Rapport final sur l`efficacité énergétique et l`économie d`énergie
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Rapport final sur l’efficacité énergétique et l’économie d’énergie découlant du recyclage S. Bell, B. Davis, A. Javaid et E. Essadiqi Rapport no 2005-43(CF) Mars 2006 Recyclage amélioré – Programme des minéraux et des métaux du Plan d’action 2000 sur le changement climatique — Dans le cadre du Plan d’action 2000 du gouvernement du Canada sur le changement climatique, le Programme des minéraux et des métaux, qui est administré par le secteur des minéraux et des métaux de Ressources naturelles Canada, vise à réduire les émissions canadiennes de gaz à effet de serre (GES) dans ce secteur. En contribuant financièrement la même valeur que les fonds fournis par d’autres partenaires, le Programme soutient des activités qui améliorent les pratiques de recyclage et réduisent les émissions de GES. Avertissement : Ressources naturelles Canada ne fait aucune représentation et ne donne aucune garantie quant au contenu du présent rapport, expresse ou tacite, découlant de la loi ou d’autres sources, en ce qui concerne entre autres les garanties tacites ou les conditions de commercialité ou leur pertinence aux fins d’un usage particulier. i RAPPORT FINAL SUR L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET L’ÉCONOMIE D’ÉNERGIE DÉCOULANT DU RECYCLAGE par S. Bell*, B. Davis*, A. Javaid** et E. Essadiqi** RÉSUMÉ Depuis la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie nord-américaine de l’acier a diminué ses besoins en matières brutes et en énergie. En 1970, quelque 145 tonnes de matières brutes étaient nécessaires pour fabriquer 100 tonnes de produits d’acier dans une aciérie intégrée. En 2000, il n’en fallait plus que 115 tonnes pour obtenir la même quantité d’acier. Pour ce qui est de la consommation d’énergie, l’industrie nord-américaine de l’acier a réduit ses besoins de plus de 60 % depuis 1950. La plus grande partie de l’économie d’énergie a été réalisée grâce au perfectionnement de la technologie du four à arc électrique (FAÉ). Le FAÉ consomme près de 15 000 millions de joules (MJ) de moins que l’aciérie intégrée pour produire une tonne d’acier liquide. La plus grande partie de l’économie d’énergie découle directement de l’emploi de matières recyclables à 100 % comme source initiale de fer, plutôt que de minerai de fer. En 2003, l’industrie nord-américaine a consommé environ 59 millions de tonnes de ferrailles, dont 75 % dans des installations dotées de FAÉ. La technologie du four à arc électrique n’a pas toujours été efficace en matière de consommation d’énergie. En effet dans les années 1970, elle nécessitait près du double de la limite thermodynamique. De plus, les temps de coulée à coulée étaient bien supérieurs à trois heures, ce qui rendait le procédé inefficace et coûteux. Au cours des deux dernières décennies, des perfectionnements technologiques ont permis de réduire considérablement les besoins énergétiques et les temps de charge. Parmi ces perfectionnements figure l’emploi d’un laitier moussant, d’un noyau liquide et de brûleurs à oxygène, sur la paroi latérale ou au sommet du four. L’énergie chimique, liée à la formation d’oxyde de carbone et de dioxyde de carbone, était aussi couramment utilisée pour maintenir la température du bain. La plus grande partie de la réduction de la consommation d’énergie était toutefois attribuable directement des dispositifs électriques des fours plus efficaces et offrant un meilleur contrôle de la consommation d’énergie. On considère comme une solution d’avenir l’emploi combiné de systèmes de postcombustion et de réchauffage des ferrailles afin de réduire davantage les besoins énergétiques des FAÉ, mais * Kingston Process Metallurgy Inc., Kingston, Ontario, Canada. Le Laboratoire de la technologie des matériaux de CANMET (LTM-CANMET), Ottawa, Ontario, Canada. ** __________________________________________________________________ des recherches poussées seront nécessaires afin d’établir l’efficacité des deux procédés avant leur mise en œuvre dans l’industrie. La prochaine décennie devrait donner le jour à des perfectionnements dans la technologie des hauts-fourneaux et ceux-ci seront probablement axés sur le recyclage ou la remise en circulation des gaz dans le but de réduire les besoins en énergie. Par ailleurs, d’autres procédés de réduction directe (aussi appelée préréduction), à l’état solide ou liquide, présentent un avenir prometteur dans le secteur de la fabrication du fer. Au cours de la dernière décennie, plusieurs techniques de réduction directe ont vu le jour aussi bien dans des installations pilotes qu’à l’échelle industrielle. Aux États-Unis, par exemple, la procédé de réduction directe est passé de 0,45 million de tonnes en 1996 à près de 6 millions de tonnes en 2000. On s’attend à ce que cette tendance se poursuive pendant les dix prochaines années. En moyenne, les procédés de réduction directe consomment 33 % moins d’énergie que les hauts-fourneaux typiques. L’absence de problèmes environnementaux critiques généralement liés aux opérations de soutien d’une aciérie intégrée a aussi influé sur la croissance de la production par FAÉ. Par exemple, les cokeries et les usines de frittage constituent deux des principaux producteurs de polluants atmosphériques tels que le dioxyde de carbone et le dioxyde de soufre. De plus, par rapport aux aciéries intégrées, les FAÉ génèrent environ 265 kg de moins de déchets solides pour produire une tonne d’acier. iii TABLES DES MATIÈRES Page RÉSUMÉ I INTRODUCTION 1 ACIER Technologies de recyclage de la ferraille 1 1 EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ÉCONOMIE D’ÉNERGIE Sidérurgie intégrée Fusion directe et réduction directe Four à arc électrique 2 2 3 5 ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES) 9 AUTRES RÉSIDUS D’ACIÉRIES 10 CONCLUSION 10 OUVRAGES DE RÉFÉRENCE 11 ANNEXE A – PROCÉDÉS PERFECTIONNÉS DE RÉDUCTION DIRECTE EN 1999 20 ANNEXEX B – PROCÉDÉS DE FUSION DIRECTE POUR LA FABRICATION DE FER FONDU EN 1999 21 __________________________________________________________________ INTRODUCTION Presque toutes les sources documentaires