L`interdisciplinarité en enseignement et en formation à l`enseignement
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L`interdisciplinarité en enseignement et en formation à l`enseignement
L’interdisciplinarité et l’intégration dans l’enseignement et dans la formation à l’enseignement: est-ce possible et à quelles conditions? Abdelkrim Hasni Professeur, didactique des sciences CRIE-CRIFPE1, Faculté d’éducation Université de Sherbrooke [email protected] Plan de la présentation 1. Place de l’interdisciplinarité dans l’enseignement et dans la formation à l’enseignement 2. Les différents sens du concept d’interdisciplinarité 3. Les différents domaines d’application de l’interdisciplinarité 4. L’interdisciplinarité scolaire 4.1 Des finalités de l’interdisciplinarité scolaire 4.2 Niveaux de mise en œuvre de l’interdisciplinarité 4.3 Diversité des modèles didactiques à caractère interdisciplinaire 4.4 Quelques principes à travers deux modèles: «CODA» et «îlots de rationalité» 4.5 Quelques problèmes liés à la mise en œuvre de l’interdisciplinarité scolaire 5. L’interdisciplinarité et l’intégration dans la formation à l’enseignement 5.1 Place de l’intégration dans le discours du MEQ sur la formation professionnelle des enseignants 5.2 L’intégration et ses implications pour les dispositifs de formation 5.3 L’intégration dans la formation à l’enseignement: est-ce possible? Cas des programmes de formation à l’enseignement de l’Université de Sherbrooke 5.4 Quelques défis, obstacles et contraintes à considérer dans la mise en place de dispositifs de formation visant l’intégration dans la formation à l’enseignement Conclusion 1 Les CRIE (Centre de recherche sur l’intervention éducative : http://www.educ.usherb.ca/crie) est reconnu comme centre d’excellence par l’Université de Sherbrooke. Il est l’un des trois centres composante le CRIFPE (Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante: http://crifpe.scedu.umontreal.ca/) reconnu comme centre d’excellence par le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture (FQRSC). Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 1. Place de l’interdisciplinarité dans l’enseignement et dans la formation à l’enseignement S'il y a cinquante ans le terme d'interdisciplinarité ne figurait même pas dans le dictionnaire Larousse, aujourd'hui il est «partout» (Fourez, 1998): enseignement, recherche, formation professionnelle, pratique médicale, etc. Dans le monde de l’éducation, un certain malaise lié à l'enseignement disciplinaire s’exprime depuis quelques décennies et l'interdisciplinarité, entendue au sens générique (connexions, hybridation, décloisonnement, coordination... des disciplines), est au cœur des débats portant sur les curriculums scolaires dans plusieurs pays occidentaux (Kain, 1993; Klein ,1998; Lenoir et Sauvé, 1998a, 1998b) Au Québec, la question de l’interdisciplinarité (ou de l’intégration des matières) dans l’enseignement primaire est à l’ordre du jours depuis les années 1980, suite à la publication du Conseil supérieur de l’éducation (CSE, 1982) du rapport intitulé «Le sort des matières dites “secondaires” au primaire». Dans ce rapport, le Conseil soulignait que «si les éducateurs multipliaient les actions interdisciplinaires, ce serait non seulement chaque champ du savoir qui pourrait y gagner mais avant tout chaque élève qui arriverait à mieux comprendre les liens qui existent entre tous les apprentissages qu'il réalise» (p. 19). Le Conseil recommandait alors «que l'interdisciplinarité, ou l'intégration des matières, devienne un axe du développement pédagogique des prochaines années, tant pour le ministère de l'Éducation que pour les commissions scolaires». Depuis, plusieurs rapports du CSE et du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) ont rappelé l’importance de recourir à l’interdisciplinarité. Le nouveau Programme de l’école québécoise au primaire (CSE, 1982) et au secondaire (MEQ, 2003) se situe dans la continuité de ces rapports et fait de l’interdisciplinarité une de ses orientations prioritaires. Dans le domaine de la formation à l’enseignement, la question de l’intégration et de l’interdisciplinarité accompagne la professionnalisation de l’enseignement qui s’est concrétisée en 2002 par la proposition d’un référentiel de compétences professionnelles par le ministère de l’éducation (MEQ, 2002), référentiel qui doit guider le développement des programmes de formation pris en charge par les universités. 