Faire face à un contrôle fiscal
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Faire face à un contrôle fiscal
ARGENT ÉPARGNE DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005 GESTION COLLECTIVE olivier chambrial IMMOBILIER f CRÉDIT : les nouveaux seuils de l’usure fixés par la Banque de France sont entrés en vigueur vendredi 1er avril. Il s’agit des taux maximaux auxquels on peut prêter de l’argent. Pour les prêts immobiliers à taux fixe, le seuil a été fixé à 6,29 %, à 5,69 % pour les prêts à taux variable et à 6,20 % pour les prêts relais. Dans le cas des prêts inférieurs à 1 524 euros, le taux maximal s’élève désormais à 19,60 %, pour les découverts et les prêts à la consommation de plus de 1 524 euros, il atteint 16,53 %. Les prêts personnels de plus de 1 524 euros, doivent être, quant à eux, assortis d’un taux inférieur à 8,87 %. f ASSURANCE-VIE : la collecte nette, c’est-à-dire l’ensemble des primes perçues moins les remboursements versés aux assurés, a atteint 4,7 milliards d’euros en février, selon les chiffres publiés mardi 29 mars par la Fédération française des sociétés d’assurances. Au cours des deux premiers mois de l’année la collecte a atteint 11,2 milliards d’euros, soit une hausse de 15 % par rapport au deux premiers mois de 2004. NIVEAU ÉLEVÉ 6,4 Collecte nette des contrats d'assurance-vie S O 2,7 3,3 2,7 2,3 4,7 en milliards d'euros N D 2004 Source : FFSA J 2005 F Les fonds spécialisés dans les valeurs technologiques ont pâti de la baisse du dollar et de la hausse du pétrole. En un an, ils ont perdu plus de 11 % en moyenne. Les produits investis sur les valeurs de l’Internet résistent bien p. V Cours du baril du WTI, en dollars Le 1er avril à 17h 00 55,60 56 52 48 44 40 O me au scandale que constitue la différence de traitement, a déclaré M. Copé. Suivant que l’Etat est créancier ou débiteur, il n’applique pas le même taux d’intérêt. » Ainsi, le taux d’intérêt appliqué est actuellement de 9 % quand le contribuable tarde à s’acquitter de ses obligations fiscales, mais il est inférieur à 3 % quand l’administration est débitrice. Le calendrier d’application sera établi dans la loi de finances 2006. Ces modifications s’ajoutent au dispositif de déclaration rectificative en cas de contrôle fiscal, mis en place par M. Sarkozy. Cette seconde déclaration permettra aux contribuables pris en faute de bénéficier du principe de « bonne foi ». A l’heure actuelle, quand le fisc détecte une erreur dans une déclaration de revenus, une lettre est D J F M 2004 2005 A La remontée des prix du pétrole, en raison de problèmes de production dans des raffineries des deux côtés de l’Atlantique et de capacités de raffinage insuffisantes aux Etats-Unis, a pesé sur l’ensemble des Bourses p. VII mondiales TENDANCE Un supplément utile et pédagogique les contribuables, le ministre délégué au budget, François Copé, a annoncé une simplification du code des impôts C N Source : Bloomberg dossier. Alors que le système français, déclaratif, effraie ’est la dernière ligne droite pour remplir sa déclaration de revenus 2004. Les Français ont jusqu’au lundi 4 avril pour envoyer leur copie – jusqu’au 25 en cas de déclaration sur Internet pour certains départements. La rédaction de ce pensum se fait souvent dans la crainte de commettre des erreurs et de déclencher les foudres de l’administration fiscale. Le fisc fait peur. C’est normal car le système fiscal français est déclaratif, c’est-à-dire que les redevables sont tenus de faire une déclaration de leur revenu que l’administration fiscale vérifie a posteriori. Cela implique un mécanisme de contrôle fort, capable à la fois de réprimer et de dissuader. Cependant, le gouvernement semble vouloir relâcher un peu la pression sur les contribuables. JeanFrançois Copé, ministre délégué au budget, a ainsi annoncé, lundi 28 mars dans un entretien au quotidien Les Echos, une simplification du code des impôts. 50 des 130 articles relatifs aux pénalités de retard devraient être supprimés. M. Copé s’est aussi engagé à harmoniser les intérêts de retard – une mesure déjà annoncée en novembre 2004 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’économie et des finances. « Je veux mettre un ter- BOURSE REMONTÉE Faire face à un contrôle fiscal paul gendrot CETTE SEMAINE La Commission nationale de concertation vient de proposer des mesures destinées à mieux protéger les locataires dont l’immeuble est vendu à la découpe. Mais des parlementaires et des associations les jugent p. IV insuffisantes PLACEMENTS immédiatement envoyée au contribuable avec une « proposition de rectification ». Si ce redressement – puisque c’est de cela qu’il s’agit – concerne les revenus salariaux, le contribuable perd le bénéfice de l’abattement de 20 %, et la somme due est automatiquement majorée des intérêts de retard. Dans le cadre du contrôle dit « sur pièce » (le plus courant), la nouvelle déclaration rectificative annulera toute sanction si l’erreur reste inférieure à un certain pourcentage du revenu – le taux de 30 % est évoqué. Pour les contrôles plus poussés, les examens de situation fiscale personnelle seront menés par un inspecteur vérificateur et non plus par le centre des impôts ; et l’exonération d’intérêts de retard atteindra 50 %. Certains inspecteurs des impôts dénoncent le « double langage » d’un gouvernement qui fait de « l’affichage politique » en favorisant l’indulgence face aux contribuables, alors que les vérificateurs sont soumis à des exigences de rentabilité « toujours plus grandes lors des contrôles ». Depuis 1998, le montant des impôts rappelés et des pénalités appliquées a augmenté régulièrement. Joël Morio et Thomas Varela malgré la période des fêtes, vous avez été nombreux à répondre à notre questionnaire, lancé à la mi-décembre 2004, pour évaluer votre sentiment sur « Le Monde Argent ». Les 950 réponses traitées – toutes n’ont pu être examinées, certaines étant arrivées très récemment – montrent que nos lecteurs réguliers sont le plus souvent des hommes (82 %) qui ont économisé sur leurs revenus (88 %) ou aussi hérité ou reçu de l’argent de leur famille (47 %). 85 % possèdent actions, obligations ou sicav et près d’un tiers interviennent régulièrement sur ce sier », la « Tendance », et l’« Expertise » arrivent en tête. Sont moins lues les pages « Valeurs » et « Marchés » et surtout la rubrique « Gestion collective », les lecteurs estimant peu pratique le classement que nous publions. Forts de ces remarques, nous avons décidé, depuis le 13 février, de ne publier que les résultats des sicav accessibles facilement aux épargnants français. Cette semaine, nous inaugurons de nouvelles pages « Valeurs » et « Marchés ». Désormais, six valeurs (et non plus cinq) seront étudiées. La présentation Les lecteurs estiment à 88 % que « Le Monde Argent » est un complément utile du quotidien portefeuille, 12 % faisant plus de quatre opérations par trimestre. Une majorité (71 %) ont un patrimoine moyen de 75 000 euros et 40 % disposent de placements supérieurs à 300 000 euros. Les lecteurs estiment à 88 % que « Le Monde Argent » est un complément utile du quotidien. Ils le trouvent pédagogique (78 %), pratique (74 %), couvrant suffisamment tous les aspects patrimoniaux (74 %). Plus des deux tiers (67 %) jugent que « Le Monde Argent » défend l’intérêt des consommateurs et qu’il est un outil d’aide à la décision. Parmi les rendez-vous plébiscités, le « Dos- Lire p. II et III ReFinish ! Le soin miracle qui a convaincu des millions de femmes ! CAHIER DU « MONDE » DATÉ DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005, Nº 18721, NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT de la chronique boursière ainsi que celle des marchés de taux et de devises sont modifiées. Nous publions aussi une nouvelle cotation de valeurs qui donne l’évolution de la plupart des marchés d’actions, de taux, de devises et des matières premières ainsi que l’évolution des actions de l’indice SBF 120 de la Bourse de Paris. Ces changements interviennent alors que 73 % de nos lecteurs ont accès à Internet. Et peuvent consulter en temps réel sur lemonde.fr l’évolution de toutes les valeurs françaises, américaines, européennes… J. Mo. II/LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005 DOSSIER FAIRE FACE À UN CONTRÔLE FISCAL Le contrôle, du fantasme à la réalité 3 QUESTIONS Les inspecteurs du fisc surveillent davantage certaines professions ou situations. Les examens se font souvent sur pièces, sans que le contribuable en soit averti, mais, en cas de contrôle, il est déconseillé de « faire le mort » Examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (ESFP) Montant des impôts rappelés Montant des pénalités appliquées en millions d'euros en millions d'euros 99 00 01 530 4 932 297 510 486 205 98 4 925 479 447 97 4 699 246 96 4 658 224 95 4 707 463 4 666 226 4 428 5 146 273 Nombre de contrôles 533 Généralement, le choix du contribuable contrôlé est fait par le centre des impôts dont il dépend. La vérification la plus courante se fait sur pièces et vise à vérifier la cohérence des déclarations. Elle est quasiment systématique pour les revenus très élevés. En cas de doute important, le dossier est transmis à un inspecteur qui doit notifier au contribuable son contrôle et sa convocation. Certains font l’objet de contrôles plus réguliers. C’est le cas notamment des personnes qui sont soupçonnées d’activités illé- 02 Source : Voies et Moyens PLF 2004-TOME II vastes, mieux vaut donc le faire », raconte Valérie Harnois-Mussard, avocate chez Fidal. « Il n’est pas évident de reconstituer tout le patrimoine d’un particulier, souligne un vérificateur. Mais nous disposons de plusieurs moyens de recoupement : les déclarations antérieures, la conservation des hypothèques, qui conserve une trace des possessions de maisons. » Les contrôleurs ont aussi le droit d’examiner ce qui est porté au crédit des comptes bancaires. « Le plus facile à identifier, c’est quand l’argent non déclaré passe par le compte bancaire, explique le vérificateur. Nous surveillons de près aussi les va-et-vient du compte de l’entreprise au compte personnel. » « lutte des classes » Les avocats spécialisés dans l’aide aux contribuables se plaignent cependant d’un certain a priori des inspecteurs. « Leur comportement a parfois un relent de lutte des classes », note l’un d’eux. Un autre estime que les contrôles deviennent de plus en plus techniques, ce qui n’est pas sans poser de problèmes, car, selon lui, certains vérificateurs n’ont pas toujours la compétence nécessaire. Le concours à passer pour devenir inspecteur-vérificateur est ouvert aux titulaires d’une licence. Dans la réalité, les candidats sont allés plus loin dans le cursus universitaire, mais certains n’ont jamais fait de comptabilité ni de droit fiscal avant d’intégrer l’Ecole nationale des impôts, située à Clermont-Ferrand. Au terme de la procédure, seuls 10 % des dossiers traités, environ, donnent lieu à un « avis d’absence de rectification ». Au-dessous d’un certain seuil de revenu, la procédure donne lieu à un redressement quasiment nul. « Il m’est arrivé de ne pas redresser un photographe de mode dont l’activité était pourtant entièrement occulte, ainsi qu’un joueur de tennis aux revenus modestes », raconte un vérificateur. Pour ceux qui, en revanche, doivent s’acquitter d’un redressement et qui en contestent le montant, des négociations peuvent s’instaurer. « C’est une véritable discussion de marchands de tapis », estime un avocat. En cas de désaccord persistant, une procédure qui peut durer une dizaine d’années commence… Joël Morio et Thomas Varela Les entreprises aussi 5 300 agents sont affectés à cette activité essentielle du fisc dans le collimateur 1,722 milliard d’euros Cette taxe, qui a rapporté à l’Etat près de 52,5 milliards d’euros en 2003, suscite autant d’attention chez ceux qui doivent s’en acquitter que de surveillance de la part de l’Etat. Un sentiment de suspicion réciproque démenti par la bonne humeur de l’administration fiscale. Celle-ci se félicite, dans son dernier rapport de performance, du « civisme fiscal » des Français. Elle note en effet que plus de 97 % des parti- paul gendrot R ecevoir chez soi la visite d’un contrôleur des impôts est un luxe. En 2003, sur les 34 millions de déclarations de revenus remplies en France, seules 4 807 ont amené des inspecteurs des impôts à se déplacer chez des particuliers. Le reste du temps, les contrôleurs fiscaux ont simplement examiné les pièces. Tout contribuable a eu un jour à fournir des pièces justificatives à la direction générale des impôts (DGI), chargée de percevoir les recettes fiscales de l’Etat. Pour justifier ses dires en matière d’impôts locaux, de règlements de droits de succession ou encore d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Et pour expliquer sa déclaration d’impôt sur le revenu. culiers ont respecté leurs obligations déclaratives en matière d’impôt sur le revenu. Le contrôle fiscal n’en reste pas moins l’une des activités principales de l’administration des impôts. Avec à la clé 1,722 milliard d’euros, soit le montant qu’ont rapporté, en 2003, les redressements concernant le seul impôt sur le revenu. Premier type de redressement inclus dans ce chiffre : le contrôle effectué sur place, ou « examen de la situation fiscale personnelle ». Les 5 300 agents des impôts affectés à cette tâche ont rapporté 530 millions d’euros au budget de l’Etat, dont 297 millions en pénalités. Le reste concerne des sommes dues au titre de l’impôt sur le revenu et non payées avant cet examen. Les contrôles sur pièces, très diffi- ciles à dénombrer, ont permis quant à eux de recouvrer près de 1,325 milliard d’euros. Ces rappels de droits ont progressé de 10,3 % entre 1995 et 2003. Combien le contrôle relatif à l’impôt sur le revenu a-t-il coûté à l’Etat ? Difficile de répondre. On connaît seulement le nombre d’inspecteurs chargés des contrôles sur place. Mais le travail de ces 5 300 agents concerne neuf fois sur dix les déclarations fiscales des entreprises, selon le Syndicat national unifié des impôts (SNUI). Une chose est sûre. Les coûts liés au redressement fiscal ont baissé depuis le début des années 1990 et l’informatisation croissante de la DGI. Les inspections reposent aujourd’hui essentiellement sur des recoupements de fichiers entre les différents services de l’Etat. Du coup, les salariés sont plus facilement contrôlables. Il suffit à la DGI de rapprocher les déclarations de salaires des salariés et celles de leurs employeurs. Reste qu’en matière de redressement fiscal les plus contrôlés sont statistiquement les plus gros contribuables. L’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes, riches et peuplées, accueillent le plus grand nombre de contrôles du territoire. Jean-Baptiste Diebold L e contrôle fiscal des entreprises a permis à l’Etat de récupérer 3,1 