Durham-Sud, le 4 mai 2014 Bonjour à tous nos
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Durham-Sud, le 4 mai 2014 Bonjour à tous nos
Durham-Sud, le 4 mai 2014 Bonjour à tous nos généreux amis. Nous sommes rentrés de voyage il y a deux semaines. Ça semble déjà si lointain, presque irréel. On a passé 26 jours en Europe, 26 jours de découvertes, d’émerveillement, de reconnaissance. On a commencé le voyage en allant manger avec Francine ce qui est une façon bien agréable de commencer un voyage. Il y avait une tempête de neige, en ce 22 mars le printemps semblait loin bien loin. En arrivant à Paris, il faisait chaud, presque comme en été. L’autobus de l’aéroport nous a débarqués à l’opéra. En ce dimanche de printemps, les rues étaient pleines de flâneurs, les jonquilles et les primevères étaient en fleurs, il y avait de la douceur dans l’air. Nous avons marché jusqu’à l’appartement de Pierre magnifiquement situé quai des grands Augustins à deux pas de Notre-Dame. De l’appartement nous avons marché, marché, marché, pendant 4 jours, petites rues, grands boulevards, ruelles, grandes places, cours secrètes, églises, musées, marchés, parcs, jardins, bords de Seine, concerts, boulangeries, pâtisseries, fruiteries. Nous avons essayé de traverser le plus de ponts possible. On a donc traversé la Seine des dizaines de fois. Notre pont préféré? Le Pont Neuf, juste à côté de l’appartement. On s’y arrêtait appuyés sur le parapet pour regarder les péniches et les bateaux-mouches, pour admirer les tours de Notre-Dame d’un côté et le Louvre de l’autre, pour mesurer l’immense privilège qu’on avait. On est à Paris!!! On loge en plein cœur de Paris, on entend Paris respirer, on a du temps, il fait printemps. Sally n’était jamais allée en Europe et moi je n’y étais pas retourné depuis 1983. On voulait donc tout voir ou revoir. On aurait pu passer encore des semaines à Paris, on le savait en partant, mais on avait décidé de faire un grand tour… On a donc repris la route. On a pris le train pour Toulouse. Le train est une belle façon de voir un pays, bien assis on regarde défiler la campagne, les vieux villages, les champs vert tendre, les pommiers en fleurs. À Toulouse on s’est remis à marcher, les petites rues de la vieille ville, les jardins publics, les bords de la Garonne encore gonflée par les grosses pluies de cet hiver. On s’est payé un cassoulet au canard confit qu’on n’oubliera jamais. Quelle belle ville! Toute rose, pleine de coins secrets, de constructions médiévales. On a ensuite fait de Toulouse à Barcelone avec un covoiturage, un peu… disons chaotique, mais bon, on s’est rendu. On a logé chez Dolors et Jaume. Il nous ont reçus royalement. Avec eux on a découvert des coins secrets de Barcelone, ville bouillonnante, pleine de vie, El Born, la Boqueria, las Ramblas, Montjuic. La méditerranée était bien là, bien bleue, la Sagrada Familia, impressionnante, Montserrat mystérieuse et embrumée. Nous avons revu des copines d’Elvira qu’on avait rencontrées à la Ferme. De Barcelone on est reparti en se disant que là aussi il faudrait revenir et apprendre le Catalan pour vrai. En route pour Rome. On a pris l’avion, un petit saut au-dessus de la mer. Que dire de Rome? En descendant du train, on tombe tout de suite sur des ruines antiques puis de rue en rue l’histoire se raconte avec mille détails, mille surprises. Dans notre planification de voyage Rome n’était malheureusement qu’une étape. Assise nous attendait. Assise, ville de la paix. Bienvenue. Imaginez une ville médiévale sur une montagne, des murailles, des clochers, des ruelles, de petites places et les oliviers tout autour et des oiseaux et saint François présent partout. On a marché dans la grande forêt, dans les rues. On a écouté les sœurs clarisses chanter les vêpres. On a eu envie de ne plus jamais repartir, de regarder pousser les oliviers et de retourner entendre chanter les clarisses. De la gare, située à deux kilomètres plus bas dans la vallée on a jeté un dernier coup d’œil à la belle silhouette d’Assise puis on s’est embarqué pour Florence. Belle Florence. Disons qu’on n’était pas seuls. Il y avait beaucoup de touristes. On a quand même pu en profiter. On a escaladé le campanile de la Cathédrale, visité quelques musées. En fait Florence est un grand musée en elle-même. On a découvert une incroyable roseraie pleine de paix d’où on a une vue imprenable sur la ville, l’un après l’autre les clochers ont sonné… un beau cadeau, inoubliable. En route vers la France nous avons fait un saut à Pise, ben oui, la tour, entre deux trains. Nous avons vu au loin les Alpes couvertes de neige et puis ensuite la mer, chère méditerranée. On a débarqué à Menton, juste de l’autre côté de la frontière. Une ville presque tropicale, aux pieds des montagnes, pleine de couleurs, de petites rues. Nous sommes montés jusqu’à Sainte Agnès, un village perché sur un rocher, tout en hauteur d’où on a une vue