveau, Pangu leva les bras pour soutenir le Ciel qui lui pesait sur la tête. Le Ciel et la Terre grandirent à raison de trois mètres par jour, au même rythme que Pangu. Dix-huit milles ans s'écoulèrent encore. Le Ciel était déjà très haut, la Terre très épaisse, et la taille de Pangu atteignait quelque quarante cinq milles kilomètres ! Grâce à la force prodigieuse de Pangu, le Ciel et la Terre avaient été créés, et les efforts qu'il avait consacrés à séparer le Ciel et la Terre éliminaient tout risque de les voir à nouveau se réunir. L'aspect obscur et chaotique de l'univers n'était plus qu'un lointain souvenir. Hélas, épuisé par ses travaux de création, notre géant finit par mourir de fatigue. PARTIE II Pangu espérait créer, après la séparation du Ciel et de la Terre, un monde rayonnant et magnifique, éclairé par le Soleil et la Lune, surmonté de montagnes, habité par des hommes et d'autres êtres vivants. Mais il s'éteignit sans pouvoir achever cette œuvre grandiose. Or, il advint qu'à la mort du génie créateur, son corps se métamorphosa entièrement : Son souffle se transforma en brise printanière donnant vie aux êtres vivants, en nuages et en brumes suspendus dans le ciel et sa voix se changea en tonnerre secouant le Ciel et la Terre. Son œil gauche devint un Soleil flamboyant, son œil droit, une Lune claire. Ses cheveux et sa barbe se changèrent en une multitude d'étoiles. Ses quatre membres et son corps devinrent cinq hautes montagnes s'élevant jusque dans les nuages et s'étendant à l'Est, au Sud, à l'Ouest et au Nord de la Terre. Son sang se transforma en fleuves et en rivières impétueux, et ses veines en routes courant dans toutes les directions. Ses muscles devinrent des champs fertiles, ses dents, ses os et sa moelle se cristallisèrent en perles, en jade et en minéraux précieux. Les poils de sa peau se métamorphosèrent en prairies et en forêts tapissant toute la Terre, et sa sueur tomba en rosée et en pluie arrosant la végétation. Un monde splendide et merveilleux fut ainsi créé grâce à la force prodigieuse et à l'esprit d'abnégation du géant Pangu. Quant à l'humanité, on dit qu'elle serait née de l'âme du géant après sa mort. Ainsi pouvons-nous prétendre être chacun les descendants légitimes du géant Pangu, créateur du Ciel et de la Terre. Il n'est donc pas étonnant que l'espèce humaine se soit rendue maître de tous les autres êtres vivants et qu'elle soit restée aujourd'hui la plus apte dans la transformation de la nature, la plus intelligente, la plus clairvoyante et la plus forte de l'univers. Fin de cette Histoire. 4. RESSOURCES DOCUMENTAIRES 4.1 La compagnie Écriture et Jeu : Hélène Phillipe Manipulation : Arnault Lecarpentier sous le regard et avec les conseils de Suzon Holzer Images et scénographie : Jean-Denys Phillipe Univers sonore et musical : Benoît Urbain Réalisation technique et lumières : Franck Bourget et Arnault Lecarpentier Costumes et couture : Dominique Rocher 4.2 Sitographie http://www.theatre-enfants.com/index.php?page=fiche_comp&id_comp=69 Email: [email protected] > 4.3 Images du spectacle