milliards d’euros en 2003 au titre de l’impôt sur les sociétés (sans compter les pénalités). L’examen de la TVA non déclarée permet de recouvrir un montant quasiment identique. Les fraudes sont particulièrement fréquentes dans les secteurs qui brassent beaucoup de liquide, comme la restauration. En cas de soupçon d’irrégularités, l’inspecteur chargé du dossier peut procéder à une reconstitution de recettes. La procédure est longue, mais permet de mettre en évidence les encaissements dissimulés. Toutes les entreprises peuvent faire l’objet d’un contrôle – même s’il est vrai que les plus petites ont davantage de chances d’être épargnées. Pour les grandes entreprises, la fraude passe par des manœuvres comptables, voire par des fausses factures. « C’est une des spécialités du Midi de la France, affirme un inspecteur. Les entreprises inventent des sous-traitants qui émettent donc des factures bidons, ce qui permet aux premières de déduire la TVA. » En effet, chaque société soustrait de la taxe qu’elle verse à l’Etat celle qu’elle paye à ses fournisseurs. Des fausses délocalisations, le plus souvent en Italie ou en Allemagne, aux comptabilités truquées, les fraudeurs rivalisent d’originalité. « Nous faisons appel à une brigade informatique pour décortiquer des logiciels de comptabilité qui sont programmés pour masquer une partie des revenus », explique un inspecteur. « indulgente » La vérification du paiement de la TVA permet certains des redressements fiscaux les plus aisés : quand une entreprise facture la taxe à ses clients mais ne la reverse pas au fisc par exemple. Dans nombre de cas, il ne s’agit pourtant que de retards dus à des problèmes de trésorerie. Cela étant, « tant que cela ne devient pas une habitude, l’administration se montre indulgente », commente un inspecteur. Dans d’autres cas, il est quasiment impossible de recouvrer la TVA non payée. Un chef d’entreprise peut affirmer qu’une somme non déclarée sur le compte de la société émane de son compte bancaire personnel. S’il prouve que c’est bien lui qui a déposé l’argent, il devra s’acquitter de l’impôt sur les sociétés, mais pas de la TVA, car rien ne prouve qu’il s’agit de recettes dissimulées. T. V. dr vedettes de la chanson, du cinéma et de la télévision font l’objet d’une attention toute particulière. Leurs démêlés avec l’administration des impôts alimentent régulièrement les colonnes de la presse « people ». Les mannequins sont également surveillés de près. Passant beaucoup de temps en voyage, ils « oublient » souvent de déclarer des revenus. D’une manière générale, ceux qui travaillent souvent à l’étranger, comme les cadres expatriés, font l’objet d’une attention particulière. Pour le contribuable lambda, l’examen de sa situation fiscale peut se faire dans le prolongement du contrôle de son entreprise. Les dirigeants de sociétés sont particulièrement surveillés. Pour les autres, « le contrôle intervient souvent après un événement particulier comme l’acquisition d’un bien immobilier, une donation faite à ses enfants ou une variation importante de patrimoine, observe Me Ducros. La première déclaration à l’impôt de solidarité sur la fortune peut attirer l’attention du fisc. » Souvent, le contrôle se limite à une simple demande d’information. « Le pire, c’est de faire le mort », remarque Me Ducros. S’il n’y a pas eu fraude, la vérification se limite à l’examen de la réponse apportée. Dans le cas contraire, ou si le dossier est complexe, un « dialogue » va s’engager entre le fisc et la personne contrôlée. Le contribuable va alors se mettre à nu. « C’est assez désagréable de dire tout ce que l’on possède, mais les moyens de vérification du fisc sont LE NOMBRE DE VÉRIFICATIONS A PEU ÉVOLUÉ 259 gangsters « sympathiques » gales. Les groupes d’intervention régionaux (GIR) ont été créés pour coordonner le travail de la police, de la justice et des impôts. Les forces de l’ordre apportent aux contrôleurs des dossiers quand ils se penchent sur le cas de proxénètes, de trafiquants de drogue ou de machines à sous illégales camouflées dans les arrièresalles de cafés. « Les gangsters ne sont pas forcément les fraudeurs les plus difficiles à gérer, s’amuse un vérificateur. D’après mon expérience personnelle, ce sont peut-être même les plus sympathiques. » Quelques professions sont aussi dans le collimateur du fisc. Les 479 > Le contrôle formel. Effectué pour toutes les déclarations de revenus, il se borne à corriger les erreurs matérielles constatées dans les déclarations, sans recours à des recherches extérieures. > Le contrôle sur pièces. Il est réalisé à l’aide de tous les renseignements et documents contenus dans le dossier du contribuable, ainsi que, le cas échéant, d’informations complémentaires demandées au particulier inspecté ou collectées auprès de tiers. > Le contrôle sur place. Forme la plus achevée de la vérification, il est encadré par des règles de procédure très strictes. Dans le cas d’un particulier, l’« examen contradictoire de la situation fiscale personnelle » (ESFP) consiste à vérifier l’exactitude du revenu global déclaré ou à déterminer ce revenu en cohérence avec la situation patrimoniale et de trésorerie ainsi qu’avec les éléments du train de vie des membres du foyer fiscal. que pour nous : nous parlons la même langue, raconte un inspecteur en région parisienne. Même si certains – mauvais – avocats contestent tout pour essayer de jouer la montre. » Quoi qu’il en soit, les contrôles sont rares. « C’est un événement exceptionnel dans la vie d’un particulier », constate Annick Ducros, avocate chez Stehlin. Cette vérification ne concerne les revenus modestes qu’en cas d’incohérence flagrante. « J’ai contrôlé des serveurs dans un restaurant chinois qui s’étaient acheté leur maison grâce à de l’argent reçu de leurs familles restées au Viet Nam, raconte Me Ducros. Ils n’ont pas réussi à prouver qu’il s’agissait seulement d’un prêt. Ils ont dû s’acquitter d’un redressement de 3 000 euros à l’époque (près de 20 000 francs). » 239 TROIS FORMES DE VÉRIFICATIONS paul gendrot T out le monde garde en mémoire Josiane Balasko dans le film Signes extérieurs de richesse, dans un rôle de contrôleur fiscal en train de compter les grains de caviar d’un vétérinaire (Claude Brasseur) pour tenter de connaître son train de vie et, par voie de conséquence, ses revenus, et savoir ainsi s’il a bien déclaré tous ses honoraires. Un cliché ? « Oui », répond un avocat spécialisé dans l’aide des contribuables contrôlés. « On est parfois proche de cette caricature », nuance un autre. « Le harcèlement des contribuables a pu exister par le passé, mais maintenant la procédure est bien trop encadrée, beaucoup d’intervenants y prennent part, il existe nombre de recours », affirme pour sa part un « vérificateur ». Une chose est sûre, le contrôle fiscal fait peur et l’irruption d’un contrôleur déclenche des réactions proches de l’irrationnel. « J’ai vu souvent mes clients traiter de tous les noms le contrôleur à qui ils avaient affaire. Cela ne facilite pas les choses », raconte un avocat. D’ailleurs, les vérificateurs eux-mêmes préfèrent traiter avec un intermédiaire. « C’est plus prati- à vincent drezet, du syndicat national unifié des impôts (snui), coauteur de « attac : vivent les impôts ! » (éd. mille et une nuits) 1 Pourquoi les Français redoutent-ils autant les contrôles fiscaux ? Etant moi-même vérificateur des impôts, je sais à quel point le contrôle fiscal est mal perçu. Il me semble que les contribuables se sentent seuls et souvent présumés coupables face à une administration répressive qui vient s’immiscer dans leur vie privée. Cet imaginaire collectif est largement alimenté par les médias. Sans parler des films comme Le Dîner de cons… Cette vision est trompeuse. Le contribuable a beaucoup de droits. Et ces droits lui sont rappelés dans tous les courriers de l’administration fiscale en cas de vérification. Il y a probablement eu un excès d’autoritarisme public dans les années 1960-1970, mais ce n’est plus le cas. On assiste à une réelle amélioration du droit du contribuable. 2 Quelles améliorations suggérez-vous ? Attac [Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens] est sensible à la notion de consentement à l’impôt. L’administration fiscale préfère, elle, parler de civisme fiscal. Les contribuables « civiques » sont ceux qui envoient leur déclaration dans les délais impartis et qui paient leurs impôts dans les temps. C’est le cas de plus de 97 % d’entre eux. Parler de consentement fiscal vise plutôt à installer la question des impôts dans le débat public, en commençant par expliquer que le contrôle fiscal n’est que la contrepartie du système déclaratif. Et en défendant l’idée qu’un pays est attractif lorsqu’il offre des services publics performants. Mais cette conception se heurte à l’idéologie dominante « moins d’impôts, moins d’Etat ». 3 Que pensez-vous des trente mesures fiscales décidées par Nicolas Sarkozy alors ministre des finances ? Il a voulu donner plus d’obligations à l’administration et plus de droits aux contrôlés. Cela va dans le bon sens. Néanmoins, la présomption de bonne foi du contribuable est soulignée de manière excessive. N’importe qui pourra déposer à tout moment une rectification de sa déclaration lors d’un contrôle sur pièces et se voir accorder une remise de 50 % des intérêts de retard. Que devient alors l’aspect dissuasif du contrôle ? Je crois beaucoup à la peur du gendarme. La plupart du temps, les contribuables remplissent leur déclaration avec les bons éléments, justement parce qu’ils ne veulent pas être redressés. L’Europe a aussi un rôle à jouer en améliorant la coordination des administrations fiscales des Vingt-Cinq. Ces garde-fous pourront, comme les radars sur les routes, réduire les comportements répréhensibles. Propos recueillis par J.-B. D. LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005/III DOSSIER FAIRE FACE À UN CONTRÔLE FISCAL Comment traiter avec l’administration fiscale POUR EN SAVOIR PLUS De la simple demande de renseignement au redressement, en passant par la vérification sur place, l’éventail des interventions du fisc est large, et les voies de recours multiples pour le contribuable l’étranger, le montant du revenu global imposable, les revenus fonciers (loyers, charges déduites du revenu brut). Pour répondre, le contribuable dispose de deux mois à compter de la réception d’une telle demande (imprimé nº 2172). Cette requête doit obligatoirement être adressée par lettre recommandée avec accusé de réception. Si le contribuable répond dans le délai imparti en fournissant des éléments jugés satisfaisants, l’administration arrête là ses vérifications. En revanche, si les éclaircissements ou les justifications apparaissent insuffisants, l’administration adresse au contribuable une mise en demeure (formulaire nº 2172 bis), l’obligeant à compléter sa réponse dans les trente jours. S’il ne s’exécute pas, le contribuable pourra être taxé d’office. f L’examen contradictoire de la situation fiscale personnelle (ESFP). Lorsque le fisc n’est pas satisfait des réponses fournies à des demandes d’éclaircissements ou de justifications ou quand il soupçonne une fraude, il peut engager cet examen. L’ESFP consiste en une vérification sur place de la cohérence entre les revenus déclarés et le train de vie du contribuable. Ce contrôle ne peut durer plus d’un an. Un délai toutefois porté à deux ans en cas de découverte, au cours de la vérification, d’une activité occulte. f La vérification de la comptabilité. C’est « la totale », pour reprendre l’expression employée par les inspecteurs et les avocats. Il s’agit d’un examen sur place des comptes d’une activité professionnelle ; il peut être concomitant d’un ESFP. Envoyé par recommandé avec accusé de réception, l’avis de vérification (ou d’ESFP) doit préciser les années soumises au contrôle. Souvent l’administration n’hésite pas à adresser ces courriers à la fin de l’année, pour éviter que les déclarations pouvant être étudiées tombent sous le coup de la prescription (trois ans pour la déclaration de revenus). « Un de mes clients a reçu son avis un 31 décembre, alors qu’il ouvrait ses huîtres », raconte ainsi un avocat. Le texte doit mentionner expressément, sous peine de nullité de la procédure, que le contribuable peut faire appel à un conseil. f La proposition de rectification. Lorsque l’administration fiscale a décelé une anomalie dans la déclaration (omission, dissimulation dans les éléments servant de base de calcul à l’impôt), une « procédure de rectification contradictoire » est enclenchée, autrement dit, un redressement. Dans un premier temps, le fisc mentionne le montant de l’impôt et des pénalités à payer, et explique pourquoi il exige de telles sommes. Le contribuable a trente jours pour réagir. Il peut alors accepter le redressement ou formuler des observations. Dans ce dernier cas, si le fisc rejette ses remarques, il doit motiver son refus de ne pas les prendre en compte (formulaire nº 3926). Si le désaccord persiste, des voies de recours sont possibles. f Les voies de recours. En cas de litige entre le contribuable et le fisc au sujet d’un redressement, le problème peut être soumis soit à la commission départementale des impôts directs et des taxes sur le chiffre d’affaires, soit à la commission départementale de conciliation. Pour les saisir, la personne redressée a trente jours après avoir reçu les réponses de l’admi- nistration à ses observations concernant sa proposition de rectification.Pendant ce temps ellepeut demander un sursis pour payer les sommes réclamées. « Malheureusement, le fisc accepte rarement ce délai, car il craint que le redressé en profite pour organiser son insolvabilité », observe une avocate. L’avis des commissions est consultatif. Ni l’administration fiscale ni le contribuable ne sont obligés de le suivre. Le litige peut alors être porté devant les tribunaux. « Dans certains cas, on s’adresse au tribunal de grande instance, mais pour la majorité des cas, c’est le tribunal administratif qui est compétent », indique Julien Séraqui, l’un des auteurs du Guide fiscal de la gestion de patrimoine 2005. Cette procédure peut durer des années. Lorsque toutes les voies de recours ont été épuisées, le contribuable qui s’estime injustement lésé peut même saisir le Conseil d’Etat, voire la Cour européenne des droits de l’homme. Joël Morio Publicité paul gendrot P our satisfaire sa curiosité, l’administration fiscale a accès directement à un très grand nombre d’informations. Les entreprises lui déclarent les salaires et honoraires qu’elles versent à leurs salariés. Le fisc peut avoir accès aux comptes bancaires et aux livrets d’épargne. Les banques lui communiquent d’ailleurs les revenus procurés par les placements que les épargnants ont souscrits chez elles. Certains mouvements de fonds peuvent même être signalés