incroyable. On vivrait bien à Sainte Agnès. J’ai pensé à tout plein de gens qui aimeraient sûrement vivre là. En essayant de bien graver tout ça dans notre mémoire, on est redescendu. Arles était notre prochaine étape. Le cœur de la Provence, ancienne capitale romaine. On a marché et marché dans la ville, le long du Rhône, puis on est allé voir autour, le moulin et la maison de Daudet à Fontvieille. On a marché dans des sentiers bordés de romarin et de thym sauvage. On est allé aux Sainte-Marie (il y avait 3 Marie), on s’est baigné dans la mer, on a vu plein de Flamands roses. On a fait un saut à Avignon, le palais des papes, le pont, le Rhône encore, toujours beau. Et des jardins et encore des oliviers.Belle Provence. En route vers le nord on a fait étape à Tournus. Un coup de cœur. Petite ville sans prétention, une magnifique église romane, un centre-ville tranquille, mais bien vivant et la Saône, paresseuse et sympathique. Au réveil, c’était un samedi, toute la rue principale s’était transformée en marché, fromages, charcuteries, fruits, légumes, fleurs, pains, pâtisseries... bonjour m’sieursdame, douce France. On s’est arrêté quelques heures à Beaune. On allait voir les Hospices, mais on a découvert aussi une petite ville magnifique, un des cœurs viticoles de la Bourgogne. On a pensé à tous nos amis amateurs de vins. On n’a pas été déçu par les hospices non plus. Douce France, vraiment. En attendant le train pour Nancy, on a visité Dijon dont le centre est presque entièrement piétonnier. Une autre belle belle, très belle ville pleine d’histoire. Ben oui, on a acheté de la moutarde ! La Lorraine nous attendait. À Nancy nous avons pris la voiture que Fred et Azereth nous prêtaient. Après un repas chez la maman de Fred on a pris la route de Strasbourg. Une autre façon de voyager. On a pris les chemins de campagne avec un premier arrêt à Arracourt où j’ai travaillé il y trente ans. J’ai perdu contact avec tous les gens que j’ai connus, mais une dame rencontrée au cimetière m’a donné des nouvelles de tout le monde en m’aidant à retrouver les tombes de ceux qui sont morts. Grandes bouffées d’émotion. On est monté à Dabo, village alsacien haut perché, on s’est perdu sans conséquence, on a traversé des forêts magnifiques puis on a aperçu la cathédrale de Strasbourg, fière au loin, autrefois l’édifice le plus haut du monde et aujourd’hui encore l’un des plus beaux. Strasbourg, ville unique, avec ses maisons à colombage, ses églises, ses canaux, l’Allemagne toute proche bien présente, une histoire mouvementée et féconde de toute évidence. Et la cathédrale, toute en dentelle de pierre rose… En quittant cette belle ville de légende, nous avons pris la route des vins. Chapelet de villages magnifiques. Nous avons encore pensé à nos amis amateurs de vins pour qui chaque nom de vignobles doit résonner comme une musique. Nous avons commencé à voir des nids de cigognes, sur les églises, les maisons. Nous nous sommes installés à Munster, très très haut dans la montagne d’où nous avons fait de belles et grandes randonnées à travers les forêts et les prairies. Les fermiers de la vallée commençaient à monter leurs vaches à la montagne pour l’été. Nous avons mangé une choucroute mémorable, passage obligé quand on voyage en Alsace. Déjà le retour, Nancy où on a laissé la voiture à Fred, baisers à Ève et à Olivia puis la route vers Paris. Un dernier tour, le jardin du Luxembourg, Notre-Dame de loin, la messe du jeudi saint dans une petite église sympathique, un dernier repas à SaintGermain-des-Prés et l’avion. Voilà, ça s’est passé comme un rêve. On a des photos pour prouver qu’on est bien allé, mais ça ressemblait tellement à un rêve. Tout s’est très bien passé, aucun problème, tout s’est fait en douceur. On s’est bien nourris, on a même eu beaucoup de plaisir à se nourrir. On s’est très bien logé en commençant par l’appartement de Pierre à Paris, sympathique et tellement bien situé, puis par l’accueil de Dolors et Jaume à Barcelone. Nous avons toujours trouvé des endroits bien situés au cœur des villes qu’on a visitées, sauf l’hôtel de montagne en Alsace (qu’on recommande à tous ceux qui vont en France vraiment vraiment) toujours de petits hôtels. Les transports ont été faciles et agréables, avion, train, métro, autobus, covoiturage, voiture et marche. Tous les jours, plusieurs fois par jour nous nous disions à quel point nous étions privilégiés. Ce voyage est un grand cadeau. Un cadeau dont on va profiter toute notre vie. Nos têtes débordent d’images, de saveurs, d’odeurs. Nous avons rencontré une partie de nous même en Europe. Nous avons touché à l’histoire, le plus souvent la nôtre, à ses racines. Nous avons rencontré des sœurs et des frères. Nous avons pris notre temps. Merci encore et encore. On vous a tous emmenés avec nous. Si vous passez par la Ferme on vous montrera toutes nos photos si vous êtes patients. Merci encore, mille fois merci Sally et Martin.