Les islamistes du Maroc condamnent les attentats de Casablanca

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Les islamistes du Maroc condamnent les attentats de Casablanca
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Les islamistes du Maroc condamnent les attentats de Casablanca en mai 2003
Christian Bernard, juin 2003
ETUDE DE TEXTE
« En tant que militante islamiste, je condamne fermement ces attentats qui ont touché en majorité des
Marocains. Notre mouvement, dans sa théorie de base proclamée il y a trente ans, s’engageait sur trois
points essentiels : la non-violence, la transparence (nous ne voulons pas être clandestins) et le refus de
financements extérieurs. Tout cela est largement suffisant pour mettre « Justice et Bienfaisance » audessus de tout soupçon….
Oussama Ben Laden avait menacé le Maroc, en février, dans un message qui lui a été attribué, parlant
de régime « apostat » marocain et appelant le pays à « se libérer ». Mais ces derniers temps, le pouvoir
était occupé sur deux fronts, celui de la lutte antiterroriste, donc, et celui des élections législatives, qui
devaient avoir lieu en juin et qui ont été reportées en septembre…..
Nous nous situons totalement à l’antipode d’Al-Qaïda. Nous l’avons déjà dit à maintes reprises, je le
répète aujourd’hui. Si Al-Qaïda, ce « wahhabbisme armé » venu d’Arabie Saoudite, existe aujourd’hui, la
faute en revient, il faut le rappeler, à la superpuissance américaine qui en a joué, en s’appuyant, pour
l’Afghanistan, sur Oussama Ben Laden, de concert avec l’Arabie saoudite, afin de chasser l’Union
Soviétique de Kaboul. On semble l’avoir un peu oublié aujourd’hui, avec le 11 septembre et les attentats
en série, un peu partout dans le monde, au Kenya, à Bali, ou encore ceux d’Arabie Saoudite…
Mais le Maroc n’a rien d’une démocratie ! Nous n’avons ni un véritable multipartisme, ni une véritable
séparation des pouvoirs ! Et pis encore, le peuple n’est pas du tout politisé. Il n’a aucune conscience
politique. Nous nous en rendons bien compte, nous qui travaillons dans les quartiers populaires. Si le
pouvoir dit « il faut être content », le peuple est content. Si le pouvoir dit « il faut être mécontent », le
peuple est mécontent. Or le peuple, c’est un gros morceau du puzzle démocratique ! Nous tentons de
donner une conscience politique à la population que nous côtoyons, par la proximité, mais ce n’est pas
évident. Nous savons que cela prendra du temps. La violence, le terrorisme ne servent à rien !
Car il y a aussi un malaise social terrible au Maroc, qui touche en premier lieu les jeunes. Diplômés ou
non, ils se retrouvent sans travail, sans avenir, et ne pensent qu’a franchir le détroit de Gibraltar pour se
rendre en Europe. Ils sont des proies faciles, si faciles pour le terrorisme. Ce n’est donc pas un hasard si
les kamikazes des attentats de Casablanca sont tous des jeunes Marocains. Quelle tristesse ! Ce genre
de carnage ne sert à rien ! Je ne peux vous dire qu’une chose : je prie pour que de telles tueries ne se
reproduisent pas ! »
Nadia YASSINE, porte-parole de la plus importante association islamiste du Maroc, Al Adl Wal Ihassane (Justice et
Bienfaisance). Propos recueilli par Julia FICATIER, le Quotidien La Croix, 19 mai 2003.
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COMMENTAIRE
Le 16 mai 2003, une série d’attentats commis par de jeunes musulmans marocains fait 44 morts à
Casablanca. Les cibles visées et la coordination des actions semblent indiquer la signature d’Al Qaïda.
En effet, début 2003 un message enregistré sur cassette émanant probablement d’Oussama ben Laden,
cite le Maroc dans une liste d’Etats apostats à combattre. Les condamnations de ces actes terroristes
furent nombreuses, le présent document exprime celle d’un groupe islamiste légal marocain, le
Mouvement Justice et Bienfaisance fondé par Cheikh Yassine.
