Monographie : Breteuil - DRJSCS Hauts de France

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Monographie : Breteuil - DRJSCS Hauts de France
Enquête sur les pratiques éducatives des jeunes en
Picardie
Monographie : Breteuil
Parmi les différents moyens mis en place pour réaliser cette étude,
trois territoires ont fait l’objet d’une attention particulière, dont la
commune de Breteuil.
En
complément
de
l’analyse
cartographique
régionale
(caractéristiques sociodémographiques, socioéconomiques et
photographie des dispositifs en direction des jeunes) et de l’étude
par questionnaire, nous avons réalisé une phase plus qualitative qui
s’est traduite par une série d’entretiens avec des professionnels
agissant sur le territoire et de jeunes. Ces investigations se sont
déroulées entre mai et septembre 2011.
Rappelons que l’objet premier de ces investigations sur site
consiste à « nourrir » et enrichir l’étude régionale. Autrement dit,
cette « monographie » doit être lue comme une contribution
spécifique à une étude globale, même si nous mettons en lumière
les singularités de ce territoire dans ce document.
Cécile Gayral
vendredi 14 octobre 2011
COPAS – 54 rue nationale – 59000 LILLE — SCOT ARL à capital variable – RCS Lille B 329 070 809
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Sommaire de la monographie.
A ‐ Préalables.......................................................................................................................... 3 1. L’objet de la monographie ............................................................................................................................................3 2. Présentation synthétique de l’étude « jeunesse »...............................................................................................3 2.1 Phase 1 – Produire une « vue d’ensemble » de l’offre éducative ................................................................3 2.2 Phase 2 : Analyse des pratiques éducatives et culturelles des jeunes et de leurs attentes..............4 2.3 Phase 3 : Synthèse et préconisations......................................................................................................................4 3. Investigations réalisées pour la monographie.....................................................................................................4 3.1 Professionnels rencontrés ...........................................................................................................................................4 3.2 Jeunes interviewés ..........................................................................................................................................................5 B ‐ Monographie ..................................................................................................................... 6 4. Données socio‐démographiques et socio‐économiques..................................................................................6 4.1 Breteuil, brève présentation de la commune......................................................................................................6 4.2 Un densité faible, et une population relativement jeune...............................................................................8 4.3 Une précarité qui touche particulièrement les jeunes................................................................................. 13 4.4 Données relatives à la scolarité, à la formation et à l’emploi .................................................................. 15 5. Les acteurs, et dispositifs mobilisés pour la jeunesse : les ressources du territoire........................ 17 5.1 Une ville composée de nombreux acteurs ......................................................................................................... 17 5.2 Un CEL signé en 2000 et depuis renouvelé ....................................................................................................... 20 5.3 La mise en œuvre d’une commission « prévention » .................................................................................... 21 5.4 Structuration de l’offre sur la ville ....................................................................................................................... 21 6. La perception des professionnels : principales problématiques de la ville, appréciation de l’offre et du réseau local .................................................................................................................................................................... 25 6.1 Un territoire enclavé .................................................................................................................................................. 25 6.2 Des problématiques de santé.................................................................................................................................. 26 6.3 Des difficultés dans la qualification des jeunes .............................................................................................. 27 6.4 Breteuil… ou la traversée du désert pour certain jeunes ........................................................................... 28 6.5 Des pratiques faiblement formalisées................................................................................................................. 28 6.6 Des critères d’évaluation des actions qui freinent......................................................................................... 29 6.7 Perspectives.................................................................................................................................................................... 30 7. Les représentations des jeunes ............................................................................................................................... 31 7.1 Freins et obstacles soulevés par les jeunes pour réussir leur projet...................................................... 31 7.2 Regard des jeunes sur l’offre éducative de Breteuil...................................................................................... 31 7.3 Un chantier international : l’ouverture au monde........................................................................................ 32 7.4 Un séjour sportif : un moment de liberté........................................................................................................... 34 7.5 La troupe de théâtre : de la créativité à la performance ........................................................................... 35 8. Conclusion (ce qu’il faut retenir) ............................................................................................................................ 37 8.1 Des modalités de travail à visiter ......................................................................................................................... 37 8.2 Une offre…....................................................................................................................................................................... 38 COPAS vendredi 14 octobre 2011
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A - Préalables
1. L’objet de la monographie
Rappelons ici que la monographie ne doit pas être confondue avec un travail d’audit ou
d’évaluation. Il s’agit avant tout d’un exercice descriptif qui repose sur une analyse des
faits (bilans chiffrés, données statistiques), sur l’appréciation des acteurs (élus,
professionnels, jeunes, etc.) sur des objets concrets (la situation du territoire, l’offre en
direction des jeunes, le niveau de coopération entre acteurs sur le terrain, les modalités
de mise en œuvre des actions et les postures professionnelles, les effets des actions
sur les publics, etc.).
Ces différents niveaux de description permettent in fine de dégager des caractéristiques
propres à Breteuil, de valoriser des approches, des modalités de travail singulières qui
viendront enrichir une note de synthèse problématisée (mise en perspective régionale à
partir des trois monographies, du traitement des questionnaires et du traitement
cartographique).
2. Présentation synthétique de l’étude
« jeunesse »
La Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale
(DRJSCS) a confié au cabinet COPAS la réalisation d’une étude ayant comme objet
« les pratiques éducatives des jeunes en Picardie ».
Le terme « pratiques éducatives » est à prendre dans son acceptation la plus large
(« l’ensemble des actions et activités proposées aux jeunes qui participent à
l’apprentissage, à l’autonomie et à l’épanouissement personnel d’un individu en dehors
du temps scolaire ».)
Trois phases ont été réalisées :
2.1
Phase 1 – Produire une « vue d’ensemble » de l’offre éducative
L’objectif de cette étude a d’abord consisté à proposer une « vue d’ensemble » de
l’offre éducative régionale en direction des jeunes.
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Pour ce faire, deux types de travaux ont été réalisés :
√ Un recensement régional cartographié des actions et dispositifs en direction des
jeunes (à partir des données statistiques existantes)
√ Une étude par questionnaire permettant de disposer d’éléments plus qualitatifs
sur le type d’actions mises en œuvre.
2.2
Phase 2 : Analyse des pratiques éducatives et culturelles des jeunes et de
leurs attentes
À l’issue de cette première phase, COPAS a engagé une série de rencontres et
d’entretiens collectifs avec différents groupes de jeunes pour les interroger sur leurs
pratiques, demandes, besoins, etc. afin de les analyser au regard de l’offre existante.
2.3
Phase 3 : Synthèse et préconisations
L’ensemble des données qui ont été produites au cours de l’étude (cartographie et
analyse, résultats de l’étude par questionnaires, fiches monographiques) fait l’objet d’un
rapport de synthèse assorti de préconisations.
3. Investigations réalisées pour la
monographie
3.1
Professionnels rencontrés
Conformément aux besoins de l’étude, nous avons rencontré les acteurs de Breteuil
ayant une connaissance fine de la jeunesse de la commune, sa démographie, ses
besoins, l’offre éducative proposée sur le territoire.
-
Luc Courson, responsable du service des sports de la ville de Breteuil,
coordinateur du CEL
-
Mamadou Diop, directeur du centre social cantonal
-
Cédric Frejean, responsable du Centre d’Animation Jeunesse (public 11-17 ans),
centre social cantonal
-
Eric Opdebeek, responsable du service culturel de la mairie de Breteuil (qui
rassemble le centre Jules Verne, la médiathèque et l’école de musique),
directeur du centre Jules Verne
-
Ludovic Mourault, conseiller de l’antenne de la mission locale à Breteuil
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3.2
Jeunes interviewés
Les jeunes interviewés dans le cadre de cette étude sont tous issus du canton de
Breteuil. Deux entretiens collectifs et deux entretiens individuels ont été menés et
concernaient trois actions, mises en place par des acteurs différents de la commune de
Breteuil :
1. Groupe de jeunes ayant participé à un séjour sportif de trois jours organisé par la
mairie de Breteuil (service des sports)
 Animation d’un focus groupe
-
11 jeunes, dont 3 de moins de 12 ans (entre 9 et 11 ans), et 8 de 14 – 16 ans
-
7 garçons, 4 filles
-
Tous originaires de Breteuil (l’action étant portée par la mairie)
2. Compagnie de l’atelier théâtre du centre Jules Verne
 Animation d’un focus groupe et observation du « filage » de la pièce de
théâtre (dans la perspective d’une représentation sur Amiens en octobre 2011)
a. 10 jeunes, âgés de 11 à 14 ans
b. 9 filles, 1 garçon
c. 3 jeunes originaires de Breteuil, 7 jeunes originaires des autres villes du
canton
3. Participation à un chantier international visant la rénovation du boulodrome d’une
des villes du canton de Breteuil.
 Entretien individuel avec deux jeunes (17 et 18 ans).
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B - Monographie
4. Données socio-démographiques et socioéconomiques
Cette partie propose quelques repères statistiques pour situer la commune, et plus
largement le canton, notamment en comparaison avec les territoires de la région
présentant les mêmes caractéristiques (démographiques et d’emploi), le département
et la région Picardie (comparaison avec les données cartographiées dans l’atlas
jeunesse réalisé au démarrage de cette étude). Il ne s’agit donc pas ici de proposer un
« nouveau » diagnostic.
