rapport du seminaire de formation des professionnels des medias
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rapport du seminaire de formation des professionnels des medias
RAPPORT DU SEMINAIRE DE FORMATION DES PROFESSIONNELS DES MEDIAS OFFICIELS Dans le cadre de l’élection présidentielle du 15 avril 2015, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a organisé le jeudi 19 mars 2015, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), un séminaire de formation des professionnels des médias officiels. Le séminaire a eu lieu à l’hôtel Eda Oba de Lomé sur le thème : « Pour un égal accès des candidats aux médias officiels en vue d’une élection présidentielle apaisée ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par la Président de la Haute Autorité M. Biossey Kokou TOZOUN en présence de la Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et de la Formation Civique, Madame Kouméalo ANATE ainsi que des membres et représentants des Institutions de la République et des Organisations Internationales. Deux interventions ont marqué cette cérémonie d’ouverture : L’allocution de la Ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et de la Formation Civique, Madame Kouméalo ANATE et le discours d’ouverture du Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication M. Biossey Kokou TOZOUN. Dans son allocution, Madame ANATE a dans un premier temps, souhaité la bienvenue à tous les participants à cette rencontre d’échange et d’imprégnation de l’Arrêté N° 005/HAAC/15/P fixant les conditions de production, de programmation, de diffusion des émissions et de publication des informations relatives à la campagne électorale sur les médias officiels pour l’élection présidentielle du 15 avril 2015. Elle a saisi l’occasion pour témoigner la reconnaissance de son ministère à la HAAC et aux partenaires qui l’accompagnent dans le processus de mise à niveau des professionnels des médias et dans la construction d’une société démocratique forte et apaisée. La Ministre ANATE a ensuite rappelé que notre pays entre dans une période très délicate ou les tensions et émotions sont à leur paroxysme. Pour ce faire, elle a demandé aux médias publics de gérer et d’accompagner au mieux cette période en évitant l’injustice dans le traitement de l’information. Les principes d’égalité, de l’accès gratuit des candidats aux médias officiels, la neutralité des acteurs 1 des médias publics doivent être de rigueur au cours de cette période .Pour finir, la Ministre ANATE a remercié, au nom du gouvernement le système des Nations Unies pour leurs efforts constants en faveur de la démocratie et de la pluralité des opinions au Togo et a exhorté les responsables et agents des médias officiels a un sens aigu de la rigueur et du professionnalisme. Pour sa part, le Président de la HAAC M.Biossey Kokou TOZOUN, dans son discours d’ouverture , a d’abord expliqué que cette rencontre est consacrée au strict respect des principes d’égalité, de pluralisme et d’équilibre de l’information. Il s’est ensuite réjoui de l’effort constant consenti pour un traitement égalitaire et pluraliste des candidats aux différents scrutins qui jalonnent la vie politique de notre pays et a profité pour rendre un hommage mérité aux partenaires en développement en l’occurrence le Programme des Nations Unies qui a encore accompagné la HAAC dans la tenue de cette activité. Il a poursuivi en disant que c’est dans un souci de justice sociale et de respect des intérêts individuels et collectifs des togolais que la Haute Autorité a élaboré des textes consensuels lui permettant un traitement juste et égalitaire des candidats dans la perspective de la prochaine Election Présidentielle. Le Président TOZOUN a, pour finir , convié les professionnels des médias officiels à parcourir et à s’approprier les grandes lignes de l’Arrêté N°005/HAAC/15/P fixant les conditions de production, de programmation, de diffusion des émissions et de publication des informations relatives à la campagne électorale sur les médias officiels pour l’élection présidentielle du 15 avril 2015,objet du séminaire. La cérémonie d’ouverture a fait place à la série des communications. Deux communications et deux échanges d’expériences ont été faits lors de ce séminaire. La première communication a été présenté par M. Kanda DJATO, Directeur de la Formation Civique et avait pour thème : « Un égal accès des candidats aux médias officiels pour une élection présidentielle apaisée ».Il s’agissait pour le communicateur de relever les droits, les devoirs et le comportement citoyen du journaliste en période électorale. Dans son développement, l’orateur a rappelé la mission assignée au journaliste, les droits et devoirs y afférents et a insisté sur le comportement citoyen du journaliste en période électorale. 2 Pour ce qui concerne la mission du journaliste, M.DJATO a d’abord défini le mot « journaliste » en se basant sur le Code togolais de la Presse et de la Communication. Ainsi : « Est journaliste toute personne qui a pour occupation principale, régulière et rétribuée, la recherche, la collecte, la sélection, l’exploitation, la publication quotidienne ou périodique, dans une ou plusieurs entreprises de communication audiovisuelle ,dans ou plusieurs agences de presse ou dans un service d’information ». La mission du journaliste selon M. DJATO est d’informer le public sur les sujets d’actualité ou de fond. Il sert de guide et d’éclaireur d’opinion publique ; il reste dans les sociétés en développement, un acteur social à part entière. Pour ce qui est des droits et devoirs du journaliste, le communicateur a insisté particulièrement sur le contexte électoral. Après avoir définit les termes : droit et devoir, il a affirmé que les droits et les devoirs sont clairement énumérés dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Code de la Presse et de la Communication, le Code déontologique des journalistes du Togo, le Code de Bonne Conduite du journaliste, le guide du reporter en période électoral