rencontre avec le représentant du Brésil
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rencontre avec le représentant du Brésil
rencontre avec le représentant du Brésil Délégation française à New York pour la révision du Traité de non prolifération Compte rendu du 2 mai : rencontre avec le représentant du Brésil, Monsieur Santiago MOURAO, Directeur de la Division Désarmement du Ministère des Affaires Etrangères du Brésil Compte-rendu réalisé par Nathalie Gauchet Etaient présents pour notre délégation : Pierre Villard, Michèle Tripon, Suzanne Simonin, Michel Dolot, Nadia Bennad, Jérôme Dorny, Annie Frisson, Joël Frison, Céline Bévierre, Nathalie Gauchet. Pierre Villard (PV) : Notre délégation est moins importante que la délégation japonaise mais elle est importante pour la France puisque nous sommes 60 présents à ce jour. Depuis 15-20 ans, la société civile travaillent avec les gouvernements de notre pays pour avancer vers un véritable désarmement. Comme l’a rappelé hier M. Kofi Annan lors de son intervention, il est important d’éliminer les armes nucléaires. Il faut une pression sur l’ensemble des états et un partenariat avec ceux qui sont partie prenante du « nouvel agenda ». Nous soutenons l’action du Brésil sur le TNP et souhaiterions avoir votre point de vue par rapport à la commission de préparation de 2004. Nous vous informons déjà que nous remettrons demain, avec les autres ONG présentes, à Monsieur DUARTE, Ambassadeur du Brésil et Président de cette session, les pétitions recueillies en France ainsi que les vux et délibérations votées par les conseils municipaux français qui soutiennent le TNP. Santiago Mourao (SM) : La situation à l’ouverture de cette session n’est pas la meilleure possible. Plusieurs pays essaient de focaliser les travaux sur la prolifération. Ce n’est pas suffisant. Il faut tendre vers un désarmement nucléaire en même temps. La réduction des armes nucléaires n’est pas suffisante en elle-même. Le désarmement nucléaire passe par un vrai compromis. Les pays nucléaires doivent revoir leur politique pour aller à la prohibition des ces armes. Nous devons obtenir pour le nucléaire ce que nous avons réussi avec les armes chimiques et biologiques. L’augmentation de nouvelles armes et le maintien des armes nucléaires comme armes de dissuasion ne doit plus être d’actualité. Cette logique de prolifération permet aux pays nucléaires d’augmenter leur capacité et autorise les pays non nucléaire à vouloir l’acquérir. On parle souvent du risque de voir tomber des armes nucléaires aux mains de terroristes. Cela peut se comprendre mais le désarmement doit être une réalité. Désarmer totalement est la seule façon d’éliminer tous les risques. Pour ma part, je suis un peu désappointé, il existe un sentiment de frustration, pas d’enthousiasme. Il n’y a eu aucune discussion sérieuse sur le désarmement depuis la dernière Conférence de révision en 2000. Tous les travaux ont été orienté sur la prolifération. Le TNP doit fortifier ses trois piliers de façon égalitaire pour pouvoir vivre. Il ne faut pas favoriser la prolifération. Il faut aussi développer le nucléaire civil et l’usage des technologies nucléaires par exemple pour l’électricité, la médecine ou l’agriculture. Il ne faut pas aller dans le sens du non-accès au progrès. Je reste optimiste tout de même mais cela n’est pas évident. Pour cette session, un accord a été trouvé pour l’agenda. Demain, mercredi 4 mai, les comités vont pouvoir commencer à travailler. Les pays nucléaires ne veulent pas discuter des garanties de sécurité négative et du désarmement. PV : les interventions, hier à l’ouverture de la conférence, de M. Kofi Annan et de M. El Baradei étaient très fortes. Les premiers pays qui sont intervenus défendaient une position intéressant et il me semble que les USA étaient moins arrogants qu’en 2004. SM : Pas sûr pour les USA, ils me semblent aussi durs. PV : Par rapport à 2004 et à l’Iran par exemple, l ton est obligatoirement différent, certaines positions ont changées. SM : L’Iran sera certainement une des questions de cette session. Tout comme la Corée du Nord qui se considère comme étant sortie du TNP mais les autres états pensent qu’elle n’a pas respecté les termes de l’article 10 et qu’elle est toujours partie prenante. La France devrait proposer de rendre plus coûteux la sortie du TNP, mais on ne sait pas comment elle va faire cette proposition. Peut-être en faisant en sorte que les états sortants ne bénéficient plus des résultats de la coopération mise en place lors de la présence du pays dans le TNP. Le protocole additionnel va aussi être en discussion et le point 1540 va lui aussi venir. Pour les usages pacifiques du nucléaires, les idées présentées par Monsieur El Baradei par rapport au système de contrôle multilatéral des installations sont importantes. Par rapport au désarmement en tant que tel, il y a plus de problèmes. Les pays nucléaires contestent le document en 13 points de la