kilibre - Equitable

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kilibre - Equitable
é-kilibre
n°33 ­ mai 2012
Le mensuel électronique de
l’association de cavaliers
indépendants pour la protection
et le sauvetage des équidés
Editorial | Un petit coup de gueule ! | Démission du président du CRE Corse | Viande
chevaline, les chiffres 2011 | La phrase du mois
TREC et Western | La photo du mois | Un comble | Dans la presse
Editorial
par Carine Poletti
Solution de facilité
Etre propriétaire d'un cheval, c'est s'engager
à s'occuper d'un être vivant tout au long de sa
vie.
Certaines circonstances font qu'il arrive,
parfois d'être obligé de s'en séparer : vente,
échange, manque de temps, de place ou de
moyens.
Mais lorsque cet équidé a partagé une
grande partie de votre vie, qu'il vous a procuré
des moments de bonheur, qu'il vous a porté et
pardonné vos erreurs, rendez-le lui !
Beaucoup de cavaliers se débarrassent trop
facilement de leurs chevaux quand ils
vieillissent ou ne sont plus montables pour
cause de blessures ou autre.
J'avoue être assez choquée par ce
comportement : vous débarrassez-vous de vos
grand-parents ?
Certes, garder un équidé vieux ou non
montable a un coût mais ne le mérite t-il pas ?
Certaines circonstances exceptionnelles sont
compréhensibles, bien sûr, mais dans la plupart
des cas, les gens choisissent la facilité et s'en
débarrassent sans remords.
Equitable-Corse déplore la recrudescence
de ces cas au fil des années.
Les chevaux sont des êtres vivants et
sensibles et ne sont pas « jetables » après
utilisation : pensez-y...
Un petit coup de gueule !
par Daniel Guglielmacci
Un petit rappel : en endurance équestre,
l’organisation d’un concours est basée en
grande partie sur le bénévolat et la motivation
et la mobilisation du club support du concours.
C’est pourquoi, en bonne entente, les
organisateurs, les officiels (juges et
vétérinaires), les bénévoles préparent chaque
année un calendrier des épreuves qu’ils
soumettent à la validation lors de la réunion
annuelle du CRE Corse.
Ce calendrier n’est ,cependant, que la
facette visible officielle : toute l’année, les
organisateurs doivent motiver leurs bénévoles
et leur cavaliers, effectuer les démarches
administratives
nécessaires,
entretenir,
améliorer et utiliser leur circuit et, enfin, mettre
en place leur concours.
Le samedi et le dimanche du concours, tout
est prêt et seul le résultat de tout ce travail
caché est visible.
D’autre part, je sais que la participation d’un
cavalier à un concours demande de nombreux
efforts. Il y a l’entrainement adapté des
montures, le déplacement et souvent le
logement de l’équipe (montures, cavaliers,
assistances).
Heureusement, une majorité de cavaliers est
aussi bénévole ou membre d’un club
organisateur et connait les contraintes liées à
un concours. Cette majorité de cavaliers, les
organisateurs, les bénévoles et les officiels se
respectent donc mutuellement et sont au fait
des contraintes et font tout pour aplanir les
difficultés qui pourraient apparaitre.
Mais, malheureusement, une minorité de
cavaliers se place du côté des purs
consommateurs et, fort de son statut de client,
oublie quelques règles simples à la bonne
réussite des concours.
A cette minorité de cavaliers, il faut que je
rappelle un ensemble de règles élémentaires
de courtoisie dû aux autres cavaliers, aux
organisateurs et bénévoles, aux officiels.
C’est le respect des horaires, le respect des
sites et circuits, le respect de la remise des prix,
et bien sûr le respect des autres concurrents,
des bénévoles et de l’organisation en général.
En effet, le téléphone (et même le web
maintenant) existe : il est facile, dans le doute,
de se renseigner sur les horaires et donc de les
suivre, de réserver à temps un box, un repas,
de prévenir d’un retard ou un empêchement
imprévu, et même de demander des
renseignements d’ordre administratif ou
règlementaire.
Il est très désagréable pour tout le monde,
voir inacceptable, d’avoir à faire face à des
cavaliers « expérimentés » égoïstes, qui ne
sont que là pour en faire à leur façon et n’ont
même pas l’excuse d’être des débutants. En
effet, pour les débutants nous nous faisons tous
une joie de les intégrer le plus rapidement
possible dans les « secrets » de notre bonne
humeur.
Veuillez bien m’excuser de ma mauvaise
humeur passagère !
P.S. : Et bien entendu, les organisateurs sont
ouverts à toutes critiques « constructives » !
Démission du président du CRE Corse
Par une lettre en date du 3 mai, Pierre
Toussaint Gaffory a présenté sa démission de
son poste de président du Comité régional
d'Equitation Corse, poste auquel il avait été élu
il y a deux ans. Cette décision est motivée par
des "obligations familiales et autres
engagements professionnels".
En attendant la prochaine réunion du Comité
Directeur qui désignera le président par interim
(jusqu'aux prochaines élections), Josiane
Filippi, secrétaire générale, assurera la gestion
des affaires courantes.
Selon les statuts des CRE, une assemblée
générale élisant un nouveau comité doit se tenir
entre la clôture des Jeux Olympiques d'été et le
31 mars 201 3.
La lettre de Pierre Toussaint Gaffory est consultable
sur le site du CRE : http://www.cre-corse.fr
Viande chevaline, les chiffres 2011
publié par la Ligue Française de Protection du
Cheval, bulletin n° 15
Le marché français de la viande de cheval
s'approvisionne essentiellement par la voie des
importations et par l'abattage d'animaux
réformés. La France exporte principalement
ses chevaux vivants vers l'Italie (35,7%) et la
Belgique (26%). Le canada est le principal pays
importateur de viande chevaline (25%), suivi
par l'Argentine (1 6%). Mais les prix à la
production sont en baisse.
