Rapport GPS-Eurotab - Trans
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Association de Solidarité Internationale et Locale Coopération Au développement – Education Au Développement PROJET PILOTE DE POTABILISATION D’EAU DE SURFACE A MADAGASCAR ONG TRANS-MAD – HOLDING GPS DEVELOPPEMENT – SOCIETE EUROTAB ( Région de Moramanga, Commune rurale de Sabotsy – Anjiro ) Rapport d’activités 2006 / 2007 FINANCEMENT DE LA FONDATION FRANCO-MALGACHE TRANSMAD JUIN 2006 - JANVIER 2007 En France La Rochetonnerie 44 260 BOUEE Tel/Fax: 02.28.21.81.96 E-Mail: [email protected] Site : www.transmad.org APE : 913E Siret : 41869676100018 A Madagascar A Tananarive A Tuléar Lot II J 48 bis Ivandry 101 - Antananarivo Tel : (00.261) 020.24.380.05 E-mail : [email protected] Besakoa - Antsirasira BP 480 601 - District Toliara 1 Tel : (00.261) 020.94.444.41 E-mail :[email protected] Nif : 9123938 Accord de siège MAE du 12.12.2002 renouvelé le 29 juillet 2005 Rappel des objectifs L’objectif principal du projet est d’assurer l’approvisionnement en eau potable des habitants d’un village en zone rurale isolée, 365 jours par an, à partir d’un captage d’eau de surface existant ou à réaliser, à l’aide d’une installation de potabilisation conçue et fabriquée spécifiquement pour l’utilisation du procédé Eurotab. Le procédé Eurotab consiste en une pastille bicouche innovante de potabilisation (épuration et désinfection) d’eau de surface pour des populations de moins de 1 000 habitants isolées dans des régions ne disposant pas de source ou de nappe permettant de réaliser des puits ou des adduction d’eau classiques. Ce projet pilote consiste donc à équiper une zone rurale, d'une unité de captage et de pompage d'eau, d'un système de potabilisation de l'eau captée et d'une installation de stockage et de distribution, puis à exploiter l’installation sur une période qui ne sera pas inférieure à trois mois. Les enseignements tirés de ce projet pilote permettront d’optimiser les variables technique et économique d’un nouveau système de traitement d’eau basée sur un procédé développé par Eurotab SA, en vue de son essaimage. La mise en œuvre du projet pilote se déroule en quatre étapes: E1 : Identification de site et mobilisation sociale (avant construction) E2 : Installation de l'unité de potabilisation (construction) E3 : Réception et pré opération de l'unité (opération) E4 : Suivi et remise des installations (post-projet) Ce projet suit une logique économique. Une fois l’investissement effectué, sa gestion en est confiée à un opérateur local, représentant la communauté villageoise bénéficiaire. Les charges récurrentes, y compris celles de maintenance du matériel, sont couvertes par des redevances proportionnelles à la consommation que payent les usagers. Ainsi le modèle s’inscrit dans la durée : après réception de l’unité et formation du personnel, l’exploitation est autofinancée. Implantation Pour la mise en œuvre du projet, le hameau de Manankasina, situé à 3 km du centre de la Commune rurale de Sabotsy–Anjiro à 80 km de la capitale Tananarive, a été choisi. Ce hameau comporte actuellement 80 toits pour 450 villageois. Ceux-ci utilisent l’eau de la rivière à proximité, une eau perturbée par les déchets, la boue, etc. Ils ne bénéficie pas du réseau d’adduction d’eau potable en système gravitaire, mis en place par l’Ong TransMad (TMD) en juin 1999. Ce sont ces raisons qui ont conduit TMD et la Commune de Sabosty-Anjiro à implanter le système pilote de purification d’eau de surface mis au point par la Holding GPS Développement (association franco-malgache) et Eurotab SA. Présentation Ce rapport d’activités a pour objet une présentation des travaux réalisés du mois de Juin 2006 au mois de Janvier 2007 dans les sites d’intervention de la Commune de Sabotsy – Anjiro de la Région de Moramanga, prévus par les termes de référence de la convention de partenariat entre l’ONG Trans-Mad, la Holding GPS Développement et la Société Eurotab et tel que contractualisé dans la convention de financement de la Fondation Franco-Malgache. Les rôles de chaque partenaire sont définis ainsi : L’ONG Trans-Mad’ Développement prend en charge les démarches administratives locales en relation avec la Commune, détecte les sites où le système peut être implanté et sensibilise les bénéficiaires du projet. Elle est représentée par M. Armand Rakotonindriana et M