rapport final douleur et dépression-CHE
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rapport final douleur et dépression-CHE
Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 Département Recherche & Développement Centre Hospitalier Esquirol, 15 rue du Docteur Marcland 87025 LIMOGES cedex Tél : 05.55.43.11.00 fax 05.55.43.11.11 e-mail : [email protected] Projet de recherche appel d’offre Douleur 2008 RESULTATS DE L’ETUDE Perception et expression de la douleur de sujets en épisode dépressif Comparaison avec des sujets contrôles Murielle GIRARD, Brigitte PLANSONT, Michèle BOUCHAREYCHAS, Dominique MALAUZAT 30 août 2012 Analyses statistiques : UF recherche clinique et biostatistique de l’Université de Limoges (B. Marin – Anaïs Labrunie) Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 Sommaire 1. Rappel des objectifs ........................................................................................................... 3 1.1. Principe....................................................................................................................... 3 1.2. Objectifs ..................................................................................................................... 3 1.3. Méthodologie ............................................................................................................. 4 2. Mise en oeuvre et déroulement du protocole ..................................................................... 5 2.1. Calendrier ................................................................................................................... 5 2.2. Recrutement ............................................................................................................... 5 3. Résultats ............................................................................................................................. 6 3.1. Population d’étude...................................................................................................... 6 3.2. Tests algiques et échelles psychométriques ............................................................... 7 3.3. Recherche de différence entre bipolaires et EDM i/r ................................................. 7 3.4. Comparaisons entre les groupes EDM et contrôles ................................................... 8 Test d’application de pression 160 kPa pour déterminer EVA .......................................... 8 Test d’application de pression par palier............................................................................ 8 Test d’induction d’ischémie pour la détermination de T ................................................... 8 3.5. Comparaison des groupes constitués par les participants « répondeurs » aux tests algiques (tous les résultats aux tests sont situés dans les limites expérimentales) ................. 8 3.6. Analyses secondaires.................................................................................................. 9 3.7. Comparaison avec les personnes présentant une schizophrénie .............................. 10 4. Discussion – conclusion ................................................................................................... 10 5. Valorisation ...................................................................................................................... 13 6. Bilan financier .................................................................................................................. 13 6.1. Budget de l’étude ..................................................................................................... 13 6.2. Etat récapitulatif financier ........................................................................................ 13 7. Résumé (Grand Public) .................................................................................................... 15 8. Références bibliographiques ............................................................................................ 16 9. Annexes ............................................................................................................................ 