portant sur les aspects du recyclage de l’acier, de l’aluminium ou du magnésium contiennent des statistiques sur la quantité de matières brutes et d’énergie économisée par l’emploi de matières recyclées par rapport à la production de ces métaux à partir de matières premières. Par exemple, la production d’une tonne métrique (t) d’acier à partir de ferrailles permet d’économiser environ 1 030 kg de minerai de fer, 580 de charbon et 50 kg de calcaire1. De plus, ce procédé permet de conserver près de 11 millions de BTU (MBTU) d’énergie, ce qui représente l’énergie consommée chaque année par environ 20 % des maisons (18 millions) aux États-Unis2. Pour produire un kilogramme de magnésium à partir de métal recyclé raffiné, il faut 90 % moins d’énergie que pour le produire à partir de matières premières. On peut aussi réduire directement de plus de 90 % la quantité d’énergie nécessaire à produire de l’aluminium en ayant recours à de la ferraille d’aluminium recyclé plutôt qu’à du minerai de bauxite. Parmi les trois industries susmentionnées, l’infrastructure de recyclage de l’acier est la plus évoluée en Amérique du Nord et elle regroupe 1 800 entreprises de transformation de la ferraille et 12 000 ferrailleurs3. Certaines sources ont mentionné que le recyclage de l’acier se fait depuis plus de 150 ans. En 2003, l’industrie de l’acier aux États-Unis a, à elle seule, recyclé plus de 69 millions de tonnes (Mt) de métal2. Au cours des dix prochaines années on s’attend à ce que ce chiffre augmente compte tenu du fait que les déterminants technologiques poussent l’intégration accrue de matières secondaires dans la production de métal primaire. La réduction de la consommation d’énergie et l’environnement sont deux déterminants technologiques importants du XXIe siècle en raison des différents règlements nationaux et internationaux. Le présent rapport présente des statistiques passées, présentes et à jour au sujet de l’énergie consommée par les divers moyens de production de l’acier, et donne un aperçu général des progrès technologiques ayant permis de réduire la consommation d’énergie. Le rapport traite également des secteurs de chaque procédé nécessitant des améliorations sur le plan de l’efficacité énergétique. Finalement, le rapport inclut les émissions de gaz à effet de serre (GES) et d’autres déchets en vue d’illustrer d’autres avantages du recyclage pour l’environnement. On ne disposait malheureusement pas de documents sur l’efficacité énergétique et la réduction de la consommation d’énergie dans les industries de l’aluminium et du magnésium. Par conséquent, le rapport n’en traite pas. ACIER Technologies de recyclage de la ferraille En 2002, environ 81 % de toute la ferraille aux États-Unis était refondue dans des aciéries. Cette opération avait lieu à près de 75 % dans des fours à arc électrique (FAÉ), à 23 % dans des convertisseurs à oxygène, et à 2 % dans des hauts-fourneaux. Les aciéries fabriquent de la fonte brute et de l’acier en lingots. Des ferrailles sont employées dans les hauts-fourneaux pour __________________________________________________________________ améliorer la productivité, mais seulement dans certains cas en raison de son effet inverse sur le coût du métal chaud. Aux fins du reste du rapport, nous parlerons d’aciérie intégrée pour désigner les opérations mixtes en haut-fourneau et par convertisseur à oxygène. Les fonderies (acier et fer) sont les deuxièmes plus importants consommateurs de ferraille (16 %) aux États-Unis. Les fonderies emploient des FAÉ ou des cubilots pour fondre l’acier secondaire, le dernier procédé traitant un peu plus de ferraille que le premier. Les fabricants de moulages d’acier sont les plus petits utilisateurs de ferraille (seulement 3 %) aux États-Unis. Presque toute la ferraille est fondue dans des FAÉ. Presque toutes les valeurs susmentionnées ont été calculées directement du tableau 1 qui montre la consommation de ferraille (fer et acier) en 2002, en fonction du type de four. La figure 1 montre les différentes possibilités de recyclage de la ferraille aux États-Unis. EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ÉCONOMIE D’ÉNERGIE Pendant la dernière moitié du siècle dernier, l’industrie nord-américaine de l’acier a diminué sa consommation d’énergie de plus de 60 %. La plus grande partie de la réduction de la consommation a eu lieu avant 1990, mais dans les années 1990, la consommation d’énergie a chuté de 9 %, puis encore de 6 % au cours des cinq premières années du nouveau millénaire. La baisse de consommation d’énergie est très bien documentée aux États-Unis et est représentée dans le graphique de la figure 2. La plus grande partie de la réduction de la consommation d’énergie a été attribuable à divers perfectionnements technologiques et à des mesures de conservation de l’énergie. Sidérurgie intégrée Le tableau 2 donne une vue d’ensemble de la quantité d’énergie nécessaire pour produire une tonne d’acier liquide à partir d’un procédé intégré. La production de fer est sans contredit le principal consommateur d’énergie dans ce type d’opération, ses besoins représentant les trois quarts de l’énergie totale consommée. Aux États-Unis, on emploie actuellement deux techniques pour produire le fer : le haut-fourneau et la réduction directe. La technique par haut-fourneau est de loin la plus utilisée et a permis de produire près de 48 Mt de fer en 1998, comparativement à 1,5 Mt dans le cas des installations à réduction directe6. Une troisième technique, la fusion directe, a vu le jour au cours de la dernière décennie, mais on ne sait pas s’il existe actuellement des installations commerciales l’utilisant. Fruehan6 a prédit qu’au cours de la prochaine décennie, la production de fer par des hauts-fourneaux diminuera lentement, alors que les procédés de réduction et de fusion directe progresseront probablement pour compenser l’écart. La consommation d’énergie et la pollution environnementale sont les principaux facteurs motivant la diminution de la production en haut-fourneau. Qu’ils soient vieux ou à la fine pointe de la technologie, les hauts-fourneaux sont de gros consommateurs de coke et, du même fait, d’énormes