EDITO Vient de paraître

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EDITO Vient de paraître
INRA
EKNES
agazine
Avril 2009
Périodique d’information
du Centre Régional de la Recherche agronomique de Meknès
Le figuier, arbre d’espoir
EDITO
Dr. Mohammed EL Asri,
Chef du CRRA Meknès
Le Centre Régional de la Recherche Agronomique de Meknès est l’une des plus
anciennes et des plus prestigieuses entités de recherche de l’INRA. Son évolution
historique et surtout son contexte territorial le prédisposent à se forger une identité
spécifique dont les recherches en arboriculture fruitière constituent une déterminante
principale.
Outre les espèces intensives dont le pommier, le poirier et le cerisier, nos équipes
sont engagées actuellement dans des programmes de recherche autour de produits
valorisant le patrimoine arboricole et le savoir faire local comme c’est le cas de
l’amandier, l’olivier, le figuier, l’abricotier, le grenadier, le pistachier et le caroubier.
Ces espèces sont d’autant plus importantes qu’elle enrichissent l’authentique
spécificité arboricole de notre pays et renforcent son positionnement dans le cadre de
l’économie mondiale.
Le Festival des amandiers de Tafraout, présidé par monsieur le Ministre de
l’Agriculture et des Pêches Maritimes en février écoulé, à été à cet égard une bonne
occasion pour apprécier l’opportunité de pareils travaux de recherche à travers
lesquels l’INRA maintien son leadership en matière d’accompagnement technique
des différents plans de développement agricole et à leur tête le Plan Maroc Vert.
Dans ce numéro de « INRA Meknès Magazine » nous vous proposons une succincte
synthèse des récents travaux de recherche consacrés au figuier, espèce arboricole
mythique qui connaît un fort regain d’intérêt non seulement pour sa rusticité mais
aussi pour la croissante demande sur les marchés dont font objet ses fruits : les figues.
Ce magazine, qui se veut un espace de communication au sujet de la dynamique
interne du l’INRA Meknès, vous propose d’autres rubriques d’information dont
particulièrement une alerte au sujet des mauvaises herbes des céréales et une
couverture, par l’image, d’une partie de nos activités institutionnelles.
Vient de
paraître
Le CRRA Meknès représente l’INRA au
Forum de l’Etudiant de l’ENA Meknès
(10.04.2009)
Dossier :
Le Figuier
Le Figuier, culture millénaire à avenir prometteur
1. Le Figuier, une tradition vivante
La culture du figuier (Ficus carica, L. ), arbre mythique cité dans le Coran, est très
anciennement connue dans le bassin Méditerranéen et au Maroc en particulier. Cet
arbre occupe actuellement une superficie de l’ordre de 46.000 ha avec une
production d’environ 57.000 t. Particulièrement concentré dans les régions
montagneuses du Nord marocain (Taounate, Chefchaouen et Tétouan) où les
agriculteurs ont acquis un savoir faire (culture et séchage), le figuier existe
également dans des régions marocaines très contrastées (régions côtières, plaines,
zones de montagne et les oasis) où la culture est pratiquée dans les jardins
familiaux et au sein de petites plantations autour des villes. L’essentiel de la
production est essentiellement destinée à la consommation en frais sauf dans les
zones du Rif où l’on pratique le séchage d’une bonne partie de la production et où
les vergers sont caractérisés par leur exiguïté et par la multitude des génotypes
dans un même verger.
Conadria
Cette espèce rustique et tolérante à la sécheresse connaît un regain d’intérêt de la
part des agriculteurs et des consommateurs. Pour accompagner cet élan l’INRA
(CRRA Meknès) a engagé un programme de sélection de génotypes performants
dont les obtentions sont mises à disposition des pépiniéristes. En effet, et depuis la
première journée d’information sur le figuier, organisée par l’INRA de Meknès en
2002, des conventions ont été signées avec plusieurs pépiniéristes pour multiplier
les variétés sélectionnées. Une autre journée de sensibilisation sur cette même
espèce, a été organisée au cours du mois de Juin 2008, au domaine expérimental
d’Ain Taoujdate et à l’occasion de laquelle une fiche technique sur le figuier a été
diffusée.
