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A.A.P.I. Association d'Aide aux Personnes Incontinentes 43 - LA PREVENTION DE L’INCONTINENCE URINAIRE 1 Prévention pour les enfants Il faut éviter de faire prendre de mauvaises habitudes mictionnelles : uriner sans besoin, par précaution (parce que ça ne se fait pas chez Tatie Danielle ou quand papa conduit), rétention forcée (on ne fait pas pipi dans les toilettes publiques ou la maîtresse ne l’autorise pas avant la récré !).Ne pas mettre le jeune enfant trop tôt sur son pot (tant que la vessie n’est pas à maturité). Jusqu’à 4 ou 5 ans des « accidents » peuvent encore se produire la nuit. Au-delà, consulter un pédiatre-urologue. La Médecine scolaire devrait être invitée à l’éducation de la miction à l’école. 2 Prévention pour les jeunes femmes Eviter les sports à risque, comme les abdominaux faits sans contrôle, le tennis, les jeans serrés (qui gênent la miction. en position assise sur les toilettes), les talons hauts (qui modifient la statique pelvienne) et le tabagisme (qui fait tousser et semble préjudiciable à l’effet d’un traitement hormonal ultérieur). 3 Prévention chez les femmes enceintes Avant même la grossesse certaines jeunes femmes ont déjà des symptômes urinaires (mictions fréquentes, urgences mictionnelles). Une incontinence urinaire pendant la grossesse ou l’accouchement, même transitoire, doit conduire à des examens cliniques suivis le plus souvent d’une rééducation périnéale pour permettre une bonne reprise de conscience du périnée. Pendant la grossesse : • Limitation de la prise de poids, • Prise en charge des obèses et des diabétiques, • Education périnéale pour les femmes ayant – avant même l’accouchement – des muscles du périnée insuffisants ou ne les contrôlant pas correctement. Pendant l’accouchement : • Vider la vessie avant l’accouchement, • Pas d’expression abdominale, (appui sur le ventre par la sage-femme ou l’obstétricien) • Prévention de la déchirure périnéale par un recours large à l’épisiotomie. Après l’accouchement : • S’il y a risque d’incontinence, pratiquer la rééducation périnéale, • S’il y a descente d’organe après 6 mois et si celle-ci est gênante, possibilité d’intervention.. 4 Prévention chez les femmes ménopausées En France, elles sont environ 10 millions. Les fuites urinaires sont fréquentes en période post ménopausique. La prévention de la continence chez la femme ménopausée commence chez la toute jeune femme. C’est dépister avant même la première grossesse, la candidate à l’incontinence. Celle-ci devrait apprendre le contrôle périnéal. C’est faire apprendre à toutes les femmes le verrouillage périnéal avant la contraction abdominale. L’intervention d’un kinésithérapeute formé à la rééducation périnéale et urogynécologique est primordiale. Il convient aussi de traiter la ménopause par un traitement hormonal substitutif complété si besoin est d’un traitement oestrogénique local. La correction chirurgicale d’une descente d’organe peut être cause d’une incontinence. D’autant plus qu’elle est précoce, la ménopause justifie un traitement substitutif. Association loi 1901 - Siège social : AAPI - 5 avenue du Maréchal Juin - 92100 Boulogne Tél.: 01.46.99.18.99 - Fax: 01.46.99.18.85 [email protected] - www.aapi.asso.fr 2 Prévention chez la personne âgée 5 Les facteurs de risque d’incontinence les plus graves sont : les infections urinaires, la constipation et les médicaments « incontinogènes » (comme les antihypertenseurs, les traitements contre l’anxiété et la dépression qui perturbent le fonctionnement des sphincters et de la vessie). Penser à boire, même sans soif. L’organisation de séances d’information aux personnes âgées et à leur famille, des articles dans la presse, des émissions à la radio et à la télévision aideront à surmonter le fatalisme. Prévention chez l’homme ayant un problème de prostate 6 C’est prendre en compte, dès la trentaine une prostate obstructive débutante provoquant des mictions fréquentes et des urgences mictionnelles. Il faut alors lever l’obstacle – savoir que la vessie d’un homme très âgé peut rester instable après l’intervention. Prévention chez le sujet âgé hospitalisé 7 C’est enseigner au personnel de soin à se méfier de certains gestes dangereux pour l’appareil urinaire comme les sondes à demeure ou la pose intempestive de protections au lieu de lever la personne alitée pour l’accompagner aux toilettes (de plus quelque fois, trop éloignées dans un couloir mal éclairé et équipées de sièges trop élevées et l’absence de poignées). La perte de mobilité, qu’il faut combattre, les infections urinaires, les fécalomes, la déshydratation, certains médicaments contre l’anxiété, sont des facteurs aggravant. Prévention au travail 8 L’entreprise doit prévoir un nombre suffisant de toilettes – facilement accessibles et propres – en tenant compte de la proportion hommes/femmes ; les femmes y passent deux fois plus de temps que les hommes. Porter des charges lourdes est préjudiciable au périnée des femmes : des gestes limitant les conséquences de l’effort peuvent être enseignés. Les standardistes, les caissières et les hôtesses d’accueil devraient bénéficier de pauses et de remplaçantes pour ne pas avoir à se retenir. Ces personnels, bien souvent, s’abstiennent de boire pour ne pas avoir à quitter leur poste de travail : la rétention forcée est source de troubles urinaires. Conseil pour tous 9 • • • • • Le tabac est nocif, Les boissons excitantes comme le café, le thé, le coca, le vin blanc (même s’il s’appelle « champagne ») sont à éviter pour les personnes à risque. Mais il faut boire quand on a soif, pas moins. Les somnifères et anxiolytiques sont préjudiciables, L’obésité est à combattre Les exercices abdominaux favorisent les « descentes d’organe », causes de pertes d’urine CONCLUSION Ce qui précède n’est pas un catalogue exhaustif des moyens de prévention. L’avis d’un médecin, d’un urologue, d’un gynécologue, d’une sage-femme ou d’un kinésithérapeute spécialisé est indispensable Avril 2003 Professeur A. Pigné Gynécologue-Obstétricien Association loi 1901 - Siège social : AAPI - 5 avenue du Maréchal Juin - 92100 Boulogne Tél.: 01.46.99.18.99 - Fax: 01.46.99.18.85 [email protected] - www.aapi.asso.fr