SoCiété - Délégation Centre Limousin Poitou-Charentes

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SoCiété - Délégation Centre Limousin Poitou-Charentes
février 2013
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Zoom : une boutique à Quintian, Chine © MIGRINTER.
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Environnement
Littoral : entre attractivité et
vulnérabilité > 4
Matériaux
Les carbones nanoporeux :
des éponges à micropolluants > 6
évènements > 8
Histoire
Attila le Hun dans la littérature > 10
Société
Les Marocains de France > 12
Retour d’outre-mer > 14
Chimie
Les cellules tumorales
pour seules cibles > 16
équipements > 18
Informatique
Calcul intensif en région Centre > 20
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Ce premier numéro de Microscoop de l’année est
l’occasion de renouer avec les rubriques que vous
connaissez bien à la découverte de l’activité scientifique des laboratoires qui composent la délégation.
Ils ont donc depuis le 1er janvier 2013 un seul interlocuteur pour le CNRS. Cela se traduit par le transfert de
la DR15 à la DR08 des cinq structures opérationnelles
de recherche situées à Limoges :
C’est aussi l’occasion de saluer les collègues de
Limoges qui ont rejoint depuis le 1er janvier 2013 notre
délégation.
- le laboratoire Contrôle des réponses immunes B et
des lymphoproliférations (CRIBL – UMR 7276) ;
En effet, dans le cadre du plan d’action 2012-2015
pour une organisation rénovée des fonctions supports
du CNRS, la compétence territoriale des deux délégations évolue au 1er janvier 2013, les activités du CNRS
en Limousin, relevant jusqu’alors de la compétence
la Délégation Aquitaine Limousin (DR15), relèvent
désormais de la Délégation Centre Poitou-Charentes
(DR08), laquelle prend dès lors la dénomination de :
« Délégation Centre Limousin Poitou-Charentes ».
Ce changement de périmètre permet notamment de
gagner en cohérence dans le partenariat du CNRS avec
le Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur
(PRES) Limousin Poitou-Charentes et l’ensemble des
établissements qui le constituent, jusqu’alors partagés
entre les deux délégations régionales.
- le laboratoire Science des procédés céramiques et de
traitements de surface (SPCTS – UMR 7315) ;
- XLIM (XLIM – UMR 7252) ;
- la Fédération de recherche Mathématique et interactions, images et information numérique, réseaux et
sécurité (MIRES – FR 3423) ;
- et la Fédération de recherche Génomique, Environnement, Immunité, Santé, Thérapeutique (GEIST –
FR 3503).
Nul doute que nous aurons très bientôt des articles
concernant leurs activités à vous proposer dans les
prochains numéros de Microscoop.
Dans cette attente, je vous souhaite une bonne lecture.
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> Poitiers
30 mai au 1 juin 2013
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http://sfbtm.univ-littoral.
CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes
3E, Avenue de la Recherche Scientifique
45071 ORLÉANS CEDEX 2
Tél. : 02 38 25 52 01 - Fax : 02 38 69 70 31
www.dr8.cnrs.fr
E-mail : [email protected]
ISSN 1247-844X
Directeur de la publication
Patrice Soullie
Responsable de la publication
Patricia Madrières
Secrétaire de la publication
Florence Royer
Création graphique
Linda Jeuffrault
Ont participé à ce numéro :
Hélène Agogue, Edina Bozoky, Martine Cadène, Anne Cantereau, Laurent Catherine,
Armelle Combaud, Sandrine Delpeux, Laurent Denis, Ida Di Carlo, Gilles Dubus, Dominique
Eyidi, Bertrand Flouret, Frédéric Foucher, Isabelle Frapart, Julien Girard, Philippe
Jalladeau, Thomas Lacroix, Stéphanie Lerondel, Zhipeng Li, Nathalie Long, Emmanuel
Ma Mung Kuang, Yves Nadot, Elisabeth Nau, Sébastien Papot, Nathalie Pothier,
Jean-Louis Rouet, Patrick Simon, Michel Tagger, Philippe Zarka.
Imprimeur - PREVOST OFFSET - Impression sur papier 100 % recyclé Cycloprint.
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
MIGRINTER > 12 - 17
Les Marocains de France
Retour d’outre-mer
Patrice SOULLIE
Délégué régional
> 22
Environnement
Environnement
© LIENSs
Résidences secondaires avec vues sur mer à Chatellaillon-plage.
Littoral :
entre attractivité et vulnérabilité
© LIENSs
Le littoral constitue un territoire riche, en plein développement économique et social.
Il n’en reste pas moins un espace soumis aux aléas venant de la mer.
Le littoral peut être perçu comme un
système complexe soumis à différentes
pressions anthropiques et naturelles.
Il occupe de nos jours une place particulière dans nos sociétés en étant à la fois un
espace attractif avec une urbanisation sans
cesse grandissante, mais aussi un espace où
se produisent des catastrophes naturelles.
Le passage du cyclone Sandy sur New-York
fin octobre 2012 est le dernier exemple en
date illustrant parfaitement cette ambiguïté
littorale. Vivre avec vue sur la mer ou développer des activités industrialo-portuaires
peut finalement avoir un coût humain et/ou
monétaire élevé.
Concilier développement du territoire,
attentes des populations et gestion du
risque sur le littoral font partie des
programmes de recherche en géographie
du laboratoire LIttoral, ENvironnement et
Sociétés (LIENSs – UMR 7266 CNRS/Université de La Rochelle) à La Rochelle, pour
mieux cerner les enjeux du littoral.
Développement économique et
environnement
4
Sur le littoral charentais, un premier
programme de recherche analyse un impact
de l’attractivité et du développement touristique, celui du développement des résidences secondaires. Elles constituent une
richesse importante pour l’économie locale.
Leur progression reste très supérieure à la
moyenne nationale (+ 2,2% /an). Elles sont
constituées par de la construction neuve et
représentent 60% de la capacité d’accueil
touristique. Pour les territoires du Royannais, et de l’Île de Ré, les résidences secon-
daires représentent respectivement 43% et
54% de l’habitat total.
Le Programme d’étude sur les usages des
résidences secondaires en Charente-Maritime analyse les stratégies résidentielles des
résidents secondaires, leurs pratiques dans
le lieu ainsi que leurs représentations de la
qualité environnementale du lieu. Ce travail
vise ainsi à étudier le rôle mais aussi la dynamique des résidences secondaires dans
l’économie résidentielle en évaluant l’impact des décisions et des comportements
des propriétaires et des occupants de résidences secondaires sur l’immobilier, le BTP,
le commerce et les services de proximité, et
en précisant les besoins qu’elles engendrent
au regard des politiques environnementales
et d’aménagement, et de services publics.
L’étude a pour but de montrer que les résidents secondaires sont non seulement des
acteurs incontournables du territoire en
termes de développement économique
mais sont aussi des acteurs particulièrement sensibilisés à la qualité environnementale des lieux garante de la préservation
de la valeur de leur bien.
« les populations aspirent
à s’installer sur les littoraux »
les conséquences de cette attractivité pour
les populations locales dans leur vie quotidienne. Le littoral et la ville sont des espaces
attractifs dont l’accessibilité sera différente
selon les lieux de résidence. Principalement
en fonction du marché du foncier et donc
de leur possibilité de lieux de vie, les populations sont soumises à différents types
d’inégalités environnementales (accès aux
services urbains, aux espaces naturels,
exposition aux nuisances et aux risques...)
et écologiques.
Cependant, si chacun fait son choix dans ce
qu’il accepte de supporter en échange de
facilités ou de bénéfices, il peut être difficile de percevoir l’inégalité comme telle. Ce
projet propose ainsi une analyse systémique
des inégalités écologiques à travers les stratégies résidentielles dans un contexte littoral
Exposition des habitations aux aléas venant de la mer à St Pierre, La Réunion.
urbanisé. Cette urbanisation littorale n’est
ainsi pas sans conséquence en termes d’exposition des sociétés aux aléas venant de la
mer. Si d’une manière générale, les populations aspirent à s’installer sur les littoraux
et si les événements extrêmes tendent à
se renforcer, il est important de définir leur
vulnérabilité pour mieux anticiper les catastrophes de demain.
Définir des trajectoires de vulnérabilité
est l’objectif du programme VulneraRe qui
porte sur l’Île de la Réunion. Il s’agit de
développer une méthode pour appréhender l’évolution de la vulnérabilité aux
risques liés à la mer et de développer une
approche prospective visant à soutenir
les politiques de réduction des risques et
d’adaptation au changement climatique.
Dans un même registre, les îles Kiribati du
Pacifique sont également très fragiles face
à l’élévation du niveau de la mer dans un
contexte de mondialisation original (projet
GeoKiribati). Ce projet, tout comme le
précédent, passe par la construction et le
développement d’une base de données
permettant l’analyse des risques liés à la
mer dans les îles du district de Tarawa Sud.