2. Les différents sens du concept d’interdisciplinarité L'interdisciplinarité est encore un concept hautement polysémique (Klein, 1990, 1998; Lenoir, 1991, 1995; Lenoir, Geoffroy et Hasni, 2001). La tentative de classification des différentes conceptions de l’interdisciplinarité réalisée par Lenoir et Hasni (2004) ainsi que Lenoir, Geoffroy et Hasni (2001), en se basant sur l’analyse d’écrits dans le domaine, montre un foisonnement des significations données à ce concept. Pour rendre opérationnel le concept d’interdisciplinarité, des auteurs (Fourez, 1994, 1998; Fourez et al., 2002; Hasni et Lenoir, 2001; Jacobs, 1989; Klein, 1990, 1998; Lenoir, 1991) adoptent une distinction entre l’interdisciplinarité au sens strict et d’autres formes de collaboration entre les disciplines telles que l’intradisciplinarité, la pluridisciplinarité et la multidisciplinarité: - L’intradisciplinarité consiste à assurer une intégration entre les contenus d’une même discipline à travers, entre autres, des concepts intégrateurs; 2 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni - La multidisciplinarité se caractérise par la juxtaposition et la succession des contributions de diverses spécialités autour d’un thème, sans que les partenaires de la démarches aient préalablement précisé des objectifs communs; - La pluridisciplinarité consiste à traiter un problème en juxtaposant des apports de diverses disciplines, en fonction d’une finalité convenue entre les partenaires de la démarche; - L’interdisciplinarité, quant à elle, implique des interactions fécondes entre les disciplines (deux ou plus). «Le terme d’interdisciplinarité évoque un espace commun, un facteur de cohésion entre des savoirs différents. Chacun accepte de faire un effort hors de son domaine propre et de son propre langage technique…» (Fourez et al., 2002, p. 61); Certains auteurs parlent aussi de transdisciplinarité. Celle-ci renvoie à une approche qui se situe «au-delà» ou à «travers» les disciplines. 3. Les différents domaines d’application de l’interdisciplinarité Divers essais de distinction entre les différents champs d’opérationnalisation de l’interdisciplinarité ont été proposés par différents auteurs. Lenoir et Sauvé (1998a), prenant compte les finalités poursuivies, l’approche du réel retenue et le choix des objectifs traités, procède à une distinction en quatre champs (figure1). Ce sont l’interdisciplinarité scolaire et l’interdisciplinarité professionnelle qui nous intéressent particulièrement ici. Figure 1. Champs d’application de l’interdisciplinarité (Lenoir et Sauvé, 1998a) F I N A L I T É S Interdisciplinarité scientifique M O D A L I T É S scolaire professionnelle Recherche Enseignement Application Organisation 3 pratique Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 4. L’interdisciplinarité scolaire 4.1 Des finalités de l’interdisciplinarité scolaire Les justifications du recours à l’interdisciplinarité scolaire sont nombreuses, et elles sont abordées par plusieurs auteurs sous différents angles (Hansi, 2001): - Pour certains, l'interdisciplinarité est justifiée en lien avec les théories psychologiques, qui affirment que chez l'enfant, plus que chez l'adulte, lorsqu'il entre en contact avec la réalité, c'est la perception globale qui précède l'analyse systématique; l'interdisciplinarité a l'avantage de présenter les savoirs comme un “tout” (“as a whole”) (Boyer, 1983; Legrand, 1986; Mason, 1996; Relan et Kimpston, 1991). - En se basant sur les données de la psychologie différentielle et de la psychologie génétique, certains auteurs rappellent