émetteurs de CO2, un gaz à effet de serre bien connu. Comme le montre le tableau 3, les hauts-fourneaux de modèles plus anciens consomment 130 kg de coke de plus que les modèles plus récents pour produire une tonne de fer liquide6. Cependant, les fourneaux technologiquement avancés compensent en utilisant du charbon injecté, à un taux correspondant presque au double, pour compenser la perte d’énergie découlant de l’emploi réduit du coke. Fruehan6 a estimé que le taux coke/charbon devrait diminuer au cours des dix prochaines années et sera probablement négligeable dans les nouveaux hauts-fourneaux. Des progrès technologiques dans la production réalisée en haut-fourneau sont prévus dans un avenir plus ou moins rapproché et seront probablement axés sur la protection de l’environnement et la réduction de la consommation d’énergie. Des perfectionnements dans le procédé de remise en circulation des gaz devraient permettre de réduire la consommation d’énergie et les émissions de GES. Des études6 ont indiqué que le recyclage des gaz pourrait réduire la consommation totale de combustible (coke et charbon) de près de 50 kg/t. En outre, on prévoit que des turbines à contre-pression produiront de 15 à 40 kWh d’électricité par tonne de métal chargée6, permettant ainsi de réduire la consommation d’énergie de 60 à 70 MJ/t. Toutefois, avant que ces concepts ne soient réalisés à l’échelle industrielle, il est nécessaire, au cours des dix prochaines années, de relever certains défis techniques. De tels défis comprennent des méthodes pour améliorer la combustion du charbon (peut être par des brûleurs oxygène-charbon) et augmenter la force des agglomérations de coke compte tenu qu’une plus petite quantité de coke est utilisée. La deuxième partie de la sidérurgie intégrée comprend le procédé proprement dit de fabrication de l’acier, qui fait appel à divers convertisseurs à oxygène pour réduire de manière significative la teneur en carbone du métal. Le convertisseur à oxygène le plus courant est le convertisseur basique qui, selon le tableau 2, n’est pas très énergivore en raison des réactions exothermes intenses qui se produisent dans le convertisseur lors de l’injection d’oxygène. Les réactions chimiques produites par le soufflage d’oxygène seront traitées plus en détail dans la partie du rapport portant sur le four à arc électrique. Des initiatives ont toutefois été envisagées pour rendre les convertisseurs à oxygène plus éconergétiques et tiennent compte surtout de l’utilisation de combustibles fossiles et de la postcombustion des effluents gazeux pour l’atteinte de ces objectifs. Des analystes ont indiqué que la reprise du CO des gaz d’échappement des convertisseurs et leur transformation par combustion en CO2 pourraient faire économiser aux fabricants de 500 à 1 000 MJ par tonne d’acier produit6. Le four à optimisation énergétique (EOF) est un exemple de convertisseur à oxygène proposé qui fait appel à la postcombustion pour réduire la consommation d’énergie. De nombreux auteurs ne croient pas toutefois que les systèmes de postcombustion seront avantageux pour l’industrie sidérurgique en raison de l’investissement en capital nécessaire à l’installation de tels systèmes. Fusion directe et réduction directe Les opérations de fusion directe et de réduction directe n’ont pas fait l’objet de rapports antérieurs sur les projets de recyclage car elles n’utilisent pas de ferraille comme matière première. Toutefois, il ne faut pas négliger ces deux procédés émergents de fabrication du fer qui représentent des technologies importantes à venir dans ce domaine. La réduction directe est un procédé à l’état solide servant à transformer en fer diverses formes d’oxyde de fer. Le fer produit est plus couramment appelé fer de réduction directe. Au cours de __________________________________________________________________ la dernière décennie, différents procédés de réduction directe on vu le jour, tant à l’échelle pilote qu’à l’échelle industrielle. L’annexe A présente un résumé de ces procédés et leur rang dans l’industrie de la fabrication du fer en 1999. Aux États-Unis, la production par réduction directe est passée de 0,45 Mt en 1996 à 2,72 Mt en 19996. Le Mexique et Trinidad sont d’autres endroits très en vue pour la production par réduction directe et l’exploitation accrue du procédé. Des statistiques sur la consommation d’énergie des technologies de réduction directe ne sont pas faciles à obtenir dans les publications, mais Fruehan6 a estimé que la consommation d’énergie pour la production d’une tonne métrique de fer de réduction directe était en moyenne de 12 000 MJ. Dans la plupart des procédés de réduction directe, le gaz naturel et l’électricité sont les deux sources d’énergie. Le tableau 4 montre la répartition des besoins en énergie de certaines des méthodes les plus courantes de réduction directe. Parmi les procédés mentionnés, le procédé FIOR (réduction en lit fluidisé) semble le plus énergivore. En outre, dans le procédé FASTMET, du charbon est employé en remplacement du gaz naturel et de l’électricité pour l’opération de réduction. La principale différence entre les technologies de réduction directe et du haut-fourneau est que dans la première, on utilise des sources d’énergie plus propres. La combustion du gaz naturel est la seule source directe d’émission de GES. Sur le plan de la consommation d’énergie, les deux concepts sont très similaires, le haut-fourneau nécessitant seulement 1 800 MJ de plus pour la fabrication d’une tonne d’acier liquide. Dans le procédé de fusion directe, le fer est produit à partir du minerai et fait appel au charbon. Le principal avantage de ce procédé est d’éliminer le coke, ce qui réduit l’investissement en capital nécessaire lié au coke et à l’agglomération. En plus, le procédé de fusion s’effectue généralement à l’état fondu, ce qui augmente la cinétique de la réduction et améliore l’efficacité de l’échange thermique. La fusion directe présente aussi d’autres avantages possibles, notamment dans l’utilisation de fractions fines de minerai puisque la surface de contact est optimisée et les temps de réaction sont réduits. L’annexe B présente tous