Open skies - Benjamin Leszcz

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Open skies - Benjamin Leszcz
Neighbourhood/Le voisinage
Words: Benjamin Leszcz Photography: Jane Heller
The Village People
Open skies
Montréal’s Mile End is home to interesting boutiques, artsy cafés and
astonishingly friendly folks. A tale of gentle gentrification. À Montréal,
le voisinage du Mile-End héberge boutiques intéressantes, cafés
d’artistes et habitants chaleureux. Un embourgeoisement réussi.
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Norton Rose Group
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5 continents
1 vision
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For most of the 20th century, Mile End was known as a
tough but vibrant immigrant neighbourhood – a backdrop to
Mordecai Richler’s novels and home to legendary bagels. In
the ’80s, the artists arrived; by the ’90s, the hood became
an indie rock epicentre, ultimately spawning bands like Wolf
Parade and Arcade Fire.
The real starving artists may have left, but Mile End still
buzzes with an energy that’s as evident in the creative shops
and restaurants as it is in its residents, all of whom seem to
know one another, and staggeringly few of whom seem to
have day jobs. Residents complain that chatty neighbours
can turn a coffee run into an hours-long affair, but, of course,
that’s the charm of Mile End: the warmth of a small village –
right in the heart of the city.
Pendant la majeure partie du xxe siècle, le Mile-End a eu la
réputation d’un voisinage d’immigrants rude mais animé, où se
déroulaient les romans de Mordecai Richler et où l’on trouvait des
bagels délicieux. Dans les années 1980, les artistes sont arrivés ;
dès les années 1990, le coin est devenu l’épicentre du rock indé
et a vu naître des groupes comme Wolf Parade et Arcade Fire.
Les artistes crève-la-faim ont beau avoir vidé les lieux, le
Mile-End exsude toujours une énergie qu’on remarque dans
les boutiques inventives et les restaurants tout comme chez
les résidents qui semblent tous se connaître et dont seule une
minorité semble avoir un travail aux heures régulières. Les gens
du coin se plaignent que boire un café peut leur prendre des
heures, mais c’est justement là tout le charme du Mile-End : la
convivialité d’un village en plein cœur de la ville.
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Neighbourhood/Le voisinage
Neighbourhood/Le voisinage
p
p
Eat/Drink
Shop
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Eye candy: Les Montures’ fab frames.
Plein la vue : les lunettes à gogo.
Unusual beauty at Style Labo.
Beauté étrange au Style Labo.
At Les Étoffes, fashion is friendly.
Les Étoffes ou la mode amicale.
Le Filet
Earlier this year, Hubert Marsolais and
Claude Pelletier, the pair behind Old
Montréal’s Le Club Chasse et Pêche,
took their talents uptown, opening this
raw-bar-inspired restaurant. Le Filet
has gilded ceilings and fluorescent fish
portraits, but the food – snow-craband-asparagus risotto; scallops with
avocado-and-beet salad; and oysters
galore – steals the show. Au début de
cette année, Hubert Marsolais et Claude
Pelletier, les propriétaires du Club
chasse et pêche ont ouvert ce restaurant
style bar. Le Filet a des plafonds dorés
et des portraits de poissons fluo, mais
les plats – risotto de crabe des neiges
et asperges, salade de Saint-Jacques,
d’avocat et de betterave et profusion
d’huîtres – sont la véritable attraction.
219 avenue du Mont-Royal Ouest
(514) 360-6060, www.lefilet.ca
01
Em Café
When Anna Angelis opened Em Café, she
received a clichéd bit of advice. “People
said, ‘You can’t cater to everybody.’
I said, ‘Why not?’” Angelis and her team
promptly defied the cynics, drawing
an eclectic group of young mothers,
retirees, artists and politicians with a
menu of contemporary comfort food,
including peanut-butter-and-flax-seed
cookies, and a profoundly good beetand-kidney-bean veggie burger. Lorsque
Anna Angelis a ouvert l’Em Café on lui a
dit : « Tu ne pourras jamais satisfaire tout le
monde. » Anna et son équipe ont vite fait
taire les cyniques en attirant une clientèle
éclectique de mamans, de retraités,
d’artistes et d’hommes politiques avec
un menu contemporain – cookies au
beurre de cacahuètes et un excellent
burger végétarien à la betterave.
