Miriam Makeba, «la voix de l`Afrique», s`est éteinte

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Miriam Makeba, «la voix de l`Afrique», s`est éteinte
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KULTUR | LA VIE CULTURELLE
Nouvelles
expositions
Peintures récentes
de Roger Dornseiffer
Luxemburger Wort
Dienstag, den 11. November 2008
A l'issue d'un concert en Italie
Miriam Makeba, «la voix
de l'Afrique», s'est éteinte
L'artiste est décédée d'une crise cardiaque
L'agence Dexia de la Place de
Paris à Luxembourg expose les
nouvelles peintures de Roger
Dornseiffer. Dans ses tableaux de
«lyrisme fantastique» des éléments de psychologie se mêlent
à des éléments réels. L’artiste dépeint ses voyages dans le domaine des couleurs. Ouverte jusqu'au 12 décembre, du lundi au
vendredi de 8.30 à 16.30 heures.
Nos artistes
à l'étranger
L'artiste luxembourgeoise Margot
Reding-Schroeder a été sélectionnée pour participer à l'exposition
«Premio Internazionale Massenzio Arte Roma», qui a lieu du 6
au 22 novembre à Rome, à l'Intitut ISA, 13 via del Commercio.
Elle présente trois œuvres sous
le titre «Canto della Materia»
en technique mixte.
donné sur une commune considérée comme un des fiefs de la
mafia napolitaine, la Camorra, et
où six immigrés africains et un
Italien ont été abattus en septembre dernier. Dans «Gomorra»,
Roberto Saviano plonge le lecteur
dans l'empire de la Camorra avec
ses trafics, ses chefs, nommément
cités, et ses clans.
Miriam Makeba, voix légendaire
du continent africain et mondialement connue comme «Mama Africa», est décédée en Italie à 76
ans, en sortant de scène après
avoir chanté sur les terres de la
mafia napolitaine pour l'écrivain
Roberto Saviano menacé de mort
par la Camorra.
Devenue un des symboles de la
lutte apartheid, Miriam Makeba,
chanteuse sud-africaine née à Johannesburg le 4 mars 1932 et dont
le titre phare «Pata, Pata» a fait le
tour de la planète, n'aura de cesse
de plaider dans ses chansons pour
l'amour, la paix et la tolérance.
C'est presque sur scène qu'elle
est décédée dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir
chanté en compagnie d'autres artistes lors d'un concert antimafia
dédié au jeune écrivain du bestseller «Gomorra», Robero Saviano, à Castel Volturno près de
Naples.
«Elle avait été la dernière à
monter sur scène, après les passages des autres chanteurs. Il y a eu
un rappel et à ce moment-là quelqu'un a demandé au micro s'il y
avait un médecin dans l'assistance. Miriam Makeba s'était évanouie et gisait sur le sol», selon un
photographe. Rapidement transportée à la clinique Pineta Grande
de Castel Volturno, la chanteuse
est décédée peu après des suites
d'une crise cardiaque.
Environ un millier de personnes avaient assisté à ce concert
Miriam Makeba, «Mama Africa».
(PHOTO: AP)
Bannie de son pays
Le livre, traduit en une quarantaine de langues, a été adapté au
cinéma et a obtenu le prix du jury
au dernier festival de Cannes
avant d'être choisi pour représenter l'Italie aux Oscars. Miriam Makeba avait accepté de participer à
ce concert dédié au combat de
Roberto Saviano, en compagnie de
sept de ses musiciens.
De son vrai prénom «Zenzi»
(diminutif de Uzenzile), Miriam
Makeba avait vu le destin de son
pays basculer en 1947 avec l'arrivée au pouvoir des nationalistes
afrikaners. A vingt-sept ans, elle
quitte l'Afrique du Sud pour les
besoins de sa carrière, sans savoir
qu'elle va être bannie de son pays
pour ses prises de position antiapartheid.
Un exil qui durera 31 ans et qui
la fera vivre un peu partout, de
l'Europe aux Etats-Unis. La chanteuse connaît un véritable succès,
même si son mariage en 1969 avec
le leader des Black Panthers Stokely Carmichael n'est pas du goût
des autorités américaines et la
pousse à émigrer en Guinée. (AFP)
L'oeuvre au noir d'Emilie Pitoiset
Une jeune artiste qui dérange les codes établis au Casino Forum d'art contemporain
PAR MARIE-LAURE ROLLAND
La Projet Room du Casino - Forum
d'art contemporain propose de découvrir durant un mois les oeuvres
d'une jeune artiste française dont
l'univers contraste fortement avec
celui de Anne Marie Jugnet et
Alain Clairet, auxquels l'institution
consacre actuellement une superbe exposition monographique.