les types de procédés de fusion directe mis au point, ainsi que leur situation en 1999. Parmi les sept procédés mentionnés, seul le procédé COREX a connu un succès commercial. Comme dans le cas des procédés en haut-fourneau et de réduction directe, toutefois, la fusion directe s’effectue à l’état solide, ce qui entraîne des coûts élevés en immobilisations et de faibles intensités de fusion. Comme le procédé de fusion directe est relativement récent et n’a connu qu’un succès mitigé dans l’industrie, il est difficile de trouver des statistiques sur la consommation d’énergie du procédé dans la documentation. Toutefois, Fruehan6 a examiné étroitement chaque technique et a évalué approximativement la quantité nécessaire de charbon et d’oxygène. Ces valeurs sont indiquées au tableau 5. Il est à remarquer que les initiateurs de chaque procédé n’ont pas fourni de données à ce sujet. En outre, on est incertain des raisons pour lesquelles aucune valeur d’oxygène n’est présentée pour les procédés Hlsmelt et Tecnored. En 1996, Szekely5 a aussi décrit brièvement certains nouveaux procédés de fabrication du fer à partir de diverses sources documentaires et les résultats sont présentés au tableau 6. Dans cet examen, l’auteur a inclus le rendement énergétique de chaque procédé ainsi que la consommation de charbon correspondante, de sorte qu’il soit possible de déterminer l’efficacité énergétique de chaque technique. À partir des données du tableau 6, il semble que le procédé COREX soit le plus efficace, puisqu’il offre le meilleur rendement énergétique par quantité de charbon utilisée. La technique Juniper semble la moins efficace. Il n’a cependant pas été possible d’obtenir de documents à l’appui de chacune des techniques en raison de la liste peu élaborée de publications à partir desquelles Szekely5 a rédigé son document. Pour effectuer une comparaison adéquate, Szekely5 a inscrit au tableau 6 les valeurs d’énergie d’une opération typique en haut-fourneau. Toutefois, on ne sait pas vraiment si le rendement énergétique à la colonne haut-fourneau inclut la chaleur produite par le charbon seul ou s’il tient compte d’autres formes d’énergie. Four à arc électrique Avant 1980, les temps de coulée à coulée réalisés avec le FAÉ étaient de plus de trois heures et la consommation d’énergie dépassait largement les 600 kWh, soit près du double de l’énergie thermodynamique nécessaire7. Au cours des vingt dernières années, plusieurs perfectionnements technologiques importants dans la fabrication de l’acier par FAÉ ont permis de réduire considérablement les besoins en électricité. Les paragraphes suivants décrivent brièvement les principales techniques, tandis que le tableau 7 présente un sommaire complet de ces technologies et des réductions de la consommation d’électricité correspondantes. Il est à remarquer que toutes les valeurs de réduction de la consommation d’électricité mentionnées ci-dessous proviennent de données compilées en 1994. Même si ces données sont vieilles de plus de 10 ans, elles donnent tout de même un bon aperçu des économies en énergie réalisées dans la fabrication de l’acier par FAÉ. 1. Technique du laitier moussant – L’électrode est placée dans un laitier moussant afin de protéger les matériaux réfractaires des dommages et, avant tout, de réduire les pertes de chaleur (par rayonnement) dans la région de l’arc jusqu’à la paroi du four. Cela est très important car la fusion s’amorce lorsque la ferraille n’entoure plus l’arc. La mousse est formée par l’injection d’oxygène au moyen de lances disposées à diverses positions et l’ajout de charbon ou de carbone pour produire du CO. 2. Production à noyau liquide – À partir de chaque charge, une partie de l’acier fondu est laissée au bas du four pour aider à accélérer la fusion de la charge suivante de ferrailles d’acier solide. Cette technique est très utilisée dans le procédé CONSTEEL, dans lequel il y a une alimenation continue en ferrailles dans le fond liquide du four. 3. Postcombustion – Du monoxyde de carbone formé pendant la décarburisation est complètement oxydé dans le four par injection d’oxygène à partir d’au moins une lance et depuis différentes positions (sommet, fond, etc.). La transformation chimique en dioxyde de carbone produit une énorme quantité de chaleur qui peut maintenir la température du bain de fusion ou aider à chauffer les matières chargées. La chaleur de combustion du CO pour sa transformation en CO2 est trois fois supérieure à celle du carbone pour sa transformation en CO. Dans le passé, les opérations normales en FAÉ faisaient en sorte d’oxyder complètement le CO à la partie supérieure de la tour; on perdait ainsi toute l’énergie produite pendant la réaction. __________________________________________________________________ 4. Brûleurs à oxygène (ou brûleurs oxyfuel) – Des brûleurs auxiliaires, montés soit dans la paroi latérale et le sommet du four, soit dans la porte de laitier, ont été employés pour accroître les vitesses de fusion par l’apport d’une plus grande quantité de chaleur et pour assurer une répartition plus uniforme de la chaleur dans le four. La formation de « points froids » dans le four est bien connue; ces points peuvent réduire l’efficacité énergétique et accroître les temps de coulée à coulée. 5. Préchauffage des ferrailles – Les effluents gazeux « chauds » ont été employés dans certains procédés (CONSTEEL et cuve de fusion Fuchs) pour chauffer les matières d’alimentation, ce qui a réduit la quantité de chaleur nécessaire pour amener les matières en fusion une fois dans le four. Les procédés de préchauffage ont été mis au point à partir de systèmes d’alimentation continue ou à godets. La chaleur liée aux effluents gazeux représente environ 20 % des pertes en énergie ou approximativement 130 kWh par tonne d’acier produite dans un FAÉ courant8. 