Suivi des jeunes reboisements
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Suivi des jeunes reboisements
GROUPEMENT DE PRODUCTIVITE FORESTIERE LOT-ET-GARONNE CONSEILS DE SAISON PRINTEMPS/ETE 2015 Suivi des jeunes reboisements : - Surveillance des jeunes boisements : Ils sont particulièrement sensibles à la végétation concurrente et aux dégâts de gibier. Une surveillance rapprochée permettra d'appliquer les mesures nécessaires avant qu'il ne soit trop tard : dégagement manuel, mécanique ou chimique, pose ou entretien de protections, etc. Les dégâts de gibier importants doivent être déclarés sur l’imprimé joint à cet envoi (avec sa notice) que vous pouvez m’envoyer pour une saisie sur l’observatoire régional intégré au GIP Pour les plantations de peupliers de l’hiver dernier, un recalage au pied des arbres, surtout en terrain argileux, peut éviter que ceux-ci, en bougeant, empêchent les racines de s’installer. - Désherbages mécaniques, chimiques et entretien des sols : Ils doivent être réalisés au printemps, surtout pour les jeunes boisements qui craignent la concurrence, notamment des graminées. Ils seront effectués suffisamment tôt pour économiser la réserve en eau du sol, nécessaire en période estivale. Dans les stations où les sols sont sensibles au tassement (notamment les sols limoneux) il est préférable, pour une meilleure aération du sol, d'alterner cover-crop et griffes et d’éviter de passer avec un tracteur lorsque le sol est détrempé. Un travail du sol complémentaire dans les jeunes plantations fin juin permettra, en même temps que l’élimination de la végétation concurrente, une meilleure pénétration des eaux de pluies estivales. Les désherbages ou dégagements chimiques seront à utiliser lorsque les autres méthodes s’avéreront mal adaptées ou trop onéreuses et dans le respect des produits et doses homologués (attention au respect des zones sensibles :zones humides, fossés, cours d'eau...). Ces désherbages devront être appliqués assez tôt en saison et avant que les plantes à détruire n’aient trop prélevé dans les réserves du sol (par exemple fin avril –début mai en entretien de boisements). La durée et la fréquence de ces entretiens vont dépendre de l'essence, de son adaptation à la station et de la végétation concurrente. Par exemple, pour du peuplier en station un peu séchante, l'entretien peut être nécessaire toute la vie du peuplement ce qui pose, dans ce cas, le problème du choix de l'essence ou de la rentabilité de l'opération. Adresse postale : 14 impasse rue du Milieu – 47700 CASTELJALOUX Accès bureau : 44 Grand rue Tél 05 53 20 78 73 - Fax 05 53 93 06 10 - E-mail : casteljaloux@crpfaquitaine Les jeunes plants recouverts par la végétation concurrente ne doivent pas être dégagés par période de fortes chaleurs (même le pin maritime pourtant résistant !). - Fertilisation après plantation : Principalement utilisée pour les peupliers, elle se réalise au printemps sur les jeunes plantations et, éventuellement, sur des plantations plus anciennes situées sur des stations chimiquement pauvres. Elle peut se faire, par exemple, avec de l'engrais complet (3 fois 15) à la dose de 1 kg par plant et s'applique en couronne sans toucher l'arbre. Un désherbage mécanique ou chimique doit y être associé pour garder l'effet de l'engrais pour les arbres. Un travail du sol complémentaire permet une meilleure incorporation de cet engrais mais doit être assez léger pour ne pas blesser les racines. Une fertilisation à base de phosphore peut être employée pour des jeunes boisements de pin maritime vers 3 ou 4 ans si aucune fertilisation n'a été effectuée auparavant (regonflage) et si les arbres manquent de vigueur. Un enfouissement de cet engrais par travail du sol superficiel doit être prévu. Travaux sylvicoles : - Tailles de formation : Pour les feuillus : Elles doivent permettre d'obtenir une bille de pied droite sur une hauteur suffisante : minimum 3 mètres pour le noyer, 6 mètres pour