que les élèves à l'école n'ont pas atteint, pour la plupart d'entre eux, la pensée concrète et hypothético-déductive formelle leur permettant d'appréhender les situations abstraites. Du fait, les disciplines scolaires à caractère plus abstrait, comme les mathématiques et les langues, doivent être enseignées dans un contexte interdisciplinaire en les connectant à des disciplines à caractère plus concret, comme les sciences (Legrand, 1986; Mason, 1996). - D'autres auteurs (Legrand, 1986, Meirieu, 1986; Mercier-Gouin, 1981; Boyer, 1983) considèrent, sur un plan pédagogique, que l'un «des obstacles les plus importants à la réussite scolaire pour tous réside dans la nature des disciplines scolaires face à la diversité psychologique des publics enseignés. L'usage de l'interdisciplinarité apparaît comme un moyen de répondre à cette diversité» (Meirieu, 1986). L'interdisciplinarité est ainsi considérée comme un moyen de “différenciation pédagogique” (Legrand, 1986). - Toujours sur un plan pédagogique, l'interdisciplinarité est considérée par certains comme un moyen d'augmenter la motivation et la réussite des élèves (Beane, 1995b, Kain, 1993; Klein, 1998; Tanner, 1989). - Des auteurs comme Beane (1995b, 1995b, 1997) et Bernstein (1971, 1997), justifient le recours à l'interdisciplinarité en dénonçant l'inégalité sociale que favorise l'enseignement conçu selon le découpage disciplinaire académique. Ces auteurs considèrent qu'un tel découpage véhicule une conception “élitique” de l'appropriation des savoirs. - En lien avec les contenus d’enseignement et avec les processus d’enseignement et d’apprentissage qui nous concernent plus particulièrement ici, «il semble toutefois que la question de l’intégration des savoirs et leur transfert de la part des élèves soit devenue, aujourd’hui, l’argument majeur» pour justifier le recours à l’interdisciplinarité (Lenoir et Sauvé, 1998b, p. 125). L’interdisciplinarité «constitue une approche intégratrice en vue de l’approche de certains problèmes dans leur particularité» (Fourez et al., 2002, p. 61). En ce sens, l’interdisciplinarité consiste en «la mise en relation de deux ou plusieurs disciplines scolaires […] et qui conduit à l’établissement de liens de complémentarité ou de coopération, d’interpénétration ou d’actions réciproques entre elles sous divers aspects (finalités, objets d’études, concepts et notions, démarches d’apprentissage, habiletés techniques, etc.), en vue de favoriser l’intégration des processus d’apprentissage et des savoirs chez les élèves» (Lenoir et Sauvé, 1998a, p. 12). 4 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni Les deux concepts d’interdisciplinarité et d’intégration sont liés entre eux au point qu’ils soient pris parfois comme des synonymes (Kain, 1993; Lederman et Niess, 1997). Quels sens donne-t-on au concept d’intégration? Dans ses diverses utilisations, le concept d’intégration est porteur de multiples sens (Legendre, 1993; Lenoir, 1991). En lien avec le concept d’interdisciplinarité, il peut être considéré sous trois aspects (Case, 1991a, 1991b; Lenoir, 1991,1995): 1- L'intégration se réfère, d'une part en tant qu'intégration des processus (integrating process), à des démarches d'apprentissage (démarches de conceptualisation, de résolution de problèmes, expérimentale et communicationnelle) qui interviennent en tant que processus médiateurs dans le rapport d'objectivation qui s'établit entre le sujet apprenant et les objets d'apprentissage (Lenoir, 1995). Ces processus médiateurs (les démarches d’apprentissages) étant eux-mêmes objets d'apprentissage. Ce type d’intégration inclut ce que des auteurs anglosaxons nomment l’intégration des savoirs procéduraux (procedural knowledge integration) (Ackerman et Perkins, 1989; Brandt, 1988 ; Case, 1991a, 1991b). 