5718 avenue du Parc, (514) 303-5735
www.emcafe.ca
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06
Style Labo
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Buvette Chez Simone
Buvette Chez Simone defies the laws of
physics: it’s cozy, yet everyone seems to
be there. Inspired by France’s humble
wine-and-snack shacks (buvettes),
Simone Chevalot, along with three
partners, created this hangout with
a focus on small bites – olives, fried
zucchini flowers and charcuterie – and
good wines. The ever-changing wine
list includes a focus on small-scale
producers like Domaine Gramenon and
Domaine Lapierre, whose biodynamic,
all-natural vintages, says Chevalot,
taste like “happiness.” La Buvette Chez
Simone défie toutes les lois élémentaires
de la physique : elle est cozy et pourtant
tout le monde semble s’y presser.
Inspirés par les humbles buvettes
françaises, Simone Chevalot et ses
trois associés ont créé ce rendez-vous
qui sert des repas légers comme des
olives, des tranches de courgettes frites
et des assortiments de charcuterie, sans
oublier de bons vins pour se rafraîchir. La
carte changeante des vins se focalise
sur de petits producteurs, comme le
Domaine Gramenon et le Domaine
Lapierre dans les vins biodynamiques
et naturels ont le « goût du bonheur », dit
Simone Chevalot.
4869 avenue du Parc, (514) 750-6577
www.buvettechezsimone.com
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Wilensky’s Light Lunch
03
The Wilensky’s Special – grilled salami
and bologna placed on a secretrecipe roll and then grilled again – is so
very special because it’s not merely a
sandwich; it’s an artifact of the ’30s,
when Moe Wilensky invented it. It’s a
tribute to Mile End’s Jewish history.
And, like the soda – made-to-order
with a ladle of homemade syrup – it’s a
reminder that new isn’t always improved.
Le Wilensky Special – baloney et salami
dans un petit pain grillé dont la recette
reste secrète – est spécial parce que
ce n’est pas juste un sandwich : c’est
une relique des années 1930, époque
de sa création par Moe Wilensky. C’est
également un hommage au passé juif
du Mile-End. Et comme le soda – fait à
la demande avec du sirop maison et de
l’eau gazeuse – il rappelle que nouveau
n’est pas toujours synonyme de meilleur.
34 avenue Fairmount Ouest,
(514) 271-0247
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Holy mackerel: the rillette stuff at Le Filet.
Le Filet et ses créations originales.
Perfect pairings at Buvette Chez Simone.
Associations parfaites Chez Simone.
Sandwich maven Ruth Wilensky.
Ruth Wilensky, légende du sandwich.
Em marks the spot at this bustling café.
Em est un café qui ne désemplit pas.
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Les Montures
Contact lenses, laser surgery and
narrow-minded
bullies
are
the
archenemies of Nicolas Hamel, the
24-year-old DJ who, this past June,
opened this vintage glasses boutique
– an ode to what he calls “the greatest
accessory of the 20th century.” To
stock his shelves, Hamel pesters
grandparents, scours the web and
sifts through piles from vintage dealers,
seeking the finest tortoiseshell-armed
Dunhills, leather Lanvins or Steve
McQueen-era Persols. Verres de
contact, chirurgie au laser et individus
bornés sont les ennemis jurés de
Nicolas Hamel, le DJ de 24 ans, qui
en juin dernier a ouvert cette boutique
de lunettes rétro – une ode à ce qu’il
appelle « le plus grand accessoire du xxe
siècle ». Pour remplir ses rayonnages,
Hamel pourchasse des grands-parents,
parcours la toile et visite d’innombrables
marchands
d’accessoires
vintage
dans l’espoir de trouver des Dunhills en
écaille, des Lanvin en cuir ou des Persol
époque Steve McQueen.
174 rue Bernard Ouest, (514) 507-8282
www.lesmontures.com
Les Étoffes
Les Étoffes is not merely one of Canada’s
finest boutiques; it’s one of the friendliest.
“People can be intimidated by fashion,”
says Christopher Girard, who opened
the shop with his girlfriend, Diana
Taborsky. Rather than raise their noses
at customers unfamiliar with the shop’s
admittedly rarefied labels – including
Christophe Lemaire, the Hermès
designer’s extracurricular line and Dana
Lee, designer of wearable men’s basics –
Girard and Taborsky seize the opportunity
to tell a story. “We’re all about old-school
service,” says Girard. Les Étoffes est l’une
des boutiques les plus sensationnelles
du Canada et on vous y traite comme un
prince. « Les gens sont parfois intimidés
par la mode », dit Christopher Girard
qui a ouvert cette boutique avec Diana
Taborsky, sa partenaire. Lorsque les
clients s’étonnent devant une ligne rare
de Hermès ou des créations de Dana Lee
pour hommes, Girard et Taborsky voient
cela comme la chance de raconter une
histoire. « C’est le service à l’ancienne »,
conclut Christopher Girard.
