All of the foreign language competitive

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All of the foreign language competitive
All of the foreign language competitive-response questions (button questions) for the 2014
tournament will be based on the attached poems.
Competitors will encounter questions that pertain to the vocabulary, grammar, and meaning of
these poems as well as questions that pertain to the author, time period, and history of each
poem. Competitors should also prepare for questions that address the vocabulary of the study of
poetry in general (i.e. stanza, rhyme scheme, imagery, and other terms specific to French or
Spanish poetry).
In addition, team questions may be based on these poems, or they may be based only on the
theme of the team question.
Anoche cuando dormía
Antonio Machado (1875-1939)
Anoche cuando dormía
soñé ¡bendita ilusión!
que una fontana fluía
dentro de mi corazón.
Di: ¿por qué acequia escondida,
agua, vienes hasta mí,
manantial de nueva vida
en donde nunca bebí?
Anoche cuando dormía
soñé ¡bendita ilusión!
que una colmena tenía
dentro de mi corazón;
y las doradas abejas
iban fabricando en él,
con las amarguras viejas,
blanca cera y dulce miel.
Anoche cuando dormía
soñé ¡bendita ilusión!
que un ardiente sol lucía
dentro de mi corazón.
Era ardiente porque daba
calores de rojo hogar,
y era sol porque alumbraba
y porque hacía llorar.
Anoche cuando dormía
soñé ¡bendita ilusión!
que era Dios lo que tenía
dentro de mi corazón.
Las mañanitas
Estas son las mañanitas
que cantaba el Rey David
hoy por ser día de tu santo
te las cantamos a ti:
Despierta, mi bien, despierta.
Mira que ya amaneció,
ya los pajaritos cantan
la luna ya se metió.
Ya viene amaneciendo
ya la luz del día llegó.
Levántate de mañana
mira que ya amaneció.
El día en que tú naciste
nacieron las cosas bellas
nació el sol, nació la luna
y nacieron las estrellas.
Llénalo de amor
Amado Nervo (1870-1919)
Siempre que haya un hueco en tu vida, llénalo de amor.
Adolescente, joven, viejo: siempre que haya un hueco en tu vida, llénalo de amor.
En cuanto sepas que tienes delante de ti un tiempo baldío, ve a buscar al amor.
No pienses: "Sufriré".
No pienses: "Me engañarán".
No pienses: "Dudaré".
Ve, simplemente, diáfanamente, regocijadamente, en busca del amor.
¿Qué índole de amor? No importa; todo amor está lleno de excelencia y de nobleza.
Ama como puedas, ama a quien puedas, ama todo lo que puedas...pero ama siempre.
No te preocupes de la finalidad de tu amor.
Él lleva en sí mismo su finalidad.
No te juzgues incompleto porque no responden a tus ternuras; el amor lleva en sí su propia
plenitud.
Siempre que haya un hueco en tu vida, llénalo de amor.
Cantar de Mío Cid
Anónimo
El Cid a doña Jimena
la iba a abrazar
doña Jimena al Cid la mano va a besar
llorando de los ojos, que no sabe qué hacer.
Y él a las niñas
las tornó a mirar:
“A Dios os encomiendo
y al padre espiritual,
ahora nos partimos Dios sabe el ajuntar.”
Llorando de los ojos como no viste jamás
así parten unos de otros
como la uña de la carne.
Soneto a Cristo crucificado
Anónimo
No me mueve, mi Dios, para quererte
el cielo que me tienes prometido,
ni me mueve el infierno tan temido
para dejar por eso de ofenderte.
¡Tú me mueves, Señor! Muéveme el verte
clavado en una cruz y escarnecido;
muéveme ver tu cuerpo tan herido;
muévenme tus afrentas y tu muerte.
Muévenme en fin, tu amor, y en tal manera
que aunque no hubiera cielo, yo te amara,
y aunque no hubiera infierno, te temiera.
No me tienes que dar porque te quiera,
pues aunque lo que espero no esperara,
lo mismo que te quiero te quisiera.
RIMA LIII
Gustavo Adolfo Bécquer (1836-1870)
Volverán las oscuras golondrinas
en tu balcón sus nidos a colgar,
y otra vez con el ala a sus cristales
jugando llamarán.
Pero aquellas que el vuelo refrenaban
tu hermosura y mi dicha a contemplar,
aquellas que aprendieron nuestros nombres...
¡esas... no volverán!.
Volverán las tupidas madreselvas
de tu jardín las tapias a escalar,
y otra vez a la tarde aún más hermosas
sus flores se abrirán.