2- L’intégration se réfère, d'autre part, en tant qu'intégration des savoirs (integrated knowledge) aux produits cognitifs résultant des apprentissages: les savoirs nouveaux acquis dans les différentes matières scolaires (Lenoir, 1995). Ce type d’intégration inclut ce que d’autres auteurs appellent l’intégration des savoirs déclaratifs (propositional knowledge integration) (Case, 1991a, 1991b; Ackerman et Perkins, 1989; Brandt, 1988). Pour certains auteurs (Beane, 1995a, 1995b; Case, 1991a, 1991b), l’intégration des savoirs et des processus d’apprentissage (des habiletés), pour être plus significative, doit s’appuyer sur les problématiques de la quotidienne (vie hors de l’école). 3- L’intégration renvoie enfin, en tant qu'approche intégratrice (integrative approach), aux conditions (les situations didactiques, les stratégies, etc.) mises en place par l'enseignant pour favoriser l'intégration des apprentissages et des savoirs (Lenoir, 1995; Lenoir et Sauvé, 1998a). 4.2 Niveaux de mise en œuvre de l’interdisciplinarité L’interdisciplinarité: une responsabilité des enseignants et des élèves: - L’interdisciplinarité ne constitue ni une simple consommation d’un produit déjà conçu au niveau des programmes - à l’image de certains programmes dits intégrés (integrated curriculums) - ni une improvisation en classe faisant que les liens interdisciplinaires naissent et se vivent dans la spontanéité de l’action pédagogique même. - L’interdisciplinarité doit assurer une responsabilité et une autonomie aux enseignants dans la planification et la mise en œuvre de situations d’apprentissage appropriées qui doit les conduire à prendre des décisions aussi bien au niveau didactique (la planification) qu’au niveau pédagogique (l’action), tout en se basant sur l’analyse préalable de l’ensemble des programmes en vigueur (Lenoir, 1995; Hasni, 2001). Trois niveaux de l’interdisciplinarité scolaire Lenoir (1997) distingue entre trois niveaux d’interdisciplinarité interreliés, que nous décrivons ici de manière séquentielle: : curriculaire, didactique et pédagogique (figure 2). 5 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni Figure 2. Niveaux de mise en œuvre de l’interdisciplinarité scolaire (Lenoir, 1997) PLAN CURRICULAIRE T H É O R I S A T I O N Articulation interne des matières scolaires constitutives du curriculum Temps 0 Axe diachronique PLAN DIDACTIQUE Temps de l'anticipation et de la réflexion critique Temps 1 et 3 P R A T I Q U E Phase postactive Phase préactive PLAN PÉDAGOGIQUE Temps de L’actualisation Phase interactive Temps 2 Axe synchronique - L’interdisciplinarité curriculaire «consiste en l’établissement, à la suite d'une analyse systématique des programmes d'études portant tout particulièrement sur certains paramètres (la place et la fonction des différentes matières - leur raison d'être -, leur structure taxinomique, leurs objets d'étude et d'apprentissage, leurs démarches d'apprentissage, etc.), des liens d'interdépendance, de convergence et de complémentarité entre les différentes matières scolaires qui forment le cursus d'un ordre d'enseignement donné, l'enseignement primaire par exemple, afin de faire ressortir du curriculum scolaire ou de lui fournir une structure interdisciplinaire à orientations intégratrices» (Lenoir, 1994b, p. 6-7). On ne peut faire l’économie de cette analyse curriculaire au risque de plonger «directement et naïvement dans l’immédiateté des situations et des stratégies pédagogiques sans un éclairage préalable de la structure, de la place, de la fonction, de la spécificité de chaque matière d’enseignement, éclairage qui dépasse le simple exposé descriptif, littéral et souvent itératif» (Lenoir, 1996, p. 12). - L'interdisciplinarité didactique se situe au niveau de la planification et de l'organisation de l'intervention éducative. 6 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni - L'interdisciplinarité pédagogique, quant à elle, caractérise l'actualisation en classe de l'interdisciplinarité didactique: «elle assure la mise en pratique du ou des modèles didactiques interdisciplinaires insérés dans les situations élaborées, mais cette mise en pratique ne peut s'effectuer sans obligatoirement tenir compte d'un ensemble d'autres variables qui agissent et interagissent dans la dynamique d'une situation d'enseignementapprentissage réelle» (Lenoir, 1994b, p. 10). 