Le texte est constitué d’extraits de l’interview de Nadia Yassine qui progressivement mène le
mouvement à la place de son père.
COMMENT SONT PRESENTES LES TERRORISTES ?
Pour Nadia Yassine, il n’y a pas de doute à avoir, ces attentats sont la signature d’Al Qaïda.
1 - «Ce Wahhabbisme armé venu d’Arabie»
Le wahhabisme est l’idéologie musulmane officielle de l’Arabie saoudite. Issue d’un pacte passé au
XVIIIe siècle entre le théologien Mohammed ibn Abd al-Wahhâb et le Cheikh Mohammad ibn Saoud.
Cette ancienne alliance entre un courant religieux et un pouvoir politique, confirmée lors de la fondation
de l’Arabie saoudite en 1924, caractérise toujours ce pays gardien des lieux saints de l’islam (la Mecque
et Médine).
Le Wahhabisme est une conception ultra-conservatrice, austère voire puritaine de l’islam, qui condamne
aussi bien les formes populaires comme le culte des saints, que le mysticisme soufi. La loi islamique – la
Charia- est appliquée dans sa forme la plus sévère, la moins humaniste. Cette conception rigoureuse de
l’islam ne s’occupe pas de politique, ce qui laisse une certaine liberté de manœuvre à la famille
princière. C’est un islam radical, mais pas de l’islamisme au sens strict.
La monarchie saoudienne utilise largement ses richesses issues de la vente du pétrole pour soutenir le
rayonnement international du wahhabisme en finançant mosquées et écoles coraniques dans de
nombreux pays musulmans où elle cherche à combattre l’influence concurrente soit du nationalisme
arabe soit du chiisme. Ainsi, le wahhabisme, longtemps confiné à la seule Arabie, exerce t-il de nos
jours une très grande influence du Maghreb à l’Asie Centrale où s’impose ses vues fondamentalistes.
C’est à la fois le rejet de toute innovation théologique déclarée hérétique (bida), le combat contre la
«modernisation matérialiste» influencée par un occident dont on conserve tout de même les acquis
scientifiques et techniques. Cette religion d’Etat en Arabie s’enferme de plus en plus dans son propre
piège. Anti-occidentale dans ses valeurs mais se gardant bien de critiquer l’allié américain, elle a créé un
nouveau type de Moudjahidin, guerriers du jihad, alliance de fondamentalistes appelés Salafistes et
d’une tradition guerrière, le jihadisme.
Apparaît ainsi dans les années 80 le Salafisme Jihadiste. Manipulé par l’Arabie et l’allié américain, ce
nouveau courant va se manifester nettement pour la première fois en Afghanistan. Ces jihadistes1
Arabes et musulmans internationaux, financés par les deux Etats parrains, organisés par le milliardaire
ben Laden, vont prendre Kaboul en 1992. Lors de ce jihad afghan, ils obéissent à des fatâwa (pluriel de
fatwa, décret religieux, avis juridique) lancées par des religieux wahhabites d’Arabie.
Cependant, le mouvement enclenché ne s’arrête pas, il se propage rapidement après 1992 tant contre
l’occident que contre les régimes musulmans jugés impies. La mouvance salafiste jihadiste est
désormais mondialisée, elle se signale régulièrement par de nombreux attentats.
Dans ce texte, Nadia Yassine, islamiste marocaine, n’hésite pas à employer l’expression de
« wahhabisme armé » pour désigner ces jihadistes fondamentalistes terroristes. La formule est juste et
met bien en relief le paradoxe de la politique de l’Arabie saoudite.