Frédéric Macquet. La Holding GPS Développement a mis au point une machine qui filtre l’eau et prend en charge tous les aspects techniques. Elle est représentée par Mme Fara Razakarivahy et M Gilles Lindeker. La société EUROTAB est conceptrice des pastilles à double couches « AQUAPUR et assure leur distribution auprès de GPS. Elle est représentée par M. Jean-Pierre Veyrenche. Approche et mobilisation sociale ∗ Des visites de courtoisie auprès des autorités locales (Mairie, dispensaire de santé) pour présenter le projet officiellement ont permis de légaliser la démarche projet et de se renseigner sur les maladies relevées dans la commune liées à la consommation d’eau non potable. ∗ Des démonstrations d’intérêt sur site en présence des autorités locales, des représentants de TMD, de GPS et d’Eurotab et une présentation du projet au Fokonolona (populations) du hameau de Manankasina ont permis de légitimer localement l’implantation du projet. ∗ La démonstration mettant en scène l’eau de rivière consommée quotidiennement par la population a eu un effet remarquable puisque cette eau est très turbide et est vecteur de nombreuses maladies. Il a en effet fallu rassurer sur le caractère exceptionnel de la « transformation » de l’eau sans rentrer dans des explications trop scientifiques qui auraient pu démotiver la communauté bénéficiaire. Des analyses ont ensuite été effectuées auprès de l’Institut Pasteur de Tananarive et présentées aux villageois. Les représentants du projet (Français et Malgache) ont donc goûté l’eau traitée devant la population afin de rassurer les autorités et les villageois. ∗ A l’issue de la première démonstration, les villageois ont été convaincus par l’intérêt et l’importance du procédé AquaSure et ont accepté le montage d’un système pilote à leur profit dans les meilleurs délais. ∗ Une enquête a été menée auprès des villageois sur la réceptivité de l’utilisation d’une eau salubre et les dangers d’une eau impropre. La population est en effet consciente que les autres villageois ont de meilleures conditions de santé en consommant de l’eau propre (proximité d’un réseau d’adduction d’eau depuis six ans) Les questions les plus courantes posées par les villageois : Est-ce que le produit tue les microbes et les petites bêtes ? Est-ce que le produit a des effets secondaires? Où est-ce qu’on peut trouver la pastille et combien elle coûte? Est-ce que cette pastille peut se conserver..? Si non comment peux t on gérer l’approvisionnement? Si oui, comment conserver ce produit ? Quelles sont les différences entre la pastille d’Eurotab et le SurEau (désinfectant à base de chlore distribué par la banque mondiale)? Est-ce que ce produit est dangereux pour nous au touché si on a oublie de se laver la main ? Les réponses ont été apportées par le représentant d’Eurotab, M Veyranche pour les aspects sanitaires et par les représentant de GPS et de TMD pour les aspects technique et financiers. ∗ Mise en place du comité locale de gestion (CLG) concerté et négocié avec les villageois. Cette étape est très importante car elle institue le « règlement intérieur » du projet et organise le « cahier d’entretien et d’exploitation » du nouvel équipement dont est dotée la communauté. Ce « guide d’utilisation » appelé Dina en Malgache détermine la pérennisation du projet. Le Projet pilote AquaSure met à disposition de la communauté villageoise l’unité de traitement mobile, un stock de pastilles bi couche pour fonctionner au moins un an et une équipe pluridisciplinaire (animateur, techniciens, coordonnateurs,…) en appui à l’animation sociale et l’utilisation du système. - Le Comité Local de Gestion (CLG) devra après avoir été formé, assurer l’exploitation du système (gestion des utilisateurs et recouvrement des cotisations), la gestion des pastilles, la surveillance, la protection et l’entretien du système. ∗ Plusieurs séances de formation sur les obligations techniques d’utilisation et d’entretien ont permis aux villageois de bien appréhender et maîtriser les charges qu’ils devront assumer et les coûts que représenteront les achats de pastilles. Les autorités présentes se sont engagées à travailler avec l’équipe projet pour trouver des moyens de soulager la population d’une partie de cet investissement. Il sera envisager lorsque le système sera effectivement pérenne de transférer son exploitation à un opérateur