5253 boulevard Saint-Laurent
(514) 544-5500, www.lesetoffes.com
To stock Style Labo, Corsica native
Romain Castelli finds beauty in unlikely
places, separating objets from mere
objects. Here, a rubber diving brick
becomes a modernist sculpture; a
battered 75-year-old football becomes
a pigskin trophy; and a world map from
1931 becomes a gallery-worthy work
of art. The shop also carries Castelli’s
own innovative creations, like a military
telescope turned lamp, and a washingmachine drum turned side table, as well
as a tight edit of contemporary brands,
including Jieldé, makers of what Castelli
calls “la lampe industrielle par excellence.”
Pour remplir ses rayonnages, le Corse
Romain Castelli trouve la beauté dans les
endroits les plus étranges. Ici, une brique
en caoutchouc se change en sculpture
moderne ; là, un ballon de foot de 75 ans
devient un trophée en peau de porc et une
carte de 1931 devient une œuvre d’art
digne d’une galerie. La boutique propose
aussi les créations novatrices de Castelli
comme ce télescope devenu lampe, un
tambour de machine à laver transformé
en table ou une soigneuse sélection
de marques contemporaines dont
Jieldé, auteur de ce que Castelli appelle
« la lampe industrielle par excellence ».
122 rue Bernard Ouest, (514) 658-9910
www.stylelabo-deco.com
07
13
Neighbourhood/Le voisinage
Neighbourhood/Le voisinage
Galerie Simon Blais
Ron Jamieson
Artist/Creative Director/DJ
This neighbourhood is so special because
of its small-community feel. It has
classic Montréal establishments, from
competing bagel empires [St-Viateur and
Fairmount] to locally run fruiteries and
vintage boutiques. For me, it’s a blessing
to be able to walk to work, to shop at
small fish, bread and cheese shops, to
have a real Italian coffee. Ce voisinage
est unique parce qu’on a le sentiment
d’appartenir à une communauté. Il a des
institutions montréalaises comme les rois
du bagel [St-Viateur et Fairmount] mais
aussi des fruiteries indépendantes et
des boutiques vintage. J’ai la chance de
pouvoir aller au travail à pied, d’acheter
du poisson, du pain ou du fromage dans
de petits magasins et de boire du vrai
café italien.
BO
UL
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AV
1 The Twilight Sculpture Garden
2 Em Café
3 Les Montures
4 Style Labo
5 Galerie Simon Blais
6 Les Étoffes
7 Wilensky’s Light Lunch
8 Hotel Gault
9 Buvette Chez Simone
10 Le Filet
DE
SE
6
T-
AR
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03
The Twilight Sculpture Garden’s
guerrilla sea horse.
Hippocampe au Twilight Sculpture
Garden.
Walls of fame: Galerie Simon Blais.
La fameuse Galerie Simon Blais.
Haute Gault: luxury with an artsy edge.
Au Gault, l’hôtel à l’angle artistique.
T-
T–
E
2
AV
01
IN
5
RU
A neighbourhood or a state of
mind? Voisinage ou état d’esprit ?
M
SA
T
3
Mile End
E
PH
1
Mile End has always been a naturally
vital, cosmopolitan area. I’m 62, and
when I started DJing here a few years
ago, I worried people would think I’m
some old guy. In fact, I feel I could be 120
or 18 and it wouldn’t matter – no one
here cares. This neighbourhood is just
a vortex of creative energy. That’s why,
when I DJ, I call myself Pimp Vortex. Le
Mile-End a toujours été un endroit plein
de vie, cosmopolite. J’ai 62 ans et
quand j’ai commencé à faire le DJ ici, il
y a quelques années, je craignais que
les gens se demandent qui était ce vieux
type. Mais je pourrais avoir 120 ans ou
18 ans que ce serait pareil. Personne ne
s’en soucie. Ce voisinage est un vortex
d’énergie créative. C’est pour cela que
mon nom de scène est Pimp Vortex. JO
I’m from Lyon, France. Eight years ago,
I was ready for a change, so I went to a
travel agent and said, “I want to go to
Canada.” She laughed – I knew nothing.
