Infections sexuellement transmissibles
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Infections sexuellement transmissibles
Infections sexuellement transmissibles J.-M. Bohbot Fréquence : 340 millions. Chlamydia trachomatis. Infections : 90 millions/an. Adolescents ++. Clinique : signes atténués + troubles urinaires - métrorragie. Infections cervicales asymptomatiques. Paraclinique : technique d’amplification génique. Traitement des cervicites : azythromycine 2 gr. Infections à mycoplasmes. Manifestations cliniques subaiguës. Traitement par cyclines ou macrolides en cas de troubles cliniques. Gonococcie. Transmission sexuelle vulvo-vaginale subaiguës. Fréquence des localisations : anale et pharyngée. Traitement « minute » en cas d’infection basse. Trichomonas vaginalis. Responsable de vulvo-vaginite subaiguë. Diagnostic extemporané au microscope. Culture facile. Traitement par dérivés midazolés. Herpès génital. Participation des 2 types de virus (HSV1 : 35 %). Primo-infection symptomatique : vulvite œdémateuse, adénopathies inguinales. Diagnostic par culture virale ou examen par immunofluorescence. Traitement : valaciclovir 2g/10 jours. INTRODUCTION Les maladies sexuellement transmissibles ont changé de dénomination. Afin de prendre en compte les formes asymptomatiques, les autorités sanitaires internationales ont décidé de remplacer le mot maladies par celui d’infections. On parle désormais d’IST (infections sexuellement transmissibles). Dans son dernier rapport mondial, l’OMS (1) évalue à 340 millions le nombre de cas annuels d’IST curables (hors HIV, herpès, HPV et hépatites) dont 17 millions en Europe de l’Ouest. Même si l’on dénombre une vingtaine d’agents microbiens susceptibles de se transmettre par voie sexuelle, il n’existe que peu de germes exclusive- ment ou principalement transmissibles par voie sexuelle : Chlamydia trachomalis (CT), Neisseria gonorrhoeæ, Trichomonas vaginalis, Treponema pallidum, HSV, HPV. Les autres peuvent occasionner des infections féminines en dehors de toute transmission sexuelle (Mycoplasmes, Candida…). INFECTIONS À CHLAMYDIA TRACHOMATIS Épidémiologie Chlamydia trachomatis infecte environ 90 millions d’individus dans le monde annuelle- 536 Pelvi-périnéologie ment (1). Les populations les plus touchées sont les tranches d’âge les plus jeunes et particulièrement les adolescentes avec un risque accru de complications. Pour certains auteurs, CT touche cinq fois plus d’adolescentes que de femmes adultes. La transmission est exclusivement sexuelle chez les adultes, mais une mère infectée peut contaminer son enfant au cours de l’accouchement. Germe en cause Chlamydia trachomalis est une bactérie parasite cellulaire obligatoire, c’est-à-dire qui ne peut se développer qu’à l’intérieur de cellules-hôtes. Cette caractéristique explique la lenteur d’apparition des symptômes cliniques de l’infection. CT peut revêtir des formes de latence qui expliquent des « résurgences » des mois, voire des années après un épisode correctement traité. Clinique Les circonstances de découverte de l’infection féminine à CT sont : – soit au décours d’une urétrite du partenaire masculin ; – soit lors d’un examen systématique à la suite d’un rapport « à risque » ; – soit, enfin, dans l’exploration étiologique d’une infertilité du couple. En effet, l’infection féminine à CT est peu symptomatique (30 % des cas). On peut observer : – une cervicite muco-purulente ; – des leucorrhées non spécifiques ; – des métrorragies souvent postcoïtales ; – parfois une dysurie, une urétrite ou des brûlures mictionnelles isolées… Les infections basses totalement asymptomatiques sont fréquentes (70 % des cas). Elles sont sources de complications en raison du retard diagnostique et thérapeutique. Aussi est-il difficile de dater précisément l’ancienneté d’une infection à CT de même que les circonstances d’acquisition. Il n’est pas rare de découvrir une infection à CT plusieurs mois ou années après la contamination. De plus, les formes de latence de la bactérie sont sources de réactivations cliniques tardives. Chez l’homme, l’urétrite subaiguë est l’expression clinique la plus courante. Les complications génitales (prostatites, épididymites) sont fréquentes. Il existe également, chez l’homme comme chez la femme des localisations extra-génitales de l’infection : pharyngée et anorectale. Cette dernière peut engendrer une gêne locale ou un écoulement anorectal. Complications Les complications génitales de l’infection à CT ne sont pas rares, en raison de la bénignité de la symptomatologie de l’infection basse. – les salpingites évoluent généralement sur un mode subaigu, voire totalement asymptomatique. Le risque évolutif majeur est représenté par l’obturation tubaire (stérilités, grossesses ectopiques). – dans 30 % des cas, la salpingite est associée à une inflammation de la capsule du foie ou périhépatite formant ainsi le classique syndrome