Mise à jour des marchés financiers

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Mise à jour des marchés financiers
MISES À JOUR ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES
Janvier 2017
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Trajectoires divergentes (suite)
Les marchés financiers ont continué d’assimiler la victoire de M. Trump à l’élection, leurs espoirs visant des mesures de stimulation budgétaire propulsant les indices
boursiers américains à des sommets en décembre et entraînant une liquidation supplémentaire des effets du Trésor. Malgré un certain revirement durant la dernière
semaine de 2016, l’indice S&P 500 a fini l’année en hausse de près de 5 % par rapport à son niveau d’avant l’élection et le taux des effets du Trésor américain à 10 ans
a progressé de plus de 50 points de base. Ces mouvements sont survenus en dépit de l’incertitude entourant toujours l’évolution éventuelle de la politique budgétaire
américaine. En outre, les marchés ont également semblé faire fi des risques de baisse pouvant découler des mesures commerciales protectionnistes. La publication de
diverses statistiques économiques favorables a contribué à l’amélioration de l’appétit pour le risque, les dépenses intérieures aux États-Unis semblant s’être raffermies
vers la fin de l’année et le taux de chômage touchant un nouveau creux de cycle en novembre. En décembre, la Réserve fédérale américaine (Fed) s’est montrée
optimiste quant à l’économie en relevant les taux pour la première fois en un an. De plus, le Comité fédéral de l’open market s’attend à resserrer en 2017 la politique un
peu plus rapidement qu’escompté au départ, et ce, même si l’évolution éventuelle de la politique budgétaire n’a pas une grande incidence sur ses prévisions de
croissance.
Les marchés internationaux ont été moins influencés par les fluctuations aux États-Unis qu’en novembre. Les taux des obligations d’État du Royaume-Uni et de
l’Allemagne ont diminué au cours du mois, effaçant ainsi une bonne partie de leur rebond postérieur à l’élection des États-Unis, la prolongation du programme d’achat
d’actifs de la Banque centrale européenne (BCE) illustrant le fait que la phase d’assouplissement de la politique monétaire en Europe n’est pas près de finir. La Banque
du Canada s’est montrée moins accommodante lors de sa dernière réunion de 2016, mais elle s’est empressée de souligner qu’elle n’augmenterait pas les taux à l’instar
de la Fed. Le taux des obligations du gouvernement du Canada à 10 ans est malgré tout demeuré en hausse de près de 50 points de base par rapport à ses niveaux
d’avant l’élection. Dans l’intervalle, les prix du pétrole ont atteint un sommet depuis le milieu de 2015, alors que les marchés voient l’OPEP et d’autres pays non
membres respecter l’entente visant à plafonner la production.
L’économie du Canada a connu des ratés au début du quatrième trimestre de 2016
Le PIB du Canada a enregistré une baisse surprise de 0,3 % en octobre, soit un résultat nettement inférieur à la progression nulle escomptée par le marché, et annulant
une bonne partie du gain de 0,4 % réalisé en septembre. Le recul s’est concentré dans les secteurs producteurs de biens, surtout ceux des mines et de la production
manufacturière. Toutefois, la croissance de seulement 0,1 % du secteur des services a aussi été décevante à la lumière des gains précédents du commerce de détail et de
gros. Nous nous attendons à ce que le mauvais début du quatrième trimestre ait davantage été attribuable à la volatilité qu’à une tendance. Dans l’attente des données
sur les derniers mois de l’année, notre prévision suppose une reprise modeste en novembre et en décembre qui porterait la croissance au quatrième trimestre près de la
plus récente prévision de 1,5 % de la Banque du Canada. Bien que peu inspirant, ce rythme de croissance cadre avec l’évaluation de la croissance économique
tendancielle par la Banque et devrait suffire à éviter que le Conseil de direction n’envisage sérieusement une réduction de taux au début de l’année.
