« Derrière le mur II » : la reconquête du Malecón par les arts visuels
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« Derrière le mur II » : la reconquête du Malecón par les arts visuels
« Derrière le mur II » : la reconquête du Malecón par les arts visuels Par Roberto Miguel Torres Barbán Traduit par Alain de Cullant Número 06, 2015 Depuis sa création lors de la onzième Biennale de La Havane, le projet « Detrás del Muro » (Derrière le Mur), à la tête duquel se trouve le commissaire Juanito Delgado, revient avec sa deuxième édition. L'édition du livre Behind The Wall, la projection de son documentaire dans les festivals de Montréal et du Nouveau Cinéma Latinoaméricain de La Havane, ainsi que la présentation d'un grand nombre de ses pièces dans la galerie 8th Floor de la Rubin Foundation de New York, au siège de la Fondation Rockefeller, et dans le Centre de Développement des Arts Visuels, ont eu lieu à propos du trentième anniversaire de la Biennale de La Havane. « Derrière le Mur » a voulu revenir dans cette douzième édition, non seulement en légitimant l'importance du grand rendez-vous de l'art contemporain à Cuba, aussi bien pour ses propres créateurs que pour les étrangers, mais pour montrer la croissance du projet qui fait partie maintenant des expositions collatérales de la Biennale. Cette importante présentation sur le Malecón de La Havane est une nouvelle rencontre avec son public, doublant le nombre de projets par rapport à la onzième Biennale avec des artistes de tous les continents, proposant des performances, des sculptures, des conférences, des peintures et des projets de toutes sortes, allant d'une plage avec des chaises longues et des parasols, jusqu'à une fontaine d'épines, une rivière de lumière ou une patinoire. L'inauguration de l'exposition, qui regroupe des plasticiens tels que Manuel Mendive ou Roberto Fabelo, a été inaugurée le dimanche 24 mai et elle restera en interaction avec le public jusqu'au 22 juin, quand fermera ce grand rendez-vous de l'art à La Havane. Depuis La Punta jusqu’au parc Maceo, près d’une cinquantaine d’artistes, tels que Duvier del Dago, Stainless, Adonis Ferro ou José Parlá, parmi beaucoup d'autres, nous proposent les tenants et les aboutissants d'un projet multimédia comportant toutes les manifestations artistiques, au-delà des arts plastiques, et où le sensoriel occupe un rôle fondamental. Juan Delgado Calzadilla, son commissaire principal, a précisé que ce projet, faisant partie du programme des activités parallèles de la Biennale, convoque non seulement les plasticiens, mais aussi les musiciens, les écrivains, les poètes et les comédiens, et, cette année, il comprend des soirées de vidéo dans le Café Neruda, où le cinéaste Lester Hamlet et la commissaire Elvia Rosa Castro seront les amphitryons de certains programmes. Juan Delgado a souligné que les plus différents genres artistiques sont abordés, y compris de nombreuses surprises, et, pour la première fois, qu’il y aura deux ateliers offerts par les artistes Nereida Garcia (Cuba-USA) et Oweena Fogarty (MexiqueIrlande), lors desquels ils interagissent avec les personnes âgées et des jeunes étudiants provenant de divers milieux. « Derrière le Mur est un endroit où se trouve le plus beaux, où les gens peuvent réfléchir, méditer, penser, voir un bon art et dialoguer avec les artistes, avec lesquels, souvent, on ne peut pas interagir. Certains artiste sont nouvellement présent avec des œuvres très bien pensées pour la Malecón havanais, pour la ville, comme Rachel Valdés (Proyecto Reality, Cubo Azul), Inti Hernández (Balance Cubano), Florencio Gelabert (Stella) ou Roberto Fabelo (Delicatessen). Derrière le Mur continue à avoir, selon mon critère, l'importance d'être un projet alternatif sur une scène comme le malecón, ce qui est excellent pour les relations avec le public, cette interaction que les artistes aiment tant », Cette année, le projet compte des artistes du Mexique (projet NOEMA), du Maroc (Saafa Erruas, Mournir Fatmi), de République Dominicaine (Raquel Paiewonsky), d’Allemagne (Ewerdt Hilgemann) ou des États-Unis (Emilio Pérez, José Parlá, Duke Riley), parmi de nombreux autres qui sont non seulement présent sur le Malecón mais aussi dans le rue Campanario, « car cette année la ville qui change chaque jour nous a suggéré des propositions, comme par exemple, une grande fresque de 20 mètres carrés de l’Étasunien Emilio Pérez et des performances d’Aimée García, de Ricardo Rodríguez ou d’Álvaro Brunet », a déclaré Juan Delgado. Un grand nombre de ces créateurs, depuis qu’ils ont déjà conquis le Malecón, n’auront pas besoin de se poser la question « Qui y-t-il derrière le mur », car, au milieu du néant, on rencontrera l’art une fois de plus. CUBARTE www.lettresdecuba.cult.cu [email protected] Facebook : Lettres de Cuba Twitter : @rlettresdecuba