à la cellule Tracfin, qui traite du blanchiment de l’argent sale. Les inspecteurs des impôts peuvent aussi s’adresser directement au contribuable, et le cas échéant procéder au redressement de sa situation. Celui-ci dispose toutefois de voies de recours. f La demande de renseignement. Cette requête émise par le fisc n’a aucun caractère contraignant pour le contribuable s’il ne répond pas dans le délai d’un mois qui lui est imparti ; aucune imposition d’office ne peut être établie. Le contribuable a tout de même tout intérêt à y répondre. f La demande d’éclaircissements ou de justifications. Envoyée aux contribuables lorsque l’administration relève des discordances dans la déclaration de revenus (n˚ 2042), la demande d’éclaircissements présente un caractère contraignant. Y répondre est obligatoire. Toutefois, fournir des pièces justificatives pour appuyer ses dires est facultatif. La demande de justifications, en revanche, est soumise à des conditions. Les pièces demandées ne peuvent concerner que certains points précis : la situation des charges de famille du contribuable, les charges déduites du revenu global, celles ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu, les avoirs détenus à > Le Guide fiscal de la gestion de patrimoine 2005, Séraqui, 1 052 pages, 59 euros. Ce livre est une référence dans le domaine. Une cinquantaine de pages est consacrée au contrôle fiscal, et une vingtaine concerne le contentieux de l’impôt. > Le Guide fiscal Matthieu, 1 000 astuces légales pour payer moins d’impôts, de Robert Matthieu, First Editions (2005) 571 pages, 19,90 euros. Rédigé par un ancien inspecteur des impôts cet ouvrage donne des solutions pour payer moins d’impôts et consacre un chapitre au contrôle fiscal ainsi que l’attitude à adopter. > Ingénierie fiscale du patrimoine, guide d’optimisation fiscale, de Philippe Bruneau et Thierry Chouvelon, EFE (2004), 678 pages, 75 euros. Co-écrit par un collaborateur régulier du « Monde Argent », cet ouvrage ne traite pas à proprement dit du contrôle fiscal mais consacre un chapitre à l’abus de droit. > Procédure de contrôle fiscal, la voie de l’équilibre, de Jean-Claude Drie, L’Harmattan (2005), 383 pages, 31 euros. Ecrit par un universitaire, ce livre met en perspective la pratique du contrôle fiscal. Il bat en brèche l’idée selon laquelle l’administration fiscale est toute-puissante et le contribuable sans défense. La sérénité JUSQU’À 150 % DE PÉNALITÉS > Les sanctions fiscales. Si sa bonne foi est reconnue, le contribuable devra s’acquitter de 9 % d’intérêts de retard (la réforme de ce dispositif est en cours). La majoration atteindra en revanche au minimum 10 % en cas de dépôt tardif des déclarations sans mise en demeure ou dans les trente jours d’une première mise en demeure. La mauvaise foi ou le défaut de déclaration dans les trente jours d’une première mise en demeure sont, elles, sanctionnées d’une pénalité de 40 %. Ce taux atteint 80 % en cas de manœuvres frauduleuses, d’abus de droit, ou de défaut de déclaration dans les trente jours d’une deuxième mise en demeure. Enfin, ceux qui se sont opposés au contrôle fiscal voient leur impôt majoré de 150 %. > Les sanctions pénales. Le délit de fraude fiscale est puni d’une peine maximale de cinq ans de prison ferme et de 75 000 euros d’amende. Celle-ci est prononcée par le tribunal correctionnel et s’ajoute aux pénalités précédentes. Patrimoine : attention à « l’abus de droit » A rme suprême de l’administration fiscale, la procédure de « l’abus de droit » fait trembler les contribuables qui cherchent à optimiser fiscalement leur patrimoine. Le fisc peut en effet sanctionner les actes de gestion d’un contribuable ayant permis une réduction ou une élimination de l’impôt, même légaux, si elle les juge fictifs, uniquement inspirés par la volonté d’éluder une taxe. Les sanctions qui réprimandent l’abus de droit sont particulièrement sévères. Le contrevenant risque une amende égale à 80 % du montant de l’impôt éludé, à laquelle s’ajoute un intérêt de retard de 0,75 % par mois. Beaucoup de professionnels du patrimoine vivent donc dans la crainte de voir sanctionner des opérations qu’ils auraient conseillées ou mises en place, alors qu’ils ont simplement utilisé une possibilité, prévue par la loi, de réduire l’impôt de leur client. Surtout que la notion de l’abus de droit est floue, laissée à l’appréciation de l’administration fiscale. Pour tenter de cadrer les choses, un comité consultatif pour la répression des abus de droit peut être saisi par les contribuables accusés. Ce groupe, composé d’un conseiller d’état, d’un conseiller à la Cour de cassation, d’un professeur des facultés et d’un conseiller maître à la Cour des comptes, examine les cas qui lui sont présentés. Il publie chaque année un recueil de ses décisions. en faveur du fisc Malheureusement pour les contribuables, ce comité, surnommé le « Crab » par les professionnels, se prononce souvent en faveur du fisc. En outre, ses décisions, qui fixent ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas, servent de bréviaires aux inspecteurs du fisc qui l’utilisent, selon certains observateurs, sans modération. Alertés de dérives dans l’utilisation de l’abus de droit pour redresser certains contribuables, les pouvoirs publics étudieraient la question. Ils pourraient, dans les prochains mois, réaffirmer que son utilisation doit être exceptionnelle. J. Mo. *Source Euromoney - Janvier 2005 www.bnpparibas.com BNP Paribas Banque Privée - Communication - 33 rue du Quatre Septembre, 75078 Paris Cedex 02 IV/LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005 EXPERTISE Vente à la découpe : vers une meilleure protection des locataires immobilier. La Commission nationale de concertation a imaginé des garde-fous pour éviter que des occupants d’immeubles A près plusieurs mois de négociations difficiles, un accord a été trouvé sur la vente à la découpe. La Commission nationale de concertation (CNC) a en effet proposé, le 16 mars, une série de mesures destinées à mieux protéger certaines catégories de locataires touchés par la commercialisation de leur immeuble, lot par lot. En forte hausse depuis quelques années, surtout à Paris mais aussi dans plusieurs métropoles régionales, ces transactions inquiètent une large partie des ménages qui occupent les logements cédés. Ils craignent d’être, à terme, chassés de leur habitation, faute de pouvoir la racheter. Dans la capitale et dans la région parisienne, une quarantaine d’associations ont été constituées par des « locataires découpés » pour dénoncer l’attitude des investisseurs, qui achètent des immeubles par blocs entiers et les cèdent ensuite appartement par appartement, engrangeant au passage d’importantes plus-values grâce à la flambée des prix de l’immobilier. Face à un tel phénomène, la CNC a imaginé des garde-fous en faveur des occupants « fragiles » : prorogation du bail (limitée à trente mois) en fonction de la durée d’occupation du logement, renouvellement du contrat de location pour les personnes de plus de 70 ans et les handicapés, offre de relogement aux ménages qui ont des ressources inférieures à un certain seuil… Ces dispositions ont reçu l’aval des cinq fédérations de bailleurs concernées. En revanche, les organisations représentatives des locataires sont divisées sur la question. Deux des cinq qui siègent à la CNC ont dit oui à « l’accord collectif » : l’Association Force ouvrière consommateur (AFOC) et Consommation, logement, cadre de vie (CLCV). A l’inverse, la Confédération nationale du logement (CNL), la Confédération syndicale des familles (CSF) et la Confédération générale du logement (CGL) ont rejeté ce texte, estimant qu’il n’empêche pas « les opérations spéculatives de s’accélérer ». Des personnalités de gauche ont, elles aussi, jugé insuffisantes les solutions mises au point par la CNC. Lors d’une réunion publique organisée le 18 mars à la mairie du Autant d’initiatives qui froissent les organisations de bailleurs 4e arrondissement de Paris, l’adjoint au logement du maire de la capitale, Jean-Yves Mano (PS), a indiqué qu’il demanderait au Conseil de Paris de voter un « moratoire » sur les ventes à la découpe. De son côté, Dominique StraussKahn, député (PS) du Val-d’Oise, a réclamé l’adoption d’une loi, « car on ne régule pas le fonctionnement du capitalisme avec un accord collectif ». Selon lui, la commercialisation d’un immeuble, lot par lot, et sa mise en copropriété devraient être soumises à une « autorisation publique ». Il faudrait, en d’autres termes, instaurer un « permis de diviser » les immeubles en monopropriété, ce que des associations de locataires avaient déjà réclamé, en 1991, dans le cadre d’un rapport sur les marchands de biens. Des sénateurs communistes ont récem- ment rédigé une proposition de loi allant dans ce sens. Enfin, plusieurs élus de droite ont aussi pris position en faveur des « locataires découpés ». La député (UMP) de Paris Martine Aurillac a déposé une proposition de loi en janvier afin de « déjouer ces manœuvres spéculatives ». Son texte prévoit d’accorder au locataire une décote sur le prix de vente de l’appartement qu’il occupe. Autant d’initiatives qui froissent les organisations de bailleurs. Cellesci considèrent avoir fait des concessions substantielles dans « l’accord collectif ». « On ne peut pas aller plus loin, commente Dorian Kelberg, délégué général de la Fédération des sociétés immobilières et foncières (FSIF), à moins de vouloir évincer les investisseurs institutionnels du logement. » Pour lui, le texte de la CNC apporte de réelles « protections aux locataires les plus faibles ». Les professionnels de l’immobilier tiennent à relativiser les ventes à la découpe. « Elles représentent de 13 % à 15 % des cessions dans l’habitat ancien, affirme Me Christian Pisani, président de la chambre des notaires de Paris. En 1998, ce ratio était de l’ordre de 18 %. » Le volume global des transactions est toutefois plus élevé aujourd’hui : environ 43 000 opérations, contre 37 000 il y a six ans. Mais « le marché reste dominé par les particuliers et ceux-ci ont tendance à pratiquer des prix plus élevés que les investisseurs institutionnels », poursuit Me Pisani. Entre début 2000 et fin 2003, renchérit M. Kelberg, 9 000 logements ont été cédés à la découpe, d’après une enquête de la FSIF auprès de ses membres ; 35 % ont été rachetés par les locataires en place. En outre, 37 % des habitations étaient vacantes lorsqu’elles ont été mises sur le marché. Des statistiques que la olivier chambrial commercialisés lot par lot ne soient évincés de leur logement. Mais des associations et des élus jugent ces mesures insuffisantes Les « ventes à la découpe » sont en forte hausse depuis quelques années, surtout à Paris. Ici, un immeuble de la rue du Faubourg-Saint-Honoré, dans le 8e arrondissement de Paris, cédé lot par lot. FSIF met en avant pour contrebalancer le propos des « locataires découpés » sur les risques d’éviction induits par les ventes lot par lot. Des associations font aussi remarquer que d’autres franges de la population sont menacées. Ainsi, en 2004, la « plate-forme d’accueil » de l’Espace solidarité habitat (ESH), à Paris, a accueilli 443 ménages. Près de 29 % d’entre eux avaient reçu un congé de leur bailleur parce que celui-ci souhaitait reprendre, réhabiliter ou « dans la majorité des cas » revendre son bien, explique Joaquim Soares, responsable de l’ESH. La plupart du temps, les propriétaires en cause étaient des particuliers. Quant aux familles som- mées de faire leurs valises, elles étaient plutôt issues de milieux modestes ou pauvres. En fait, le sort des « locataires découpés » illustre les « tensions sur le marché locatif parisien », relève un observateur sous le sceau de l’anonymat. Avant que leur immeuble ne soit mis en vente lot par lot, bien des familles occupaient de « grands logements avec des loyers compris entre 10 et 15 euros du mètre carré ». Et même moins parfois. « S’ils veulent conserver une superficie similaire, poursuit-il, il leur faut payer beaucoup plus ou alors s’installer en première, voire en deuxième couronne de Paris. » Aujourd’hui, certaines franges de la classe moyenne découvrent qu’elles peuvent être rejetées de la capitale, à cause de la pénurie de biens à louer et de la flambée des prix ou des loyers. Dans le passé, ces phénomènes touchaient les catégories socioprofessionnelles modestes, comme le rappellent Michel et Monique Pinçon dans leur livre Sociologie de Paris (La Découverte, 2004). De 1954 à 1999, la part des employés et des ouvriers résidant à Paris est passée de 65,5 % à 35,2 %. Celle de cadres, chefs d’entreprise et professions intermédiaires a presque doublé : 64,8 % en 1999, contre 34,5 % il y a un demi-siècle. Bertrand Bissuel Trois occupants A Lyon, les prix ont parfois doublé en deux mois « harcelés » à Marseille MARSEILLE de notre correspondant régional arseille République, filiale du fonds d’investissement Lone Star, a racheté en août 2004 trente immeubles, soit 1 350 logements, dans le quartier République de la cité phocéenne (Le Monde du 20 octobre 2004). La société a revendu le tiers de ce patrimoine à quatre organismes HLM et doit rénover le reste avant de le céder. Certains habitants, soutenus par l’association Un centre-ville pour tous, accusent l’entreprise de tout faire pour inquiéter des locataires afin qu’ils partent d’eux-mêmes. Mme M., 74 ans, handicapée, vit avec son mari de 78 ans, au sixième étage. Son bail relevant de la loi de 1948, elle est inexpulsable. En janvier, Marseille République lui a envoyé un courrier pour lui expliquer que des travaux de réfection seraient engagés dans son appartement et qu’elle devrait le quitter provisoirement. Elle dit avoir reçu d’« innombrables » coups de téléphone d’une employée de Marseille République lui expliquant que « de toute façon, elle partirait », ne serait-ce que parce que l’escalier et l’ascenseur allaient être détruits. Mme M. se serait aussi vu reprocher de payer son loyer en retard, alors qu’elle soutient l’avoir toujours réglé à l’heure. Mme M. s’est plainte de ce « harcèlement » au commissariat et a déposé une main courante à la mi-février. Depuis, les coups de téléphone intempestifs ont cessé. Marseille République nie avoir harcelé Mme M. et dit attendre qu’elle réponde à sa proposition de relogement. Henri Lucchesi et sa femme sont locataires de Marseille République. Eux aussi sont soumis à la loi de 1948 et affirment être de bons payeurs. Le 31 décembre 2004, ils constatent que la Société des eaux de Marseille (SEM) annonce une coupure d’eau pour le 6 janvier, M sauf « si le règlement de la facture est effectué sous quarante-huit heures ». Depuis 1959, année de son installation dans l’immeuble, M. Lucchesi n’a jamais payé directement l’eau, pas plus que les autres locataires. Incluse dans les charges, la