17 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 1. Rappel des objectifs 1.1. Principe En 2006, avec le soutien de la Fondation de France, nous avons développé une méthodologie expérimentale de tests algiques par pression et ischémie afin d’étudier la perception et l’expression en situation de douleur provoquée d’un groupe de 35 schizophrènes versus 35 contrôles exempts de pathologie, appariés en âge et sexe. Les résultats nous orientent sur une sensibilité voisine, voire une hypersensibilité des schizophrènes par rapport aux contrôles (Girard et coll., 2011). La cohérence des résultats obtenus, d’autant qu’elle remet en cause l’hypothèse de l’hypoalgésie attendue chez les schizophrènes, nous a poussé à appliquer la même exploration dans les différents troubles dépressifs où les douleurs non spécifiques voire spécifiques sont au cœur du diagnostic et des approches biologiques tant théoriques que thérapeutiques. Ce projet tend à objectiver par la situation expérimentale de douleur provoquée en attention focalisée la fiabilité des données de l’examen clinique obtenues lors de la recherche des points douloureux chez des personnes atteintes de troubles dépressifs. Ces états dépressifs caractérisés sont retrouvés dans deux entités cliniques : les états dépressifs majeurs (EDM) isolés ou récurrents, et les troubles bipolaires. Notre projet consiste à étudier par la situation expérimentale de douleur provoquée en attention focalisée si, dans une expression clinique commune, l’EDM, le groupe des déprimés bipolaires se différencie ou non des déprimés non bipolaires (EDM isolé ou récurrent). La reprise d’une méthodologie expérimentale identique à l’étude précédente permet de plus de comparer les réponses des deux grands types de dépression au groupe des schizophrènes et des contrôles en complétant ces derniers si un appariement par âge et sexe s’avérait nécessaire. 1.2. Objectifs - Evaluer la perception douloureuse par échelle visuelle analogique (EVA) de patients présentant un EDM isolé ou récurrent et celle de patients présentant un EDM bipolaire, à une pression et une ischémie provoquée. - Rechercher une différence significative des résultats aux tests algiques obtenus avec ceux de sujets contrôle et des participants schizophrènes. Si une différence apparait de façon significative, nous proposons de relier les résultats obtenus au vécu douloureux, aux critères caractérisant l’EDM, au degré d’alexithymie et aux scores aux échelles de dépression de Hamilton et de Beck. Pour cela, différents bras lors de l’analyse sont distingués : · contrôles sains sans dépression · participants présentant un EDM simple ou récurrent (EDMi/r) · participants présentant un EDM associé à un trouble bipolaire (EDM bi) · participants schizophrènes Les sujets participants des différents groupes malades sont appariés en sexe et âge avec le groupe contrôle. 3 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 Les résultats obtenus aux tests de douleur expérimentale sont comparés entre les deux groupes présentant un EDM, entre ces groupes et le groupe contrôle, et le groupe schizophrène : • étude de la variation de perception de la douleur : détermination de l’intensité du stimulus externe mécanique (pression) et du temps d’ischémie provoquée nécessaires pour induire une douleur d’intensité égale à 3 par EVA. • étude du ressenti de la douleur (nociception) : face à un stimulus d’intensité fixée (pression mécanique) et évaluation par EVA Puis, si des différences étaient observées, les résultats aux tests algiques seront mis en relation avec : la gravité de la maladie : durée, score à l’échelle de dépression de Hamilton, score à l’échelle de dépression de Beck, nombre d’EDM le degré d’alexithymie le vécu de la douleur (nombre de points douloureux ressentis durant les 6 derniers mois, douleur ressentie en général…). 1.3. Méthodologie Etude longitudinale ouverte comparative en groupes parallèles : • Un groupe de participants présentant un épisode dépressif caractérisé (EDM isolé ou récurrent) • Un groupe de participants bipolaires en EDM (diagnostic DSM IV-TR)· • Un groupe de participants contrôles, exempts de pathologie psychiatrique et somatique aiguë ou chronique, appariés en âge et sexe. Tests algiques : → pression mécanique appliquée sur l’avant bras, graduée par un algomètre jusqu’à une réponse par Echelle Visuelle Analogique (EVA) égale à 3·= détermination de la pression pour laquelle une douleur égale à 3 est ressentie ou pression de valeur imposée (160 kPa) = détermination de la douleur ressentie. → ischémie provoquée, par le gonflage d’un brassard tensionnel à 230 mmHg jusqu’à une réponse par EVA égale à 3 = détermination du temps nécessaire pour ressentir un douleur égale à 3. Statistiques : Les tests utilisés sont des tests non paramétriques en raison de la distribution des valeurs des variables quantitatives d’intérêt (résultats aux tests de douleur). Une probabilité est significative si < 0.05. 