de Fitz-Hugh-Curtis. – CT est également impliqué dans la survenue de conjonctivites, le plus souvent hyperhémiques, non purulentes et de manifestations articulaires (arthralgies ou véritables arthrites). Examens complémentaires L’examen direct pratiqué par bon nombre de laboratoires manque de sensibilité (risque de faux négatifs +++). La culture est très sensible, mais délicate techniquement, et nécessitant des conditions de recueil des prélèvements rigoureuses. Les techniques d’amplification génique (dont la PCR) permettent maintenant un diagnostic rapide, avec des conditions de recueil des prélèvements simplifiées. Ces techniques s’appliquent avec une grande fiabilité aux prélèvements génitaux (col, urètre) mais aussi au premier jet d’urine (très adapté au dépistage des infections de l’adolescente). Elles représentent la technique diagnostique de choix actuellement. La sérologie est un très mauvais test diagnostique. La plupart des techniques présentent des réactions croisées avec d’autres types de Chlamydia conduisant à des diagnostics d’infections par excès. Le seul intérêt de la sérologie réside dans le dépistage de localisations hautes en cas de taux d’IgG > 1/64e. Il est également possible qu’un taux élevé d’IgM (> 1/20e) soit évocateur d’une infection évolutive, mais ceci est discuté. Infections sexuellement transmissibles Enfin, le taux d’anticorps est peu influencé par le traitement et donc la sérologie n’est pas un test fiable de suivi de l’infection. Indications des examens de laboratoire La recherche de CT est justifiée en cas de signes cliniques d’appel (cf supra). En l’absence de symptômes cliniques, les critères suivants incitent au dépistage (2) : – urétrite du partenaire ; – partenaires multiples ou changement récent de partenaire en l’absence d’utilisation systématique du préservatif ; – dépistage des populations les plus exposées (femmes de moins de 25 ans ayant une activité sexuelle) ; – femme consultant pour une demande d’IVG. Traitement En cas de cervicite, le traitement de première intention est l’azithromycine à raison de 2 g per os en 1 seule prise 2 heures avant un repas. L’azithromycine est un macrolide azalidé qui présente une concentration tissulaire efficace plusieurs jours après une simple prise per os. Cette concentration tissulaire est optimale au niveau du col de l’utérus, de l’endomètre, des trompes et de l’urètre. C’est un traitement épidémiologique de choix étant donné sa facilité d’utilisation. D’autres traitements sont possibles : – cyclines per os pendant sept jours : doxycycline 200 mg per os × 7 jours ; – macrolides : érythromycine 2 g per os × sept jours ; – ofloxacine 400 mg per os × 7 jours. En cas d’infection haute (endométrite, salpingite), le traitement antibiotique par cyclines sera prolongé quinze à vingt jours en association avec métronidazole 1 g per os pendant quinze à vingt jours. Gestion des partenaires L’infection par CT est une IST. Le partenaire sexuel doit être traité systématiquement même en l’absence de symptômes (azithromycine 2 g per os). Suivi des patientes Le contrôle post-traitement n’est pas obligatoire. 537 S’il est effectué, un délai doit être respecté entre la fin du traitement et le contrôle : – au moins deux semaines pour la culture ou l’examen direct ; – quatre semaines pour l’amplification génique ; – la sérologie n’est pas un test suffisamment sensible pour le suivi de l’infection. La persistance (logique) d’un taux d’anticorps élevé peut conduire à des cures antibiotiques inutiles. Pendant la grossesse L’infection par CT peut atteindre le nouveau-né au moment de l’accouchement provoquant conjonctivite ou/et pneumopathie. Le traitement de l’infection chez la femme enceinte repose sur l’érythromycine 2 g per os pendant sept sept jours et contrôle post-traitement. Ce traitement peut également être proposé pendant l’allaitement. INFECTIONS GÉNITALES À NEISSERIA GONORRHOEÆ Épidémiologie Dans le monde, l’incidence annuelle de la gonococcie est évaluée à 62 millions de cas dont 1 million de cas en Europe de l’Ouest (1). La gonococcie connaît une recrudescence récente dans tous les pays industrialisés avec une persistance de l’endémie dans les pays en voie de développement. En France, depuis quatre ou cinq ans, les cas de gonococcies colligés par RENAGO (le réseau de surveillance nationale de l’infection gonococcique) sont en progression fulgurante (dans certaines régions de 140 à 200 % en une année). La progression touche surtout la population homosexuelle masculine, mais également, à un degré moindre la population hétérosexuelle (hommes et femmes). Depuis un an, les chiffres semblent se stabiliser. Germe en cause La gonococcie est due à un cocci Gram –, Neisseria gonorrhoeæ. Sa culture est aisée. La recherche de gonocoques fait partie de l’examen cytobactério- 538 Pelvi-périnéologie logique cervicovaginal standard et ne nécessite donc pas de prescription