Emilie Pitoiset présente ici une
série d'oeuvres à l'hyperréalisme
noir et violent, manifeste dénonçant les travers de nos sociétés.
A vingt-huit ans, l'artiste a déjà
réalisé une oeuvre protéiforme qui
a retenu l'attention de nombre de
galeries ou institutions muséales.
Si la vidéo a d'abord été son principal instrument d'expression
(elle s'est spécialisée en nouveaux
médias lors de ses études à l'Ecole
nationale supérieure des Beauxarts de Paris), elle s'est très vite
tournée vers des techniques éclectiques, au gré de ses sujets d'exploration. Si on peut lui reprocher un
certain éparpillement dû sans
doute à son jeune âge, toujours
est-il qu'elle ne manque ni d'arguments, ni de force d'expression.
Dans son exposition au Casino,
Emilie Pitoiset se penche sur la
thématique de la violence et de la
mort, à travers des animaux présentés dans des postures absurdes
et cruelles. Dès l'entrée dans la
salle de la Project Room, le regard
est attiré par un cheval blanc grandeur nature.
Animal objet
Un superbe animal, et qui pourtant glace le regard dès lors qu'apparaît l'évidence d'une mise en
scène macabre. L'artiste a reproduit en taxidermie la posture du
cheval blanc abattu dans le film
documentaire de Georges Franju,
«Le Sang des bêtes» (1949). La
bête est à terre, le corps replié sur
lui-même. Cette reconstitution
violente, intitulée «Ordinary Experience», place l'animal dans la
position de rejouer éternellement
sa mort, en même temps qu'on
peut y voir une dénonciation de
Les mises en scène macabres d'Emilie Pitoiset clouent au pilori l'espèce
humaine.
(PHOTO: GUY JALLAY)
l'exploitation humaine des animaux. La taxidermie est ici détournée de son rôle de personnification, voire de glorification de l'animal, pour en extraire la morbidité.
Une démarche qui s'inscrit dans la
lignée des travaux de plusieurs
artistes contemporains. On se souvient de la «Ballade de Trotski» de
Maurizio Cattalan, lequel avait
suspendu en 1996 un véritable cheval empaillé à un haut plafond, ou
encore de la «Pyramide des animaux» de l'artiste polonaise
Katarzyna Kozyra (1993).
Le même film de Georges Franju
est retravaillé un peu plus loin dans
«La Danse de Saint Guy», qui montre des moutons sur une table
d'abattage. Dans le montage d'extraits du film, les pattes continuent
à bouger bien que les animaux aient
été manifestement exécutés. Réalité ou fiction? La vision du spectateur est à la fois troublée et choquée par ces images dont il ne
perçoit plus très bien le sens.
La cruauté humaine s'expose un
peu plus loin avec «Ecusson de
massacre», une sculpture constituée d'un écusson en bois servant
à retenir la tête d'un animal, surmontée d'un piège à renard,
chargé. La pièce a été placée à une
hauteur inaccessible pour éviter
tout incident.
Il peut arriver que la nature soit
elle-même cruelle. «Handy» présente un étourneau handicapé par
une tête surdimensionnée. L'animal est empaillé. Un tel oiseau
aurait-il une chance de survivre
dans la nature, ou est-il le fruit de
l'imagination de l'artiste, comme a
pu le faire Thomas Grünfeld avec
ses animaux hybrides? Le doute
crée un malaise sans réellement
convaincre, d'autant que l'explication de texte proposée par l'artiste
en appui de son œuvre n'a rien
d'une vision éclairante.
Finalement, une série de cinq
collages intitulée «Just Because»
est proposée dans la Project
Room. Des photos anciennes de
tireurs sur des stands de fête
foraine sont placées sous verre.
Ceux-ci sont fêlés à l'endroit de
l'impact théorique des balles,
comme si la photo résultait précisément de ces tirs. Les joueurs
sont pris en flagrant délit, comme
l'espèce humaine qui semble ici la
vraie cible d'Emilie Pitoiset.
Emilie Pitoiset: «Animals can't laugh». Jusqu'au 7
décembre au Casino Forum d'art contemporain,
41 rue Notre-Dame, Luxembourg. Fermé le mardi.

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