4 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 2. Mise en oeuvre et déroulement du protocole 2.1. calendrier Mars 2009 Septembre 2009 30/09/09 09/12/10 29/11/11 08/12/2011 • Calendrier Etapes Caractéristiques / problèmes posés AFFSSAPS Remarques Obtention des • − étude 2009-A00577-50, 11 autorisations septembre 2009 légales • Comité de Protection des − avis favorable le 9 juillet 2009 Personnes Sud Ouest Outre Mer IV Préparation • conception des cahiers de l’étude d’observation • information aux unités de soin sollicitées pour inclure Première inclusion Modification du nombre de sujets à inclure et de la période d’inclusion (prolongée jusqu’en octobre 2011) Modification de la période d’inclusion (jusqu’au 01/10/2012) Dernière inclusion (dernier re-test le 31/01/2012) 2.2. Recrutement Participants à l’étude : inclus Inclus à tort contrôles 37 0 Participants EDM 42 EDM bi 49 EDM i/r 22 Concernant les participants contrôles : Parmi les 50 personnes pouvant être potentiellement participant contrôle, et auxquelles nous avons proposé de participer, 10 ont refusé, et 3 ne pouvaient pas participer pour des raisons médicales. Les données de 28 participants contrôles de l’étude précédente ont pu être réinvesties dans cette étude. Les personnes ont été appariées en sexe et en âge dans les différents groupes (contrôles, EDM i/r et B). Concernant les participants en EDM : Les admissions en unités de soin recevant des personnes présentant un trouble anxiodépressif étaient recensées tous les jours. Selon les données disponibles sur le dossier patient informatisé, il était possible d’effectuer un premier tri en fonction des diagnostics précédents déjà posés s’il en existait, des traitements reçus, de l’âge. Sur toute la durée de l’étude, la trace a ainsi été gardée de 445 personnes auxquelles il nous semblait possible de proposer de participer. Les unités de soin étaient ensuite contactées pour confirmation, et les personnes hospitalisées rencontrées après accord du médecin référent et du patient lui-même. 199 personnes ont été approchées (présentation de l’étude, information par diaporama…) mais : 35 n’ont pas été incluses pour non satisfaction des critères, le plus courant étant la prise d’antalgiques. 51 personnes ont refusé après avoir reçu l’information concernant l’étude dans les 2 jours suivants la proposition de participation. 5 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 3. Résultats 3.1. Population d’étude B = groupe de participants en EDM bipolaires D = groupe de participants en EDM i/r C = groupe de participants contrôles. EDM = groupe de tous les participants en EDM • Age : AGE Minimum Maximum Moyenne Ecart Type • 19 59 42.06 10.31 Répartition en genre : Hommes Femmes Total B 16 26 42 C 7 30 37 D 19 30 49 Total 42 86 128 • Remarques sur les résultats expérimentaux : Etant donné la spécificité des résultats expérimentaux obtenus, nous proposons de faire différentes analyses avec des groupes différents. En effet , il apparaît nécessaire de prendre en compte, dans une analyse spécifique, que certains « répondent » aux stimulations réalisées, en donnant des réponses exploitables numériquement, et que d’autres n’obtiennent pas de résultats dans les limites imposées par les tests (hyposensisibilité à nos stimulations). Ainsi, le maximum de durée du test d’ischémie est de 960 secondes. Certaines personnes ne parviennent pas à une douleur égale à 3 sur 10 par EVA dans cet intervalle de temps. Donc le résultat retenu est de 960 secondes pour une première analyse, mais n’est pas pris en compte pour une seconde analyse spécifique ne retenant que les personnes avec un résultat exploitable aux 3 tests. De même, ne peuvent être pris en compte ceux dont la pression pour ressentir une douleur égale à 3 est supérieure de 40 kPa à 280 kPa (valeur maximale testée avec l’algomètre), soient 320 kPa : les valeurs supérieures ne semblent pas avoir de sens physique, et sortant largement du champ de ce qui a été testé. Nous avons ainsi recruté plus de personnes qu’initialement prévu, afin de disposer de suffisamment de données pour une analyse incluant la totalité des personnes testées et une analyse n’incluant que celles ayant un résultat exploitable aux trois tests. Ainsi, la répartition des personnes avec des résultats exploitables (en plus du test de pression fixe) entre les groupes est la suivante : Tests exploitables Aucun Ischémie Les deux tests Pression palier Total C EDM Total 4 18 22 5 22 27 48 45 93 8 6 14 65 91 156 Notons que cette répartition n’est pas équivalente entre les groupes (p<0.002), puisque les personnes en EDM ont réalisé des tests significativement plus nombreux (sans différence 6 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 entre B et EDM i/r). Nous proposons donc de faire plusieurs analyses : - L’analyse principale prévue au protocole, pour rechercher une différence bipolaires/dépressifs / contrôles des résultats au test de pression fixe, aux autres tests algiques, et des liens avec les échelles psychométriques. - Une analyse ne prenant en compte que les participants ayant un résultat exploitable aux trois tests - Une analyse visant à déterminer les variables qui diffèrent entre ceux ayant des résultats à tous les tests (répondeurs), et ceux n’en ayant pas. Si des différences sont constatées sur certaines variables, il sera déterminé alors si celles-ci influent également sur les variations quantitatives des résultats aux tests. 