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2 - « La faute en revient à la superpuissance américaine »
Les opinions publiques contemporaines soumises à un système d’informations très dirigé, ont la
mémoire courte. La situation de 2003 caractérisée par une Amérique durement touchée par les
attentats, des « Etats voyous » nettement désignés comme l’Irak de S. Hussein, fait oublier à beaucoup
que cette même Amérique, une dizaine d’années auparavant utilisait à son profit les mêmes forces
jugées désormais comme forces du mal. L’Irak de Saddam Hussein était armée contre la révolution
islamique d’Iran, les jihadistes d’Oussama ben Laden, étaient utilisés en Afghanistan dans le cadre de la
guerre froide.
Nadia Yassine rappelle ici que l’Arabie en lançant le mouvement et les Etats Unis en l’utilisant, ont joué
les apprentis sorciers. La violence manipulée se retourne contre eux. Ainsi, le mouvement islamiste
marocain, Justice et Bienfaisance, montre son hostilité aussi bien à l’occident américain qu’au
fondamentalisme wahhabite.
3 - Nadia Yassine rappelle quelques uns des plus « célèbres » attentats commis dans le
monde,le plus souvent par des membres de l’organisation Al Qaïda, depuis les années 90.
Ces attentats, toujours très meurtriers, visent soit :
- la présence américaine jugée impie sur un territoire musulman – en août 1998, deux attentats quasi
simultanés contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie ont fait plusieurs centaines
de morts,
- les Etats musulmans compromis avec les USA et donc considérés comme traites, l’Arabie
actuellement,
- le tourisme international comme à Bali en 2002, ou l’Egypte dans les années 90. Dans ce dernier cas
de figure, ce sont autant les Etats musulmans qui vivent de ces apports en devises qui sont visés que
les touristes occidentaux eux-mêmes.
En effet, comme le rappelle N. Yassine, cette quasi-unanimité mondiale des extrémistes musulmans à
rejeter tout compromis avec l’Amérique, fait oublier les années 80 où Etats Unis et Arabie soutenaient et
utilisaient ce même islam radical. Jeu dangereux, car les USA déjà le « Grand Satan » selon une
expression de Khomeyni, est alors le pays qui cautionne Israël contre les Palestiniens, le wahhabisme
d’Arabie, le régime des Taliban jusqu’en 2000, etc.
L’ATTITUDE ISLAMISTE DE NADIA YASSINE
Nadia Yassine, fille de Cheikh Yassine, fondateur du mouvement Justice et Bienfaisance, en est
actuellement le porte parole actif. La quarantaine, dotée d’une solide éducation religieuse musulmane,
diplômée de sciences politiques de Paris, elle s’exprime aussi bien en français qu’en arabe. Elle fut dans
les années 80, l’une des premières femmes à porter le foulard à l’université de Fès. Connue pour son
franc parler, elle tient surtout depuis les attentats du 11 septembre 2001 à se démarquer de l’islam
terroriste. « Si c’est ben Laden qui a fait le coup dit-elle juste après l’attentat, alors il nous a joué un sale
tour ».
Dans le présent article, N. Yassine expose a contrario du terrorisme, ce qu’est son mouvement
islamiste.
1 - « Notre mouvement, dans sa théorie de base proclamée il y a 30 ans, s’engageait sur trois
points essentiels » :
a) « la non violence ». Tout groupe islamiste recherche à terme la conquête du pouvoir politique,
avec ou sans violence, selon le contexte local. Ici, au Maroc, les islamistes sont omnibulés par
l’exemple algérien où l’armée est intervenue pour réprimer le FIS (Front Islamique de Salut).
« La violence, le terrorisme, ne servent à rien » dit-elle. Suite aux attentats meurtriers de
Casablanca, son mouvement Justice et Bienfaisance voulait manifester dans la rue son hostilité à
cette violence, mais « tout ce qui portait une barbe ou un voile a été empêchés d’accès » déclara-telle ! Les « démocrates » marocains rejettent en bloc les islamistes et les salafistes jihadistes.
