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MATH ECOLE Les paris de jeunes écoliers 40e année 199 Vers les nombres irrationnels La« mise en commun», enjeu des innovations actuelles dans l'enseignement des mathématiques octobre 2001 Math-Ecole, pour ceux qui enseignent les mathématiques! Un ingénieur consulte les revues techniques de sa branche, un médecin ne saurait se maintenir au courant sans ses revues médicales, un passionné de sport lit la rubrique sportive de son journal. Pourquoi en serait-il autrement d'un enseignant? Tous ceux qui enseignent les mathématiques, à quelque niveau que ce soit, sont confrontés quotidiennement à des questions d'apprentissages, aux erreurs de leurs élèves, aux problèmes d'évaluation, etc. Leurs questions sont multiples. Pour y répondre, il y a les échanges entre collègues lorsqu'on trouve le temps de les approfondir, il y a les cours de perfectionnement lorsque leur offre correspond exactement aux besoins, il y a les conseillers pédagogiques lorsqu'ils sont disponibles, il y a aussi les livres et revues lorsqu'elles existent. Or, précisément, Math-Ecole existe et souhaite être une de ces- bonnes -lectures pour tous ceux qui se soucient de l'apprentissage des mathématiques. C'est en ce sens qu'elle est une revue pour des professionnels de l'enseignement des mathématiques. Dans Math-Ecole, on trouve, pour chaque degré d'enseignement, de la maternelle au secondaire: - des comptes rendus et propositions d'activités pour la classe, des problèmes et jeux, des notes de lecture, des suggestions d'évaluation des connaissances des élèves, des éléments d'histoire des mathématiques, des articles de didactique, des actualités: expositions, congrès et rencontres, cours de formation continue, concours de mathématiques, des reflets sur la mise en pratique de l'outil informatique au service de l'enseignement des mathématiques, des réflexions pédagogiques, etc. 1 Abonnement annuel (5 numéros): Suisse: CHF 30.- compte de chèque postal12-4983-8 Etranger: CHF 35.- par mandat ou virement postal international au compte 12-4983-8 Prix au numéro: CHF?.anciens numéros: CHF 3.- /pièce (n°136, 152 et 153 épuisés) AI!!Jnnements collectifs (livraison à une même adresse): de 5 à 9 CHF 22.: par abonnement Qe 10 à 50 CHF 20.- par abonnement (Tarifs particuliers pour des commandes collectives supérieures, sur demande.) Pour toute correspondance ou ~formation: Rédaction de Math-Ecole, Case postale 54, 2007 Neuchâtel 7, par courrier électronique E-mail: [email protected] ou par INTERNET: http: /!www.irdp.ch/math-eco Bulletin de commandes et d'abonnement en page 3 de couverture. MATH-ECOLE 199 40e année, cinq numéros par an octobre 2001 Sommaire Editorial 2 Espace mathématique Michel Dorsaz, Hervé Schild 4 10e Rallye Mathématique Transalpin Annonce et inscriptions 8 Les paris de jeunes écoliers Jean-Philippe Antonietti 11 Vers les nombres irrationnels Michel Brêchet 18 16e Championnat International des Jeux Mathématiques et Logiques 1/4 de finale individuels 26 Questions sur la géométrie et son enseignement François Boule 30 La «mise en commun», enjeu des innovations actuelles dans l'enseignement des mathématiques François Jaquet, IRDP Notes de lecture MATH-ÉCOLE n" î99/octobre 200î 33 38 en rupture avec ce qui précède. A une exception toutefois, celle de la nouvelle édition de Mathématiques 5e et 6e. Dans ce cas précis, c'est le terme «toilettage•• qui est officiellement adopté, vu que l'édition précédente de ces ouvrages, en 1984 et 85, avait déjà représenté une rupture par rapport à ceux des années septante par la réintroduction de problèmes dans le manuel de l'élève. Dans nos cantons francophones, les innovations se succèdent dans l'enseignement des mathématiques, depuis plus de trente ans : fin des années soixante, premier plan d'études romand (CIRCE 1) avec le passage aux mathématiques modernes; - début des années septante, les nouveaux moyens d'enseignement et leurs «avenues», aux perspectives futuristes comme les ensembles et les relations, la numération renversant l'hégémonie de la base dix, la découverte de l'espace et ses ambitions topologiques; les années nonante, l'irruption du socioconstructivisme avec la résolution de problèmes et le jeu ; - les années 2000, un moyen d'enseignement 7-8-9 dépassant simultanément les cantonalismes, les degrés et les filières scolaires 1 Dans cette succession d'innovations, on a souvent balayé le passé, que ce soit au niveau des contenus ou à celui des moyens d'enseignement, à tel point que chaque réforme apparaît 1. Voir l'éditorial du notre numéro 198 2 Mais, au Grand Salon des innovations, une reprise d'anciens modèles fait triste figure par rapport aux nouveaux: les thèmes restent à peu près les mêmes, la carrosserie est conservée et le stand n'attire ni les foules ni la presse. Pour poursuivre la métaphore, il faudrait soulever le capot pour découvrir les changements et s'apercevoir que Mathématiques 5e et 6e n'est pas une simple reprise, mais un pas important vers une approche conceptuelle nouvelle, déjà entrepris par les ouvrages récents de 1P à 4P. Au-delà des contenus ou de la forme, c'est là que se situe l'innovation, même si elle en continuité avec ce qui précède: on s'intéresse à la manière dont l'élève construit ses savoirs, on cherche à l'accompagner dans cette tâche d 'élaboration, on souhaite créer un environnement lui permettant de faire son métier «d 'apprenant», le plus souvent à partir de la résolution d'un problème. La question que l'on pourrait se poser est de savoir si un problème ••vieillit», comme ceux qui le créent, comme ceux qui les proposent à leurs élèves, année après année. Et encore faudrait-il savoir s'il vieillit bien ou mal. Toute l'histoire des mathématiques est pleine de problèmes, dont certains ne sont pas encore résolus aujourd'hui mais le seront peut-être demain. Ils peuvent nous venir des Grecs ou des Arabes, du Moyen-Age ou du siècle dernier. Pour autant qu'ils soient intéressants d'un point de vue mathématique, ils restent passionnants et universels. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 Certains d'entre nous ont conservé un souvenir douloureux des problèmes de cyclistes qui se croisent ou de baignoires qui se vident. Est-ce dû à leur contenu mathématique, à leurs thèmes, au contexte scolaire dans lequel ils ont été proposés, aux procédures imposées de leur résolution ou à d'autres dérives de l'enseignement? Nous devons bien l'admettre, l'aversion qu'on peut ressentir à l'égard de ces problèmes ne vient pas de leur contenu intrinsèque mais bien des abus et excès dont ils ont fait l'objet. On peut, certes, se lasser d'un problème, en tant qu'enseignant- alors que, pour les élèves, qui changent chaque année, la situation est toujours nouvelle. Mais cette« usure "• due au temps, est largement compensée par les apports de son analyse. Dans un processus scientifique, on observe un phénomène, on le décrit, on cherche à l'expliquer. Puis on le reproduit et on compare les anciennes et les nouvelles observations. Pour le faire évoluer, on procède par conjectures, essais, vérifications, nouvelles conjectures, nouveaux essais ... En fin de compte, on se retrouve à un niveau supérieur de connaissances sur le phénomène analysé. C'est un peu ce que tente de faire la didactique des mathématiques, à propos des problèmes en particulier. Prenons l'exemple de La course aux œufs 2 un problème de l'ancienne édition de Mathématiques Se, repris et modifié pour la nouvelle. 2. Des observations ont montré que les élèves le résolvaient sans faire appel aux savoirs visés par ses auteurs: la transformation d'une somme en un produit. Ils se contentaient d'effectuer successivement les six additions conduisant à la réponse. Selon les résultats de la recherche en didactique, on a pu émettre l'hypothèse qu'une augmentation du nombre d'œufs (de 6 à 25) modifierait les procédures des élèves en rendant nécessaire la transformation de la somme en produit. De nouvelles observations ont montré que la version modifiée de l'énoncé amenait, chez certains élèves, la mise en œuvre du savoir visé, alors que d'autres ne rechignaient toujours pas à effectuer une addition de vingt-cinq termes. Le phénomène a été observé et noté, la connaissance de ce problème s'est enrichie. Lorsqu'ille présentera à ses élèves, le maître aura des points de repère nouveaux. Il s'attendra à certaines procédures. Il en saura plus sur les obstacles et les erreurs des élèves pour organiser les relances nécessaires. Ces éléments sont aussi essentiels pour l'évaluation des stratégies, des savoirs mis en œuvre et des compétences. Aurait-il fallu balayer les problèmes anciens pour faire du neuf au lieu de les reprendre et de les adapter dans une perspective scientifique d'évolution? Pour nous, la réponse est claire: lorsque c'est possible, l'innovation doit adopter une perspective d'évolution continue, plutôt que de ruptures. Voir Math-Ecole 195 :A propos de variables didactiques, pp. 32 à 40. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 3 Secondaire 1 Différentiation Organisé par la Commission de mathématique de I'AVECO (Association valaisanne des enseignants du Cycle d'Orientation), "Espace Mathématique» est une compétition interclasses pour les élèves du C.O. (Cycle d'Orientation, 12 à 15 ans). Chacun des trois degrés du C.O. est partagé en deux niveaux, en fonction des capacités des élèves. Pour que les activités restent assez difficiles pour le niveau le plus avancé, sans être décourageantes pour les élèves du deuxième niveau, «Espace Mathématique» propose, depuis sa 5ème édition, une différentiation: si la donnée des problèmes ne change pas selon les niveaux, des relances ou des questions intermédiaires sont proposées pour le deuxième niveau. Ces relances sont définies par les organisateurs; le moment et la façon dont elles sont transmises aux élèves sont de la compétence de l'enseignant. Compétition au second plan Didactique des mathématiques En favorisant les travaux de groupes, la concertation et les débats à l'intérieur de la classe, en responsabilisant les élèves et en les mettant en situation de recherche, de découverte, «Espace Mathématique» se veut en totale adéquation avec les résultats récents de la recherche en didactique des mathématiques. Place de l'enseignant La notion de concours joue un rôle important au niveau de l'émulation, mais elle reste néanmoins relativement secondaire. D'ailleurs les conditions varient quelque peu d'une classe à l'autre (relances ou non, passation sur deux périodes consécutives ou sur deux périodes séparées). Des prix sont décernés aux classes victorieuses, mais aussi, par tirage au sort, à un certain nombre de classes partici, pantes. Pour l'enseignant, qui devient observateur de sa classe l'espace de deux périodes,« Espace Mathématique» est l'occasion de faire des découvertes intéressantes sur ses élèves, leurs façons de travailler, et leur différentes représentations des problèmes abordés. - Stimuler le travail de groupe En lien avec le programme du C.O. - Responsabiliser les élèves Les activités proposées sont en lien avec le programme du C.O.; les solutions sont jugées également sur la rigueur des démarches et des explications fournies; ainsi l'enseignant pourra en débattre avec sa classe, connaître les outils mobilisés par ses élèves pour la résolution des différents problèmes, analyser la nature des erreurs commises et tenter d'y remédier. - Offrir une activité de recherche mathématique variée - Encourager les échanges entre les professeurs de mathématique - Offrir aux enseignants un champ d'observation et d'analyse de leurs élèves: utilisation 4 1. Nom du concours et objectifs généraux ESPACE MATHÉMATIQUE MATH-ÉCOLE n''199/octobre 2001 des concepts mathématiques étudiés antérieurement, erreurs commises, connaissances mobilisées ... 4. Animateurs • 2. Historique - Février 1997: 1ère édition, ouverte aux classes de 1CO et de 2CO. Participation de 54 classes. - Mars 98 et mars 99: augmentation sensible de la participation: 84 classes en 98, 103 classes en 99. - Novembre 99: 4ème édition. Tentative de changement de dates qui se solde par un échec relatif; la participation retombe à 82 classes. Les enseignants regrettent une date trop avancée ne permettant qu'une utilisation réduite du programme de l'année en cours. Ils regrettent aussi la collusion avec les 1/4 de finale du championnat de la FFJM. - Mars 2001 : Sème édition, avec retour aux dates traditionnelles et plusieurs nouveautés dont une différentiation en fonction du niveau des élèves et l'élargissement du concours aux classes de 3CO. La participation, 116 classes, reprend son augmentation. Hervé Schild Coordinateur Math au C.O. Rte de Rougenan 43 1966 Ayent tél: 027/398 42 53 fax : 027/398 32 33 e-mail: [email protected] • Michel Dorsaz Rue de Vinseau 31 1926 Fully tél: 027/7 46 20 42 e-mail: [email protected] 5. Parrains - I'AVECO (Association valaisanne des enseignants du Cycle d'Orientation Banque Raiffeisen Loterie Romande 6. Exemples de problèmes • Les cubes d'Aline (1 CO) -La donnée: 3. Type d'épreuve, degrés concernés - Concours interclasses. 