6. Caractéristiques électriques des fours – Le perfectionnement des groupes d’alimentation générant des tensions de service plus élevées a grandement amélioré le contrôle de l’énergie et l’efficacité énergétique. De nombreuses exploitations à FAÉ ont installé ces nouveaux dispositifs qui leur permettent de fonctionner au facteur de puissance théorique optimal et à la puissance maximale du circuit. Des hausses de tension de 60 à 80 % ont été signalées8. En 1994 aux États-Unis, la production d’une tonne d’acier nécessitait une consommation moyenne d’électricité9 de 480 kWh. En comparant cette valeur aux données du tableau 7, on constate que l’emploi de meilleurs systèmes de gestion, d’entretien et de commande (tableau 7, points 1, 2, 12 et 13) ont permis de réduire de 26 % les besoins totaux d’un FAÉ en électricité ; par conséquent, ces systèmes ont généralement été adoptés dans l’industrie sidérurgique7. Des transformateurs et des groupes d’alimentation mieux adaptés (tableau 7, points 3 et 8) ont aussi permis de réduire davantage la consommation d’électricité (de 22 %). Par contre, l’emploi de fours à courant continu ne s’est pas généralisé en Amérique du Nord et certains analystes ont laissé à penser que les économies d’énergie possibles liées à ce type de four étaient exagérées. Des nouveaux modèles de fours dotés de trous de coulée allongés n’ont permis de réduire que de 3 % la consommation d’électricité, mais ont été mis en œuvre dans 50 % des mini-aciéries aux États-Unis.7. Depuis 1994, seules quelques petites aciéries ont installé des brûleurs au gaz pour la fusion initiale et mis en œuvre des techniques de mélange de gaz par injection ou des techniques de laitier moussant. En 1997, toutefois, les deux techniques sont devenues courantes dans ces exploitations. Cela n’était pas étonnant compte tenu que ces technologies combinées pourraient entraîner des économies de 16 % sur la consommation d’énergie sans dépenses importantes en immobilisations. La réduction de la consommation d’énergie associée aux laitiers moussants devrait aussi s’améliorer car les opérations à noyau liquide permettent maintenant au laitier moussant de se former beaucoup plus tôt pendant le procédé. Auparavant, il fallait obtenir un bain fluide avant que la mousse puisse se former. De plus, vers 1999, l’intégration d’installations de préchauffage, qui à elles seules pourraient réduire de 25 % la consommation d’énergie, a été acceptée par la plupart des exploitations par FAÉ6. On ne dispose malheureusement pas de données plus récentes pour mieux quantifier le degré d’acceptation de ces technologies dans l’industrie sidérurgique utilisant des FAÉ. L’International Iron and Steel Institute (IISI) a cependant mené une étude entre 1990 et 1999 et comparé des exploitations à FAÉ. Les résultats ont montré une diminution moyenne de la consommation d’électricité de 13 %, soit 392 kWh par tonne d’acier produite10. Une autre étude menée par l’U.S. Electric Power Research Institute (EPRI) en 1997 a indiqué qu’il fallait entre 360 et 400 kWh d’électricité pour produire une tonne d’acier, selon la puissance du four8. La plupart de FAÉ utilisés aujourd’hui sont très puissants et nécessitent un courant d’au moins 500 kVA par tonne de ferrailles d’acier solide. Cependant, les futures petites aciéries auront tendance à utiliser des fours hyper puissants nécessitant de 900 à 1 000 kVA par tonne de matière8. Un besoin plus faible en énergie ou une efficacité énergétique accrue a entraîné un accroissement direct de la productivité de 54 %, à 94 t/h, en 1990, du fait d’une diminution des temps de coulée à coulée10. La plupart des pertes en énergie se produisent encore dans l’écoulement des gaz évacués, dans le laitier et en raison de la circulation de l’eau de refroidissement dans les parois et le sommet du four11. Sur le plan général de l’énergie, un auteur7 a estimé que l’électricité ne comptait que pour 60 % de l’énergie totale requise dans un FAÉ typique. Un autre auteur11 a évalué cette quantité à environ 65 %, tandis que l’EPRI soutient que cette quantité se trouve entre les deux valeurs. Le reste de l’énergie provient des réactions chimiques qui se déroulent dans le four. Dans un FAÉ, la principale source d’énergie chimique est produite par l’oxydation partielle du carbone dissout dans l’acier en fusion. Le comportement exothermique extrême de cette réaction a mené certains exploitants de FAÉ à injecter du carbone solide dans le bain afin de produire davantage de chaleur. Les deux réactions peuvent s’exprimer par les équations Eq 1 et Eq 2 : 1 C + O2 ( g ) = CO ( g ) 2 1 C ( s ) + O2 ( g ) = CO ( g ) 2 Eq 1 Eq 2 où la valeur soulignée indique que l’élément est dissout dans l’acier. La deuxième source de chaleur chimique provient de l’oxydation du fer par l’injection d’oxygène dans un bain d’acier en fusion complète ou partielle. De plus, l’oxyde de fer peut ensuite réagir avec le carbone dissous pour former du CO et du fer pur. Ces deux réactions sont représentées par les équations Eq 3 et Eq 4 : 1 Eq 3 Fe + O2 ( g ) = FeO 2 FeO + C = CO( g ) + Fe Eq 4 Ces deux équations sont très bien comprises sur le plan de la thermodynamique et représentent une partie importante du procédé en FAÉ en raison de la quantité de chaleur produite et la récupération d’unités métalliques utiles. Toutefois, le procédé entraîne normalement un excédent __________________________________________________________________ d’oxyde de fer (FeO) car la cinétique de la réaction 4 est lente compte tenu de la mauvaise interaction entre le laitier et le métal. La combustion du gaz naturel (Eq 5) et la postcombustion du CO (Eq 6) sont d’autres réactions exothermiques qui se produisent dans le FAÉ. 3 CH 4 ( g ) + O2 ( g ) = CO ( g ) + 2 H 2 O ( g ) 2 Eq 5 1 CO ( g ) + O2 ( g ) = CO2 ( g ) 2 Eq 6 Brooks7 a aussi indiqué qu’il est possible sur le plan thermodynamique que le CO2 se retransforme en CO par contact avec le carbone solide ou dissout dans l’acier à la suite des deux réactions suivantes : CO2 ( g ) + C = 2CO( g ) Eq 7 CO2 ( g ) + C ( s ) = 2CO( g ) Eq 8 Jepson12 a utilisé des données industrielles pour évaluer l’efficacité de chacune des réactions dans l’échange de chaleur dans la phase métal ou dans la phase laitier. Presque toute l’énergie générée par la réaction d’oxydation du fer est consommée directement par le métal. L’efficacité de l’échange de chaleur dans les réactions 1 et 5 dépend largement du modèle du brûleur et de la configuration du four. Par exemple, si