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b) « la transparence » (« nous ne voulons pas être clandestins »). Justice et Bienfaisance n’est pas
reconnu officiellement comme l’est son concurrent direct, le PJD2, mais seulement toléré. Cheikh
Yassine, le leader charismatique du mouvement, longtemps assigné à résidence par le pouvoir royal,
a retrouvé sa liberté de mouvement et de parole avec le nouveau roi Mohammed VI qui souhaite
moderniser la vie politique de son pays afin de se rapprocher davantage de l’occident. Cheikh
Yassine, ancien professeur de français, ne se prive pas de critique, comme dans le texte envoyé au
jeune monarque intitulé « Mémorandum à qui de droit », où il rappelle la nécessité absolue d’un
cadre islamique pour son pays. Un site internet en arabe et en anglais permet d’entrer en contact
avec le mouvement. Au nom de son mouvement, Nadia Yassine s’exprime beaucoup. A propos de
son ouvrage récent Toutes voiles dehors, elle déclare : « Je hisse donc mes voiles pour « ouvrir ma
gueule », comme le conseille Pierre Bourdieu dans son dialogue avec Günter Grass. Je prends en
compte ce précieux avis, même sachant que je paraîtrai odieuse à beaucoup, puis que j’appartiens à
une catégorie d’individus qu’on préférerait sans gueule du tout ».3
c) « le refus de financements extérieurs » souligne le refus de dépendre de l’idéologie wahhabite
d’Arabie saoudite ou d’une autre petro-monarchie. L’islamisme du mouvement Justice et
Bienfaisance est marocain, ancré dans la culture de la nation et absolument pas mondialiste comme
le sont les mouvements salafistes jihadistes.
2 - Nadia Yassine dénonce un « malaise social terrible au Maroc qui touche en premier lieu les
jeunes, diplômés ou non… qui sont ainsi des proies faciles pour le terrorisme ».
Le Maroc n’offre pas de perspectives d’avenir à une jeunesse qui représente une grande partie de la
population Le chômage avoisine les 20 %, dans une société de plus en plus inégalitaire, la pauvreté
augmente et concerne plus de 5 millions de Marocains. « Pas d’emploi, pas d’avenir », le seul rêve est
l’exil en Europe, le mirage occidental. Ces jeunes musulmans qui rompent avec leur pays sans vraiment
s’intégrer ailleurs deviennent en quelque sorte apatrides. Le salafisme jihadiste qui parfois les enrôle est
précisément un islam déterritorialisé.
Parmi ces jeunes, certains deviennent kamikazes comme d’autres rentrent dans une secte avec la
même volonté d’en finir avec l’ordre du monde présent. Cette attitude est autant celle du refus que celle
d’un idéalisme. Il y a adhésion, don de soi, éventuellement jusqu’au suicide. Comme dans la secte, le
kamikaze se coupe du monde, de sa famille, de son pays. Seul son groupe dit vrai. L’adhésion est
gratifiante car l’individu passe de ses propres difficultés antérieures à la certitude réconfortante du
martyre, à la satisfaction de servir le projet de Dieu et ainsi de gagner le paradis.4 L’autre c’est l’impur,
celui qu’il faut éliminer, à savoir l’occidental impie comme le musulman apostat.
Voilà la voie choisie par les jeunes musulmans qui ont commis les attentats de Casablanca, et c’est bien
le manque d’avenir au Maroc qui les y pousse comme le souligne N. Yassine, la responsabilité est
politique.
3 - Quel est le projet politique du groupe Justice et Bienfaisance ?
Le présent document assez évasif sur le sujet, ne donne que des pistes. Justice et Bienfaisance,
mouvement d’opposition à la monarchie marocaine, contrairement à l’autre parti islamiste, le PJD, ne
s’est pas présenté aux élections législatives de 2002 qui ont enregistré une forte poussée islamiste dans
le pays. Pourquoi cette réserve alors que le mouvement est crédité d’une très grande influence ? La
réponse de Nadia Yassine est nette : « Le Maroc n’a rien d’une démocratie, le peuple n’est pas du tout
politisé, il n’a aucune conscience politique ».