le peuplier. Il faut 2 à 3 passages dans les 5 à 6 premières années. - - - - Elles sont indispensables dans les plantations à faible densité ou lorsque le nombre de tiges d'avenir est insuffisant. Elles doivent être concentrées dans les premières années pour ne pas entraîner des déformations irréversibles avec des plaies de cicatrisation trop importantes qui sont difficiles à cicatriser et qui fragilisent l’arbre On enlèvera en priorité les fourches et les branches redressées trop vigoureuses. Les petites branches seront enlevées, si nécessaire, avant qu’elles ne soient mortes pour une meilleure cicatrisation et éviter les noeuds noirs Cette opération, effectuée en été, évitera l'apparition de nombreux gourmands. Par contre, notamment pour les peupliers, elle peut aussi avoir lieu l'hiver, si elle est de faible intensité, pour une meilleure visibilité du houppier. Pour les plantations de robinier, en général très branchues, on peut choisir, soit de broyer lorsque le peuplement fait 3-4 mètres de haut, soit d’effectuer de 1 à 3 passages de défourchage durant les 5 premières années. Pour les résineux : Il est fortement déconseillé pour ne pas subir d’attaques de scolytes ou de pyrale du tronc, attirés par l’odeur de résine, de couper du bois vert par élagage, dépressage pendant la saison de végétation. Dans le cas où il ne peut pas être fait autrement, prévoir un passage de broyeur ou de rouleau landais aussitôt après sur les rémanents. On peut être amené occasionnellement à effectuer en fin d’année, en période hors sève, des tailles de fourches ou de grosses branches dans des plantations résineuses où le nombre d'arbres d'avenir est insuffisant, suite à des problèmes liés à l'espèce (fourches sur pin laricio), aux dégâts de gibier ou à des accidents climatiques (rouille courbeuse, dégât de neige, etc.). - Elagage : - Il doit permettre d'obtenir du bois sans nœud sur une hauteur suffisante pour l'utilisation envisagée et en concentrant les cicatrices dans le cœur de l'arbre (par exemple sur une hauteur de 3 m pour le pin maritime et le noyer, 5,5 à 6 m pour le pin laricio et le peuplier). - La taille doit respecter le bourrelet de cicatrisation (c'est le renflement situé à la base des branches) et se faire de préférence sur des branches encore vertes pour une meilleure cicatrisation. - Il s'effectue, pour les feuillus, de préférence en été pour faciliter la cicatrisation et éviter la formation de gourmands. - Pour les résineux, la période hors sève est préférable pour éviter les attaques parasitaires (scolytes, pyrale). - Les interventions de taille et d’élagage doivent être réalisés avant que les branches ou fourches ne soient trop grosses (3 à 4 cm de diamètre) pour permettre une cicatrisation plus rapide et éviter une fragilisation aux coups de vents. Ces tailles doivent être progressives pour éviter la formation de gourmands (surtout sur certains clones de peupliers comme I 45-51 et Koster) et ne pas pénaliser la croissance des arbres. - Exploitation des bois : L'alimentation des usines se faisant généralement "en flux tendu", les exploitations pour toutes les essences se font de plus en plus toute l'année (sauf pour le bois de chauffage). Lorsque les terrains sont détrempés, ces exploitations peuvent causer des dégâts préjudiciables aux sols donc pour l'avenir des futurs peuplements. Le risque d'attaques de scolytes pour les résineux durant la saison de végétation obligera à respecter un délai très court entre la coupe des arbres et leur enlèvement pendant la période de sève (1 mois maximum). Les rémanents devront être broyés en suivant pour diminuer là aussi les risques liés aux scolytes. Pour les résineux, le traitement préventif des souches fraîches au moment de l’exploitation contre l’installation du champignon de fomes (indispensable dans les secteurs à risques) doit être décidé suffisamment tôt avec l’exploitant pour l’organisation du chantier. Le nouveau et seul produit agréé