redevance est réglée par le syndic de Marseille République, Nexity Gestion. Le 6 janvier, la SEM indique au locataire que Nexity n’a toujours pas payé, mais annonce qu’elle ne coupera pas l’eau. Interrogée par des locataires, Nexity Gestion est resté évasif sur les causes du retard. Il explique aujourd’hui que les factures d’eau de la SEM ne lui avaient pas été adressées à temps pour de pures raisons techniques. Cet incident, inédit, « n’est pas fait pour apaiser nos craintes », confient les époux Lucchesi. « trouble de jouissance » Nacera Benmohamed vit rue de l’Evêché. Un matin, alors qu’elle fait ses courses, un huissier et deux policiers se rendent à son domicile et insistent tellement que ses deux enfants, restés seuls à la maison, finissent par ouvrir la porte. Les trois hommes lancent alors aux deux gamins qu’ils sont des squatters et exigent des quittances de loyer. Un peu plus tard, leur mère est assignée en référé afin d’être jugée pour « occupation illicite » de l’appartement, alors qu’elle y réside depuis 1995, d’une façon tout à fait régulière. Marseille République a même encaissé un loyer quelques jours plus tôt. Deux jours avant l’audience, Marseille République s’est désisté, évoquant une erreur d’adresse. La locataire a porté plainte contre son logeur pour « trouble de jouissance », car si Marseille République affirme que l’huissier s’est trompé de numéro de rue, l’assignation délivrée contre elle, et visée par le logeur, comportait bien son adresse, et non celle de l’immeuble voisin occupé par des squatters. Michel Samson LYON de notre correspondante eux mois après avoir acheté pour 87 millions d’euros un quartier entier du 2e arrondissement de Lyon, le céréalier Cargill s’apprête à revendre ses immeubles à la découpe. Ses mandataires – la société DTZ Asset Management – ont récemment réuni les locataires pour leur faire connaître les tarifs. La note est salée : en deux mois, les prix ont parfois plus que doublé. Achetés 2 000 euros le mètre carré par l’investisseur américain à la mairie de Lyon – alors propriétaire de ce patrimoine haussmannien de dix immeubles –, les appartements sont désormais proposés de 3 100 à 4 900 euros le m2. « Des prix novateurs », ont commenté les responsables de DTZ Asset Management. Cette flambée peut difficilement être justifiée par les travaux envisagés : le propriétaire prévoit une réfection des parties communes pour seulement 1,3 million d’euros. D Les commerces du quartier Grolée sont aussi menacés. DTZ Asset Management souhaite implanter des commerces haut de gamme à la place des magasins actuels (pressing, boucherie, agences de voyages…). « On ne veut pas dévaloriser les appartements bourgeois avec des commerces bas de gamme, » explique Gilles Barbieri, l’un des directeurs de DTZ. le mécontentement s’accroît Cette vente n’avait pas suscité de polémique lorsqu’elle fut approuvée en conseil municipal. Le maire, Gérard Collomb (PS), avait souligné que Cargill proposait 30 millions d’euros de plus que le prix estimé – supplément qui permettrait de financer la construction de crèches. Il s’était félicité pour le développement économique de Lyon de l’arrivée d’un investisseur américain. Mais face à l’attitude de DTZ Asset Management, les associations de locataires et l’opposition municipale se font entendre. Elles reprochent au maire d’avoir adopté une approche purement financière et d’avoir ignoré les questions d’aménagement et d’équilibre de la ville. Car outre le départ prévisible de la majorité des locataires, des professionnels et des commerces actuels, la spéculation sur ce quartier risque d’avoir des effets en cascade dans le reste de Lyon. Les notaires notent déjà un alignement des prix dans le 6e arrondissement sur ceux pratiqués par Cargill. Cette tendance se dessine alors même que les prix du marché immobilier lyonnais ont déjà augmenté en six ans de près de 100 %. Le centreville est ainsi devenu inaccessible à ceux qui achètent un logement pour la première fois. Dominique Perben, candidat UMP à la mairie de Lyon pour 2007, critique « cette mauvaise méthode ». M. Collomb, quant à lui, estime qu’en réservant deux immeubles de ce quartier pour le logement social la mairie a rempli son rôle de régulateur. Sophie Landrin VU D’AILLEURS De nombreuses garanties en faveur des New-Yorkais NEW YORK de notre correspondant ans l’Etat et surtout dans la ville de New York, la conversion d’un immeuble d’habitation en copropriété est un processus complexe. Les locataires jouissent des protections les plus étendues aux Etats-Unis. Ainsi, depuis vingt ans, plus de 320 000 immeubles ont été convertis dans la ville. La mise en place de garde-fous visait à répondre à l’accélération, dès les années 1970, de la transformation en copropriétés d’immeubles appartenant à des groupes financiers et immobiliers. Ces investisseurs ont cédé leur patrimoine, qu’ils jugeaient peu rentables dans les périodes de forte inflation à cause du blocage des loyers. Les immeubles d’habitation peuvent être transformés en « condominiums » – où, comme en France, chaque acheteur possède son logement – et en « coopératives » – un système presque spécifique à la ville de New York où l’acheteur acquiert D des parts qui correspondent à son appartement. Ce dernier système est le plus fréquent, car il permet aux propriétaires de mieux contrôler le choix de leurs nouveaux associés. Les critères de santé financière sont importants, les membres d’une coopérative étant solidairement responsables. D’autres paramètres moins avouables – classe sociale, religion, race – peuvent aussi être pris en considération. règles particulières La loi sur la conversion en coopératives et en condominiums fixe les droits et devoirs des locataires et des propriétaires dans l’Etat de New York. Elle comporte aussi des règles particulières pour la ville de New York, qui compte plus d’appartements et de grands immeubles que les autres métropoles américaines. Le propriétaire doit informer de son projet, présenter une offre à chaque locataire et envoyer un dossier au ministère de la justice de l’Etat. Aucune transaction ne peut avoir lieu tant que le procureur gé- néral de l’Etat de New York (l’équivalent du ministre de la justice) n’a pas accepté le plan. Pendant ce temps, les locataires peuvent contester les évaluations et le plan. Ils peuvent faire inspecter l’immeuble par des architectes et des ingénieurs « à tout moment ». Quand le procureur général a donné son aval, le propriétaire doit choisir de transformer l’immeuble à travers un plan comprenant ou non des expulsions. S’il n’y a pas d’évictions, il suffit que 15 % des logements soient achetés pour que la transformation soit effective. Mais aucun locataire ne peut alors être contraint de partir. Pour qu’un plan comprenant des expulsions soit déclaré recevable, il faut qu’au moins 51 % des locataires acceptent d’acheter leur logement. Si le propriétaire de l’immeuble n’obtient pas ce pourcentage dans les quinze mois suivant l’autorisation accordée par le ministère de la justice, le plan est abandonné. Le propriétaire ne peut pas en présenter un autre avant un an. Si le plan est valide, les locataires qui ne sont pas acheteurs ne peuvent pas être expulsés avant trois ans. Les personnes de plus de 62 ans et les handicapés ne peuvent pas être délogés tant qu’ils payent leur loyer. Pendant les quatre-vingt-dix jours suivant la date à laquelle le plan de transformation est déclaré légal, les locataires ont un droit exclusif d’acheter l’appartement ou les actions correspondantes. S’il s’agit d’un plan avec éviction, dans les six mois suivant les quatre-vingtdix jours, les locataires ont le droit d’acquérir leur logement mais doivent alors s’aligner sur le prix offert par un acheteur extérieur. Durant ce même semestre, le propriétaire doit notifier au locataire s’il a reçu une offre et à quelles conditions. Dans 77 % des cas, les conversions d’immeubles réalisées à New York depuis une vingtaine d’années l’ont été dans le cadre de plans sans éviction. Eric Leser LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005/V GESTION COLLECTIVE Les fonds « technologie » victimes du pétrole et du dollar L es fonds spécialisés dans les valeurs technologiques ont pâti depuis un an à la fois de la faiblesse du dollar et du moindre intérêt des investisseurs pour ce type de valeurs. Entre le 29 février 2004 et le 28 février 2005, les fonds technologiques européens ont limité leurs pertes à 4,55 %, mais ceux qui jouent sur l’ensemble des Bourses à travers le monde affichent ainsi une performance moyenne en baisse de 10,12 %, selon Aptimum Conseil. Pour les produits dont les gérants n’ont pas couvert les risques de change, près de la moitié de cette baisse est imputable au dollar, qui s’est déprécié de 5 % par rapport à l’euro sur la période. Certains ont en outre joué de malchance. Non protégés contre les variations du billet vert au début de la période, ils se sont ensuite prémunis à contre-courant. « On s’est pris les portes du saloon sur la figure, ce qui nous a fait perdre 5 % de plus, soit 10 % en tout pour des problèmes de change », peste un gérant. Nombre d’investisseurs ont commencé de délaisser le secteur de la technologie au profit de celui de l’énergie et des matières premières. « C’est une question d’alternative, explique Tomas Hilfing, du Crédit suisse. L’équipementier de réseau Cisco a perdu la moitié de sa La sicav de la semaine Crédit suisse Global Internet le produit dédié aux valeurs de l’Internet de Crédit suisse affiche une des meilleures performances des fonds technologiques recensés par Aptimum Conseil. La nature du secteur sur lequel il est investi y est pour beaucoup, selon son gérant, Tomas Hilfing. « Les valeurs du Net ont eu des performances supérieures de 40 % à celles des semi-conducteurs », observe-t-il. Il semble avoir aussi judicieusement accompagné les fluctuations des titres de ce secteur. « J’ai réduit mon exposition à certaines valeurs comme Amazon ou eBay, pour lesquelles les attentes des investisseurs étaient très élevées, et j’ai affecté les sommes ainsi disponibles dans des sociétés plus sûres, explique M. Hilfing. J’ai aussi gardé des liquidités pour être à même de profiter de bonnes occasions quand le marché plonge. » Il a également vendu des titres Google lorsque les fonds spéculatifs ont commencé à le faire. Pour l’essentiel, Crédit suisse Global Internet est investi dans des valeurs américaines, mais M. Hilfing est aussi attentif aux évolutions des acteurs de ce marché en Chine, ce que peu de gérants européens semblent faire. « J’ai vendu à temps les titres de société chinoises comme Sina, Soho ou Shanda, car une réforme des impôts risque d’avoir un impact négatif sur les résultats de ce secteur en Chine », souligne-t-il. Globalement, M. Hilfing porte un regard optimiste sur le secteur. « Internet est dans la situation de l’ordinateur personnel dans les années 1980, estime-t-il. Certains constructeurs ont disparu, mais ceux qui ont survécu ont ensuite été très profitables. » Il pense que la publicité tirera le domaine. « Actuellement, Internet n’attire que 5 % des budgets publicitaires mondiaux. Il suffit que ce taux passe à 7,5 %, ce qui est encore peu, pour que la croissance du secteur soit de 50 % ! Et les annonceurs devraient payer davantage pour ce média qui peut provoquer un acte d’achat d’un simple clic. » Les entreprises de commerce en ligne ainsi que les fabricants de logiciels qui développent des outils pour l’Internet ont donc un brillant avenir, estime-t-il. Comme Macromedia, la société qui a conçu le logiciel d’animation Flash, en passe de devenir un standard du secteur. Selon lui, « c’est une niche, mais dotée d’un fort potentiel de croissance ». Il a aussi fortement augmenté les positions du fonds dans le secteur des logiciels de sécurité. Pour M. Hilfing, « les mauvaises années sont passées ». Code ISIN Valeur liquidative en euros Actions technologiques valeur alors que la transmission de la voix sur Internet se développe et que donc les perspectives sont bonnes. Les ventes de composants électroniques ont été excellentes cette année. D’ailleurs, Intel a dépassé ses prévisions. Mais les gens pensent que la situation va se dégrader en 2006 – ce qui selon moi ne sera pas le cas. Les investisseurs préfèrent donc surpondérer leur portefeuille en valeurs du secteur de l’énergie et sous-pondérer les technologies. » Patricia d’Ille, directrice de la Banque privée Saint-Dominique (BPSD), fait la même analyse. « Globalement, ce secteur des technologies est cher, estime-t-elle, alors que celui de l’énergie et des matières premières, secteur de croissance, moins risqué, l’est moins. » Pourtant, le Nasdaq 100, l’indice américain de référence des valeurs technologiques, a augmenté de 2,79 % sur un an. La baisse observée entre juin et août 2004 a été plus que compensée par la progression qui a suivi. Celle-ci a d’ailleurs continué jusqu’en décembre, l’indice s’affichant à nouveau en baisse en janvier. Ces mouvements brusques expliquent les fortes disparités de performances des différents fonds. choix de valeurs Les fonds indiciels (évoluant selon l’indice de référence), dont les frais de gestion réduisent la performance de 2 % à 3 %, affichent des performances d’environ 4 %. CaixaBank Technologies fait exception. Protégé contre l’évolution du dollar, sa perte n’est que de 0,91 %. Les fonds non indiciels ont quant à eux été plus ou moins favorisés, en fonction de leur choix de valeurs. Certains secteurs, comme celui des entreprises d’Internet, se sont en effet mieux comportés que d’autres (ordinateurs en particulier). Et pour les fonds multisectoriels, les résultats des valeurs de biotechnologie n’ont pu compenser les mauvaises performances des technologies de l’information. L’indice Nasdaq Biotechnology Index a en effet fléchi de 7 % sur la période. Comme le remarque Mme d’Ille, « ce ne sont pas tant les choix des secteurs que le choix des valeurs dans un secteur donné qui a prévalu. Celui qui a joué Hewlett-Packard contre Apple est allé très mal ». Le second a en effet profité de l’engouement pour les produits du constructeur à la pomme, qu’il s’agisse du baladeur numérique iPod ou de l’ordinateur Mac Mini, alors que la plupart des autres constructeurs ont vu leurs cours chuter : entre janvier 2004 et janvier 2005, le Nasdaq Computer Index a perdu 11 %. ZOOM SUR UN PRODUIT CMNE PEA + 140 L Rang Perf. Rang Notation APT brute % brut sur sur 1an sur 1 an sur 1an 3 ans Promoteur Les premières de chaque catégorie A. K. A l’échéance, la banque calculera la moyenne des douze performances mensuelles réalisées au cours de la dernière année, c’est-à-dire entre le 15 avril 2010 et le 15 mars 2011. Si cette variation est supérieure ou égale à 40 %, la performance du fonds sera égale à 56 % (140 % × 40 %). Si l’évolution est comprise