Celle-ci permet d’évaluer la vulnérabilité
aux risques de différents sites représentatifs de la situation du territoire et d’analyser son évolution au cours des 50 dernières
années afin de déterminer les parts respectives du mal développement et des impacts
du changement climatique dans la situation
actuelle. Le rôle du changement climatique
dans l’évolution des risques liés à la mer
(érosion et submersion) pourra ainsi être
estimé ainsi que l’évolution de la résilience
de ce territoire. A travers ces deux derniers
projets, ce sont les questions de résilience
et d’adaptation des sociétés qui sont abordées, dans un contexte de changement
global.
Nathalie LONG < LIENSS
[email protected]
http://lienss.univ-larochelle.fr
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Stability
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Évaluation de la vulnérabilité du bâti en fonction de sa distance à la côte et de son altitude à Eita, atoll
de Tarawa, Kiribati (Duvat, Magnan et Pouget, 2013).
L’anticipation des risques
Toujours en rapport avec les questions
foncières, le projet Analyse des inégalités
environnementales dans un contexte de
villes littorales se focalise quant à lui plus sur
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
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Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Matériaux
Matériaux
Les carbones nanoporeux :
© Thinkstock®
des éponges à micropolluants
La consommation mondiale actuelle en carbones activés est de plus de 1 million de tonnes par an, toutes
applications confondues avec plus de 35% consacrés au traitement de l’eau, le plus grand consommateur.
L’utilisation des carbones en traitement de
l’eau n’est pas nouvelle et remonte à plus de
4000 ans. Depuis le début du 20ème siècle,
les carbones microporeux occupent une
place de choix en fin de traitement dans les
stations d’épuration, avant l’étape de désinfection par chloration, en particulier pour
piéger les traces de polluants organiques. Ils
améliorent ainsi les qualités « esthétiques »
de l’eau, comme sa couleur, son goût, son
odeur mais aussi réduisent les quantités de
produits potentiellement toxiques.
Ils sont aussi utilisés pour le traitement de
l’air, en agroalimentaire pour décolorer les
sucres et purifier les huiles et jus de fruits,
mais également en médecine comme antidotes lors d’empoissonnements et dans les
technologies du stockage de l’énergie (supercondensateurs). Ils sont présents jusque
dans nos foyers que ce soit dans les carafes
filtrantes ou nos aspirations de cuisine.
formés de quelques cycles aromatiques
sont constitués et s’orientent aléatoirement
pour constituer les parois des pores. Les différents champs d’applications sont définis
en fonction de la distribution en taille des
pores : micropores < 2 nm et mésopores
2-50 nm.
Les CA ont largement démontré leurs performances quant à l’élimination des polluants organiques, que ce soit par les très
faibles concentrations (µg/Lau ng/L) qu’ils
sont capables d’éliminer ou par la diversité
des polluants qu’ils permettent de traiter
(pesticides, colorants, solvants, médicaments…) ceci sans générer de sous-produits
et avec des rendements proches de 100%.
L’adsorption des composés organiques
présents dans l’eau sur les CA est la résultante d’interactions complexes entre des
Les « carbones activés » et le traitement de l’eau
6
Le terme « carbone activé » (CA) regroupe
la famille des carbones microporeux, appelés aussi communément « charbons actifs ».
Ces matériaux obtenus par carbonisation
puis activation de précurseurs riches en
carbone (bois, noix de coco, …) possèdent
une structure poreuse accessible très développée, jusqu’à 3000 m2/g. En effet, lors de
la carbonisation, des domaines incurvés
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
forces dites électrostatiques et non électrostatiques, liées aux caractéristiques de
l’adsorbant (structure poreuse et chimie de
surface), du polluant et du milieu aqueux.
Les attractions non électrostatiques entre
les molécules aromatiques et les parois de
pores des CA sont favorables à leur adsorption. Les répulsions électrostatiques y sont
défavorables et opèrent entre les polluants
et les groupements chimiques acides de
surface du carbone tous chargés négativement.
Les micropolluants et polluants
émergents
Depuis une dizaine d’années, notamment
grâce au développement des techniques
analytiques, émergent de nouveaux polluants liés aux usages domestiques que
sont les résidus de médicaments, les pertur-
bateurs endocriniens et les hormones. Ces
polluants présents à l’état de traces (ng/L)
arrivent à passer au travers des filières de
traitement actuelles et leur accumulation
dans l’organisme constitue un problème de
santé publique, impliquant par ailleurs la
mise en place de nouvelles réglementations
(Directive cadre sur l’eau, normes REACH).
Les atouts des procédés in-situ et
réversibles
Une fois la porosité saturée en polluant,
l’adsorbant carboné doit être remplacé.
Les méthodes de régénération ex-situ par
réactivation thermique sont peu utilisées
car très coûteuses et surtout peu efficaces.
Le Centre de Recherche sur la Matière
Divisée (CRMD – FRE 3520 CNRS/Université
d’Orléans) développe un nouveau type de
procédé de traitement de l’eau qui combine
les propriétés d’adsorption et de conductivité électrique des matériaux carbonés
microporeux. C’est un procédé optimisé
d’adsorption réversible et contrôlée de micropolluants prioritaires et émergents sur
des carbones nanoporeux avec une régénération in situ.
Les matériaux adsorbants utilisés sont des
tissus de fibres de carbone activé avec
pour atouts majeurs : une bonne tenue
mécanique, une grande surface poreuse
(-2000 m2/g) et d’excellentes propriétés
conductrices.
Une fois le polluant adsorbé dans la porosité,
une polarisation négative (quelques mA/g)
est appliquée au niveau du carbone
et active la désorption réversible des
polluants en quelques minutes et par
là même la régénération de la porosité
de l’adsorbant, prêt pour un nouveau
cycle de traitement. Les polluants peuvent
ainsi être récupérés et traités séparément.
Les mécanismes en jeu sont complexes et la
présence seule d’un champ électrostatique
ne suffit pas à repousser la totalité des polluants adsorbés en surface des plans de carbone. Sous l’effet du courant électrique, des
charges négatives apparaissent à la surface
du carbone et l’eau se décompose, entraînant une augmentation locale du pH dans la
porosité. Ces deux effets synergiques sont
responsables de la désorption réversible
des polluants qui opère grâce à des répulsions électrostatiques entre charges négatives.
« de réelles avancées
technologiques dans le
domaine du traitement de
l’eau »
La compréhension des mécanismes permet
de définir et d’affiner les caractéristiques
poreuses et chimiques requises pour un
adsorbant capable à la fois de montrer des
capacités d’adsorption élevées et offrant
une aptitude à la régénération.
Dans certaines conditions de polarisation,
il est même possible de procéder à une
dégradation complète des polluants par
oxydation indirecte via la formation de radicaux OH• générés à l’électrode positive.
Cette dernière solution alliant régénération
de l’adsorbant et destruction des polluants
répond particulièrement à des objectifs de
développement durable.
Ce type de procédé offre de réelles avancées technologiques dans le domaine du
traitement de l’eau en anticipant l’évolution
des réglementations et en répondant aux
problématiques : du piégeage des micropolluants et polluants émergents, à l’amélioration de l’efficacité des procédés actuels,
ainsi qu’à leur miniaturisation et enfin à la
régénération in situ des adsorbants carbonés.
Pour mener à bien cette recherche, jusqu’à
la conception d’un pilote industriel fonctionnant sur des effluents réels, le CRMD
bénéficie du soutien financier de l’Agence
Nationale pour la Recherche (Projet PARME,
2011-2015, programme ECOTECH). Ce projet
s’appuie sur les compétences complémentaires de trois laboratoires : le traitement
des effluents liquides pour le Laboratoire
Chimie Moléculaire et Environnement
(LCME – EA 1651 Université de Savoie), la
chimie et l’ingénierie de l’environnement
pour l’école Nationale Supérieure de Chimie
de Rennes et les matériaux carbonés et
systèmes électrochimiques pour le CRMD
d’Orléans.
Sandrine DELPEUX < CRMD
[email protected]
http://www.crmd.cnrs-orleans.fr
7
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
évènements
évènements
© Isabelle FORTUNé < UFR sciences humaines et arts - Université de Poitiers
© Isabelle FORTUNé < UFR sciences humaines et arts - Université de Poitiers
Exposition urbaine "Images de recherche"
Fête de la Science 2012
Retour en images sur la 21ème édition
s
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iteurs ont pass
Plus de 3000 vis ge des Sciences à Orléans.
labos et du Villa
� Bourges, le village des Sciences
a reçu 1800 visiteurs. Ici, le stand de la Station
de Radioastronomie de Nançay.
L’exposition atypique « Images de recherche » a été présentée au public du 10 au 16 octobre 2012 dans le centre-ville de Poitiers en
utilisant le mobilier urbain d’affichage comme support d’exposition. Des images, surprenantes, esthétiques, intrigantes, issues des
recherches des laboratoires de différentes disciplines scientifiques ont été exposées en grand format dans les rues de la ville, transformant la cité en vaste espace d’exposition à ciel ouvert.
