Danse et littérature ANIMATION

Animation
« Danse, littérature et maîtrise de la langue »
S.TINAYRE CPC EPS
Le travail qui lie danse, littérature et maîtrise de la langue dans une interaction porteuse de
sens peut s’organiser suivant 2 axes différents :
⇒
Mettre en scène et produire une chorégraphie interprétative d’un conte, d’une
histoire, d’un album, d’un poème.
⇒
Exploiter l’analyse de spectacles chorégraphiques, lire des textes et des images
sur la danse pour produire des écrits informatifs, descriptifs, narratifs ou poétiques.
Au cœur de cette action interdisciplinaire : la communication.
Recevoir, comprendre, interpréter, produire et donner à imaginer.
Mettre en scène et produire une chorégraphie interprétative d’un conte,
d’une histoire, d’un album, d’un poème.
Il s’agit de s’approprier une œuvre littéraire, la comprendre à travers les illustrations, la
lecture qu’en fait l’enseignant et se familiariser avec l’écrit en se construisant les bases de sa
culture littéraire.
On mobilisera alors trois types de compétences :
⇒
Linguistique
On va repérer le lexique, sa relation à l’image (voit-on ce dont on parle ?), le réutiliser dans
des situations variées, on va repérer les mots-clés, les structures récurrentes...
⇒
Logiques
On va vers la découverte des relations temporelles et causales à travers des prises d’indices
multiples. L’enfant va de « mini résumés » séquentiels jusqu’à la cohérence générale.
On va donc travailler sur les connecteurs et la causalité.
⇒
Culturelles
L’enfant se familiarise avec le monde de l’histoire qui va lui être lue et entre dans un univers
de référence. On va le guider au-delà de l’explicite.
On va donc travailler tout d’abord :
•
La connaissance ou reconnaissance des personnages
•
Les liens de causalité
•
La chronologie
Puis, on affinera la compréhension vers
•
Les cartes d’identité des personnages, leurs attributs
•
Les relations entre les personnages
•
Les objets de l’histoire
•
Les mots des personnages
•
Les images
•
Les stratégies de l’auteur et de l’illustrateur pour exprimer les sentiments
•
L’espace (les lieux)
•
Le temps (chronologie, flash-back, simultanéité, moments forts, accélération…)
•
Le schéma narratif (schéma quinaire, répétitions, alternances…)
Le but du travail sera, par la suite, de mettre en relation les composantes de l’œuvre
littéraire et les composantes de la création chorégraphique en danse afin d’aboutir à
une création cohérente et expressive.
L'écriture de la danse c'est l'écriture chorégraphique, on parle d'une phrase dansée comme
d'une phrase écrite. En danse on peut dire que le geste est comme le mot dans la phrase.
L'écriture chorégraphique représente l'agencement des choix du chorégraphe.
• le choix des gestes : c'est le vocabulaire gestuel.
• l'organisation, la place, l'ordre dans la phrase : c'est la syntaxe.
• la ponctuation, les points, les virgules, les exclamations : c'est le phrasé, le rythme et la
musicalité.
•
l'organisation dans l'espace, lignes, trajets, orientations : c'est l'écriture spatiale.
Cette écriture s'appuie sur les composantes du mouvement dansé (les fondamentaux) :
•
Le corps
•
L'espace
•
Le temps
•
L’énergie (le flux) et le poids (référence à Rudolf von Laban)
•
Les autres
Il est primordial de vivre les trois rôles
• chorégraphe
• danseur / interprète
• Spectateur
Plus simplement et plus loin
On apprendra doucement à se détacher de la représentation pure, du mime pour se concentrer
sur la sensation : être à l’écoute de ce que le texte ou le mot fait résonner en nous et laisser
advenir le geste très naturellement.
On partira alors de questions :
« Quand vous lisez (entendez) ce passage, qu'est-ce que cela vous fait ? »
« De quelle situation vous souvenez-vous particulièrement dans le livre ? »
Quelques pistes :
•
Travailler à partir de phrases en associant des gestes à des groupes de mots.
•
Travailler sur des moments de l’album en se focalisant sur des éléments forts (décor,
attitudes des personnages, émotions à l’intérieur du passage / émotions générées par la lecture de ce passage, actions…)
•
Travailler sur des thèmes évoqués par l’album : la différence, la peur, la séparation...
•
Travailler sur des procédés littéraires ou de construction de l’album : l’accumulation,
la récurrence, l’apparaître/disparaître, la répétition...
On entre dans la danse et dans la démarche de la création artistique et qui dit création, dit
apparition de réponses nouvelles (de conduites jugées nouvelles par le groupe).
Elles pourront faire l’objet d’imitation, de reproduction... La création deviendra alors une
connaissance, intègrera la mémoire collective.