en 0 % et 40 %, elle sera égale à 1,4 fois la performance de l’indice. En revanche, si l’indice DJ Eurostoxx 50 baisse, la banque prendra en compte une évolution égale à zéro et remboursera le montant investi. Attention, s’il chute de plus de 20 %, le CMNE déduira du capital investi la baisse de l’indice constatée au-delà de ce niveau. f L’AVIS DE L’EXPERT : « Malgré le parachute mis en place par le CMNE et permettant au souscripteur de limiter ses pertes, ce fonds présente près de trois chances sur dix de ne pas récupérer l’intégralité du capital », estime Christophe Gaborieau, analyste placements Libellé Notation sur 3 ans : Très bonne eeeee Bonne eeee Assez bonne eee Satisfaisante ee Moyenne e Mauvaise - Très mauvaise -- Annie Kahn e Crédit mutuel Nord Europe (CMNE) commercialise CMNE PEA + 140, un fonds commun de placement (FCP) éligible au plan d’épargne en actions (PEA) dont la souscription est ouverte jusqu’au 28 avril. f CARACTÉRISTIQUES : CMNE Pea + 140 est créé pour une durée de cinq ans, dix mois et vingt-cinq jours. Le capital n’est pas garanti à l’échéance si l’indice DJ Eurostoxx 50 a baissé de plus de 20 % par rapport à son niveau initial. Dans le cas contraire, le souscripteur est assuré de récupérer, le 25 mars 2011, la totalité de sa mise de départ (hors commission de souscription, qui s’élève à 2,5 %). Les frais de fonctionnement et de gestion atteignent au maximum 1,40 % par an. En cas de sortie avant l’échéance, la garantie de capital tombe, et des frais de rachat de 5 % sont prélevés. f FONCTIONNEMENT : la performance de CMNE PEA + 140 dépendra de l’évolution de l’indice européen DJ Eurostoxx 50. APT CLASSEMENT DES FONDS EUROPÉENS EUROFONDS du site financier Testé pour vous (www.testepourvous.com). Selon les simulations réalisées par cet organisme, la probabilité d’obtenir un rendement annuel net de frais compris entre 0 et 4 % est du même ordre. Il reste ainsi quatre chances sur dix de réaliser une performance supérieure à 4 %, nette de frais, dont trois sur dix d’obtenir le rendement maximum (7,5 %). « Dans la mesure où CMNE PEA + 140 ne garantit pas intégralement le capital, nous estimons qu’il s’adresse plutôt à des investisseurs acceptant un certain niveau de risque, ajoute M. Gaborieau, En outre, sur une période de six ans, un fonds traditionnel en actions, investi en valeurs du DJ Eurostoxx 50, présente selon nous davantage de chances de rapporter plus. Nous préférons donc conseiller un fonds investi en valeurs de la zone euro plutôt que le fonds PEA + 140 du Crédit Mutuel Nord Europe. » Martine Picouët Performance arrêtée le : 28/02/2005 LU0112523625 FR0000444465 LU0096727887 LU0108804831 LU0120233910 FR0000985095 LU0089807050 180039 LU0075112648 LU0101286093 FR0000443509 FR0000443202 LU0119213295 FR0000435612 FR0000939894 LU0066387167 LU0140363697 FR0000992232 180204 FR0007039417 LU0070992663 LU0101441169 FR0007041728 FR0000931081 FR0007415609 IE0002167009 LU0081651571 LU0082616367 LU0101441672 FR0000937104 LU0116495309 LU0109929157 LU0096450126 LU0131978578 LU0060230025 LU0110661948 LU0107621541 LU0111273479 FR0010083519 ITECHWD LU0110549606 LU0108299685 LU0119214004 FR0000431538 LU0119369113 FR0000018624 LU0119200128 BE0176735018 LU0106257859 BE0167292649 FR0010014027 IE0001482011 FR0000284432 FR0000289720 LU0081655218 FR0007063177 DE0009769810 LU0081259029 LU0099574567 LU0112426266 LU0109904754 LU0111346960 LU0090737957 LU0056508442 LU0058893594 LU0109086552 LU0129369319 LU0086328985 LU0076273605 FR0000448896 FR0000930489 LU0085493384 LU0108807263 LU0064401937 LU0083363423 FR0007030077 Amex-Global Innovation-Au Caixabank Technologies Framlington Ip-Netnet Fund-D Credit Suisse Eq Glbl Int-B Fortis L Fund-Eqty Nasdaq-Cc Certi Croissance C Framlington Ip-Nasdaq Fund-D Utd States Nasdaq 100 Invesco Gt N. America Fund-A Dexia Equities L-Nasdaq-C Cm Univers Technologies C Sgam Index Nasdaq C Ing (L) Invest-Nasdaq-Pc Carmignac Technologies C Obc Millenium C Goldman Sachs Glob Tech-Chf Frank Temp Inv Fr Tech-Bxac= It Technologies- Investissemen Utd States Nasdaq Composite A.A. Advisors World Technologi Henderson Horiz-Glbl Tech-A2 Unisector: Multimedia-A Hgl Monde C Ca Am Actions Multimedia E Gestion Janus World Global Tech-A= Seligman Horizon Us C & I-A Jpmorgan Ff-Us Technology-A$ Unisector: Hightech-A Abf Global Information Economy Hsbc Gif-Gl Equity Techno-Ad Carmignac Portfolio-Infotech Oyster Technology Usd Parvest World Tech-Classic C Acm International Tech-A Citi Fcp-Citieq Glb Tech-A1$ Jpmf Inv-Global Teletech-A Nordea I Sicav-E-Business Ecureuil Technologies C World-Ds Information Tech - Pr Fructilux-Actions Technolgiq Sogelux-Equities Glob Tch-Ac Ing (L) Invest-New Tch Ld-Pc Sogesector Techno Monde C Pioneer Funds-Glb Technl-A= Balzac Technology Index Ing (L) Inv-Computer Tech-Pc Dexia Eq B World Technolog-C Schroder Intl Glbl Tech-A Ac Dexia Invest Technology Actions Techno Monde D Putnam Emerging Info Sci-A Saint Honore Techno Media Generation Numerique C Seligman Horizon Glb Tech-A Msci Us Tech Master Unit Dws Us Technoaktn Typ O Ubs Lux Eqty-Technology-B Fidelity Fnds-Tech Fund A= Vontobel-Gl Tr Inf & Tech-A1 Nordea I Sicav-It Fund $ Scudder Glb Op-N Tech-A2 Usd Share Technet Mliif-World Technology-$A2 Sarasin Tecsar Axa World-Infotec Sector-Ac Alger Us Technology Fund-A Kb Lux Equity-Gl Info Tech Fortis L Fund-Eqy Tech Wd-Cc Mam Actions Technologie Ecofi Multimedia & Technologie Abn Amro Info Technology F-A Credit Suisse Eq-Glbl Tech-B Ubam Technology-Ac Lodh Invest-Infology Fund-A Soprane Nouvelles Technologies Performance moyenne sur un an : - 10,12 % AMERICAN EXPRESS CAIXA GESTION SNC FRAMLINGTON CREDIT SUISSE AM FORTIS IM CREDIT LYONNAIS FRAMLINGTON INDEX INVESCO DEXIA AM CREDIT MUTUEL SOCIETE GENERALE ING CARMIGNAC GESTION BQ OBC GOLDMAN SACHS AM FRANKLIN TEMPLETON NSM GESTION INDEX ASSET ALLOCATION ADVIS HENDERSON GLOBAL INV UNION INVESTMENT HGL GESTION CREDIT AGRICOLE CREDIT AGRICOLE JANUS WORLD FUNDS SELIGMAN GLOBAL HORIZO JP MORGAN FLEMING UNION INVESTMENT ABF CAPITAL MGT HSBC CARMIGNAC GESTION OYSTER BNP PARIBAS ALLIANCE CAPITAL MANAG CITIGROUP AM JP MORGAN FLEMING NORDEA IM CAISSE D'EPARGNE INDEX BQ POPULAIRE SOCIETE GENERALE ING SOCIETE GENERALE PIONEER STATE STREET ING DEXIA AM SCHRODER DEXIA AM GROUPAMA PUTNAM INVESTMENT LCF ROTHSCHILD AM BFT SELIGMAN GLOBAL HORIZO LYXOR AM DWS UBS FIDELITY VONTOBEL NORDEA IM SCUDDER FUND MANAGERS BEARBULL INVESTMENT MERRILL LYNCH SARASIN INVESTMENT FUN AXA FRED ALGER MANAGEMENT KBL FORTIS IM MEESCHAERT AM ECOFI INVESTISSEMENTS ABN AMRO AM CREDIT SUISSE AM UBP LOMBARD ODIER DARIER H BPSD GESTION 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 - 0,82 - 0,91 - 1,43 - 3,93 - 2,93 - 3,95 - 4,06 - 3,81 - 3,41 - 5,60 - 4,34 - 4,93 - 5,08 - 3,76 - 4,56 - 6,18 - 6,11 - 5,77 - 5,39 - 4,40 - 7,04 - 6,03 - 5,04 - 6,17 - 8,02 - 5,18 - 6,45 - 10,01 - 6,24 - 6,64 - 8,35 - 7,87 - 8,83 - 8,40 - 9,33 - 9,17 - 8,16 - 9,55 - 8,21 - 10,51 - 12,24 - 12,36 - 15,88 - 12,98 - 11,98 - 11,75 - 11,50 - 12,20 - 13,63 - 12,33 - 11,24 - 16,99 - 12,12 - 10,90 - 11,32 - 10,87 - 13,50 - 14,70 - 13,37 - 11,80 - 14,84 - 14,09 - 16,37 - 17,88 - 13,40 - 14,99 - 15,69 - 16,61 - 16,28 - 19,93 - 13,87 - 20,17 - 18,21 - 20,90 - 19,69 - 25,75 1 2 3 8 4 9 10 7 5 19 11 14 16 6 13 24 22 20 18 12 28 21 15 23 30 17 26 39 25 27 33 29 35 34 37 36 31 38 32 40 51 53 65 54 48 46 45 50 58 52 43 69 49 42 44 41 57 61 55 47 62 60 67 70 56 63 64 68 66 73 59 74 71 75 72 76 eeee eeee eee e ee - ee eee eee eee eee eee eee ee eeee eee e ee e eee e e ee e ee e - ee - eee e 6,55 50,65 2,87 21,45 39,29 28,46 10,66 1138,39 2,93 17,01 2,65 257,84 430,60 240,68 368,84 7,73 3,23 259,42 1545,74 325,97 16,15 16,38 312,77 80,38 10,45 3,48 12,07 3,93 27,24 26,87 2,51 22,62 81,68 63,44 75,73 34,02 25,77 29,77 23,27 868,73 5,76 4,56 26,23 320,97 1,25 36,21 416,88 67,41 6,12 849,33 1043,98 6,79 60,27 337,02 12,06 5,17 63,06 103,04 4,91 27,90 25,82 3,19 144,16 8,45 92,98 11,74 4,60 572,12 266,51 6,47 477,35 26,53 21,84 861,01 8,58 40,39 Actions européennes technologiques Performance arrêtée le : 28/02/2005 LU0116149229 LU0091371061 LU0086711412 FR0000971723 FR0007045232 FR0000428732 FR0007024831 FR0000445843 FR0000432239 FR0000994691 FR0007037916 LU0133363779 BE0172846892 FR0007030986 FR0000442329 FR0007040753 LU0097188857 FR0007044490 FR0000977530 FR0007043724 FR0000023780 LU0097503477 FR0000436065 LU0106137283 FR0000939837 FR0000982910 LU0091364959 FR0000018749 FR0000970881 LU0119121928 FR0000449555 FR0000446320 FR0007047394 FR0000001695 LU0119200714 LU0104030142 FR0010001651 LU0118128569 FR0007068069 FR0000442030 Schroder Int-Euro Dyn Gr-Aac Jb Special Europe Stock Fd-A Dws Euroland Neue Maerkte Hsbc Am Euro Actions Plus C Ca Am Portfolio Nouveaux March Hsbc Am Nouveau Marche C Ca-Am Actions Nv Marches C Mma Nouveaux Marches Sinopia Actions Euro Plus C New Europe Technology C New Internet Europe C Dexia Equit L-Eu Tel/Tec-C Dexia Eqt B Euro Tel & Tec-C Cic Techno Com Hsbc Am Technologie. C Centrale Valuetech C Dexia Equities L-Gr Co Eu-C France Techno Media Lcf Fructi Europe Croissance C Objectif Techno Media Sogesector Techno Europe Adig Fund-Newtec-P Bp Nouvelle Economie C Ubs Lux Eqty-Eur Sml Tech-B Cm Europe Technologies Ofima Techno Kb Lux Equity-Europe Tele&Me Dynalion Technologies Pea C Mam Actions Europe Nouvelle Ec Fortis L Fund-Eq Tech Eur-Cc Federal Technologies Internati Dedialys Technologies Etoile Technologie Europe Streettracks Sm Msci Europe In Ing (L) Invest-Europe It-Pc Jpmorgan Ff-Europe Techno-A= Axa Pea Techno Actions C Ubs Lux Eqty-European Gth-B Easyetf Euro Technology Sgam Ai Index Tech Euro C Performance moyenne sur un an : - 4,55 % SCHRODER JULIUS BAER DWS HSBC CREDIT AGRICOLE HSBC CREDIT AGRICOLE MMA FINANCE SINOPIA GESTION HSBC PRIVATE BANK FRAN HSBC PRIVATE BANK FRAN DEXIA AM DEXIA AM CIC HSBC CCR DEXIA AM LCF ROTHSCHILD AM BQ POPULAIRE LAZARD FRERES SOCIETE GENERALE ADIG BQ POPULAIRE UBS CREDIT MUTUEL OFIVALMO KBL CREDIT LYONNAIS MEESCHAERT AM FORTIS IM FEDERAL GESTION LA POSTE CREDIT DU NORD STATE STREET ING JP MORGAN FLEMING AXA UBS AXA SOCIETE GENERALE d La catégorie dans laquelle sont classés les sicav et les fonds communs de placement est déterminée par un modèle mathématique qui découle de la méthode APT (Arbitrage Price Theory), élaborée en 1976 par Steve Roos. Certains fonds peuvent donc être classés dans une catégorie alors qu’ils indiquent appartenir à une autre. Pour être classé, un fonds doit avoir un comportement semblable à d’autres. Le rang APT permet de classer les fonds selon leur performance annuelle mais aussi selon le risque pris par le gestionnaire par rapport à des produits similaires. Pour figurer dans le classement, le produit doit présenter un historique de performances d’au minimum 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 + 17,06 + 10,51 + 12,59 + 11,85 + 6,58 + 6,10 + 5,12 + 5,05 + 7,01 + 4,96 + 3,21 + 1,14 + 0,79 - 0,08 - 0,84 - 2,57 - 3,28 - 4,81 - 4,22 - 4,89 - 5,12 - 5,49 - 4,86 - 6,99 - 7,40 - 7,52 - 7,40 - 9,97 - 11,75 - 13,31 - 10,70 - 16,60 - 18,28 - 19,10 - 14,31 - 14,82 - 16,18 - 19,70 - 21,98 - 21,82 1 4 2 3 6 7 8 9 5 10 11 12 13 14 15 16 17 19 18 21 22 23 20 24 26 27 25 28 30 31 29 35 36 37 32 33 34 38 40 39 ee e ee ee ee eeeee ee e ee ee - e ee 2,95 97,40 12,57 100 1115,49 73,68 97,99 9,97 59,01 73,64 40,42 104,30 128,76 51,61 37,98 169,69 32,46 27,33 75,21 24,16 70,26 13,26 53,68 15,59 2,88 1113,52 256,02 11,74 11,12 26,97 49,67 22,99 31,75 30,85 37,09 6,84 56,06 27,76 282,54 3,44 deux ans. Enfin, il doit être valorisé au moins chaque mercredi. La notation sur trois ans récompense la régularité de la performance des produits. Les fonds qui obtiennent cinq étoiles sont ceux qui ont réussi au cours des douze derniers trimestres à se positionner parmi le quart supérieur du classement. A l’inverse, les fonds notés -- sont ceux qui ont toujours figuré parmi le quart inférieur du palmarès que nous publions. Bien que les performances passées ne permettent pas de prédire celles du futur, une très bonne notation permet de se faire une idée de la capacité du gérant à piloter son fonds selon des configurations (baisse ou hausse) de marché différentes. VI/LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005 en euros à Paris LES VALEURS DE LA SEMAINE en euros à Paris en euros à Paris Le 1 er avril 69,55 61,5 70 68 60,5 en euros à Paris en euros à Paris Le 1 er avril 20,96 Le 1 er avril 61,00 21,0 40,2 20,8 40,0 39,6 59,5 20,4 58,5 65 57,5 64 29 30 Source : Bloomberg 31 1 29 30 Mars 2005 Avril 31 10,4 1,60 10,3 10,2 10,1 10,0 1,52 9,9 1,50 39,2 20,0 39,0 1 1,62 1,54 39,4 20,2 29 30 Mars 2005 Avril 31 1 Le 1 er avril 10,40 1,46 1,56 20,6 66 Le 1 er avril 1,58 39,8 67 en euros à Paris Le 1 er avril 39,80 9,8 1,48 9,7 1,46 29 30 Mars 2005 Avril 31 1 29 30 Mars 2005 Avril 31 1 29 30 Mars 2005 Avril 31 1 Mars 2005 Avril a NÉOPOST a WENDEL INVESTISSEMENT a JC DECAUX a SANEF FRILEUX NORMES CHANGÉES JUGÉ TROP CHER a RHODIA EN CHUTE a SES GLOBAL TRÈS BONNE PERFORMANCE Les opérateurs ont salué les bons résultats enregistrés en 2004 par le fournisseur d’équipements de traitement de courrier. Mardi 29 mars, Néopost a annoncé un bénéfice net part du groupe de 108,8 millions d’euros, en hausse de 30,3 %. Ce résultat est dû en partie à la conversion d’obligations émises par Néopost en actions. Sans cet effet positif sur les comptes, le résultat a progressé de 21,1 %. Néopost proposera un dividende ordinaire de 1,50 euro, plus un dividende extraordinaire de 2 euros. En quatre séances, l’action a gagné 7,48 %, à 69,55 euros vendredi. Malgré l’annonce, mercredi 30 mars, d’un bénéfice net 2004 en hausse de 11 %, à 281 millions d’euros, l’action de la société d’investissements diversifiés a peu progressé à la Bourse de Paris. Sur l’ensemble de la semaine, le titre a gagné 4,72 %, pour s’établir à 61 euros vendredi. La direction de Wendel, présidé par Ernest-Antoine Seillière, a annoncé qu’elle proposera aux actionnaires, lors de l’assemblée générale du 31 mai, d’adopter les statuts de société à directoire et à conseil de surveillance ainsi que le versement d’un dividende de 1,15 euro, en hausse de 10 %. A la suite de l’application des nouvelles normes comptables IFRS (International Financial Reporting Standards), le groupe d’affichage et de mobilier urbain a annoncé, jeudi 31 mars, un résultat net part du groupe en 2004 de 156,2 millions d’euros. Selon les normes françaises, ce profit s’établit à 78,1 millions d’euros. Le passage aux normes IFRS a entraîné un alourdissement de la dette nette, qui atteint 493,2 millions d’euros au 31 décembre 2004 (457,5 millions d’euros en normes françaises). En quatre jours, l’action s’est valorisée de 3,84 %, à 20,96 euros vendredi à Paris. Après une entrée timide à la Bourse de Paris le 24 mars, l’action de la Société des autoroutes du nord et de l’est de la France (Sanef) est passée cette semaine sous son cours d’introduction (41 euros) – un montant que nombre d’investisseurs jugeaient excessif. Malgré trois séances de hausses consécutives, le titre n’a pas réussi à repasser ce niveau. En une semaine, il a perdu, 0,75 %, à 39,80 euros. Plus de 1,7 million de particuliers ont souscrit des actions de la Sanef, troisième concessionnaire autoroutier français derrière les ASF et les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône. Après la publication, mardi 29 mars, de la lettre de l’Autorité des marchés financiers (AMF) reprochant à Rhodia d’avoir diffusé des communiqués et des avis financiers « inexacts, imprécis et trompeurs », le titre a reculé de 9,62 % en quatre jours, pour finir à 1,46 euro vendredi. L’enquête, ouverte en 2003, porte sur l’information financière diffusée à partir du 31 décembre 2000. L’AMF reproche à la direction du groupe la valorisation de la société Chirex en 2003, celle des actifs d’impôts différés, et l’information financière sur la dette, la trésorerie et l’environnement. L’opérateur de satellites a profité de l’annonce, jeudi 31 mars, de la signature d’un nouveau contrat de plusieurs millions de dollars avec l’américain In Demand Networks. Sur l’ensemble de la semaine, l’action a gagné 3,30 %, à 10,40 euros. Vendredi, SES Global est entré sur l’indice Euronext 100 des grandes valeurs européennes. Cependant, il faudra attendre lundi pour connaître son poids exact dans l’indice. Jeudi, à la fermeture de la Bourse de Paris, la capitalisation boursière de la société, qui détermine son poids dans l’indice, était de 4,911 milliards d’euros. Valeur % var. 31/12 Valeur % var. 31/12 VALEURS DU SBF120 VALEURS FRANCAISES ET ZONE EURO Vendredi 1 avril 19h40 Valeur Dernier cours Sem. préc. % var. /heb. % var. 31/12 Plus haut Plus bas Divid. net Code ISIN ACCOR ............................