L’exposition « Images de recherche » a été réalisée par l’Université de Poitiers avec le soutien du Ministère de l’enseignement supérieur
et de la recherche, du Conseil régional Poitou-Charentes, de la Communauté d’agglomération Grand Poitiers, de la Ville de Poitiers et la
collaboration du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), de l’École nationale supérieure de mécanique et d’aérotechnique
(ISAE-ENSMA), de l’Espace Mendès-France.
"A chacun ses couleurs"
Pour le festival « A chacun ses couleurs » du Service culturel de
l’Université de Poitiers, la Plateforme ImageUp a imaginé une
exposition d’une trentaine de clichés de microscopies confocale
et électronique réalisés dans le cadre de projets scientifiques
de chercheurs poitevins. Tout d’abord exposées au pôle Biologie Santé en septembre, puis à l’Espace Mendès-France pour la
Fête de la Science, ces images ont été source d’inspiration pour
des élèves de primaire de Buxerolles. Le premier exercice a été
pour eux de reproduire des formes originales et des couleurs
chatoyantes. Puis l’origine et la signification des images leur ont
été expliquées par une ingénieure de la plateforme ImageUp.
Un premier pas vers la science…
© Anne Cantereau < IPBC
Contact pour réserver l’exposition : [email protected]
245 enfants se sont pris au jeu !
Un métier de chercheur à choisir, des accessoires,
un sourire et une photo souvenir.
8
© Com CNRS DR8-Franck CAILLARD-Giovanni CLAIN/Bertrand FLOURET/Centre Sciences.
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
L'Hôtel de Ville
de
Village des Scien Tours prêtait ses atours au
ces. Pr
sont venus déco ès de 5000 visiteurs
uvrir la Science
.
Les lauréats, parmi lesquels la directrice de l'IC2MP, Sabine PETIT.
(3ème en partant de la gauche)
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
9
Histoire
Histoire
Attila le Hun
dans la littérature
A l’instar d’autres rois, tels Alexandre le Grand, Arthur, Charlemagne, la légende s’empare d’Attila, roi des
Huns, et en crée une figure à la fois emblématique et contrastée dans la littérature. Si la production est
particulièrement abondante au Moyen Âge, Attila continue de fasciner les auteurs jusqu’à nos jours.
Attila règne de 435 à 453 sur les Huns
et d’autres peuples soumis et alliés qui
forment l’empire hunnique. C’est un nébuleux qui s’étend des plaines ukrainiennes
au bassin des Carpates, l’actuelle Hongrie.
Ayant établi son centre du pouvoir quelque
part entre les fleuves Tisza et Danube, Attila
dirige des expéditions guerrières en direction de l’empire d’Orient.
Contre des promesses de paix, les Huns
obtiennent des tributs substantiels jusqu’en
450, année de la mort de l’empereur Théodose II. En raison du changement d’attitude du nouvel empereur, Marcien, qui
ne veut plus céder aux Huns, mais aussi
pour répondre à la promesse de mariage –
impossible à réaliser – d’Honoria, sœur de
l’empereur d’Occident Valentinien III, Attila
se tourne alors vers l’Occident.
En 451, il pénètre en Gaule et avance
jusqu’à Orléans où il est arrêté par l’armée
romaine et wisigothique. Lors de sa retraite,
après la bataille particulièrement sanglante
des Champs catalauniques, près de Troyes, il
se retire sans être poursuivi.
En 452, il mène une campagne non moins
célèbre en Italie : il assiège Aquilée, dévaste
la vallée du Pô, puis s’arrête devant Rome
et rentre dans son pays. C’est là qu’il meurt
subitement en 453. Après lui, l’empire
hunnique se délite.
10
La légende
Les premières légendes d’Attila glorifient les
gestes miraculeux des saints évêques face
à l’envahisseur, tels saint Aignan à Orléans
ou saint Loup à Troyes. Progressivement,
on fabrique toute une série de récits hagiographiques* célébrant des martyres infligés
par les Huns. La légende de sainte Ursule
et des onze mille vierges, victimes de leur
cruauté à Cologne, est une invention tardive
(Xe siècle), mais qui fonde un culte très
populaire au Moyen Âge.
Une recherche autour de Saints et barbares
est en cours d’approfondissement dans
le cadre du programme Culte des saints
et mémoire des morts du Centre d’études
supérieures de civilisation médiévale (UMR
7302 – CNRS/Université de Poitiers).
« la place considérable
qu’occupe Attila dans la littérature germanique »
Un héros de littératures
Plusieurs
peuples
germaniques
se
confrontent ou s’allient aux Huns au
Ve siècle. Cela n’explique pourtant pas la
place considérable qu’occupe Attila dans
la littérature germanique. Dès le IXe siècle,
dans un poème latin, intitulé Waltharius,
rédigée à Saint-Gall, les principaux personnages, Walther et Hildegonde, sont des
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
otages élevés à la cour d’Attila, par ailleurs
très accueillante. Au début du XIIIe siècle,
Attila, sous le nom d’Etzel, devient l’une des
figures centrales de la Chanson des Nibelungen. La princesse burgonde Kriemhild
l’épouse en secondes noces et se sert de lui
pour accomplir sa terrible vengeance sur les
assassins de son premier mari, Siegfried. Si
Etzel se révèle ici comme un roi généreux
et bienveillant, dans deux poèmes médiévaux en norrois (Atlakvida et Atlamal), il est
dépeint sous de fâcheux auspices, cupide et
cruel.
C’est en Italie que sont composées les
œuvres les plus curieuses. Dans plusieurs
chroniques urbaines, la fondation d’une
série de villes dans la lagune de Venise
est attribuée aux populations fuyant
devant l’armée d’Attila. On invente aussi
des personnages – rois et d’autres princes
– qui auraient essayé de défendre leurs
villes contre le roi hun. Puis, dans un récit
en prose, écrit en français au XIIIe siècle
(Estoire d’Atile en Ytaire), apparaît le thème
de l’engendrement monstrueux d’Attila :
il serait né de l’union d’une princesse
hongroise, enfermée dans une tour, avec
un lévrier !
Selon ce texte, Attila, devenu roi de
Hongrie, entreprend la guerre contre l’Italie
pour arrêter la diffusion du christianisme.
Les rois (fictifs) d’Aquilée et de Padoue organisent la résistance contre les Huns, pendant
Sainte Ursule et ses compagnes, rentrées d’un pèlerinage à Rome, sont massacrées par les Huns à Cologne.
« Le martyre de Sainte Ursule » Dessin attribué à Hans Süss von Kulmbach (vers 1480-1522). ©Musées de
Poitiers/Christian Vignaud « Collection Musée de la Ville de Poitiers et de la Société des Antiquaires de l’Ouest ».
que la population fuit vers le littoral adriatique. Mais à Rimini, Attila est décapité par
le roi de Padoue, Gilles. La matière de ce
texte est largement amplifiée dans l’épopée
chevaleresque franco-vénitienne, intitulée
La Guerra d’Attila (milieu du XIVe siècle).
Œuvre de Niccolo da Casola, notaire à la
cour des Estensi à Ferrare, elle glorifie les
défenseurs du christianisme et de l’Italie
parmi lesquels figurent les ancêtres (inventés) de la famille d’Este. L’Estoire d’Atile,
traduite en italien, inspire aussi un livre de
colportage et un poème populaire, tandis
que La Guerra d’Attila est à la base d’un véritable livre historique italien, rédigée par le
duc de Ferrare Alphonse II d’Este en 1568.
Un père fondateur…
En Hongrie médiévale, les historiens transforment Attila en un roi idéal et en font
l’ancêtre de la dynastie royale hongroise. Ils
inventent la légende de l’origine commune
des Huns et des Hongrois, qui descendraient de deux frères, Hunor et Magor.
Pour légitimer le droit au sol des Hongrois,
leur installation dans le bassin des Carpates
est présentée comme la seconde vague
d’arrivée des Huns. Le chroniqueur Simon
de Kéza (vers 1283) et, à sa suite, toute une
série d’historiens hongrois présentent une
image positive d’Attila et des Huns. Attila
aurait entrepris les guerres de conquête sur
l’instigation d’autrui, notamment sur celle
de Dietrich, roi de Vérone, héros de la littérature germanique.
Ou un barbare
A l’époque moderne et contemporaine,
Attila reste un personnage emblématique.
Corneille lui consacre l’une de ses dernières
tragédies (1667) et Verdi un opéra (1846).
Tour à tour, le roi hun cristallise autour de
son personnage les attitudes identitaires
nationales. Il incarne le plus souvent la
figure de tyran, mais aussi, chez l’auteur
russe Evgenij-Zamjatine (1928), il symbolise la « flamme révolutionnaire » face à
Rome esclavagiste. Dans l’opinion publique,
influencée par des manuels scolaires, Attila
est assimilé à la barbarie, à la destruction,
et, d’une façon générale, il reflète la hantise
de l’Autre. Pendant que nombre d’auteurs
de romans historiques, de bandes dessinées et de cinéastes (Fritz Lang en 1924,
Pietro Francisci, Douglas Sirk en 1954) en
font leur héros jusqu’à nos jours, les historiens actuels s’efforcent d’approfondir et de
nuancer les connaissances sur la réalité des
peuples dits barbares qui avaient ébranlé
l’empire romain au Ve siècle.