3.2. Tests algiques et échelles psychométriques Tous les contrôles (n=37) Episodes dépressifs antérieurs Nombre d’antidépresseurs antérieurs Temps depuis le premier EDM HAMD Beck alexithymie Douleur générale le jour des tests Nombre de points douloureux ressentis durant les 6 derniers mois Ancienneté de prise en charge en psychiatrie EVA pour P=160 kPa P pour EVA = 3 (kPa) Temps ischémie pour EVA = 3 (secondes) EVA en général Nombre de points douloureux en général EDM EDM i/r (n=49) EDM Bipolaires (n=42) - 4.2 ± 5.3 2.5 ± 1.9 6.2 ± 7.2 - 2.9 ± 2 2.3 ± 1.8 (n=45) 3.5 ± 2 (n=41) - 16.9 ± 12.6 12.8 ± 12.1 21.6 ± 11.7 - 21.9 ± 5.2 16.8 ± 7.9 59.5 ± 11.9 23 ± 5.1 16.3 ± 7.8 61.7± 12.3 20.6 ± 5.1 17.5 ± 8 57 ± 11.1 0.19 ± 0.7 1.35 ± 2.44 0.94 ± 1.89 1.83 ± 2.9 1.9 ± 1.3 3.6 ± 1.7 3.6 ± 1.8 3.6 ± 1.6 - 9.8 ± 11 7.2 ± 10.8 12.8 ± 10.5 1.30 ± 1.44 222 ± 59 2.07 ± 2.58 199 ± 85 2.03 ± 2.52 2.12 ± 2.68 198 ± 75 (32) 200 ± 100 (20) 426 ± 310 289 ± 262 303 ± 280 (36) 273 ± 242 (31) - 5 ± 3.1 5.1 ± 3.3 (38) 4.8 ± 3.1 (34) - 1.3 ± 0.6 1.3 ± 0.6 (38) 1.3 ± 0.6 (34) Les données en gras sont celles qui diffèrent significativement entre les groupes EDM i/r et bipolaire. Celles en gras et soulignées désignent les différences significatives entre dépressifs et contrôles. 3.3. Recherche de différence entre bipolaires et EDM i/r Le nombre d’épisodes dépressifs et d’antidépresseurs pris antérieurement est supérieur chez les personnes du groupe bipolaire (p<0.001 et p = 0.007, respectivement), de même que le temps de prise en charge en psychiatrie, et le temps depuis le premier EDM (p<0.01). 7 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 Le score de Hamilton (p = 0.017) est plus faible chez le groupe bipolaire, et une tendance à la différence peut être observée pour les scores à l’échelle TAS-20 (p = 0.0561). Aucune différence n’a été détectée entre les patients bipolaires et dépressifs simples ou récurrents en ce qui concerne le score EVA (p = 0,8988), la pression nécessaire pour obtenir un score EVA = 3 (p = 0,8572) et le temps nécessaire pour obtenir un score EVA = 3 (p = 0,8216). Si le groupe de participants bipolaires a des spécificités cliniques il n’est pas différent du groupe en EDM i/r, pour aucun de nos tests algiques. 3.4. Comparaisons entre les groupes EDM et contrôles Test d’application de pression 160 kPa pour déterminer EVA Aucune différence significative n’est observée entre les groupes EDM et contrôle, même si une tendance apparait : 15 15 10 10 3 5 EVA EVA EVA 2 5 1 0 -5 0 C D G2 B = bipolaires -5 B C G3 D D = personnes en EDM 0 B C = contrôles C G3 D Les valeurs plus fortes de douleur exprimée le sont dans les deux groupes en EDM. Test d’application de pression par palier Aucune différence significative n’est observée entre les patients contrôles et les patients bipolaires. Test d’induction d’ischémie pour la détermination de T Cependant, les contrôles (moyenne = 417,85 s et médiane = 250 s) ont besoin de plus de temps pour obtenir un EVA = 3 que les patients dépressifs simples ou récurrents (moyenne = 302,81 s et médiane = 182,5 s), résultat non statistiquement significatif. Les patients qui sont bipolaires (moyenne = 273 s et médiane =210 s) ont tendance à avoir besoin de moins de temps pour obtenir un EVA = 3 (p = 0,0890) que les patients contrôles (moyenne = 418 s et médiane = 250 s), résultat non statistiquement significatif. 3.5. Comparaison des groupes constitués par les participants « répondeurs » aux tests algiques (tous les résultats aux tests sont situés dans les limites expérimentales) Le groupe de personnes en EDM est plus sensible au test de pression par palier (p = 0.018), et au test de pression fixe (p = 0.003). Seule une tendance apparaît à une sensibilité plus importante au test d’ischémie (p = 0.081). 8 247.0 4 220.5 3 194.0 419 370 321 2 T EVA PSEL Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 272 1 167.5 141.0 B C G3 D 0 223 B C G3 D 174 B C G3 D Les personnes en EDM i/r sont plus sensibles que les contrôles pour les 3 tests (p = 0.042 pour la pression par palier, p = 0.003 pour la pression fixe, et p = 0.035 pour le test d’induction d’ischémie). Les personnes en EDM bipolaires ne sont différentes des contrôles que pour les tests de pression (p = 0.012 pour le test de pression par palier, p = 0.002 pour EVA donnée au test de pression fixe). Les personnes EDM i/r et les personnes en EDM bipolaires ne diffèrent pas. Nous avons également recherché une spécificité concernant les personnes ayant un résultat exploitable aux tests de pression uniquement (donc hyposensibles à la douleur ischémique), puis concernant les personnes ayant un résultat uniquement au tests d’ischémie (donc non sensibles à la pression) : ces distinctions ne modifient en rien les résultats et observations déjà faites, aucune spécificité particulière n’a pu être mise en évidence. 