En 2011 , la viande de cheval arrive en
revanche à la 2e place au niveau du coût pour
le consommateur, après le veau. Un
phénomène qui peut s'expliquer par son mode
de distribution : elle est peu présente dans les
les grandes surfaces alimentaires et se
consomme rarement en steak haché. La
préférence des Français se porte massivement
sur la viande bovine (94%), alors que
seulement 1 8% des foyers consomment de la
viande chevaline. En une décennie, la
consommation de celle-ci a chuté de 42%.
La phrase du mois
par Bartabas, cavalier et metteur en scène
français
"L'équitation n'est qu'écoute et amour."
TREC et Western
par Laetitia Taillade
Changement dans le calendrier des
compétitions : le concours de TREC et
d'Equitation Western, organisé par la Ferme
Equestre d'Arbo Valley, se déroulera les 9 et 1 0 de faim, ce n'est pas de la cruauté ? Sans
juin 201 2 à Monticello.
doute une subtilité de la loi française qui
Il s'agit de la première édition du concours m'échappe…
Western, qui se tiendra le dimanche, avec, au
programme, une maniabilité, un barrel race et
un pole bending.
Le samedi sera consacré à la 3ème édition
du TREC. La compétition est très ouverte cette
année. Pégase, l'excellent cheval d'André
Martelli, vainqueur des deux premiers concours,
s'est éteint brutalement fin 2011 , laissant un
grand vide derrière lui…
renseignements : 06 1 0 34 50 29
La photo du mois
Dans la presse
publié par http://blog­equidia.fr/, le 1er
avril 2012.
Laghat, le cheval aveugle aux 1 9 victoires
Un comble
Mélange de courage, miracle et
transcendance, l’histoire de Laghat est de
celles que le sport affectionne. Né aveugle à
cause d’une infection oculaire, ce cheval de
course italien vient pourtant de remporter sa
1 9e victoire et de passer la barre des 1 00 000
€ de gains ! Pas mal pour un handicapé.
Découvrez le fabuleux destin du champion qui
ne voyait rien…
La presse régionale relate parfois des saisies
d'équidés pour mauvais traitements mais la
dernière en date est particulièrement
marquante.
Dans les Vosges, une dizaine de chevaux et
de poneys ont été saisis car souffrant d'anémie
et de malnutrition. Une ponette ne tenant plus
debout a dû être euthanasiée sur place. Le
métier du propriétaire de ces animaux sous
alimentés ? Vendeur d'aliments pour chevaux !
Les chevaux en étaient réduits à manger le
plâtre de leurs boxes vétustes et leur
propriétaire ne comprend pas l'intervention des
services de l'Etat.
Le cadavre en décomposition d'un cheval a
été retrouvé mais l'article précise que
"visiblement, il ne souffre d'aucune trace de
cruauté". Parce que laisser des animaux mourir
C’est un conte transalpin en cours
d’écriture, une légende qui pourrait
commencer par « Il était une fois en Italie ».
Sauf que cette fois, le Prince Charmant est un
cheval de course. Un cheval de course
aveugle… Tout commence il y a 9 ans, lorsque
la jument anglaise Laura’s Show met bas un
fils de Diktat : Laghat (« Coup de pied » en
Birahui). Issu d’une lignée de sportifs de haut
niveau, le jeune poulain voit hélas le jour sous
par Laetitia Taillade
de mauvais auspices : une infection fongique
aux deux yeux est diagnostiquée ; Laghat est
aveugle de naissance. « Il peut distinguer des
ombres, mais c’est tout », explique son
propriétaire et entraîneur, le jockey Federico De
Paola. Le destin est parfois cruel. Mais il peut
aussi jouer de drôles de tours…
« Je l’ai engagé en course seulement pour
qu’il fasse un peu d’exercice, poursuit son
mentor. Mais je ne m’attendais pas à le voir
gagner encore et encore. » 1 9 victoires
exactement, pour un total de 1 00 000 € de
gains ! Le genre de miracle hippique qui ne
peut pas laisser insensible : « Nous sommes
devenu très proches, révèle Federico. C’est
comme si nous avions notre propre langage.
(…) Son intelligence est phénoménale et après
chaque course, il vient me voir et me donne un
coup de tête en signe d’affection. »
Sorte d’Oscar Pistorius des chevaux, Laghat
est lui aussi parvenu à transcender son
handicap pour s’imposer chez les valides. Sauf
que lui n’a besoin d’aucune prothèse, d’aucune
assistance : « Je ne sais pas comment il fait
(…). Il a un sixième sens qui lui dit où
positionner ses jambes. Quand on approche de
la ligne d’arrivée, c’est lui qui me donne le
signal, c’est lui qui accélère ! » Et à tous ceux
qui s’interrogent sur la sécurité des autres
chevaux engagés dans la course, les chiffres
apportent la meilleure des réponses : « Nous
n’avons jamais eu d’accident avec les autres
concurrents, même dans des courses à plus de
1 6 partants. »
Aujourd’hui, Laghat a 9 ans et continue de
s’entraîner dans son écurie de San Rossore
près de Pise. « On galope tous les matins le
long des écuries, sourit Federico. C’est un vrai
plaisir, une super sensation de le monter. » Le
reste du temps, le cheval partage son box avec
une jument que tout le monde décrit comme sa
« petite copine ». Pas besoin de chercher bien
loin la chute de cette belle histoire. Encore
quelques années de carrière et le conte de
Laghat pourra se refermer selon la formule
consacrée : « Et ils vécurent heureux et eurent
beaucoup de poulains… »