Les mises en situation devront permettre une accumulation de matériaux et connaissances
afin de disposer d’un répertoire gestuel, de moyens d’expression nécessaires et ceux-ci s’acquièrent. Pour ce faire, on mettra en jeu différentes capacités des élèves :
•
Imiter
L’imitation concerne la découverte, l’appropriation puis la précision du mouvement par rapport à l’orientation, la forme, le rythme, l’énergie, la rapidité de réponse.
L’imitation peut être réalisée en écho, ou de façon différée qui donne une première interprétation, une personnalisation. . L’imitation est donc un outil didactique
•
Mémoriser
On construit et on organise. Passer par la verbalisation (refrain) va permettre d’aider à fixer
la construction. On pourra alors varier les contextes et les modalités d’interprétation.
•
Improviser
On cherche de nouvelles idées autour de ce qui a été construit, on utilise les variables que
l’on a apprises et expérimentées (corps, espace, temps, énergies, l’autre…).
•
Imaginer
Autant l’improvisation est une action immédiate, autant l’imagination fait place à la planification, à l’action de choisir, de décider. C’est le début de la chorégraphie, de la mise en scène.
•
Communiquer
On communique autour du projet, on écoute les observateurs qui repèrent le nouveau, les
dysfonctionnements...
•
Fixer la production
On va se pencher de manière plus pointue sur les décors, les costumes, la lumière, le son…
on va se mettre à la place du spectateur.
Il faut alors mémoriser et accepter de répéter pour s’améliorer.
ALBUMS
Sally Hewitt « Nez à nez » (C1)
Martin/Root « Par une sombre nuit de tempête » (C1 C2)
Junge/Jandl « Le cinquième » (Tous cycles pour danser)
Lester/Munsinger « Minable, le pingouin » (C2)
Claude Ponti « L’arbre sans fin », « Le doudou méchant »… (Tous cycles)
Les 3 chardons « L’arbre roux », « Anga, fils du feu », « Pitou, l’enfant roi »…(C1 C2)
Claude Boujon « La chaise bleue » (C1 C2)
« Petit bleu et petit jaune »(C1)
Claude Boujon « La chaise bleue » (C2 / C3)
Cailleaux d’après Mary Shelley « Frankenstein » (C3)
Contes traditionnels «La Barbe bleue »…(C3)
et tous les livres qui vous plaisent !
Revue EPS « Les 7 secrets de Monsieur Unisson » (Tous cycles)
Exploiter l’analyse de spectacles chorégraphiques, lire des textes et des
images sur la danse pour produire des écrits.
Cette action est moins centrée sur l’action motrice expressive mais constitue davantage une
approche disciplinaire liée à la maîtrise de la langue.
Il s’agit de
•
VOIR des spectacles chorégraphiques quels que soient les supports (spectacle « live»,
vidéos, travail avec un chorégraphe ou un danseur…)
•
LIRE
-des écrits en rapport avec le monde de la danse (poèmes, textes informatifs, argumentatifs, narratifs…)
-des images (affiches de spectacles, photographies, tableaux…)
•
ECRIRE des textes descriptifs, des textes poétiques, des articles critiques…
Ecrire autour de la danse suppose à la fois une approche analytique relative à la lecture
d’un spectacle de danse, une approche critique et une approche littéraire.
La pratique de l’activité, l’expérimentation, utilisant tous les procédés de l’imitation à la
création et la mise en scène (voir page précédente) ne pourra qu’enrichir la compréhension et
l’analyse d’une œuvre chorégraphique.
ANALYSER UNE ŒUVRE CHOREGRAPHIQUE
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Situation historique et artistique de l’œuvre
Contexte politique, social, économique / place de l’œuvre dans le parcours du chorégraphe /
genre artistique / lien avec d’autres domaines artistiques…
⇒
Composition et construction
-l’espace scénique (décor, éléments, organisation,situation du public, lumière…)
-utilisation de l’espace par les danseurs (directions, trajets, investissement de l’espace)
-temporalité (déroulement : linéarité, juxtaposition, décalage)
-utilisation des supports sonores (nature et relation avec le mouvement dansé)
-syntaxe de l’œuvre (quels types de mouvements, quels paramètres…)
-éléments du langage dansé (chutes, parcours au sol, sorties de l’axe vertical, symétrie)
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Propos de l’œuvre (fil narratif ?...)
Aide à l’analyse/ écriture d’un texte argumentatif : article critique
Distinguer et articuler ce qui relève de
-l’analyse narrative
-l’analyse scénographique
-le jugement critique
Bibliographie/Iconographie/Filmographie
Michel Tournier Vendredi ou la vie sauvage (danse de Vendredi autour des cactus)
Victor Hugo Notre Dame de Paris (danse d’Esméralda)
Scènes de bal (Stendhal, Tolstoï, Flaubert…)
Baudelaire Danse macabre, le serpent qui danse
Tableaux de Gustave Moreau ou Degas
Films : Billy Elliot, Flash Danse, West Side Story, films de Fred Astaire...
Sources personnelles / Equipe IA de Poitiers / Equipe IA Orléans Tours