◗.....37,89......38,09....-0,53 ...17,63 ......39,04 .....31,25 ....1,05 ...FR0000120404 AGF ....................................◗ .....60,50......60,00 .....0,83 ...10,10 ......61,05 .....54,60 ....1,80 ...FR0000125924 AIR FRANCE -KLM ............◗ .....13,74......14,11....-2,62 ....-2,00 ......15,14 .....13,36 ....0,05 ...FR0000031122 AIR LIQUIDE ......................◗ ...141,60 ...142,70....-0,77 .....4,12....144,30 ...129,60 ....3,20 ...FR0000120073 ALCATEL A.........................◗........9,38........9,53....-1,57..-18,08 ......11,70........9,29 ....0,16 ...FR0000130007 ALSTOM.............................◗........0,67........0,68....-1,47 ...19,64 ........0,74........0,56 ....0,55 ...FR0000120198 ALTEN ................................◗ .....19,13......18,67 .....2,46 ...16,65 ......19,90 .....15,81 .....n/d ...FR0000071946 ALTRAN TECHNO. ............◗........8,56........8,49 .....0,82 .....9,46 ........9,01........7,66 ....0,20 ...FR0000034639 APRIL S.A.(LY) ..................... .....23,10......23,20....-0,43 ...21,58 ......24,20 .....18,80 ....0,15 ...FR0004037125 ARCELOR ...........................◗ .....17,52......17,99....-2,61 .....3,24 ......19,45 .....16,08 ....0,32...LU0140205948 AREVA CIP........................... ...334,00 ...319,00 .....4,70 ....-0,30....395,00 ...299,00 ....6,20 ...FR0004275832 ASF .....................................◗ .....39,50......38,93 .....1,46 .....6,76 ......43,19 .....37,00 ....0,69 ...FR0005512555 ASSYSTEM BRIME .............. .....18,55......19,12....-2,98 ...26,62 ......19,53 .....14,75 ....0,25 ...FR0000074148 ATOS ORIGIN....................◗ .....51,95......52,30....-0,67 .....3,96 ......55,90 .....48,20 .....n/d ...FR0000051732 AXA....................................◗ .....20,66......20,69....-0,14 ...13,64 ......21,44 .....17,90 ....0,38 ...FR0000120628 BACOU-DALLOZ ...............◗ .....73,00......72,50 .....0,69 ...23,73 ......73,85 .....58,00 ....0,50 ...FR0000060899 BENETEAU.........................◗ .....65,00......66,35....-2,03 .....4,59 ......68,40 .....61,25 ....1,23 ...FR0000035164 BIC......................................◗ .....43,84......42,59 .....2,93 ...18,49 ......44,00 .....36,55 ....0,40 ...FR0000120966 BNP PARIBAS....................◗ .....54,80......55,55....-1,35 .....2,81 ......56,45 .....53,20 ....1,45 ...FR0000131104 BONDUELLE ......................◗ .....71,25......73,00....-2,40 .....6,50 ......77,30 .....66,10 ....1,25 ...FR0000063935 BOUYGUES........................◗ .....30,99......30,86 .....0,42 ....-8,85 ......35,24 .....28,75 ....2,52 ...FR0000120503 BUSINESS OBJECTS..........◗ .....21,10......20,95 .....0,72 ...13,56 ......21,60 .....16,90 .....n/d ...FR0004026250 CAMAIEU OPA.................... .....90,05 .........n/d.......n/d.......n/d ......91,70 .....85,05 .....n/d ...FR0010171116 CAP GEMINI ......................◗ .....26,95......26,50 .....1,70 ...14,39 ......28,57 .....22,13 ....0,40 ...FR0000125338 CARBONE-LORRAINE .......◗ .....43,60......43,63....-0,07 ...11,79 ......43,95 .....37,26 ....0,60 ...FR0000039620 CARREFOUR ......................◗ .....41,27......40,66 .....1,50 ...17,78 ......41,38 .....34,97 ....0,74 ...FR0000120172 CASINO GUICHARD .........◗ .....64,45......65,45....-1,53 .....9,61 ......66,40 .....58,75 ....1,98 ...FR0000125585 CIMENTS FRANCAIS ........◗ .....74,75......73,50 .....1,70 .....8,65 ......78,15 .....68,15 ....1,50 ...FR0000120982 CLARINS.............................◗ .....48,75......48,31 .....0,91 ...12,59 ......50,00 .....42,20 ....0,77 ...FR0000130296 CLUB MEDITERRANEE .....◗ .....38,45......39,06....-1,56 ...10,65 ......42,28 .....34,66 ....1,00 ...FR0000121568 CNP ASSURANCES ...........◗ .....54,35......54,30 .....0,09 .....3,13 ......55,85 .....50,50 ....1,53 ...FR0000120222 CREDIT AGRICOLE ............◗ .....20,97......21,57....-2,78 ....-5,54 ......23,53 .....20,85 ....0,30 ...FR0000045072 DANONE............................◗ .....76,35......75,70 .....0,86 ...12,36 ......77,10 .....67,75 ....2,45 ...FR0000120644 DASSAULT SYSTEMES .....◗ .....36,90......35,99 .....2,53 ....-0,54 ......38,61 .....34,62 ....0,34 ...FR0000130650 DEXIA.................................◗ .....18,18......18,00 .....1,00 .....7,38 ......18,41 .....16,93 ....0,40...BE0003796134 EADS ..................................◗ .....23,45......22,92 .....2,31 .....9,63 ......24,60 .....20,76 ....0,30...NL0000235190 EIFFAGE .............................◗ .....90,00......91,20....-1,32 .....5,88 ......98,55 .....83,00 ....1,00 ...FR0000130452 ELIOR SCA .........................◗........9,93........9,82 .....1,12 ...18,50 ......10,02........8,24 ....0,10 ...FR0000121279 ESSILOR INTL ....................◗ .....55,70......55,85....-0,27 ....-3,38 ......59,50 .....52,30 ....0,56 ...FR0000121667 EULER HERMES.................◗ .....64,00......62,75 .....1,99 ...26,23 ......64,60 .....50,75 ....1,82 ...FR0004254035 EURAZEO...........................◗ .....74,00......71,00 .....4,23 ...19,07 ......74,35 .....61,70 ....1,00 ...FR0000121121 EURO DISNEY SCA ...........◗........0,13........0,13.......n/d ....-7,80 ........0,18........0,11 .....n/d ...FR0000125874 EUROTUNNEL ...................◗........0,23........0,23.......n/d ....-8,00 ........0,27........0,23 .....n/d ...FR0000125379 FAURECIA ..........................◗ .....63,65......61,20 .....4,00 ...10,12 ......74,50 .....57,90 ....0,91 ...FR0000121147 FIMALAC............................◗ .....37,17......36,01 .....3,22 .....5,60 ......38,00 .....34,00 ....0,95 ...FR0000037947 FRANCE TELECOM............◗ .....23,18......23,07 .....0,48 ....-4,84 ......24,99 .....22,25 ....0,25 ...FR0000133308 GALERIES LAFAYETTE ......◗ .........n/d ...230,80.......n/d ...22,12....233,00 ...184,20 ....1,40 ...FR0000121246 LES BOURSES DANS LE MONDE 1/4, 23h30 Pays Indice Dernier cours % var. /heb. Maxi 2005 Mini 2005 PER DAX Index 4373,53 1/4 Euro Neu Markt Price IX 671,28 1/4 AUTRICHE Austria traded 2671,04 1/4 BELGIQUE Bel 20 3140,33 1/4 DANEMARK Horsens Bnex 319,23 1/4 ESPAGNE Ibex 35 9289,50 1/4 FINLANDE Hex General 6593,04 1/4 FRANCE CAC 40 4080,08 1/4 CAC Next20 4374,00 1/4 CAC Mid100 4825,45 1/4 CAC Small 90 6143,46 1/4 SBF 250 2825,09 1/4 CAC IT20 4093,83 1/4 GRÈCE ASE General 2893,12 1/4 HONGRIE Bux 17107,63 31/3 IRLANDE Irish Overall 6029,23 1/4 ITALIE S&P Mib index 32481,00 1/4 LUXEMBOURG Lux Index 1353,47 1/4 PAYS BAS Amster. Exc. Index 368,20 1/4 0,69 4435,31 7/3 0,74 689,33 28/2 2,13 2803,99 7/3 0,38 3164,54 9/3 1,29 324,58 7/3 -0,21 9647,70 15/2 0,29 6811,31 9/3 0,04 4108,00 7/3 0,72 4430,91 17/2 0,58 4872,36 9/3 -0,11 6235,61 8/3 0,13 2844,08 7/3 0,33 4190,98 8/3 -1,86 3151,26 28/2 1,96 18878,66 8/3 -1,65 42833,93 25/2 1,14 32588,00 1/4 -0,09 1399,69 7/3 -0,92 380,19 7/3 12,50 14,10 13,10 13,00 13,30 13,90 12,40 NEW YORK ($) TOKYO (¥) PARIS (¤) LONDRES (£) ZURICH (FR. S.) 100 Yens 0,92945 107,59000 0,77477 0,53172 1,20320 COURS DE L'EURO 0,72012 0,49421 1,11850 Euro 1,29070 138,86500 0,68615 1,55295 Achat % var. /heb. Dernier cours 1998,33 31/3 7785,91 1/4 4914,00 1/4 1143,27 1/4 778,64 1/4 1168,40 31/3 WSE Wig 20 PSI 20 ROYAUME UNI FTSE 100 index FTSE techMark 100 index SUÈDE OMX TCHÉQUIE Exchange PX 50 POLOGNE 1,88070 202,34500 1,45720 Plus bas Divid. net Code ISIN % var. /heb. Maxi 2005 1,73 -0,42 -0,17 -1,50 1,06 2,04 2118,48 25/2 8107,10 8/2 5077,80 21/2 1268,92 17/2 787,39 7/3 1262,69 10/3 Mini 2005 ICEX 15 3916,62 31/3 RTS 669,07 31/3 Swiss market 5950,88 1/4 National 100 25557,76 31/3 ISLANDE RUSSIE SUISSE TURQUIE Merval Bovespa CANADA TSX Composite CHILI Ipsa ETATS-UNIS Dow Jones ind. Nasdaq composite Nasdaq 100 Wilshire 5000 Standards & Poors 500 MEXIQUE IPC ARGENTINE BRÉSIL 13,10 14,90 10,60 13,30 15,30 8,30 11,80 Franc S. 0,83112 89,40545 0,64394 0,44193 2,26280 1400,42 31/3 26806,63 1/4 9639,90 1/4 1962,89 1/4 10404,30 1/4 1984,81 1/4 1469,35 1/4 11568,73 1/4 1172,92 1/4 12768,73 1/4 TAUX D'INTÉRÊT LE 1/4 france royaume-uni italie allemagne japon états-unis suisse Taux j.le j. Taux 3 mois Taux 10 ans Taux 30 ans 2,07 4,96 2,07 2,07 0,04 2,84 0,80 2,15 4,98 2,15 2,15 0,05 3,12 0,77 3,61 4,76 3,73 3,61 1,25 4,57 2,33 4,03 4,72 4,20 4,07 2,18 4,95 2,78 Vente couronne danoise ..................................................7,4493...................................7,4507 couronne norvég...................................................8,2050...................................8,2093 couronne suédoise .................................................9,1705...................................9,1755 couronne tchéque ...............................................29,9990 ................................30,0090 dollar australien...................................................1,6728...................................1,6738 dollar canadien......................................................1,5677...................................1,5692 dollar hongkong.................................................10,0618 ................................10,0668 dollar néo-zéland. ................................................1,8190...................................1,8208 forint hongrois .................................................247,0300 ..............................247,7700 leu roumain....................................................36590,0000 .........................36664,0000 rouble......................................................................35,8730 ................................35,8950 Dernier cours Sem. préc. % var. /heb. Plus haut Plus bas Divid. net Code ISIN OBERTHUR CARD SYS. ....◗........6,49........6,46 .....0,46 ...16,31 ........7,10........5,54 .....n/d ...FR0000124133 PAGESJAUNES ..................◗ .....18,94......19,10....-0,84 .....6,11 ......20,48 .....17,12 .....n/d ...FR0010096354 PERNOD-RICARD..............◗ ...108,20 ...110,50....-2,08 ....-3,99....114,80 ...104,00 ....0,98 ...FR0000120693 PEUGEOT ...........................◗ .....49,65......49,54 .....0,22 .....6,32 ......51,40 .....46,05 ....1,35 ...FR0000121501 PIERRE VACANCES............. .....88,00......89,50....-1,68 .....4,20 ......96,00 .....82,90 ....1,80 ...FR0000073041 PINAULT PRINT.RED. .......◗ .....82,70......82,20 .....0,61 ...12,29 ......85,05 .....73,05 ....2,40 ...FR0000121485 PUBLICIS GROUPE............◗ .....24,03......23,91 .....0,50 .....0,75 ......25,35 .....22,72 ....0,26 ...FR0000130577 REMY COINTREAU ...........◗ .....32,32......32,36....-0,12 .....8,46 ......32,38 .....29,17 ....1,00 ...FR0000130395 RENAULT ...........................◗ .....69,80......70,50....-0,99 ...13,40 ......71,00 .....61,30 ....1,40 ...FR0000131906 RHODIA .............................◗........1,46........1,61....-9,32..-16,57 ........1,94........1,44 ....0,12 ...FR0000120131 RODRIGUEZ GROUP ........◗ .....45,70......46,00....-0,65 ...21,96 ......46,05 .....35,30 ....0,75 ...FR0000062994 SAGEM...............................◗ .....17,36......16,75 .....3,64 ...10,71 ......18,04 .....14,80 ....0,10 ...FR0000073272 SAINT-GOBAIN.................◗ .....47,13......46,63 .....1,07 .....6,34 ......49,25 .....44,35 ....1,15 ...FR0000125007 SANOFI-AVENTIS .............◗ .....65,45......65,40 .....0,08 ...11,31 ......66,50 .....56,40 ....0,05 ...FR0000120578 SCHNEIDER ELECTRIC ......◗ .....60,50......60,80....-0,49 ...18,16 ......63,30 .....51,15 ....1,10 ...FR0000121972 SCOR ..................................◗........1,63........1,67....-2,40 ...17,27 ........1,70........1,38 ....0,30 ...FR0000130304 SEB .....................................◗ .....83,80......84,00....-0,24 .....6,21 ......88,80 .....78,30 ....2,27 ...FR0000121709 SOCIETE GENERALE..........◗ .....79,95......80,30....-0,44 .....7,39 ......81,80 .....74,25 ....2,50 ...FR0000130809 SODEXHO ALLIANCE .......◗ .....26,11......26,13....-0,08 ...17,30 ......26,70 .....21,81 ....0,70 ...FR0000121220 SOITEC ...............................◗........7,83........7,98....-1,88 ...52,63 ........8,48........5,06 .....n/d ...FR0004025062 SOPRA GROUP CA ...........◗ .....42,75......43,18....-1,00 ....-3,32 ......48,70 .....41,70 ....0,40 ...FR0000050809 SPIR COMMUNIC. ............◗ ...155,00 ...152,00 .....1,97 .....7,42....158,40 ...137,00 ....3,30 ...FR0000131732 SR TELEPERFORMANCE ...◗ .....22,46......21,98 .....2,18 ...15,77 ......22,60 .....19,16 ....0,15 ...FR0000051807 STERIA GROUPE ...............◗ .....29,50......30,22....-2,38.......n/d ......34,30 .....28,41 ....0,22 ...FR0000072910 STMICROELECTRONICS ...◗ .....12,90......13,04....-1,07..-10,10 ......14,47 .....12,38 ....0,08...NL0000226223 SUEZ...................................◗ .....20,70......20,74....-0,19 .....5,50 ......21,90 .....18,77 ....0,71 ...FR0000120529 TECHNIP ............................◗ ...130,00 ...125,00 .....4,00 ....-4,41....136,00 ...121,30 ....2,00 ...FR0000131708 TF1 .....................................◗ .....24,37......24,54....-0,69 .....1,75 ......26,06 .....23,89 ....0,65 ...FR0000054900 THALES ..............................◗ .....32,12......32,00 .....0,38 ....