2. Principaux critères de sélection chez le figuier
- Qualité pomologique du fruit : la couleur de l’épiderme (blanche, jaune,
rougeâtre et noir), la couleur de la chaire, la présence ou l’absence des graines, le
calibre de la figue, le diamètre de l’ostiole et la nature et la forme du pédoncule
ainsi que la période de maturité sont des critères pomologiques décisifs pour
étudier une collection afin d’en sélectionner les génotypes les plus performants.
Cucourelle
de grasse
- Type de production : les génotypes du figuier peuvent être unifères ou bifères.
Les premiers ont la possibilité de produire les figues fleurs (juin) et les figues
d’automne (fin juillet, plein août) alors que les seconds ne produisent que les
figues d’automnes. Les figues fleurs sont parthénocarpiques (non pollinisées) alors
que les figues d’automnes peuvent être parthéncoarpiques ou nécessitant une
pollinisation pour compléter leur développement. Dans ce dernier cas, la sélection
parallèle d’un caprifiguier (pollinisateur) est nécessaire pour assurer la production
du génotype choisi. Chez les variétés bifères, le niveau de production de l’une est
influencé par l’autre.
- Aptitude au séchage: Le séchage des figues est un procédé qui permet la
valorisation du produit aussi bien en lui donnant la possibilité d’une conservation
de longue durée qu’en régularisant les prix par l’absorption de la surproduction
des figues fraîches. Cependant, l’aptitude au séchage est une caractéristique
génétique qui est également corrélée à la pollinisation. En effet, ce sont les figues
pollinisées (contenant des graines) qui peuvent être séchées quand leur potentiel
génétique le permet.
V69
Variété
apte au séchage
3. Résultats de recherche :
Chbaa ou rgoud
Bellon
Bellon
- Sélection de génotypes (figuiers femelles) :
Pour sélectionner des génotypes performants en réponse aux différentes
demandes des agriculteurs, l’INRA a d’abord effectué des prospections dans les
principales zones de production du figuier pour sélectionner les génotypes les
plus performants dans chacune des régions. Les génotypes présélectionnés sont
introduits en collections dans les domaines expérimentaux aux côtés de
génotypes introduits de différents pays producteurs de figue. L’étude de
comportement de ce patrimoine a pour but l’établissement d’une base de
données (collection de référence) et pour la sélection des génotypes les plus
performants à proposer à la culture. Les critères les plus déterminants dans la
sélection de ces génotypes sont le calibre, la qualité gustative notamment le
sucre et l’arôme, la forme du fruit et son aptitude au séchage. Les génotypes
ainsi sélectionnés sont :
•
Figues fleurs: Kadota; Embar Lebiad, Embar Lekhal, Fassi, Ournakssi
et Beida.
•
Figues d’automne : Kadota, Col de dame Blanche, Sarilop IX 2, Chaâri
(séchage), Beida (séchage), Ournakssi, Ghouddane, Chetoui, Fassi,
Ambar Lekhal et Ambar Lebied.
- Sélection de génotypes caprifiguier (figuiers mâles) :
Le figuier est un arbre dioïque, les deux types d’arbres (figuier commun et
caprifiguier) sont hermaphrodites mais le caprifiguier joue le rôle de mâle
(donneur de pollen) et le figuier commun celui de la femelle (donne les figues
consommées). La caprification qui est nécessaire pour produire des figues pour
le séchage est assurée par un insecte (blastophage) qui vit en symbiose avec
l’arbre. L’association de caprifiguiers et des figuiers est donc nécessaire pour la
production de certaines variétés (non parthénocarpiques) dont le fruit est destiné
au séchage.
L’évaluation des caprifiguiers de la collection d’Ain Taoujdate a permis de
retenir des génotypes comme Dokkar Tardif, Kasbah Skhirat, Chellah 4 et
Amellal sur la base de leurs stades phénologiques et des critères liés à la richesse
en pollen et leur capacité à contenir des blastophages.
- Caractérisation moléculaire de la collection de figuier :
La caractérisation moléculaire des génotypes de la collection d’Ain Taoujdate a
été entreprise dans l’objectif d’authentifier les nomenclatures des génotypes de
figuier du fait qu’il est courant chez cette espèce de trouver des variétés
différentes portant le même nom ou inversement la même variété portant des
noms différents selon la zone de culture. L’étude a permis à cet effet de détecter
des profils similaires portant des noms différents (Elhar et Tarlit), et des noms
similaires avec des profils différents (Bioudi). Les résultats de cette
caractérisation ont permis de constituer une base de données qui servira de
référence pour confirmer l’identité du matériel végétal candidat à la
multiplication et établir une collection de référence.