Edina BOZOKY < CESCM
[email protected]
http://cescm.labo.univ-poitiers.fr
*récits hagiographiques : du nom "hagiographie" : biographie d’un saint, par extension récit biographique qui embellit la réalité.
11
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Société
Société
Kasbat, un village électrifié par les émigrés.
Un générateur électrique
financé par les émigrés à Aweourst.
Les Marocains de France :
l’évolution des pratiques associatives
L’analyse des pratiques associatives est un pan important des études migratoires. Elles éclairent les
modes d’intégration dans la société d’accueil, et au-delà, les liens avec le pays d’origine ou les autres pays
d’installation.
Avec 664 000 personnes1, les Marocains
constituent, après les Algériens, la seconde
plus forte présence étrangère en France.
Ils représentent un exemple typique de
groupe postcolonial. L’évolution de leur immigration et de leurs pratiques associatives
passe par une série de trois phases bien
distinctes en prenant pour point de départ,
1956, date de l’indépendance du Maroc.
1956-1981: la période postcoloniale
La période de l’immédiate indépendance
est celle de la structuration du champ
associatif. A cette époque, ces pratiques
s’opèrent sous le couvert de l’informel : les
étrangers n’obtiennent le droit de créer une
association qu’en 1981. Le champ associatif
est scindé en deux camps : les organisations
de la gauche séculière en exil d’une part, et
les associations pilotées par les autorités
consulaires marocaines d’autre part. Cette
polarisation s’effectue dans un contexte de
construction postindépendance du nouvel
état. La monarchie cherche à s’imposer.
12
En face, les partis de gauche issus des
mouvements indépendantistes se donnent
pour objectif de limiter les pouvoirs du monarque (voire de le renverser) pour établir
un régime parlementaire. Au cours de cette
période, la répression qui s’abat sur les opposants va conduire une partie d’entre eux
à l’exil en France, mais aussi en Espagne,
Belgique ou aux Pays-Bas. La première structure de la gauche séculière est créée à Paris
en 1962. C’est Mehdi Ben Barka, le leader
du parti socialiste marocain, alors en exil à
Paris, qui va fédérer l’ensemble des courants de la gauche exilée au sein de l’AMF
(Association des Marocains de France). Les
militants présents étaient essentiellement
des socialistes, des communistes et des étudiants membres de l’UNEM (UNion des étudiants Marocains). L’association est créée à
Gennevilliers. Mais elle va rapidement créer
des sections dans les régions d’implantation
des immigrés marocains, essentiellement le
Nord et l’Est de la France.
Les autorités marocaines, soucieuses de
limiter l’influence grandissante des
militants en France, mettent en
place, avec l’assentiment des pouvoirs public français, le réseau des
Amicales de Travailleurs et Commerçants Marocains en France. La
naissance du réseau associatif officiel se situe en 1974. Leur objectif
était d’établir un relais entre les
autorités consulaires et les immigrés, de faciliter les démarches administratives, les investissements
économiques au Maroc, mais aussi
d’animer la vie religieuse et culturelle des populations établies en
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
France. Mais ces Amicales ont également
servi d’instrument de surveillance et de dissuasion des activités politiques et syndicales
des Marocains en France.
1981-1995 : l’ouvriérisme immigré, nouvel enjeu des luttes associatives
Les événements de Mai 68, puis les grandes
grèves de l’industrie des années 1970 placent
les ouvriers étrangers sous les projecteurs
médiatiques. Les militants de l’AMF vont de
plus en plus s’intéresser aux problèmes de la
classe ouvrière immigrée marocaine, allant
jusqu’à reléguer les objectifs fondateurs de
l’association au second plan. Au Maroc, le
champ de la gauche, désuni par la répression, est réduite à une condition semi clan-
évolution sur les pratiques
associatives des Marocains
de France sont profonds.
destine. Les dissensions entre modérés et
radicaux au sein de l’AMF conduisent, en
1982 à une scission de l’association. La nouvelle structure, l’Association des Travailleurs
Marocains en France (ATMF), centre ses
activités sur le soutien des grévistes de l’industrie automobile ou des mineurs du Nord
Pas de Calais. En parallèle, ses membres
se mobilisent en faveur de la défense des
droits des étrangers et, après le milieu des
années 1980, contre la montée du Front
National.
1990-… : le tournant développementaliste des associations
marocaines
En 1989, l’état marocain enregistre une
brusque chute des transferts de devises des
Marocains de l’extérieur. Cet événement
pousse le gouvernement à réformer sa
politique envers la diaspora. Plusieurs institutions, dont un ministère, spécifiquement
dédiés aux Marocains de l’extérieur, sont
créées. Les exilés politiques se voient accorder une amnistie. En parallèle, l’ouverture
progressive du régime permet l’essor de la
société civile au Maroc. Les effets de cette
« l’immigration
...est de plus en
plus le fait d’étudiants et
de travailleurs qualifiés »
Il s’ensuit une forte diversification du
champ associatif avec l’émergence d’un
tiers secteur apolitique n’appartenant ni à
la constellation gauchiste, ni aux réseaux
amicalistes. Cette diversification est également le résultat d’une transformation
de la population marocaine en France. Le
temps où celle-ci était constituée quasi
exclusivement d’ouvriers peu qualifiés est
révolu. Leurs enfants arrivent à l’âge adulte.
Ces derniers sont plus qualifiés et ont une
vision différente de la France et du Maroc.
Par ailleurs, les personnes arrivées dans les
années 1960 et 1970 arrivent à l’âge de la
retraite. En parallèle, l’immigration change
elle aussi de teneur. Elle est de plus en plus
le fait d’étudiants et de travailleurs qualifiés. Ces derniers contribuent à leur tour à
transformer cette population marocaine.
La récente évolution des pratiques associatives marocaines est le résultat de la stratification de la diaspora et son intégration dans
la société française.
L’un des aspects les plus marquants de ce
tournant est le regain d’intérêt pour le
Maroc et le déclin des associations travaillant dans le domaine de l’intégration. Dans
un contexte d’amélioration des conditions
de vie, la défense des droits est un sujet
moins pressant. En contrepoint, de plus
en plus d’associations se créent pour soutenir des projets de développement au
Maroc. En dépouillant le journal officiel,
on peut dénombrer en moyenne près de
60 créations d’ONG tous les ans. La plupart
sont de petites organisations envoyant du
matériel scolaire ou bien œuvrant pour la
région d’origine des membres. De nouvelles
structures fédératives, souvent animées par
d’anciens leaders syndicaux ou militants
politiques, apparaissent. Leur objectif est
de faire le lien entre les bailleurs de fonds
publics et privés et les petites associations
porteuses de projets.
Ce regain développementaliste des relations
avec le Maroc ne se fait pas aux dépens de
l’intégration dans le pays d’accueil, mais bel
et bien en raison de celle-ci.
Thomas LaCROIX < MIGRINTER
[email protected]
http://www.mshs.univ-poitiers.fr/
migrinter/index.html
1
Chiffre issu du recensement de la population 2009
Évoluon du champ associaf marocain en France (1997-2010)
Nombre d’associaons localistes créées chaque année
Nombre d’associaons développementalistes créées chaque année
13
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Société
Société
A gauche : la France reste présente dans la ville chinoise
grâce aux enseignes qui, ici, sont exotiques.
Retour d’outre-mer
Un bar "barcelone" à Qingtian.
La région de Wenzhou, dans la province chinoise du Zhejiang, s’est considérablement développée depuis le
lancement de la politique de réforme et d’ouverture dans les années 1980, en partie grâce aux émigrants et
à la diaspora chinoise.
Une migration de la région de
Wenzhou
Wenzhou est une ville-préfecture littorale
du sud de la Chine, à 500 km de Shanghai.
Sa population réunit à la fois des habitants
de la ville portuaire elle-même et de ses
environs auxquels s’ajoutent des personnes
originaires de la ville de Qingtian à 60 km.
Qingtian est un des premiers foyers d’émigration chinois vers l’Europe, dès le début
du XXe siècle. En France, il n’existe pas de
distinction particulière entre les habitants
de Wenzhou ou de Qingtian : ils sont indifféremment nommés Wenzhounais.
Les migrants internationaux ont joué un rôle
prépondérant ces dernières trois décennies
dans l’essor économique de leur région.
14
Ce succès a d’ailleurs donné son nom à
un modèle économique : « le Modèle de
Wenzhou ». Ces émigrants partis s’installer en Europe (surtout en France, en Italie
et en Espagne) ont investi dans leur région
d’origine et ont participé au développement
économique dès le lancement de la politique
de réforme. Au début des années 1980, ils
ont fait des dons destinés à construire des
infrastructures locales et soutenir l’éducation par la création d’écoles. Conséquence
du départ des Wenzhounais pour l’Europe,
des habitants des provinces voisines ont
immigré vers Wenzhou pour pallier la perte
et l’insuffisance de main-d’œuvre.
toire. Des commerces et des magasins sont
entièrement approvisionnés de produits
provenant des divers pays d’installation des
Chinois dans le monde. On trouve ainsi des
magasins spécialisés dans l’importation de
vins français, des restaurants servant du
jambon d’Espagne (jamon serrano, bellota),
des bars dans lesquels on peut boire du café
expresso italien. Le Barcelona Bar propose
des tapas catalanas, et certaines boutiques
vendent du prêt-à-porter féminin français,
fabriqué en France (et non en Chine). L’apparition de ces produits typiques est bien
à mettre en relation avec le phénomène
migratoire.
