La couverture sanitaire de la wilaya de Constantine

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La couverture sanitaire de la wilaya de Constantine
La couverture sanitaire de la wilaya de Constantine
Pr. Larbi ABID
La wilaya de Constantine, située à l'est du pays est un carrefour entre l’est et le
centre du pays et entre le Tell et les Hauts Plateaux dans l’Est du pays. Elle est
délimitée au nord, par la wilaya de Skikda ; à l’est par la wilaya de Guelma ; au sud par
la wilaya d’Oum El Bouaghi et à l’ouest par la wilaya de Mila.
La wilaya est constituée de trois zones géographiques :
La zone montagneuse, située au nord de la wilaya qui constitue le
prolongement de la chaine tellienne. Elle dominée par le mont de Chettaba et le massif
de Djebel Ouahch. À l’extrême Nord de la wilaya, le mont Sidi Driss culmine à 1364 m
d’altitude.
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Les bassins intérieurs, sont constitués d'une série de dépressions qui s’étend
de Ferdjioua à Zighout Youcef et limitée au Sud par les hautes plaines ; cet ensemble
est composé de basses collines entrecoupées par les vallées du Rhummel et de
Boumerzoug.
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Les hautes plaines sont situées au Sud-est de la wilaya entre les chaines de
l’Atlas Tellien et l’Atlas Saharien, elles s’étendent sur les communes d’Ain
Abid et Ouled Rahmoune.
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Le climat de la wilaya de Constantine est de type continental. Il enregistre une
température variant entre 25 à 40° en été et de 0 à 12° en hiver. La pluviométrie est
entre 400 et 600 mm par an.
La superficie agricole utile de la wilaya de Constantine est de 127 400 ha, dont la
moitié est consacrée à la culture des céréales, le reste est consacré aux cultures
fourragères, légumes secs, cultures maraichères et arboriculture. Les forêts couvrent
8 % de cette superficie et les terres en jachère un tiers.
L’industrie de la wilaya se répartit en quatre domaines principaux : l’agroalimentaire, l’industrie mécanique, l’industrie manufacturière et l’industrie des
matériaux de construction (ciments, agrégats, etc.).
La wilaya est traversée par sept routes nationales, 21 chemins de la wilaya et une
multitude de chemins communaux. La voie ferrée traverse la wilaya de Constantine
sur une longueur de 97 km qui dispose également d’un aéroport international situé
à 10 km du centre ville.
La wilaya de Constantine d’une superficie de 2197 Km2 compte une population
estimée en 2014 à 1.042.929 habitants, soit une densité de 475 habitants au kilomètre
carré. Le taux d’urbanisation de la wilaya est de plus de 94 %. Elle compte six daïras et
douze communes.
L'aire métropolitaine de Constantine s'étale sur un rayon de 20 km qui comprend,
outre la ville mère de Constantine, deux villes nouvelles que sont : la ville nouvelle d'Ali
Mendjeli et la ville nouvelle de Massinissa et quatre villes satellites :
- la ville satellite d’El Khroub, située près d’un important carrefour d’axes. Elle a
bénéficié de l’installation d’un grand marché et de deux zones industrielles ;
- la ville satellite d'Aïn Smara, ancien village, elle possède une zone industrielle ;
- la ville satellite de Hamma Bouziane, ancien village colonial ;
- la ville satellite de Zighout Youcef, le plus ancien village colonial de la région.
Le secteur de la santé
Il dispose de 2603 lits d’hospitalisation dans le secteur public répartis comme suit :
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01 CHU de 1459 lits ;
01 hôpital général universitaire Didouche Mourad de 240 lits ;
04 hôpitaux généraux
 hôpital El Bir 136 lits ;
 hôpital El Khroub 268 lits ;
 hôpital Ali Mendjeli 120 lits ;
 hôpital Zighout Youcef 130 lits ;
04 Hôpitaux spécialisés universitaires
 hôpital de Chirurgie Cardiaque Erriadh 80 lits ;
 hôpital Mères et enfants Sidi Mabrouk 190 lits ;
 hôpital Daksi d’Uro-Néphrologie 110 lits ;
 Hôpital Psychiatrique Djebel Ouahch 110 lits.