6 problèmes à résoudre sur deux périodes, soit consécutives, soit séparées (3 problèmes par période). - Chaque classe fournit un compte-rendu par problème. Les réponses sont jugées en fonction de leur justesse, de la rigueur de la démarche, de la clarté et du soin de la présentation. - Aline possède une boite cubique pleine de petits cubes identiques. La boite contient moins de 100 petits cubes. Les deux petits frères d'Aline se sont emparés de la boite, l'ont renversée et se sont partagé les petits cubes: Avec les siens, Romain réalise une surface carrée: 6 catégories, selon le degré (1CO -12/13 ans, 2CO- 13/14 ans, 3CO- 14/16 ans) et selon le niveau (1 ou 2, plus ou moins avancé). MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 5 Tandis que Hervé forme avec les siens une surface triangulaire: 9 classes, dont 3 de niveau 2, n'ont proposé aucune ébauche cohérente de solution. Tableau des résultats en fonction des niveaux : Entre les deux formes, tous les cubes de la boite d'Aline ont été employés. a) Combien de cubes contenait la boite? b) Combien Romain en a-t-il pris? c) Y a-t-il plusieurs solutions? Si oui, les quelles? Nombre de classes Solutions correctes Résolution partielle Pas d'ébauche cohérente Niveau 1 37 15 (40 %) 16 (43 %) 6 (16%) Niveau 2 12 3 (25 %) 6 (50 %) 3 (25%) On voit que les relances ont un effet positif sur le démarrage du problème (75% des classes de niveau 2 se sont lancées correctement dans l'activité). Par contre elles n'assurent pas un taux de réussite élevé, même si celui-ci est intéressant pour des classes de niveau faible. - Relances pour classes de niveau 2: 1. Combien faut-il de petits cubes pour - remplir parfaitement une boÎte cubique? - former une base carrée? - former un triangle ? Chercher toutes les possibilités jusqu'à 100. 2. Comparer ces trois listes de nombres. -Solution a) La boÎte contenait 64 cubes b) Romain en a pris 9, 36 ou 49 c) Il y a 3 possibilités -Résultats La mise en corrélation des trois séries de nombres (cubes, carrés et triangles) a posé beaucoup de difficultés. Seules 5 classes sur 49 ont obtenu le maximum de points (réponses correctes présentées avec rigueur et clarté). 13 classes, dont 3 de niveau 2, ont trouvé les réponses correctes, mais leur présentation était insuffisante. 22 classes n'ont résolu que partiellement le problème. 6 • Le zèbre peureux (2CO) -La donnée: Lorsque la girafe longe l'enclos du zèbre (12 x 40 m) d'une démarche majestueuse et régulière, l'ombre de son cou est projetée sur le terrain du zèbre, dessinant un angle de 45° par rapport à la longueur du terrain. A 15h00, l'ombre de la girafe passe par le point A et à 15h03, elle passe par le point B. Le zèbre, qui a peur, recule devant l'ombre jusqu'à ce que celle-ci coupe le terrain en deux parties égales. Alors, prenant son courage à quatre pattes, il bondit " par dessus" l'ombre, pour se retrouver dans la partie gauche du terrain A quelle heure, à la seconde près, le zèbre effectue-t-il son saut? ombre de la girafe à 15 h 00 à 15h03 MA1H- ÉCOLE n" 199/octobre 2001 - Relances pour classes de niveau 2 Trouve le point milieu de l'enclos. Dessine l'ombre de la girafe lorsqu'e/le coupe le terrain en deux parties égales. 29 classes n'ont résolu que partiellement le problème. 5 classes, dont 3 de niveau 2, n'ont pas présenté d'ébauche cohérente. Tableau des résultats en fonction des niveaux : -Solution Le zèbre effectuera son saut à 15h 01 ' 03" Nombre de classes Solution correcte Résolution partielle Pas d'ébauche cohérente Niveau 1 36 12 (33%) 22 (61 %) 2 (6%) Niveau 2 12 2 (17%) 7 (58%) 3 (25%) - Résultats des classes de 2CO 9 classes sur 48, dont 1 de niveau 2, ont obtenu le maximum des points. 5 classes, dont 1 de niveau 2, ont trouvé la bonne réponse, mais avec une présentation insuffisante. Le problème était difficile, le taux de réussite est relativement faible. Une nouvelle fois, on remarque l'effet positif des relances: les 3/4 des classes de niveau 2 ont pu se plonger dans le problème et y travailler, même si elles ne sont pas parvenues à la solution correcte. Le Kangourou des Mathématiques Nos collègues de l'Association Kangourou Sans Frontières (Voir Math-Ecole no195) nous informent que la prochaine édition du grand jeu-concours <<Kangourou des Mathématiques, aura lieu le jeudi 21 mars 2002. Renseignements: Association Kangourou Sans Frontières mailto: [email protected] web: http://www.mathkang.org 12 rue des I'Epée de Bois 75005 Paris FRANCE Tél : 33 (0)1-43-31-40-30 Fax: 33 (0)1-43-31-40-38 Règlement du concours: http://www.mathkang.org/concours/reglement.html Calendrier et inscription 2002: http://www.mathkang.org/concours/inscription.html Bon d'inscription hors métropole: http://www.mathkang.org/concours/ketr2002.pdf Soutiennent le concours: Ministère de l'Education Nationale- Académie des sciences- Société Mathématique de France (prix d'Alembert 1994)- Inspection Générale de Mathématiques- APMEP- Commission inter-IREM rallyes- Conseil de l'Europe- Conseils Généraux de Gironde, La Réunion, Saône et Loire. «Je me réjouis que [le Kangourou des Mathématiques} soit l'occasion d'une célébration des mathématiques, dont l'importance dans le développement de la science comme dans la vie de tous les jours n'est pas a démontrer, l'intérêt d'opérations comme la votre étant de les rendre aimables, familières et vivantes aux yeux des élèves. En vous remerciant de féliciter les concepteurs et les organisateurs ... " Jack Lang, Ministre de l'Education Nationale MA1 f-H~COLE: n'' 198/octobre 2001 7 Primaire- Secondaire 1 l'équipe des animateurs et participer ainsi à la préparation, à la discussion et au choix des problèmes, à l'évaluation en commun des copies, à l'analyse des solutions. Le Rallye établit un contrat entre l'équipe d'animateurs, les maîtres et les classes participantes, dont voici les termes essentiels: Le 1Oe Rallye mathématique transalpin est lancé. Ses responsables se sont rencontrés à Parma, à la fin de septembre pour examiner les contenus mathématiques de nouveaux problèmes et envisager les possibilités de leur exploitation en classe. Les objectifs du rallye évoluent progressivement et s'orientent résolument, au-delà de la confrontation et de la fête, vers l'apprentissage et l'enseignement des mathématiques au travers de la résolution de problèmes. Les actes des dernières rencontres de Siena et Neuchâtel (voir Notes de lecture, pages 38, 39) en témoignent. Comme les années précédentes les élèves des classes inscrites vont faire des mathématiques pleines de sens, apprendre les règles élémentaires du débat scientifique pour décider de la solution qu'ils vont choisir au nom de la classe. Les maîtres observeront des élèves en activité de résolution de problèmes, évalueront leurs productions et leurs capacités d'organisation, pourront exploiter largement les problèmes pour leur classe. Ils apprécieront, par les analyses des résultats d'ensemble, les différentes procédures mises en œuvre par les élèves, les obstacles rencontrés, le niveau de savoirs mathématiques en jeu. Finalement, ils pourront aussi s'engager eux-mêmes dans 8 - Lors de chaque épreuve la classe reçoit une série de problèmes à résoudre, choisis, en nombre et en difficulté, de telle façon que chaque élève, indépendamment de son niveau, puisse y trouver son compte. - La classe dispose d'un temps limité, de 50 minutes, pour s'organiser, rechercher les solutions, en débattre, produire une solution unique pour chacun des problèmes, avec les explications et les démarches suivies. La classe est entièrement responsable des réponses apportées, sans aucune intervention du maître. - La décision de participer au concours est prise conjointement par la classe et le maître, après une épreuve d'essai au cours de laquelle les uns et les autres auront pu saisir les enjeux d'une résolution collective de problèmes, à la charge des élèves seulement. - Les épreuves qui suivent les essais se font hors de la présence du maître titulaire de la classe. Celui-ci est remplacé par un collègue avec qui, si possible, il fait un échange. Il quitte donc son rôle d'enseignant pour celui d'observateur, s'abstenant de toute intervention, de quelque nature que ce soit, dans la classe dont il a le contrôle pendant la durée de l'épreuve. Son rôle se limite à la distribution des sujets, au contrôle de la durée et à l'envoi des copies à l'équipe qui sera chargée de les évaluer. - L'évaluation des copies est faite par des équipes d'animateurs. Pour chaque catéMATH·ÉCOLE n" 199/octobm 2001 gorie, un classement est établi, sur l'ensemble des deux épreuves 1et Il. C'est lui qui détermine la participation à la finale. Les critères d'évaluation et le résultat de chaque problème, ainsi que les classements, sont communiqués aux classes dans les meilleurs délais. - Après chaque épreuve le maître est invité à exploiter les problèmes avec l'ensemble des élèves. Pour la Suisse romande l'organisation pratique du 1Oe Rallye mathématique transalpin passera par Internet (afin d'économiser les photocopies, le papier et les timbres et de nombreuses manipulations) mais s'articule toujours en quatre étapes: - une finale, le mercredi après midi 29 mai 2002, à Berne, regroupant les classes ayant obtenu le plus de points lors des épreuves 1et Il. Les épreuves seront disponibles sur le site internet www.irdp.ch/rmt. durant les périodes déterminées ci-dessus. Chaque maître inscrit recevra un code et un mot de passe pour lui permettre d'accéder aux épreuves. Les maîtres s'organiseront pour la photocopie des problèmes, ils prennent contact avec leurs collègues pour les« échanges de surveillances " • ils envoient les solutions de leur classe pour l'évaluation, après les avoir photocopiées pour les exploiter en classe. Les animateurs se réunissent en novembre 2001, février et avril 2002, pour les travaux - une épreuve d'essai 1 , en décembre 2001, pour déterminer l'intérêt de la classe et décider de son inscription. Cette étape est placée sous l'entière responsabilité des maîtres qui choisissent les problèmes, les proposent selon les principes du rallye, en discutent avec leurs élèves, s'occupent de l'inscription et de son financement; le délai d'inscription est fixé au 20 décembre 2001 ; par internet www.irdp.ch/rmt (puis cliquer sur " Inscription au 1Oe rallye ••). - une première épreuve, entre le 15 et le 24 janvier 2002, selon entente entre les maîtres concernés, titulaires et surveillants; - une deuxième épreuve entre le 12 et le 21 mars 2002; 1. Pour constituer une épreuve d'essai, on peut reprendre des problèmes des Se, Be, 7e, Be ou 9e RMT, publiés de 1997 à 2001 dans Math-Ecole no 176, 177, 181, 182, 186, 187, 188, 190, 191, 192, 195, 196 et 197 ou utiliser l'épreuve d'essai disponible dès le 20 novembre sur le site Internet de Math-Ecole: www.irdp.ch/rmt. MATH-ÉCOLE n" 199/octobm 2001 d'élaboration des problèmes, pour la correction des copies reçues et pour l'analyse des résultats. Le site www.irdp.ch/rmt et la revue Math-Ecole diffusent l'information sur le Rallye mathématique transalpin, en Suisse romande et au Tessin. Les frais de participation (prix souvenirs, certificats, déplacement et frais des animateurs, travaux d'élaboration des épreuves, etc.) se montent à Fr. 35.- par classe 2 • L'équipe romande actuelle a besoin de renforts pour assurer la préparation des problèmes, l'évaluation, la correction et l'analyse des résultats. Ce travail est entièrement bénévole mais l'animation du rallye est une tâche gratifiante et d'un très grand intérêt professionnel. Il faut espérer que de nombreux maîtres et maîtresses des classes inscrites accepteront de venir renforcer l'équipe des animateurs. 2. A Fr. 45.- pour les classes qui ne peuvent recevoir les informations et les épreuves par Internet 9 Ce bulletin d'inscription est à compléter sur le site www.irdp.ch/rmt (puis cliquer sur cc Inscription au 1Oe rallye»). Jusqu'à la date d'échéance, il est encore possible d'en retourner une copie par voie postale à Math-Ecole, IRDP, Case postale 54, 2007 Neuchâtel?, avant le 20 décembre 2000. Nom et adresse Nom: ........ .. .......... .. .. ................ Prénom: .... ......... ..... ........ ....... . Adresse: .................................................. . (Votre adresse personnelle ou celle de l'école, où vous recevrez tout le courrier postal et où nous pouvons vous atteindre par téléphone.) NPA + Localité: ......................... ............... ............. Canton: .......... . Téléphone(s): ................................ . Adresse électronique (pour les informations, les données des problèmes, les résultats de votre classe, les rapports d'épreuves) E-mail: ........................... . (Votre e-mail ou celui de votre école ou d'un collègue) 1 Information sur la classe Ecole/collège : .............................. . Nom de la classe: ..... .................... . (Numéro, degré, section ou filière s'il y a lieu. En particulier pour les écoles où les classes sont nombreuses.) Nombre d'élèves : ........ . Degré scolaire: .......... . (3, 4, 5, 6, 7 ou 8. Pour les classes à degrés multiples, indiquer le nombre d'élèves de chaque degré) J'autorise la diffusion de mon adresse e-mail aux autres participants oui ...... non ..... . J'inscris ma classe au 1Oe RMT et je m'engage à en respecter l'esprit et les règles. Vous recevrez par courrier postal: - le numéro qui désignera votre classe durant tout le rallye, votre mot de passe, vous permettant d'aller chercher les questions et de consulter les résultats, un bulletin de versement, des instructions et les consignes de passation Pour chaque épreuve, un message vous parviendra par e-mail pour vous rappeler qu'elle est disponible sur le site www.irdp.ch/rmt. 1. 10 Les personnes qui ne disposeront pas d'une adresse électronique en 2002 peuvent encore participer au RMT, avec un supplément des frais d'inscription de Fr. 10.- (photocopies, expédition ... ) MATH-ÉCOLE n''199/octobre 2001 Primaire , Les paris de jeunes écoliers l· J_ean-Philippe Antonietti' · En Suisse romande, les probabilités et la statistique ne figurent pas explicitement dans les programmes scolaires avant la huitième année selon les cantons et les sections. Il nous est tout de même paru intéressant de sonder les connaissances intuitives que possèdent les jeunes écoliers de ces matières. Piaget et ln helder (1951) menèrent dans ce domaine des travaux de pionniers. Ils montrèrent que la notion du fortuit ne correspond pas à une intuition première, qu'il n'existe pas chez tout homme à tous les âges une intuition de la probabilité mais qu'au contraire l'idée de hasard est le résultat d 'une construction intellectuelle, découverte par opposition aux opérations rationnelles. Selon ces auteurs: "La notion de hasard n'est pas une donnée intuitive et élémentaire. Bien au contraire, elle est totalement étrangère à la mentalité du jeune entant en dessous de 7 ans. Le hasard et le raison'!ement probabiliste se construisent en corrélation étroite avec la formation des opérations déductives. Durant une première période (chez l'enfant de 4 à 7 ans), il y a indifférenciation entre le déductible et le non-déductible, le certain et le possible. Durant une 1. Institut de Mathématiques Appliquées, Faculté des SSP, Université de Lausanne, BFSH 2, CH-1 015 Lausanne. jean-philippe.antonietti@ip. uni/.ch. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 seconde période (de 7/8 à 11 ans), le hasard est compris par différenciation et antithèse avec les opérations logico-mathématiques. L'enfant découvre la notion de multipossibilités. Durant une troisième période (à partir de 11/12 ans) la synthèse se forme entre le hasard d'une part et les opérations combinatoires d'autre part. Les opérations formelles permettent de structurer le champ des dispersions fortuites en un système de probabilités». La très lente émergence de l'idée de hasard chez l'enfant justifie l'absence des probabilités et de la statistique du cursus scolaire initial. Il paraît en effet saugrenu d'imposer aux enfants un enseignement qui ne soit pas en phase avec leur développement cognitif spontané. Dans d'autres pays pourtant cette pratique est courante (Shulte, 1987; Morris, 1994). Conscients de la place toujours plus grande qu'occupe la statistique dans la vie quotidienne, convaincus que la statistique est une des clés de la compréhension du monde dans lequel nous vivons, nombreux sont les concepteurs de programmes mathématiques qui recommandent d'introduire des rudiments de probabilités et de statistique à l'école primaire déjà. Ils espèrent ainsi doter très tôt les enfants des outils nécessaires à la compréhension d'un univers irrésolu. Face à une situation indéterminée, sans aucune instruction formelle, comment se débrouillent donc nos jeunes écoliers romands? Afin d'ébaucher une réponse à cette question nous avons réalisé de manière tout à fait exploratoire deux expériences: la première porte sur des paris simples, la seconde sur des paris réitérés. Expérience 1 : Paris simples Supposons que nous ayons déposé dans une urne N boules noires et 8 boules blanches. Nous allons tirer de cette urne une boule au hasard . Quelle sera sa couleur? Pariez! Si votre pronostic est correct vous gagnez! Comment procéder pour maximiser son espoir de gain? Existe-t-il une martingale? La probabilité 11 d'extraire une boule noire s'évalue facilement en divisant le nombre de cas favorables par le nombre de cas possibles, elle vaut en l'occurrence N N+B . De façon similaire, la probabilité d'extraire une boule blanche vaut N B +B Sur un deuxième écran (voir fig. 1) apparaissait une pleine cafetière contenant 80 gouttes, dont N gouttes de café (0 ::; N ::; 80) et 80- N gouttes de lait. . Pour savoir s' il y a plus de chances de tirer une boule blanche ou une boule noire, il suffit de comparer les probabilités respectives. En bref, si dans l'urne il y a plus de boules noires que de boules blanches, il est avantageux de miser sur noir ; dans le cas contraire, il est judicieux de miser sur blanc! Les jeunes écoliers sont-ils capables, eux aussi, d'un tel raisonnement? Notre première expérience devrait nous permettre de le savoir. L'enfant disposait de deux boutons pour indiquer son choix. Une fois le pronostic fait, nous effectuions un tirage stochastique puis indiquions à l'enfant si le résultat de l'épreuve aléatoire concordait avec son choix. Nous proposions alors une nouvelle cafetière 3 et réitérions notre question : lait ou café? L'enfant pariait, l'épreuve était réalisée, nous le sanctionnions. Puis nous recommencions ainsi encore huit fois. Ce cycle complet fut répété au moins deux fois par chaque enfant. Méthode Nous avons interrogé les enfants d'une classe de langage 2 • Cette classe était scindée en deux groupes de 9 enfants chacun. Les enfants du premier groupe, âgés en moyenne de 7 ans et 9 mois, suivaient un programme de première année primaire; ceux du second groupe, âgés en moyenne de 8 ans et 9 mois, suivaient un programme de deuxième. La tâche que nous avons proposée aux enfants se déroula à l'ordinateur individuellement. Sur un premier écran, nous affichions la consigne que nous lisions à haute voix: Les nains boivent le matin du café au lait. Mais leur tasse ne contient qu'une seule goutte. Dans la cafetière, ce n'est pas très bien mélangé. Alors certains boivent du lait, d'autres du café. Essaie de prévoir ce que vont boire dix nains! 2. Cette classe appartient au Centre Logopédique et Pédagogique de l'Ouest vaudois (Nyon). Les enfants qui en font partie manifestent pour la plupart des difficultés d'apprentissage en écriture et en lecture. 12 o Lait • Ca fé [JUst;) ryaux]' [ 0 0 fig . 1 Exemple de cafetière de laquelle va être extraite une goutte de café ou de lait. Résultats Pour déterminer si un enfant parie en tenant compte de la proportion des gouttes de café, nous avons regardé s' il était possible d'ajuster 3. Nous avons décidé que le nombre de gouttes de café dans la cafetière devait suivre une distribution uniforme. MATH-ÉCOLE n' 199/octobre 2001 ses différentes réponses à une sigmoïde 4 . Un bon ajustement serait, selon nous, l'indice qu'il en tient compte 5 . A titre d'exemple voici les réponses de deux enfants (voir tab. 1). Loïc (8 ; 0) N 22 24 28 30 37 40 41 42 43 47 50 53 64 64 63 64 68 69 77 77 Pronostic L C L L L L L C C C L L L L C C L L C L Maicol (7; 4) N 0 Pronostic L L L L L L L L L L C C C L C C C C C C 4 7 10 16 17 23 25 31 33 37 38 45 46 58 67 70 71 77 80 tab. 1 Pronostics faits par Loïc et Maicol tous deux en première année. N représente le nombre de gouttes de café dans la cafetière ; L signifie que l'enfant pensait que la tasse allait être remplie d'une goutte de lait; Csignifie qu'il pensait qu'elle allait être remplie d'une goutte de café. Loïc Les réponses de Loïc ne s'ajuste pas à une sigmoïde (voir fig. 2). 0 ~ "'0 ~ :0 "' 0 .l'l K "" 0 4. Une sigmoïde est une courbe en Sdéfinie sur l'ensemble des nom bres réels et prenant ses valeurs dans l'intervalle [0 ; 1]. La sigmoïde prototypique s'exprime ainsi: f(x) =1 :e-x .Son graph e est le suivant : "'0 0 0 . .. .. .. 20 40 60 60 nombre de gouttes de calé fig. 2 Les réponses de Loïc en fonction du nombre de gouttes de café dans la cafetière. Ce dernier ne tient pas compte de la proportion des gouttes de café pour répondre. Dans ce graphique 0 correspond au choix lait, 1 correspond à café. 5. Nous avons utilisé la technique de la régression logistique qui permet d'ajuster une surface de régression à des données lorsque la variable dépendante est dichotomique (Menard, 1995). En bref, cette technique nous permet de savoir s'il est possible de modéliser, de résumer, les réponses d'un enfant à l'aide d'une sigmoïde. Comme pour toute méthode inductive, la conclusion ne peut être garantie. Le risque de se tromper n'est jamais nul, mais il peut être contrôlé. Ici nous avons choisi un seuil d'erreur de 1%. MAr H-ÉCOI. En" 199/octobre 2001 Celles de Maicol par contre oui (voir fig. 3). Si dans la cafetière il y a peu de café et beaucoup de lait alors il y a de grandes chances pour que Maicol pronostique lait, par contre si dans la cafetière il y a peu de lait mais beaucoup de café alors il y a de fortes chances pour qu'il pronostique café. De plus nous voyons que la transition entre les deux réponses possibles a 13 lieu lorsque la proportion de café vaut grosso modo cinquante pour-cent 6 . Maicol ., 0 '~" "' 0 e"' .0 c. " 0 N 0 0 0 20 40 60 80 nombre de goultes de café fig . 3 Les réponses de Maicol. Ce dernier tient compte de la proportion des gouttes de café pour répondre. Globalement, parmi les 18 enfants questionnés, 10 parient en tenant compte de la proportion des gouttes de café. Si l'on examine leur façon de procéder en fonction de leur niveau scolaire, on constate que l'âge joue un rôle déterminant (voir tab. 2). Niveau 1ère année 2ème année Stratégie inadéquate adéquate 7 2 14 Selon Piaget et ln helder, il n'y a aucun doute possible, pour comprendre l'idée de hasard dans toute sa complexité, il est nécessaire de savoir comparer différents rapports. Or la tâche que nous avons proposée aux enfants est plus simple et ne nécessite que l'estimation d'une fréquence. 8 tab. 2. Type de stratégie en fonction du niveau scolaire. Par stratégie adéquate nous entendons que l'enfant parie en tenant compte du facteur déterminant qu'est la proportion des gouttes de café. 6. Alors que les plus jeunes procèdent quasiment tous au petit bonheur, les plus grands mais qui n'ont que 8/9 ans, soulignons-le optent systématiquement pour la meilleure des méthodes (x 2 = 8,1 ; ddl = 1; p < 0,01) 7 . Ce résultat est stupéfiant et semble être en total désaccord avec la théorie de Piaget et lnhelder. Rappelons que selon ces auteurs les enfants ne sont pas capables d'évaluer correctement des proportions ni de mener un raisonnement probabiliste avant d'avoir atteint le stade des opérations formelles (i.e. 12/14 ans). En fait cette discordance n'est qu'apparente; elle est due à l'emploi non univoque que l'on fait du terme de raisonnement ou de jugement probabiliste . Dans la littérature psychologique le terme de jugement probabiliste s'utilise au moins dans deux acceptions différentes: cette expression se réfère parfois à la tâche qui consiste simplement à estimer ou à évaluer la fréquence de différents éléments d'un ensemble, mais il arrive aussi que cette expression se rapporte à des tâches de plus haut niveau qui consistent à comparer entre elles deux fractions ayant un dénominateur différent (Offenbach et al., 1984). C'est exactement ce que permet de capter un modèle log istique. Soit 1t la probabilité que Maicol opte pour café. Cette probabilité dépend du nombre de gouttes de café Net satisfait l'équation : 1t log - - =a t (3 · N 1 - 1t où a et (3 sont des constantes qui ici valent-7,59 et 0,20 respectivement Remarquons également que dans la situation que nous avons créée le succès des enfants ne dépend pas d'un calcul explicite mais seulement d'une estimation rapide de la proportion des gouttes de café. li leur suffit de mettre en œuvre un raisonnement protoquantitatif (Singer et al., 1997) ayant la forme suivante : «Si dans la cafetière il y a plus de gouttes de café que de gouttes de lait, alors il y a plus de chances 7. Ces résultats statistiques quelque peu barbares montrent qu'il y a une dépendance significative entre l'âge et la stratégie utilisée. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 d'extraire de cette cafetière une goutte de café. Dans le cas contraire, il y a plus de chances d 'obtenir une goutte de lait"· Quoi qu'il en soit les performances des enfants que nous avons observés sont remarquables étant donné qu'ils agissent visiblement dès 8 ans aussi rationnellement que des adultes. Afin de mieux cerner encore leur façon de procéder nous avons réalisé une deuxième expérience légèrement plus complexe. Expérience 2: Paris réitérés Plaçons dans une urne un très grand nombre de boules blanches et de boules noires. Choisissons de mettre un excédent de noires. Si l'on note p la proportion des boules noires, alors p > 1 -p. Tirons successivement au hasard de cette urne 10 boules, sans remise. Comment parier pour maximiser ses chances de gain? Lors du premier tirage, la probabilité de tirer une boule noire est supérieure à celle de tirer une boule blanche; en effetp > 1-p. Il est donc judicieux de miser sur noir. Comme le nombre de boules dans l'urne est très grand, l'extraction d'une boule ne change quasiment pas les proportions de boules noires et de boules blanches. Celles-ci valent toujours grosso modo p et 1 - p respectivement. Au deuxième tirage, la meilleure des stratégie consiste donc également à parier sur noir. Au troisième aussi. Et ainsi de suite jusqu'au dixième! En résumé la meilleure stratégie consiste donc à parier chaque fois sur noir! Confrontés à une situation analogue, quelles stratégies développent nos jeunes écoliers? Optent-ils pour la meilleure des tactiques? Notre deuxième expérience devrait nous permettre d'éclaircir ces questions. seconde tâche que les élèves de deuxième année primaire. Par rapport au canevas de la première tâche nous avons effectué quelques modifications. Nous avons fixé la proportion des gouttes de café à 3/4. Au début de l'expérience nous remplissions la cafetière une fois pour toutes. Son apparence restait donc la même du début à la fin d'une session . Pour parier les enfants disposaient comme précédemment de deux boutons, l'un pour indiquer qu'ils pensaient que la prochaine tasse serait remplie de café, l'autre pour indiquer qu'ils pensaient au contraire que la prochaine tasse serait remplie de lait. Après chaque pari un son retentissait. Si le tirage concordait avec leur pronostic, l'on entendait alors un DING encourageant; en cas de discordance l'on entendait par contre un BOING quelque peu réprobateur. Les enfants avaient ainsi à faire une série de 10 paris. Tous réalisèrent deux séries, à l'exception d'un enfant qui n'en effectua qu'une. Résultats D'une série à l'autre les enfants procèdent de la même façon. Nous analyserons donc leurs réponses comme si chaque série était une réalisation indépendante. Examinons les choix des enfants (voir fig. 4). 5 0 0 3 4 5 6 7 8 9 10 nombre de fois où café a été choisi Méthode Parmi les enfants qui participèrent à notre première expérience, nous n'avons retenu pour cette MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 fig. 4 Distribution du nombre de fois où les enfants pronostiquèrent café lors d'une série de 10 paris avec p =0,75. 15 Bien que deux enfants optent pour la stratégie la meilleure et parient à dix reprises sur café , nous constatons qu 'en moyenne ils choisissent 6,5 fois café- l'intervalle de confiance à 95% s'étend de 5,5 à 7,5 8 . La conclusion qui s'impose est donc la suivante: les enfants cherchent à reproduire dans leurs réponses les proportions observées dans la cafetière, comme si tout échantillon devait être représentatif de la population dont il était issu! Nous pourrions croire qu'ils raisonnent ainsi : «Dans la cafetière, il y a environ trois gouttes de café pour une goutte de lait. Mes chances de gagner sont donc /es plus grandes si parmi mes dix réponses j'opte 6/7 fois pour café et le reste pour lait». Il semblerait que les enfants soient ainsi déjà détenteur d'une croyance que Tversky et Kahneman (1971) nomme la loi des petits nombres - loi selon laquelle tout segment d'une séquence aléatoire refléterait la proportion vraie (ici 0,75) 9 • Selon Tversky et Kahneman les intuitions qu 'ont les adultes à propos des processus stochastiques sont très fortes, mais malheureusement elles sont très souvent fausses! Nos résultats suggéreraient- Oh! Surprise! qu'à 8 ans les enfants commettent déjà, dans le champ des probabilités, les mêmes erreurs que les adultes! Remarquons que si la plupart des écoliers que nous avons interrogés semblent, pour nous répondre, mettre en application la loi des petits nombres, certains ont été beaucoup plus sensibles aux renforcements sonores que nous leur délivrions. Voici à titre d'illustration l'une des séries de paris faite par Nelio (9; 1): Nous constatons alors que la probabilité la plus grande est celle d'obtenir une séquence contenant 3 gouttes de café! Le nombre moyen de gouttes de café par séquence de 4 vaut également 3! N'est-ce pas un bon argument? D'où vient l'erreur alors? Ënumérons tous les résultats possibles : 8. 9. Si dans ces mêmes conditions l'on interrogeait beaucoup plus d'enfants de 8/9 ans, il y aurait 95 chances sur 100 pour que le nombre moyen de fois où ils pronostiqueraient café soit compris entre 5,5 et 7,5. Considérons un cas plus simple : celui de quatre tirages successifs. Nous supposerons que ces tirages sont indépendants les uns des autres. Comment parier pour maximiser ses chances de gain? Si l'on applique la loi des petits nombres il va falloir parier trois fois sur café et une fois sur lait puisque dans la cafetière la proportion des gouttes de café vaut 3/4. Cette stratégie pourrait être justifiée ainsi: Soit XIa variable aléatoire définissant le nombre de fois où l'on extrait une goutte de café en quatre tirages. Xsuit une distribution binomiale de paramètres n=4 et p =3/4. La probabilité de tirer exactement kgouttes de café vaut P(X=k)= n! k! (n-k)! 16 2 LLLL LLLC LLCL LCLL CLLL LLCC LCLC LCCL CLLC CLCL CCLL LCCC CLCC CCLC CCCL ecce pk(1-p)n-k . Dans notre situation : X=k 0 P(X =k) 1/256 Événement Probabilité 3 4 12/256 54/256 108/256 81 /256 0,25.0,25.0,25.0,25 0,25.0,25.0,25.0, 75 0,25.0,25.0, 75.0,25 0,25.0,75.0,25.0,25 0,75.0,25.0,25.0,25 0,25.0,25.0, 75.0, 75 0,25.0, 75.0,25.0, 75 0,25.0, 75.0,75.0,25 0, 75.0,25.0,25.0,75 0, 75.0,25.0, 75.0,25 0, 75.0, 75.0,25.0,25 0,25.0, 75.0,75.0,75 0, 75.0,25.0, 75.0, 75 0, 75.0, 75.0,25.0, 75 0,75.0,75.0,75.0,25 0, 75.0,75.0,75.0,75 = 1/256 = 3/256 = 3/256 = 3/256 = 3/256 = 9/256 = 9/256 = 9/256 = 9/256 = 9/256 = 9/256 = 27/256 = 27/256 = 27/256 = 27/256 = 81/256 Lorsque nous parions, nous ne pouvons choisir qu'une seule séquence, qu'un seul événement. L'événement le plus probable est la séquence CCCC! Il est donc recommandé de parier à chaque fois sur café. Pour dix tirages successifs, le raisonnement est analogue . MATH-ÉCOLE n'' 199/octobm 2001 Pari 1 c 2 L 3 L 4 c 5 c 6 7 c c 8 L 9 c 10 c Tirage Son L BOING L DING c BOING c DING c DING c DING L BOING C BOING c DING Suite à un premier choix conforme au résultat de l'expérience 1, nous constatons que Nelio procède de manière très systématique : si sa réponse est correcte (DING), il maintient sa réponse ; dans le cas contraire (BOING), il change. Ce qui donne schématiquement: i café lait café lait i+1 + + + + DING DING BOING BOING café lait lait café Conclusion Nous nous demandions comment de jeunes écoliers réagissaient face à une situation où intervenait le hasard. Les observations que nous venons de décrire nous conduisent à d'étranges conclusions. Il semblerait en effet que les connaissances intuitives - ici mises en actes- que possèdent les enfants de 8 ans soient du même ordre de complexité que celles des adultes et ceci pour le meilleur (expérience 1), comme pour le pire (expérience 2). Mais ... il est somme toute possible que nous soyons nous-même tombé dans le même travers que celui que nous venons de décrire et ayons succombé au charme irrésistible de la loi des petits nombres. Étant donné la faible taille de notre échantillon, il est possible que nos résultats ne soient dus qu'à une malencontreuse fluctuation d'échantillonnage. Cette étude ne serait finalement représentative que de notre faillibilité! Coup de sac! Bibliographie MENARD, S. (1995) . Applied logistic regression analysis. Thou sand Oaks, CA : Sage. MORRIS, R. (Dir.) . (1994). Études sur l'enseignement des mathématiques: L'enseignement de la statistique (Vol. 7). Paris: UNESCO. OFFENBACH , S. 1., GRUEN, G. E., & CASKEY, B. J. (1984). Development of proportional response strategies. Child Development, 55, 963-972. PIAGET, J. , & IN HELDER, B. (1951 ). La genèse de l'idée de hasard chez l'enfant. Paris: Presses Universitaires de France. SHULTE, A. P. (1987). Research report: Learning probability concepts in elementary school mathematics. Arithmetic Teacher, 34 (5) , 32-33. SINGER, J. A. , KOHN, A. S., & RESNICK, L. B. (1997). Knowing about proportions in different contexts. ln T. NUNES, & P. BRYANT (Eds.), Learning and teaching mathematics: An international perspective. Hove: Psychology Press. TVERSKY, A. , & KAHN EMAN, D. (1971 ). Belief in the law of small nu rn bers. Psychological Bulletin, 76 (2), 105-11 O. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 17 Secondaire dans l'ensemble 7L exige un bond dans l'abstraction: vouloir à tout prix attribuer un sens concret aux quantités négatives ou encore trouver un modèle tangible pour comprendre une règle constituent des obstacles à la compréhension des nombres négatifs, comme à celle d'autres concepts mathématiques d'ailleurs. L'univers des nombres des élèves s'enrichit au fil des années scolaires. Jusqu'au degré 4, seuls les nombres naturels sont étudiés. Les élèves se familiarisent ainsi tour à tour avec la numération orale, la décomposition en unités, dizaines, centaines ... , le sens des chiffres, les relations existant entre les nombres (additive, multiplicative) ... La résolution de problèmes relevant des quatre opérations habituelles renforce la connaissance de ces nombres. La plupart du temps, les enjeux portent sur la signification à accorder à chaque opération et sur la pratique du calcul réfléchi. Les techniques algorithmiques passent ainsi au second plan, sans pour autant disparaître de la liste des compétences exigibles. S'ils ont déjà montré à plusieurs reprises le bout de leur nez au cours des premières années de la scolarité obligatoire, les nombres rationnels sont abordés de front dès la cinquième année. Les écritures décimale et fractionnaire sont utilisées parallèlement (avec une place de choix accordée à la première), l'éventail des représentations s'élargit, la compréhension de notre système de numération est approfondie, la comparaison, l'encadrement, l'intercalation de nombres non entiers sont monnaie courante. L'étude des opérations dans l'ensemble iQ contribue- une fois encore- à l'appréhension de ces nouveaux nombres. Pour que les élèves aient un aperçu complet de la variété des nombres réels, les plans d'études prévoient, vers la fin de la scolarité obligatoire, une sensibilisation aux nombres irrationnels. Cette curieuse espèce est difficilement saisissable par la pensée et est généralement source d'étonnement: - on ne peut pas les écrire sous forme de fraction; ils ne possèdent donc pas d'écriture décimale finie ou périodique; - on peut en calculer autant de décimales que l'on veut, mais sauf exception, une infinité d'entre elles resteront à jamais inconnues; - l'ensemble des nombres irrationnels est infini et non dénombrable: contrairement aux fractions, on ne peut pas les compter un à un; il est impossible d'associer un nombre rationnel à chaque point d'une droite sur laquelle on a déterminé une origine et une unité (l'intuition est parfois trompeuse ... ); pour ce faire, il faut considérer l'ensemble des nombres réels, composé des rationnels et des irrationnels; - le produit de deux irrationnels n'ayant en apparence aucun lien entre eux peut être un entier: par exemple, [2 · [8 = .{16 = 4; Un peu d'histoire Le repérage des températures, la mesure des altitudes et la datation des événements amènent tout naturellement les nombres négatifs. La majorité des activités relatives aux opérations 18 C'est aux Pythagoriciens (vers le Ve siècle avant J.-C.) que l'on doit la découverte de rapports irrationnels. Il faut savoir que, pour MATH ·ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 les mathématiciens grecs, seuls les entiers naturels étaient des nombres. 1t n'était pas considéré comme un objet mathématique, bien qu'Archimède en ait calculé une approximation, mais comme rapport entre la circonférence d'un cercle et son diamètre. De même, f2. n'existe pas dans la mathématique grecque. Ce qui existe, ce sont des grandeurs géométriques (longueurs, aires, volumes ... ) et des rapports entre les mesures de ces grandeurs, que l'on ne peut pas toujours exprimer sous forme de fraction. Avant les Pythagoriciens, on avait toujours pensé que, deux segments a et b étant donnés, il en existait toujours un troisième - si petit soit-il - qui aille un certain nombre de fois dans le premier et un certain nombre de fois dans le deuxième (un tel segment est appelé «commune mesure ,, de a et b) . Or tel n'est pas le cas. Par exemple, le côté d'un carré et sa diagonale sont incommensurables, ce qui paraît à peine croyable. En d'autres termes, le rapport entre les mesures de ces segments est irrationnel , comme le montre le raisonnement suivant1, qui nous a été transmis par Euclide (Ille siècle avant J.