4.1
Breteuil, brève présentation de la commune
♦ Breteuil, une ville inscrite dans l’intercommunalité
La commune de Breteuil, environ 4300 habitants, est située dans le nord ouest de
l’Oise, à équidistance de Beauvais et d’Amiens. Breteuil est une ville inscrite dans
l’intercommunalité :

Ville principale du canton de Breteuil, composé de 23 communes,

fait partie intégrante du SIVOM (syndicat intercommunal à vocation multiple), qui
détient notamment la compétence culture et sports,

appartient à la communauté de communes des vallées de la Brèche et de la Noye
(créée en 1992) qui rassemble 41 communes (Canton de Breteuil et de Froissy).
Breteuil est la ville la plus importante de cette communauté de communes comme le
montre sa structuration urbaine :
- 1 commune de plus de 4 000 habitants (Breteuil)
- 1 commune de plus de 1 000 habitants (Ansauvillers)
- 8 communes de plus de 500 habitants
- et 31 communes de moins de 500 habitants.
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♦ Breteuil : ville centre d’un pôle d’emploi en milieu rural
En reprenant le découpage des territoires selon le zonage en aires urbaines et aires
d'emploi de l'espace rural (ZAUER)1, Breteuil apparaît comme la ville centre d’un pôle
d’emploi rural2.
L’Oise compte trois communes centres d’un pôle d’emploi de l’espace rural : Breteuil,
Saint-Just-en-Chaussée et Grandvilliers, toutes trois situées dans le nord est du
département.
1
« Le ZAUER décline le territoire en 6 catégories. Les trois premières constituent l'espace à dominante urbaine : ce
sont les pôles urbains, les communes monopolarisées et les communes multipolarisées. Les autres comprennent à
la fois des petites unités urbaines et des communes rurales (ces trois catégories représentent l'espace à dominante
rurale) » (cf présentation du ZAUER dans la présentation de l’atlas régional, présentation de l’outil cartographique).
2
Il s’agit d’une commune (ou unités urbaines ou agglomération) appartenant à un pôle d’emploi rural offrant 1 500
emplois ou plus.
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Comme le montre cette cartographie du canton de Breteuil, la majorité des villes
rattachées au canton sont des communes à dominante rurale. Seules quelques
communes, Troussencourt, Vendeuil-Caply, Ausauvillers et La Hérelle sont des
communes dites multipolarisées3.
L’atlas régional met en évidence des caractéristiques propres de ces territoires. Il paraît
important de mettre en perspective les données socio démographiques et
socioéconomiques de la ville, avec à la fois les données relatives aux autres communes
appartenant à un pôle d’emploi de l’espace rural, mais aussi avec les données de
l’Oise. Cette mise en perspective permettra de mieux comprendre les caractéristiques
propres de Breteuil.
4.2
Un densité faible, et une population relativement jeune
♦ Caractéristiques démographiques
De Breteuil :
Breteuil est une commune de 4307 habitants (INSEE 2008). Ce qui caractérise en
partie Breteuil est sa forte proportion de personnes retraitées : un tiers de la population
appartient à cette catégorie. Le tableau ci-dessous donne à voir la répartition par CSP.
3
Communes rurales ou agglomérations (ou unités urbaines) situées hors des aires urbaines, dont au moins 40 % de
la population résidente ayant un emploi travaillent dans plusieurs aires urbaines différentes, sans atteindre ce seuil
avec une seule d’entre elles, et qui forment avec elles un ensemble d’un seul tenant.
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Structure de la population (des plus de 15 ans) par catégories socioprofessionnelles (INSEE
2008)
effectifs
%
Agriculteurs exploitants
24
0,8%
Artisans commerçants, chefs d’entreprise
36
1,2%
Cadres et professions intellectuelles supérieures
116
3,5%
Professions intermédiaires
388
11,5%
Employés
492
15%
Ouvriers
624
18%
Retraités
1052
31%
Autre personnes sans activité professionnelle
640
19%
3372
100%
On notera le très faible poids des agriculteurs exploitants (0,8%), ce qui peut paraître
surprenant pour une terre rurale comme Breteuil. Cependant, cette faible part de
l’agriculture dans l’économie de Breteuil est à l’image de la structuration de l’emploi en
France, le poids du secteur primaire dans l’économie française ayant fortement décliné
depuis la seconde moitié du 20ème siècle, notamment dans les zones rurales.
Breteuil compte très peu de cadres et de professions intellectuelles. En revanche 18%
de la population est ouvrière et 15% employée.
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Un canton caractérisé par sa faible densité de population
Le canton de Breteuil, compte aujourd’hui 11370 habitants, contre 9211 il y a 40 ans. Il
a ainsi connu une croissance démographique relativement importante en l’espace de
40 ans.
Le canton de Breteuil est un territoire peu dense, 12 communes sur 13 comptant moins
de 250 habitants et seulement deux plus de 1000 (Breteuil et Ansauvilliers).
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♦ La part des différentes tranches d’âge (moins de 18 / 18 à 24 ans)
L’Oise est le département le plus jeune de Picardie : il compte 218 980 jeunes de moins
de 19 ans (soit 28% de sa population totale). Ainsi 43,4% des jeunes Picards inscrits
dans cette tranche d’âge vivent dans l’Oise.
Part de la tranche d’âge
sur la population totale
de la commune – en %
(et en effectif)
Breteuil
Commune d’un
pôle emploi
rural
Oise
Picardie
Part des 0/2 ans
4% (163)
3.7% (4401)
4.1% (32736)
3,9%
Part des 3/5 ans
4% (190)
3.8% (4473)
4.1% (33131)
4%
Part des 6/10 ans
7% (313)
6,35% (7503)
7% (54739)
7% (125 139)
Part des 11/17 ans
10% (412)
9,22% (10 729)
10% (77 644)
9% (176 872)
Part des 18/24 ans
8% (350)
7,94% (10 654)
7% (69 248)
7% (169 670)
Part des 0/19 ans
28%
25,83%
28% (218 980)
28% (503 947)
(1184)
(30581)
Il est important de noter que certaines communes du canton de Breteuil, telles que
Rouvroy-les-Merles (45%) et Broye (35%) ont une proportion de jeunes de moins de 20
ans supérieur à 30%.
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Les jeunes ayant entre 18 et 24 ans composent 8% de la population de Breteuil, ce qui
est supérieur à la part de cette tranche d’âge en Picardie et dans l’Oise. Certaines
communes du canton présentent plus de 12% de jeunes de cette classe d’âge.
Le territoire de Breteuil est donc un territoire particulièrement jeune, avec une majorité
d’adolescents ayant entre 11 et 17 ans (412 jeunes composent cette tranche d’âge sur
Breteuil), les 18-24 ans sont moins nombreux (350). Cette moindre proportion peut
s’expliquer de deux manières : certains d’entre eux ont quitté le territoire soit pour
poursuivre leurs études, soit pour trouver un premier emploi (cf. point 4.3, un chômage
des jeunes particulièrement élevé).
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♦ Les familles monoparentales
Part
des
familles
monoparentales
/
le
nombre de familles total –
en % (et effectif)
Breteuil
Commune d’un
pôle emploi rural
15% (175)
12% (4959)
Oise
Picardie
9% (67 857)
12,4%
(27613)
L’Oise est le département qui compte le plus de familles monoparentales en Picardie.
Breteuil est une commune particulièrement touchée par la monoparentalité. A l’image
des communes appartenant à un pôle d’emploi rural comptant 12% de familles
monoparentales, taux le plus élevé par rapport aux autres types de communes
(urbaines, périurbaines, ..), Breteuil dénombre 175 familles monoparentales (soit 15%
de la population).
Au niveau cantonal, certaines communes telles que Vendeuil – Caply, Le Mesnil-SaintFirmin et Bonvillers ont un pourcentage de familles monoparentales de plus de 20%.
Malgré le poids important du nombre de familles monoparentales sur la commune, les
acteurs du territoire interrogés n’ont pas mis en exergue cette particularité. Alors que
sur d’autres territoires (comme le quartier d’Elbeuf à Amiens), le taux de familles
monoparentales est égal à la moyenne du département et que les professionnels
agissant sur ce quartier insistent sur le fait que cette réalité interroge les politiques
éducatives du territoire ; sur Breteuil, cette réalité n’est pas travaillée de façon
significative. La différence de représentation de la monoparentalité comme
problématique est à souligner.
4.3
Une précarité qui touche particulièrement les jeunes
♦ Un chômage élevé
A Breteuil, le taux de chômage des 15 - 64 ans est de 15,4%, soit un taux bien plus
important que la moyenne de l’Oise qui est de 8,6% et que le taux de chômage des
communes appartenant à un pôle d’emploi rural, qui s’élève à 13,4%.
Breteuil
Taux de chômage
actifs de 15-64 ans
des
15,4%
Commune
d’un pôle
emploi rural
13,4%
Oise
8,6%
Picardie
9,9%
Le chômage dans la commune de Breteuil est une vraie problématique, alors que la
ville constitue le pôle d’emploi du territoire. Breteuil, située dans le nord ouest de l’Oise
ne bénéficie pas du desserrement du tissu urbain de la région Ile-de-France ; le sud du
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territoire ayant une migration importante de personnes travaillant en Ile-de-France a un
taux de chômage bien plus faible.
Nous n’avons pu obtenir les données CAF permettant d’évaluer le nombre de
personnes vivant des minimas sociaux.
