Portrait Où la transmission d`une passion

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Portrait Où la transmission d`une passion
Portrait
CHARLES
LAMARCHE
Où la transmission d’une passion
Le spectacle coule dans ses veines, il l’a dans le sang et dans les gênes. Sa passion est
son héritage. Il est comme qui dirait, né « sur la piste ». Tout le monde ne peut pas en
dire autant. Heureusement, cette passion se partage et l’artiste est généreux. Rencontre
avec Charles Lamarche, devenu maître pour le plus grand plaisir de Mademoiselle S.
Le père de Charles, Richard est né dans le monde fabuleux et révolu des théâtres
itinérants. Quant à sa mère Stéphanie, elle apprend aux côtés de Patrick Gruss avant de
devenir professeur de voltige équestre au CNAC (Centre National des Arts du Cirque de
Châlons). Ensemble, ils créent le premier centre de formation professionnel aux métiers
équestres « Cheval Art Action ». Ils forment leur fils aux cascades et à la voltige.
Exigeant celui-ci perfectionne sa technique aux côtés des plus grands noms du
spectacle équestre en France et à l’étranger.
C’est par la cascade qu’il commencera, avec Georges Branche, à la Mer de Sable,
durant deux ans avant de rejoindre l’équipe de Mario Luraschi, maître incontesté de la
cascade équestre en France et à l’étranger. En piste ou sous l’œil d’une caméra, il
parcourt le monde. En 2006, il rencontre Guennadi Touaev, maître de voltige cosaque
Djigit du cirque de Moscou. Le maître vient de trouver son premier élève, l’élève vient de
trouver sa voie. Ensemble, ils créent la première troupe française de voltige cosaque
dans la plus pure tradition Djigit et signent avec Gilles Sainte Croix (du Cirque du Soleil)
pour le spectacle équestre SAKA en Amérique du Nord. Outre-Atlantique, il rencontre
Emilie Jumeaux avec laquelle il va créer la troupe Hap’Ô’Tempo. Entre deux
représentations à travers l’Europe, ils posent leurs valises à Villeneuve-Loubet, petit
village de la Côte d’ Azur où ils créent un centre équestre axé sur le spectacle et
deviennent précurseurs dans le département.
Aujourd’hui l’héritier des théâtres LAMARCHE-BERTHIER-D’HONTS partage son temps
entre Nice et la propriété familiale de Reims.
RENCONTRE.
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© Laurent Domenge-Chenal
Culture, savoir et expérience : Une
résidence d’artiste au Club Hippique
de Nice.
C’est une première, tant pour l’artiste que
pour la structure de Jean-Christophe
Comet. Inspirée des résidences d’artistes
mises en place dans les Haras
Nationaux, la formule a su séduire les
deux parties. Pour Charles Lamarche,
c’est un point de chute pour lui et sa
cavalerie,
et
la
jouissance
des
installations du club pour parfaire sa
technique. Pour le club, un artiste
confirmé, présent à domicile,
vient
soutenir les enseignants en charge du
développement du spectacle club. Par
ailleurs,
l’artiste
propose
des
représentations gratuites à l’occasion
des événements marquants du centre
équestre, fête du club, concours
internationaux. La collaboration pourrait
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même faire naître des projets d’une autre
envergure … Affaire à suivre, donc.
Sur les terres familiales : Mise en
place d’une structure FFE.
A Reims, le centre de formation aux
métiers du spectacle perdure,
mais
l’artiste décide de faire tomber les
barrières de la « guéguerre » entre
spectacle pro et spectacle club.
Conscient que la finalité des projets n’est
pas comparable et que chacun vise son
public, il crée CIRKA PONEY, le premier
poney club accès spectacle adhérent
FFE chez les Lamarche. Par ailleurs, il se
rapproche du CRE Champagne pour
aider au développement du spectacle
club dans sa région d’origine comme il l’a
fait en Côte d’Azur en tant que coresponsable de la commission spectacle
club du CRECA (Comité Régional Côte
d’Azur).
Et sur la piste alors…
Plus directement,
ses créations le
ramènent sur la piste. C’est sous le
chapiteau, avec son fidèle acolyte «
Mouton », Sébastien Chanteloup, qu’ils
offrent une jongle à cheval au festival des
Mureaux et reçoivent le Prix du Public. Il
remonte la troupe Assa de voltige
cosaque qui réunit aujourd’hui 12
voltigeurs : ceux-ci, en fonction de leur
emploi du temps, entrent dans le cercle
pour une course folle défiant les lois de la
pesanteur. Avec son parrain de cœur
Lucien Gruss, il s’essaie au travail en
liberté et chez Dorothée et Patrick Aubry
en Vendée, il apprend, je cite : « à
monter à cheval ». Tantôt élève, tantôt
maître, c’est sans doute cette particularité
qui fait la qualité de son enseignement,
avec cette volonté de perfectionnement,
cette curiosité qui poussent à se mettre
en danger dans de nouvelles disciplines.
Estelle, dixit Mademoiselle S, le sait.
Pendant toute une année,
elle va
apprendre le métier, du moins l’aborder et
elle tentera de répondre à cette
interrogation : « Suis-je faite pour le
spectacle équestre ? ». Aux côtés du
maître, elle découvrira le feu des
projecteurs mais aussi et surtout, les
heures de travail passées pour récolter
quelques applaudissements, la route et
les kilomètres qui défilent, la vie d’un
artiste indépendant, l’attente qui précède
la signature d’un contrat… Grâce à elle, il
grandira tant par l’enseignement qu’il lui
fournira que par le temps qu’elle lui
dégagera. Une jolie histoire entre deux
personnes nourries par la même passion :
celle du spectacle et du cheval.
© Ubik equestre
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