La psychologie d`apprentissage : de la perception au
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La psychologie d`apprentissage : de la perception au
-1- La psychologie d'apprentissage : de la perception au raisonnement et à la prise de décision 1 – En guise d'introduction Le cerveau les reçoit des informations reçoit des informations - sensitives (état du corps, position dans l'espace) - sensorielles - odeurs, - saveurs, - tout ce qu'apporte la vue, - tout ce qu'apporte l'audition - le toucher traite Ressent des émotions et répond par des actions les traite, c'est-à-dire leur donne un sens - les comprend - acquérant de la connaissance, - les interprète et, - les met en mémoire - raisonne, - au niveau d'une zone de la région frontale, - en faisant appel à la mémoire - puis décide ressent des émotions - plaisir ou déplaisir - exprimés par la joie, la peur, la colère, la tristesse, la surprise, le dégout Répond par des actions qui sont - des ensembles cohérents de gestes (praxis), - le langage parlé et écrit, et le langage extra-corporel (voix, regard, comportement,), - des constructions par l'action (peindre, dessiner, sculpter, jouer de la musique et,) et la pensée (imaginer, théoriser) Au-delà de cette tentative de schématisation on perçoit la complexité d'un vaste ensemble qui régit notre communication avec le monde extérieur, les autres, mais aussi avec notre monde intérieur, nous même, notre Je, notre Moi. Toutes ces fonctions sont connues depuis l'Antiquité, intéressant philosophes, médecins, et tous ceux qui s'intéressent à la pensée. Leur connaissance progresse avec les observations cliniques, les recherches des neurosciences qui visent à regrouper neurologues, psychologues, psychiatres et psychanalystes. Perception et interprétation – Mars 2012 -2- Les activités perceptives et les représentations mentales Nos perceptions: - proviennent de notre environnement et de notre corps, - sont limitées par les contraintes physiques de nos organes sensoriels, - sont véhiculées par des neurones de "spécialités" différentes (vision, audition, etc.) fonctionnant en synergie (assemblées de neurones), - ces assemblées de neurones produisent des objets mentaux, Ces objets mentaux sont confrontés aux représentations mentales que nous avons en mémoire, et, s'ils sont nouveaux et jugés intéressants, gardés en mémoire comme représentations mentales. 1 - Perception 1.1 - Le cerveau perçoit des éléments de notre environnement et des sensations issues de notre corps. Nous percevons: - les éléments de notre environnement qui nous sont accessibles par la vue, l'audition, l'olfaction, la gustation, le toucher, la perception de l'espace. - les sensations venant de l'ensemble de notre corps ; - les unes contribuent à son fonctionnement normal (telles l'envie de dormir, les sensations de faim, de soif, les sensations liées aux efforts telles la tension musculaire, l'accélération du rythme cardiaque, l'essoufflement, la fatigue musculaire), - d'autres alertent sur des dysfonctionnements (tels les récepteurs à la douleur). - Des structures de notre cerveau (le cerveau limbique) traitent nos émotions (peur, colère, surprise, dégout, tristesse, joie) que celles-ci arrivent ou non à la conscience. 1.2 - Nos organes sensoriels ont des contraintes physiques Elles limitent l'étendue de nos perceptions visuelles, auditives, olfactives etc. Le langage courant exprime la conscience de ces limites "c'est passé trop vite, je n'ai pas eu le temps de voir", "vous parlez trop vite", "je ne perçois pas ce goût, je ne sens pas cette odeur" etc. Des comparaisons avec les capacités sensorielles des animaux en apportent d'autres démonstrations. 1.3 - Les influx naissant des stimuli sensoriels (visuels, auditifs, olfactifs, etc.) parcourent des neurones spécialisés. 1.4 - Divers groupes de neurones spécialisés travaillant en synergie constituent les assembles de neurones qui ont une activité spontanée avec des dépolarisations synchrones qui permettent, - d'explorer l‘environnement physique, social et culturel, - de coder des objets et des situations, - c'est-à-dire de former des représentations mentales. 2 - La représentation mentale est un modèle réduit et simplifié de la réalité extérieure, Ce modèle réduit - a un support est neuronal, donc physique, - est sélectionné, - ensuite - s'il est nouveau et intéressant il est mis en mémoire à long terme, - s'il est déjà connu il renforce la représentation mentale déjà mémorisée, - s'il ressemble à d'autres déjà mémorisés il leur est comparée, les modifie éventuellement ou s'y ajoute. Perception et interprétation – Mars 2012 -33 – Interprétations des sensations: les représentations mentales 3.1 - Toute perception sensorielle de notre environnement, toute sensation de notre corps fait l'objet d'une représentation mentale qui est confrontée aux représentations mentales déjà mémorisées ; en d'autres termes cette perception est interprétée en fonction de ce que nous connaissons déjà, de ce que nous avons déjà