4.3 Diversité des modèles didactiques à caractère interdisciplinaire Plusieurs auteurs proposent des catégorisations ou des modes d’opérationnalisation de l’interdisciplinarité qui rejoignent le niveau didactique (D’Hainaut, 1985, 1986; Fourez, Mathy et Englebert-Lecomte, 1994; Fourez et al., 2002; Lebeaume et Magneron,. 2004; Lenoir, 1994b, 1994c; Meirieu, 2002; Perrenoud, 2002). Lenoir (1994b, 1997), en se basant sur un dépouillement de la littérature scientifique et pédagogique portant sur la question, a identifié une douzaine de modèles opérationnels de l’interdisciplinarité - le terme interdisciplinaire étant pris ici dans son sens général. L’auteur les a regroupé en quatre catégories en fonction de leurs modes d’entrée, c’est-à-dire en fonction de l’aspect de l’enseignement autour duquel s’organise l’interdisciplinarité: - L’«entrée par les objets» d’apprentissage. Un exemple consiste à partir d’un déclencheur commun, appelé aussi mise en situation ou amorce (qui peut être un thème, une idée, un événement, une situation de vie courante, un projet, etc.), pour servir de situation pédagogique de départ. - L’«entrée par les habiletés». Dans ce cas, l’apprentissage dans une discipline fait appel à des habiletés relevant d’une autre discipline. C’est le cas, par exemple, du recours à des habiletés de mathématiques, comme la mesure, le calcul, les graphiques, les histogrammes, etc., dans des activités d’apprentissage en sciences et technologies ou en univers social. - L’«entrée par les démarches d’apprentissage». Ici, l’interdisciplinarité qui implique l’utilisation par différentes matières scolaires d’une démarche, comme la démarche de résolution de problèmes. - L’entrée par les objets et les démarches: modèle complémentaire au niveau des objets et des démarches d’apprentissage (CODA). Ce modèle didactique se fonde sur une interaction entre différentes démarches d’apprentissage propres aux disciplines scolaires (domaines d’apprentissage) et des savoirs qui leurs sont spécifiques (figure 3). 7 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 4.4 Quelques principes à travers deux modèles: le modèle «CODA» et le modèle de l’«îlot de rationalité» 4.4.1 Le modèle complémentaire au niveau des objets et des démarches d’apprentissage (CODA) Figure 3. Interaction entre les démarches dans une activité d’apprentissage interdisciplinaire dans le cadre du modèle CODA (Lenoir, 1997) Démarche de construction de la réalité naturelle, humaine, sociale (Sciences de la nature et Sciences humaines) Démarches d’expression de la réalité (Langue maternelle et Langue seconde Mathématiques) Phase de mise en situation Mise en situation Phase d’exploration Phase de planification Mise en situation Pratique Phase de recueil des données Phase de traitement des données Phase de synthèse Objectivation 8 Objectivation Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 4.4.2 Le modèle de «l’îlot de rationalité» Fourez et al. (2002) proposent un modèle pour une démarche interdisciplinaire basé sur la construction d’un «îlot de rationalité». Ce modèle est composé de cinq principales étapes qui rejoignent une démarche à caractère scientifique: 1. Négocier et problématiser la démarche: en formulant la problématique et en précisant le projet (contexte, finalités, etc.); 2. Faire émerge le cliché: ce dont on tient compte spontanément; 3. Établir le panorama: ce dont on pourrait tenir compte (acteurs, enjeux, scénarios envisageables, disciplines à mobiliser, spécialistes à consulter, recueil de données sur le terrain, etc.); 4. Clôturer la démarche et procéder aux investigations: ce que l’on prend effectivement en compte; 5. Élaborer une représentation complexe ou synthèse finale. 