3.6. Analyses secondaires Comparaison entre le groupe ayant des résultats complets et celui n’ayant pas de résultats complets Aucune différence n’est observée en ce qui concerne les scores aux échelles psychométriques, ou bien les caractéristiques de douleur passée, ou d’EDM. Traitements Les résultats aux tests algiques ne diffèrent pas selon la prise de traitement antidépresseur, anxiolytique, anti-épileptique, hypnotiques. La prise de neuroleptiques semble associée à une différence dans les résultats aux trois tests : P (p<0.001), T (p = 0.008) et EVA (p = 0.005). Mais la prise de neuroleptique ne diffère pas selon le diagnostic (bipolaire ou EDMi/r). Lien avec les caractéristiques cliniques Aucun lien avec les caractéristiques cliniques n’est retrouvé. Une corrélation positive est retrouvée entre le score d’EVA obtenu pour pression fixe et l’EVA donnée le jour des tests par le participant (coefficient de corrélation de Spearman = 0,1879 ; p = 0,0335). Une différence significative d’EVA est observée entre les hommes et les femmes (p = 0,0056). Les femmes donnent un score d’EVA par pression fixe (moyenne = 2,53 et médiane = 1,86) significativement plus élevé que les hommes (moyenne = 1,53 et médiane = 0,5). Aucune différence n’est observée en ce qui concerne le test de pression par palier. Pour l’ischémie, les femmes (moyenne = 244,52 s et médiane = 150 s) obtiennent un score d’EVA = 3 plus rapidement que les hommes (moyenne = 374,22 s et médiane = 300 s) (p = 0.0236). 9 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 3.7. Comparaison avec les personnes présentant une schizophrénie Résultats aux tests algiques : 5 424 254.0 4 359 218.5 EVA 2 183.0 229 147.5 1 0 T 294 PSEL 3 C D G3BIS SC 112.0 164 C D G3BIS SC 99 C D G3BIS SC Les personnes en EDM apparaissent moins sensibles que les personnes schizophrènes pour le test de pression par palier (p = 0.003), le test d’ischémie (p = 0.005), et le test de pression fixe (p = 0.001). Plus spécifiquement, les personnes en EDM i/r sont significativement moins sensibles que les schizophrènes en déclarant une pression moindre pour une douleur égale à 3 (p = 0.025), une douleur moindre pour une pression de 160 kPa (p = 0.071) et ayant besoin d’un temps moindre d’ischémie pour ressentir une douleur égale à 3 (p = 0.035). En revanche, les personnes en EDM bipolaires ne semblent pas différentes des personnes présentant une schizophrénie pour les tests de pression. Seules les valeurs obtenues pour le test d’ischémie sont différentes entre ces deux groupes (p = 0.003). 4. Discussion – conclusion Nous avons poursuivi notre approche de la douleur expérimentale en l’appliquant à une autre pathologie, l’épisode dépressif (EDM), dont la plainte douloureuse fait partie intégrante des symptômes et dont la détection est nécessaire à la validation des critères diagnostics. Nous nous sommes plus spécifiquement focalisés sur deux entités cliniques : les états dépressifs majeurs isolés ou récurrents, et les troubles bipolaires. Notre étude tendait à objectiver, par la situation expérimentale de douleur provoquée en attention focalisée, la fiabilité des données de l’examen clinique obtenues lors de la recherche des points douloureux chez des personnes atteintes de troubles dépressifs, isolé ou récurrent, ou bien bipolaire. Sensibilité à la douleur Les personnes bipolaires et dépressives simples ne sont pas apparues très différentes entre elles, ni d’ailleurs des contrôles. Une sensibilité différente semble exister entre les personnes en EDM et les personnes contrôles, sans que les différences observées apparaissent significatives, en raison probablement de la dispersion des valeurs de résultats au sein de chaque groupe. Il est à noter cependant que les résultats désignant des personnes très sensibles (résultats plus extrêmes) sont retrouvés dans les groupes en EDM. Ces données vont dans le sens de Klauenberg et coll. (2008), qui n’ont pas retrouvé de différence entre les contrôles et les personnes en EDM en ce qui concerne les seuils de détection de la douleur (mécaniques, thermiques). D’autres ont montré lors d’études expérimentales de douleurs provoquées une augmentation du seuil de douleur (Lautenbacher et Krieg, 1994 ; Dickens et coll., 2003), traduisant donc une moindre sensibilité. Cependant, le type de stimulation semble important pour déterminer la sensibilité à la douleur : selon le type de douleur expérimentale, les seuils de douleur semblent abaissés (ischémie) ou non (thermique) (Bär et coll., 2011). De plus, la perception de l’intensité de douleur par contre est plus élevée pour les personnes en EDM, en 10 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 comparaison avec celle des contrôles. Enfin, dans cette dernière étude, au cours