conférence de révision du TNP de 2000. Il est donc très difficile de le faire évoluer. Ces 13 points sont remis en cause par les USA mais aussi par la France (le regard de M. Santiago Mourao est très parlant à ce moment précis !!!) ces deux états considérant que ce n’est pas une question de matériels. Comment et jusqu’où avancer ? il faut un document final équilibré. Beaucoup de pays sont d’accord avec le Brésil sur ce point. PV : Pourquoi ne pas faire deux documents ? Un des pays nucléaires et un des pays non nucléaires signataires du TNP ? SM : Cela me paraît difficile, vous savez que les documents sont validés par consensus. Il est difficile de faire deux textes car qui, quel pays, serait lié par quel texte ? L’idée que vous soumettez est bonne mais comment faire ? Joël Frison : Est-ce que faire deux textes ne serait pas une reconnaissance d’échec ? PV : Non cela irait dans le sens de l’universalité du TNP. Nous avons rencontré à Genève les pays non membres du TNP, l’Inde, le Pakistan et Israël. Comment ces états voient-ils les choses ? Et quelle est votre vision par rapport à ces trois pays hors TNP ? quelle est la position du Brésil ? SM : Nous demandons à ces trois pays d’entrer dans le TNP sans conditions et en tant que pays non nucléaires. Nous sommes sûrs que l’Inde et le Pakistan sont en capacité de faire l’arme nucléaire mais cela possèdent l’arme nucléaire. Que ces pays nucléaires n’est possible que j’ai pleins d’idées pour cela mais rentrer comme tous les autres nucléarisés. ne veut pas dire qu’ils états entrent en tant que si l’on change le TNP, et il faut les convaincre de en temps que pays non Les arguments de ces pays sont importants mais le Brésil ne se positionne pas là-dessus. Le Brésil ne reconnaît pas l’idée que le TNP soit inefficace. C’est un succès puisque depuis 1970, il n’y a toujours que 5 états nucléaires donc ça marche ! Mais il y a des écarts de prolifération. Le plus important reste les pays qui ne sont pas dans le TNP et le fait qu’un pays souhaite en sortir. Pour nous, le TNP marche très bien et si il était universel il n’y aurait pas de prolifération. C’est la même chose pour l’AEIA. Il n’y a aucun problème dans les pays qui sont partie prenante. Pour l’Iran, il est présent en session. PV : Et les trois pays non signataires ? sont-ils présents ? SM : Oui, ils sont là en tant qu’observateurs. PV : Et la Corée du Nord ? SM : Non, la Corée du Nord est absente. La conférence n’a pas encore décidé si la Corée du Nord était sortie ou non du TNP. Il n’y a pas eu de discussion sur la situation de ce pays au sein du TNP car la Corée du Nord n’a pas suivi le processus de sortie prévu par l’article 10. PV : Etiez vous présent au Mexique ? SM : Oui, c’était un bonne conférence. Une idée circule actuellement à l’ONU par rapport à un réunion de l’hémisphère sud qui deviendrait libre d’armes nucléaires. Le Brésil et la Nouvelle-Zélande étant les pays porteurs. Le Mexique a repris l’idée et a organisé cette conférence. Beaucoup d’idées ont été échangées. Il existe de grandes possibilités de coopération entre les états présents. La Nouvelle-Zélande maintient les avancées du « nouvel agenda » par rapport aux armes nucléaires et à leur élimination. Il faut travailler en commun sur cet agenda. La déclaration de clôture, signée par le Brésil, devrait bientôt être rendue publique. PV : Après avoir demandé aux maires des villes du monde entier des résolutions pour l’application du TNP, Monsieur AKIBA, Maire d’Hiroshima, demande maintenant aux élus de déclarer leur ville « Zone Libre d’Armes Nucléaires ». Qu’en pensez-vous ? SM : le mouvement anti-nucléaire était très fort dans les années 80, d’où la signature du Traité des Forces Intermédiaires sous la pression des sociétés civiles. Il y a eu une démobilisation très importantes à la fin de la « guerre froide ». Comment faire pour redémarrer ce mouvement ? PV : Pour notre part, en France, nous avons recommencer une nouvelle campagne en 2004, qui aboutissait dans un premier temps à cette conférence de révision du TNP de 2005. Mais ce n’est pas notre gouvernementales seul objectif. 50 organisations non se sont engagées sur le désarmement nucléaire. Nous avons beaucoup de travail à faire sur l’éducation populaire à la paix ; ce sujet n’est jamais en discussion en France puisque nous sommes l’une des 5 puissances autorisées par le TNP à détenir l’arme nucléaire. Mais une dynamique de relance est en marche en France. Nous avons, avant cette conférence, organisés des manifestations devant toutes les bases nucléaires de notre territoire et avons pu rencontrer tous les responsables des bases, alors que cela n’était jamais arrivé jusqu’à aujourd’hui. Nous détenons, nous, organisations non-gouvernementales, une part de la résolution des choses. L’entrevue c’est terminée sur ces mots. Monsieur Santiago Mourao nous affirmant que nous pouvions à tout moment le joindre en cas de difficulté durant la Conférence de Révision du TNP.