She suggested Montréal – they speak
French! – so a half hour later, I had a ticket.
And here I am. I’ve been in Mile End since
I arrived. I kind of fell into it, but I’m glad
I did. It’s a beautiful place. Je suis originaire
de Lyon, en France. Il y a huit ans, je
voulais du changement, alors je suis allé
dans une agence de voyages et j’ai dit :
‘Je veux aller au Canada.’ La fille a ri, car
je ne savais rien. Elle a suggéré Montréal
car on y parle français ! Une demi-heure
plus tard, j’avais mon billet d’avion. Je
suis dans le Mile-End depuis mon arrivée.
C’est un peu par hasard, mais il fait bien
les choses. C’est un bel endroit.
Reema Singh
Baker, Cocoa Locale
IN
03
Stéphane François
Chef, Le Comme Chez Soi
SA
Mile End lacks a proper hotel, so visitors
seeking suitably bohemian quarters
should retire to the Hotel Gault, a
140-year-old, five-storey building that’s
been converted to house 30 unique loftstyle units. With vast French windows
and soaring ceilings, the bright units
could pass for groovy artists’ studios if
it weren’t for the decidedly luxe details,
like custom oak cabinetry, loaner iPads,
Italian Flou beds and marble bathrooms
with heated floors. Il manque au
Mile-End un véritable hôtel, aussi
les visiteurs en quête d’un voisinage
bohème devront aller à l’Hôtel Gault,
un édifice de 140 ans et de 5 étages,
aménagé pour accueillir 30 unités
uniques genre loft. Avec leurs portesfenêtres et leurs hauts plafonds, elles
pourraient passer pour des studios
d’artistes si ce n’était pour les nombreux
indices de luxe comme les meubles
en chêne sur mesure, les iPads à
disposition, les lits italiens Flou et les
salles de bains en marbre à chauffage
par le sol.
449 rue Sainte-Hélène
(514) 904-1616
www.hotelgault.com
D
02
Hotel Gault
AR
There are no heartthrob vampires here;
rather, this unlikely sculpture garden,
once the site of an Irving gas station,
owes its name to its colourful history.
When building the garden in 1998, Glen
LeMesurier would wait for the sun to
set before surreptitiously installing his
unusual, post-industrial sculptures. The
garden sits between warehouses – those
who find it tend to feel slightly surprised
and wholeheartedly delighted. “My
goal,” says LeMesurier, “is to expand
people’s consciousness about what art
can be.” Malgré le nom, on n’y trouvera
pas de vampire beau gosse, mais plutôt
un improbable jardin de sculptures sur
l’emplacement d’une ancienne stationservice Irving. Le jardin doit son nom à
son histoire haute en couleurs. En créant
cet espace en 1998, Glen LeMesurier
a attendu que le soleil se couche pour
placer ses étranges sculptures postindustrielles. Ceux qui découvrent ce
jardin enserré entre deux entrepôts sont
un peu surpris, mais très heureux. « Mon
but est d’élargir la conception qu’ont les
gens de l’art », dit LeMesurier.
Avenue Van Horne at rue Saint-Urbain
(514) 585-0295
www.sculpturegarden.wordpress.com
Residents
EV
The Twilight Sculpture Garden
Sleep
UL
01
p
BO
See
As one of Québec’s most established
gallerists, Simon Blais fills his gallery with
works by the province’s contemporary
art legends, from Jean-Paul Riopelle to
Marcelle Ferron. But Blais also exhibits
tribal art from sub-Saharan Africa – a
personal passion – and young, emerging
artists like Marc Séguin, whom he calls
“Québec’s biggest rising star.” For Blais,
the only thing more important than
celebrating talent might be nurturing
it. “My artists are like my children,” he
says. Simon Blais, l’un des galeristes
les plus réputés du Québec, remplit
son espace de créations de légendes
de l’art contemporain telles que JeanPaul Riopelle ou Marcelle Ferron. Blais
expose aussi de l’art tribal subsaharien
– une de ses passions – et des jeunes
comme Marc Séguin qu’il qualifie
« d’étoile montante du Québec ». Pour
Blais, la seule chose plus importante que
la célébration du talent est de le nourrir.
« Mes artistes sont mes enfants », dit-il.
5420 boulevard Saint-Laurent
(514) 849-1165
www.galeriesimonblais.com
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