Un phénomène migratoire en
tout lieu…
Li’ao, situé dans la région de Wenzhou, est un
bourg plus connu sous le nom de Qiaoxiang
(signifiant foyer d’émigration chinoise). Il
compte 42 000 habitants, dont… 25 000
sont des Chinois d’outre-mer dispersés dans
27 pays ou régions du monde entier. Qidu,
un autre bourg, est un foyer d’émigration
célèbre : la plupart des maisons sont vides,
montrant en creux l’importance de l’investissement immobilier des migrants sur le sol
chinois lors de leurs retours ponctuels.
La spécificité de la région
de Wenzhou tient non
seulement à la contribution financière des Chinois
d’outre-mer, mais aussi
à la présence d’éléments
occidentaux dans l’espace
public. Quelques foyers
d’émigration sont une
représentation concrète
de cette culture migraWenzhou, ville portuaire
située à 400 km au sud
de Shanghai.
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Yueqing, un autre foyer de départ, concentre
un grand nombre de petites et moyennes
entreprises spécialisées dans l’industrie
des matériaux électroniques. C’est notamment grâce aux investissements des Chinois
d’outre-mer que ces entreprises ont pu se
développer. Dans ces espaces, il n’est pas
rare d’échanger en français avec des Chinois
d’outre-mer de retour au pays.
« les Chinois d’outre-mer
détiennent un potentiel
commercial international »
Le rôle des émigrants
Au début des années 80, les Chinois d’outremer ont été les premiers « étrangers » à
investir en Chine. Les capitaux, la technique
et la conception ont été introduits, accélérant considérablement le développement
économique du pays. L’appellation de
« Commerçants de Wenzhou » a été connue
grâce à leur succès économique. Les crédits
de type « informels » se sont développés
dans cette région de manière importante.
Aujourd’hui, le rôle des émigrants a changé, passant d’un rôle d’investisseur à celui
d’exportateur-importateur. Avec le développement économique chinois, (surtout
depuis l’entrée du pays dans l’Organisation mondiale du Commerce en 2001) les
Chinois d’outre-mer détiennent un potentiel commercial international, grâce aux
liens entretenus avec la Chine.
économique du groupe sur le plan des
activités et des revenus de ses membres.
Concrètement, cela se traduit par une
proportion d’entrepreneurs plus élevée
chez les Wenzhounais que la moyenne
des pays où ils sont établis. Ces entreprises emploient principalement une maind’œuvre originaire de Wenzhou, c’est-à-dire
des compatriotes. Dans la région d’origine
elle-même, le développement économique
a donné naissance à ce que les économistes
chinois appellent « le modèle de Wenzhou ».
Il est caractérisé par :
-des entreprises de type familial ;
-une tradition économique locale ;
-un financement par un crédit de type
« informel » ;
-une production visant l’échelon national
ou international ;
- des réseaux migratoires (internes et
internationaux) pour la distribution de
la production.
Ces deux économies s’entretiennent dans
un lien réciproque en fonction de l’évolution économique mondiale. Les Chinois
d’outre-mer ont permis un certain développement régional favorable à la constitution
d’un commerce d’export-import au niveau
international avec la diaspora chinoise. Les
liens continus entretenus avec cette diaspora forment à l’heure actuelle un système
économique fructueux que l’on peut qualifier de « gagnant-gagnant ».
Zhipeng Li < MIGRINTER
[email protected]
Emmanuel MA MUNG KUANG < MIGRINTER
[email protected]
http://www.mshs.univ-poitiers.fr/
migrinter/index.html
Un modèle économique
Comme toutes les diasporas, la diaspora
chinoise entretient des relations matérielles
avec le pôle d’origine. Les Chinois d’outremer en France sont organisés en « diaspora
entrepreneuriale ». Les entreprises ont un
rôle prépondérant dans la reproduction
15
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Chimie
Chimie
Les cellules tumorales
pour seules cibles
Une étude menée par des chercheurs de l’Institut de Chimie des Milieux et des Matériaux de Poitiers
(UMR 7285 CNRS/Université de Poitiers) a abouti à la mise au point d’un système de ciblage thérapeutique
programmé pour transporter un puissant agent anticancéreux jusque dans les cellules tumorales, épargnant ainsi les tissus sains habituellement endommagés par les thérapies classiques.
La plupart des molécules utilisées en
chimiothérapie anticancéreuse ne sont pas
suffisamment efficaces pour lutter contre
les cancers les plus meurtriers. Actuellement, l’arsenal thérapeutique est constitué
de médicaments qui présentent peu de
sélectivité vis-à-vis des cellules tumorales
et s’attaquent également aux tissus sains.
Cette destruction non-sélective entraîne de
sévères effets secondaires et conduit dans la
plupart des cas à l’arrêt prématuré du traitement. Ainsi, le développement de nouveaux
agents anticancéreux conçus pour détruire
sélectivement les tumeurs sans affecter
les organes sains est devenu l’un des défis
majeurs de la recherche contre le cancer.
16
Des études récentes ont mis en évidence
quelques
spécificités
malignes
qui
permettent de différencier les tumeurs des
tissus sains. La découverte de ces cibles
potentielles a conduit au développement
de plusieurs systèmes de ciblage thérapeutique. Dans cette approche, la molécule
active est transportée dans l’organisme
sous une forme non-toxique grâce à un
vecteur capable de reconnaître une spécificité tumorale. Une fois la tumeur détectée,
un processus de libération de l’agent anticancéreux se déclenche pour régénérer son
activité biologique sélectivement au niveau
de la masse tumorale.
Deux facteurs clefs
Le succès du ciblage thérapeutique dépend
tout d’abord de la sélectivité avec laquelle
le vecteur va discriminer les tumeurs des
tissus sains. Ce paramètre est crucial quant
à l’accumulation sélective du vecteur dans la
zone à traiter. En outre, le contrôle du processus d’activation du système de ciblage
est essentiel afin d’éviter la libération anarchique de la drogue dans tout l’organisme.
« améliorer de façon
significative l’efficacité des chimiothérapies anticancéreuses »
La vectorisation d’agents anticancéreux semble être un concept
très prometteur qui pourrait permettre d’améliorer de façon significative l’efficacité des chimiothérapies anticancéreuses. Cette
approche thérapeutique a récemment été validée chez l’homme
grâce au Brentuximab vedotin, un
vecteur macromoléculaire constitué
d’un anticorps monoclonal associé à
un puissant agent cytotoxique. Commercialisé en août 2011, ce système
Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
de ciblage est un composé très efficace
pour le traitement des lymphomes.
Bien que les anticorps confèrent aux systèmes de ciblage correspondants un degré de sélectivité élevé, leur utilisation
se heurte cependant à deux problèmes
majeurs pour le traitement des tumeurs
solides. En raison de leur taille importante,
ils pénètrent difficilement au sein de la
masse tumorale ce qui limite leur efficacité.
De plus, ils possèdent une durée de séjour
dans l’organisme relativement longue, avec
des temps de demi-vies de plusieurs mois
pouvant ainsi entraîner une toxicité non
sélective au cours du temps.
sains. Le récepteur de l’acide
folique représente donc une
cible de choix pour le ciblage
thérapeutique d’agents anticancéreux.
Un nouveau système de ciblage
thérapeutique
Constitué de quatre unités distinctes
incluant un agent anticancéreux, une tête
chercheuse et un déclencheur enzymatique
articulés autour d’une unité centrale, ce
système de ciblage est programmé pour :
- détecter le récepteur membranaire de
la vitamine B9 exprimé à la surface des
cellules malignes,
- pénétrer sélectivement au sein de ces
dernières tel un « cheval de Troie »
moléculaire,
- déclencher la libération de l’espèce
active sous l’action d’une enzyme via un
processus catalytique
- et détruire non seulement les cellules
exprimant le récepteur cible mais également les cellules tumorales environnantes.
Des systèmes de ciblage comportant des
vecteurs moins volumineux devraient
permettre de contourner ces problèmes.
C’est dans ce cadre que des chercheurs de
l’IC2MP en collaboration avec le Centre
d’Imagerie du Petit Animal (CIPA au laboratoire Transgénèse et archivage d’animaux
modèles – TAAM UPS 44) à Orléans, ont
récemment développé un nouveau système
permettant de cibler vers les tumeurs un
puissant agent cytotoxique de la famille des
Dolastatines, la MMAE, à l’aide de la vitamine B9 (ou acide folique). Le récepteur
membranaire de l’acide folique est en effet
surexprimé à la surface des cellules tumorales
des
cancers du
poumon,
du sein, du
cerveau,
du colon,
du rein, de
l’ovaire et
des leucémies.
