Flammarion

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Flammarion
Son attrait pour les grandes questions spirituelles, son goût éclectique
pour l’étude des autres religions ( il s'interesse au bouddhisme dès son
adolescence) conduisent très tôt Camille Flammarion à s’intéresser aux
phénomènes paranormaux ou parapsychologiques et donc au
spiritisme.
Si les séances de Juvisy en 1898 avec Eusapia Palladino, médium
italienne, sont les plus connues, c’est dès 1861 que Camille
Flammarion fréquente les milieux spirites de la capitale ( l’éditeur Allan
Kardec, Papus), ou d’Europe ( la British National Association of
Spiritualists), et des Etats-Unis (American Brench for Psychical
Reseach).
Il se passionne pour ce courant venu des Etats-Unis et en 1923, est élu président de la
Society for Psychical Research de Londres. Cet intérêt pour ces manifestations
inexplicables doivent être replacées dans le contexte général de l’époque où se
juxtaposent phénomènes de foire, supercheries et recherches authentiques sur le
psychisme humain (hypnose).
Après sa mort, les admirateurs passionnés de Camille
Flammarion, ont voulu voir dans ses expériences spirites
une tocade liée aux dernières années de sa vie, sans
doute parce que cet aspect du personnage pouvait ternir
sa réputation de scientifique. Les biographes actuels ont
dépeint un Camille Flammarion plus sympathique car en
proie, comme un grand nombre de scientifiques de son
époque, à des doutes, des interrogations et des intérêts
souvent contradictoires.
Les rapports entre les sciences et l’irrationnel sont en fait constants depuis le 17 ème siècle
et le milieu des scientifiques amateurs n’en a pas l’exclusivité : Wilkins, auteur d’un
Voyage dans la Lune, Huygens au XVIIe siècle, croyaient à l’existence d’extraterrestres
(leurs œuvres sont conservées dans le fonds ancien de Camille Flammarion). Dans un
autre ordre d’idée, Newton, s’intéresse à l’alchimie et Branly fait tourner les tables.
Cet intérêt pour l’Autre monde, la conviction que l’âme survit au corps en dehors de tout
contexte religieux ou la recherche d’une vie sur d’autres planètes ont leur traduction
esthétique chez certains artistes dont Camille Flammarion possédait des œuvres : il a fait
peindre pour l’observatoire de très beaux paysages lunaires par Lucien Rudeaux, premier
peintre paysagiste interplanétaire, illustrateur d’un grand nombre de ses ouvrages.