♦ Les 15-24 ans, particulièrement touché par le chômage
A Breteuil, 28% des jeunes de 15-24 ans en activité sont au chômage, soit près d’un
jeune sur trois (ce qui représente 76 jeunes). Même si en terme d’effectif, le nombre de
jeunes au chômage peut paraître faible, il est important de regarder les pourcentages :
le taux de chômage des jeunes à Breteuil est bien plus important que dans l’Oise, et un
peu moins important que celui des communes d’un pôle d’emploi rural.
Breteuil
Taux de chômage des 1524 parmi les actifs de 15-24
ans
28%
(76)
Commune
d’un
pôle
emploi rural
30%
Oise
Picardie
24%
27%
Certaines villes du canton de Breteuil sont particulièrement touchées par le chômage
des jeunes : Plainville (63%), Chepoix (50%), Broyes (46%).
Selon le conseiller de la mission locale, le taux de chômage des jeunes s’explique
avant tout par le faible nombre d’emplois disponibles dans cette zone rurale. Mais aussi
par le très faible niveau de qualification des jeunes et leurs difficultés de mobilité.
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♦ Un territoire plus pauvre que le reste de l’Oise
Breteuil
Médiane du revenu fiscal
par
unité
de
4
consommation
14 590
Commune
d’un
pôle
emploi rural
16 098
Oise
Picardie
18 843
17353
La comparaison de la médiane du revenu fiscal par UC de Breteuil avec des territoires
du même type donne à voir une population fortement précarisée. Alors que l’Oise est le
département de Picardie au revenu fiscal par UC le plus élevé, notamment du fait de la
proportion plus forte de cadres dans le sud du département ; le nord de l’Oise,
notamment les communes d’emploi rural, est particulièrement paupérisé.
4.4
Données relatives à la scolarité, à la formation et à l’emploi
♦ La scolarisation des jeunes de Breteuil
Breteuil compte deux collèges, un privé et un public.
Alors que les données socioéconomiques du territoire tendent à le définir comme un
territoire particulièrement paupérisé, aucun établissement scolaire de Breteuil ne
s’inscrit dans un réseau d’éducation prioritaire.
2007
Pop
Pop scolarisée
2-5 ans
242
180
74,4%
6-14 ans
563
553
98,2%
15-17 ans
162
149
92%
18-24 ans
350
116
33,1%
25-29 ans
129
11
8,5%
30 ans ou
plus
1084
9
0,8%
La quasi totalité de la population est scolarisée. Cependant, il est important de
souligner la relative baisse de scolarisation des 15/17 ans. Cela peut en partie
s’expliquer par le fait que les lycées sont situés à Beauvais ou Montdidier, donc
difficilement accessible pour des personnes ayant des problèmes de mobilité. Le
décrochage scolaire est souligné par certains acteurs comme une problématique à
travailler. Des actions sont sûrement mises en place au collège, par exemple avec
l’existence de cellule de veille au sein du collège visant à prévenir le décrochage, mais
nous n’avons pu recueillir ces données.
Par ailleurs, la cartographie relative aux actions mises en place par la MGI (Mission
Générale d’Insertion) met en évidence le fait que Breteuil ne bénéficie d’aucun
accompagnement spécifique.
4
La médiane du revenu fiscal par unité de consommation (UC) partage les personnes en deux groupes : la
moitié des personnes appartiennent à un ménage qui déclare un revenu par UC inférieur à cette valeur et l'autre
moitié un revenu par UC supérieur
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Enfin, seuls 33% des 18/24 ans sont scolarisés et poursuivent ainsi des études
supérieures. Ce faible taux peut en partie s’expliquer par l’éloignement des pôles
universitaires. Même si Amiens n’est situé qu’à 30 km, les moyens de transport pour
rejoindre la capitale Picarde sont restreints ; et la situation financière des ménages de
Breteuil représente un frein réel à l’incitation des jeunes à poursuivre des études.
♦ L’insertion des jeunes
Il existe sur le territoire de Breteuil une antenne de la mission locale de Saint-Just-enChaussée (une autre antenne est située à Crèvecoeur-le-grand).
En reprenant les éléments cartographiés sur l’offre relative aux actions d’insertion (un
but pour l’emploi, le dispositif parrainage pour l’emploi), nous observons que le territoire
de Breteuil n’est pas touché par ces dispositifs puisqu’aucun jeune Brétilien n’en
bénéficie.
Sur l’action « un but pour l’emploi », les acteurs de l’insertion de Breteuil explique cela
par un découpage géographique qui empêche Breteuil de bénéficier de ces actions :
Breteuil n’étant pas rattaché au Beauvaisis, qui capte l’ensemble des financements.
« Ce découpage territorial empêche les coopérations et ne fait pas bénéficier les jeunes
de notre territoire d’action qui paraissent intéressantes ». Le non déploiement de ce
dispositif sur une zone comme Breteuil - alors que ses caractéristiques justifieraient
qu’elle en bénéficie - met en évidence les limites du découpage administratif des
territoires : « pris » entre deux pôles d’attractivité, Beauvais et Amiens, le territoire de
Breteuil est morcelé, et est de fait un territoire oublié des politiques publiques : proche
des zones d’attraction… mais trop loin pour en bénéficier.
Par ailleurs, alors que sur le territoire avait déjà été mis en place des chantiers
d’insertion, aujourd’hui, ce type d’action n’existe plus. Il y a quelques années, la ville de
Breteuil avait porté un chantier d’insertion visant la rénovation de bâtiments publics sur
la ville. Mais les critères d’évaluation de ce chantier, uniquement quantitatifs et en
terme de retour à l’emploi, n’ont pas aidé au renouvellement de ce type d’action : en
effet, les retours à l’emploi ont été peu nombreux, le public ayant participé à ce chantier
étant constitué de personnes du canton les plus éloignés de l’emploi. Cependant, les
acteurs de l’insertion estiment que les bénéfices secondaires ont été nombreux :
reconquête de l’estime de soi, insertion dans un collectif brisant la solitude,
apprentissage des rythmes de travail, développer le goût du travail, etc… Aussi, les
critères d’évaluation des actions d’insertion uniquement sous l’angle du retour à l’emploi
ont freiné leur développement, qui pourtant aurait tout son sens sur ce territoire,
marqué par le chômage des jeunes.
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5. Les acteurs, et dispositifs mobilisés pour la
jeunesse : les ressources du territoire
Cette partie propose de recenser d’une part les ressources mobilisées par Breteuil dans
le cadre de sa politique jeunesse, les principales orientations éducatives proposées
pour la commune et d’autre part de proposer une « photographie » de l’offre classée
selon différents axes thématiques.
5.1
Une ville composée de nombreux acteurs
♦ Un taux d’équipement élevé
Breteuil est une des villes de l’Oise les mieux équipées en terme de structures sportives
et culturelles.
-
Equipements sportifs : un centre aquatique, 1 terrain multisports, 1 complexe
sportif intercommunal comprenant 1 salle de basket et un dojo, 4 terrains de
football, 1 piste d’athlétisme, 1 boulodrome, 1 mini golf, 6 courts de tennis dont 2
tennis couverts …
-
Equipements culturels :
o Le centre culturel Jules Verne : salle de spectacle (dont 80% de la
programmation est orientée vers le jeune public) et séances de cinéma
programmées de façon bi mensuelle.
o Ecole de musique
o Médiathèque
Pour une commune rurale, le taux d’équipement de Breteuil est particulièrement élevé,
les ressources en terme d’infrastructures sont donc nombreuses.
♦ Des services municipaux actifs
Une politique jeunesse axée principalement sur la pratique sportive et culturelle
L’organisation des services de la mairie est révélatrice d’une certaine conception de la
jeunesse. Il n’existe pas de service jeunesse à proprement parler. Il y a bien un service
des sports, et un service des affaires scolaires, mais pas de service jeunesse, ce qui
apparaît étonnant au regard de la jeunesse du territoire. Cependant, les jeunes
Brituliens ne sont pas laissés « sur le bord de la route » pour autant. C’est en effet au
service des sports qu’est déléguée la question éducative des jeunes de la commune,
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notamment parce que ce service porte la gestion administrative et opérationnelle du
Contrat Educatif Local (cf point 5.2).
Assez naturellement, la politique jeunesse de la mairie de Breteuil est donc
essentiellement centrée sur la pratique sportive. Cependant, même si dans le discours
et dans les chiffres, cette proéminence de la part du sport dans l’éducation des jeunes
de la commune est réelle, le champ de la culture et de son accès est aussi travaillé.
En effet, le centre culturel Jules Verne, qui est un centre municipal, coordonne les deux
autres structures culturelles de la ville (médiathèque et école de musique). La
programmation du centre Jules Verne est essentiellement à destination du jeune public
(80% de la programmation), et de fait à destination des scolaires : une trentaine
d’établissements scolaires participe au projet du centre Jules Verne. Par ailleurs, le
centre Jules Verne travaille sur un autre projet avec le collège de la commune dans le
cadre du Contrat Départemental de développement Culturel mis en œuvre par le CG de
l’Oise et propose des « parcours » culturel à des classes du collège Compère Morel.
Si la politique de la ville est perçue comme aussi dynamique sur la question de l’accès
à la pratique sportive en premier lieu, et sur la thématique culturelle en second lieu,
c’est notamment parce que les élus sont décrits comme mobilisés sur ces thématiques.
Le pari de l’éducation « par » tranche d’âge
Le pari de la commune est de « miser » sur les jeunes de Breteuil ayant moins de 15
ans. Aussi, ils concentrent les moyens de la politique jeunesse sur cette tranche d’âge,
en leur proposant via :
-
le Contrat Educatif Local notamment une majorité d’activités sportives (cf. point
5.2) et quelques activités culturelles et artistiques.