4.4.3 Intérêt des deux modèles Rejet des approches de type thématique, où le thème ne constitue qu’un déclencheur et un prétexte pour poursuivre des enseignements disciplinaires cloisonnés. Maintient de l’apport enrichissant et complémentaire des disciplines. Recherche du sens et de la fonctionnalité. Prise en considération des démarches et des contenus spécifiques aux disciplines concernées et la mise en place de leurs interactions fécondes. Négociation et problématisation de la situation comme point de départ de toute approche interdisciplinaire. Rappel de la responsabilité des élèves et des enseignants dans la planification et la mise en œuvre de scénarios interdisciplinaires. 9 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 4.5 Quelques problèmes liés à la mise en œuvre de l’interdisciplinarité scolaire Jacobs (1989b) a examiné les divers modèles de planifications et d’approches interdisciplinaires des enseignants pendant quinze ans. Elle conclut de ces analyses que même si les enseignants ont de bonnes intentions lorsqu'ils planifient l'interdisciplinarité, deux problèmes de sélection des contenus gâchent parfois certains cours. Le premier est le “potpourri problem”, où plusieurs unités deviennent un simple échantillonnage de savoirs en provenance de chaque discipline, avec un manque de visée commune claire, d'articulation et de contextualisation. Le deuxième est le “polarity problem”, où l'interdisciplinarité et la disciplinarité sont vues comme deux approches mutuellement exclusives. Au Québec dès 1991, Lenoir a constaté que, en plus des problèmes soulevés par Jacobs (1989b), deux autres problèmes sont à noter en lien avec la mise en œuvre de l’interdisciplinarité au primaire. Dans le premier cas, les pratiques interdisciplinaires se basent sur des relations de dominance (“relations hégémoniques”) entre les matières: l'enseignement s'appuie essentiellement sur la matière reconnue comme la plus importante; le rôle des autres matières se résume à un pur prétexte pour poursuivre les objectifs de celle-ci. Dans le deuxième cas, les pratiques interdisciplinaires sont de nature “pseudointerdisciplinaire”: l'identification d'un thème sert de prétexte et de seul fil conducteur à un enseignement cloisonné des matières scolaires retenues. La situation n’a pas beaucoup changé depuis (Lenoir, Larose, Grenon et Hasni, 2001). Dans l’enseignement secondaire (et universitaire), d’autres problèmes d’ordre organisationnel, entre autres, s’ajoutent (Hasni, 2004-2007; Hasni et Lenoir, 2001) (voir le point 4.4). 5. L’interdisciplinarité et l’intégration dans le formation à l’enseignement 5.1 Place de l’intégration dans le discours du MEQ sur la formation professionnelle des enseignants «La logique disciplinaire ne devrait […] plus être dominante dans le développement des programmes de formation à l’enseignement ayant une visée de professionnalisation» (MEQ, 2002, p. 215). «Le projet de professionnalisation a pour objet de promouvoir une formation intégrée. Former un maître n’est pas seulement soumettre une étudiante ou un étudiant à un agrégat de cours sans liens entre eux et sans lien avec la profession à exercer. Articuler n’est pas juxtaposer et organiser la formation de telle sorte que ces différentes composantes soient vues, de façon concomitante, durant la même année, ne garantit aucunement une intégration des savoirs» (p. 25). 5.2 L’intégration et ses implications pour les dispositifs de formation (Davis, 1995; Hasni et Lenoir, 2002; Lenoir et Sauvé, 1998b) L’intégration n’est ni une simple addition (agrégation) des regards disciplinaires ni une juxtaposition de ceux-ci. 10 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni L’intégration ne signifie pas la fusion totale des disciplines dans un cours intégrateur (pris en charge par un «spécialiste de l’intégration»). Elle ne signifie pas non plus le rejet des disciplines. L’intégration suppose une interaction entre les différents savoirs disciplinaires autour de situations favorisant le développement des compétences professionnelles. L’intégration est en même temps un processus et un produit. Elle n’est pas de la responsabilité de l’étudiant seul (intégrer a posteriori les