En
revanche,
celui-ci n’est
présent
qu’en faible
concentration dans
la plupart
des tissus
Une diminution totale et durable de la masse tumorale a été
observée chez les animaux traités avec le nouveau système de
ciblage thérapeutique.
L’une des originalités de cet assemblage
moléculaire repose sur la présence du
déclencheur galactosylé qui peut être activé
par la β-galactosidase au sein des cellules
malignes. Dans l’organisme, cette enzyme
est non circulante et présente une activité essentiellement intracellulaire. Après
l’internalisation sélective de l’ensemble
du dispositif de ciblage, l’activation enzymatique du déclencheur informe l’unité
centrale que la drogue peut être libérée.
L’unité centrale amorce alors une cascade
de réactions chimiques qui vont conduire
à l’expulsion de la substance active uniquement dans les cellules malignes. En outre,
l’activité catalytique de la β-galactosidase
permet d’activer un nombre important de
systèmes de ciblage entraînant ainsi la libération d’une quantité d’agent anticancéreux
suffisante afin d’éradiquer également les
cellules tumorales voisines qui ne sur-expriment pas le récepteur membranaire de
l’acide folique.
La validité de ce concept a été démontrée
in vivo dans le cadre du traitement d’une
tumeur solide. Au cours de cette étude, une
diminution totale et durable de la masse
tumorale a été observée chez les animaux
traités avec le nouveau système de ciblage
thérapeutique. En revanche, l’utilisation de
la MMAE seule ne permet pas d’obtenir une
efficacité thérapeutique comparable à des
doses non-toxiques. De plus, aucun effet
secondaire n’a été détecté durant toute la
durée du traitement ce qui démontre la
sélectivité de ce nouveau type de chimiothérapie.
L’élaboration de nouveaux assemblages
moléculaires dédiés à la vectorisation
d’autres agents anticancéreux est en cours
d’étude. L’objectif de ces recherches est
de concevoir des systèmes de ciblage de
nature variée afin d’aller vers des polychimiothérapies ciblées. A l’avenir, cette
étude pourrait ouvrir de nouvelles voies
vers des chimiothérapies plus efficaces et
plus confortables.
Sébastien PAPOT < IC2MP
[email protected]
http://ic2mp.labo.univ-poitiers.fr/
17
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
équipements
L’imagerie photoacoustique
… ou comment écouter la lumière
Le VevoLAZR® a été financé via PHENOMIN, Infrastructure Nationale en Biotechnologie et Santé, lauréat de l’appel à projets
« Infrastructures Nationales de Recherche en Biologie » dans le
cadre du Grand Emprunt et des Investissements d’Avenir.
Au Centre d’Imagerie du Petit Animal au laboratoire Transgénèse et Archivage d’Animaux Modèles (UPS 44), la tomographie photo-acoustique permet de coupler les avantages de l’imagerie ultrasonore (résolution) et optique (sensibilité). Lorsqu’un laser est utilisé sous forme
d’impulsions, l’énergie absorbée par les tissus biologiques produit un micro-échauffement du
milieu générant une onde de pression acoustique. Elle se propage et peut être enregistrée par
des capteurs ultrasonores, aboutissant après traitement à une image en 3D de la zone imagée.
Cette modalité constitue un outil très prometteur pour l’imagerie de l’oxygénation tissulaire
et notamment de l’hypoxie tumorale ainsi que pour la recherche du ganglion sentinelle en
cancérologie.
Contact : [email protected]
5 spectromètres
pour une microsonde électronique
Dès la création de l’Institut des Sciences de la Terre d’Orléans (UMR 7327 – CNRS/
Université d’Orléans/BRGM) la plateforme analytique « Mesures Physiques »
est née de la mutualisation des moyens entre le CNRS, l’Université d’Orléans et
le BRGM. En constante évolution, elle s’est enrichie en 2012, d’une part d’une
Microsonde Electronique équipée de 5 spectromètres et d’autre part d’un Microscope électronique à Balayage (MEB) haute résolution couplé à un système
Raman. Ces équipements représentent des moyens de microanalyse fondamentale de la matière condensée, indispensables pour la détermination de la composition chimique des minéraux et autres phases micrométriques. Les géologues,
biologistes, physiciens, chimistes … disposent ainsi d’une puissance analytique
pour mieux comprendre les phénomènes géologiques et les risques associés,
mais aussi développer et mettre à la disposition les outils nécessaires à la gestion
du sol, du sous-sol et des ressources.
Contact : [email protected]
Les moyens expérimentaux
de PPRIME (UPR CNRS 3346)
à Poitiers se sont renforcés
La formule moléculaire en routine
La Fédération Physique et Chimie du Vivant (FR2708 - CNRS/Université d’Orléans)
s’est équipée d’un Spectromètre de Masse Haute Résolution (HRMS) MaXis-ETD dont
le pouvoir résolutif est supérieur à 50 000 en mode MS et MS/MS. Saut technologique
pour l’analyse de petites molécules, de macromolécules biologiques et de complexes
entre molécules, il permet la détermination de formule moléculaire en routine. L’instrument HRMS constitue le fer de lance analytique de projets de recherche en cancérologie et cosmétologie, en collaboration avec des équipes françaises et internationales. Cet équipement a été financé par les fonds européens FEDER, la Région Centre,
l’Université d’Orléans et le CNRS.
Le banc MAATRE, unique en Europe, vient de rentrer en conditions opérationnelles. Il sollicite mécaniquement les matériaux dans un écoulement
gazeux en reproduisant des chargements thermomécaniques complexes
proches des conditions rencontrées dans les parties chaudes des turbomachines aéronautiques. Il reproduit des conditions extrêmes à 1750 ° de
cinétiques thermiques en y associant une métrologie dédiée. Sa vocation
est triple : caractériser le comportement mécanique et la durabilité des
matériaux, reproduire des historiques de chargements complexes afin de
valider les outils numériques de dimensionnement et réduire les cycles de
développement des composants des nouvelles turbomachines.
Contact : [email protected]
Du vert à l’infrarouge
L’équipe d’exobiologie du Centre de Biophysique Moléculaire d’Orléans
(UPR4301) vient d’acquérir un nouveau laser proche infrarouge (de longueur d’onde 785 nm) pour son spectromètre Raman confocal WITec Alpha
500RA. Financée par le CNES, l’ANR et l’OSUC, cette extension vient en complément du laser vert (de longueur 532 nm) déjà disponible sur le système.
Pour rappel, la spectroscopie Raman réalise l’analyse compositionnelle d’un
échantillon du point de vue cristallin ou moléculaire. Au laboratoire, il sert
principalement à l’étude de plus anciennes traces de vie et des minéraux
associés dans les roches. L’arrivée de ce second laser facilitera l’analyse des
échantillons d’intérêt biologique.
Contact : [email protected]
Compter, caractériser, photographier
A La Rochelle, au Laboratoire Littoral, Environnement et Sociétés (LIENSs – UMR 7266 CNRS/
Université de La Rochelle), les microbiologistes, biochimistes, toxicologistes et écologues disposent depuis 2010 d’une plateforme de cytométrie-imagerie pour l’analyse de virus, bactéries,
phytoplancton, zooplancton et cellules animales.
Le cytomètre en flux permet de compter des cellules de 0,2-50µM en les caractérisant individuellement selon leur taille, leur complexité ainsi que leur fluorescence naturelle ou induite.
Ces méthodes sont utilisées pour suivre les variations, selon les saisons, des populations de
microorganismes planctoniques
Le cytomètre en flux à imagerie portable, second appareil adjoint à la plateforme ces derniers
mois, offre la possibilité supplémentaire de compter et caractériser des cellules entre 3µm et
3mm. Il présente les caractéristiques d’un cytomètre en flux et d’un microscope puisqu’il possède une caméra permettant de photographier et de réaliser des banques d’images utilisées
ensuite pour l’identification des cellules.
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équipements
Contact : [email protected]
MAATRE est un moyen d’essai intermédiaire entre les essais classiques
de laboratoire et les essais moteurs en milieu industriel.
Depuis un an, un Microscope électronique à Balayage (MEB) analytique 7001F-TTLS, destiné
à l’étude de matériaux très divers (métaux, semi-conducteurs, céramiques, polymères, composites etc), est en service. Cet équipement unique en Poitou-Charentes réalise l’imagerie
de structures nanométriques en haute résolution grâce à son canon à émission de champ
(FEG). Il rend également possible des cartographies et des analyses chimiques en haute résolution (quelques eV) grâce à un spectromètre de rayons X par dispersion de longueur d’onde
(WDS) - couplé à un spectromètre de rayons X par dispersion d’énergie (EDS) - avec des
limites de détection de quelques ppm. Implanté au SP2MI (Technopole du Futuroscope), ce
MEB s’est rapidement révélé incontournable, aussi bien pour les acteurs de la recherche en
sciences des matériaux que pour des expertises scientifiques destinées à l’industrie.