est le Rotstop qui est composé de spore et de mycélium d’un champignon antagoniste. L’efficacité est toujours parfaite par contre le prix est supérieur (une étude est actuellement en cours mais compter de 1,5 à 2 fois l’ancien traitement au bore) et l’utilisation par les opérateurs soumise à leur certification. L’exploitation est effectuée de préférence en fin d’été dans les zones très humides difficilement accessibles le reste de l’année. L’extraction pour la commercialisation des souches doit être spécifiée dans le contrat et doit mentionner le prix net à la tonne et le délai d’enlèvement. Une attention particulière sera apportée aux risques d’ornières et de tassement du terrain sur coupe et sur les voix de débardage et de stockage. La récupération des rémanents est fortement déconseillée car en plus de l’exportation des matières organiques comme pour les souches il y a une forte teneur en richesse minérale (azote, phosphore, potasse, etc…) dans les parties fines (aiguilles, rameaux). Préparation et remise en état des terrains à boiser : Attention à limiter l'impact sur le sol des engins : tassement, ornières. Pour les parcelles trop humides, l’ouverture des fossés l'été précédant les travaux de reboisement donnera du temps pour une meilleure efficacité du drainage (attention à la réglementation en vigueur sur la loi sur l’eau). Les parcelles qui nécessitent un traitement chimique, préalablement à la plantation, seront traitées en fin d'été pour éliminer chiendent, ronce, molinie etc. Toutes les précautions nécessaires seront à prendre pour respecter les spécialités autorisées, les doses homologuées et les zones sensibles. Dans les terrains argileux ou tassés, un décompactage en fin d’été préalable au reboisement apportera toute son efficacité. La fertilisation de fond peut être nécessaire sur des sols présentant des carences : par exemple, dans les Landes de Gascogne un apport de 80 unités/ha de phosphate sur les stations les plus pauvres. Prévoir l'élimination, si nécessaire, de la végétation susceptible de gêner la préparation au reboisement ou l'entretien de la future plantation (souches, rémanents...). Dans l'éventualité d'un brûlage de rémanents, prendre contact avec la mairie ou le centre de secours des pompiers pour respecter les zones et les périodes autorisées. Cette technique de brûlage présente les inconvénients du risque de feu, de la perte de matière organique et peut aussi entraîner des risques de maladies racinaires pour les résineux. L’écrasement, un an après la coupe rase, des taillis d’acacia permet d’obtenir des repousses plus nombreuses et vigoureuses et de renouveler partiellement l’ensouchement en favorisant les drageons. Préparation des reboisements : - Diagnostics de sols Ils sont souvent indispensables pour les boisements et pour certains reboisements avec changement d'essence. Ils doivent permettre de faire les bons choix d'essence ou de variété et de prévoir également les travaux de préparation et les entretiens futurs. Pour le maintien des lisières ou des bouquets feuillus ainsi que l’accompagnement des accrus naturels, la délimitation des zones à conserver avant les travaux permet d’éviter l’irréversible. La période estivale, où les nappes sont au plus bas, permet d’évaluer la disponibilité en eau, notamment par sondage à la tarière pédologique. Ces sondages permettent de mieux connaître les facteurs limitant de chaque station ; traces d’hydromorphie, présence de calcaire actif (test à l’acide : bouillonnement) ou de plancher compact argileux ou graveleux, niveau de la nappe, etc. - Demandes d'aides de l'Etat : Les dossiers sont à déposer auprès de la DDT du département concerné. Vous pouvez vous rapprocher de votre GPF pour vous renseigner et avoir éventuellement une aide technique pour le montage de votre dossier de demande d’aide. Pour les dossiers où le versement était prévu en 2 fois (1er à la réception des travaux de reboisement et 2ème prévu à la