Deconcentration et decentralisation
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Deconcentration et decentralisation
Vito MARINESE Fiche de niveau 3. Institutions administratives / Déconcentration / 10 avril 2007 Déconcentration et décentralisation Lorsqu’un État n’est pas organisé sous la forme d’une fédération, on parle d’État unitaire. Dans un tel système, les décisions émanent, en principe, du centre de pouvoir de l’Etat. Cela se traduit par une unité des organes de l’Etat : un seul Chef d’Etat, un seul gouvernement, un seul Parlement. Cela se traduit également par l’unité du droit : une seule Constitution…, le même droit pour tous. Pourtant, même dans le cadre d’un État unitaire, il apparaît nécessaire de rapprocher les centres de décision des administrés. Il existe alors deux variantes possibles d’organisation : la déconcentration et la décentralisation. Dans un cas comme dans l’autre, le pouvoir local s’exerce sur des territoires infra-étatiques qui coïncident parfois. C’est le cas des régions, des départements et des communes, qui sont à la fois des circonscriptions administratives (déconcentration) et des collectivités territoriales (décentralisation). Néanmoins, il y a une différence fondamentale entre ces deux variantes d’organisation. Dans le cadre de la déconcentration, le pouvoir local est exercé par un agent de l’Etat, alors que dans le cadre de la décentralisation, ce pouvoir local sera exercé par des organes élus. La déconcentration opère comme une sorte de relais de la centralisation. C’est « une centralisation par personnes interposées » (J. Gicquel). La déconcentration consiste en un transfert de certaines attributions administratives du pouvoir central vers l’échelon local, au bénéfice d’un agent de l’Etat. C’est donc l’Etat central qui va désigner (nommer) un agent pour exercer, en son nom, ses compétences. « C’est toujours le même marteau qui frappe » (O. Barrot). En France, à l’échelon de la région et du département, le préfet est le représentant de l’Etat central, représentant direct du premier ministre et des ministres. En dehors, du préfet, l’État central peut également déléguer des compétences à des services locaux déconcentrés : directions départementales de l’équipement (DDE), direction régionales des affaires culturelles (DRAC), etc…. Les décisions prises dans le cadre de la déconcentration sont soumises à un contrôle de type hiérarchique. La décentralisation consiste en une délégation d’attributions administratives du pouvoir central vers l’échelon local (les collectivités territoriales), au bénéfice cette fois d’organes élus. Cette élection est l’élément central de la décentralisation qui est une forme de démocratie locale. Les collectivités territoriales sont les communes, les départements et les régions. Elles bénéficient du principe de la libre administration des collectivités territoriales c’està-dire qu’elles s’administrent librement par des conseils élus : conseil municipal, conseil général, conseil régional. Ces collectivités disposent de la personnalité juridique. Les compétences des collectivités territoriales sont propres et limitées : elles ne sont compétentes qu’en vertu de la loi. Ce sont des compétences d’attribution. La décentralisation est source d’autonomie mais pas d’indépendance. Si la décentralisation apporte de la souplesse au cadre de l’État unitaire, elle doit néanmoins respecter les principes républicains : principe d’égalité et d’indivisibilité de la république. C’est pourquoi, le représentant de l’Etat dans les collectivités exerce un contrôle sur les actes de ces dernières. La décentralisation a fait l’objet d’une importante loi en 1982 et le système a été récemment complété, en 2003, par une révision de la Constitution qui donne davantage de compétences aux autorités décentralisées. Bibliographie GOHIN (O.), Institutions administratives, LGDJ, 5ème éd., 2006 GUETTIER (C.), Institutions administratives, Dalloz, coll. Cours, 3ème éd., 2005 JAN (P.), Institutions administratives, Litec, coll. objectif droit, 2005 OBERDORFF (H.), Les institutions administratives, Dalloz, Sirey, 5ème éd., 2006 A.DELCAMP, La décentralisation dans les États de l’Union européenne, Paris, La documentation française, 2003.