etc… Parmi les devoirs, édictés figurent entre autre la responsabilité du journaliste, le respect de la vérité, de la vie privée, l’obligation de rectifier toute information qui se révèle fausse ou inexacte, le refus du sensationnel. En contrepartie de ces devoirs, le journaliste jouit aussi des droits qui sont entre autres : le libre accès aux sources d’information, la sécurité, le refus de subordination, la clause de conscience, une bonne rémunération. M.DJATO a poursuivi son exposé en expliquant le comportement citoyen du journaliste en période électorale. En effet, selon le communicateur, le journaliste en tant qu’acteur de la société doit promouvoir les valeurs citoyennes et inciter les citoyens aux bonnes mœurs par l’information, la sensibilisation et l’éducation civique. Qualifiés de « quatrième pouvoir », les médias ont une grande influence sur l’opinion publique qu’ils peuvent orienter ainsi que la façon dont les dirigeants gouvernent. Les citoyens ont besoin d’être informés du rôle décisif qu’ils doivent jouer dans le processus démocratique et de comprendre l’importance de leur participation à la vie civique. Ainsi, selon l’orateur, le journaliste doit se comporter en bon citoyen, non seulement en accomplissant avec 3 professionnalisme son travail, mais aussi en sensibilisant et en éduquant les populations au civisme et à la citoyenneté. Pour terminer, M DJATO a expliqué la stratégie pour une meilleure synergie des médias en matière d’éducation à la citoyenneté. La deuxième communication a été faite par Madame Adjoa AWUSSABA, Rapporteur à la HAAC et portait sur l’«Analyse de l’Arrêté N°005/HAAC/15/P fixant les conditions de production, de programmation, de diffusion des émissions et de publication des informations relatives à la campagne électorale sur les médias officiels pour l’élection présidentielle du 15 avril 2015. » Madame AWUSSABA a d’abord évoqué les sources historiques et juridiques de l’Arrêté précité avant d’expliquer sur quel média doit se dérouler la campagne officielle .Ainsi, selon l’article 15 du Code Electorale, les candidats figurant sur la liste arrêtée par la Cour Constitutionnelle peuvent utiliser les médias officiels pour leur campagne, leur propagande ou pour faire connaitre leur programme de société aux électeurs. Elle a insisté sur le respect des principes de l’égalité et de gratuité d’accès aux médias officiels pendant la campagne. La communicatrice a ensuite abordé la question de l’accès des Institutions de la République aux médias officiels et des modalités d’accès des candidats aux médias officiels pendant la campagne .Elle a poursuivi avec les genres d’intervention, a relevé ce qui n’est pas permis et ce qui est autorisé. L’oratrice a également parlé de l’enregistrement et du montage des messages des candidats, de leur visionnage, de leur écoute, de leur lecture et de leur diffusion ou publication. Pour finir, la communicatrice a parlé de la période de silence et relevé les mesures conservatoires. Un débat riche et de haut niveau a suivi et clos l’exposé de Madame AWUSSABA. Après ces deux communications, les travaux du séminaire se sont poursuis avec les échanges d’expériences. La première expérience a été présentée par M. Mathias AYENA, Rapporteur de la HAAC et portait sur : « Partage d’expériences sur l’organisation d’une rédaction en vue de la couverture médiatique de l’élection présidentielle ». L’orateur a, dans un premier temps, insisté sur le fait que des réunions doivent être organisées pour informer et sensibiliser les membres de la rédaction qui doivent être en relation permanente avec leur direction pour des consignes à suivre. Il a ensuite parlé de la documentation. 4 En effet, le journaliste a besoin de consulter tous les documents qui lui seront nécessaires comme le Code Electorale, la constitution et l’Arrêté N° 005/HAAC/15/P fixant les conditions de production, de programmation, de diffusion des émissions et de publication des informations relatives à la campagne électorale sur les médias officiels pour l’élection présidentielle du 15 avril 2015. Il a poursuivi avec les enjeux de le présidentielle avant de donner des conseils pratiques aux professionnels des médias officiels .M AYENA a aussi parlé de la campagne électorale proprement dite. A l’aune de l’arrêté précité, il a fait cas de la diffusion des messages, de l’organisation de la diffusion des messages des candidats, de l’organisation du journal de la campagne, de l’organisation d’émission débat et des émissions interactives. Pour finir, le communicateur a évoqué les autres étapes importantes du processus électoral. Dans ce volet, il a parlé du jour du scrutin et de la nuit électorale. La deuxième expérience a été présentée par M. Ignace POLORIGNI, chef de cabinet du Président de la HAAC. Il a expliqué en détail et avec des exemples précis, le déroulement de la campagne électorale, la période de silence, les opérations le jour du scrutin, la nuit électorale et a relevé les difficultés liées à ce métier en période électoral .L’expérience dont il se fonde est celle qu’il a faite lorsqu’il était correspondant de l’ATOP à Bassar, Sokodé et Kara. Ainsi, Le présentateur a relevé le manque de matériel de travail, les intimidations et tentatives de corruptions que subissent les journalistes de la part de certains candidats ou leurs représentants. Après ces partages d’expérience, les séminaristes ont planché sur des cas pratiques en ateliers. Deux groupes ont été formés : d’une part les participants des médias audiovisuels et ceux de la presse écrite d’autre part. Après échanges et débats, la restitution des travaux en atelier a été faite. La cérémonie de clôture du séminaire atelier a été présidée par le Président de la HAAC M .Biossey Kokou TOZOUN qui a remercié les participants et les a une fois encore exhortés à s’approprier les textes et à utiliser tous les outils mis a leur disposition pour faire un travail de bonne facture pendant cette période électorale. Fait à Lomé, le 19 mars 2015 5