-
La programmation du centre Jules Verne, un accès à des spectacles durant leur
scolarité à Breteuil et dans le canton :
« Tous les jeunes du canton sont venus, au moins une fois dans leur scolarité, voir un
spectacle au centre Jules Verne »
Le pari de la commune est de socialiser les jeunes à la pratique éducative et culturelle
au cours de leur trajectoire scolaire avec comme objectif de les inscrire durablement
dans une pratique sportive via les associations de la ville, et dans les pratiques
culturelles via le pôle culturel de la ville.
« L’objectif, c’est que les enfants viennent dans les associations sportives : ça donne un
cadre, des valeurs. Si on a bien travaillé, les enfants de plus de 15 ans sont tous inscrits
dans les associations. »
Ainsi, une sorte d’accord tacite est passé entre le centre social cantonal et le service
jeunesse de la ville : les plus de 15 ans au centre social, les moins de 15 ans au service
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de la municipalité (même si le centre social propose aussi des activités à destination
des moins de 15 ans).
« Il est vrai que sur Breteuil, la question de la jeunesse (plus de 15 ans) est déléguée au
centre social et aux associations qui s’occupent du socio éducatif. Le centre social est en
fait porteur de la politique jeunesse cantonale ».
♦ Un centre social cantonal
Avant de devenir un centre social associatif couvrant le canton en 1995, la structure
était une maison des jeunes municipale.
Aujourd’hui le centre social basé à Breteuil s’adresse aux habitants des 23 communes
du canton. Il est structuré autour :
-
D’un pôle petite enfance (pour les 3 mois - 6 ans) : halte garderie, et centre de
loisirs (ouvert les mercredis et les vacances scolaires),
-
D’un pôle enfance : accueillant les enfants de 6 à 12 ans les mercredis et les
vacances scolaires,
-
D’un Centre d’Animation jeunesse (CAJ) : accueillant les jeunes de 12 à 17 ans
les mercredis et vacances scolaires.
-
D’un pôle famille : intervenant sur la population adulte.
♦ Un collège impliqué dans la politique éducative du territoire
Pour des raisons de calendrier, nous n’avons pu nous entretenir avec le principal du
collège Compère Morel. Cependant, le collège est décrit comme un partenaire central
dans la mise en œuvre de la politique jeunesse de la commune : il participe activement
au déploiement du CEL, est membre de la commission prévention, etc.
Alors que la coopération entre acteurs du territoire semble peu formalisée, le collège
paraît s’appuyer sur et travailler avec chacune des structures, municipales ou
associatives du territoire pour construire des projets.
♦ Un tissu associatif important
Breteuil compte un nombre d’associations important. Sur une soixantaine
d’associations recensées, une moitié environ sont des associations sportives ; l’autre
moitié intervenant sur diverses thématiques : la culture, les personnes âgées, le
patrimoine, l’éducation (fédérations de parents d’élèves notamment).
Certaines associations sportives comptent de nombreux licenciés. A titre d’exemple, le
club de judo compte 200 licenciés ; le football, 300 licenciés ; et le basketball, 150
licenciés.
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5.2
Un CEL signé en 2000 et depuis renouvelé
Un contrat éducatif local a été signé en 2000 et est depuis renouvelé périodiquement.
Le CEL en cours a été signé pour la période 2011 - 2014.
Le SIVOM concourt à sa mise en œuvre, notamment via la mise à disposition
d’éducateurs en charge de l’animation d’ateliers sportifs dans le cadre du CEL.
Les objectifs énoncés
- Développer une relation plus importante entre les
différentes structures afin de proposer plusieurs
activités aux enfants de la commune.
- Développer une relation et une écoute en direction
des jeunes.
- Développer la notion de citoyenneté et faire participer
les parents.
- Faire participer les associations dans la mise en
place d'actions.
Le public cible
Les actions
place
Enfants scolarisés :
mises
-
Au groupe scolaire Hyppolite Bayard (primaire
et maternelle)
-
Au collège Compère Morel
en Activités sportives, artistiques et culturelles :
-
sur les temps périscolaire (de nombreux ateliers
sont proposés sur le temps du déjeuner)
18 types d’ateliers proposés :
 Pratique sportive : sport collectif, tir à l’arc,
tennis, etc…
 Pratique artistique et culturelle : création d’un
livre photo, travail sur la photo numérique, …
-
L’animation du CEL
Sur les temps extrascolaires : organisation de stage
sportif (activité physique de pleine nature, ski,
gymnastique, football)
Le responsable du service sport de la mairie de
Breteuil assure sa coordination opérationnelle et
administrative.
Une évaluation du précédent CEL apparaît dans le renouvellement du CEL actuel. Elle
semble avoir été menée autour de deux grands indicateurs : le nombre de personnes
fréquentant les activités proposées dans le cadre du CEL, et le nombre d’activités
mises en place. Sur le premier indicateur, le contrôle du taux de fréquentation des
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activités est rendu possible par l’existence à chaque atelier d’une feuille de présence. Il
est ainsi noté que la fréquentation « est très satisfaisante ». Sur le second indicateur, la
commune note que « le nombre d’activités est relativement stable ».
Alors que les objectifs affichés par le CEL sont plutôt d’ordre qualitatifs (développer le
travail en partenariat des acteurs de la commune, développer la citoyenneté chez les
enfants, etc…), l’évaluation ne permet ni de comprendre si les modalités de pilotage du
dispositif ont permis ce partenariat et ni de saisir l’impact des actions développées sur
les jeunes.
5.3
La mise en œuvre d’une commission « prévention »
Une commission « prévention » a été mise en place à l’initiative du centre social
cantonal, elle rassemble tous les acteurs locaux intervenant sur la politique jeunesse.
Elle se rassemble tous les deux mois et travaille sur des thématiques diverses telles
que la parentalité, la prévention de l’échec scolaire, etc.
C’est un des seuls lieux formalisés permettant la rencontre, la coordination et la
coopération entre les différents partenaires de l’action éducative du territoire. Nous
évoquerons plus loin (point 6.2) comment ce type d’espace permet d’être réactif à des
besoins nouvellement identifiés sur le territoire.
5.4
Structuration de l’offre sur la ville
♦ Préalable
En reprenant ci-dessous la nomenclature réalisée dans le cadre de notre étude, il
apparaît assez nettement que les différentes « dimensions » de l’action éducative en
direction des jeunes sont couvertes par différentes actions ou dispositifs, avec
cependant un poids plus important sur certaines thématiques (axe 2) que sur d’autres
(axe 5).
L’intérêt de cette photographie réside avant tout dans le « classement » des différentes
actions qu’elle propose. Elle n’a pas de valeur évaluative et n’informe ni de l’impact (les
actions mises en place touchent-elles un nombre suffisant de jeunes ?) ni de la
pertinence de l’offre (les actions et moyens déployés sont-ils en adéquation avec les
besoins du quartier et des publics ?).
Ce recensement n’est pas exhaustif, l’ensemble des acteurs de la ville n’ayant pu
être rencontrés dans le cadre de cette étude.
♦ Axe 1 : renforcer les conditions de la réussite scolaire et l’accès aux savoirs
Renvoyant aux différentes actions et dispositifs visant à soutenir la scolarité / favoriser
la réussite scolaire et à renforcer l’accès aux savoirs :
1. Incitation à la lecture et à l’écriture
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-
Actions portées par la médiathèque et partenariat
ave les écoles de Breteuil
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-
2. Action périscolaire : accompagnement à la
scolarité, aide aux devoirs,
accompagnement éducatif, soutien scolaire
3. Actions visant la maîtrise des technologies
de l’information et de la communication :
initiation et maîtrise progressive de l’outil
informatique
4. Stages de remise à niveau / savoirs
fondamentaux
5. Lutte contre le décrochage scolaire
6. Remédiation scolaire
Club « des livres et vous », collège compère
Morel
Participation au prix des jeunes lecteurs organisé
par CDDP de l’Oise ; participation au prix Clara
(écriture de nouvelles), et au prix « je bouquine »
(écriture collective) ; collège Compère Morel
Des actions doivent être développées sur ces axes,
notamment par le collège, mais nous n’en avons pas
la visibilité.
♦ Axe 2 : promouvoir l’épanouissement des jeunes par l’accès et la pratique
d’activités culturelles, sportives, etc.
Renvoyant aux différentes actions et dispositifs visant l’épanouissement, le bien être et
l’ouverture des jeunes : activités culturelles, sportives, scientifiques et de loisirs
1. Vacances loisirs
a. L’accueil de loisirs
b. Les séjours de vacances
-
2. Pratiques artistiques amateurs et éducation
artistique
-
3. Spectacles vivants (théâtre, danse,
musique, arts plastiques, arts de la rue)
-
4. Les pratiques éducatives sportives
5. Pratiques des sciences et organisation
d’évènements scientifiques
6. Pratiques numériques des jeunes (usages
des technologies du web 2.0,blogs et autres
applications permettant de partager,
échanger, discuter, MAO, montage vidéo..)