du traitement, le seuil thermique s’abaisse alors que le seuil ischémique n’est pas modifié. Nos résultats montrent que la perception douloureuse est corrélée à l’état général des participants, particulièrement à la douleur ressentie le jour des tests. Pourtant, aucune corrélation quantitative avec l’intensité dépressive ou la variation de cette intensité n’a été mise en évidence. Lien avec les caractéristiques cliniques / psychométriques : Un lien des résultats aux tests de douleur a été recherché avec les caractéristiques cliniques explorées (intensité de dépression, alexithymie), mais sans succès. Une humeur triste influence la perception de la douleur chez des personnes exemptes de pathologie caractérisée, de même que chez des personnes en EDM, en l’augmentant, ce qui signifierait que les mécanismes induisant une modification de la perception douloureuse en lien avec l’humeur seraient les mêmes, allant dans le sens d’altérations de perception douloureuse dans la maladie sans lien avec la pathogénie elle-même, mais avec l’état émotionnel (Terhaar et coll., 2010). De même, la qualité de vie des personnes en EDM est en lien avec l’intensité de douleur ressentie, ainsi qu’avec les cognitions liées à la douleur, et non avec l’humeur dépressive (Chung et coll., 2012). Nous n’avons pas observé de lien fort entre nos résultats et l’humeur dépressive, ni la capacité à ressentir (alexithymie), possiblement parce que la dimension affective de la douleur expérimentalement provoquée n’est pas alors prédominante. Ceci est peut être renforcé par le mode de recrutement à la recherche nécessitant le consentement express, ou simplement au détachement engendré par l’expérimentation. Une étude a montré que les aires cérébrales activées lors de douleur expérimentale liées à l’émotion sont localisées pour les personnes en EDM dans la zone de l’insula activée lors de douleur physique chez les personnes contrôles : ceci suggère que le traitement émotionnel de l’information liée à la douleur peut avoir lieu chez les personnes en EDM sans l’existence de douleur physique (Mutschler et coll., 2012). Ceci pourrait expliquer l’augmentation des plaintes observées en général, sans toutefois que la douleur expérimentale soit augmentée. En revanche, un lien existe entre la douleur ressentie en général le jour des tests et la douleur déclarée au test de pression fixe, ce qui semblerait indiquer que l’état douloureux général influence le ressenti de douleur expérimentale. La mesure du rythme cardiaque au cours de l’expérimentation constituait une mesure dite «objective» de la survenue d’un ressenti douloureux : les variations de rythme cardiaque correspondant aux stimulations douloureuses n’étaient pas différentes selon les groupes. Nous pouvons supposer que les stimulations n’étaient pas assez fortes pour engendrer une réaction décelable, ou bien que la période d’enregistrement n’était pas suffisante pour observer une variation plus générale de l’état végétatif du sujet testé. Vécu douloureux et dépressif antérieur Il semblerait que la présence de douleur influe négativement sur le devenir des troubles dépressifs et anxieux en favorisant la chronicité (Gerrits et coll., 2012). Les épisodes maniaques antérieurs chez des personnes fibromyalgiques semblent être associés à un ressenti douloureux plus important, et une plus grande altération de la qualité de vie (Dell’Osso et coll., 2009). La morbidité psychiatrique semble associée à l’intensité de douleur ressentie en cas de douleurs chroniques, les troubles anxieux semblant être préexistants à l’apparition des douleurs, alors que les troubles dépressifs semblent survenir après (Knaster et coll., 2012). Le point important de notre étude est constitué par la demande du nombre de points douloureux qui ont été ressentis durant les 6 derniers mois : ce nombre est très significativement supérieur chez les personnes en EDM, par rapport aux contrôles et schizophrènes, sans que cela puisse être lié aux résultats aux tests algiques, ou aux scores aux échelles d’évaluation clinique. Ceci suggère la différence existant entre la douleur ressentie et exprimée au quotidien, de celle qui peut l’être en situation d’attention focalisée. 