spécifique. Modes de contamination La transmission est exclusivement sexuelle chez l’adulte. Exceptionnellement, on a pu décrire des ophtalmies purulentes gonococciques ou des vulvo-vaginites gonococciques chez des petites filles dont la mère était atteinte (échange de linge souillé). Il existe un risque de transmission verticale d’une femme enceinte infectée à son enfant pendant l’accouchement. Formes cliniques génitales Le délai d’incubation est court chez l’homme trois et cinq jours après le rapport contaminant, plus long chez la femme : sept à dix jours. Chez l’homme, le tableau clinique est plus franc et c’est bien souvent l’urétrite masculine qui incite la femme à consulter. La gonococcie masculine se manifeste par une urétrite aiguë avec successivement des brûlures mictionnelles violentes (classique « pisse-chaude » de Rabelais) puis un écoulement purulent jaune-verdâtre très abondant au fur et à mesure que les brûlures mictionnelles s’amendent. Chez la femme, la vulvo-vaginite aiguë gonococcique a pratiquement disparu. On observe essentiellement des vulvo-vaginites subaiguës associant vaginite avec leucorrhées plus ou moins abondantes, jaune-verdâtre et vulvite souvent de moyenne intensité. Cette vulvite peut se résumer à un simple prurit léger, voire être absente. Les patientes relatent parfois des épisodes de brûlures mictionnelles. Les formes totalement asymptomatiques sont loin d’être rares (environ 50 % des cas). Localisations extragénitales Chez la femme comme chez l’homme homosexuel, la gonococcie peut se localiser au niveau anorectal et au niveau pharyngé à la suite de rapports sexuels ano-génitaux ou bucco-génitaux. L’anorectite gonococcique et pharyngite gonococcique sont peu symptomatiques et passent très fréquemment inaperçues : – l’anorectite gonococcique associe des brûlures locales à un écoulement muco-purulent anal. Parfois, l’inflammation muqueuse aboutit à des rectorragies ; – la pharyngite gonococcique est moins évidente et se résume le plus souvent à une simple dysphagie. Cette localisation méconnue est une source de contamination extrêmement fréquente (pour ne pas dire la plus fréquente) à l’heure actuelle : on estime que plus d’un tiers des gonococcies masculines sont consécutives à une fellation avec un ou une partenaire infecté (e) au niveau de la gorge. Complications génitales Chez la femme, deux complications principales sont possibles : les bartholinites et les salpingites : – les bartholinites sont le plus souvent unilatérales avec gonflement rapide et douloureux d’une grande lèvre. La ponction ramène un pus franc et peut permettre le drainage complet de l’abcès si ce dernier n’est pas cloisonné. La récidive de ces bartholinites peut conduire à un drainage chirurgical voire à une ablation de la glande ; – les salpingites gonococciques évoluent classiquement sur le mode aigu. Elles sont très rares actuellement. Il existe cependant des formes subaiguës peu différentiables cliniquement des salpingites à CT. On considère que, dans 30 % des cas, une péri-hépatite est associée à la salpingite gonococcique. Comme pour les autres étiologies, la salpingite gonococcique est susceptible d’induire une stérilité tubaire ou favoriser une grossesse ectopique. Chez l’homme, les symptômes de début de la gonococcie étant très bruyant, le traitement peut être instauré suffisamment tôt pour que les complications n’apparaissent pas. Ces dernières sont donc très rares : prostatites aiguës ou subaiguës, orchi-épididymites. Complications générales Elles sont rares dans les pays développés. Citons : la conjonctivite purrulente gonococcique de l’adulte, les septico-pyohémies gonococciques à partir surtout de foyers pharyngés passés inaperçus, les arthrites, les localisations dermatologiques (papulo-pustules disséminées), les endocardites… Gonococcie et grossesse La gonococcie n’est pas impliquée dans les avortements spontanés, les prématurités, les malfor- Infections sexuellement transmissibles mations ou les enfants de petit poids. En revanche, l’enfant peut se contaminer lors de l’accouchement par passage dans la filière maternelle infectée et développer ainsi une ophtalmie purulente bilatérale souvent catastrophique. Ce tableau ne se rencontre plus que dans les pays en voie de développement où dans des circonstances de grossesse et d’accouchement démédicalisés. La prévention consiste en l’application de collyre antiseptique ou antibiotique à la naissance. Examens de laboratoire Chez l’homme, l’urétrite gonococcique est tellement parlante cliniquement que la confirmation biologique est quasi inutile. Quand cela est possible, l’observation par examen direct d’une goutte de pus par coloration au bleu de méthylène ou au Gram confirme l’impression clinique. La culture n’a d’intérêt qu’en zone de forte résistance antibiotique. Chez la femme, les tableaux cliniques sont moins évidents et la recherche de gonocoques