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-
-
Pour les 12-17 ans : CAJ (centre social cantonal)
Pour les 6-12 ans : accueil périscolaire mercredis
et vacances scolaires (centre social cantonal)
Sortie régulière proposée par le centre social
Le CAJ propose au mois d’août des séjours de
vacances. En été 2011, séjour d’une semaine de
découverte de la baie de Somme
Le service des sports propose à chaque vacance
scolaire des séjours sportifs
Via le PIJ, et le dispositif « sac à dos »,
financement de vacances pour les jeunes
Ateliers musique (école de musique)
Harmonie d’enfants (école de musique)
Les ateliers créatifs organisés par la
médiathèque
Atelier « création d’un livre photo » dans le cadre
du CEL
centre culturel Jules Verne
propose une programmation culturelle à
destination des jeunes
- des ateliers théâtre
- « Balade en pays de Bray Chenois »
dispositif « culture du cœur » mis en place via la
mission locale : participation au financement de
sorties culturelles.
Nombreux ateliers proposés dans le cadre du
CEL
?
Accès libre à une salle informatique au centre
social
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♦ Axe 3 : citoyenneté, solidarité et mobilité
Renvoyant aux actions et dispositifs visant à soutenir et encourager les initiatives
favorisant l’autonomie et l’engagement personnel et collectif des jeunes et
l’apprentissage de la vie sociale et de la solidarité.
1. Soutien aux initiatives et projets de jeunes
(montage de projets, aide à la création
d’associations de jeunes, junior
associations, service civique, etc.)
2. Formations de délégués, d’administrateurs
de structures, de conseillers de quartier
jeune
3. Espaces informels de dialogue et
d’expression (entre jeunes, entre jeunes et
adultes, intergénérationnels, etc.)
4. Conseils jeunes, commissions jeunes,
soutien à l’engagement dans les instances
de décisions
5. Lutte contre les discriminations
6. Éducation à l’image (projections, analyse de
longs métrages ou de documentaires,
analyse critique des émissions télévisuelles,
pratique de la vidéo – réalisation, tournage,
montage)
7. Environnement et développement durable
8. Chantiers de solidarité
-
Via le PIJ, soutien au montage de projet des
jeunes.
Point « Envie d’agir » : informations et
accompagnement des jeunes de 11 à 30 ans
souhaitant développer un projet
-
Atelier de photos numérique (centre social)
-
Forum organisé sur la thématique du DD
Organisation du recueil et du tri des déchets lors
du tournoi de football organisée par la ville.
« Chantiers jeunes » (destinés à soutenir des
projets en contrepartie d’un travail d’utilité
publique) mis en place par le centre social
-
9. Échanges européens et internationaux
♦ Axe 4 : Éducation à la santé, sensibilisation et prévention
Renvoyant aux actions et dispositifs visant la promotion de la santé et du bien être des
jeunes, la sensibilisation à la santé et la prévention des troubles (anorexie, boulimie,
toxicomanies, suicide, stress, violences sexuelles etc.)
1. Information, sensibilisation (pij, relais
ritmo…)
2. Accueil et relais santé (point écoute,
ateliers, etc.)
3. Actions de prévention
-
4. Accompagnement médical des personnes
-
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Point écoute récemment mis en place au collège
et animé par un psy à destination des jeunes
Forum de prévention des conduites addictives
organisé en 2011.
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♦ Axe 5 : formation / insertion professionnelle / emploi
Renvoyant aux actions et dispositifs visant la formation, l’insertion sociale et
professionnelle et l’accès à l’emploi des jeunes et en particulier de ceux qui en sont le
plus éloignés
1. Formations volontaires : BAFA, BAFD
-
2. Formation qualifiante en animation
(BPJEPS, BAPAAT, éducateurs…)
3. Formation de bénévoles (exemple prise
de responsabilité dans une structure)
4. Lutte contre l’illettrisme
5. Stages de remise à niveau / savoirs
fondamentaux
6. Remédiation scolaire
7. Aide à la définition de projet
professionnel
8. Rencontres jeunes / professionnels
9. Parrainage / tutorat
10. Aide à la recherche de stage
11. Accompagnement à la recherche
d’emploi
♦
soutien financier de la mairie dans le
financement des formations BAFA
financement partiel par la mission locale
(via CIVIS et FEJ)
Actions FLE (Français, Langue, Ecrite) sur
Beauvais
actions « compétences clés » situées à
Beauvais et Saint Just
- via la mise en œuvre de chantier d’insertion
(aujourd’hui, il n’y en a plus ; mais projet de
développement via le centre social)
- via le PIJ, soutien à la rédaction de CV
- Soutien financier d’aide à l’insertion
professionnelle : le revenu contractualisé
d’autonomie (d’un montant de 250 euros
/mois, dégressif, pendant deux ans) : 19
dossiers gérés par l’antenne de la mission
locale
- Animation d’atelier de « technique de
recherche d’emploi » (mission locale)
Axe 6 : mise en réseau et coopération entre les acteurs éducatifs
Renvoyant à des actions et des pratiques encourageant le travail en commun, la
recherche de cohérence et de continuité entre les différentes actions et la coéducation.
1. Temps d’échange et de concertation entre
acteurs éducatifs et jeunes
2. Échanges de savoirs (animation de
réseaux…)
3. Journée d’étude
4. Diagnostics partagés
5. Formations pour actions communes
6. Co élaboration de projet (réponse à des
appels à projet en commun)
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De façon informelle
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6. La perception des professionnels :
principales problématiques de la ville,
appréciation de l’offre et du réseau local
Les données statistiques, les indicateurs d’évaluation aussi sophistiqués soient-ils ne
permettent généralement d’éclairer qu’une partie d’une question. L’observation et
l’expérience des acteurs de terrain sont d’autres indicateurs nécessaires à la
compréhension des processus sociaux et éducatifs à l’œuvre sur un quartier. Les
éléments ci-dessous reprennent synthétiquement les analyses les plus récurrentes
exposées par les acteurs que nous avons rencontrés (entretiens semi-directifs).
L’ensemble des professionnels a une connaissance plus ou moins aiguë de la réalité
précédemment décrite (partie 4) et objectivée par les données INSEE.
Au-delà des données socio économiques, l’ensemble des professionnels insistent sur
trois problématiques spécifiques : la mobilité, la santé, et le faible niveau de
qualification de la jeunesse.
6.1
Un territoire enclavé
♦ Une mobilité fortement entravée
L’ensemble des professionnels s’accorde à dire que la mobilité représente un vrai
problème pour la population du canton. Le manque de transport en commun (transport
scolaire uniquement), la localisation de la gare de Bacouël positionnée sur l’axe Paris –
Amiens, située à 8 km du centre ville de Breteuil, et ayant une fréquence des trains très
réduite, a tendance à « fixer » la population sur leurs lieux de vie. Les jeunes sont les
premiers touchés par ces problèmes de mobilité, soit parce qu’ils sont trop jeunes pour
passer le permis, soit parce qu’ils n’ont pas la possibilité de se financer le permis.
On a beaucoup de personnes qui ne sont pas motorisées et qui ne connaissent que
Breteuil. Il n’y a rien pour certains jeunes, ils ont besoin de bouger, besoin de voir ce qui
se passe ailleurs. Certains jeunes n’ont jamais mis les pieds en dehors de Breteuil.
La mission locale met aussi en avant le fait que les problèmes de mobilité ne sont pas
uniquement dus au manque de transport collectif et au faible équipement des ménages
en voiture. Cela s’explique aussi par des freins psychologiques qui « empêchent » un
certain nombre de Brituliens (habitant de Breteuil) de quitter leur univers spatial
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d’appartenance. L’AREAF5 avait produit une étude sur les freins à la mobilité,
notamment dans les territoires ruraux.
Ces difficultés de mobilité expliquent en partie pour les professionnels la faible
« ouverture au monde » de la population du territoire et notamment des jeunes. Alors
que la majorité de l’offre culturelle et artistique se concentre sur Beauvais, ils estiment
trop faible la part de la population s’y déplaçant.
Cette faible « ouverture au monde », nous l’avons aussi ressentie dans les entretiens
effectués auprès des jeunes. Quand nous leur demandons ce qu’ils souhaiteraient voir
se développer sur leur ville, tous semblaient satisfaits de l’offre proposée par Breteuil, et
les idées créatives et innovantes des jeunes ne se sont pas exprimées. Comme si
l’inscription sur ce territoire enfermant, dû aux difficultés de mobilité, entravait la
capacité des jeunes à imaginer autre chose.
♦ Des actions mise en place pour pallier ces problèmes de mobilité
La mission locale dispose d’un parc de mobylettes à destination des jeunes qui
souhaitent en louer pour se déplacer, notamment lors d’entretien d’embauche ou de
recherche de stage. Ce service semble utilisé par les jeunes, et paraît pertinent au
regard des gros problèmes de mobilité soulignés.
Par ailleurs, le CAJ du centre social cantonal propose aux plus jeunes (12-17 ans) un
service de navettes leur permettant d’aller de leur domicile au CAJ pour assister aux
activités proposées.
Il y a quelques années avait été mis en place une auto école sociale, mais les résultats
quantitatifs n’étant pas à la hauteur des investissements, ce projet s’est depuis arrêté.
6.2
Des problématiques de santé
♦ Conduite addictive, équilibre alimentaire : des enjeux à penser
Un certain nombre d’acteurs soulignent que les problèmes de santé sont importants sur
le territoire : à la fois sur le champ des conduites addictives (notamment l’alcool, et les
substances illicites), mais aussi sur l’accès aux soins, et notamment les problèmes
alimentaires, et d’hygiène bucco dentaires.
♦ Action mise en place
Dans le cadre de la commission prévention, portée par le centre social cantonal, les
directeurs du collège ont alerté la commission sur le fait que certains collégiens de 6ème5ème avaient fait des comas éthyliques.