ressenti. L'expression représentation mentale est plus générale que celle d'image mentale qu'elle inclut. Voiture, arc-en-ciel, girafe: la lecture de ces mots évoque automatiquement des images mentales. Chocolat : cette représentation mentale associe une image visuelle (celle de la présentation de chocolat qu'on apprécierait le plus au moment où on lit le mot), une sensation gustative, voire olfactive. Lorsqu'on entend des phrases ou une mélodie, lorsqu'on sent une odeur, goûte un plat, on se réfère pour les identifier à des représentations mentales. Si, regardant une vitrine, on arrête son œil (en fait son intérêt) sur un objet c'est parce qu'on l'a distingué en fonction de la représentation mentale qu'on en fait. La représentation mentale est à la fois un modèle qu'on acquiert et un modèle qu'on projette. Le cerveau, système auto-organisé ouvert et motivé, produit des représentations qu'il projette sur le monde extérieur. Il n’est pas une machine traitant passivement des informations venues de l'extérieur (CHANGEUX). 3.2 - Des représentations mentales dans les aires associatives pourraient être à l'origine de faits constatés par les psychologues de la Gestalt (Christian von Ehrenfels, Max Wertheimer, Wolfang Kôhler et Kurt Koffka entre 1910 et 1920) et établis comme les principes d'organisation de la perception. C'est à partir de la perception de dessins comme ceux ci-dessous que la Gestalt a établi différentes lois : - loi de proximité : un objet schématisé par un pointillé est automatiquement identifié (on voit ci contre une poire et non pas seulement des points) - loi de similarité : les formes similaires sont spontanément regroupées (on voit des lignes de ronds, rectangles etc, et non des colonnes hétéroclites) - loi de fermeture : des formes ébauchées par des traits discontinus sont reconnues (on identifie un schéma de maison) - loi de symétrie : des formes sont spontanément constituées à partir d'éléments symétriques (un triangle à partir de la schématisation de 3 représentations d'angles) Perception et interprétation – Mars 2012 -43.3 - • Le cerveau humain est dans l'impossibilité d'identifier des perceptions qui n'ont aucune correspondance avec les représentations mentales dont il dispose. On ne peut pas reconnaître une personne, un animal, une plante, un objet qu'on n'a jamais vu ou dont on n'a jamais lu une description. Lire ou entendre un mot inconnu ou dans une langue étrangère qu'on ignore ne fait venir à l'esprit aucune représentation mentale. 3.4 - Nos sens peuvent être illusionnés. Les illusions d'optiques sont les plus connues. En 2006 deux attractions de l'exposition "Illusions, ça trompe énormément" au Palais de la Découverte à Paris, apportaient une démonstration spectaculaire de la difficulté à maintenir son équilibre dans deux situations (illusions): - la première, face à un panneau, présentant des bandes verticales, animé de petits mouvements de translation alternativement à droite et à gauche, - la seconde, en traversant un cylindre immobile mais paraissant animé d'un mouvement de rotation du fait d'un défilement rotatif de bandes lumineuses longitudinales. • Des représentations mentales personnelles interviennent dans la reconnaissance des images ambiguës. Des artistes se sont attachés à composer des œuvres qui peuvent être interprétées de deux façons différentes, aussi cohérentes l'une que l'autre (le dessin ci-contre représente aussi bien un saxophoniste vu de profil qu'un visage de femme vu de face, vivement éclairé par la gauche). Lorsqu'on ignore le fait on ne voit qu'une interprétation. Averti de l'ambiguïté on arrive plus ou moins aisément à commuter d'une interprétation à l'autre. • Notre perception visuelle est déroutée par les jeux visuels que de nombreux artistes se sont plu à imaginer. L'inéluctable recours aux représentations mentales explique nos difficultés face à des dessins où l'incohérence a été volontairement recherchée, tel celui-ci-contre où il est difficile de compter les pattes de l'éléphant du fait que l'artiste a dessiné des buissons de même forme que les bas des pattes que notre esprit s'obstine à interpréter comme pattes. 3.5 - Les souvenirs ont comme supports les assemblées de neurones. Le souvenir d'une orange regroupe des éléments visuels (forme et couleur), gustatif, kinesthésique (la consistance), et de plaisir. Tout appel à la mémoire mobilise des milliards d'assemblées de neurones. On a observé que les mêmes zones cérébrales étaient en activité tant dans l'observation d'un objet ou d'un événement que dans leur évocation. 4 – Les représentations mentales sont stockées en mémoire. C'est l'objet du chapitre suivant. 5 – Conclusion Toutes nos perceptions sont interprétées, suscitent une émotion, sont confrontées à nos représentations mentales déjà en mémoire ; alors qu'une perception connue renforce la représentation mentale déjà présente, une perception nouvelle ajoute une représentation mentale dans notre mémoire. Perception et interprétation – Mars 2012