par la biologie peut être utile. Cette recherche fait partie de l’examen cytobactériologique standard (examen direct et cultures des sécrétions cervico-vaginales). En dehors des tableaux cliniques évocateurs, il existe certaines conditions au cours desquelles il est recommandé de rechercher le gonocoque. Voici les conditions de « screening systématique » préconisées par l’IUSTI (International Union against Sexually Transmitted Infections) en 2001 (3) : – partenaire atteint de MST ou d’infection pelvienne ; – âge < 25 ans ; – rapports non protégés avec nouveau (elle) partenaire récent, partenaires multiples ; – suspicion de comportement à risque chez le (ou la) partenaire. Attention aux associations infectieuses : 40 à 60 % des infections gonococciques sont mixtes et associent gonocoque + CT, gonocoque + mycoplasmes, gonocoque + Trichomonas vaginalis… Traitement Le traitement dit « minute » est adapté aux infections basses. Dans de très nombreux pays depuis des années, une résistance croissante du gonocoque aux antibiotiques classiques (β-lactamines, cyclines) se développe. Les protocoles actuels de 539 traitement préconisés par les organisations internationales sont les suivantes (3) : – ciprofloxacine 500 mg per os ; – ceftriaxone 250 mg IM ; – ofloxacine ou pefloxacine 400 à 800 mg per os; – spectinomycine 2 g IM ; – alternative : - amoxicilline 2 ou 3 g + probénécide 1 g per os ; - amoxicilline 3 g per os + acide clavulanique 250 mg + probénécide 1 g per os. Il est important de noter qu’en France, la résistance aux fluoroquinolones progresse rapidement ce qui rend plus difficile l’utilisation de la ciprofloxacine, de la pefloxacine et de l’ofloxacine. Les localisations extragénitales devront plutôt bénéficier d’un traitement de cinq à sept jours (mais cette notion est discutée). Les infections compliquées sont redevables d’un traitement plus long : céphalosporines de 3e génération, fluoroquinolones… Le traitement du, de la ou des partenaires sexuels est indispensable. Le contrôle post-traitement n’est pas nécessaire si les symptômes ont disparu. Dans le cas contraire, un contrôle s’impose. Plusieurs éventualités sont à envisager : – traitement inefficace (cf supra) ; – recontamination à partir d’un partenaire non traité ; – étiologie mixte (association avec Trichomonas vaginalis, CT, etc.) INFECTIONS À TRICHOMONAS VAGINALIS Épidémiologie Il s’agit d’une infection très fréquente puisqu’on estime que 170 millions d’individus en sont atteints chaque année dans le monde (1). La transmission est quasi exclusivement sexuelle. Quelques cas anecdotiques de transmission extrasexuelle (linge, objet de toilette…) ont été rapportés. Germe en cause Trichomonas Vaginalis est un protozoaire flagellé de 7 à 23 µ de long sur 5 à 12 µ de large. Sa 540 Pelvi-périnéologie mobilité permet de le repérer aisément par examen microscopique entre lame et lamelle d’une goutte de sécrétion génitale diluée dans du sérum physiologique. vaginal classique et ne nécessite pas de prescription spécifique. Clinique Il repose sur les imidazolés. Les traitements courts donnent d’excellents résultats – métronidazole per os 4 cp de 500 mg en 1 prise ; – secnidazole 2g per os ; – nimorazole 2 g per os ; – tinidazole 2 g per os. On peut également prescrire du métronidazole 1 g par jour pendant sept jours. Des cas d’échecs à ce type de traitement ont été décrits (résistance au métronidazole ?). On conseille alors d’augmenter les doses et la durée du traitement (1,5 à 2 g par jour pendant 15 à 20 jours) et éventuellement d’adjoindre un traitement par métronidazole local (ovules). Chez la femme, Trichomonas vaginalis est responsable de vulvo-vaginites subaiguës dans 60 à 70 % des cas. Les leucorrhées sont typiquement mousseuses et aérées. La vulvite n’est pas aussi marquée que lors des mycoses. On note également une dyspareunie d’intromission dans un premier temps puis totale au fur et à mesure que l’infection progresse. À l’examen, la muqueuse vaginale apparaît érythémateuse parsemée d’un piqueté plus sombre. On peut observer des formes plus aiguës avec inflammation vulvo-vaginale intense. Des symptômes urinaires peuvent s’associer aux tableaux ci-dessus : dysurie, pollakiurie, discrètes brûlures mictionnelles. Chez l’homme l’urétrite subaiguë est le tableau le plus fréquent. Les formes pauci-symptomatiques voire totalement asymptomatiques ne sont pas rares. Complications On ne connaît pas de complications aux infections féminines à Trichomonas vaginalis chez la femme (hormis rares formes hyperalgiques ou métrorragiques). On a décrit des prostatites subaiguës ou des prostato-vésiculites à Trichomonas vaginalis. Examens complémentaires La clinique est souvent évocatrice (aspect typique des leucorrhées). Si l’on dispose d’un microscope, on peut confirmer le diagnostic par un examen entre lame et lamelle des sécrétions génitales diluées par une goutte de sérum