Un nouveau CHU de 500 lits est en cours de réalisation
dans la ville nouvelle Ali Mendjli.
Il dispose également de :
• 01 Laboratoire d’Hygiène de wilaya ;
• 01 Laboratoire Régional de contrôle des produits pharmaceutiques (annexe
du Laboratoire National de Contrôle des Produits Pharmaceutiques : LNCPP) ;
• 01 Antenne de l’Institut Pasteur d’Algérie ;
• 01 Institut National de formation Supérieur Paramédicale ;
• 38 Polycliniques ;
• 56 salles de soins ;
• 45 Unités de dépistage et de suivi en milieu scolaire disposant de 57
médecins, 58 chirurgiens dentistes, 38 psychologues et 84 paramédicaux ;
le secteur privé est representé par :
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09 cliniques médico-chirurgicales regroupant 233 lits d’hospitalisation ;
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01 centre anti cancer récemment ouvert : « l’Athena Medical Center » ;
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05 centres d’hémodialyse ;
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09 cabinets de radiodiagnostic ;
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13 laboratoires d’analyses médicales ;
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06 unités de transport sanitaire ;
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97 établissements de distributions de produits pharmaceutiques ;
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11 unités de production pharmaceutiques ;
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161 cabinets de médecine générale ;
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317 cabinets de médecins spécialistes dont 19 gynécologues et 12
radiologues ;
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09 cabinets de groupe ;
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163 Cabinets de chirurgie dentaire ;
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06 cabinets de psychologues ;
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01 cabinet d’orthophoniste ;
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345 officines pharmaceutiques ;
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03 cabinets de sage-femme ;
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43 opticiens ;
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10 cabinets de kinésithérapie ;
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10 laboratoires de prothèse ;
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60 salles de soins.
Capacité de prise en charge des insuffisants rénaux
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CHU : 30 générateurs
hôpital Daksi : 30 générateurs
64 générateurs
hôpital Ali Mendjeli : 04 générateurs
cliniques privées : 101 générateurs ;
nombre de patients pris en charge secteur public : 339 ;
nombre de patients pris en charge, secteur privé : 372 ;
moyenne : 1 générateur/4 patient (norme : 6 patients/générateur).
Ressources humaines
Le secteur de la santé emploie 12076 personnes (dont 1298 dans le secteur privé soit 11%). Ce
personnel est constitué de :
- 365 praticiens hospitalo-universitaires ;
- 797 praticiens spécialistes (dont 344 dans le secteur privé soit 43%) ;
- 992 médecins généralistes (dont 161 dans le secteur privé soit 16%) ;
- 470 chirurgiens dentistes (dont 163 dans le secteur privé soit 35%) ;
- 386 pharmaciens (dont 345 dans le secteur privé soit 89%) ;
- 4425 paramédicaux (dont 141 dans le secteur privé soit 3%) ;
- 51 psychologues (dont 06 dans le secteur privé soit 12%) ;
- 3717 personnel administratif, technique et de service (dont 133 dans le secteur
privé soit 3,6 %) ;
- 1238 personnels vacataires.
Ratios
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1 lit / 400 Habitants ;
1 Polyclinique / 30674 habitants ;
1 Salle de soins / 18 623 habitants ;
1 médecin spécialiste/ 1334 habitants ;
1 médecin généraliste/ 1005 habitants ;
1 chirurgien dentiste/ 1943 habitants ;
1 pharmacien / 2583 habitants ;
1 paramédical/ 225 habitants ;
1 sage-femme / 2610 habitants ;
Taux de mortalité infantile : 14,8 / 1000 ;
Taux de mortalité maternelle 4,4/100.000 naissances.
Contraintes
Le taux d’occupation des lits dans les différents hôpitaux est extrêmement variable.