11 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 Ainsi, les plaintes douloureuses chez des patients souffrant de dépression ou de troubles paniques sont plus nombreuses que chez des contrôles sains (Lautenbacher et coll., 1999). La douleur semble associée spécifiquement à l’état dépressif, avec une prévalence de 66% de personnes présentant un état de douleur chronique chez des dépressifs, contre 49% en population générale (Ohayon et Schatzberg, 2010). Comme le suggèrent nos résultats, qui rejoignent les observations de Lautenbacher et coll. (1999), il semblerait que cette association « douleur et dépression » ne puisse être expliquée par une modification de la sensibilité des patients dépressifs à la douleur, mais plutôt à un état émotionnel modifié avec retentissement sur le ressenti douloureux. Recherche d’une influence des traitements pharmaceutiques Une attention particulière a été donnée aux traitements psychotropes, cardiologiques et antihypertenseurs, en raison de leurs potentiels effets sur l’attention, le ressenti douloureux pour les premiers, et sur la génération de douleurs (artéritiques notamment) pouvant influer sur le test d’ischémie pour les seconds. Peu de personnes sont sous médicaments à visée de traitement cardiaque (6) ou antihypertenseur (6), et leurs résultats au test de pression fixe ne diffèrent pas (pour les autres tests, les effectifs sont trop faibles). En ce qui concerne les psychotropes, le traitement par neuroleptique semble être associé à une modification du ressenti douloureux dans notre échantillon. Pourtant, aucun effet antalgique / analgésique des neuroleptiques n’est démontré (Potvin et Marchand, 2008). Les anticonvulsivants sont utilisés depuis les années soixante comme traitement adjuvant des douleurs chroniques, particulièrement pour les douleurs lancinantes ou brûlantes (Wiffen et coll., 2012). Un effet conjugué à un effet anxiolytique est rapporté, chez l’animal particulièrement (Munro et coll., 2007). Le valproate est utilisé comme complément de douleurs neuropathiques, mais son efficacité est controversée (Gill et coll., 2011; Waszkielewicz et coll., 2012). L’effet analgésique agit a priori par l’intermédiaire des récepteurs au glutamate (Hobo et coll., 2011). Le lithium semble aussi avoir des effets antalgiques chez l’animal (Banafshe et coll., 2012). L’effet quant au soulagement des symptômes liés à la douleur des différentes classes d’antidépresseurs de seconde génération reste discuté (Thaler et coll., 2012). La duloxetine particulièrement semble agir sur les symptômes douloureux qui semblent être mieux traités par les composés agissant sur les systèmes sérotoninergiques et noradrénergiques (Bochsler et coll., 2011 ; Gaynor et coll., 2011). Notre échantillon n’a pas permis de retrouver l’influence d’un de ces traitements. Ceci pourrait signifier que la douleur expérimentale, en attention focalisée, ne serait pas modifiée par les circuits de signalisation affectés par les traitements. En revanche, au quotidien, le traitement de l’information de ressenti de douleur pourrait être modifié via d’autres circuits de signalisation (émotions, nociception), affectés par ces traitements, et n’intervenant pas en situation expérimentale. En conclusion, les personnes dépressives ne sont pas très différentes des personnes exemptes de pathologie en ce qui concerne le ressenti de douleur expérimentale et modérée. Une tendance à la différence existe, vraisemblablement due à d’autres facteurs que ceux liés à la symptomatologie prise en compte ici, ou au simple fait d’être déprimé. Si l’augmentation des plaintes de douleur dans le quotidien est aussi un aspect important du vécu douloureux à prendre en compte chez une personne dépressive, dont le ressenti est peut être exacerbé par la maladie, ce contexte de plaintes douloureuses n’interfère pas directement avec l’évaluation de douleurs provoquées en situation expérimentale. Donc, lors d’un examen clinique, la prise en compte de la douleur doit se faire de la même façon avec les personnes dépressives qu’avec les autres, car elles perçoivent la douleur, même sous traitement, en condition expérimentale. 12 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 5. Valorisation La réalisation de cette étude a donné lieu à diverses actions de communication dont les supports sont joints en annexe : Poster au congrès français de psychiatrie, 3éme édition, Lille, 7-10 décembre 2011. Poster au 9éme Congrès de l’Association Nationale pour la Promotion des Soins Somatiques en Santé Mentale, Paris, 15-17 juin 2011. Un article scientifique est en cours de rédaction en vue de publication dans une revue scientifique à comité de lecture international. Enfin, une communication spécifique à l’intention des équipes participantes du CH Esquirol est également en cours de conception pour communiquer les résultats et discuter les conséquences au niveau du soin. 6. Bilan financier 6.1. Budget de l’étude • • subvention Fondation de France 30 000 euros, programme de recherche local CH Esquirol Limoges 6.2. Etat récapitulatif financier Le tableau suivant correspond à une évaluation des dépenses réalisées. Les justificatifs sont présentés en annexe. 