fin des entretiens subventionnés), penser à faire la demande du solde avant la fin des 4 ans (date d‘anniversaire de l’octroi de la subvention). Ces aides de l’Etat concernent : - Les nettoyages et reboisement dans le cadre des dégâts de la tempête 2009 et des scolytes. L’élagage feuillus et résineux Le balivage de chênes Le reboisement de taillis ou taillis sous futaie sans avenir Les travaux ne pourront commencer qu’aprés avoir reçu l’accord financier - Demandes d’aide auprès du Conseil Général du Lot et Garonne et du Conseil Régional : Le programme d’aide pour les projets de boisements terres agricoles en peuplier ou noyer a été reconduit et vous pouvez nous contacter pour vous aider dans cette démarche. D’autres aides pour l’amélioration des peuplements qui étaient réservés au fumélois sont étendues depuis début 2015 à l’ensemble du département - Demandes d’aide auprès du Conseil Général de la Gironde et du Conseil Régional : Ces aides, spécifiques au département, concernent principalement le robinier aussi bien pour l’installation (plantation) que l’entretien (taille, élagage et éclairie). RAPPEL : Les dossiers de demandes de subvention doivent être déposés et acceptés par l’organisme concerné avant le début des travaux sauf accord particulier. - Exonération de l’impôt foncier : Cette déclaration (imprimé IL 6704) permet une exonération totale de taxe foncière (10 ans pour le peuplier ; 30 ans pour les résineux ; 50 ans pour les feuillus) et une exonération partielle de l’impôt sur le revenu. Le propriétaire doit faire la déclaration dans les 90 jours suivant la date d’achèvement des travaux, en y joignant si possible la facture des travaux. - Réservation des plants Elle peut se faire dès la fin de l'été. Une visite de la pépinière peut permettre de juger de la qualité des plants. Pour le choix des clones, il est préférable de prendre conseil auprès de votre technicien forestier habituel. La surveillance phytosanitaire : Cette surveillance est nécessaire en période de végétation afin de repérer d'éventuelles anomalies et d'envisager les moyens d'actions (pré-nids de chenilles processionnaires, présence de scolytes sous écorce) Pour les peupliers à partir de mai-juin, surveillance des populations de pucerons lanigères, essentiellement sur I 214 mais aussi sur Dorskamp, I 45-51, Triplo, … Les rouilles foliaires sont également à surveiller dès le mois de mai. En cas d'anomalie importante, vous pouvez me contacter en tant que correspondant observateur de la santé des forêts ou contacter l’échelon régional (tel : 05.35.31.40.11) pour un diagnostic plus précis et le cas échéant pour prévoir les actions possibles Rappels : Cotisation GIPA : Votre GPF y cotise pour vous, si vous souhaitez recevoir directement l’actualité concernant le peuplier et être invité aux réunions du GIPA vous pouvez nous en faire la demande en nous donnant votre adresse mail. Quelques sites Internet à visiter : www.pigma.org/ : Cette plate-forme d’information mise en place par le GIP ATGeri permet d’accéder notamment à la cartographie (photos aériennes, plans cadastraux, zonages environnementaux) et aux données mises à disposition. Tout propriétaire qui cotise à la DFCI peut demander un numéro d’identifiant qui lui permettra d’avoir un accès plus large www.crpfaquitaine.fr : Actualités, conseils techniques, documentation, contacts, résultats des ventes de bois. . . http://draaf.aquitaine.agriculture.gouv.fr/ : Site de la direction régionale de l’agriculture et de la forêt d’aquitaine qui comprend un volet forêt/bois très complet notamment pour les aides de l’Etat et les dossiers tempêtes. www.aquitaine.ecologie.gouv.fr environnementaux : Site de consultation des zonages www.cadastre.com.fr : Site de consultation du cadastre www.geoportail.fr : Site pour visionner les photos aériennes www.etf-aquitaine.org : Site des entrepreneurs de travaux forestiers www.maisondelaforet-sudouest.com : Site de la Maison de la Forêt