5
L’AREAF, Association Régionale des Espaces d’Accueil pour la Formation, créée en 1998 a disparue en 2006. Ses
missions ont été déléguées pour partie au service public de l’emploi et de la formation professionnelle, et au CIBC
(centre interinstitutionnel de bilan de compétences)
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Cette interpellation de la commission prévention a permis la mise en œuvre rapide d’un
forum santé sur les thématiques des pratiques addictives. Celui-ci s’est organisé sur
trois jours et a touché l’ensemble des élèves de CM1, CM2, 6ème, 5ème des
établissements scolaires de Breteuil (privés et publics) les deux premiers jours, et qui
s’est ouvert à l’ensemble de la population le troisième jour.
Organisée en partenariat avec l’ensemble des acteurs de la santé et de la jeunesse du
territoire, cette action de sensibilisation semble avoir été un succès en terme de
fréquentation.
Les modalités de mise en œuvre de cette action sont intéressantes à souligner : c’est
par l’échange d’expériences entre partenaires que cette problématique est mise en
évidence et qu’une action a pu rapidement être déployée. On voit ici que l’échange
régulier entre acteurs du territoire permet une réactivité dans les réponses à apporter.
6.3
Des difficultés dans la qualification des jeunes
♦ Une offre de formation peu implantée sur le territoire
L’offre de formation est difficile à attirer sur le territoire : « les organismes de formation
ne viennent pas dans le coin ». En général, les formations sont centralisées sur
Beauvais, ce qui représente un frein à la participation des jeunes aux sessions de
formation.
♦ Une volonté d’accéder directement à l’emploi
Les acteurs de la mission locale soulignent qu’une des fortes problématiques de la
jeunesse locale est son faible niveau de qualification. Cependant, ils notent aussi que
les jeunes du territoire ne sont pas dans une recherche de formation qualifiante. Alors
que des débouchés existent dans la filière animation, notamment via les recrutements
du centre social cantonal, et que la mission locale et la mairie de Breteuil participent
financièrement au paiement de la formation, très peu de jeunes sont intéressés par la
qualification BAFA. La demande de qualification ne paraît pas fortement s’exprimer.
Par ailleurs les conseillers de la mission locale notent combien les jeunes mobilisent
cette structure dans le but d’avoir un emploi immédiatement. Alors que les conseillers
vivent leur métier comme un accompagnement vers l’insertion sociale, dont l’insertion
professionnelle fait partie, et qu’ils tentent de proposer des actions favorisant les
pratiques culturelles (via le dispositif « culture du cœur » notamment qui propose des
tarifs réduits sur les spectacles, places de cinéma, etc…), les jeunes sont peu en
demande de ce type d’accompagnement.
« Les jeunes qui viennent à la mission locale, veulent un emploi tout de suite, c’est leur
première demande. On leur propose autre chose, de l’accompagnement, mais ils ne
sont pas demandeurs spontanément, et ça ne marche pas forcément. Eux
souhaiteraient plus une réponse du genre de celles des agences d’intérim » (ML)
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Au-delà de cette faible demande des jeunes d’insertion globale, les logiques des
financeurs sont de plus en plus axées sur le retour à l’emploi et eux aussi pensent de
moins en moins l’insertion dans sa globalité (insertion par le logement, par la culture,
etc.). Les acteurs de l’insertion regrettent le fait que les objectifs soient uniquement
centrés sur l’emploi, ce qui laisse peu de place à la mise en œuvre d’actions innovantes
et décalées.
6.4
Breteuil… ou la traversée du désert pour certain jeunes
Les plus de 18 ans : une tranche d’âge délaissée
Un certain nombre d’acteurs décrivent Breteuil comme un « désert », signifiant ainsi le
peu d’offre éducative à destination des jeunes Brituliens. Tout en reconnaissant la
particularité de Breteuil quant à son taux d’équipement, et son tissu associatif riche, ils
soulignent que l’offre est particulièrement limitée pour les jeunes de plus de 18 ans.
« Pour les plus de 18 ans, il n’y a rien, ce sont les oubliés de la politique éducative du
territoire »
Des jeunes devenus invisibles des institutions et structures du territoire
Un certain nombre de jeunes sur Breteuil et son canton ne s’inscrivent dans aucune
des actions mises en œuvre : ils sont de fait devenus invisibles pour les acteurs du
territoire. Certains rejettent la faute sur les jeunes : « si on les voit pas, c’est qu’ils n’ont
pas envie de venir. Ils préfèrent trainer… ». Aussi, plutôt que de questionner
l’adéquation de l’offre aux besoins et envie des jeunes, certains professionnels
préfèrent incriminer leur manque de volonté.
Par ailleurs, les modalités d’informations des jeunes sur les actions mises en place sur
le territoire, paraissent classiques : hormis l’affichage dans les structures, ou le relais de
l’information par le collège, rien ne semble particulièrement pensé pour sensibiliser ce
public à l’offre proposée.
6.5
Des pratiques faiblement formalisées
♦ Une pratique de diagnostic territorial à développer
Hormis le centre social, qui dans le cadre du renouvellement de son agrément qualité
par la CAF, doit effectuer un diagnostic du territoire tous les quatre ans, l’ensemble des
acteurs interviewés reconnait que la construction d’un diagnostic partagé n’est pas
ancrée dans les pratiques des professionnels.
Les acteurs mettent en avant le fait que Breteuil est une petite commune où tout le
monde se connaît et où la réalité socio économique est visible et n’a pas besoin d’être
objectivée par des statistiques.
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« C’est vrai qu’on n’a pas de moment formel permettant de construire un diagnostic de la
situation sur la ville. Mais en même temps, c’est une petite ville, on se connait tous. On
construit notre diagnostic sur notre expérience quotidienne du terrain et sur la
connaissance réelle de la population »
Cependant, la mise en œuvre de diagnostic partagé permet non seulement d’objectiver
une situation territoriale, mais c’est surtout le moment de mettre l’ensemble des acteurs
du territoire autour d’une table et de dégager des priorités en terme de politique
territoriale, qui soient partagées par tous.
Autrement dit, engager un travail de diagnostic territorial, c’est objectiver l’expérience
de terrain qu’ont les acteurs du territoire, et c’est permettre une mise en cohérence des
politiques du territoire avec les besoins identifiés et les ressources dont le territoire
dispose pour y répondre.
Par ailleurs, comme nous l’évoquerons dans le point suivant, la dimension
intercommunale prend de plus en plus de poids dans les politiques de Breteuil, l’enjeu
de diagnostic partagé est d’autant plus fort.
♦ Une coopération faiblement formalisée
Il apparaît que la politique jeunesse ait été pensée de façon segmentée :
-
à la fois en terme de tranches d’âge : à la ville les moins de 15 ans et au centre
social les plus de 16 ans
-
mais aussi en terme de structures porteuses. Les coopérations entre acteurs sont
faiblement formalisées.
Alors qu’a priori le périmètre restreint du territoire pourrait représenter un levier en
terme de coopération entre acteurs, on observe que ce n’est pas forcément le cas sur
Breteuil.
Seul la commission prévention, récemment mise en place est un espace permettant la
coopération et facilitant le partenariat. On voit bien, notamment à travers l’exemple de
la mise en place du forum santé présenté précédemment que ce type d’instance permet
à la fois d’être réactif aux demandes exprimées par les acteurs, mais aussi permet de
développer des partenariats pertinents au regard des objectifs des actions mises en
place.
6.6
Des critères d’évaluation des actions qui freinent
Comme déjà évoqué (point 4.4, l’insertion des jeunes), les critères d’évaluation centrés
uniquement sur le retour à l’emploi semblent peu adéquats avec le public concerné,
très éloignés de l’emploi, notamment par les actions d’insertion.
Alors qu’auparavant semblaient être développées sur le territoire certaines actions
innovantes (atelier théâtre porté par la ML, chantier d’insertion, auto école sociale), ces
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critères d’évaluation, essentiellement quantitatifs, ont suspendu le déploiement de ce
type d’action. Par ailleurs, les bénéfices secondaires (estime de soi, rupture de la
solitude, apprentissage de la vie collective, etc.), pourtant mis en avant par les porteurs
de projet, ne semblaient pas pris en compte dans l’évaluation de l’action.
L’enjeu serait de travailler sur la construction d’autres critères d’évaluation des actions
qui permettent de mettre en évidence de façon plus qualitative les effets d’actions
d’insertion sur ses bénéficiaires. Cela permettrait à la fois de redonner du sens aux
actions, et de permettre la créativité et l’innovation.
6.7
Perspectives
♦ Vers un élargissement du « périmètre d’intervention » du centre social cantonal
Avec la disparition programmée des cantons, il existe un projet de rapprochement entre
les deux centres sociaux de la communauté de commune des vallées de la Brêche et
de la Noye : le centre social cantonal de Breteuil, et le centre social cantonal de Froissy.
Entre mutualisation complète, ou mutualisation de certaines actions, la décision
politique n’a pas encore tranchée sur le sens des orientations. Cependant, un point de
vigilance est à souligner dans ce projet de rapprochement : la configuration du nouveau
centre social couvrirait bien plus de communes, et les problématiques d’information des
jeunes sur les actions proposées et de mobilité vers les actions, en seraient accrues.
♦ Une nouvelle compétence culture pour la communauté de communes ?