Le quatrième trimestre de 2016 s’annonce comme étant la fin décevante d’une année médiocre. Il existe toutefois des raisons de croire que la croissance s’accélérera en
2017. L’effet baissier du secteur de l’énergie s’atténue enfin, l’activité pétrolière et gazière augmentant maintenant d’une année à l’autre. De plus, la tendance est
susceptible de se maintenir, car les prix de l’or noir devraient rester supérieurs à 50 $US le baril cette année. Dans l’intervalle, le secteur non lié aux marchandises, bien
plus vaste et croissant déjà à un rythme proche de la normale, devrait être revigoré par la hausse des mesures de stimulation budgétaire et le fait que les exportateurs
profitent du raffermissement de l’économie américaine. Les entraves relatives à l’énergie cédant leur place aux catalyseurs budgétaires, nous misons sur une
accélération de la croissance du PIB du Canada à 1,8 % cette année, après une hausse prévue de 1,3 % en 2016. Cela dit, nous connaissons les risques de baisse : la
montée du protectionnisme aux États-Unis pourrait nuire à la croissance des exportations, l’incidence positive des mesures de stimulation budgétaire pourrait une fois
de plus décevoir les attentes et l’ampleur du ralentissement du marché du logement dicté par la politique reste à déterminer.
La Banque du Canada souligne que la divergence des politiques du Canada et des États-Unis…
La réunion de la Banque du Canada en décembre est finalement passée inaperçue. De fait, la Banque a émis l’une des déclarations les plus courtes de l’histoire récente,
donnant peu d’indices quant à l’orientation de sa politique quelques semaines seulement après que le gouverneur Poloz eut indiqué que la Banque envisageait une baisse
de taux. Visant peut-être à répondre aux marchés financiers, qui tablaient de plus en plus sur la probabilité d’un relèvement des taux en 2017, la Banque a insisté sur la
divergence des politiques monétaires du Canada et des États-Unis. Elle a donc mis en lumière les « capacités inutilisées considérables » du Canada par rapport au
resserrement qui se produit au sud de la frontière. Nous convenons que la Banque du Canada n’aura pas à emboîter le pas à la Fed en augmentant ses taux directeurs
cette année. Nous prévoyons que la Banque maintiendra un ton prudent au début de 2017, étant donné la persistance de l’incertitude liée aux exportations, au logement
et aux effets des mesures de stimulation budgétaire.
La Banque n’évoluera pas de concert avec la Fed, mais la hausse des taux directeurs aux États-Unis aura toutefois une incidence sur la conjoncture financière au
Canada. La hausse des taux obligataires aux États-Unis exercera des pressions haussières sur les taux d’intérêt au Canada (nous prévoyons que le taux des obligations
du gouvernement du Canada à 10 ans augmentera à 2,45 % d’ici la fin de 2017). Les conditions financières seront donc plus rigoureuses même si la Banque maintient
sa politique monétaire. La dépréciation du dollar canadien qui en résultera viendra compenser en partie ces effets, mais au final, la Banque devrait observer un
resserrement des conditions cette année. Il ne faut pas oublier que ce resserrement est lié à un raffermissement de l’économie des États-Unis, qui profitera aux
exportateurs canadiens en sus du soutien direct découlant de la dépréciation de la monnaie. Il est, somme toute, difficile de justifier que la Banque du Canada doit
contrebalancer ces conditions financières plus strictes en assouplissant sa politique monétaire intérieure.
…devrait continuer d’exercer des pressions baissières sur le huard au début de 2017
Le début de 2016 a été caractérisé par la volatilité et le dollar canadien n’a pas fait figure d’exception. La monnaie s’est fortement dépréciée, compte tenu de la chute
des prix de l’or noir au début de l’année, avant de remonter de façon considérable par suite de la hausse des prix du pétrole et de l’atténuation des prévisions de
relèvement des taux par la Fed. Nous nous attendons à ce que 2017 soit une année moins intéressante pour la monnaie. Nous prévoyons que la dépréciation progressive
du dollar canadien par rapport au billet vert se poursuivra au premier semestre de l’année, alors que la divergence des politiques monétaires du Canada et des États-Unis
restera un thème dominant. Selon nous, le huard devrait reculer à 72,5 cents américains vers le milieu de l’année. Ensuite, les prix de l’or noir, l’autre grand catalyseur
de la monnaie, viendra compenser davantage ce repli (nous prévoyons que le prix du WTI s’approchera des 60 $ US le baril vers la fin de 2017) et la divergence des
politiques deviendra moins marquée lorsque la Banque du Canada commencera à montrer un penchant implicite pour le resserrement.
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