Comment créer un OGM
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Comment créer un OGM
Comment créer un OGM ? : Dans cette partie, nous allons voir différents procédés qui permettent aujourd’hui aux scientifiques d’obtenir des organismes génétiquement modifiés. Cependant, la compréhension de ces techniques nécessite quelques notions de biologie. A - Notions importantes en biologie : 1- La cellule : La cellule étant la plus petite unité du vivant. Tout organisme se compose d’une ou plusieurs cellules, ce nombre pouvant atteindre plusieurs milliards. Cependant, selon les organismes, les cellules peuvent présenter certaines différences dans leur structure. En effet, la cellule végétale se distingue de la cellule animale notamment grâce à sa paroi cellulaire, mais les éléments principaux, tels que le noyau et la membrane plasmique, se retrouvent dans les deux types de cellules, comme le montrent les schémas suivants. - La cellule végétale : Schéma d'une cellule végétale - La cellule animale : Schéma d'une cellule animale 2 – Le protoplaste : La paroi cellulaire donne sa forme et sa rigidité à la cellule végétale. Si on ôte cette membrane de la cellule, il ne lui reste alors que la membrane plasmique, qui renferme le cytoplasme, la vacuole et le noyau. Cette cellule est maintenant un protoplaste. Celui-ci prend une forme sphérique, il pourra retrouver sa forme d’origine en reformant une nouvelle paroi. Schéma du passage d'un protoplaste (à gauche) à une cellule (à droite) 3 – L’Acide désoxyribonucléique : L'acide désoxyribonucléique, plus communément appelé ADN, est une macromolécule présente dans les cellules de tous les êtres vivants. Quand les cellules se divisent, cet ADN se reproduit à l'identique : toutes les cellules d'un individu contiennent le même ADN et celuici est spécifique à l’individu concerné, ce qui explique l’unicité des êtres vivants. Chez les animaux et les végétaux, l'ADN se trouve dans le noyau des cellules. C'est lui qui contient toute l'information nécessaire au bon fonctionnement de la cellule. L'ADN est formé de deux brins enroulés en hélice. Chaque brin est constitué d’un enchaînement de nucléotides qui diffèrent par une de leurs molécules, que l’on appelle «bases». Il existe quatre bases différentes : adénine (A), thymine (T), guanine (G) et cytosine (C). Elles maintiennent ensemble les deux brins de l’ADN (A d’un brin "s’associe" toujours avec T sur l’autre brin, et C toujours avec G). La localisation de l’ADN 4 – Le gène : Un gène est un «morceau» de l’ADN contenu dans le noyau de nos cellules et qui porte le plan de fabrication d’une protéine. Les gènes sont porteurs des informations relatives aux caractéristiques d’un individu (la couleur des yeux par exemple). L'homme possède environ 30000 gènes. Certaines espèces animales et végétales ont plus de gènes que l'homme. Maintenant que nous avons défini les éléments qui sont manipulés lors de la fabrication d’un OGM, nous allons pouvoir étudier les différentes méthodes inventées par l’Homme pour obtenir un organisme qui possède un ou plusieurs nouveaux gènes, conférant à celui-ci des caractéristiques supplémentaires. Ces méthodes sont classées selon deux types : les techniques de transfert direct et celles de transfert indirect. B – Création d'un OGM : Étape 1: Avant la création de l'OGM, il faut identifier le gêne d'intérêt, c'est à dire le gène que l'on veut étudier dans le but de l'incorporer dans un organisme si il présente des caractéristiques intéressantes. Grâce à l'universalité du code génétique, ce gène peut provenir de tout organisme vivant, plante, animal ou bactérie. Après l'avoir identifié et repéré il faut l'isoler de son organisme d'origine. Étape 2: Après avoir repéré le gène, les scientifiques doivent préparer un plasmide où l'on incorpore le gène d’intérêt, ainsi qu'un autre gène (souvent un gène de résistance à un herbicide) et un marqueur, ces deux derniers ayant pour objectif de contrôler la réussite de la transformation génétique. Étape 3: Le plasmide étant préparé il faut l'insérer dans une bactérie, de l’espèce Escherichia Coli (notée E.C). Cette bactérie est la «préférée» des scientifiques puisqu’elle se duplique très rapidement. Étape 4: On cultive ensuite notre bactérie. Nous nous retrouvons alors avec de nombreuses bactéries identiques, possédant chacune le plasmide incorporé. C'est ici que le marqueur sert a vérifier que le plasmide a bien été multiplié partout . Etape 5: Après que les bactéries se soient bien développées, il faut isoler les plasmides clonés. Nous arrivons ainsi à la phase la plus importante mais également la plus complexe de la transgenèse. Les techniques les plus utilisées sont : • L'électroporation : Technique simple à mettre en œuvre. On soumet un mélange composé de protoplastes et d'ADN à des chocs électriques. Le champ électrique dans le mélange provoque l'ouverture des pores membranaires du protoplaste et permet ainsi le passage de l'ADN dans le noyau Les protoplastes baignent dans une solution de plasmides. Ces derniers passent donc dans la cellule qui se retrouve donc génétiquement modifiée. Tout cela est possible car le phénomène d’ouverture des pores est réversible: la cellule reprend sa forme initiale si le choc électrique n'a pas été trop violent. • L’utilisation du canon biolistique Avec cette méthode on utilise un appareil nommé «canon biolistique» ou «canon à particules».Il faut tout d'abord extraire les plasmides. Après cela, on dispose les plasmides sur des petites billes métalliques de un micron (donc infiniment petites). Il suffit ensuite de bombarder à l’aide du canon biolistique les cellules auxquelles nous désirons incorporer la nouvelle caractéristique. Le taux de réussite est toutefois très faible car on bombarde la cellule d'une manière très aléatoire. Jacques Muller appelle ainsi ces OGM, des «OGM cochons» Étape 6: On met en culture les cellules vivantes dans un milieu contenant l'herbicide H afin de contrôler que les cellules ont bien incorporé le gène de résistance à cet herbicide. Ainsi cette étape permet de faire une dernière sélection des cellules et donc des plasmides ayant réussi avec succès toutes les étapes. Enfin, la dernière étape est alors la régénération de plantes entières à partir de ces cellules, c'est à dire la culture de la plante.