Une des perspectives dessinées pour le développement culturel du territoire serait que
la communauté de communes assume entièrement la compétence culture. De fait
l’acteur principal de ce développement culturel pourrait être le centre culturel Jules
Verne.
Avant de s’orienter vers cet élargissement du territoire d’intervention du centre culturel
Jules Verne, l’enjeu est de réaliser un diagnostic culturel de territoire afin de dégager
des pistes d’action définissant un projet culturel de territoire.
La dimension intercommunale tend à devenir de plus en plus prégnante dans la
définition des projets de territoire.
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7. Les représentations des jeunes
Au sein des focus groupes organisés, des questions plus larges ont été posées aux
jeunes.
7.1
Freins et obstacles soulevés par les jeunes pour réussir leur projet
♦ Des projets de vie construit autour de souhait professionnel
Quand nous questionnons les jeunes sur leur projet de vie, leurs souhaits, ce qu’ils
évoquent principalement, ce sont des projets professionnels. C’est donc la projection
dans l’emploi qui définit avant tout leur perspective d’avenir. Les métiers évoqués sont
divers : infirmière, ingénieur, agriculteur, ou « prof de sport ».
Les interviewés, pourtant jeunes (moins de 15 ans pour la grande majorité) se projettent
avant tout dans la sphère professionnelle. La sphère de l’engagement civique et citoyen
n’est jamais évoquée. Cela révèle d’une socialisation familiale, scolaire et associative
qui ne permet pas de se projeter autrement que dans le travail. Cela met aussi en
évidence que l’offre éducative du territoire ne permet pas de décaler le jeune par
rapport à ces projections d’ordre uniquement professionnelles.
♦ L’obstacle principal : la peur de l’échec scolaire
La crainte de l’échec scolaire est largement énoncée par les jeunes comme un frein, un
problème qui les empêcherait d’atteindre leur objectif, principalement professionnel.
♦ Le soutien familial : la ressource première des jeunes
C’est bien l’environnement familial et amical qui est cité par les jeunes comme une
ressource réelle dans la construction de leur projet de vie. La sphère privée est ainsi la
seule scène mobilisée par les jeunes pour atteindre leurs objectifs. L’absence des
acteurs du territoire, qu’ils soient scolaires, associatifs ou institutionnels interroge.
7.2
Regard des jeunes sur l’offre éducative de Breteuil
La très large majorité des jeunes interviewés est dans un discours paradoxal par
rapport à l’offre éducative proposée aux jeunes : d’un côté, ils soulignent la ruralité du
territoire et l’ennui inhérent à ce type d’espace ; de l’autre, ils considèrent l’offre comme
« bien », « il y a des choses ». Quand on leur demande ce qu’il souhaiteraient voir se
développer sur leur territoire à destination des jeunes, les deux réponses spontanées et
largement partagées sont : un Mc Do et un bowling. Quand on creuse un peu plus les
demandes, aucun souhait particulier n’est émis.
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Le souhait d’un Mac Do ou d’un bowling n’est pas à prendre littéralement. Il est plutôt à
interpréter : c’est le souhait d’avoir des espaces dans lesquels les jeunes puissent se
retrouver et échanger, sans cadre institutionnel.
Evoquons maintenant les opinions des jeunes ayant participé aux actions sur lesquelles
nous avons mis la focale, et les effets de celles-ci : un chantier international porté par le
centre social, un atelier théâtre mis en œuvre par le centre Jules Verne, et un séjour
sportif porté par la mairie.
7.3
Un chantier international : l’ouverture au monde
♦ Présentation de l’action
La construction d’un boulodrome dans une commune du canton a donné lieu à la mise
en place d’une action particulière : la mobilisation de jeunes (17-18 ans), issus du
canton et de pays étrangers, dans le cadre d’un chantier dit « international », en charge
de cette construction.
L’action a été portée par le centre social cantonal en partenariat avec l’association
Concordia, dont l’activité est centrée sur la mise en œuvre de chantiers internationaux.
Elle s’est déroulée en août 2010, et a duré 15 jours.
Le groupe était composé d’environ 20 jeunes : une petite moitié était issue du canton
de Breteuil, l’autre moitié de jeunes d’autres régions françaises (3 autres français) et
d’autres nationalités (5 allemands, 2 Russes, 1 Canadien, et 1 Coréen). Les journées
étaient rythmées par le travail manuel : maçonnerie et peinture essentiellement.
Quelques « sorties » ont été organisées afin de visiter la région : une journée à Amiens
s’est organisée autour de la visite de la cathédrale et d’un spectacle « sons et
lumières » ; une autre journée à Paris a été mise en place pour la visite du Louvre.
Le soir, un campement avait été organisé sur une des communes du canton :
l’ensemble des jeunes du chantier international y dormait.
♦ La fierté du travail bien fait
Le travail manuel a cette particularité de donner à voir immédiatement les effets des
efforts fournis par les jeunes. « C’était super de regarder après 4 heures de travail
comment tout cela prenait forme ! » dira un jeune. Un autre soulignera « Au moins, on
voyait ce qu’on faisait. Et en plus, c’était super beau ! ». C’est un sentiment de fierté qui
se dégage du discours des jeunes ayant participer à cette construction : fierté du travail
bien fait, mais aussi fierté de l’utilité de ce travail.
Un des jeunes interviewés, du fait de sa formation initiale en CAP Maçonnerie a tenu un
rôle au sein du groupe, qui était celui du « responsable de chantier » ou encore
d’ « enseignant » du savoir-faire. Les animateurs du chantier ayant repéré cette
compétence chez ce jeune, ils lui ont proposé d’adopter une posture de transmission de
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savoir : « J’ai bien aimé ça : montrer les gestes, leur apprendre… J’aime bien aider les
gens ». Permettre à ce jeune de prendre cette place dans l’organisation du chantier,
c’est reconnaître son savoir-faire, c’est valoriser sa compétence, mais c’est aussi lui
permettre d’expérimenter la posture du « sachant » qui transmet son savoir.
♦ La découverte d’autres cultures, d’autres langues…
La diversité des nationalités au sein du groupe suscite la curiosité des uns envers les
autres.
La barrière de la langue ne semble pas avoir été une difficulté dans l’échange et la
construction du lien. Pourtant l’anglais n’a pas été utilisé comme langue commune, les
jeunes décrivant leur niveau d’anglais comme très faible : l’apprentissage scolaire de
cette langue ne semble pas leur avoir donné le vocabulaire nécessaire à la tenue d’une
discussion. Dans les premiers temps, une des françaises du groupe, polyglotte faisait
office de traductrice entre les jeunes. Puis « on a appris quelques mots de coréens. Pas
facile d’ailleurs… puis quelques mots de russe. Puis ensuite les gestes font le reste.
Puis eux aussi ont appris un peu le français ». Les jeunes ont construit des modalités
d’échanges qui paraissent suffisants à la construction d’un lien réel entre eux.
Au-delà des échanges autour du chantier, des gestes à effectuer, un certain nombre
d’échanges ont permis la découverte d’autres cultures, d’autres réalités : « Le Canadien
nous a expliqué comment c’était dans son pays. Le Coréen pareil. Et le Russe aussi : il
était ici pendant la canicule en Russie. Il me disait qu’actuellement, il faisait 50° chez
lui. ».
♦ L’ « envie de découvrir le monde »
« Ca donne envie de découvrir le monde, c’est sûr ! » dira l’un des jeunes. La plupart
des jeunes sont restés en contact les uns avec les autres, via les réseaux sociaux
notamment. L’un des jeunes a comme projet d’aller en Allemagne l’année prochaine, et
même en Russie. La seule barrière à ce projet de voyage est celle du moyen de
transport : dès le permis en poche, il espère bien que ce projet va aboutir.
Cette action est décrite comme riche, permettant la rencontre avec d’autres jeunes
issus d’autres univers et d’autres cultures, et la mobilisation autour d’un objectif concret
dont le résultat est visible, suscitant le sentiment d’une utilité à l’action de chantier
entreprise.
♦ Une action valorisée dans le canton
Un an après l’organisation de ce chantier international, en août 2011, une cérémonie a
été organisée et une plaque a été posée rappelant la participation des jeunes du canton
à la construction du boulodrome. Cette cérémonie, rassemblant élus, associations et
une partie des jeunes ayant participé au chantier a constitué un temps fort dans le
processus de valorisation et de reconnaissance de l’implication des jeunes du canton
dans ce projet : « j’étais tout fier de voir qu’on était sur une plaque ! ».
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7.4
Un séjour sportif : un moment de liberté
♦ Présentation de l’action
La mairie de Breteuil, via l’action du service des sports, organise à chaque période de
vacances scolaires des séjours sportifs en dehors du canton.
La politique jeunesse de la mairie de Breteuil étant particulièrement centrée sur la
pratique sportive, il nous a semblé pertinent d’organiser un entretien avec des jeunes
ayant récemment participé à ce type d’action.
Un séjour de trois jours a été organisé à Chauny (Aisne) en août 2011 : 16 enfants de
12 à 16 ans y ont participé, composé de 6 filles et 10 garçons, encadrés par deux
animateurs du service des sports de la mairie. Les activités proposées au cours de ce
séjour étaient variées : canoë, accrobranche, laser-quest, et sports collectifs (baseball,
football).
La moindre présence de filles dans ce groupe a été mise en avant par les participants.
Elle a été analysée sous l’angle du genre : « les filles sont moins sportives que les
garçons, ça les intéresse moins que nous », les filles présentes dans le groupe
approuvant cette explication.