la flamme du brûleur est en contact direct avec la charge pendant la fusion, l’échange thermique est beaucoup plus efficace. Jepson12 a estimé approximativement que l’efficacité moyenne de l’échange thermique dans ces deux réactions était de 70 % pendant les étapes initiales de la fusion, alors qu’elle n’était que de 25 % une fois la charge complètement liquide. On a aussi indiqué que les installations de postcombustion (réaction 6) n’avaient permis d’obtenir qu’une efficacité d’échange thermique de 50 %. Jepson a cité deux causes principales de cette faible efficacité : (1) les deux réactifs et le produit sont des gaz, ce qui les rend très mobiles et, par conséquent, impossibles à saisir dans une certaine partie du four; (2) comme les deux réactifs sont chauds, ils tendent à s’élever dans le four et donc à réagir loin de la charge. La faible efficacité de l’échange thermique de certaines de ces réactions chimiques a mené à la mise au point, au cours de la dernière décennie, de plusieurs solutions destinées à mieux utiliser la source d’énergie. Par exemple, afin de favoriser la postcombustion dans la couche de laitier, l’injection d’oxygène se fait à un niveau plus bas dans le bain de laitier en fusion. Il faut toutefois maintenir un bon contact entre le métal et le laitier pour que l’échange de chaleur se fasse de manière appropriée. Pour assurer un bon contact, on procède par barbotage, ce qui entraînera très probablement une oxydation du fer et la décomposition du CO2 si du carbone est présent. De plus, la postcombustion des gaz évacués du four par le circuit d’échappement pourrait constituer une excellente source d’énergie de préchauffage de la matière avant son chargement dans le four. La technique a déjà été employée dans certaines installations de préchauffage de cuve et dans des fours à cuve. Toutefois, aucune publication ne fait état de la réussite ou de l’échec de cette technique. Selon Brooks7, au cours des dix prochaines années, les projets de recherche sur de nombreuses petites aciéries devraient être axés sur le concept de la combinaison de la postcombustion et du préchauffage des ferrailles afin de réduire davantage les besoins en électricité. Mais il faut avant cela être en mesure de répondre à certaines questions clés. a) En quoi la taille et la forme des ferrailles influent-elles sur l’efficacité du préchauffage? b) Quelle est la configuration optimale à utiliser pour l’échange de chaleur entre les gaz de postcombustion et la charge? c) Quelle est la quantité optimale de postcombustion à utiliser dans le four par rapport à une installation de préchauffage? d) De quelle façon le préchauffage des ferrailles et (ou) la réduction directe du fer influent-ils sur les temps de fusion? De nombreux auteurs sont d’avis que pour réduire davantage les besoins en énergie des FAÉ, il convient de modifier la forme et la configuration de ces derniers. Cela découle du fait que le FAÉ d’origine était strictement conçu pour fondre les ferrailles par procédé électrique et était optimisé pour exposer directement à l’arc la plus grande partie de la charge. Pour cela il fallait donc plus d’énergie au départ pour fondre la matière plutôt que lorsque la matière est déjà liquide. Dans ce dernier cas, des déperditions calorifiques plus importantes se produisent dans les parois et le sommet du four. En remplaçant l’arc à titre de principale source de chaleur pour fondre la matière première, il est possible de réaliser des économies d’énergie supplémentaires. Pour ce faire, on pourrait alimenter la matière première initiale directement dans une cuve de fusion et utiliser la masse thermique de la matière fondue. De plus, on pourrait employer dès le début du traitement la technique du laitier moussant afin de réduire davantage les besoins en énergie en limitant les déperditions calorifiques. C’est sur ce concept que reposent le procédé CONSTEEL et le procédé proposé ECOARC13. Ces procédés fonctionnent cependant de façon contraire au procédé normal en FAÉ, car il s’agit d’opérations en continu. Ils seront donc difficiles à faire accepter dans l’industrie sidérurgique à moins qu’on modifie la philosophie du traitement par lots. Mises à part les pertes d’énergie dans l’écoulement des effluents gazeux (qu’on commence à récupérer en utilisant divers systèmes de préchauffage des ferrailles), près de 17 % de l’énergie d’apport (soit électrique, soit chimique) est perdue dans le circuit de refroidissement à l’eau du four8. Le laitier consomme un autre 10 % de l’énergie totale8. ÉMISSIONS DE GAZ À EFFET DE SERRE (GES) Le haut-fourneau est le principal producteur de CO2. C’est qu’il relève du coke comme principale source d’énergie et lorsque celui-ci est complètement oxydé, il produit du CO2. Afin de réduire les émissions de CO2, une solution consiste à substituer le gaz naturel au coke. __________________________________________________________________ Toutefois, le prix du gaz naturel a explosé au cours des dernières années et il faut conserver une réserve adéquate sur place. Les fabricants de coke sont aussi d’importants producteurs de polluants atmosphériques et ils ont probablement un effet encore plus défavorable sur l’environnement que les hauts-fourneaux. Par exemple, les installations de frittage émettent des NOx et des SOx, alors que les fours à coke sont réputés pour émettre des composés organiques volatils. Des lois plus rigoureuses sur l’environnement ont été adoptées depuis le milieu des années 1970 et ont permis de réduire de 95 % les émissions de SOx, soit l’équivalent de près de 198 000 tonnes5. Durant la même période, les émissions de CO2 ont connu une baisse de 28 % par année, ce qui représente une réduction de près de 1,5 million de tonnes of CO2 dans l’environnement5. La réduction des émissions de NOx et de SOx, par contre, ne respecte pas la réglementation en vigueur sur « l’air pur » en raison des coûts liés aux efforts pour s’y conformer complètement. Szekely5 a estimé que les coûts seraient voisins de ceux nécessaires à la construction d’une petite aciérie neuve ayant une capacité comparable à celle d’une aciérie intégrée. D’autre part, le recyclage de l’acier