-C.): Construisons un carré ABCD. Sur AC, plaçons un point Etel que AB = AE, et traçons le segment EF, perpendiculaire à AC: G - L'angle EFC = 45° (180- 90- 45). Donc le triangle CEF est isocèle et CE = EF. - Les triangles rectangles AEF et ABF ont même hypoténuse (AF). En outre, par construction, les côtés AE et AB sont isométriques. En vertu du théorème de Pythagore, les côtés EF et BF sont aussi isométriques. Supposons alors qu'un segment u soit une commune mesure de AB et de AC. On a ainsi AB= p · u et AC= q · u, avec pet q qui sont des entiers naturels. Ce segment u mesure également AE et AC, ainsi que leur différence CE. Donc il mesure aussi EF, BF et encore CF (car il mesure BC). Par conséquent, le segment u est une commune mesure de CE et de CF, côté et diagonale du carré CEFG, dont les dimensions sont inférieures à celles du carré initial. On est ici en présence d 'une contradiction. En effet, on peut recommencer la même construction dans le petit carré CEFG pour en obtenir un plus petit, et ainsi de suite. En poursuivant ce procédé, on finira bien par obtenir un carré dont les côtés sont plus petits que le segment u dont on a supposé l'existence. Cette contradiction mène à refuser l'hypothèse initiale: il n'existe donc pas de commune mesure entre le côté et la diagonale d'un carré et on ne peut pas écrire AB p · u p . AB AC = q . u = avec p et q entters. AC est q est en conséquence un rapport irrationnel. Une approche des irrationnels avec des élèves de 14-15 ans 1. La justification présentée ici n'est pas l'exact reflet de celle effectuée par les disciples de Pythagore. En outre, elle est transcrite dans les notations en vigueur aujourd'hui. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 Le problème ci-dessous a été soumis à des élèves de 8e et 9e années se destinant pour la plupart à des études longues. Tous avaient déjà étudié la relation de Pythagore. Répartis en groupes de deux, ils ont disposé de 45 minutes pour rédiger un compte rendu sur 19 lequel devaient figurer leurs essais (dessins, calculs ... ), leur(s) hypothèse(s), leur(s) solutions(s), mais aussi les éventuelles questions engendrées par cette situation. Lors de la mise en commun et de la synthèse, plusieurs travaux ont été présentés au rétroprojecteur. Une période a été consacrée à cette deuxième phase. Un pavé dans la mare ABC est un triangle isocèle rectangle. B n Peux-tu paver exactement les carrés met n avec un autre petit carré-unité? Ce problème touche à plusieurs aspects mathématiques: - - se justifier selon deux méthodes bien distinctes. L'une relève de la décomposition en produit de facteurs premiers d'un nombre et l'autre de l'irrationalité de .[2. incertitudes liées à la mesure d'un segment à l'aide d'un instrument; distinction entre une longueur mesurée physiquement et une longueur déterminée par calcul; plus grand diviseur commun de deux nombres; décomposition en produit de facteurs premiers d'un carré parfait; commune mesure de deux segments ou de deux surfaces; nombre irrationnel; approximation d'un nombre; justification arithmétique d'une propriété; Première méthode AB = AC, car le triangle ABC est rectangle isocèle. En conséquence: AB 2 + AC 2 L'aire du carré n est donc le double de celle du carré m. Pour recouvrir n, il faudra donc le double du nombre de pavés carrés nécessaires au recouvrement de m. Par ailleurs, ces nombres doivent être des carrés parfaits. L'impossibilité de paver exactement les carrés m et n avec des carrés isométriques peut Procédons par essais successifs : Nombre de pavés carrés pour recouvrir m Nombre de pavés carrés pour recouvrir n 20 = AC 2 + AC 2 = 2 · AC 2 = BC 2 2 4 9 16 25 8 18 32 50 rvtATH · ÉCOI_E n'' 199/octobie ;>Q01 Aucun des nombres 2, 8, 18, 32 et 50 n'est le carré d'un entier. Où cette recherche doit-elle s'arrêter? A ce stade, les élèves perçoivent généralement d 'eux-mêmes qu'il est vain de poursuivre dans cette voie-là et qu 'il faut recourir à une autre méthode. Pour les mettre sur la piste de la justification, le maître peut leur demander de décomposer des carrés parfaits en produit de facteurs premiers, puis d'examiner les décompositions obtenues : 4 = 2. 2 9 = 3. 3 16=2 · 2·2 · 2 25 = 5 . 5 36 = 2. 2. 3 . 3 49 = 7. 7 64 = 2 . 2 . 2 . 2 . 2 . 2 81 = 3 . 3 . 3 . 3 100 = 2 . 2 . 5 . 5 La question est alors la suivante: " Si la rn es ure de AC s'exprime par un nombre entier, qu'en est-il de celle de BC? " · Pour y répondre, il est nécessaire d'avoir quelques connaissances à propos de Mais comment trouver le nombre dont le carré est 2? Ce nombre n'est pas égal à: /2. 1,4 1,5 1,45 1,42 1,41 1,415 1,413 car car car car car car car 1,4 2 = 1,96 1,5 2 = 2,25 1,45 2 =2,1025 1,42 2 = 2,0164 1,41 2 = 1,9881 1,415 2 = 2,002225 1,413 2 = 1,996569 Les élèves poursuivent ainsi et trouvent des approximations toujours plus précises de (bien organisé, un groupe arrive assez rapidement aux limites de la machine). Certains utiliseront peut-être la touche [x . Si, à un moment donné, ils pensent avoir trouvé le nombre qui convient, le maître peut leur demander de procéder à une vérification, en introduisant ce nombre chiffre par chiffre dans la machine et en le multipliant par luimême. Certaines machines afficheront 2, d'autres un nombre tout proche. Quoiqu 'il en soit, la plupart des élèves sont convaincus qu'il existe un décimal dont le carré est 2. /2 On établit ainsi qu'un carré parfait est le produit d 'un nombre pair de facteurs premiers. Le double d'un carré parfait n'est donc pas un carré parfait, car sa décomposition contient un nombre impair de facteur(s). En conclusion, on ne peut pas paver les carrés m et n avec un petit carré-unité. Deuxième méthode 2 · AC 2 = BC 2 => j2 · AC 2 = BC => j2 ·AC= BC Pour montrer qu'il n'en existe pas, il suffit d'établir un lien entre le dernier chiffre d'un nombre et celui de son carré: Dernier chiffre du nombre décimal 2 3 4 5 6 7 8 Dernier chiffre de son carré 4 9 6 5 6 9 4 Quelques multiplications écrites effectuées selon un algorithme permettent de dresser ce tableau et de conclure que 2,000 .. .0 ne peut être le produit d 'un nombre décimal par luimême, ni d'ailleurs le produit d'un nombre MArH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 9 périodique par lui-même. Il n'existe donc pas de segment qui aille un nombre entier de fois dans AC et un autre nombre entier de fois dans BC. Ces deux côtés sont incommensurables. 21 Quelques travaux d'élèves et des difficultés rencontrées. Ils mettent également en lumière les représentations mentales de certains élèves à propos des nombres. La brève analyse qui les accompagne a été rédigée suite à des entretiens individuels. Les extraits de travaux ci-dessous ont été présentés au cours de la mise en commun. Ils illustrent des stratégies de résolution possibles - L'élève construit un triangle ABC, mesure le grand côté (BC), puis s'appuie sur des valeurs approximatives pour conclure. Peut-être y a-t-il confusion entre la mesure physique d'un segment, qui n'est pas exacte, et sa longueur définie mathématiquement. o.'?..~ lol+c.. ''1 )0) : b1. "' "1. . . So N', )IJ , /l ~ - é.._, ~..A"""'"' : '2.. 1 +,A ~ + 1. so, -Jt~ + '\,.t tr-r•'f -l. '7.. Les mesures approximatives des côtés sont établies à l'aide de la relation de Pythagore. Le problème est alors résolu en lien avec l'expérience pratique quotidienne (à l'image d'un artisan qui pose des carreaux sur un sol) et non dans un contexte mathématique (qui exige, dans ce cas, des résultats exacts). Ces deux approches méritent d'être relevées et discutées avec les élèves. l)"- ~\1\~r iA q,.v.-i {'CM' '"" Ci!JMI/I'W\ . ca\< \1'.). F:.~~~~c, ·. C"-tti ,-\1 tM '1..,'-'t'""'- ':lt'""" ca~ r<-"''<"'~'« cc!té ~" ~""' ""•~'""' C!l,-\("'1, '\,"l'"" C?,1.c"'' ~S'cM l) C"'\ "'-~\- ~., \f.lts ~tü:~ ,r--.,.;.s <'o~ot(. fo.,__ col.k ~ P'vi~, { ,_ da. <k~tt"o.. }o... oN... se. rt""'-t..r'\~ ~~ 12.\- )"- ,_'"' pc,.<i \.ois 5f"\~ ,· .... porh .. O!. . Csz..-::. - o,Ac..._::. 4A · +A: bel 'fA i~ Sa....~.;,""""~ U>-""c;. H .. <-\.:-e&...., L'élève sait que l'écriture décimale affichée par la machine ne correspond pas exactement à ./32. Il ne soupçonne sans doute pas que cette écriture est illimitée et non périodique. :n \CLk ~ U\ 0\\\~ ~~0~~~~. ~~ : "\e\ ~.~ ~ ~Q:}'t ~ ~ ·~ ~~\~\ ~ ~ ~6 ~ ~ \fda'5 ~ co.~~ '1!5\ ~ !'.'· 4.1 -\-1.\" ::. :,t ~~ "'5,C.. 22 MATH-ÉCOLE n' 199/octobre 20J1 - Le plan de résolution est tout à fait correct. La difficulté qui n'a pas été surmontée ici est liée à la démarche à mettre en œuvre pour trouver un nombre entier dont le double du carré est égal à un autre nombre entier. ~ qu' ~ 1~ ~o.ice_ ] ~u.J \cc1J1JU" Ul\ tfugor (o.~""-bl \c. lèla. ~ {{\'3.\Ji\e 0..' qiJi ~o. b ~u( \o. ~cr.!I\J\e. d.e. ~~o\io~ 16l~LE.u.r~ ~ c.ô~6 dbf\ne kcv~r oom~e e.l\\i~ç 1 ). di~ i~ <:les co..fle- C.Ofl)(l)J fls le::, Cl)..f,liS ~mct'lt\'\IJeS ~OU{(0\"'1\ a~e d.il. 1"0~1'1'0. lo~Ve.JI.{ 9ue le_~ chiHre.~ cle.:"> G.i~~s - Le rapport des aires des carrés (2) est établi par calcul. La recherche se situe alors sur le terrain des carrés parfaits. Quelques essais conduisent à une réponse qui relève, entre autre, de l'intuition. S; <:>"' Wle1: 4 cr,..•f"éj,. 9 Il 2.~ \1 c.o.r ., Jo..-.l M - ) fle-a'ff~S"" -)Al 11 Il '' " -7 S"o Il Il l' Il e>t 2 ~0;~ rlcAS s~l'\1 9.... ~ ~. C'eJL :mpo.u:;\Je. de. Ço.;..-e- LA"' c..v.tvi a.ve.~ S,A~,.Ço .. · pel:l cco .....-é.s 8V'Il:e.r.1. - L'impossibilité de paver les carrés provient ici de la nature de la racine carrée d'un nombre qui n'est pas un carré parfait. Lécriture décimale correspondante étant non périodique et<< ne se terminant pas 2 >>, il n'existe pas de segments qui aille un nombre entier de fois dans a et dans b. 2. Selon les propos de l'élève MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 23 - Il arrive enfin que certaines productions reflètent une très bonne maîtrise des concepts mathématiques en jeu. Tout commentaire serait donc ici superflus! , , .:: C3 po.ve~:::;> A(\ .: :?, , Ar'l po.~~:~ =/ -1& ::. A 1V\ 1/ , '1 ~ 13 ~~~e.s (é'toV~ se : I1 C"-;,t ~O..V" / r~ve.s i fV'ro""i ble n =:~= (V\ =V1i =- Je le!> p.a.vev- o.veG: 1 )1 1 ,1 Il ck ~VI'Il' r-a-"~ : - le Joub IQ J 1v~ c:.o.rfr~ p«lr-fo.J- ne 1Jes~ pa~ l"';.~ e.rL lQ. w.c".1,tee - lo. \l Il rz e6f V~ Il 1 VIbre I'IOY\ 1\ "'e l'esr1 ~o.s.() Il e lllflllf -~~ ~o.l e~ } OVl dei f' J MVl~ïpl;e _,. OCA Ji\','s:er- ~ nbfe. Jfc:~mo.l ~nil. e~ c:tb. fie Jon'fle P«lS r/111 Ylbt'e,. d{c.;MDJ(. !! : «.:. b 24 bh = 11bve :>-1Jb~ d~c .J ~ . 'JZ..:: r2f.3ct'tH .... po.g, f: i tl :. 11 1t;g t1 MATH- ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 En guise de conclusion Une telle activité permet de mettre en exergue, dans un contexte significatif, l'existence des irrationnels. A l'école obligatoire, on se situe dans une toute première approche de ces nombres, dont l'étude se poursuivra au fil des années, pour déboucher au niveau universitaire sur la construction des nombres réels. Il convient donc de limiter sérieusement ses ambitions lorsque l'on aborde ce sujet avec ses élèves et de ne pas basculer dans un excès d'exercices formels, où la technique prime sur le sens. Percevoir l'irrationalité ou, dit autrement, qu'une droite est infiniment plus riche en points que l'ensemble des rationnels n'est riche en nombres n'est pas une mince affaire. Cela demande du temps et exige une grande capacité d'abstraction. Bibliographie Thomas-Van Dieren F., Rouche N., Mesures, pavages et nombres irrationnels, GEM 1985, Louvain-la-Neuve Deledicq A., Casiro F., Apprivoiser l'infini, ACL-Editions, 1997 Chouchan N., Les mathématiques, Flammarion, 1999, Paris La Recherche, hors série W 2, août 1999 Suite de la page 40 «Questions sur la géométrie et son enseignement,,- Note de lecture Exemple 2 (Chapitre 6. Pliages, une géométrie sans instrument, p. 91) Triangle équilatéral, gabarit à 60° La construction suivante permet de réaliser un triangle équilatéral à partir d'une feuille rectangulaire. A l'école élémentaire, cette construction est proposée telle quelle, et permet d'établir un gabarit à 60°. Elle ne peut être justifiée que plus tard (au collège) par l'analyse qui va suivre. Elle est intéressante en ceci que la définition utile du triangle équilatéral n'est pas la plus simple (équilatéral H côtés égaux H angles égaux). Les propriétés qu'on va utiliser sont celles-ci: -un triangle équilatéral est deux fois isocèle; -dans un triangle isocèle, la hauteur relative à la base est aussi médiane ; -dans un triangle isocèle, deux hauteurs sont égales. A" 1 1 ____ .!. 1 ________ _ , 1 \ A II!J 14 a A llg 14 c ... (suit la démonstration que le triangle ABC obtenu après les trois pliages des figures 14 a, 14 b et 14 c est équilatéral) Là aussi on voit tout l'intérêt d'une construction qui permet d'obtenir un gabarit de l'angle de 60° à l'école primaire pour aboutir à une démonstration à l'école secondaire. C'est un exemple du passage de l'expérience, à l'intuition puis à la déduction, dans un va-et-vient entre objets sensibles, notions géométriques et système formel. MAr H É.Cül.E n" 199/octobre ;JQ01 4. Visite éclair au musée (coefficient 4) 16e Championnat International des Jeux Mathématiques et Logiques Le plan de ce musée indique le nombre de tableaux exposés dans chacune des douzes salles. Mathias n'a le temps de visiter que six salles et il veut voir le plus grand nombre possible de tableaux. Dessinez son trajet. 