Pero aquellas, cuajadas de rocío
cuyas gotas mirábamos temblar
y caer como lágrimas del día...
¡esas... no volverán!
Volverán del amor en tus oídos
las palabras ardientes a sonar;
tu corazón de su profundo sueño
tal vez despertará.
Pero mudo y absorto y de rodillas
como se adora a Dios ante su altar,
como yo te he querido...; desengáñate,
¡así... no te querrán!
Versos sencillos
José Martí (1853-1895)
I
Yo soy un hombre sincero
de donde crece la palma;
y antes de morirme, quiero
echar mis versos del alma.
Yo vengo de todas partes,
y hacia todas partes voy;
arte soy entre las artes;
en los montes, monte soy.
Si dicen que del joyero
tome la joya mejor,
tomo a n amigo sincero
y pongo a un lado el amor.
Todo es hermoso y constante,
todo es música y razón,
y todo, como el diamante,
antes que luz es carbón.
XXXIX
Cultivo una rosa blanca,
en julio como en enero,
para el amigo sincero
que me da su mano franca.
Y para el cruel que me arranca
el corazón con que vivo,
cardo ni ortiga cultivo:
cultivo la rosa blanca.
La Guitarra
Federico García Lorca (1898-1936)
Empieza el llanto
de la guitarra.
Se rompen las copas
de la madrugada.
Empieza el llanto
de la guitarra.
Es inútil
callarla.
Es imposible
callarla.
Llora monótona
como llora el agua,
como llora el viento
sobre la nevada.
Es imposible
callarla.
Llora por cosas
lejanas.
Arena del Sur caliente
que pide camelias blancas.
Llora flecha sin blanco,
la tarde sin mañana,
y el primer pájaro muerto
sobre la rama.
¡Oh guitarra!
Corazón malherido
por cinco espadas.
La Chanson de Roland
(vers 1100)
Alors Roland sent que la mort vient
Que de la tête au corps elle descend.
Sous un pin, il s’en va en courant.
Sur l’herbe verte, il s’est couché.
Dessous lui, met l’épée et l’oliphant,
Tourne sa tête vers le pays païen.
Il fait cela, car il voulait vraiment
Que Charles dise, et avec lui ses gens :
« Le noble Roland est mort bravement ! »
Le Dormeur du val
Arthur RIMBAUD (1854-1891)
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Nos mains au jardin
Anne Hébert (1916-2000)
Nous avons eu cette idée
de planter nos mains au jardin
Branches des dix doigts
Petits arbres d'ossements
Chère plate-bande.
Tout le jour
Nous avons attendu l'oiseau roux
Et les feuilles fraîches
A nos ongles polis.
Nul oiseau
Nul printemps
Ne se sont pris au piège de nos mains coupées.
Pour une seule fleur
Une seule minuscule étoile de couleur
Un seul vol d'aile calme
Pour une seule note pure
Répétée trois fois.
Il faudra la saison prochaine
Et nos mains fondues comme l'eau.
Le Pont Mirabeau
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l'onde si lasse
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
L'amour s'en va comme cette eau courante
L'amour s'en va
Comme la vie est lente
Et comme l'Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Ode à Cassandre
Pierre de Ronsard (1524-1585)
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
A point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las, voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place,
Las, las ses beautés laissé choir!
O vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir!
Donc, si vous me croyez, Mignonne,
Tandis que votre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse ;
Comme à cette fleur, la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Déjeuner du matin
Jacques Prévert (1900-1977)
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré
Je t’aime
Paul Éluard (1895-1952)
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas connues
Je t’aime pour tous les temps où je n’ai pas vécu
Pour l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas
Je t’aime pour aimer
Je t’aime pour toutes les femmes que je n’aime pas
Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu’une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd’hui
Il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies sur de la paille
Je n’ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m’a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie
Je t’aime pour ta sagesse qui n’est pas la mienne
Pour la santé
Je t’aime contre tout ce qui n’est qu’illusion
Pour ce cœur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n’es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.
Tristesse
Alfred de MUSSET (1810-1857)
J'ai perdu ma force et ma vie,
Et mes amis et ma gaieté;
J'ai perdu jusqu'à la fierté
Qui faisait croire à mon génie.
Quand j'ai connu la Vérité,
J'ai cru que c'était une amie ;
Quand je l'ai comprise et sentie,
J'en étais déjà dégoûté.
Et pourtant elle est éternelle,
Et ceux qui se sont passés d'elle
Ici-bas ont tout ignoré.
Dieu parle, il faut qu'on lui réponde.
Le seul bien qui me reste au monde
Est d'avoir quelquefois pleuré.