dans une aciérie à FAÉ ne produit pas les mêmes effets sur l’environnement qu’une aciérie intégrée, même si on peut se poser des questions sur la possibilité de formation très fréquente de dioxines. AUTRES RÉSIDUS D’ACIÉRIES Le recyclage des ferrailles d’acier dans une petite aciérie ordinaire permet de réduire la quantité de déchets qui est normalement produite dans une aciérie intégrée. Par exemple, Szekely5 a mentionné que la production d’une tonne d’acier dans une aciérie intégrée entraînait la production de 420 kg de sous-produits divers. Le tableau 8 montre la répartition de ces produits. Cette quantité correspond à plus de 2,5 fois la quantité de sous-produits provenant d’une petite aciérie normale. Il convient de mentionner que plusieurs autres industries recyclent maintenant le laitier, les poussières et les boues de haut-fourneau. Par exemple, le laitier de haut-fourneau est maintenant ajouté au ciment du commerce, alors que le laitier de fabrication d’acier est employé comme remblai routier. À cause de leur faible valeur intrinsèque, le transport de ces produits n’est pas économique sur de grandes distances, ce qui est de plus en plus un problème en Amérique du Nord. Aux États-Unis, par exemple, la distance critique ou de point de rentabilité est d’environ 80 km5. CONCLUSION Le FAÉ consomme près de 15 000 millions de joules (MJ) de moins que l’aciérie intégrée pour produire une tonne d’acier liquide. Cela reflète directement les différentes sources de matière première utilisée dans les deux procédés et le nombre de perfectionnements technologiques apportés à la technique en FAÉ au cours des dix dernières années. Parmi ces perfectionnements figure l’emploi d’un laitier moussant, d’un noyau liquide et de brûleurs à oxygène. En outre, on a amélioré les dispositifs électriques des fours qui sont plus éconergétiques et offrent un meilleur contrôle de la consommation d’énergie. Il faut s’attendre à réaliser d’autres économies d’énergie dans les aciéries à FAÉ au cours de la prochaine décennie, surtout avec la mise en œuvre d’installations de postcombustion et de préchauffage des ferrailles. Dans le cas des aciéries intégrées, il faut aussi s’attendre à réaliser des économies d’énergie par le biais d’équipement de recyclage des gaz. On commence aussi à adopter d’autres procédés de réduction directe moins énergivores qui devraient prendre une part plus importante du marché dans l’industrie de la fabrication du fer aux États-Unis au cours des dis prochaines années. OUVRAGES DE RÉFÉRENCE 1. M.D. Fenton, Iron and Steel Recycling in the United States in 1998, U.S. Geological Survey, 1999, Circular 1196-G. 2. Steel Recycling Institute, A Few Facts about Steel – North America’s #1 Recycled Material, Fact Sheet, 1999, www.recycle-steel.org/fact/. 3. Steel Recycling Institute, The Inherent Recycled Content of Today’s Steel, 2004, www.recycle-steel.org/pdf/inherent 04.pdf. 4. M.D. Fenton, Iron and Steel Scrap, Minerals Yearbook, 2002, http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/commodity/iron_&_steel_scrap/fescmyb02.pdf. 5. J. Szekely, Steelmaking and Industrial Ecology – Is Steel a Green Material, Journal of the International Steel Institute, 1996, pp 121 à132. 6. R. Fruehan, Future Iron and Steelmaking in the USA, Scandinavian Journal of Metallurgy, Vol. 28, 1999, pp 77 à 85. 7. G. Brooks, Developments in Electric-Arc Furnace Steelmaking, Innovative Technologies for Steel and other Materials, COM, 2001, pp 81 à 91. 8. P. Roberts, Understanding Electric-Arc Furnace Operations: Commentary, EPRI Center for Materials Production, 1997, pp 1 à 6. 9. N. Martin, I. Price and E. Worrel, Energy Efficiency Opportunities in Electric-Arc Steelmaking, Iron and Steelmaker, Vol. 26, No. 1, 1999, pp 25 à32. 10. S. Kohle, Improvements in EAF Operating Practices Over the Last Decade, 57th Electric Furnace Conference, Iron and Steel Society, Warrendale, PA, USA, 1999, pp 3 à14. 11. P. Berger, Methods and Aims of Improved Electric-Arc Furnace Steelmaking, SEAISI Quarterly, 1990, Janvier, pp 48 à 57. 12. S. Jepson, Chemical Energy in the EAF: Benefits and Limitations, 58th Electric Furnace Conference, Iron and Steel Society, Warrendale, PA, U.SA, 2000, pp 3 à 14. __________________________________________________________________ 13. H. Ao, T. Maki, H. Mizukami and R. Yamaguchi, ECOARC Technology, 58th Electric Arc Furnace Conference, Iron and Steel Society, Warrendale, Pa., U.SA, 2000, pp 325 à 336. Tableau 1 – Consommation de ferraille par type de four aux É.-U. en 2002 (Mt)4. Type de four Aciéries Fonderies Fonte d’acier Total Haut-fourneau 1 0 0 1 Convertisseur à oxygène 13 0 0 13 FAÉ 42 5,4 1,7 49 Cubilot 0 5,9 0,1 6 Total 56 11 1,8 69 Tableau 2 – Consommation d’énergie en Amérique du Nord (1999) pour produire une tonne d’acier liquide dans une aciérie intégrée6. Procédé intégré Énergie (MJ) Proportion de l’énergie totale requise (en %) 13 800 76 200 1 Laminage à chaud 2 100 11,5 Laminage à froid 1 200 6,5 920 5,0 18 220 100 % Fabrication de fer (haut-fourneau) Fabrication d’acier (convertisseur à oxygène) Pertes et autres Total Tableau 3 – Comparaison des besoins en coke et en charbon pour les hauts-fourneaux anciens et futurs. Consommation moyenne 1998 2015 en combustible (kg/t) Anciens modèles Coke 430 320 Charbon 100 200 Modèles de pointe Coke 300 240 Charbon 180 240 __________________________________________________________________ Tableau 4 – Besoins en énergie de différents procédés de réduction directe. Source de fer Type de réacteur MIDREX HYL III FIOR AREX FIOR II Carbure de fer FASTMET Morceaux/ boulettes Morceaux/ boulettes Fines Morceaux/ boulettes Fines Fines Fines Cuve Cuve Lit fluidisé Cuve Lit fluidisé Lit fluidisé Sole tournante Reformage Reformage Autoreformage Reformage Reformage Pas de gaz/ pas de charbon Préparation des gaz Reformage Pression Atmosphère 5 bars 10 bars Atmosphère 10 bars - Atmosphère 1 1 0,4 0,5 1 0,32 0,45 Investissement ($/T.a.c) 250 250 300 200 300 200 150 Apport en énergie (Gcal/t) 2,5 2,7 4,0 3,0 3,0 Gaz naturel [GJ/t] 10 10,9 18 8,7 13 13 2,5 Charbon [kg/t] - - - - - - 380 Élect. [kWh/t] 125 85 200 70 150 230 60 1à2 1à4 0,5 2 