1/4 de finale individuels Début catégone CE •· ' ... 1. Les carrés (coefficient 1) 5. La tablette de Mathilde (coefficient 5) Comptez tous les carrés de la figure ci-contre. Mathilde a une tablette de chocolat constituée de 5 x 8 carrés. A chaque fois qu'elle rencontre une amie, elle lui offre du chocolat en cassant une rangée horizontale ou verticale du reste de la tablette. A combien d'amies, au maximum, peut-elle offrir du chocolat, si elle se garde le dernier carré? 2. Le carrefour (coefficient 2) •••••••• •••••••• •••••••• •••••••• •••••••• Audrey arrive à un carrefour où elle peut lire les deux indications suivantes: << Mathville 88 km •• et <<Calculcity 40 km••. Quelle est la distance entre Mathville et Calculcity, au maximum? Début catégone CM 3. Le cube incomplet (coef. 3) 6. Les bougies (coef. 6) Mathias voulait construire un grand cube de 5x5x5 petits cubes (sans trous). Il n'a pas pu le terminer. Combien de petits cubes lui manquait-il? Les bougies d'Alain et de Béatrice ont la même taille. Celles de Béatrice et de Claire ont la même couleur. Celles de Claire et Daniel n'ont pas la même taille. Enfin, celles de Daniel et d'Alain n'ont pas la même couleur. Quelle est la bougie d'Elodie? 26 MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 gauche à droite et de droite à gauche, est un nombre palindrome. Quelle sera la date palindrome suivante? 7. La ficelle de Ludo (coef. 7) Ludo a une ficelle sur laquelle il a fait trois nœuds fulll.Urunwaf B umuu~. A, B et C. Le morceau de lin~ ficelle AB correspond à un quinzième de la longueur totale de la ficelle et AC à un sixième. S'il enroule le morceau AB autour d'un tronc d'arbre, Ludo fait exactement deux tours. Combien de tours Ludo peut-il effectuer sur le même tronc avec BC? "~~"""' ~ ~ 10. Les maisons amies (coefficient 10) Ma rue comprend exactement 99 maisons numérotées de 1 à 99, les numéros pairs étant situés d'un côté et les impairs de l'autre. Il se trouve que lorsque deux maisons sont numérotées à l'aide de numéros à deux chiffres utilisant les deux mêmes chiffres dans un ordre différent, et que la différence entre les deux numéros (le plus grand moins le plus petit) est égale à 45, alors les familles qui habitent ces maisons sont amies. Combien y a-t-il de paires de familles amies dans ma rue, au minimum? 8. Le plan du musée (coefficient 8) Ce musée expose dans neuf salles. La salle Braque (B) est indiquée. On trouve des cartes postales dans la salle Ernst (E). De la salle Van Gogh M. on peut se rendre directement dans les salles Picasso (P), Cézanne (C) et Kandinski (K). De la salle Kandinski, on peut se rendre directement dans les salles Braque, Matisse (M) et Renoir (R). De la salle Dali (D), on ne peut pas se rendre directement dans la salle Braque. De la salle Matisse, on peut se rendre directement dans les salles Picasso et Dali. Complétez le plan à l'aide des initiales des peintres. .. ~ ~ 9. Février palindrome (coefficient 9) 11. Bon pour un 421 (coefficient 11) Mathias et Mathilde jouent au jeu suivant. Ils ont écrit, dans cet ordre, les neuf chiffres 1 2 3 4 5 6 7 8 9 et ils essaient, en intercalant entre certains chiffres, une ou plusieurs fois, un ou plusieurs de symboles +, -, x et /, d'obtenir 421. Mathilde a écrit 1 + 2 x 3- 45 + 6 x 78- 9 =421, tandis que Mathias a trouvé 12 x 34-56 + 78-9 = 421. Proposezleur une autre solution. Fin catégone C1 12. La cible (coefficient 12) Dans cette cible, le cercle moyen a un rayon double de celui du petit et le grand cercle a un rayon triple de celui du petit cercle. La cible a une aire totale égale à 1113 cm 2 • Quelle est l'aire de la zone blanche? On pourra prendre 22/7 pour n. On écrit les dates sous la forme «jjmmaaaa, (par exemple 01 092001 pour le 1er septembre 2001). Le 20 février 2002 s'écrira 20022002. Un tel nombre, qui se lit de la même façon de MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 27 13. Le parallèlogramme (coefficient 13) 16. Le retour de Pent'x (coefficient 16) Mathias a devant lui un parallélogramme de papier. Il le plie selon un segment [AE] de telle sorte que D vienne en D', puis le déplie et le plie à nouveau selon [CF] de telle sorte que B vienne en B'. On constate alors que (EF) est perpendiculaire aux côtés [AB] et [OC]. De plus, on sait que AD = 10 cm et AF = 5 cm. Quelle est l'aire du parallélogramme? On pourra prendre, si besoin est, 1,414 pour -J2; 1, 732 pour ;/3 et 3,14 pour 1t, et on arrondira si besoin est au cm 2 1e plus proche. Pour que Pent'X puisse loger dans une maison, on doit pouvoir l'y poser de telle façon que ses contours coïncident avec les contours des petits carrés de la maison, sans qu'il recouvre un petit carré grisé. Il suffit de griser 4 cases d'une grille à 5 lignes et 6 colonnes pour qu'elle devienne «inhabitable» par Pent'X, comme le rappellent les deux exemples cidessous. 8 Fm catégorie C2 Mais combien existe-t-il de façons différentes (y compris les deux précédentes) de griser ainsi 4 cases pour qu'elle devienne inhabitable par Pent'X? Des grilles identiques par symétrie ou retournement seront comptées pour une seule. Fm catégorre L1 GP 14. Rectangle de hasard (coefficient 14) Je lance deux dés à six faces, numérotées de 1 à 6. Les deux nombres obtenus sont la longueur et la largeur (en cm) d'un rectangle que je construis. Je m'aperçois alors qu'en augmentant d'un même nombre entier de cm la longueur et la largeur de ce rectangle, son aire double. Quelle est l'aire, en cm 2 , du rectangle doublé? 17. Le polygone mystérieux (coefficient 17) Ludo vient de calculer le côté d'un polygone régulier à douze côtés (un dodécagone) inscrit dans un cercle de rayon 1. Il a trouvé ;/(2 - '13) cm. Papy Georges, qui passait par là, lui indique qu'un polygone régulier inscrit dans le même cercle a un côté mesurant, en cm: ~2 - ~2 + -/2 + .J2+T3. 15. Le vélo sans chaîne (coefficient 15) Combien ce polygone compte-t-il de côtés? Léa a trouvé un petit vélo auquel il manque la chaîne. Le grand pédalier denté a un rayon de 21 cm et la petite roue dentée un rayon de 3 cm, la distance entre les deux centres étant de 36 cm. Quelle est, au minimum, la longueur de la chaîne que Léa doit acheter? On prendra 3,1416 pour 1t et 1, 732 pour -J3. On arrondira au mm le plus proche. 28 MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 18. Le terrain du père C. Cussion (coefficient 18) Charles Cussion possède un terrain triangulaire sur lequel se trouve une mare parfaitement circulaire et tangente aux trois côtés du terrain, de diamètre 42 m. Charles clôt entièrement son terrain et remarque qu'un des points de tangence de la mare partage le côté correspondant du triangle en deux segments de longueurs respectives 23 m et 27 m. Quelle est la longueur totale de la clôture du terrain du père C. Cussion? On donnera une réponse éventuellement arrondie au cm le plus proche. Ful Clllégorle!; L2 HC Comment participer au seizième Championnat International des Jeux Mathématiques et Logiques? 1) Repérez les problèmes que vous avez à résoudre (de 5 à 12 problèmes selon votre catégorie) . catégorie CE: Cours Elémentaire 2 (3e année de l'école primaire) catégorie CM: Cours Moyen 1 et 2 (4e et 5e années de l'école primaire) catégorie C1 : classes de 6e et 5e des collèges (2 premières années du secondaire) catégorie C2: classes de 4e et 3e des collèges (3e et 4e années du secondaire) catégorie L1 :classes de 2e et 1e et Term 1• des lycées (3 dernières années du secondaire) catégorie L2: 2 premières années de l'enseignement post-baccalauréat catégorie GP: grand public (les ex-participants à une finale internationale sont en HC) catégorie HC: haute compétition 2) Essayez de résoudre ces problèmes et complétez le bulletin-réponse que vous trouverez sur le site http ://www.ffjm.cijm.org pour les catégories autres que CE et CM (chaque problème peut avoir une ou plusieurs réponses; si l'emplacement pour deux réponses est prévu, cela n'implique pas qu'il y en ait forcément plusieurs). 3) Joignez le montant de votre adhésion: France Suisse CE/CM 5 euros (32 FF) 7 FS C1/C2 8 euros (53 FF) 15 FS L1 L2 GP/HC 10 euros (66 FF) 12 euros (80 FF) 16 euros (1 05 FF) 20 FS 23 FS 30 FS 4) Postez le tout avant le 31 décembre 2001 à: F.F.J.M. 1 Avenue Foch, 94700 MAISONS-ALFORT Pour la Suisse: FFJM-Suisse B.P. 91 CH1008 PRILLY Bonne participation! MATH-ÉCOLE n'' î 99/octobre 2001 29 Primaire -Secondaire des mathématiques. Ces deux mouvement empruntent au logicisme (Frege, Russel) du début du XXe siècle. Il convient toutefois de remarquer que la réforme des "mathématiques modernes,, en recouvre en fait deux, homonymes, mais d'inspiration et d'évolution assez distinctes. A l'école, cette réforme a surtout porté sur la construction du nombre; elle a eu pour conséquence par défaut un retrait de la géométrie vers l'arrière-plan. La géométrie demeure un domaine majeur de l'enseignement des mathématiques depuis des siècles. Mais depuis quelques dizaines d 'années sa part et son rôle ont connu des variations importantes et suscité des incertitudes. Que faut-il enseigner? Dans quel but et de quelle façon? Quels objectifs et quels contenus au long de la scolarité? On observe souvent des ruptures importantes entre maternelle et élémentaire, entre école et collège; comment les éviter? A la fin du XIXe siècle, en France, la géométrie est une "leçon de choses ,: il s'agit de faire reconnaître les figures régulières, d'acquérir quelques notions sur les solides, de les appliquer aux calculs d'aires et de volume. Pendant plus d'un demi-siècle, les instructions prescrivent une "géométrie concrète,,, c'est-à-dire l'utilisation des instruments de mesure ou de tracé, conduisant " naturellement ,, à une intuition des notions de point, ligne, surface, volume et non pas à leur définition. Ce point de vue se retrouve jusqu'au collège. Il est clairement inscrit dans une orientation instrumentale et utilitaire. Ce sont les années 60-70, avec les «mathématiques modernes ••, qui introduisent une rupture décisive dont l'origine est assurément la rencontre - non fortuite - du constructivisme (Piaget) et de la refonte contemporaine 1. 30 Voir aussi «Notes de lecture», pp. 39,40 Au collège et au lycée, l'introduction de notions ensemblistes va de pair avec une géométrie résolument axiomatisée et abstraite qui s'inspire du courant formaliste issu de la " critique des fondements,, (Frege, Peano, Hilbert). L'enseignement à l'école n'a pas connu ultérieurement de vraie rupture: la démultiplication des étapes du calcul demeure, même après élagage des notions qui se sont avérées superflues; la géométrie, comme activité constructive, a retrouvé une place plus étendue, tout en mettant à jour les interrogations qui sont l'objet de ces pages. En revanche, au collège et au lycée, le rejet de l'intuition et la ferveur axiomatique ont très rapidement montré leurs limites, pour ce qui concerne l'enseignement ; le recentrage, dans les années 80, sur l'activité de résolution de problèmes rapproche du point de vue constructiviste, édulcoré de ses excès logicistes. Dans la résolution de problèmes, une attention croissante est donnée à la méthode, au détriment du répertoire des connaissances exigibles. C'est une façon de redonner place à l'intuition, sans revenir toutefois à la construction fortement déductive, celle de la "géométrie des Traités ••, qui avait caractérisé l'enseignement de la géométrie pendant des siècles. Ce qui, du reste, ne dissipe pas les questions en suspens : quel rôle laisser à l'intuition? Comment passer du concret à l'abstrait? Comment MATH-ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 articuler observation et déduction, et à partir de quand? A ces incertitudes pédagogiques s'ajoutent depuis quelques années, sous prétexte d'allègement, une réduction de la géométrie dans les programmes, principalement au lycée. Au collège, l'on observe ou bien l'on admet, plutôt que l'on démontre. Alors que la raison d'être majeure de la géométrie dans l'enseignement, surtout depuis le XVIIe siècle, est d'opposer à l'autorité un art de raisonner juste. Les incertitudes pédagogiques consécutives expliquent probablement que la géométrie laisse si peu de souvenirs, ou de si mauvais, dans la mémoire des anciens élèves et notamment chez les futurs professeurs. On observe en effet au mieux un déficit de connaissances, au pire une attitude négative vis-à-vis de la géométrie, et à coup sûr une insuffisance de la formation des professeurs. La création des IUFM n'a rien amélioré à cet égard, puisque la géométrie n'est plus guère enseignée à l'université, ce qui ne manque pas de retentir en retour sur l'enseignement lui-même ... Une question centrale consiste à se demander si, au long de la scolarité, il y a continuité ou bien ruptures entre les différentes formes d'activités géométriques et les objectifs poursuivis. La rupture didactique a certainement des effets dévastateurs, particulièrement