d` ermenonville a plailly

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d` ermenonville a plailly
D’ ERMENONVILLE A PLAILLY,
UN COMPLEXE DE LOISIRS DIVERSIFIES :
LA MER DE SABLE & LE PARC ASTERIX.
Ce croquis reprend et actualise celui du dossier L’influence parisienne en Picardie réalisé
en 1983 sous la direction de Francis Beaucire, avec la participation de Jean-Claude
Cavard, Emile Flament et René Meissel et publié par le CRDP d’Amiens
Note : L’America Park, successeur de La Vallée des Peaux-Rouges à Fleurines, entre Senlis
et Pont Ste-Maxence, a définitivement fermé ses portes en 1988.
La Mer de Sable.
A l’origine, c’est ce qui subsiste des plages et des fonds sableux d’une lagune de l’ère
tertiaire qui s’étendait là voici une vingtaine de millions d’années. Dans les environs, on peut
encore récolter dans le sable des coquilles fossiles de turritelles qui paraissent aussi fraîches
que les coquilles de celles qu’on peut trouver sur des plages du Morbihan.
A moins de 40 km de Paris, la Mer de Sable fut longtemps un espace de loisirs fréquenté
seulement des randonneurs ou des familles privilégiées possédant une automobile. A partir
des années 1950, la croissance de l’agglomération parisienne et l’engouement pour les sports
motorisés allaient en faire un terrain de jeux pour amateurs de moto-cross. Ce qui aurait
conduit à la destruction du site géologique.
Aussi, au début des années 1960, le conservateur du musée de Fontaine-Chaalis eut la
préoccupation écologiste avant l’heure de protéger le site qui, comme le musée, était propriété
de l’Institut de France. Il s’adressa à l’acteur, propriétaire de cirque, Jean Richard, dont les
animaux hivernaient dans le zoo qu’il avait installé à Ermenonville.
Jean Richard proposa :
1/ d’enclore la totalité du site ;
2/ sur la partie de sol ferme, d’installer des attractions de type forain ( manèges, cabinet
des glaces, etc…) ;
3/ d’interdire l’accès du public à la partie fragile, entièrement sableuse, mais de
l’animer à heures fixes par un spectacle inspiré par les westerns, alors à la mode.
Le projet fut accepté et la Société Jean Richard acquit par bail emphytéotique la gestion de
cet espace. Jean Richard allait en faire ainsi en 1963 le premier parc d’attractions en
France.
En 1980, Elisabeth Laspeyres, fille de Jean Richard, reprit la gestion du parc.
En août 2005, celle-ci fut rachetée par la Compagnie des Alpes, important groupe de
loisirs qui gérait le Parc Astérix depuis 2001.
Note : Dans la foulée, succès du western oblige alors, un parc à thème fut ouvert à
Fleurines en 1966 : la Vallée des Peaux-Rouges. Concurrent sans grand succès de la Mer de
Sable, rebaptisé America Park, il fut racheté par Jean Richard (qui n’en fut pas le créateur
contrairement à ce qui est écrit dans Wikipedia) avant de fermer ses portes définitivement en
1988. Un certain Mario Luraschi, alors âgé de 18 ans, vint y vivre sous un tipi, habillé
comme un Indien, dansant la danse du vent comme les Indiens et montant à cheval comme les
Indiens. Depuis, après avoir parcouru l’Amérique des cow-boys et celle des gauchos, il monte
des spectacles équestres, participe comme cascadeur ou comme conseiller équestre à la
réalisation de centaines de films. Il a installé un centre de formation équestre dans une
ancienne ferme de Fontaine-Chaalis.
NB : Le chiffre de 40ha concernant le parc Astérix fourni par une information comparative
avec Eurodisney ne concerne que la partie Attractions. Avec les parkings ety l’emprise des
bâtiments de services et de l’hôtel, on est plus près de la superficie du parc de Villette.
Le Parc Astérix.
. Le projet de 1981.
Après la vogue du western qui avait suscité une des attractions de la Mer de Sable et la
création de la Vallée des Peaux-Rouges, le succès de la célèbre BD de Goscinny et Uderzo
allait inspirer un autre projet de parc à thème aux éditions Albert René (Albert Uderzo- René
Goscinny), appuyées sur des promoteurs…néerlandais (avec apport de capitaux
internationaux : hollandais, suisses et libanais), projet étudié par un cabinet de …Los Angeles.
Le site choisi fut celui du château de Villette et de son parc de 220 ha.
(Note : un des propriétaires de ce château, au XVIII ème s., fut le marquis de
Villette – voir sa biographie dans Wikipedia – aide de camp du Prince de Condé, fils spirituel
( et pas forcément fils naturel) de Voltaire et député de l’Oise à la Convention en 1792 – ce
fut lui qui fit donner à un quai de Paris le nom de …quai Voltaire, où une famille libanaise
célèbre possède un hôtel particulier…Bon, passons)
Le projet devait bénéficier de la proximité de l’autoroute A1 ; il était prévu également une
desserte ferroviaire à partir de la voie ferrée Paris-St Quentin, et, enfin, un village de vacances
de 400 bungalows et un motel de 100 chambres…sans parler des restaurants et des boutiques.
Le projet fut bien accueilli par la municipalité de Pont Ste Maxence, sur laquelle se
trouvaient près de 130 ha du parc. Elle y voyait une solution au chômage qui frappait sa
population ouvrière (on prévoyait l’embauche de 200 permanents et plus de 1 000
saisonniers).
Mais il se heurta à l’opposition de la Société des Amis des Forêts d’Halatte, Ermenonville et
Chantilly et surtout de la commune de Bazicourt sur le territoire de laquelle s’étendaient 70 ha
du parc , qui devaient accueilli 27 ha de parkings et l’essentiel du parc d’attractions ( village
gaulois, monuments de Rome, camp romain, village égyptien…).
Suite à cette opposition, le projet fut revu…à la baisse, concentré exclusivement sur le
territoire de Pont-Ste Maxence. Mais cette nouvelle mouture entraînait la suppression du
village de bungalows, pièce maîtresse du projet soutenu par les promoteurs néerlandais…
. Le Parc Astérix à Plailly (1989)
Finalement, un nouveau projet a été étudié sur le territoire d’une seule commune : Plailly,
avec accès exclusif par l’autoroute A1 pour éviter la double opposition des communes
voisines et des défenseurs des massifs forestiers. Les attractions y couvrent une superficie de
40 ha, à laquelle il faut ajouter l’emprise des bâtiments administratifs, de l’hôtel et, surtout,
des parkings destinés à l’accueil des bus et des voitures des visiteurs.
Il a ouvert ses portes le 30 avril 1989.
Mais on va vite entrer dans le jeu de monopoly financier : en 1998, la société Parc Astérix
rachète le groupe Grévin-France Miniature et se rebaptise Grévin & Cie. Quatre ans plus
tard, en 2002, la société Compagnie des Alpes, filiale de la Caisse des Dépôts et
Consignation lance une OPA sur Grévin & Cie pour diversifier ses activités. En 2005, le
groupe rachète La Mer de Sable. En 2006, le groupe rachète les parcs Walibi en Belgique,
France et Pays-Bas…
Depuis 2008, le directeur du Parc Astérix est un ancien directeur technique de Disneyland
Paris. Il est projeté 30 000 m2 de nouvelles attractions et une extension de l’hôtel à 600
chambres…
René Meissel, agrégé de l’université, professeur honoraire d’Histoire et de Géographie.

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