Teneur en carbone du produit (en %) *t – tonnes métriques; **Mt/a – million de tonnes métriques par année 1.5 <6 (Fe3C) 95 % Capacité normale de l’installation (Mt/a) Tableau 5 – Consommation de charbon dans différents procédés de fusion directe6. Procédé Charbon (kg) Oxygène (m3) COREX 880 525 AISI/boulettes 850 650 AISI/cycl one 850 650 DIOS 900 680 Hlsmelt 830 0 Tecnored 720 0 Tableau 6 – Besoins en énergie des procédés de réduction par fusion – procédés émergents et en haut-fourneau5. Unités Coke + frittage + BF Corex DIOS Hlmelt AISI Jupiter CCF (Hoogovens and Iliva) (Mt/a)* 4 0,7 N.P. 1 N.P. N.P. 0,3 ($/T.a.c.) 320 370 N.P. N.P. 160 N.P. 170 Charbon (Mt/thm**) 0,62 1,1 0,8 0,7 0,75 0,57 0,64 Oxygène (Nm3/thm) 50 + vent chaud 540 500 Vent chaud 510 435 550 (GJ/thm) 4 15 7,8 3 7,4 2,6 4 Faible Passable Faible Faible Passable Faible Bonne Capacité annuelle Investissement Principaux apports en énergie Production d’énergie Capacité de démarrage et arrêt Évaluation Faible Bonne Bonne Passable Bonne Bonne Bonne environnementale *Mt/a – million de tonnes métriques par année; ** N.P. = Non publié; ***thm – tonnes métriques de métal chaud __________________________________________________________________ Tableau 7 – Économies d’énergie réalisées par différentes technologies éconergétiques en FAÉ mises au point aux cours des vingt dernières années9. Technologie Économies d’énergie (électricité) (kWh/t) 1. Amélioration du contrôle du procédé 30 2. Surveillance et contrôle des effluents gazeux 14 3. Transformateurs UHP – efficacité accrue 17 4. Agitation et injection de gaz par le fond 19 5. Technique du laitier moussant 19 6. Brûleur à oxygène 39 7. Trous de coulée excentrés 14 8. Four à arc à courant continu 89 9. Cuve de préchauffage des ferrailles (CONSTEEL) 61 10. Préchauffage des ferrailles et postcombustion (Fuchs) 119 11. Double enveloppe, courant continu et préchauffage des ferrailles 19 12. Entretien préventif 67 13. Système de surveillance et de gestion de l’énergie 17 Tableau 8 – Comparaison des sous-produits et des déchets provenant des aciéries intégrées et des mini-aciéries5. Sous-produits et déchets Aciérie intégrée (kg/t) Sous-produits et déchets mini-aciéries (kg/t) Laitier –haut-fourneau 250 Laitier - FAÉ 116 Poussières et boues – haut-fourneau 25 Poussières - FAÉ 18 Laitier - convertisseur à oxygène 135 Déchets métalliques 11 Déchets métalliques 7 Déchets réfractaires 10 Déchets réfractaires 5,5 Autres 5 423 Total 160 Total __________________________________________________________________ Fig. 1 – Divers procédés de recyclage des ferrailles d’acier. Blast Furnace Smelting Reduction Direct Reduction Scrap Melting Iron Ore Iron Ore Pellet Scrap Sinter Pellet Coke Coal Natural Gas BF Smelting Reduction Furnace Direct Reduction Furnace Cold Metal Scrap BOF Coke Cupola Hot Metal Pig Iron BF Hot Metal BOF EAF haut-fourneau fusion directe réduction directe fusion de la ferraille minerai de fer boulette de minerai de fer ferraille agglomérés Boulettes coke charbon gaz naturel HF four de fusion four à réduction directe métal froid ferraille convertisseur à oxygène coke cubilot métal en fusion fonte brute métal en fusion HF convertisseur à oxygène FAÉ 45 40 35 30 25 MBTU 20 15 10 5 0 1950 1960 1970 1980 1990 2000 Fig. 2 – Consommation d’énergie par tonne d’acier livrée. __________________________________________________________________ ANNEXE A – PROCÉDÉS PERFECTIONNÉS DE RÉDUCTION DIRECTE EN 1999 Procédé Production (Mt/a) Commentaires Gaz/Cuve Midrex 25 Technologie éprouvée; nécessite du minerai en boulettes ou en morceaux et sa rentabilité se fonde sur une production à grande échelle HyLI et III 10 Similaire au procédé Midrex Gaz/Lit fluidisé FIOR FINMET Carbure de fer Cicored 0,33 0 0.1 Technologie éprouvée Des aciéries améliorées utilisant le procédé FIOR ont été construites en Australie et au Venezuela; production prévue de 2,5 Mt en 1999 à l’aciérie d’Australie L’aciérie Nucor de Trinidad fermée en 1999; l’installation Qualitech devait ouvrir en 1999, mais de nombreux problèmes d’ordre économique et technique se sont produits 0 En 1999, une installation à Trinidad devait amorcer sa production FASTMET 0 Une usine pilote a ouvert au Japon INMETCO 0.06 Charbon/RHFou RKF Iron Dynamics COMET SL/RN Installation de déchets oxydés en exploitation; des installations de minerai sont prévues 0 Réduction combinée – charbon sur sole rotative et four de fusion à arc immergé; installation de 0,45 Mt/a en exploitation en 1999 0 Couches de charbon et de minerai pour séparer la gangue; en 1999, une installation pilote est en exploitation en Belgique 1,02 Grande consommation de charbon Charbon/Lit fluidisé Cicofer 0 En cours de mise au point seulement ANNEXEX B – PROCÉDÉS DE FUSION DIRECTE POUR LA FABRICATION DE FER FONDU EN 1999 Procédé Corex Alimentation Situation Charbon/boulettes ou morceaux de minerai 4 installations en exploitation; plusieurs autres prévues Charbon/fines de minerai Installation pilote JISI fermée en 1996; l’installation pilote rouverte par NKK en 1997 pour éprouver l’activité à long terme; l’installation n’est cependant pas exploitée en 1999 Charbon/boulettes ou déchets d’oxydes Essais du four de fusion terminés Charbon/fines de minerai Installation pilote en exploitation; divers types de matières de charge à l’essai; installation convertie pour procédé en cuve verticale et à oxygène; installation maintenant semblable aux procédés AISI et DIOS Charbon/minerai ou déchets d’oxydes Installation semi-commerciale Charbon/fines de minerai Four à cyclone mis à l’essai, mais non raccordé au four de fusion. Installation Hoogovens pour production de 300 000 t/a; interruption des activités de l’installation semi-commerciale en 1999 Fines de minerai/charbon et coke/air Installation semi-commerciale en exploitation au Brésil; essais pour accroissement à 20 000 t/a terminés Four à cuve Fondoir gazéifieur DIOS Fondoir Préréduction en lit fluidisé Hlsmelt Four de fusion Préréduction en lit fluidisé ROMELT Four de fusion Pas de préréduction CCF Four de fusion Préréduction par cyclone Tecnored Four à cuve __________________________________________________________________