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Le papier connecté pourra-t-il sauver l’imprimé ?
Les fans d’Harry Potter en rêvent depuis longtemps : un journal qui s’animerait. Nous n’en
sommes pas encore là. Mais il est néanmoins possible de livrer une version augmentée de
l’imprimé avec toutes sortes de contenus numériques. Si le processus n'est pas nouveau - le QR
code existe depuis 1999 -, de nouvelles technologies ont vu le jour.
En mars, Arjowiggins, un des plus grands fabricants de papier, et la régie publicitaire ADSP se sont
associés pour sortir le PowerCoat Alive. "Ce papier connecté intègre une puce NFC directement
dans le papier", explique Gautier Pigasse, vice-président marketing mobile d'ADSP. "Cette antenne
est faite d’encre conductible à base d’argent, qui permet de faire la conduction entre le papier et le
téléphone", ajoute-t-il.
Apparaît alors un contenu enrichi : vidéo, son, coupons de promo, selon la volonté de l’annonceur.
La technologie NFC est intégrée dans les smartphones, même si l'iPhone la restreint au paiement
sans contact Apple Pay. ADSP espère néanmoins qu'Apple finira par ouvrir plus largement son
système, les marchés asiatiques étant en pointe sur la communication par NFC.
Le papier connecté d'ADSP et Arjowiggins peut servir aux annonceurs qui souhaitent faire de la
pub, que ce soit dans un magazine ou sur un packaging. On peut par exemple imaginer qu'en
posant son portable sur un emballage de parfum, on ait des informations complémentaires sur sa
composition.
Mais le papier connecté pourrait bien aussi sauver la presse. "Cela laisse la possibilité de
réinventer le magazine papier, de lui donner une deuxième vie", indique Gautier Pigasse. Par
exemple générer de l'abonnement. "On pose son téléphone sur le flyer qui dit 'Abonnez-vous' et de
façon très simple et directe, on a juste à entrer ses coordonnées", suggère-t-il. Cette nouvelle
technologie peut aussi augmenter le contenu d'un journal : "Sur une interview par exemple, quand
on pose son téléphone sur le papier, on obtient la version vidéo".
Encore faut-il prendre en compte que le système est aussi le moyen pour les annonceurs d'obtenir
des données sur leur cible. "Lorsque le téléphone se connecte à la puce, il va renvoyer un certain
nombre d’informations liées essentiellement à l’identifiant du téléphone", poursuit Gautier Pigasse.
L'annonceur pourra ainsi savoir quelle marque de téléphone est employée par son client potentiel
et, si celui-ci l'autorise, sa géolocalisation. Le papier connecté fait aussi dans le tracking : si vous
vous connectez et que vous achetez un produit dans la foulée, l'annonceur va être tenté de vous
relancer. "On peut envoyer une autre information, un coupon de promo, proposer de venir tester le
produit", envisage Gautier Pigasse.
Avant le NFC, il y avait le QR Code. Ce code-barres carré contient des données lisibles par tout
smartphone par le biais d’une application. Son usage est aujourd’hui largement répandu. Parfois
jugé inesthétique, le QR code pourrait bien se faire détrôner par une autre technologie, la
reconnaissance d’images, qui ne nécessite aucun visuel spécifique mais se base sur ceux utilisés
dans la communication de la marque.
C'est avec cette dernière technologie que l'entreprise OnPrint s'est lancée sur le terrain du papier
connecté.
"Tout doit être enrichi et capable de me répondre. Si je flashe un paquet de café, il doit pouvoir me
dire qui l’a fabriqué, me suggérer des recettes, me permettre de 'liker', me donner accès au SAV",
note-t-il. Parmi les réalisations d’OnPrint, on retrouve notamment une brochure pour le festival
Périgord noir.
Ericsson avait également lancé son modèle de papier connecté en 2014, plutôt impressionnant
parce qu’il supprime l’étape smartphone. Il suffit de toucher du doigt le papier pour qu'un signal
indétectable passe à travers votre corps et fasse apparaître des informations sur votre smartphone
dans votre autre main ou même dans votre poche.
En dehors de la publicité, le papier connecté peut remplir d’autres fonctions. On le retrouve
notamment dans plusieurs projets éditoriaux. Dans "En bande organisée" de Flore Vasseur par
exemple, des QR codes sont égrénés tout le long du livre, donnant la possibilité d’avoir de plus
amples informations sur certains faits d’actualité. Dès 2009, l’ouvrage "Le Sens des choses" sous
la direction de Jacques Attali était déjà rempli de QR codes.
Pour Nathalie Paquet, gérante de l'agence UrbanExpé, spécialisée dans les expériences
numériques interactives transmédia, "allier la technologie et le papier permet de nombreuses
choses à la fois. On peut enrichir un contenu, l'actualiser ou renouveler sa relation avec celui-ci.
Surtout c'est l'occasion de raconter différemment une histoire".
A ce titre, UrbanExpé a travaillé sur un nouveau genre de "livre dont vous êtes le héros", de la
collection "Loup solitaire". "Le contenu accessible via les QR codes n’offrent pas les mêmes choix
selon l’heure de lecture", explique Nathalie Paquet. "Nous n’en avons placé que 9, à des endroits
pertinents où il est question de créneaux temporels."
Encore faut-il que les éditeurs assument le coût de ces livres augmentés. "La reconnaissance
d'images, que ce soit par exemple les QR codes ou la réalité augmentée, ne change pas
fondamentalement le coût de l'impression", indique Nathalie Paquet. "Il faut néanmoins prévoir la
plateforme qui héberge les contenus et des coûts récurrents de mises à jour. Et d’autres
technologies, comme les encres fonctionnelles, nécessitent une impression papier différente."
Selon les éditeurs, différentes stratégies sont mises en place.
Le papier connecté peut aussi être utile aux personnes en situation de handicap. C’est ce que
propose le centre de R &.mp; D Idova et sa solution Altercode. En flashant un QR code avec un
smartphone, les personnes en situation de handicap sensoriel ont accès à du contenu vocal, des
tailles de caractères adaptés, des vidéos en langue des signes, etc.
"15 à 20% de la population française ne peut pas accéder à l’information écrite, majoritairement en
situation de handicap visuel, auditif, cognitif ou en situation d’illettrisme. Une grosse part de la
communication écrite d’une entreprise n’atteint donc pas toute sa cible", explique Frédéric Alary,
directeur associé, au site DOCaufutur.
Rassembler tout le monde, c'est donc aussi simple qu'une feuille de papier.

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