physiologique. Le parasite apparaît alors très mobile, traversant le champ du microscope. On peut parfois apercevoir les flagelles du parasite. La culture du parasite est facile et donne des résultats en 24 à 48 heures. Cette recherche fait partie de l’examen cytobactériologique (ECB) Traitement Gestion des partenaires Dans tous les cas, un traitement systématique doit être instauré : métronidazole en dose unique, secnidazole 2 g per os ou métronidazole en traitement de sept jours. Suivi des patientes La disparition des symptômes signe la guérison. Les tests de contrôle bactériologiques sont inutiles. La persistance de symptômes peut signer un échec du traitement (cf supra) ou une recontamination par un partenaire non traité. Pendant la grossesse L’infection par Trichomonas vaginalis n’a aucune incidence sur la grossesse ou le nouveau-né. En début de grossesse, on traitera plutôt par ovules de métronidazole, bien qu’il n’y ait pas de contreindication à l’utilisation du métronidazole per os. Vulvo-vaginite de la petite fille Très rarement, on découvre des infections à Trichomonas vaginalis chez des petites filles. Il s’agit dans l’immense majorité des cas d’une contamination familiale à partir d’une mère infectée (lors d’un bain commun ou du partage de linge de toilette). Le traitement repose sur le métronidazole per os (comprimés ou suspension buvable) à la dose de 30 mg/kg/jour. Infections sexuellement transmissibles HERPÈS GÉNITAL Épidémiologie - transmission Quinze à 25 % de la population des pays développés est atteinte d’herpès génital, soit 1 personne sur 6 à 1 personne sur 4. L’herpès génital étant une IST, cette infection est très rare avant les premiers rapports sexuels. On estime la progression annuelle de l’incidence de cette infection à 0,6 % depuis l’adolescence jusqu’à l’âge de quarante-cinq ans. Mais, si l’herpès génital est principalement une IST, il peut également être transmis de la mère contaminée vers son nouveau-né au moment de l’accouchement. La transmission se fait : – par contact avec des lésions cliniques herpétiques (qu’elles soient reconnues ou non…) ; – par contact avec un sujet a priori sain, mais présentant une excrétion virale asymptomatique. Tous les types de rapports sexuels peuvent être contaminants en particulier, les rapports sexuels oro-génitaux (fellations et cunnilingus). De même, des lésions cutanées d’origine herpétique comme le panaris herpétique font que de simples attouchements manuels ou une masturbation puissent transmettre le virus. Dans le cas de transmission oro-génitale ou cutanéo-génitale, c’est généralement le HSV1 qui est en cause. Enfin, les rapports ano-génitaux sont également contagieux soit à partir de lésions cliniques soit également à partir d’excrétions virales asymptomatiques. Le germe en cause L’herpès génital est une infection due à Herpes Simplex Virus. Classiquement, on attribuait à HSV2 la quasi-totalité des cas d’herpès génital. Actuellement, HSV1 est responsable de 35 à 50 % des cas d’herpès génital selon les études. Primo-infection Clinique La primo-infection herpétique est l’accident clinique qui signe le premier contact de l’organisme avec HSV 1 ou 2. Le tableau clinique dépend d’un certain nombre de critères : 541 – patient précédemment en contact avec un autre HSV (antécédents d’herpès buccal par exemple) on parle alors d’un épisode initial nonprimaire. Ce tableau clinique est souvent moins violent que la véritable primo-infection et peut même passer inaperçu ; – patient n’ayant jamais été en contact avec un autre HSV. Il s’agit d’une vraie primo-infection. Cependant, même dans ce cas : - 20 % des tableaux de primo-infections sont reconnus comme d’origine herpétique, - 60 % des primo-infections symptomatiques ne sont pas reconnues, - 20 % des primo-infections sont asymptomatiques ; – primo-infection passée inaperçue (asymptomatique ou erreur diagnostique). L’infection se révèle alors des mois ou des années plus tard par une récurrence « inaugurale » : il s’agit d’une primo-manifestation. La vraie primo-infection débute entre cinq et quinze jours après la contamination : Chez l’homme comme chez la femme, les symptômes généraux sont fréquents : fièvre, malaise général, asthénie, syndrome méningé, parfois pharyngite herpétique. Localement, la femme présente dans la région vulvaire puis vaginale et/ou périanale: – un œdème important et douloureux ; – puis l’apparition progressive de vésicules ; – rapidement transformées en érosions hyperalgiques ; – accompagnées d’adénopathies satellites douloureuses ; – de paresthésies radiculaires ; – d’une dysurie et parfois même d’une rétention aiguë d’urines. Il est utile de recommander à ces femmes d’uriner dans un bidet rempli d’eau tiède. Chez l’homme, les lésions débutent par une plaque érythémato-œdémateuse généralement située sur le fourreau de la verge. Cette lésion est sensible, voire douloureuse. Rapidement, elle est surmontée de vésicules puis d’érosions de plus en plus douloureuses, parfois confluentes. L’adénopathie satellite est habituelle. La cicatrisation survient spontanément en deux à trois semaines. La mise en route précoce d’un traitement antiviral raccourcit la durée de l’épisode et diminue l’intensité des symptômes. 