Contact : [email protected]
MATV2L < Orléans - Tours - Limoges
La fédération Matériaux Val de Loire - Limousin (FR 3469) regroupe cinq laboratoires dédiés à la recherche en science des matériaux (CEMHTI - UPR 3079 et
CRMD - FRE 3520 à Orléans, SPCTS - UMR 7315 et GEMH - EA 3178 à Limoges,
GREMAN - UMR 7347 à Tours). L’ensemble représente près de 500 personnes.
Les objectifs sont de contribuer à la cohérence et à la visibilité des actions des
laboratoires, notamment par des projets communs, et d’apparaitre comme une
force commune. Les principaux domaines concernent les matériaux pour les technologies de l’information et de la communication, le nucléaire, l’énergie, les hautes
températures, les biomatériaux, les interfaces, et la modélisation numérique.
Site web en construction.
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Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Informatique
Informatique
Mélange turbulent d’un jet transsonique (M=0.89) d’hydrogène dans un
co-courant d’air supersonique (M=1.32), typique d’un moteur aéronautique aérobie de type stato- ou superstatoréacteur.
© Thinkstock®
© E. Olive/Y. Lansac < GREMAN
© I.Molina/A.Burgisser/C.Oppenheimmer < ISTO
Autres exemples de simulation ayant eu recours au centre de calcul :
Nombreuses sont les disciplines qui font appel à la modélisation et aux simulations dans les programmes
de recherche. Pour répondre aux besoins en calcul haute performance des laboratoires de la région Centre,
la fédération CaSciModOT a impulsé la création d’un mésocentre de calcul. Cette structure met à la disposition des laboratoires de recherche académiques et industriels, un plateau technique de qualité et un lieu
d’échanges et d’expériences dans le domaine du calcul intensif.
Une fois posées les équations régissant le
comportement d’un système, il faut pouvoir les résoudre. La plupart du temps, il
n’est pas possible d’obtenir une solution
analytique ou alors, dans des cas très simplifiés. Aussi on a recours à l’ordinateur pour
résoudre la version numérique du modèle.
Pour simuler des systèmes complexes ou
possédant un grand nombre de degrés de
liberté, il faut faire appel non seulement à
des super-ordinateurs puissants mais aussi
à des méthodes numériques adaptées. Ces
dernières demandent d’avoir de bonnes
connaissances en calcul scientifique, en méthodes de programmation et de connaître
l’architecture des super-calculateurs.
sature. La puissance d’un ordinateur se
compte en nombre d’opérations comportant
des nombres réels par seconde (unité le Flop)
réalisées par ses processeurs. Un processeur
actuel affiche de l’ordre de 150 Gflops*.
Pour bénéficier d’une puissance de calculs
croissante, l’idée est de faire travailler plusieurs processeurs sur le même code pour
réaliser un calcul dit « parallèle ». Les super-ordinateurs agrègent la puissance de
calcul de nombreuses machines connectées
entre-elles par des réseaux rapides. Les plus
puissantes atteignent déjà le petaflop et
l’exaflop est en perspective.
Une organisation pyramidale
La France s’est dotée d’un certain nombre
de structures pour mettre à la disposition
des chercheurs ces moyens de calculs dits
hautes performances. Ainsi, l’année 2007 a
vu la naissance du Grand équipement National de Calcul Intensif
(GENCI) qui organise
l’offre de calcul nationale et intervient
au niveau européen.
Pour GENCI, la structure du calcul est
pyramidale, avec à
son sommet les machines européennes,
les plus puissantes.
Au CEMHTI : spectres RMN de différents éléments constituant une argile
Ainsi le super-ordinade synthèse (la montmorillonite), qui permettent, en combinaison avec la
modélisation, de décrire sa structure moléculaire.
teur Curie, installé au
Si jusqu’aux années 2005 la puissance des
processeurs a augmenté grâce à l’élévation
de leur fréquence et au nombre de transistors par processeur, cette évolution depuis
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Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
très Grand Centre de Calcul (TGCC) du CEA
affiche 105 teraflops et se place au 11e rang
du top 500 des machines les plus performantes du moment. Au second niveau des
machines nationales sont réparties entre
trois grands centres, l’IDRISS, le CINES et le
CCRT.
Pour avoir accès soit aux machines nationales, soit à celles de l’échelon européen,
les porteurs de projets scientifiques doivent
répondre à des appels d’offre et montrer
que les codes ont été pensés pour fonctionner efficacement sur ces machines parallèles. Viennent ensuite les méso-centres
régionaux et les calculateurs propres aux
laboratoires. Si les machines européennes
sont sans conteste les plus puissantes de
la pyramide, il n’y a pas de hiérarchie aussi
tranchée pour les méso-centres.
Un outil pour la communauté
scientifique
Le Centre de Calcul Scientifique en région
Centre (CCSC) est la brique régionale de
cette pyramide. Il est né en 2007 de la conjugaison des efforts des membres du projet
Cascimodot - Calcul Scientifique Modélisation Orléans-Tours, du MAPMO, de l’OSUC,
de l’ISTO, ainsi que de la Région Centre, via
son appel à projet de 2007. Le centre de
calcul était initialement au service de 5 projets communs liés à l’environnement entre
l’ISTO, le LPCEE, le BRGM, le MAPMO, l’INRA
et la société GéoHyd.
La machine a rapidement été utilisée par
d’autres laboratoires pour des domaines
scientifiques allant des sciences des matériaux (voir illustrations), à la microfluidique,
en passant par les écoulements réactifs complexes pour l’étude des lanceurs spaciaux ou
l’impact du changement climatique sur les
vagues et leur influence sur la morphologie
des côtes.
« au service de la multidisciplinarité scientifique »
Les ressources du CCSC sont aussi mises au
service de la recherche reproductible, c’està-dire de la possibilité donnée au chercheur
d’accéder aux codes publiés dans les revues.
RunMyCode est le nom de ce projet né au
Laboratoire d’Economie d’Orléans en partenariat avec le TGE Adonis (CNRS), HEC Paris
et le soutien de la fondation Alfred P. Sloan.
Le Centre de Calcul Scientifique est ainsi au
service de la multidisciplinarité scientifique.
Le CCSC propose de mutualiser les moyens
de calcul pour avoir en région, un Centre
d’une puissance de calcul suffisante et
nécessaire aux équipes faisant appel au
calcul scientifique. Cette ressource locale
est facilement et rapidement mobilisable. Il
n’y a pas de procédure d’appel d’offre, ni de
sélection, seulement un rapport d’utilisation
a posteriori. Le CCSC répond aux besoins
locaux et permet de faire les tests montrant que les codes sont réellement adaptés
aux machines nationales ou européennes.
Enfin, le CCSC est ouvert à tous les projets
des chercheurs de la région Centre (Université de Tours, d’Orléans, CNRS, INRA, BRGM,
CEA).
Un atelier « formation »
spécifique
Comportement dynamique d’un système de vortex lors
de l’application d’un courant électrique dans un matériau
supraconducteur présentant des défauts structuraux. Les
vortex peuvent soit être mis en mouvement par le courant
(générant de la dissipation dans le matériau), soit rester
piégés par les défauts (préservant ainsi la propriété supraconductrice de résistivité nulle).
les «développeurs de codes», intéressés non
seulement par les langages mais aussi par les
architectures et l’évolution des machines.
Des sujets tels que l’initiation aux méthodes
de calcul parallèle, les outils de gestion de
versions ou la virtualisation y sont abordés. Ce groupe favorise les échanges entre
les chercheurs et ingénieurs, souvent isolés
dans leurs laboratoires, qui développent des
logiciels scientifiques. Il permet ainsi de partager des informations sur l’évolution des
outils et des nouvelles technologies.
Le CCSC dispose actuellement d’une machine de 112 processeurs pour 504 cœurs
répartis sur 56 machines de calcul liées par
un réseau rapide (infiniband). Elle a été
financée à 42% par l’ ERC-Starting GRANT,
32% par la Région Centre, 24% par CaSciModOT et 2% par le MAPMO. La mise en commun de ces financements a permis de bénéficier d’une machine d’environ 6.6 Tflops.
Elle est installée à l’Institut des Sciences de
la Terre d’Orléans, laboratoire rattaché à
l’Observatoire des Sciences de l’Univers en
région Centre dont un ingénieur en assure
l’administration.
Volcan : séquences de l’évolution de la convection dans
un domaine représentant une chambre magmatique.
Expérience analogue (à gauche) et modèle numérique (à
droite) à des temps différés.
D’autres apports permettront de regrouper
en un même lieu des moyens de calcul haute
performance. Pour ces projets de renouvellements, l’équipe du CCSC sera particulièrement attentive à l’impact environnemental de la machine et de son infrastructure
afin de s ‘inscrire dans une démarche de
« green-computing ».
Jean-Louis ROUET < ISTO
[email protected]
Laurent CATHERINE < OSUC
[email protected]
http://cascimodot.fdpoisson.fr/
*G pour Giga : 1 milliard d’opérations en virgule flottante
par seconde, tera : 1000 giga, peta : 1000 tera, exa :1000
peta.