privé. ∗ Une convention de partenariat à la réalisation des objectifs du projet été signée par les différentes parties ; commune rurale, fokonolona (communauté de base), GPS et Trans-Mad. Installation et mise en exploitation de l’unité de potabilisation ∗ Le « système » de potabilisation mobile d’eau de surface a été conçue et réaliser par la holding GPS Développement en France et à Madagascar. La technologie d’épuration et de désinfection de l’eau a été développée par la Société Eurotab en France. La méthode d’implantation de l’équipement en milieu rural et l’institutionnalisation du projet à Madagascar a été assurée par l’Ong Trans-Mad. ∗ Une première version provisoire de l’unité mobile de potabilisation a été présentée aux villageois de Manankasina. Ce premier système a permis d’évaluer les avantages et inconvénients de son exploitation en terme de manutention (déplacement, pompage, brassage, filtrage, vidange, …), en terme de distribution (capacité de stockage, débit, timing des séquences) et en terme de sécurisation. Les résultats de ces test on pu être communiqué via les équipes de terrain à l’ingénieur Français, M Denis Fumex, qui a ainsi pu optimiser le système avant de l’expédier à Madagascar. Les villageois ont souhaité implanter l’unité de potabilisation sur un site de pompage fixe et aménagé. L’équipe TransMad / GPS a supervisé ces travaux d’aménagement. Unité provisoire sur site de pompage - Unité de référence proposée par l’ingénieur Français M Fumex Nomenclature de l’unité de potabilisation mobile d’eau de surface : Mélangeur Château d’eau Tuyau de refoulement Vanne / Robinet Pompe Manette de purge Tuyau d’aspiration Crépine d’aspiration Filtre Eau pompée ∗ Les améliorations portées au système provisoire sont principalement la capacité de stockage (la version provisoire de 200 litres a été portée à 400 litres), l’intégration d’un filtre à sable, et le conditionnement pour le transport. ∗ L’unité de potabilisation mobile a été installée définitivement sur site au mois de novembre 2006. Des formations ont ensuite été dispensées aux 8 techniciens locaux pour assurer la gestion et la maintenance tournante de l’équipement. Une séquence de potabilisation d’eau de surface dure en moyenne 4 heures et ce décline comme suit : - Pompage des 400 litres d’eau en 15 mn pour les hommes robustes et en 30 mn pour les femmes et les jeunes. - Ajout de deux pastilles bicouche « AquaSure » (une pastille traitant 200 litres) - Brassage de la cuve de 400 litres pendant 3 mn - Réaction de floculation, de décantation et de désinfection : 1h30mn - Purge des dépôts vaseux décantés : 2 mn - Distribution des 400 litres d’eau purifiée : moyenne de 1h15 (1h avec des sceaux de 10 litres et 1h30 avec des bouteilles de 1,5 litre) Les techniciens « pompistes » ont été formés tout au long du processus de démonstration et d’implantation du système sur les différentes phases d’une séquence et sur les activités de maintenance. Ils seront quotidiennement responsables de l’installation. Ils seront chargé d’ouvrir le système le matin, d’en assurer l’exploitation de la journée suivant les besoins et de laisser place nette et sure le soir. Il devra également tenir le cahier d’exploitation de la station « AquaSure » en mentionnant l’heure, le type de récipient, la quantité d’eau distribuée le nom et l’émargement du consommateur. Le CLG aura la charge de contrôler ce cahier d’exploitation dont la bonne tenue sera la condition de rétribution du pompiste. Le CLG pourra ainsi prélever les cotisations en fonction du suivi de consommation. La maintenance consiste essentiellement à nettoyer la crépine de pompage et le filtre une à deux fois par semaine suivant la turbidité de l’eau. Le système est entièrement mécanique et ne fait intervenir aucune énergie exceptée la motricité humaine. Les quelques rouages, leviers et vannes constitueront sa seule fragilité. Un cahier de suivi quotidien sera tenu par les techniciens et les membres du bureau du CLG. Filtre à sable Manette du mélangeur Station définitive Station à poste Transport sur site Tuyau d’aspiration Formation des pompistes Débit d’eau potable ∗ La consommation de l’eau produite par le système est exclusivement réservée à l’eau de boisson et l’eau de cuisine car elle est limitée. En effet la source étant inépuisable (rivière), c’est le rapport capacité de traitement