542 Pelvi-périnéologie Il existe une grande diversité de formes cliniques surtout en fonction de la sévérité des tableaux. Les pièges diagnostiques les plus fréquents sont représentés par les localisations extragénitales de la primo-infection, en particulier, ano-rectale. En effet, les lésions prennent un aspect très trompeur : ano-rectite inflammatoire très douloureuse, fissures hyperalgiques, écoulement muco-sanglant, surinfections… Examens complémentaires L’examen de choix pour la confirmation biologique du diagnostic est la culture virale. Malheureusement, cette technique est réservée à certains laboratoires équipés pour la virologie. En cas d’impossibilité d’obtenir une culture, on peut avoir recours à un examen direct par technique ELISA ou immunofluorescence, accessible à tous les laboratoires. Ces techniques ont une bonne sensibilité et une bonne spécificité. Cependant, elles ne permettent pas de typer le virus et donc de différencier les infections à HSV2 et HSV1. La PCR reste réservée à certains laboratoires spécialisés. La sérologie n’a aucun intérêt puisqu’en cas de primo-infection vraie, les anticorps ne sont pas encore présents (apparition en 20 à 90 jours). L’herpès génital résultant d’une transmission sexuelle, il est important d’envisager un dépistage d’autres infections sexuellement transmissibles et plus particulièrement de prescrire un test sérologique pour le VIH. Traitement Il repose sur le valaciclovir 2 g per os par jour pendant sept à dix jours. En pratique, il peut être utile de débuter par des doses massives de valaciclovir (3 voire 4 g par jour pendant 2 à 3 jours). La prescription d’antalgiques est souvent utile, du moins au début. Les topiques locaux ont un intérêt limité. On peut prescire éventuellement des applications de crème à l’aciclovir à raison de 4 applications par jour. Le traitement systématique du partenaire n’a aucun intérêt. Récurrences Après l’épisode inaugural, le HSV entre en latence au sein de cellules nerveuses situées dans un ganglion sensitif lombosacré. Des réactivations virales vont se produire aboutissant soit à des récurrences symptomatiques (reconnues ou non) soit à des excrétions virales asymptomatiques. Dans tous les cas, le sujet est contagieux. Aspects cliniques Les récurrences durent en moyenne huit jours. Elles sont précédées de prodromes dans 50 % des cas, un à deux jours avant l’apparition des lésions : sensations d’irritations, de brûlures, de fourmillements localisés, névralgies locales ou plus étendues (fesse, cuisse, membre inférieur), parfois signes généraux (malaise, fatigue…). Parfois, ces prodromes ne sont pas suivis d’éruption cutanéo-muqueuse. Il s’agit pourtant d’une récurrence contagieuse bien qu’abortive. La récurrence classique se présente comme une petite tache érythémateuse, légèrement œdémateuse rapidement surmontée de vésicules s’érodant, laissant place à des érosions, puis à des croûtes, avant cicatrisation complète. La récurrence est généralement peu douloureuse et parfois accompagnée d’une adénopathie satellite. La réactivation virale se produit généralement sous l’influence de facteurs déclenchants. Pour un individu donné, ce sont souvent les mêmes conditions qui aboutissent à la récurrence. Les facteurs les plus fréquemment évoqués sont : le stress, les rapports sexuels, les états de fatigue liés à d’autres affections ou à des troubles psychologiques, les règles, la fièvre… Formes trompeuses Elles sont une cause majeure d’erreurs diagnostiques et accroissent donc le risque de diffusion épidémiologique de l’herpès. En effet, il existe de multiples formes cliniques : – en fonction de l’intensité des symptômes : formes totalement indolores ou à peine sensibles, formes très douloureuses (surinfection possible) ; – en fonction de la nature des lésions : herpès fissuraire de la vulve (ressemblant à des fissures mycosiques), herpès purement érythémateux (sans vésicules ou érosions) ; Infections sexuellement transmissibles – en fonction de la localisation : herpès anal (fissure fréquente), herpès méatique chez l’homme et la femme provoquant des « pseudocystites » récidivantes, herpès migrateur (changeant de localisations). D’après l’étude Herpimax (4), 68 % des sujets atteints d’herpès génital n’ont jamais présenté de lésions cliniques. Sur les 32 % de formes symptomatiques, près de la moitié avaient des formes cliniques non reconnues comme herpétiques (fig. 1). En fait, devant toute lésion ou sensation récidivante de la région génito-anale, le diagnostic d’herpès devrait être évoqué et éventuellement confirmé par des tests biologiques : culture virale (ou à défaut examen direct par technique ELISA) sur lésion récente. 