En effet, les Marocains n’ont jamais eu de culture démocratique et celle-ci ne s’improvise pas, elle ne
peut résulter que d’une lente maturation. N. Yassine le sait : « nous savons que cela prendra du
temps ».
Le mouvement Justice et Bienfaisance travaille à l’avènement de cette conscience politique dans le
cadre d’un contact quotidien d’aide aux plus défavorisés : « nous nous en rendons bien compte, nous
qui travaillons dans les quartiers populaires ».
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C’est une tactique classique chez les islamistes qui consiste à se rendre utile à la population en lui
préconisant une réislamisation profonde. Très souvent les islamistes jouent des carences du rôle social
de l’Etat.
Dans d’autres déclarations, Justice et Bienfaisance annonce clairement que si le nouveau roi
Mohammed VI est mieux que son père, « c’est sans doute une petite révolution, mais à quand la
grande ! »5.
CONCLUSION
Cette déclaration de Nadia Yassine que nous venons d’analyser, met donc bien en lumière les deux
attitudes majeures et opposées de l’islam radical contemporain :
- Face à l’islamisme qui est une idéologisation de la religion dans le domaine politique et qui s’exprime
dans le cadre d’un Etat Nation, le salafisme jihadiste avec sa pratique du terrorisme contre les Etats
jugés apostat montre son visage destructeur et d’apparence nihiliste .
- L’islamisme ou islam politique, qui se positionne ici sur le long terme, semble jusqu’à présent avoir
partout échoué ou du moins être en crise. Par contre, la nouvelle idéologie, le salafisme jihadiste se
répand depuis sa dispersion d’Afghanistan en 1992. Le danger est grand car il ne s’agit pas d’une
internationale bien structurée mais d’une nébuleuse proliférante dont le mouvement le plus connu, Al
Qaïda, est un réseau de réseaux.
L’appellation couramment pratiquée d’islamisme pour désigner ces deux attitudes de l’islam radical ne
favorise pas la compréhension et laisse faussement entendre qu’il s’agit d’un même et unique ensemble.
Depuis ces attentats-suicides de Casablanca en mai 2003, le Maroc se lance dans une réforme
religieuse pour tenter de contrer l’influence des extrémistes. Outre la réforme du code de la famille (la
moudawana) qui introduit plus d’égalité entre les hommes et femmes, il y a un effort de féminisation de
l’enseignement de l’islam.
Si les femmes ne peuvent accéder au titre d’imam, elles se voient désormais chargée d’enseigner le
coran dans les mosquées, les écoles, les prisons.. Le ministère des affaires islamiques a organisé pour
l’année universitaire 2005-2006, une première promotion de cinquante morchidates (au singulier, une
morchida).
1
On écrit parfois également djihad, djihadisme
2
Le Parti de la Justice et du développement, l’autre groupe islamiste marocain, présent aux législatives de 2002
dans certaines circonscriptions où le pouvoir l’autorisaient, a remporté un franc succès. La différence avec
Justice et Bienfaisance est moins idéologique que tactique. On estime au Maroc, le potentiel global des
islamistes entre 25 et 30 % des électeurs.
3
Déclaration de N. Yassine sur le site internet Oumma.com
4
A la question, « le statut de martyr pour les kamikazes se trouve t-il dans le Coran ? » Ghaleb Bencheikh dans
son petit ouvrage Alors c’est quoi l’islam ? aux Presses de la Renaissance, oct 2001, répond nettement non ! « il
s’agit d’un suicide, il est d’autant plus condamnable qu’il ôte la vie à des innocents ».
Attention à l’orthographe du mot martyr(e) :
- le martyr est une personne qui accepte d’affronter des tortures voire la mort, au nom de sa foi ou d’une cause
en général, si c’est une femme, on écrira, une martyre. Le mot vient du grec, martur et signifie celui qui est
témoin de Dieu,
- le martyre, du latin martyrium, désigne ces tortures ou cette mort subie par une personne, le martyr.
5
Cheikh Yassine, dans son Mémorandum à qui de droit (site internet Yassine .net).
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