♦ Un moment de découverte et de liberté
La plupart des jeunes expliquent leur motivation à participer à cette action à la fois par
le souhait de découvrir de nouvelles activités, notamment le kayak (que la majorité
méconnaissait) mais aussi par le fait de se retrouver entre jeunes, en dehors du cadre
parental.
A l’issue de l’action, l’opinion des jeunes est très enthousiaste : « c’était génial », « on
s’est éclaté ! », « on s’est bien marré », « on a découvert d’autres activités bien
sympas ». L’apport de cette action est multiple :
-
La découverte et la rencontre de nouvelles personnes :
o Au sein du groupe de jeunes, la création de lien d’amitié : « J’ai rencontré
de nouvelles personnes, je me suis fait des nouveaux amis »
o Avec des gens de la ville, du gîte (notamment un groupe d’adultes
musiciens) : « A Breteuil, on connaît tout le monde. Ca fait du bien de voir
de nouvelles têtes ».
-
L’environnement apaisant de la nature : « on était en pleine nature, c’était
super », « c’était un vrai bol d’air ».
-
La découverte de nouvelles activités : « J’ai adoré le kayak », « le kayak, c’est un
sport d’eau : je n’en avais jamais fait ». Ces nouvelles activités ont permis la
découverte de nouvelles sensations.
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Accrobranche ou kayak ne sont pas pratiqués à Breteuil. L’accrobranche peut se
faire sur Beauvais, mais les jeunes soulignent les difficultés de mobilité pour s’y
rendre, et insistent sur le fait que ce séjour leur a permis d’avoir accès à cette
activité.
-
La vie de groupe et la notion de collectif : « on était tout le temps ensemble… ca
apprend l’esprit d’équipe ». « J’ai appris ce qu’est un groupe ».
♦ Une parenthèse de liberté
Le fait de sortir du cadre parental est mis en avant par les jeunes comme gage de
réussite du séjour : « on est plus libres », « les règles sont plus souples, on peut plus
s’amuser ». Le mot liberté est revenu à de nombreuses reprises dans le discours des
jeunes. Cette liberté ressentie et vécue comme source d’épanouissement par les
jeunes a été permise par les animateurs, qui avaient posé « des règles souples », qui
étaient perçus par les jeunes comme des membres du groupe et pas comme une
autorité surplombante. Cette posture des animateurs a permis une dynamique de
groupe vertueuse, donnant à chacun le sentiment d’être inscrit dans un collectif
soutenant et encourageant.
7.5
La troupe de théâtre : de la créativité à la performance
Le centre Jules Verne propose des ateliers théâtre depuis maintenant 9 ans. Quatre
ateliers s’organisent : 6-9 ans/ 10-15 ans/ adultes / ateliers de perfectionnement.
♦ Présentation de l’action
Pour les jeunes ayant une pratique théâtrale d’environ 3-4 ans (ont entre 13 et 15 ans)
et souhaitant s’impliquer plus encore dans cette pratique, la possibilité est donnée
d’intégrer les ateliers de perfectionnement, constitués en troupe de théâtre. Le travail
avec ce groupe s’inscrit sur des cycles de deux ans :
-
Première année, création du spectacle : du choix du texte à la mise en scène,
-
Seconde année, présentation du spectacle et tournée sur des scènes de la
région.
Au-delà de la pratique théâtrale, intégrer cet atelier permet aussi de rencontrer d’autres
troupes de la région et d’échanger sur les façons de faire et de voir le théâtre. Cela
permet aussi de voir plus de spectacles : les enfants de la troupe ont chacun un
« passeport » leur permettant l’accès à des spectacles de théâtre dans les salles du
département.
C’est donc une action qui paraît être pensée « globalement ».
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♦ La création : un espace de compréhension du monde
La pièce présentée cette année par la troupe s’intitule « comédie à sketches sur le
théâtre et la télévision ». Sans viser l’exhaustivité du message de cette pièce, elle
aborde avec un regard distancié la société dans laquelle nous vivons : par exemple, les
médias toujours à l’affût d’images chocs sont dénoncés avec humour ; la société de
consommation est critiquée dans des sketches reprenant des publicités.
La mise en scène de cette pièce, l’appropriation des rôles par les jeunes a suscité des
échanges nombreux et riches : tant sur le fond du texte et des messages, que sur la
forme. « Ca fait réfléchir », diront certains ; « on regarde la télé différemment
aujourd’hui », expliqueront d’autres.
Aussi, la pratique théâtrale est un outil permettant d’aborder divers sujets. Du sujet
sociétal à l’intime, les ateliers théâtre représentent aussi pour ces jeunes un espace
dans lequel ils peuvent s’exprimer, construire des opinions et mettre à distance ce qui
les entoure. La façon de penser ces ateliers permet d’utiliser cet espace comme un
espace éducatif dans lequel l’apprentissage de la citoyenneté et du théâtre s’articulent
parfaitement.
♦ Une activité ancrée dans l’éducatif
La pratique théâtrale dote les jeunes de certaines « compétences » qui sont
transférables dans d’autres univers. Tous ont largement exprimé combien faire du
théâtre était un bon moyen de vaincre leur timidité. Certains se décrivent comme plus
ouverts aux autres, plus curieux des choses qui les entourent. Par ailleurs la capacité à
s’exprimer en public, que permet le théâtre, est aussi présentée par les jeunes comme
un avantage : « maintenant, en classe, je prends plus facilement la parole ; puis je
m’exprime mieux. C’est bien ça ! ». La confiance en soi acquise via la pratique théâtrale
est aussi mise en avant par les jeunes : participer à ce projet, qui s’inscrit dans une
temporalité longue, et qui est exigeant, en terme de présence, mais aussi de qualité,
leur montre qu’ils « sont capables de le faire, et d’être bons ».
♦ Un moment de liberté
Les jeunes décrivent l’atelier théâtre comme leur « bouffée d’air » hebdomadaire. La
majorité d’entre eux reconnaissent que la pratique théâtrale est devenue un besoin
dans leur équilibre de vie : « ça nous permet de s’oublier en interprétant quelqu’un
d’autre », « de se défouler », « de faire rire et de rire soi même ».
L’atelier théâtre est considéré comme une bouffée d’oxygène au regard de leurs autres
activités : l’école est décrite comme un cadre contraignant dans lequel l’expression de
soi est difficile, voir impossible ; la sphère familiale est décrite comme contraignante en
terme de règles de vie qui limitent les capacités d’agir des jeunes. A contrario, l’atelier
théâtre est présenté comme un espace de liberté : les animateurs « nous laissent de
l’espace, de la liberté », « on a notre mot à dire », « on propose des idées et on en
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discute ». Les jeunes ne sont pas vus comme des exécutants ; au contraire, on leur
reconnaît leur capacité à penser, à avoir des opinions, des idées, des propositions qui,
au même titre que celles des adultes, sont à prendre en compte dans la construction de
l’œuvre. « On ne nous considère pas comme des élèves ici, mais comme des
personnes ».
♦ La scène : l’espace de la consécration
Une fois la pièce mise en scène, les jeunes la présentent sur différentes scènes du
canton, mais aussi bien au delà. La représentation théâtrale est décrite par tous les
jeunes comme une consécration des deux années de travail : « c’est notre
récompense », « on l’a bien mérité après tous les efforts fournis. C’est génial. » « C’est
le moment que je préfère dans cet atelier : la scène ». Etre sur scène est décrit comme
un moment exaltant, de dépassement de soi, de performance qui génère des émotions
qu’ils assurent ne ressentir dans aucune autre activité.
8. Conclusion (ce qu’il faut retenir)
Des pistes de réflexion émergent des constats élaborés dans ce travail, par le
croisement de données socio économique du territoire, et du regard de professionnel
sur l’offre éducative proposée.
8.1
Des modalités de travail à visiter
-
Une pratique de diagnostic à formaliser : plus que le diagnostic en lui-même,
c’est le processus de construction du diagnostic qui est intéressant. Croiser les
regards des différents acteurs du territoire sur les réalités vécues par chacun,
objectivées par des données statistiques, permet de dégager des axes
prioritaires de travail. Autrement dit, la construction du diagnostic est une amorce
de travail partenarial et permet d’affirmer collectivement l’ambition du territoire.
Techniciens, et élus doivent être associés à cette phase.
-
Une coopération à développer : même si aujourd’hui les acteurs de Breteuil et de
son canton travaillent ensemble, cette pratique de partenariat se construit « au
coup par coup ». Le nombre d’acteurs intervenant sur le territoire est
relativement faible ce qui permettrait de construire une coopération réelle, basée
sur des objectifs partagés.
Ces deux dimensions sont d’autant plus à travailler que la dimension intercommunale
tend à prendre de plus en plus d’importance dans la définition des politiques jeunesse
et éducatives ; et l’échelle d’intervention s’agrandissant, le partage et le réseau vont
devenir de plus en plus centraux dans la mise en œuvre d’actions pertinentes.
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8.2
Une offre…
♦ … à interroger
Le fait que des jeunes de Breteuil ne s’inscrivent dans aucune action, aucun dispositif
questionne de fait la pertinence de l’offre.
♦ … à diversifier
L’ensemble des acteurs reconnait que la tranche d’âge des plus de 17-18 ans bénéficie
de peu d’actions. Or vu les caractéristiques de cette population (notamment fort taux de
chômage), il est important de ne pas les délaisser et de proposer des actions ad’hoc.
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