-9,06 ......35,95 .....31,76 ....0,75 ...FR0000121329 THOMSON.........................◗ .....21,00......21,40....-1,87 .....7,97 ......21,42 .....18,08 ....0,26 ...FR0000184533 TOTAL ................................◗ ...181,30 ...179,70 .....0,89 ...12,82....184,10 ...158,00 ....2,40 ...FR0000120271 TRIGANO ...........................◗ .....68,30......67,80 .....0,74 ...12,15 ......72,70 .....58,00 ....0,60 ...FR0005691656 UBISOFT ENTERTAIN .......◗ .....30,00......30,00.......n/d ...12,82 ......33,85 .....24,62 .....n/d ...FR0000054470 UNIBAIL .............................◗ .....91,40......90,50 .....0,99..-21,07....115,70 .....88,20 ....0,90 ...FR0000124711 UNILOG .............................◗ .....54,50......54,25 .....0,46 ...11,20 ......57,50 .....49,10 ....0,45 ...FR0000034662 VALEO................................◗ .....34,78......34,87....-0,26 ...12,92 ......37,45 .....30,25 ....1,05 ...FR0000130338 VALLOUREC.......................◗ ...164,70 ...171,00....-3,68 ...49,73....176,40 ...100,20 ....1,60 ...FR0000120354 VEOLIA ENVIRON.............◗ .....27,71......27,42 .....1,06 .....4,06 ......28,42 .....25,21 ....0,55 ...FR0000124141 VINCI..................................◗ ...111,80 ...111,30 .....0,45 ...13,16....116,80 .....98,60 ....1,20 ...FR0000125486 VIVENDI UNIVERSAL .......◗ .....23,72......23,54 .....0,76 .....0,98 ......25,21 .....22,78 ....1,00 ...FR0000127771 WENDEL INVEST. .............◗ .....61,00......58,25 .....4,72 ...13,28 ......61,80 .....53,70 ....1,05 ...FR0000121204 ZODIAC..............................◗ .....36,38......35,99 .....1,08 .....6,22 ......37,50 .....32,75 ....0,65 ...FR0000125684 ALTADIS.............................◗ .....32,30......31,59 .....2,25 ....-3,78 ......34,50 .....29,20 ....0,34 ...ES0177040013 EQUANT N.V.....................◗........4,27........4,28....-0,23 ...12,37 ........4,28........3,30 .....n/d...NL0000200889 EURONEXT N.V ................◗ .....27,78......27,90....-0,43 ...23,63 ......31,25 .....21,61 ....0,38...NL0000241511 ..................................................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................................................... ..................................................................................................................................................................................... 1832,11 21/1 7586,84 3/1 4765,40 12/1 1132,87 31/3 724,73 24/1 1032,00 30/12 PER Pays 13,50 13,80 12,80 20,60 15,00 15,60 ASIE-OCÉANIE EUROPE TAUX Livre Plus haut 0,64 3906,56 18/3 1,08 716,83 9/3 0,26 6022,88 15/3 4,58 28409,53 28/2 3343,95 4/1 591,66 20/1 5655,10 12/1 23874,67 17/3 1600,31 25/2 29455,40 7/3 9968,41 4/3 2148,01 16/3 10984,46 7/3 2191,60 3/1 1635,45 3/1 12108,93 7/3 1229,11 7/3 13931,29 7/3 1305,56 5/1 23609,97 20/1 8952,79 7/1 1707,09 12/1 10368,61 24/1 1968,58 29/3 1458,26 29/3 11449,26 24/1 1163,69 29/3 12192,32 12/1 14,60 11,10 AMÉRIQUES MARCHÉ DES CHANGES 1/4, 23h30 Dollar Indice PORTUGAL 4160,83 24/1 651,08 3/1 2399,25 14/1 2934,70 3/1 283,41 24/1 8907,00 24/1 6056,20 24/1 3804,92 12/1 4029,21 6/1 4329,96 3/1 5307,65 3/1 2633,56 12/1 3953,02 24/1 2786,51 3/1 14553,57 7/1 5901,05 24/2 30569,00 12/1 1277,84 6/1 347,70 3/1 Sem. préc. Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). En gras : CAC40. # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2005. n/d : valeur non disponible. Pays UNION EUROPÉENNE ALLEMAGNE Dernier cours GECINA ..............................◗ .....88,10......88,05 .....0,06 ...20,85 ......88,20 .....71,10 ....2,45 ...FR0010040865 GENERALE DE SANTE ......◗ .....15,02......15,65....-4,03 ....-2,72 ......18,20 .....14,88 ....0,25 ...FR0000044471 GEOPHYSIQUE..................◗ .....68,25......64,75 .....5,41 ...34,48 ......72,40 .....50,20 ....1,22 ...FR0000120164 GFI INFORMATIQUE ........◗........5,11........5,08 .....0,59 ...10,13 ........5,85........4,52 ....0,04 ...FR0004038099 GUYENNE GASCOGNE ....◗ .....88,10......87,50 .....0,69 .....3,65 ......90,70 .....84,50 ....2,36 ...FR0000120289 HAVAS ...............................◗........4,40........4,43....-0,68 .....4,76 ........4,71........4,02 ....0,05 ...FR0000121881 HERMES INTL....................◗ ...155,50 ...158,30....-1,77 .....5,93....164,90 ...141,10 ....1,70 ...FR0000052292 IMERYS ..............................◗ .....59,05......57,50 .....2,70 ....-4,37 ......65,00 .....55,90 ....5,00 ...FR0000120859 INGENICO..........................◗ .....12,90......12,76 .....1,10 ...10,26 ......13,80 .....11,48 ....0,08 ...FR0000125346 IPSOS .................................◗ .....81,85......76,90 .....6,44 .....6,30 ......86,00 .....75,80 ....0,85 ...FR0000073298 JC DECAUX........................◗ .....20,96......20,20 .....3,76 ....-2,42 ......21,95 .....18,86 .....n/d ...FR0000077919 KLEPIERRE .........................◗ .....70,05......67,75 .....3,39 .....7,52 ......74,90 .....60,60 ....2,00 ...FR0000121964 LAFARGE............................◗ .....75,20......75,85....-0,86 .....5,92 ......81,40 .....71,00 ....2,30 ...FR0000120537 LAGARDERE ......................◗ .....59,65......57,90 .....3,02 ...12,34 ......62,75 .....53,00 ....0,90 ...FR0000130213 L'OREAL .............................◗ .....60,85......60,70 .....0,25 .....8,95 ......62,15 .....54,50 ....0,73 ...FR0000120321 LVMH MOET HEN. ...........◗ .....57,45......56,85 .....1,06 .....1,95 ......58,30 .....52,95 ....0,25 ...FR0000121014 M6-METROPOLE TV.........◗ .....21,40......21,25 .....0,71 .....2,39 ......22,62 .....20,20 ....0,67 ...FR0000053225 MARIONNAUD PARFUM.◗ .....21,50......21,60....-0,46 ...19,78 ......21,70 .....15,68 ....0,49 ...FR0000064941 MEDIDEP............................. .....26,00......25,55 .....1,76 ...13,14 ......26,30 .....22,00 .....n/d ...FR0000065666 MICHELIN ..........................◗ .....51,50......52,20....-1,34 .....9,13 ......56,20 .....45,89 ....0,93 ...FR0000121261 NATEXIS BQ POP..............◗ ...115,50 ...112,70 .....2,48 ...14,70....115,90 ...100,00 ....2,50 ...FR0000120685 NEOPOST...........................◗ .....69,55......64,65 .....7,58 ...21,59 ......69,55 .....56,50 ....1,25 ...FR0000120560 NEXANS.............................◗ .....32,50......32,10 .....1,25 ...12,34 ......35,80 .....28,91 ....0,20 ...FR0000044448 NRJ GROUP .......................◗ .....17,60......17,42 .....1,03 .....8,98 ......18,70 .....16,10 ....0,29 ...FR0000121691 EN PROGRÈS MARCHÉS A TERME LE 1/4, 23h30 Echéance paris cac 40 ter. euro notio. euro st. 50 francfort bund 10 ans londres euribor 3m. new york dow jones s. & poors Premier prix Dernier prix Contrats ouverts 4/5 4071,00 4058,00 407702 0,00 0,00 0 0/0 6/5 3008,00 2995,00 1331494 6/5 5,26 118,68 1293583 6/5 97,80 97,81 264007 6/5 10545,00 10435,00 37981 6/5 1190,00 1177,50 652538 2,65 0,39 1,12 1,09 -0,37 -0,31 -0,04 0,06 0,13 -0,65 10,60 7,80 15,10 15,10 15,30 22,90 23,90 15,90 12,20 Indice All ordinaries 4126,40 1/4 -0,13 4255,80 21/3 Shangaï B 77,22 31/3 -1,35 83,98 9/3 Shenzen B 257,73 31/3 -0,99 276,83 9/3 CORÉE DU SUD K Composite 965,68 31/3 -0,12 1022,78 11/3 HONG KONG Hang Seng 13491,35 1/4 -0,78 14272,54 28/2 HKEX LargeCAp 15179,83 1/4 -0,19 15906,29 28/2 INDE Bombay SE 30 883,05 1/4 199,81 928,38 8/3 ISRAËL Tel Aviv 100 664,64 31/3 0,34 688,16 7/3 JAPON Nikkei 225 11723,63 1/4 -0,19 11975,46 7/3 Topix index 1186,50 1/4 -0,16 1206,93 22/3 MALAISIE KL composite 875,92 1/4 -0,73 940,94 19/1 NOUVELLE-ZÉLANDE All ordinar. 982,52 31/3 -2,40 1059,68 9/3 SINGAPOUR Straits Time 2143,75 1/4 -0,36 2191,29 18/3 TAÏWAN Weighted 6028,75 1/4 0,46 6267,52 2/3 THAILANDE Thaï SE 695,83 1/4 1,57 746,09 28/2 Mini 2005 PER 4030,30 6/1 72,41 1/2 218,85 31/12 870,84 7/1 13320,53 24/1 14787,30 24/1 810,58 24/1 629,27 5/1 11212,63 24/1 1128,75 21/1 870,44 31/3 979,35 30/3 2061,99 4/1 5734,87 25/1 666,60 30/12 15,30 14,00 16,30 23,70 13,50 12,20 AFRIQUE AFRIQUE DU SUD COTE D'IVOIRE All share 13432,14 1/4 BRVM 87,16 31/3 1,82 13761,01 17/3 12436,91 20/1 0,36 87,61 31/12 83,68 15/2 11,30 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. Taux de base bancaire..................................6,60 % Taux des oblig. des sociétés privées .........4,26 % Taux d'intérêt légal.......................................2,05 % VENDREDI 1 AVRIL 23h30 (Taux de l’usure : taux maximum légal) Maxi 2005 CHINE OR Crédit aux entreprises (+ de 2ans) moyenne taux variable ................................4,51 % usure taux variable .......................................6,01 % moyenne taux fixe ........................................4,99 % usure taux fixe ...............................................6,65 % % var. /heb. AUSTRALIE TAUX COURANTS Crédit immobilier à taux fixe taux effectif moyen ......................................4,97 % usure ................................................................6,63 % Crédit immobilier à taux variable taux effectif moyen ......................................4,38 % usure ................................................................5,84 % Crédit consommation (- de 1 524 euros) taux effectif moyen ....................................14,59 % usure ..............................................................19,45 % Crédit renouvelable, découverts taux effectif moyen ....................................12,25 % usure ..............................................................16,33 % Crédit consommation (+ de 1 524 euros) taux effectif moyen ......................................6,64 % usure ................................................................8,85 % Dernier cours MÉTAUX Cours % var. /heb. OR FIN KILO BARRE ..................10000,00 ........0,00 OR FIN LINGOT..........................10590,00 ........0,00 ONCE D'OR EN DOLLAR................427,15 ........0,47 PIÈCE 20 FR. FRANCAIS...................60,00 ........1,69 PIÈCE 20 FR. SUISSE ........................60,00 ........0,00 PIÈCE UNION LAT. 20......................60,00 ........0,00 PIÈCE 10 US$..................................210,00 ........7,69 PIÈCE 20 US$..................................400,00 ........2,50 PIÈCE 50 PESOS MEXICAINS ........390,25.......-0,45 DENRÉES VENDREDI 1 AVRIL 23h30 Cours % var. /heb. BLE ($ CHICAGO) ...........................323,00.......-4,51 CACAO ($ NEW YORK) ...............1574,00.......-0,57 CAFE (£ LONDRES) ......................1000,00 ........7,99 COLZA (¤ PARIS) ............................200,00.......-0,50 MAÏS ($ CHICAGO) ........................213,00 ........1,19 ORGE ($ WINIPEG) ........................118,00 ........0,85 JUS D'ORANGE ($ NEW YORK)....100,00 ........4,60 SUCRE BLANC (£ LONDRES).........251,00.......-0,59 SOJA TOURT. ($ CHICAGO) ..........185,60.......-2,16 VENDREDI 1 AVRIL 23h30 Cours % var. /heb. LONDRES ALUMINIUM COMPTANT ($/T).1973,00 ........0,03 ALUMINIUM À 3 MOIS ($/T).....1962,00 ........0,26 CUIVRE COMPTANT ($/T) ..........3408,00 ........0,03 CUIVRE À 3 MOIS ($/T) ..............3264,00 ........0,34 ETAIN COMPTANT ($/T).............8170,00.......-1,80 ETAIN À 3 MOIS ($/T) ................8095,00.......-2,47 NICKEL COMPTANT ($/T) ........16250,00.......-1,34 NICKEL À 3 MOIS ($/T) ............15775,00.......-2,17 PLOMB COMPTANT ($/T) ..........1023,00 ........1,79 PLOMB À 3 MOIS ($/T).................985,00 ........2,07 ZINC COMPTANT ($/T)...............1349,00 ........0,19 ZINC À 3 MOIS ($/T)...................1365,00.......-0,29 NEW YORK ARGENT À TERME ($/once)..............7,00 ........0,94 PLATINE À TERME ($/once) .........868,50 ........0,75 PÉTROLE VENDREDI 1 AVRIL 23h30 Cours % var. /heb. BRENT (LONDRES) ...........................56,15 ........4,25 WTI (NEW YORK).............................55,43 ........2,06 LIGHT SWEET CRUDE ......................57,32 ........4,89 MARCHÉS LE MONDE/DIMANCHE 3 - LUNDI 4 AVRIL 2005/VII TOKYO L’attentisme prévaut sur les Bourses NIKKEI q – 0,32 % 11 723,63 points La hausse des prix du baril de brut et la publication d’indicateurs en recul ont pesé sur l’ensemble des places M algré une semaine particulièrement morose en Europe, durant laquelle les indicateurs économiques, tous porteurs de mauvaises nouvelles, se sont succédé, les places boursières européennes sont néanmoins restées stables. Le département américain du travail a annoncé, vendredi 1er avril, que 110 000 emplois non agricoles ont été créés en mars, un résultat presque moitié moindre que celui attendu par Wall Street. Les chiffres de février ont en outre été révisés à la baisse, à 243 000 créations d’emplois au lieu de 262 000 en première estimation. Ces données, très attendues, ont déçu mais n’ont pourtant pas eu d’effet notable sur les places boursières. Les analystes ont en effet divergé quant aux conséquences de cette moindre création d’emplois. Pour certains, cette annonce est rassurante car elle éloigne la menace inflationniste, et donc l’éventualité d’une accélération du rythme de hausse des taux par la Réserve fédérale américaine (Fed). D’autres l’estiment au contraire inquiétante car elle fait douter du caractère durable de l’expansion, en particulier dans un contexte de prix pétroliers élevés. D’autres indicateurs publiés plus tard dans l’après-midi ont en outre montré que l’activité économique restait soutenue outre- EURO STOXX50 Atlantique. Les affaires ont ainsi été bonnes dans les services aux Etats-Unis en mars, selon les résultats de l’enquête de l’Institute of Supply Management (ISM) auprès des directeurs d’achats, publiés vendredi. En France, les différents indicateurs publiés n’ont en revanche pas laissé la place à une interprétation positive. Tant le moral des ménages que celui des chefs d’entreprises sont tombés au plus bas en mars, selon l’Insee. Et la publication vendredi de l’indice des directeurs d’achat du secteur manufacturier en France (PMI) n’a pu que confirmer leur sentiment : il a chuté en mars à 51,9 points contre 53,2 points en février, son plus bas niveau depuis décembre 2003, a confirmé la Compagnie des acheteurs de France (CDAF). Même si un chiffre au-dessus de la barre des 50 points montre une expansion du secteur alors qu’un chiffre inférieur indique une contraction. Même ambiance en Asie : l’enquête trimestrielle Tankan, de la Banque du Japon, publiée vendredi, a montré une détérioration du moral des dirigeants d’entreprise de l’Archipel, qui a fléchi de 8 points pour s’établir à + 14 contre + 22 en décembre 2004 et + 26 en septembre. Le taux de chômage a crû de façon inattendue, de 0,2 point de pourcentage, à 4,7 % de la population active en février par rapport au mois précédent, son taux le plus haut depuis six mois. La production industrielle, elle, a cédé 2,1 % sur un mois. « Le sentiment d’achat n’est pas fort, les investisseurs étant préoccupés par les perspectives économiques incertaines du Japon », a estimé Kazumasa Niimi, analyste chez Japan Research Institute. Sur la semaine achevée vendredi 1er avril, l’indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a