quotidien sur nombre de villageois à fournir qui déterminera le mode de consommation de cette eau potable. Pour le cas de Manankasina, ce sont 450 villageois qui sont demandeurs d’une distribution d’eau potable, et comme vu plus haut la capacité de rendement du système ne peux pour l’instant pas dépasser les 3 séquences journalières, c’est à dire 1200 litres par jours, on obtient un rendement moyen 2.5 litres par jour par habitants. Ce rendement est certes très bas mais il suffit à pourvoir les besoins de consommation domestiques des villageois assailli par les pathologies hydriques. ∗ Le calcul des cotisations s’appuie sur les coûts de revient de l’exploitation du système rapporté aux nombres d’utilisateurs pérennes. Il est primordial de clarifier très rapidement ces devoirs que devront assumer la communauté car les mauvaises habitudes sont tentantes et menaceraient la pérennisation du projet. En effet durant la phase pilote la distribution d’eau potable est « gratuite » puisque tous les coûts sont pris en charge par le projet. De plus les villageois sont souvent facilement mobilisables et volontaires dans l’idée de « capter » les bénéfices d’un projet mais sur le long terme ils sont beaucoup moins réactif lorsqu’il faut assumer les contraintes et les difficultés de l’exploitation d’un tel équipement. On voit donc souvent sur de telles installations hydrauliques une forte affluence dans les premiers temps et après quelques mois une démobilisation qui fragilise la viabilité financière du projet car cela diminue le nombre de cotisants. ∗ Projection financière de recouvrement des coûts (1 Euro pour 2600 ariary) : Poste Coût journalier en ariary Coût annuel en ariary Coût annuel en Euro Salaire « pompiste » 5 000 1 825 000 702 Achat des pastille AquaSure (6/jours) 1 200 438 000 170 Fond de réserve 1 000 365 000 140 Coût total 7 200 2 628 000 1 012 16 5 840 2,25 Prix de la cotisation par consommateur - Coût approximatif des pastilles AquaSure : 5 000 ariary le kg soit 200 ariary l’unité pour 25 pastilles au kg - Nombre de consommateur : quotidien 450 / annuel 164 250 ∗ Le projet a été institutionnalisé en haut lieux auprès des pouvoirs publics Malgache puisque le projet a pu être présenté à Mme Syla, femme du premier ministre, à M le ministre de l’énergie et des mines, à M le directeur national de l’eau, au chef de région et au préfet de Moramanga. Chaque présentation a fait l’objet d’un accueil enthousiaste et des plus vifs encouragements à participer à la politique nationale d’accès à l’eau potable. Les analyses : Prélèvement d’eau de surface brute Prélèvement d’eau de surface traitée « AquaSure » Bilan financier Poste Montant en Euro - Facture intervention Eurotab 7 176,00 - Facture intervention GPS France N°1 2 350;42 - Facture intervention GPS France N°2 3 127,00 - Facture intervention GPS Madagascar global (7 facture) 5 800,00 - Facture intervention Trans-Mad 3 700,00 - Frais de supervision et de gestion 2 500,00 TOTAL 24 653,42 Conclusions : La station mobile de potabilisation d’eau de surface s’est « facilement » intégrée socialement sur le site pilote de Manankasina parce que les étapes de légalisation et de légitimation du projet ont été respectées et que la population a pu réellement choisir de participer ou non au projet. Les conditions d’accès étant relativement simples, le projet n’a pas rencontré de problèmes logistiques particuliers et aurait pu facilement les surmonter si il en avait rencontré. Il est donc transposable géographiquement dans n’importe qu’elle région de Madagascar. Le faible rendement (due à la capacité de stockage et au temps de séquençage) et le coût encore assez élever constituent les seuls freins constatés sur ce chronogramme. Il faudra cependant assurer des missions de suivi dans les 6 mois à venir pour évaluer la durée de vie des fournitures et petits matériels du système. Le potentiel de développement du système à Madagascar est important car le contexte politique actuel est favorable et le lancement du « Plan d’Action pour Madagascar » M.A.P. reprend l’accès à l’eau potable comme un enjeu transversal majeur pour la stratégie de réduction de la pauvreté. Réponse complémentaire aux solutions d’accès à une eau de qualité, la station de potabilisation « AquaSure » est une innovation pertinente et cohérente dans le contexte de Madagascar qu’il faut encourager.