Equipe de recherche
sur le figuier :
Pr. Badraoui présidant la
journée Figuier, Meknès 2008
-
Ali Mamouni et
Ahmed Oukabli
(chercheurs).
-
Abderrahmane
Mekkaoui et
Mohamed Lahlou
(Techniciens).
Info technique
La flore adventice des champs de céréale dans le Saïs et la Moyen Atlas
Année 2008-2009
Dr Hamal A et Dr Ferrahi M
La flore adventice des champs des céréales dans le Saïs et le Moyen Atlas connaît,
durant l’actuelle campagne agricole, une levée intense des mauvaises herbes. Dans
le contexte d’une année exceptionnelle en précipitation, cette flore a enregistré une
augmentation de 56% pour les dicotylédones et 35% pour les monocotylédones en
comparaison avec l’année précédente. Les observations faites sur les parcelles de
blé qui sont infestées en mauvaises herbes montrent un envahissement du brome
rigide (Boussibousse ou Bahma), de la folle avoine (Khortal) et du ray gras
(Madhoune).
La lutte contre le brome doit impérativement se raisonner sur la rotation, la
technique du faux semis, le labour, les variétés et les herbicides (Apyros 27 g/ha
et l’Attribut 60 g /ha) avec un adjuvant dans 200 litres de bouillies au stade début
tallage du blé. La culture de tournesol et de la betterave sont très sensibles aux
sulfosulfurons et Propoxycarbazone-sodium. En outre, l’introduction d’une culture
dicotylédone (Colza, tournesol, pois, fève) dans la rotation constitue aussi une
solution pour lutter contre le brome rigide et contre les mauvaises herbes. La lutte
intégrée demeure toutefois la méthode la plus raisonnée pour le contrôle des
mauvaises herbes dans le temps et dans l’espace.
Séminaires internes
Dynamique
institutionnelle
du CRRA
Meknès
Sept séminaires internes ont été organisés au CRRA Meknès durant le premier
trimestre 2009 :
Séminariste
Intitulé séminaire
Dr. Mohamed El Asri
(Chef du CRRA
Meknès)
Dr. Mohamed Jlibene
(CRRA Meknès)
Dr. Ossama Kodad
(CRRA Meknès)
Salma Iraqui El
Houssaini (CRRA Meknès)
Abderrazak Bendidi
(CRRA Meknès)
Juana Moreno (IESA
Cordoue)
Fouad Maalouf
(ICARDA)
INRA : l’excellence scientifique au service du
développement agricole ; Présentation des produits et
résultats du Conseil d’Administration de l’INRA.
Amélioration génétique du blé tendre à l’aube du
21ème siècle.
Origine de l’auto- compatibilité chez l’amandier :
aspects molleculaires et physiologiques.
Carpocapse des pommes et des poires : raisonnement
de la lutte.
Efficience de l’utilisation de l’eau et de l’azote chez le
Blé tendre.
Les marocaines travailleuses agricoles dans les
champs de production de la fraise à Uelva (Espagne).
« Breading for biotic and abiotic stresses »
Dynamique
institutionnelle
du CRRA
Meknès
INRA Meknès en image…
Formation sur le coaching de groupe
au profit des membres du Conseil Scientifique et de Gestion
du CRRA Meknès.
Stagiaires de pays africains
Toe Justin (Burkina faso), Dr Jlibene (INRA) , Mohamet
Barry (Burkina faso) et Andom Kafl Mebrahtu (Erythrie)
Séjour scientifique au CRRA Meknès (UR. Protection de plantes)
des étudiantEs de la FST de Mohammedia
Ont collaboré à la réalisation
de ce numéro :
¾ N. Bahri
¾ M. El Asri
¾ M. Ferrahi
¾ A. Kajji
¾ A. Mamouni
Célébration de la journée de la femme (8 mars 2009) :
Exposé, documentaire, hommage à trois femmes du centre
et déjeuner collectif.