apprentissages acquis dans différents cours). Elle nécessite la mise en place de dispositifs favorisant l’interaction entre les différents savoirs disciplinaires en situation de formation. Comme le soulignent, entre autres, Le Boterf (1994), Toupin (1996) et Perrenoud (2000), le transfert, l’intégration et la mobilisation des acquis par les futurs enseignants ne peuvent être garantis que s’ils sont travaillés comme tels. Vue ainsi, l’intégration implique une concertation et un travail en commun impliquant des formateurs responsables de différents cours et représentant différentes catégories de savoirs. L’intégration peut alors s’opérationnaliser à différents degrés selon au moins cinq continuums, impliquant la détermination des intentions, la planification, les contenus d’enseignement, l’enseignement et l’évaluation (Hasni, à paraître; Hasni et Lenoir, 2001; Davis, 1995) (figure 4). Figure 4. Différentes degrés d’intégration interdisciplinaire dans la formation à l’enseignement (Hasni, à paraître; Hasni et Lenoir, 2001; Davis, 1995) Degré d’intégration (du côté des savoirs) Processus (dispositif de formation) Détermination des intentions (objectifs) Bas Haut Planification (dispositifs, contenus, contexte pédagogique, ressources, etc.) Bas Haut Contenu de la planification (savoirs, compétences, démarches, etc.) Bas Haut Enseignement (mise en œuvre) Bas Haut Évaluation Bas Haut Degré de collaboration (du côté de l'organisation du travail) 11 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni 5.3 L’intégration dans la formation à l’enseignement: est-ce possible? Cas des programmes de formation à l’enseignement de l’Université de Sherbrooke En 2002, la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke à développé de nouveaux programmes de formation pour le BES (baccalauréat en enseignement au secondaire) et le BEPP (baccalauréat en enseignement au préscolaire et au primaire) s’inscrivant dans les orientations minestérielles(Université de Sherbrooke, 2003a, 2003b)2. Le Comité d’agrément des programmes de formation à l’enseignement (CAPFE) a accordé une approbation provisoire à ce programme. Sa mise en œuvre a commencé à l’automne 2003. TP PT 5.3.1 Les activités d’intégration au BES __ Le nouveau programme de formation marque une rupture par rapport à l’ancien à trois niveaux au moins: La recherche d’une plus grande cohérence dans la formation disciplinaire pour répondre au exigences du programme de l’école québécoise; L’operationnalisation de l’approche-programme en mettant en place plusieurs nouveaux dispositifs permettant de mieux assurer le dialogue de concertation entre différentes catégories de formateurs, afin de soutenir l’intégration des apprentissages; La mise en place d’un dispositif d’encadrement et de suivi personnalisé des étudiants. __ Trois types d’activités d’intégration impliquant différentes catégories de formateurs ont été développées (figure 5) a. Les activités d’intégration intrafacultaires: les laboratoires communs Le laboratoire implique la collaboration de formateurs assumant des cours de didactique et de formateurs assumant des cours de pédagogie (ou de cours généraux en éducation). U b. Les activités d’intégration interfacultaires C’est «un dispositif de formation qui conduit les étudiants et les étudiantes à mobiliser de façon conjointe des savoirs disciplinaires et des savoirs relevant des sciences de l’éducation, en vue de la construction et éventuellement de la mise en œuvre de certaines compétences propfesionnelles faisant partie du référentiel du MEQ» (Université de Sherbrooke, 2003a, p. 85). U c. Les activités d’intégration université-milieu: les Cellules d’accompagnement réflexif La Cellule d’accompagnement implique la collaboration de quatre types de formateurs: un didacticien ou un disciplinaire, un pédagogue ou toute autre personne assumant des cours généraux en éducation, une personne chargée de la formation en milieu de pratique, un enseignant du milieu scolaire. «Elle met à contribution et favorise l’intégration des ressources représentant différentes disciplines et catégories de savoirs qui composent la formation à l’enseignement (pédagogie, U TP 2 PT J’ai participé à l’élaboration et à l’implantation du programme de BES de 2002 à 2004; depuis 2004, je participe à l’implantation du nouveau programme du BEPP. 12 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni didactique, disciplines reliées aux domaines d’apprentissage scolaires, savoirs pratiques)» (Université de Sherbrooke, 2003a, p. 83). 