reculé de 0,32 %. Comme à Wall Street, à Paris ou à Londres, la hausse des prix du pétrole pèsent sur le Kabuto-Cho, estiment les courtiers. Et cette Renault a annoncé un programme de rachat d’actions qui porte jusqu’à 10 % de son capital tendance devrait se poursuivre. Les prix du pétrole continuaient de remonter vendredi, après avoir décollé de plus de 2 dollars la veille. A New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) cotait 55,42 dollars jeudi. Dans ce contexte tendu, la publication le même jour d’une étude de Goldman Sachs évoquant une possible poussée à 105 dollars le baril a suffi à provoquer un retour en masse des spéculateurs sur le marché. Plus mesurés, les analystes de l’Institut français du pétrole (IFP) ont publié mercredi une note confirmant que « le marché anticipe le maintien à long terme de prix plus élevés ». Mais l’organisme table sur une évolution du prix du baril de WTI dans une fourchette de 45 à 65 dollars pour les livraisons à court terme et entre 45 et 50 dollars pour les livraisons à 2010-2011. Pour les analystes de l’IFP, « la dépréciation du dollar vis-à-vis de l’euro, constitue un élément-clé ». Et d’expliquer : « En effet, les exportations des pays de l’OPEP [Organisation des pays exportateurs de pétrole] sont libellées en dollars et leurs importations proviennent majoritairement des zones euro et yen. La dévaluation du dollar par rapport à l’euro et au yen impacte directement leur économie et les incite à maintenir leur pouvoir d’achat par un prix du pétrole plus élevé. » Or, après s’être reprise, la monnaie américaine a à nouveau chuté cette semaine, l’euro s’établissant aux environs de 1,29 dollar vendredi après-midi. Certaines valeurs ont soutenu les places européennes. Le titre de British Petroleum (BP) s’est ainsi repris de 0,64 %, à 552 livres vendredi, après que le groupe pétrolier anglo-néerlandais eut annoncé vouloir se délester à terme de son activité de pétrochimie, qu’il juge peu rentable, en la transférant dans une nouvelle filiale baptisée Innovene. Dans le secteur automobile, le L’euro résiste malgré des signaux négatifs Face à un dollar renforcé par un environnement plus favorable et malgré une série de statistiques économiques décevantes, la monnaie unique a su montrer sa force A en juger par sa capacité de résistance aux mauvaises nouvelles qui s’accumulent depuis quinze jours, nul doute que l’euro est d’une incroyable force. Et on imagine mal ce qui pourrait être en mesure de le faire baisser dans un avenir proche. La monnaie unique est certes brièvement tombée, lundi 28 mars, jusqu’à 1,2860 dollar, son plus bas niveau depuis six semaines, mais ce petit accès de faiblesse n’a guère duré. Vendredi 1er avril, elle était remontée à plus 1,3060 dollar. Et pourtant, difficile de concevoir un environnement général plus défavorable pour l’euro. Sur le plan politique d’abord, de nouveaux sondages ont confirmé l’avance du non dans les intentions de vote pour le référendum sur la constitution, organisé en France dimanche 29 mai. Même si une victoire du non ne remettrait pas en cause l’existence de l’euro – contrairement à ce qu’avait affirmé il y a quelques semaines avec un peu d’exagération l’ancien ministre socialiste de l’économie et des finances Dominique StraussKahn –, il est en revanche probable qu’une telle issue plongerait l’Europe dans une crise politique, morale et institutionnelle grave et durable, de nature à susciter la défiance des investisseurs internationaux vis-à-vis de l’euro. Sur le plan économique, c’est à une rafale de statistiques très décevantes qu’a été confrontée la mon- société des lecteurs du « monde » Conforter l’indépendance du Monde Vous êtes attaché à l’indépendance du Monde. Vous pouvez y concourir en rejoignant la Société des lecteurs (SDL). Elle contrôle 10,46 % du capital du journal. Les titres de la SDL sont inscrits sur le marché libre, code ISIN FR0000034779. Ceux qui possèdent un portefeuille peuvent passer un ordre d’achat à leur banque. Les autres peuvent acheter une ou plusieurs actions en s’adressant au secrétariat de la SDL. Les actions ainsi acquises seront inscrites en « compte nominatif pur », formule qui n’entraîne pas de droit de garde pour l’actionnaire. Cours de l’action le 1er avril 2005 : 14,10 ¤ Société des lecteurs du « Monde », 80, boulevard Auguste-Blanqui, 75707 Paris Cedex 13. Tél. : 01-57-28-25-01. Courriel : [email protected] SOLIDITÉ Euro contre dollar Le 1 er avril 1,3060 à 16h00 1,36 1,34 1,32 1,30 1,28 1,26 1,24 1,22 euro, chutant de 0,28 point, à – 0,08 point (contre + 0,20 le mois précédent), soit son plus bas niveau depuis mars 2004. Ce tableau sombre a été un peu plus noirci encore par l’annonce jeudi en France d’une nouvelle progression du chômage, de 0,5 % en février. Ces 12 800 demandeurs d’emploi supplémentaires portent le nombre total de chômeurs à 2 481 100 personnes, soit 10,1 % de la population active. Plus personne ne semble croire, à part le premier ministre Jean-Pierre Raffarin, à la possibilité de voir ce taux tomber à 9 % d’ici à la fin de l’année. pour une baisse des taux O N D J F 2004 2005 M A Source : Bloomberg naie unique. La principale a été l’annonce, jeudi, par Eurostat, d’une nouvelle et forte baisse (– 1,4 point) de l’indice de confiance économique des entrepreneurs et des consommateurs en mars dans la zone euro. La confiance s’est particulièrement détériorée chez les industriels et les commerçants de détail (– 2 points) mais elle a aussi reculé dans les services (– 1 point) et même chez les ménages (– 1 point), où elle s’était pourtant stabilisée depuis six mois. Parmi les grands pays, la dégradation est particulièrement sensible en Allemagne et en France, et, dans une moindre mesure en Italie, a souligné Bruxelles. Par ailleurs, le climat des affaires, qui mesure la confiance des seuls industriels, s’est fortement dégradée en mars dans la zone L’environnement économique apparaît encore plus pénalisant pour l’euro comparé à celui du dollar. En vrac, on a ainsi appris cette semaine que les dépenses de consommation des ménages américains avaient progressé de 0,5 % en février et que leurs revenus avaient augmenté de 0,3 %. De son côté, la croissance du produit intérieur brut (PIB) aux Etats-Unis au quatrième trimestre a été confirmée à 3,8 % en rythme annuel. Quant au taux de chômage, il est redescendu à 5,2 % en mars après avoir atteint 5,4 % en février. Sur le plan monétaire enfin, les évolutions attendues des deux côtés de l’Atlantique plaident aussi, en théorie, pour un net raffermissement du dollar vis-à-vis de l’euro. La Réserve fédérale américaine (Fed) devrait continuer à relever ses taux directeurs au cours des prochains mois, surtout si les tensions inflationnistes qui ont commencé à apparaître se renforcent. LE FMI POUR LE STATU QUO MONÉTAIRE EN EUROPE Les taux d’intérêt dans la zone euro doivent évoluer à « un rythme graduel », a déclaré Rodrigo Rato, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), vendredi 1er avril . Dans un rapport à paraître à la mi-avril et cité par le Financial Times Deutschland (FTD), le FMI juge de nouveau que la Banque centrale européenne (BCE) ne doit pas relever ses taux tant que la croissance ne se sera pas affermie dans les pays ayant adopté la monnaie unique. « Dans la zone euro, contrairement aux Etats-Unis, la politique monétaire devrait maintenir le statu quo jusqu’à ce qu’une croissance auto-entretenue se soit établie », selon un extrait du rapport cité par le FTD. S’exprimant par ailleurs au sujet des pays émergents, notamment de l’Asie, M. Rato a souligné qu’ils doivent « assouplir davantage leur taux de change pour un plus grand contrôle des flux de capitaux ». Une allusion à la réévaluation de la monnaie chinoise que réclament les pays occidentaux. A la mi-mars, M. Rato avait déjà estimé que la Chine était « techniquement prête » pour un réajustement du yuan. En Europe, en revanche, personne n’envisage sérieusement une hausse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) dans un avenir proche compte tenu de la détérioration de la situation économique. Au contraire, beaucoup d’économistes réclament de plus en plus ouvertement une baisse. Mais les banquiers centraux ne semblent pas du tout décidés à faire un geste dans ce sens. Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a jugé mercredi, sur LCI, qu’une réduction du taux directeur de la BCE n’est « pas du tout le sujet ». « Les conditions de financement sont absolument optimales, a-t-il expliqué. Non seulement il n’y a aucune difficulté pour les particuliers, les entreprises, les gens qui achètent des logements à se financer ; mais ils le font à des taux extraordinairement bas. » Il est vrai que l’assouplissement du pacte de stabilité budgétaire, décidé il y a dix jours par les chefs d’Etat et de gouvernement, n’est pas de nature à inciter les autorités monétaires à faire preuve d’une clémence particulière. Lundi, à Tokyo, le président de la République française a dit ne pas croire que la réforme du pacte « puisse avoir des conséquences sur la crédibilité de l’euro ». « Ce n’est en aucun cas une remise en cause des principes de saine gestion », a ajouté Jacques Chirac. Ce n’est pas l’avis du vice-président de la BCE, Lucas Papademos. Celui-ci a estimé, jeudi, dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, qu’un « affaiblissement de la discipline budgétaire pourrait affecter les perspectives de stabilité des prix et, par conséquent, nécessiter un changement dans l’orientation de la politique monétaire ». On voit mal toutefois comment la BCE pourrait dépasser le stade de la menace et de l’indignation verbales : remonter ses taux serait perçu par la communauté financière internationale comme une déclaration de guerre vis-à-vis des dirigeants politiques. La BCE sait bien qu’un tel affrontement, dans le contexte politico-économique actuel de l’Union, nuirait plus à cette fameuse « crédibilité » de l’euro que l’assouplissement du pacte de stabilité lui-même. Pierre-Antoine Delhommais fabricant de pneumatiques allemand a vu son bénéfice net plus que doubler, à 673,8 millions d’euros en 2004, principalement grâce à des réductions de coûts. En un an, le résultat d’exploitation a grimpé de 28 %, à 1,096 milliard d’euros, pour un chiffre d’affaires de 12,59 milliards d’euros, en hausse de 9 %. Ces chiffres étaient tous supérieurs aux attentes des analystes. Le titre Continental s’est ainsi apprécié de 9,8 %, à 62,63 euros sur quatre jours. Dans la foulée, le titre du français Michelin a progressé de 1,38 %, à 51,4 euros vendredi. L’action Renault était aussi en hausse de 1,31 %, à 69,8 euros vendredi, après l’annonce d’un programme de rachat d’actions qui pourrait concerner jusqu’à 10 % de son capital et d’une progression de ses ventes en mars en France. Le prix d’achat sera compris entre un minimum de 60 euros par action et un maximum de 85 euros. En revanche, DaimlerChrysler, dont la division Mercedes a annoncé vendredi sa volonté de réduire ses coûts via « des suppressions d’emplois significatives », a vu son titre fléchir de 0,78 %, à 34,35 euros vendredi. Dans le secteur de la distribution, l’offre publique d’achat (OPA) de BNP Paribas sur le groupe Galeries Lafayette, annoncée mardi matin, a provoqué la suspension de la cotation du titre. Annie Kahn n + 0,01 % 3 061,11 points PARIS CAC 40 n + 0,04 % 4 080,08 points LONDRES FT 100 q – 0,17 % 4 914 points FRANCFORT DAX 30 IBIS n + 0,01 % 4 373,53 points NEW YORK DOW JONES q – 0,37 % 10 404,30 points NASDAQ q – 0,31 % 1 984,81 points MARCHÉ DES CAPITAUX Mauvaises nouvelles en série et voilà un trimestre terminé. Personne n’a jamais cru que l’année 2005 serait facile, et cela se confirme. Le fait qu’il ne reste plus que neuf mois est presque agréable. Sur le marché des émissions obligataires en euros, les banquiers avaient anticipé un volume d’émissions, de la part des entreprises non financières, sensiblement identique à celui du premier trimestre 2004. Ce qui, pour une fois, s’est vérifié. Mais si, en 2004, l’absence de besoin d’argent chez les émetteurs expliquait le calme du marché, cette année c’est la variation des cours qui rend les opérations difficiles. Après le constructeur automobile General Motors, c’était au tour d’AIG d’annoncer des nouvel- tisseurs au moment de l’émission d’obligations par ISS n’incluaient aucune clause de changement de contrôle imposant le remboursement, par le nouveau propriétaire, des obligations émises. Ce qui montre, une fois de plus, à quel point les investisseurs obligataires ont intérêt à éplucher les documents d’émissions, en particulier celles des entreprises les plus « exotiques » pour eux. L’ambiance n’était déjà pas à la franche rigolade pour les investisseurs : cela fait maintenant trois semaines que le compartiment des entreprises non financières est déserté. Pis, depuis le début du mois de mars, les cours des obligations des entreprises non financières se Depuis le début du mois de mars, les cours des obligations des entreprises non financières se sont dégradés, en moyenne, de 35 % les désagréables. Mercredi 30 mars, l’assureur américain, numéro un mondial, reconnaissait avoir réalisé une transaction incorrecte (d’un montant de 500 millions de dollars) et annonçait qu’il allait retarder la publication de son bilan annuel. Sanction immédiate : AIG a perdu sa prestigieuse notation financière triple A, l’agence Standard & Poor’s révisant à la baisse son jugement tout en envisageant une nouvelle dégradation. Dans ces conditions, il n’est guère surprenant que les obligations émises par les assureurs aient pâti des péripéties d’AIG. Autre mauvaise nouvelle, ISS, une entreprise danoise spécialisée dans les services aux entreprises, qui avait émis des obligations en novembre 2004, vient d’annoncer qu’elle allait être reprise par des investisseurs via une acquisition par effet de levier (LBO). Les obligations d’ISS ont aussitôt effectué un plongeon. Les documents fournis aux inves- sont dégradés, en moyenne, de 35 %. Par exemple, les investisseurs qui, à la mi-mars, avaient acheté des obligations de l’italien Finmeccanica d’une durée de 20 ans déboursant 10 millions d’euros dans leur enthousiasme voient désormais leur perte s’élever à 350 000 euros en raison de la dégradation du cours depuis la date de l’émission. En attendant que la situation s’améliore, la période de transferts des responsables d’émissions d’obligations au sein des banques a commencé. Les derniers bonus au titre de l’année 2004 viennent en effet d’être versés. Les opérateurs peuvent donc désormais quitter leur maison avec de coquettes sommes en poche. Reste que, sur le marché primaire obligataire de l’euro, le marché du travail est assez peu liquide. Il l’est encore moins dans le domaine des entreprises non financières. Isabelle Ehrhart