au collège: s'agit-il d'observer ou de démontrer? En fonction de quelles prémisses supposées acquises? Faute d'un contrat clair, explicite et justifié (à quoi bon démontrer ce que l'on voit?), l'enseignement de la géométrie est privé de boussole. L'un des objets de cet ouvrage est de convaincre de la possibilité de réduire les discontinuités d'un point de vue à un autre, au long d'un même thème. Ce que propose ce livre Un traité de géométrie se propose de rassembler de façon ordonnée et déductive des MATH-ÉCOLE n" 199/octobm 2001 résultats, à partir de la définition des objets les plus simples. Ce n'est pas le but de cet ouvrage; il serait vain de chercher ici une définition d'un point, d'une ligne ou d'un plan. On pourra cependant trouver des énoncés de théorèmes, et leur démonstration. L'objet de ce livre n'est pas non plus de délivrer des séquences «prêtes à l'emploi"· Il existe déjà de nombreux ouvrages qui le font, et de qualité. Mais ce qui manque à chacun d'eux c'est précisément ce qui pourrait les lier aux autres, une ligne directrice qui donne sens à telle activité, à tel moment, et inscrit cette activité dans une continuité. La mise en œuvre d'une séquence est chose personnelle: chacun y imprime son style, et adapte en fonction du groupe avec lequel il travaille, à un moment donné; cette mise en œuvre relève des choix et de la responsabilité de chacun. Si l'on peut énoncer des précautions à prendre ou des risques à éviter, on ne saurait décrire une modalité universellement efficace. Les manuels sont liés par des programmes. Ces programmes, on le sait, changent au gré de l'histoire mais ces turbulences sont contingentes: une question n'est jamais abordée une fois pour toutes. Selon la classe, le professeur et le moment, des amorces, ajustements, ou retours sont souhaitables ou non, utiles ou non. Le programme n'est qu'une indication moyenne. L'intérêt d'une approche thématique est précisément dans cette transversalité inter-niveaux. La plupart des notions géométriques sont abordables selon plusieurs points de vue ou bien en mettant en œuvre des supports différents. C'est précisément cette pluralité d'approche qui est constitutive de l'objet géométrique. On peut alors envisager une approche par thème ou par type d'activité: c'est l'approche choisie dans plusieurs cas: puzzles, pliages, pavages, etc. Mais l'on risque alors de perdre de vue les notions derrière les 31 ustensiles. C'est pourquoi les chapitres empruntent à ces deux approches, par activité et par notion. Un enseignement met en jeu en première approximation un savoir à enseigner, un professeur et des élèves. Le savoir à enseigner n'est pas exactement le savoir savant; les professeurs comme les élèves sont porteurs de conceptions propres et s'inscrivent dans des réseaux d'interprétations (familiales, sociales, psychologiques). Tous ces éléments interfèrent fortement, donnent forme ou déforment les modalités possibles de transmission de savoir ou d'acquisitions de connaissance. La didactique a pour noble ambition d'élucider scientifiquement ce réseau complexe. Ses progrès et leurs conséquences pratiques sont en mesure inverse de cette ambition, qui est grande. On peut dire que, pour l'essentiel, la didactique de la géométrie reste à faire. Ce qui ne doit pas décourager les professeurs d'enseigner, ni les élèves d'apprendre; c'est ce que les uns et les autres continuent de faire, sans attendre. La succession des chapitres ne constitue en rien une progression chronologique ou notionnelle. Chaque chapitre est organisé autour d'un support, d'un thème pratique ou d'un objet théorique et tente d'exposer son développement longitudinal à l'aide d'activités réalisables en classe, ou de problèmes de niveaux divers. Ainsi les agencements de figures (puzzles) conduisent naturellement à la notion d'aire, et celle-ci au théorème de Pythagore. Celui-ci ne figure qu'au programme de Quatrième, mais rien n'interdit - bien au contraire d'évoquer cette question plus tôt, sans la formaliser. De la même façon, les questions d'agrandissement/réduction étudiées au cycle Ill contiennent en germe le théorème de Thalès et des propriétés des homothéties. 32 Les programmes n'en font apercevoir la cohérence qu 'en Première ou en Terminale. C'est pourquoi une partie est consacrée, en annexe, aux transformations géométriques dont la place dans les programmes est de plus en plus réduite. En revanche, plusieurs points figurant au programme du collège ne sont pas, ou presque pas, abordés, comme la géométrie vectorielle ou analytique; non pas qu'elles paraissent manquer d'importance ou de portée, mais parce que la géométrie de l'école ne les annonce guère. Elles appartiennent à un tout autre champ, celui du calcul et de l'algèbre, qui procède d'une autre représentation de l'objet et de la preuve. L'ouvrage est découpé en nombreux petits chapitres de façon à permettre une lecture plus fluide, au gré des choix et des goûts du lecteur. Une note en fin de chapitre suggère des applications pédagogiques et les niveaux d'utilisation. Des renvois entre chapitres indiquent des passerelles possibles. Le dernier chapitre est consacré à des annexes des chapitres précédents. Il s'adresse directement aux professeurs et suppose donc connues les notations habituelles de la géométrie et de la trigonométrie. Il propose des prolongements ou des justifications qui excèdent la pratique de la classe aux niveaux évoqués par les autres chapitres. Il s'agit de compléments de formation ou de réponses (partielles ... ) à quelques légitimes curiosités. Un index permet de circuler à travers les notions et les activités évoquées dans les différents chapitres, de retrouver un résultat ou une démonstration. Une bibliographie propose au lecteur d'approfondir tel ou tel aspect quand il le souhaite. Nathan Pédagogie, 336 pages, 135FF, 2001 MATH-ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 -----1-- La cc mise en ·commun», enjeu des.innovations actuelles dans l'enseignement des mathématiques François Jaquet, IRDP L'enseignement des mathématiques a vu se succéder de nombreux modèles de l'apprentissage: «socratique>>, <<platonique ••, «transmissif ••, «empiriste>>, «béhavioriste ••. L'innovation romande qui atteint actuellement le degré 5 de l'école primaire et va s'étendre prochainement sur l'ensemble de la scolarité obligatoire, repose sur des conceptions que 1'on qualifie de " socio-constructivistes >>. "Constructiviste>> parce que les connaissances nouvelles sont construites à partir de ce que l'on sait déjà, par action sur les informations reçues, par transformations et adaptations successives. '' Socio >> parce que la construction se fait en interaction avec d'autres partenaires, ce qui en assure le sens, par la validation et la communication. Dans une leçon magistrale, le maître a la faculté de modifier l'exposé qu'il a préparé selon les réactions de son auditoire. Dans l'enseignement programmé, le cours prévoit un découpage minutieux de la progression par des questions intermédiaires qui sont autant de contrôles ponctuels et qui en assurent le déroulement sans ruptures. Dans une conception socio-constructiviste, les premières responsabilités de l'apprentissage passent du maître, ou du cours, à l'élève lui-même. Il en découle une organisation du travail bien différente. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 Puisqu 'on veut laisser à l'élève la charge de la construction de ses nouvelles connaissances, il faut le placer dans des situations favorables à leur émergence, c'est-à-dire lui proposer des problèmes à résoudre. Mais par n'importe lesquels! Leur choix requiert une analyse a priori des représentations et connaissances antérieures, des procédures et stratégies probables, des obstacles et des éventuelles relances à apporter pour les surmonter. La mise en scène de la situation est alors très précise: - une phase d'appropriation du problème, pour pouvoir " Y entrer>>; - une phase de recherche, avec interactions et échanges, appelant une démarche scientifique faite d 'hypothèses, essais, vérifications et justification; - une "mise en commun >>, ainsi nommée dans les ouvrages romands de 1 P à 4P. Le maître qui, jusque là s'était refusé «à intervenir comme proposeur des connaissances qu'il désire voir apparaître 1 >>, va reprendre, en fin ou en complément de cette mise en commun , certaines des responsabilités dévolues aux élèves dans les phases précédentes. Il redevient animateur, apporte sa caution, développe, établit les synthèses, dresse les bilans, donne un statut social et scientifique aux nouvelles connaissances apparues en les institutionnalisant. C'est ici que se situe le défi! Va-t-on pouvoir s'assurer que l'activité a abouti à la connaissance visée, que celle-ci est reconnue par tous et que le moment est venu de la rend re opérationnelle? Nous sommes ici au coeur des futurs débats et formations liés à l'innovation actuelle de l'enseignement des mathématiques. 1. Brousseau Guy. Fondements et méthodes de la didactique des mathématiques. Recherches en didactique des mathématiques. 1986. Vol7.2 pp 33-115. 33 Un exemple Nous allons illustrer les enjeux de la mise en commun par un problème de la finale du 6e Rallye mathématique transalpin (RMl) et repris ensuite dans les nouveaux moyens d'enseignement romands 2 • TABLE DE MULTIPLICATION Alain a construit une petite table de multiplication, des nombres de 1 à 6 (dans la ligne du haut) par les nombres de 1 à 4 (dans la colonne de gauche). Dans sa table, Alain a écrit trois fois le nombre 12. x 1 2 3 4 5 6 1 1 2 3 4 5 6 2 2 4 6 8 10 12 3 3 6 9 12 15 18 4 4 8 12 16 20 24 Berthe a construit une grande table de multiplication, des nombres de 1 à 25 (dans la ligne du haut) par les nombres de 1 à 70, (dans la colonne de gauche). Combien de fois a-t-elle écrit le nombre 72? Justifiez votre réponse. On se situe ici en arithmétique, le concept en jeu est celui de diviseur. Il y a 9 produits égaux à 72 figurant dans la table de Berthe: 2 x 36, 3 x 24, ... 24 x 3, dont les facteurs sont les diviseurs de 72 respectant les contraintes de l'énoncé. Le problème a été proposé aux classes de 3e à 5e primaire. Dans l'ensemble, la réussite est bonne: sur les 11 classes romandes concernées, le nombre 72 apparaît 6 fois (dans 1 cas), 8 fois (1 ), 9 fois (3), 10 fois (4) et 11 fois (1 ). L'erreur la plus fréquente, 10, consiste à compter les deux permutations 2 x 36 et 36 x 2 alors qu'il n'y en a qu'une seule dans la table de Berthe. 2. 34 M. Chastellain, F. Jaquet. Mathématiques, cinquième année Livre de l'élève (Th 5. p. 49) CO ROME. 2001 Mais si la réponse donne un premier indice de réussite, c'est seulement la justification qui permet d'en savoir plus. Dans le RMT, elle est rédigée par le groupe d'élèves ayant répondu au problème. Dans le contexte ordinaire de la classe, elle apparaît lors de la mise en commun. C'est cette justification qui permet de connaître les stratégies adoptées et d'évaluer si les connaissances visées ont bien été construites, ou pour le moins mises en œuvre. Par exemple, voici deux solutions de classes de fin de quatrième année: Dans la première (figure 1), tous les produits avec le premier facteur variant de 1 à 25 ont été essayés, puis effacés au cas où "on ne peut pas faire le calcul"· Dans la seconde (figure 2), la table de 25 sur 70 a été construite. iVlATl-1-f'COUë. n'' 199/octobre 2001 -1 X1Z ::.1-2 2..X ~=~2.. 3X ~~ ::. :1-2. ~ J(. ~~ =-+2 1 AoX .4 · 0 b -;. . ~~ : ""- b' ><- Ill 1-'2. 1~ =:t tz.. 1 3Y ,s, =n \ > .wr l! >-- .~ ~lX ~ 1 ;; ~'2..- .! ' - Figure 1 Les concepts de multiples et diviseurs figurent explicitement dans les programmes et les moyens d'enseignement de 5e année. Nous examinerons donc les protocoles des quatre classes de ce degré auxquelles le problème était proposé 3 : A: 9 fois. On a divisé 72 par tous les nombres de 1 à 25. Si le résultat n'obtenait pas de virgule et ne dépasse pas 70 (nous aurions aussi pu diviser 72 par les nombres de 1 à 70 mais ça aurait pris plus de temps). 3. B: 9 x 8 ; 8 x 9; 2 x 36; 36 x 2; 18 x 4; 4 x 18; 12 x 6 ; 6 x 12; 3 x 24; 24 x 3. Nous avons conservé l'orthographe et la ponctuation des textes d'origine, en italique. MATH-ÉCOLE n" 199/oct.obre 2001 35 Premièrement on a divisé 72 par des nombres pairs comme 8, 2, 4, 6, 12, 18, 24 et 36. Deuxièmement nous avons essayé avec des nombres impairs comme 9 et 3, mais 5, 7, 11, 13, 15, 17, 29, 31, 33 et 35 ne marchait pas car le résultat était des nombres à virgule. 72 7 5 = 14,4; 72 7 7 = 10,2; ... (suit l'énumération de toutes ces divisions, avec les quotients arrondis à un chiffre après la virgule et l'usage du signe «7» de la calculatrice, voir figure 3) Figure 3 C: 8x. On a fait 72 : 1, 72 : 2, etc. et après on a pris les nombres entiers et on les a compté. D: Nous avons commencés de diviser 1, 2, 3 etc ... par 72 Puis nous avons trouvé 3 · 2412 · 3614 · 181 6·1218·91 Puis nous avons trouvé qu'on peut aussi inverser les chiffres et ça donne le même résultat. 