la 1ère République et les guerres révolutionnaires

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la 1ère République et les guerres révolutionnaires
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1792 : la 1ère République et les guerres révolutionnaires vues d'Épernay
Le contexte en France
La deuxième moitié de l'année 1792 voit un tournant dans la Révolution française. Après sa
fuite à Varennes, le roi est destitué de ses pouvoirs (le 10 août 1792). Un gouvernement
provisoire est alors nommé par l'Assemblée dans l'attente d'une nouvelle Constitution. Les
nobles émigrent en masse. L'Assemblée est soumise à la pression du peuple, au travers de la
commune insurrectionnelle de Paris et n'est pas toujours libre de ses décisions. Le discrédit
pèse sur elle et elle ne sera réellement réinvestie de pouvoirs qu'en septembre 1792. C'est le
21, lors de sa première réunion, qu'elle va proclamer la 1re République.
Parallèlement, la Nation doit affronter sa première guerre révolutionnaire : l'Assemblée
déclare la guerre aux austro-prussiens le 20 avril 1792. Sous la pression de l'ennemi, les
positions françaises reculent et la Champagne est envahie, jusqu'à ce que les troupes
françaises remportent la bataille de Valmy (26 septembre 1792), qui va inverser le
mouvement de la guerre. La France commence son expansion en Savoie et en Belgique et
tente de répandre des idées révolutionnaires au dehors de ses frontières. Toutefois, la
coalition étrangère contre la France grossira après le procès et l'exécution du roi le 21 janvier
1793, multipliant les fronts pour le pays, qui va s'enliser dans les guerres.
Le contexte à Epernay
Le 22 août 1792, le Conseil municipal d’Épernay ôte sa confiance au "roy des Français" suite à
la trahison constatée et il est décidé d'envoyer des félicitations à l'Assemblée pour ses sages
décisions. Il n'y a pas trace de la promulgation de la 1re République dans le registre des
délibérations, seule apparaît la mention de l'an I à compter du 2 octobre 1792. Les
événements parisiens doivent donc paraître bien lointains aux Sparnaciens. On ne dénombre
en ville pas de mouvements de population, rien de semblable aux troubles et massacres qui
ont lieu à Reims.
La principale préoccupation de l'administration communale est la question de
l'approvisionnement en grains. Entre septembre 1792 et le début de 1796, 505 délibérations
du Conseil municipal traitent du sujet. Il s'agit à la fois de nourrir la population et les troupes
de passage ou sur le front. Épernay sert de "base arrière" et doit organiser
l'approvisionnement des troupes (cf texte). Or, la région a déjà du mal à nourrir sa population
en temps normal.
Le 18 septembre 1792, il est décidé d'envoyer une députation auprès du ministre de
l'Intérieur afin de solliciter du grain ou de la farine.
Voici ce qui apparaît dans le registre des délibérations : "les passages nombreux et multipliés
des troupes parisiennes, que leur amour pour la liberté et l'égalité fait voler à la frontière,
entraînent une consommation extraordinaire, que le district d’Épernay, couvert de vignes et
de forêts, produit à peine pour trois mois de l'année pour la subsistance de ses habitants".
Il en résulte donc une profonde détresse qui va entraîner des mesures coercitives : les
recensements et réquisitions vont s'organiser, des grains sont importés d'autres
départements, les citoyens sont sollicités pour payer les transports, un comité des
subsistances est installé. La suspicion règne vis-à-vis des possibles "accapareurs", la Terreur
n'est pas loin ...
Source
1D2
Document extrait du registre des délibérations du Conseil municipal de la Ville.
Bibliographie
Péronnet (Michel) et Pellus (Daniel), La Révolution dans la Marne, 1789-1799, éditions
Horvath, 1988
Martin (Jean-Clément), La France en Révolution, 1789-1799, Histoire Belin sup, 1990