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Souffle nouveau dans les tuyaux
PATRIMOINE - GRAND ORGUE DE
LA CATHÉDRALE DE
STRASBOURG
Souffle nouveau dans les tuyaux
Restaurer le grand orgue de la
cathédrale
de
Strasbourg,
le
challenge est de taille. Surtout quand
tout se passe à une vingtaine de
mètres du sol, dans la nef. Trente ans
de poussière à faire disparaître en
trois mois…
Le grand orgue en « nid d’hirondelle » compte
des tuyaux datant de 1714. Photo DNA - JeanChristophe Dorn
préc.
suiv.
Le facteur d’orgue Richard Dott, armé de son
accordoire. Photos DNA – Jean-Christophe
Dorn
L’instrument de musique donne le tournis. Suspendu au mur de la
cathédrale de Strasbourg comme un « nid d’hirondelle », sa position
est déjà surprenante. Tout un échafaudage l’entoure actuellement dans
la nef, et semble grimper jusqu’au ciel. Une installation indispensable
pour nettoyer le magnifique instrument, une opération qui n’a lieu que
tous les 30 ans.
Ce chantier n’est pas une reconstruction de l’instrument à vent comme
en 1981 – dernière en date jusqu’alors – c’est un simple « relevage »,
une restauration, un coup de jeune. Enfin simple, c’est vite dit : il faut
démonter les tuyaux, reposer de la feuille d’or, faire briller,
harmoniser… Le tout sans perdre en authenticité. Le savoir-faire requis
est exigeant, il faut être polyvalent. C’est un facteur d’orgue de
Sélestat, Richard Dott, et un doreur sur bois schilikois, Pascal Meyer,
qui sont les artistes de ce chantier. Depuis la nef, on ne voit même plus
l’orgue derrière les barreaux de l’échafaudage. Cette forteresse
métallique demeure la seule face visible du travail colossal qu’ils ont
entrepris depuis le 5 janvier.
Le plus vieux des tuyaux date de 1714
« 30 ans de poussière, c’est 30 % de sonorité de perdu», déplore
Richard Dott, l’oreille du chantier, tout là-haut, au sommet de la dizaine
de paliers de l’échafaudage. L’orgue, il le connaît bien. Il était déjà
présent en 1981 comme ouvrier lors de sa dernière reconstruction par
son maître, Alfred Kern. L’homme est passionné, il va et vient entre les
différents étages : « La particularité de ce chantier, c’est son histoire. »
Le plus vieux des 3 580 tuyaux date de 1714. La signature de son
illustre créateur, André Silbermann, y est même gravée. Aujourd’hui,
seulement 10 % des tuyaux de l’époque chantent encore. Ils sont
bavards et racontent l’histoire de la cathédrale et celle de la région. Sur
l’un d’eux, une inscription : « bombardé par les Allemands/août-sept
1870/restauré aux ordres de Gustave Klotz/1873/Vive la France ! » En
contrebas, gravé à la main : « Vive l’Allemagne ! ». Un commentaire
rayé depuis… Le plus gros des tubes mesure quasiment huit mètres et
pèse 156 kg quand le plus petit ne fait que quelques centimètres.
Richard Dott a dû en démonter certains un par un pour pouvoir les
nettoyer de fond en comble. « Un orgue, c’est un orchestre complet »,
explique-t-il en effleurant les tuyaux de sa plume d’oie. Plus le tuyau
est long, plus le son est grave. La suie accumulée pendant ses trente
dernières années a altéré le son des tuyaux. En plus de la mission de
nettoyage, le facteur d’orgue a aussi posé quelques tuyaux neufs,
utilisant plus de plomb pour des sons « doux » et plus d’étain pour des
sons « brillants ».
Transmettre l’histoire mais aussi la
découvrir
Du grand art, un réel expert. « Monsieur Dott est dessinateur,
menuisier, mécanicien, harmoniste… », commente, admiratif, Marc
Baumann, organiste titulaire depuis 20 ans à la cathédrale. L’ouïe de
l’artisan est en effet aux aguets. Armé d’accordoirs et d’étouffoirs, il
devient le Dieu du grand orgue, contrôlant chacune de ses notes qu’il
ajuste à son gré.
ajuste à son gré.
Le buffet recouvert de feuille d’or est la partie la plus vieille de
l’instrument : la partie inférieure de l’orgue, pendant dans le vide d’où
le nom de « pendentif », est datée de 1385. C’est le plus vieux au
monde. Le reste a 526 ans. Pour Pascal Meyer, maître doreur,
l’essentiel était de « garder au maximum la dorure ancienne, de
respecter et de ne rien inventer ».
Passionné, Marc Baumann lance : « Si Alfred Silberman revoyait le
buffet aujourd’hui, il ne devrait rien trouver de changé. »
De là-haut, c’est une vue exceptionnelle de la cathédrale qui s’ouvre
aux artisans. Des merveilles invisibles ici bas sont redécouvertes.
Comme ces deux personnages dissimulés dans la forêt des feuillages
d’or et sous la poussière qui se battent : est-ce Caïn et Abel, un
homme et une femme ? La question est ouverte. En nettoyant, Pascal
Meyer s’est aussi aperçu que certaines parties du buffet n’étaient pas
recouvertes de feuillage d’or mais de cuivre… Un cuivre oxydable,
jurant avec la beauté d’or de l’orgue. La société des Amis de la
cathédrale s’est portée volontaire pour financer les 40 000 euros
nécessaires à cette « sur-restauration » imprévue. La totalité du
chantier s’élève à 170 000 euros, payés par la direction régionale des
affaires culturelles. Un tel travail est l’occasion de sonder le bois, de
faire des études archéologiques, bref, d’analyser le chef-d’œuvre.
Il faut souffrir pour être beau
Jusqu’aux vacances de Pâques, date de la fin du chantier, quelques
couacs se répercuteront dans la cathédrale. Mais c’est pour le bien de
l’orgue. Certaines oreilles se hérisseront sans doute parfois dans cette
recherche de l’harmonie. Mais les visiteurs se dressent sur la pointe
des pieds, tendent l’oreille et se tortillent pour tenter de distinguer celui
qui fait chanter la cathédrale.
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