13 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 ETAT RECAPITULATIF FINANCIER AU 30 aout 2012 CHARGES dépenses en cours Prévu FDF différence ACHATS (60) - 837 1190 piles, émetteur cardiofréquencemètre 80 fournitures laboratoires analyses biologiques (NFS, CRP) 317 990 fournitures de bureau reprographie/papier/cartouche encre 440 200 matériel médical 353 - 80 matériels de bureau SERVICES EXTERIEURS (61) assurances cotisations 980 980 comité de protection des personnes et afssaps AUTRES SERVICES EXTERIEURS (62) honoraires remboursement médecin traitant des participants contrôles (x31) biostatistiques aide à rédaction protocole, aide à l'analyse statistique 840 - - 400 4500 840 4500 240 320 1 300 900 - 41 999 FRAIS DE PERSONNEL (64) - 673 80 400 5100 - 240 600 - 240 4500 - 25792 - 16 207 temps personnel médical vacations PH (participation à l'élaboration du protocole, à son déroulement, et contrôle des données médicales collectées) : 1h/semaine soient 26 vacations faites 5 046 7092 2 046 assistant de recherche élaboration cahier de recueil des données, autorisations diverses, contrôle des données, résultats (320 h) 9 705 5200 - 4 505 IDE information aux participants, entretiens et tests algiques (406 h) 12 357 5400 - 6 957 ingénieur élaboration cahier recueil de données, mise au point expérimentale, recueil des données, informations, résultats (512h) 14 891 8100 - 6 791 44 656 33 382 - 15 774 TOTAL Le montant dépensé en analyses biologiques est moindre que celui prévu : il a en effet été possible de consulter les résultats d'analyses biologiques effectuées dans le cadre du bilan d'entrée lors de l'hospitalisation. La numération/formule sanguine ou bien le dosage de CRP n'ont été réalisées spécifiquement pour l'étude que lorsqu'elles ne figuraient pas parmi les analyses de ce bilan. Il n'a pas été nécessaire de verser les cotisations relatives à la déclaration de l’étude, en raison d'une modification des réglementations. 14 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 7. Résumé (Grand Public) La douleur exprimée sous forme de plaintes spontanées est souvent à l’origine de la demande de consultation médicale. Durant celle-ci, le médecin apporte une grande importance à la plainte douloureuse spontanée ainsi qu’à la douleur provoquée par l’examen, notamment lors de la palpation. Les réponses du malade «psychiatrique» sont alors souvent considérées comme peu fiables, pouvant engendrer un risque de retard aux diagnostics et soins. Au-delà de l’aspect subjectif, empirique, les données de la littérature sont loin d’être univoques, et la perception et/ou l’expression douloureuse peuvent être ainsi modifiées, voir erronées, lors de pathologies spécifiques telle que la schizophrénie ou la dépression. Pour mieux comprendre la sensibilité à la douleur en cas de maladie psychiatrique, nous avons conçu un modèle expérimental de tests algiques par la pression et l’ischémie, en approchant la douleur par un niveau faible (3 sur 10 par échelle visuelle analogique EVA). Les premiers résultats obtenus avec des schizophrènes en comparaison avec des contrôles ont en fait mis en évidence une hypersensibilité à la douleur, en décalage avec la réduction de plaintes de douleur qui leur est traditionnellement attribuée (Girard et coll., Clin J pain, 2011). La même méthodologie a été utilisée avec des personnes en épisode dépressif majeur (EDM) simple/récurrent, ou bipolaire, dont le ressenti et la sensibilité à la douleur restent peu connus, alors que les plaintes douloureuses constituent une des composantes de la symptomatologie. Les résultats suggèrent que les sujets en EDM ont une légère tendance à être plus sensibles à la douleur que les sujets contrôles, sans pourtant atteindre une différence significative. La sensibilité au test d’ischémie, stimulus douloureux interne, apparaît différente de celle liée à un stimulus externe tel que la pression. Le ressenti de la douleur qui est exprimé lors de nos tests algiques ne semble pas être lié à l’intensité de la dépression, ou à l’ancienneté de la maladie. Par contre, le nombre de points douloureux, au cours des six mois précédents les tests, rapporté par les participants, est plus important en cas de dépression, ce qui laisse bien suggérer une différence de ressenti douloureux au quotidien non lié à la situation expérimentale. Enfin au cours des tests algiques pratiqués, les personnes en EDM se rapprochent plus des contrôles exempts de pathologie que les personnes présentant une schizophrénie, dont les capacités non de ressentir mais d’exprimer la douleur paraissent atteintes par la maladie. 15 Département Recherche et Développement – CH Esquirol – étude « DOULEUR ET DEPRESSION » - septembre 2012 8. Références bibliographiques Banafshe HR, Mesdaghinia A, Arani MN, Ramezani MH, Heydari A, Hamidi GA. Lithium attenuates pain-related behavior in a rat model of neuropathic pain: possible involvement of opioid system. 2012. Pharmacol Biochem Behav. 100:425-30. Bär KJ, Terhaar J, Boettger MK, Boettger S, Berger S, Weiss T. 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