36 Manifestement, le concept de diviseur n'apparaît pas clairement dans ces protocoles, à l'exception de B où il est peut-être considéré comme implicite. En revanche, un algorithme de recherche de tous les quotients entiers de 72 par les premiers nombres naturels Ousqu'à 25, 36, 70 ou 72) est bien là. Mais ces procédures sont encore bien coûteuses et par conséquent peu sûres (C et D). Que de vérifications inutiles et inopportunes! MATH-ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 Alors, imaginez la situation: en fin d'année scolaire, quatre groupes de vos élèves apportent ces justifications pour une mise en commun. La balle est dans votre camp. Qu'allezvous dire? qu'allez-vous faire? Allez-vous engager une discussion pour déterminer, avec les élèves, les ressemblances et différences, les avantages et inconvénients des différentes stratégies? Allez-vous renvoyer certains groupes à leurs recherches pour mieux faire émerger le concept des "diviseurs de 72 » ou au contraire décider de l'institutionnaliser, de montrer son efficacité dans cette situation, d'enseigner un algorithme économique pour le «cas général»? Les réponses sont multiples, elles dépendent du moment, du temps à disposition, de la classe, des élèves, des besoins en connaissances et savoirs pour la suite du programme, etc. Dans tous les cas, le rôle et l'action du maître durant la synthèse de cette "mise en commun,, seront déterminants pour que, chez ses élèves, le concept de diviseur accède au statut de savoir ou de connaissance reconnue et efficace dans d'autres situations. Pour relever le défi, il faudra bien que chacun, dans une perspective socio-constructiviste, construise sa connaissance de cet objet d'enseignement, de sa genèse et de ses liens avec les autres savoirs mathématiques indispensables. Fête de Math-Ecole Samedi 1 décembre 2001, Neuchâtel. ateliers et expositions du matin: Rivages mathématiques Atelier-exposition 7-8-9 Présentation de la journée •• Fête de la géométrie, (Le Locle, juin 2001) Atelier sur le jeu (François Boule) Animations Stands de livres conférence de l'après-midi: La géométrie et la nature des choses, par Nicolas Rouche Bulletin d'inscription: Participation journée entière (de 9h30 à 16h45) repas (12h30 à 14h30) ateliers et exposés du matin (9h30 à 12h15) conférence et partie officielle (14h45 à 16h45) nombre de personnes 0 0 0 0 Nom, prénom : Adresse : Tél, ou e-mail : Une participation financière de 10 Fr sera demandée pour couvrir les frais de la journée. Le prix du repas ne dépassera pas 40 Fr. Bulletin à faire parvenir à Math-Ecole, Case postale 54, 2007 Neuchâtel 7 ou par internet: http//www.irdp.ch/math-eco MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 37 RMT: ÉVOLUTION DES CONNAISSANCES ET ÉVALUATION DES SAVOIRS MATHÉMATIQUES Actes des journées d'études sur le Rallye mathématique transalpin de Siena (1999) et Neuchâtel (2000) L. Grugnetti, F, Jaquet, C. Crociani, L. Doretti, L. Salomone (Eds) Università di Siena, IRDP Neuchâtel (2001) Brigue 1 , (1997 et 1998), Siena (1999), Neuchâtel (2000), Parma (2001 ), les rencontre internationales du Rallye mathématique transalpin (RMT) répondent à un besoin essentiel de ses animateurs: celui de s'accorder un temps de réflexion sur les finalités de cette confrontation, qui prend des dimensions gigantesques et dont la gestion exige, par conséquent, un grand investissement en temps et énergie. d'origine, la Suisse romande, une réflexion sur les problèmes et l'étude systématique des solutions proposées sont devenues systématiques. Afin de permettre la comparaison des résultats et, surtout, des stratégies de résolution, il a fallu développer, pour la construction de chaque problème, une analyse a priori, en préciser les rubriques, l'affiner, élargir le cercle de ses concepteurs. Les outils nécessaires à ce travail préalable viennent de l'expérience et la pratique de chaque animateur, de la littérature sur le sujet, des résultats de la recherche en didactique. Mais on les trouve, aussi et surtout, dans les résultats des analyses a posteriori. Celles-ci permettent de juger de la validité des problèmes proposés et de leur analyse a priori, elles constituent une évaluation que l'on pourrait qualifier de «formative» du processus de construction des problèmes. Sans les analyses a posteriori, il n'y aurait pas moyen de progresser, d'améliorer le choix des problèmes, de préciser les savoirs en jeu, de distinguer les représentations sous-jacentes à chaque procédure de résolution ... Les actes des rencontres de Sien a et de Neuchâte sont le reflet de ce processus continu d'élaboration et d'analyse de problèmes, au travers d'une quinzaine d'exemples et de quelques réflexions théoriques: Communications Ces rencontres ont permis peu à peu de dégager les priorités d'une activité dédiée à la résolution de problèmes, pour les classes participantes, et à leur analyse, pour les maîtres et animateurs. Dès la quatrième édition du concours, (1995) au moment de son extension au delà de sa région 1. Les rencontres de Brigue, en 1997 et 1998, ont aboutit à la publication d'un premier volume des actes: Le rallye mathématique transalpin. Quels profits pour la didactique ? (présenté dans le numéro 189 de Math-Ecole) 38 RMT et théorie des situations didactiques Chantal Tièche Christinat "Démonstration" et preuves empiriques dans les problèmes de géométrie du RMT Lucia Grugnetti Le traitement d'une fonction, obstacles et représentations François Jaquet Un problème de logique: Le rapt de Jasmine Lucia Salomone MATH-ÉCOLE n'' 199/octobre 2001 Le marchand de soie: analyse d'un problème et présentation des stratégies de résolution des élèves Joëlle Cretton Le cahier de quinze, une occasion de réfléchir sur la problématique de la démonstration Maria Gabriella Rinaldi, Chantal Tièche Christinat et al. Travaux de groupes Les savoirs mathématiques et les difficultés d'un problème de logique Lucia Grugnetti, Angela Rizza et al. Les timbres: savoirs mathématiques imprévus et leur évaluation Les élèves sont imprévisibles: combien de savoirs émergent du problème Les timbres! Daniela Medici, Vincenza Vannucci et al. De l'analyse des stratégies à la reconnaissance des savoirs en ;eu dans un problème: La collection de boÎtes Lucia Doretti et al. Un problème de type géométrique: La traversée du quadrillage Carla Crociani, Lucia Salomone et al. Les problèmes analysés ont été résolu par des classes des degrés 3 à 8 (8 à 14 ans) dans les conditions de passation du RMT: en l'absence du maître, sous l'entière responsabilité des élèves. L'ouvrage est bilingue italien-français. On peut l'obtenir auprès de I'IRDP, par l'intermédiaire de la rédaction de Math-Ecole (V. bulletin de commande. p. 3 de couverture) Analyse des stratégies de résolution d'un problème: La cible François Jaquet et al. Destinataires: tous les maîtres, en particulier ceux des classes participant au RMT, formateurs et étudiants en didactique des mathématiques Le nez de Pinocchio, un problème "inverse" d'arithmétique Lucia Grugnetti, Catherine Dupuis et al. Mots-clés: mathématiques, résolution de problèmes, analyse a priori, procédures de résolution, évaluation Analyse a posteriori d'un problème de logique : Gourmands Carla Crociani et al. F.J . Les deux magots Lucia Salomone et al. Les savoirs dans un problème du RMT François Jaquet et al. La problématique des conditions d'existence d'un triangle Daniela Medici, Chantal Tièche Christinat et al. Stratégies utilisées dans la résolution d'un problème de similitude Lucia Doretti, Michel Dorsaz, Annie Peix, Maria Gabriella Rinaldi et al. MATH-ÉCOLE n" 199/octobre 2001 QUESTION SUR LA GÉOMÉTRIE ET SUR SON ENSEIGNEMENT François Boule Nathan Pédagogie, Paris, 2001. [ndlr] Cet excellent ouvrage est présenté par son auteur, dans ce numéro, en pages .... Mais, aussi bien construit soit-il, un texte sur un livre de géométrie, fourmillant de propositions d'activités, laisse le lecteur sur sa faim. Voici donc quelques illustrations tirées de l'ouvrage, et quelques exemples de pistes qu'on imagine immédiatement pour la classe. 39 Exemple 1. (Chapitre 9. Descriptions et constructions, p.159) La règle simple Elle permet d'aligner des points. Puisque l'on écarte (provisoirement) tout autre instrument on utilise un quadrillage. 1 1 1 1 1 1 ------r-----1 1 1 1 1 1 fig 28 Prenons pour exemple un carré divisé par ses médianes (fig. 28). On considère comme disponibles les neuf points de la figure 29. Quels sont les points que la règle permet d'atteindre? En traçant les diagonales du grand carré et des petits, on dispose de quatre nouveaux points, les centres des petits carrés. Mais ce n'est pas tout. t 1 1 1 1 1 1 1 1 --•---+--•---< 1 1 1 -- i--- ~ -- i --1 t 1 1 1 1 --1---t--t---<· 1 1 1 1 1 llg 31 1 llg 32 llg 33 Par alignement, on obtient les milieux des côtés des petits carrés (fig. 31 ), c'est-à-dire une subdivision que l'on peut poursuivre. Ce n'est pas encore tout. Les diagonales des rectangles fournissent deux nouveaux ensembles de points .... (en grisé, fig, 32 et fig 33) ... On voit tout de suite, à partir de cet extrait, les questions qui pourraient devenir de nouveaux problèmes: Dans le carré initial, combien de points de départ, autres que les sommets, seraient-ils nécessaires pour construire les 13 points de la figure 30 à la règle seulement? Dans la figure 32, deux points grisés situés sur une même diagonale du grand carré la divisent en trois parties. Ces trois parties semblent isométriques. Le sont-elles vraiment ou ne s'agit-il que d'une illusion? Destinataires: tous les maîtres enseignant les mathématiques, du primaire au secondaire, formateurs, conseillers pédagogiques Mots-clés: mathématiques, géométrie, primaire et secondaire inférieur F.J . Suite p. 25, Exemple 2. MATI1 ~ ÉCOLE n" 199/octobre 2001 0 Veuillez m'abonner à Math-Ecole (tarifs en page 2 de couverture). Veuillez me faire parvenir : Encyclopédie kangourou, ACL Mathématiques du kangourou, ACL Exos-ma/ices, ACL Histoire de Maths, ACL Faites vos jeux! La magie du calcul, ACL Pythagore et Thalès, ACL Le monde des pavages, ACL Les maths & la plume, ACL Jeux et découvertes mathématiques, ACL Jeux mathématiques pour tous, ACL Pliages mathématiques, ACL Apprivoiser l'infini, ACL 100 Jeux mathématiques du «Monde», POLE 10 expériences mathématiques (HyperCube 32/33) Jeux mathématiques du «Scientific American", ADCS Les mathématiques de la maternelle jusqu'à 18 ans, N. Rouche, CREM Mille ans d'histoire des mathématiques (Tangente HS 10) (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à (ex. à PROBLÈMES DE RALLYES ET CONCOURS: Actes des rencontres internationales de Brigue sur le RMT Actes des rencontres internationales de Siena et Neuchâtel sur le RMT Actes de Brigue et actes de Siena et Neuchâtel Fichier Evariste 1 APMEP (degrés 5-9 ... ) Fichier Evariste Il APMEP (degrés 5-9 .. .) Fichier Evariste 1 +Il APMEP Panoramath 96, APMEP (degrés 4-12 ...) Panoramath 2, CIJM, APMEP, ACL (degrés 4-12 ...) Panoramath 96, Panoramath 2 50 Enigmes mathématiques pour l'école (degrés 4-5 ... ) 50 Enigmes mathématiques faciles (degrés 6-7 .. .) 52 Nouvelles énigmes mathématiques faciles, POLE (degrés 6-7 . .. ) 50 Enigmes mathématiques pour tous (degrés 8-9 ... ) 52 Nouvelles énigmes mathématiques pour tous, POLE (degrés 8-9 . .. ) 50 Enigmes mathématiques pour lycéens (degrés 1O... ) (ex. à Fr. 18.-) (ex. à Fr. 25 .-) (ens. à Fr 40.-) (ex. à Fr. 25.-) (ex. à Fr. 25.-) (ens. à Fr. 40.-) (ex. à Fr. 12.-) (ex. à Fr. 18.-) (ens. à Fr. 25.-) (ex. à Fr. 14.-) (ex. à Fr. 16.-) (ex. à Fr. 16.-) (ex. à Fr. 16.-) (ex. à Fr. 16.-) (ex. à Fr. 16.-) Anciens numéros de Math-Ecole (ex. à Fr. 4.-) Fr. 28.-) Fr. 28.-) Fr. 29.-) Fr. 19.-) Fr. 18.-) Fr. 19.-) Fr. 19.-) Fr. 19.-) Fr. 19.-) Fr. 19.-) Fr. 19.-) Fr. 17 .-) Fr. 25 .-) Fr. 27.-) Fr. 20.-) Fr. 38.-) Fr. 26.-) Fr. 20.-) Nom et prénom: 0 Mme/0 M.............. ............... ........ .. ...... ........ .............. .. ...... . Adresse (rue et numéro): .......... .. ....... ............ ... ...... ....... .... ..... ........ .......... ... .. .. Localité (avec code postal): ................ ...... ... ....... ... .... ......... .... .. ..... ............ ..... .. Date: ........ ............. ............ Signature : ... ... ...... .... ........... ... ...... ... ... ..... ... ........ .. Les frais de port ne sont pas inclus dans les prix indiqués. Bulletin à retourner (photocopié) à: Math-Ecole, CP 54, 2007 Neuchâtel 7 JAB 1950 Sion 1 Madame N 506 1 JAQUET Liliane Recorne 21 230 o La Chaux-de-Fonds envois non distribuables à retourner à Math-Ecole, CP 54 2007 Neuchâtel 7 Editorial 2 Espace mathématique Michel Dorsaz, Hervé Schild 4 1Oe Rallye Mathématique Transalpin Annonce et inscriptions 8 Les paris de jeunes écoliers Jean-Philippe Antonietti 11 Vers les nombres irrationnels Michel Brêchet 18 16e Championnat International des Jeux Mathématiques et Logiques 1/4 de finale individuels 26 Questions sur la géométrie et son enseignement François Boule 30 La cc mise en commun», enjeu des innovations actuelles dans l'enseignement des mathématiques François Jaquet, IRDP Notes de lecture 33 38