5.3.2 Les activités d’intégration au BEPP Une activité d’intégration autour d’un projet interdisciplinaire (contenu et modalités en préparation). Mémoire professionnel. 5.4 Quelques défis, obstacles et contraintes à considérer dans la mise en place de dispositifs de formation visant l’intégration dans la formation à l’enseignement Une analyse des pratiques de recherche et d’enseignement interdisciplinaires a permis d’identifier plusieurs défis et contraintes à prendre en considération (Hasni et Lenoir, 2001). En lien avec l’appartenance disciplinaire des formateurs - L’identification à la discipline (préoccupation pour couvrir d’abord ses propres contenus disciplinaires). - Les «disputes» de territoires entre disciplines. - Les risques accompagnant l’intrusion dans des territoires étrangers à sa discipline de base. En lien avec l’organisation du travail en équipe 13 Séminaire du LIRDEF, 18 mars 2005 A. Hasni - Besoin en temps supplémentaire pour la préparation, l’enseignement et l’évaluation des activités d’intégration. - Disponibilités pour les rencontres de l’ensemble des membres. - Caractéristiques personnelles des membres et leur désir de travailler en équipe (lorsque les activités d’intégration font partie du programme, les équipes ne se forment pas nécessairement sur une base volontaire). - Coordination de l’équipe pour chaque activité d’intégration (gestion des problèmes liés à l’organisation de l’espace et du temps, réalisation des ponts entre les différentes visions disciplinaires, choix des contenus et de leur organisation, etc.). - etc. En lien avec la tradition institutionnelle - L’embauche et la reconnaissance universitaire se basent sur l’expertise «théorique», attestée par des travaux de recherche et de publications dans son champ disciplinaire (Perrenoud, 2000). - La reconnaissance de la tâche d’enseignement est basée sur une formule adaptée à des cours disciplinaires et non à des activités d’intégration: 1 unité d’enseignement / 3 crédits / 1 formateur ou formatrice / N étudiants. Conclusion La formation à l’enseignement basée sur des approches intégrées ou interdisciplinaires nécessite une révision en profondeur des programmes et des dispositifs de formation, certes, mais aussi: Un engagement des universitaires dans la formation: nous pouvons rappeler avec Altet, Paquay et Perrenoud (2002) que les curricula les mieux pensés et les didactiques professionnelles les plus séduisantes n’auront aucune vertu si les formateurs ne sont pas complètement engagés. Un changement de la culture universitaires et un assouplissement de ses structures organisationnelles traditionnelles: Comme le souligne le MEQ (2002) lui-même, «une approche ayant pour objet le développement de compétences professionnelles implique un assouplissement des structures organisationnelles traditionnelles de l’enseignement telles que les cours de trois crédits données par des professeurs qui travaillent en parallèle» (p. 219-220); «une approche par compétences professionnelles exige un investissement marqué dans la formation des futurs maîtres. Bien que la tendance actuelle dans le milieu universitaire soit de favoriser de manière importante le développement de la recherche, il y a lieu de rapprocher les professeurschercheurs de la formation…» (p. 220). Références bibliographiques Altet, M., Paquay, L. et Perrenoud, P. (2002). Formateurs d’enseignants. Quelle professionnalisation? Bruxelles: De Boeck Université. Beane, J. A. (1995a). 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