Les services de gynéco-obstétrique du CHU et de l’hôpital « Mère-Enfant » de Sidi
Mabrouk dépasse les 100% (plus de 30.000 accouchements sont enregistrés chaque
année dans la wilaya dont plus de 85% se déroulent dans le secteur public). Ces deux
services reçoivent les parturientes de toute la wilaya de Constantine ainsi que des
wilayas limitrophes. Bien qu’il s’agisse de services hospitalo-universitaires, leur activité
se résume essentiellement aux accouchements et césariennes. D’ailleurs ils sont
appelés à juste titre maternité et non service de gynéco-obstétrique. Autre anomalie,
la maternité du CHU de près de 200 lits fonctionnent essentiellement avec des
résidents c’est-à-dire des médecins en cours de formation de spécialité : seuls 02
spécialistes qualifiés exercent dans le service, le professeur chef de service et un seul
assistant. Ainsi l’activité de garde au CHU dans ce service est assurée par les résidents
seuls dans la majorité des cas. Ce service est par ailleurs dans un état de délabrement
très avancé qui nécessite sa fermeture s’il y avait une autre structure pouvant prendre
en charge les parturientes de la wilaya.
Si l’hôpital « Mère-Enfant », en cours de réhabilitation, a transféré son activité de
gynéco-obstétrique vers l’hôpital d’El Khroub, celui du CHU continue de fonctionner
dans les mêmes conditions en procédant à une réhabilitation partielle.
L’accouchement en milieu médicalisé étant un objectif majeur pour diminuer tant
la mortalité maternelle qu’infantile, ne devrait-on pas limiter les installations des
gynéco-obstétriciens dans le secteur privé alors qu’il existe un déficit énorme dans
nos hôpitaux ?
Dans le même CHU, le service d’ophtalmologie fonctionne également avec un seul
spécialiste à savoir le chef de service et bien sur les résidents. Tous les assistants qui
ont été affectés ont fini par quitter ce service. Cette situation perdure sans que ni le
ministère de la santé ni celui de l’enseignement supérieur n’y remédient.
Une autre anomalie qui perdure depuis plusieurs années est la mise à l’écart par
certains chefs de service de praticiens de rang magistral qui émargent sur le budget du
CHU mais qui n’exercent aucune activité et cela au vu et au su de toute la
communauté médicale du CHU.
Le taux moyen d’occupation des lits au CHU est de 73 %, de 50% dans les hôpitaux
spécialisés et d’à peine 33 % dans les hôpitaux généraux expliquant en partie l’afflux
des malades vers le CHU. Cette situation serait due en partie à l’absence ou la
mauvaise répartition des praticiens médicaux spécialistes au niveau de la wilaya et des
wilayas limitrophes, au déficit de structures de santé au niveau des 2 villes nouvelles et
des 4 viles satellites.
L’activité de greffe rénale niveau de l’Hôpital Daksi devrait monter en cadence et
être étendue au CHU où une nouvelle unité de transplantation devrait être ouverte, vu
la demande importante.
L’ouverture prochaine de l’hôpital Didouche Mourad (utilisé auparavant par les
services de la santé militaire) soulagera un tant soit peu la pression sur le CHU puisque
cet hôpital est à vocation universitaire et qu’il disposera entre autres, d’une service
des urgences médico-chirurgicales, d’anesthésie-réanimation, de gynéco-obstétrique,
d’oncologie médicale ,de chirurgie générale et de médecine interne.
Pour ce qui est de la prise en charge de la maladie cancéreuse, les différents
services du CHU avaient la charge des patients venant de tout l’Est algérien.
L’ouverture des services au niveau des wilayas de Batna, Annaba et Sétif a nettement
fait diminuer la pression sur Constantine. Néanmoins comment peut-on maintenir
quatre praticiens de rang magistral au niveau du service de radiothérapie du CHU
Constantine alors que les CAC de Batna, Sétif, Annaba et Ouargla en sont dépourvus ?