13,20 % herpès symptomatique non reconnu 18,80 % herpès symptomatique reconnu formes asymptomatiques 68 % Fig. 1 – Symptomatologie de l’herpès génital à HSV2 (étude française HERPIMAX) Traitement Traitement de la récurrence : – valaciclovir 500 mg per os 2 fois par jour pendant 5 jours – le traitement local par aciclovir n’est pas indispensable. Traitement suppressif : – indications : ce traitement est réservé aux patients présentant plus de 6 récurrences herpétiques par an ; – efficacité : ces traitements entraînent une réduction de 74 à 93 % des récurrences herpétiques (avec parfois une disparition totale des récurrences pendant le traitement) et une réduction des excrétions virales asymptomatiques pouvant atteindre 94 % ; – posologie : valaciclovir 500 mg en 1 prise, à heure fixe, tous les jours ; – la durée du traitement demeure à la discrétion du praticien. Des études ont montré une tolé- 543 rance clinique et biologique excellente de l’aciclovir pendant sept ans de prise continue. En pratique, on peut conseiller d’interrompre le traitement au bout de six mois ou d’un an pour réévaluer l’activité virale. En cas de reprise d’un rythme soutenu des récurrences, le traitement sera à nouveau prescrit. INFECTIONS À MYCOPLASMES Les germes en cause Trois types de mycoplasmes sont incriminés dans les infections gynécologiques : Ureaplasma urealyticum (Uu), Mycoplasma hominis (Mh) et Mycoplasma genitalium (Mg). Ce dernier est de plus en plus souvent incriminé dans les urétrites non gonococciques masculines, mais aussi dans les cervicites muco-purulentes. Cependant, le diagnostic de l’infection par Mg pose problème dans la mesure où sa culture nécessite environ six semaines et que la PCR demeure l’apanage de peu de laboratoires. Ureaplasma urealyticum (Uu) et Mycoplasma hominis (Mh) sont des bactéries commensales de la cavité vaginale de nombreuses femmes. Leur multiplication au-delà d’un certain taux (104 ucc par ml) est considéré comme anormal (ce qui ne signifie pas nécessairement pathogène). Les mycoplasmes font partie des germes responsables d’IST. Cependant, la transmission sexuelle n’est pas le seul mécanisme de déclenchement de l’infection féminine. En effet, Uu et Mh sont retrouvés dans la flore vaginale normale chez nombre de femmes saines. Sous l’effet d’un déséquilibre de cette flore, Mh ou Uu peuvent se développer et exercer leur pouvoir pathogène, en dehors de toute contamination sexuelle. Clinique Les infections à mycoplasmes provoquent des manifestations cliniques subaiguës : – leucorrhées peu abondantes sans caractéristiques particulières ; – légère inflammation vaginale ; – dyspareunie discrète ; – signes urinaires (dysurie parfois)… 544 Pelvi-périnéologie Leur fréquente association avec des germes anaérobies fait que les symptômes de la vaginose (malodeur en particulier) prennent souvent le pas sur les manifestations propres des mycoplasmes. Complications La responsabilité des mycoplasmes dans les salpingites ou stérilités tubaires est moins évoquée qu’il y a quelques années. En revanche, les mycoplames seraient responsables d’infections néonatales et de septicémies du nouveau-né. Il est important d’éliminer une étiologie mixte (Chlamydia…). En dehors des cas ci-dessus qui nécessitent une nouvelle antibiothérapie, il est superflu (voire néfaste) de prescrire une nouvelle cure d’antibiotiques, car la persistance de mycoplasmes est liée à un déséquilibre de l’écosystème vaginal. Si l’on tient à une nouvelle antibiothérapie, privilégier les macrolides (moins agressifs pour les lactobacilles). En cas d’association avec des germes anaérobies, le métronidazole per os associé à un correcteur de la flore vaginale permet de rééquilibrer l’écosystème. Examens complémentaires La recherche de mycoplasmes se fait par culture sur prescription spécifique. On considère comme normale une concentration < 104 ucc/ml. Au-delà, la présence de mycoplasmes est: – soit une infection réelle généralement transmise sexuellement ; – soit le reflet d’un déséquilibre de la flore vaginale. En cas d’infection pure à mycoplasmes, il y a peu de réaction inflammatoire. L’antibiogramme guide la thérapeutique. Cet examen est hors nomenclature. Traitement de première intention Les traitements les plus efficaces sont les cyclines ou les macrolides per os pendant sept jours. On se guidera sur l’antibiogramme. Il ne semble pas nécessaire de traiter systématiquement le partenaire sexuel mais plutôt de prescrire une recherche de mycoplasmes soit par prélèvement urétral soit sur 1er jet d’urines. En cas de positivité significative, un traitement sera instauré. En cas de découverte de mycoplasmes à taux élevé sans symptôme clinique, le traitement antibiotique est inutile. Comme nous l’avons vu, la prolifération des mycoplasmes est souvent la conséquence d’un