Revue belge de numismatique et de sigillographie
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Revue belge de numismatique et de sigillographie
. REVUE BELGE DE NUMISMATIQUE ET DE SIGILLOGRAPHIE SOUS m AUSPICES DE LA SOCIETE ROYALE DE NUMISMATIOUE. DIHEC3TEURS MM. s U V«B. hJONGHE,mO Th. d« LIMBURG-STIKUM «t A.mWîTTE. 1910 SOIXANTE-SIXIÈME ANNEK. BRUXELLES J. GOEMAERE, IMPRIMEUR DU ROI, T{ue de la Limite, 2 1 igio 20Ô NOTRE-DAME D ALSEMBERG Le village d'Alsemberg est situé à demie au sud de Bruxelles. et nom Il tire, deux lieues paraît-il, son d'une colline (berg) sur laquelle croissait jadis l'absinthe en abondance. en croire Wauters, l'ancien archiviste S'il faut de la ville de Bruxelles, l'église d'Alsemberg eut pour origine une chapelle construite en n55 par un prêtre du nom de Parwin (i). Par contre, Gillemans, moine de Rouge Cloître, qui écrivit au Dame XV e d'Alsemberg, siècle l'Histoire rapporte de Notre- l'érection de ce temple à toute une série d'événements miraculeux, dont voici Au grie, le le récit résumé. cours de l'année 1229, Elisabeth de Hon- épouse du landgrave de Thuringe, Louis IV, Saint, reçut, en songe, l'ordre d'un ange de se rendre en Brabant auprès de Marie, Henri (1) II, et Hint femme du duc de l'engager à construire, sans retard, ire d- s environs de Bruxelles, t. III, p. 706. 207 un temple consacré spécialement au culte de la Sainte Vierge. Elisabeth obéit et, dès i23o, elle se présentait à la duchesse se soumit avec joie à l'ordre de Dieu. Mais et lui faisait part de sa vision. Celle-ci l'emplacement embarrassait choix de fort le les pieuses princesses, lorsque l'ange apparut à nou- veau à Élisabethetluidésignapoury élever l'église un champ du en ce moment territoire du village d'Alsemberg, couvert de L'ange se montra taires du champ, rent à le trois la lin. même jeunes nuit aux proprié- filles, qui consenti- céder sous la seule réserve que cette ces- sion aurait lieu après la récolte du lin encore vert. Or, dès le lendemain, Ce fait le lin était mûr. merveilleux combla de joie Elisabeth, qui se rendit aussitôt sur le terrain désigné par nouveau miracle, y découvrit un fil disposé sur le sol de façon à fixer le pourtour de la l'ange et, future église. Celle-ci fut mencée, mais la immédiatement com- elle était loin d'être achevée lorsque princesse hongroise se vit contrainte de retour- ner en son pays. D'autres légendes, d'origine moins ancienne, au dire de Wauters, viennent elles aussi expliquer l'érection de l'église à la statue miraculeuse. C'est ainsi que Jean de Jean III Coudenberg, ou bien de Brabant, se trouvant en danger de mort alors qu'il était à combattre en Palestine, aurait promis, s'il les Sarrasins rentrait sain et 208 sauf à Bruxelles, d'achever l'église d'Alsemberg. Comme, vœu, plir la plus tard, Vierge sans apparut lui tarder et le le terrain un fil semblait avoir oublié son il et l'engagea à l'accom- prévint qu'il trouverait sur de soie qui dimensions adonnera l'édifice. lui indiquerait les Malheureusement, mort frappa Jean peu après et l'église serait, sans doute, restée longtemps encore inachevée si la Vierge n'avait ordonné à un vertueux prêtre, la du nom de Gilles, « d'aller à l'église d'Alsemberg. » étant arrivé au cimetière, y vit une procession solennelle, composée d'une suite de » vierges d'une rare beauté » » un personnage majestueux, revêtu d'ornements sacerdotaux; il chanta la messe en l'honneur de » Notre Celui-ci, » Dame et ; après elles s'avança publia hautement ses louanges. Le gardien de l'église eut la même vision (i) » et on trouva une fois encore un fil indicateur, ce » qui détermina la reprise définitive des travaux. La dévotion à la Vierge d'Alsemberg fut long- temps en grand honneur, non seulement parmi le peuple, mais surtout, à l'époque des souverains de la maison de Bourgogne, parmi les personnages les plus illustres. Les habitants d'Ypres invoquent Notre-Dame le titre de Vierge du Secours en l'église de Saint-Nicolas, et il existe à Mons, à d'Alsemberg sous l'église Dame (i) Sainte-Waudru, une confrérie de Notre- d'Alsemberg. Les Vierges miraculeuses de Belgique, p. 358 209 « Jean, évêque de Cambrai, par chartre donnée > novembre 1413, à la demande de son neveu, Henri de Withem, sire de Beersel, » accorda des indulgences à ceux » raient l'église » feraient quelque offrande. » à Lens, 8 le qui visite- d'Alsemberg à certaines fêtes et » C'est en souvenir d'un de ces pèlerinages que fut, et sans doute, frappée la petite médaille que voici que nous devons à l'amabilité de notre con- frère, M. A. de Roissart. La Vierge debout, de une haute couronne sur face, richement vêtue, la tête. elle porte l'enfant Jésus, tandis droite elle tient le Du bras gauche que de la main un sceptre. Lég. : ALSEN-BERGH * Rev. : Sainte Elisabeth, une couronne en tête, corps drapé dans un long manteau, indique, du doigt, l'emplacement que doit occuper Derrière un personnage, agenouillé, élève des elle, deux mains un objet définir Lég. l'église. : qu'il est assez difficile à SAN-ELISABET. Médaille à bélière, de forme octogonale. Fin du XVII e ou commencement du XVIII e Peut-être le siècle. personnage agenouillé représente- 2IO t-il le prêtre Gilles découvrant le Ce disparut, en i58o, lors fil par fil miraculeux... du pillage de l'église les calvinistes. Toujours d'après la légende, sainte Elisabeth, rentrée en Allemagne, aurait envoyé à sa Sophie, la seconde femme du duc Henri II fille de Bra- bant, la statue de la Vierge d'Alsemberg, vénérée sous le nom de Stella maris, étoile de la mer, ce qui explique la présence d'une étoile rayonnante à la fin de la légende, au droit de notre médaille. Elisabeth de Hongrie, qui donna son couvent — depuis Bruxelles — , au caserne Sainte-Elisabeth à la du roi André IL Elle naquit était fille en 1207, à Presbourg, le nom et épousa à l'âge de 14 landgrave de Thutinge, Louis IV, le ans Saint. Elle de divers hôpitaux et s'occupa fut la fondatrice surtout des orphelins et des enfants abandonnés. Elle mourut en i23i et fut canonisée par le pape Grégoire IX, en 1235. C'est en I23g que sa le duc Henri II femme envoyer la statue Marie. Elisabeth ne put donc lui de la Vierge d'Alsemberg, puis- que depuis huit ans vie aînée Sophie épousa de Brabant, qui avait perdu sa première La fille elle avait cessé de vivre. de sainte Elisabeth de Hongrie, écrite par Thierri de Thuringe et par son confesseur Conrad de Marbourg, ne parle pas, son voyage en Brabant en i23o. d'ailleurs, de Alphonse de VVitte.