Pour continuer à disposer d’un Centre de
Calcul en phase avec des besoins croissants,
une nouvelle infrastructure (climatisation,
sécurité, alimentation …) sera mise en place
en 2013. Cet aménagement permettra
d’accueillir, en 2014, une nouvelle machine
capable de répondre aux enjeux du calcul
scientifique de demain. Un projet d’initiative
académique permet la réalisation de l’aménagement. Le labex Voltaire financera en
partie la nouvelle machine.
La formation à l’utilisation de telles machines est un enjeu important. Ces aspects
sont pris en compte par l’Atelier-développeur. Cet atelier, ouvert aux chercheurs,
doctorants ou étudiants, a vocation à réunir
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Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Astrophysique
Astrophysique
Premier mini-réseau prototype de la LSS à Nançay précurseur de NéNUFAR.
à gauche : Agencement des
19 dipôles croisés au sein de
chaque mini-réseau.
à droite : Agencement optimal des 96 mini-réseaux
autour de la station FR606 et
diagramme des connections
entre les mini-réseaux et les
récepteurs situés en (0,0), totalisant ~4 km de tranchées et
~21 km de câbles. La rotation
aléatoire des mini-réseaux
(les dipôles restant à 45° du
méridien dans tous les cas)
améliore la réponse globale
de l’instrument.
© Bertrand FLOURET < NANçAY
Des antennes tournées
vers l’origine de l’Univers
Tout en commençant l’exploitation scientifique de LOFAR, la communauté radio basse fréquence
européenne réfléchit à diverses extensions de ses capacités.
En France, cette réflexion a conduit au
concept de « super-station LOFAR » (LSS)
qui ajoutera à la station FR606 existante
sur le site de la Station de Radioastronomie de Nançay, un 3ème groupe d’antennes.
Tout en étant compatible avec les antennes
30-80 MHz des autres stations (leurs signaux pourront être combinés ensemble),
il accroîtra considérablement sa sensibilité
instantanée et sa couverture en fréquence.
Techniquement, l’électronique de la station
FR606 autorise la connexion d’une telle extension.
Une étude est menée à Nançay depuis fin
2009 pour définir les caractéristiques optimales de cette extension. La LSS sera constituée de 96 « mini-réseaux » hexagonaux de
19 dipôles croisés couvrant la gamme ~15
à 85 MHz, la bande passante instantanée
d’observation est bien plus importante que
celle des antennes basses fréquences de la
station LOFAR. Au sein de chaque mini-ré-
seau, les signaux des 19 antennes seront
combinés via des câbles coaxiaux commutables électroniquement pour assurer le
pointage du faisceau du mini-réseau dans
la direction choisie. Chaque mini-réseau
fournira ainsi un signal (polarisé) à l’un des
96 récepteurs de la station FR606, qui le
numérisera et le traitera comme le signal
venant des antennes standard de la station
LOFAR. La géométrie des antennes et leur
préamplificateur intégré, leur agencement,
espacement et phasage (combinaison des
signaux) au sein d’un mini-réseau, la distribution, l’orientation et le câblage des
mini-réseaux autour de la station FR606,
leur télécommande, et le dialogue informatique LSS-LOFAR, ont été définis et optimisés via des études menées à la Station de
radioastronomie de Nançay1, au LESIA2, au
LPC2E3 Orléans et à SUBATECH4, en collaboration avec l’Institut de RadioAstronomie
de Kharkov (Ukraine) et l’Institut ASTRON
(Pays-Bas).
De nombreux chercheurs ont en outre
contribué à préparer le programme scientifique de la LSS.
« un instrument gigantesque »
Les 1824 antennes (96x19) de la LSS, réparties dans un disque de ~400 m de diamètre,
en feront un instrument gigantesque, comparable (mais à plus basse fréquence) au
radiotélescope plus grand radiotélescope
du monde qu’est Arecibo à Porto Rico (Nouveaux Mexique). Avec un faisceau d’observation de l’ordre de 1° de large, la LSS ne
réalisera pas seule des images fines, mais
elle aura une énorme sensibilité instantanée. Combinée à LOFAR (mode dit « international »), elle améliorera notablement
la mesure des détails fins des images. Elle
permettra d’imager les structures étendues
sur >10°, doublera presque la sensibilité de
LOFAR en imagerie aux basses fréquences,
et pourra mener en parallèle des études cosmologiques
à basse résolution angulaire et imagerie à
haute résolution.
Mais la LSS sera aussi un très grand instrument indépendant (mode dit « autonome ») : avec une grande surface de captation, donc elle aura une sensibilité 19
fois supérieure à celle de la station FR606,
elle rassemblera l’équivalent de 70 à 85%
de la surface collectrice totale de LOFAR
dans la gamme 30-80 MHz en un seul lieu,
autorisant l’exploitation maximale de cette
sensibilité (par exemple en étant moins
gêné par l’ionosphère terrestre). Les performances de la LSS en termes de détection
de radiosources très faibles seront de ce fait
1.6 à 2 fois supérieures à celles de LOFAR
tout entier (et encore renforcées par des
détections en coïncidence LSS-LOFAR), et
s’étendront sur une gamme spectrale beaucoup plus large, notamment vers les plus
basses fréquences (10-15 MHz). Pour tirer
le meilleur parti de ce grand instrument
autonome, un récepteur dédié est prévu
pour utiliser la LSS simultanément en mode
international et en mode autonome. Une
seule contrainte : le pointage électronique
du faisceau des mini-réseaux (de 10°–50°
de large selon la fréquence) sera dans une
direction donnée à un instant donné et sera
défini par les observations du mode international.
En mode autonome, la LSS ira au-delà des
possibilités de LOFAR notamment pour
la détection et l’étude des étoiles éruptives, des exoplanètes et de leur interaction avec leur étoile-hôte, le recensement
et l’étude des pulsars (physique de l’objet
émetteur et effets de propagation interstellaires), et plus généralement de toutes les
radiosources transitoires (rotateurs radio,
contreparties de sursauts Gamma, rayons
cosmiques, neutrinos énergétiques, éclairs
atmosphériques, etc.) constituant l’ « Univers impulsionnel ». La LSS aura également
une sensibilité extrême pour rechercher
la signature spectrale subtile des premiers
âges de l’Univers.
Trois mini-réseaux prototypes ont été
construits à l’été 2012 et sont testés sur le
ciel à l’aide d’un récepteur spécialement
conçu dans ce but. En parallèle, les financements pour la construction de la version
opérationnelle de l’instrument NENUFAR
- New Extension in Nançay Upgrading
LOFAR - sont en cours. La réalisation de
NENUFAR renforcera considérablement
la place de la communauté radio basses
fréquences française parmi les différents
pays du consortium LOFAR. De même, s’en
trouve consolidée cette même communauté dans la préparation du radiotélescope géant SKA - le Square Kilometer Arra.
Issu d’une collaboration mondiale, il sera
construit en Afrique du Sud et en Australie
à l’horizon 2024.
Philippe ZARKA < LESIA
[email protected]
Michel TAGGER < LPC2E
[email protected]
Laurent DENIS < STATION DE RADIOASTRONOMIE DE NANCAY
[email protected]
Julien GIRARD < LESIA
[email protected]
http://www.obs-nancay.fr/
1
Station de Radioastronomie de Nançay – USR 704 CNRS/
Observatoire de Paris/Université d’Orléans.
2
LESIA – UMR 8109 CNRS/Observatoire de Paris/Université
Paris Diderot – Paris 7/Université Pierre et Marie Curie –
Paris 6.
LPC2E – UMR 7328 CNRS/Université d’Orléans.
3
SUBATECH – UMR 6457 CNRS/Université de Nantes/école
des Mines de Nantes.
4
LOFAR, interféromètre radio géant européen observe, dans la gamme de fréquences 30-250 MHz, des
sujets tels que la naissance des grandes structures cosmologiques (galaxies, amas), la cartographie du ciel
radio, les champs magnétiques cosmiques, et les radiosources variables (pulsars, étoiles éruptives, Soleil,
planètes, peut-être exoplanètes...). Il est formé d’une cinquantaine de réseaux d’antennes (les « stations »)
mutuellement distants de 50 m à 1000 km.
L’observatoire de Nançay abrite une de ces stations (FR606), constituée de 96 antennes (dipôles croisés)
couvrant la gamme 30-80 MHz, 96 groupes de dipôles couvrant la gamme 110-250 MHz, et une électronique de contrôle et de traitement incluant 96 récepteurs numériques. Les signaux, combinés localement
pour former un ou plusieurs faisceaux de réception, sont envoyés par fibre optique à l’ordinateur central
(aux Pays-Bas) qui recombine les signaux de toutes les stations pour former les images les plus détaillées
jamais obtenues dans cette gamme spectrale.
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Microscoop, le magazine de la délégation CNRS Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
Un regard sur les laboratoires en Centre Limousin Poitou-Charentes - n°67 - Février 2013
2nd International Symposium on Green Chemistry
Renewable carbon and Eco-Efficient Processes
May 21-24th, 2013 - La Rochelle - FRANCE
www.isgc2013.com
[email protected]
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