déséquilibre de la flore vaginale. D’un point de vue thérapeutique, on se contentera donc d’un rééquilibrage de la flore vaginale. Traitement des récidives Il faut d’emblée s’assurer que le partenaire a bien été examiné et traité s’il était porteur de mycoplasmes. Traitement des partenaires Les urétrites à mycoplasmes existent. Certains hommes hébergent même dans leur urètre des mycoplasmes à taux élevés sans symptômes. Pour autant, il est préférable de privilégier le dépistage (sur premier jet d’urines) que le traitement systématique, car dans la grande majorité des cas, le développement important de mycoplasmes dans le vagin n’est pas lié à une contamination sexuelle. Il ne faut pas perdre de vue que l’évocation d’une IST doit être faite à bon escient en raison des conséquences psychologiques que ce diagnostic peut entraîner au sein du couple. Suivi des patientes La visite ou les tests de contrôle sont inutiles en cas de guérison clinique. En cas de récidives, penser à rééquilibrer la flore plus qu’à renouveler l’antibiothérapie. AUTRES INFECTIONS SEXUELLEMENT TRANSMISSIBLES Syphilis Elle touche encore 12 millions d’individus dans le monde chaque année (1). On a noté une légère recrudescence des cas de syphilis en France au cours de ces dernières années. Le germe responsable est une bactérie non cultivable appelée Treponema pallidum. Sa trans- Infections sexuellement transmissibles mission est exclusivement sexuelle, mais une mère porteuse de l’infection peut contaminer son enfant dès le 4e mois de grossesse, en l’absence de traitement. La première manifestation de la syphilis est le chancre (accident primaire) qui apparaît vingt jours à trois mois après le rapport au point d’inoculation (organes génitaux, anus, bouche, gorge…). Le chancre est une ulcération de taille moyenne (1 à 2 cm), arrondie ou ovalaire à bords réguliers, indurée, non creusante et non douloureuse. Il est flanqué d’une adénopathie satellite constante (inguinale, sous-maxillaire…). Chez la femme, le chancre peut être non seulement externe (vulve, périnée, pubis), mais aussi interne (vagin, col, anus, gencives, langue, gorge…). Dans ce dernier cas, il passe souvent inaperçu. Le chancre cicatrise spontanément en quinze à vingt jours. En l’absence de traitement, trois mois à un an après la contamination survient la phase secondaire caractérisée par des éruptions cutanéomuqueuses diverses (roséole, syphilides secondaires, plaques muqueuses…) et des manifestations générales variables (micropolyadénopathies, manifestations viscérales…) évoluant par vagues pendant plusieurs années. La phase tertiaire gravissime survient cinq à vingt ans après la contamination. Elle est absolument exceptionnelle dans les pays développés, mais persiste dans les pays en voie de développement. Le diagnostic repose sur la mise en évidence du tréponème pâle à partir de lésions cliniques (examen direct uniquement, car la bactérie ne se cultive pas), mais surtout par la sérologie : VDRL, TPHA. Cette sérologie demeure obligatoire lors des déclarations de grossesse. Le traitement n’a pas varié depuis des dizaines d’années. Les pénicillines retard sont toujours efficaces : Extencilline® 2,4 M d’unités en IM une seule injection en cas de syphilis primaire et 545 trois injections à huit jours d’intervalle pour les syphilis plus anciennes. L’examen et le traitement éventuel des partenaires sexuels sont indispensables. La candidose vaginale et les vaginoses Ces deux infections génitales féminines ne rentrent pas dans le cadre des IST. Le traitement systématique des partenaires sexuels est donc strictement inutile quand ceux-ci sont asymptomatiques. En particulier, le traitement systématique par crème antifongique des partenaires de femmes atteintes de mycose génitale récidivante ne repose sur aucune justification médicale. Cependant, quand le partenaire masculin présente des signes cliniques évidents (balanite, urétrite…) le traitement systématique ou mieux, l’exploration biologique est nécessaire. Même si elles sont rares, les infections génitales hautes (prostatites subaiguës en particulier) à germes anaérobies existent. L’homme présente alors des manifestations cliniques qui inciteront à prescrire un traitement antibiotique. Références 1. Who (2001) Global prevalence and incidence of selected curable sexually transmitted infections. Overview and estimates. World Health Organization Geneva 2. Stary A (2001) European guideline for the management of chlamydial infection. Intern J of STD and AIDS 12 (suppl 3): 30-3 3. Bignell CJ (2001) European guideline for the management of gonorrhoeae. Intern J of STD and AIDS 12 (suppl 3): 27-9 4. Halioua B, Malkin JE, Morand P et al. (2000) Étude épidémiologique de l’herpès génital en France : Résultats de l’étude Herpimax génital réalisée chez 7 821 sujets. Comm 2e Journée d’Actualités de pathologie infectieuse en gynécologie et dermatologie. Paris 23 Juin.