à l`occasion de la célébration de la Fête nationale française

Transcription

à l`occasion de la célébration de la Fête nationale française
C ABINET
DU
M AIRE
DISCOURS
Allocution de
Monsieur David LISNARD
Maire de Cannes
Vice-président du Département des Alpes-Maritimes
à l’occasion de la célébration de la Fête nationale française
- Cérémonie Hommage *
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Mardi 14 juillet 2015
à 10 heures 30
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Monument aux Morts
Hôtel de Ville
Version provisoire – seul le prononcé fait foi
-2Mesdames et messieurs les représentants du Corps Consulaire,
Monsieur le Député, Président de la Communauté d’Agglomération des Pays de Lérins,
Mesdames et messieurs les élus,
Madame le Délégué Militaire Départemental adjoint,
Colonel,
Mesdames et messieurs les Officiers Supérieurs, Officiers et Sous-Officiers,
Mesdames et messieurs les représentants des autorités civiles, militaires et religieuses,
Messieurs les Présidents des Associations de Membres des Ordres Nationaux,
Mesdames et messieurs les Présidents d’associations patriotiques et anciens combattants,
Mesdames et messieurs les Porte-drapeau,
Mesdames et messieurs,
Chers amis,
Je suis profondément ému et fier ce matin de porter les couleurs de notre République pour célébrer avec vous la
fête nationale de la France, notre fête nationale à tous.
Je ne ferai pas de long discours ici, parce que je sais combien la chaleur indispose un certain nombre d’entre
vous et que de surcroit nous aurons l’occasion dans quelques instants, plus au frais sur la place de la Castre, de
partager avant un rafraichissement et le verre de l’amitié quelques réflexions sur le sens, l’esprit du 14 juillet
aujourd’hui, dans la France de 2015.
Mais je tenais, devant vous, et en notre nom à tous, rassemblés devant ce moment aux morts, comme nous
l’avons fait il y a quelques instants à Cannes La Bocca, à exprimer haut et fort notre fierté d’être français, notre
fierté d’être patriotes, notre fierté d’être républicains.
Depuis de longs siècles, la France témoigne d’une histoire hors du commun, marquée par des soubresauts
parfois terrifiants, mais où le sursaut collectif a toujours vaincu le chaos des circonstances et les facilités des
renoncements. C’est ainsi que la France s’est construite, depuis Clovis jusqu’à nos jours, dans le tumulte des
courants qui l’ont souvent tiraillée et dont elle a toujours triomphé.
Au plus près de nous, la victoire de la Résistance, cette minorité invisible mais ô combien active sous l’impulsion
du Général de Gaulle, contre l’occupant nazi et le régime de Vichy, est là pour le rappeler avec une force
singulière, tout comme le parcours de Marcel BENGUIGUI qui vient de se voir remettre les insignes de Chevalier
de la Légion d’honneur au titre de la promotion spéciale 1939-45.
Cher Monsieur, permettez-moi, en saluant vos mérites que vient de nous présenter Bernard Brochand, de vous
assurer de la gratitude des hommes et des femmes libres que nous sommes, et particulièrement de ceux de ma
génération que votre engagement, votre courage, votre honneur de combattant, comme ceux d’un certain
nombre, ont mis à l’abri de la guerre sur le territoire depuis 70 ans.
En cette année du 70e anniversaire de la Victoire, l’héroïsme des combattants de l’ombre et des maquis, au côté
des Forces alliées, est plus que jamais une illustration parlante de ce que l’âme de la France sait produire de
plus grand, de plus digne et de plus fidèle à ses valeurs.
Alors oui, avec vous Marcel BENGUIGUI, avec vous mes chers amis, je dis haut et fort que suis fier d’être
français, que nous sommes tous fiers d’être français et que nous avons raison !
Les valeurs de la France ne viennent pas du néant et ne doivent rien au hasard. Elles s’inscrivent dans une
tradition bien antérieure à la Révolution que nous commémorons. Elles sont inspirées de la civilisation grécoromaine et de la culture judéo-chrétienne qui ont forgé la belle idée du Droit, fait émerger les notions d’individu et
de dignité, préparer le terrain aux Lumières et donc façonné l’idéal révolutionnaire de liberté, d’égalité, de
fraternité bien avant que celui-ci s’impose au triptyque de la République et structure notre identité commune
moderne.
Ces valeurs de la France, des femmes et des hommes sont morts pour les défendre lorsqu’elles étaient
menacées, ou pour aider d’autres peuples à y accéder chaque fois qu’ils y aspiraient.
-3C’est encore le cas aujourd’hui et vous me permettrez d’avoir une pensée particulière pour nos soldats engagés
en opérations extérieures sur le front de la lutte contre le terrorisme et pour nos militaires mobilisés sur le
territoire pour assurer la sécurité des lieux sensibles dans le cadre du plan Vigipirate.
La liste, devant nos yeux, des Cannois disparus raconte les pertes qu’il a fallu consentir, rien qu’au siècle dernier,
dans les tragédies de la Première et de la Seconde Guerre mondiale, pour que ces principes fondateurs et notre
drapeau tricolore jaillis des ruines de la Bastille ne disparaissent pas sous le joug de l’assaillant.
C’est le souvenir de ces femmes et de ces hommes, de ces aïeux dont nous sommes le prolongement
contemporain, qui nous rassemble ce matin.
C’est aussi, bien sûr, le souvenir des Sans-culottes de l’Ancien Régime dont la volonté de changement a fait
basculer la France de la monarchie à la République, transférant la souveraineté du roi au peuple, et le pouvoir
royal aux citoyens.
C’est aussi, enfin, le souvenir de tous ceux dont le sang a trempé l’échafaud sous les directives du Comité de
salut public et de ses jugements parfois aussi arbitraires que ceux qu’il prétendait combattre.
L’histoire n’est jamais simple et on ne peut l’appréhender par morceaux, il nous faut la lire dans son ensemble et
en accepter la lumière comme l’ombre, sans ni rougir ni juger, mais avec l’humilité de ceux qui ne savent pas ce
que les circonstances auraient fait d’eux. Et avec une autre nécessité plus que jamais ardente en cette période
de doutes, d’attaques extérieures qui ont pour nom djihadisme et terrorisme, et d’attaques intérieures par le
relativisme qui conduit au nihilisme et à la faiblesse morale, la nécessité de raconter et de partager le récit d’une
nation française porteuse d’avenir par ses valeurs héritées de son histoire qu’elle soit héroïque ou tragique.
Un an après la prise de la Bastille et la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le peuple de Paris, les
délégués des départements et le roi se rassemblent au Champ-de-Mars pour la fête de la Fédération.
Après la révolte populaire de 1789, et avant les massacres de la Terreur, la nation française s’illustre par son
unité et sa cohésion. C’est là tout le paradoxe de notre pays et de notre peuple.
Nous avons à y puiser le ressort nécessaire à notre époque pour renforcer notre République, la rendre toujours
plus opérante et efficiente dans ses objectifs de préservation de la liberté, de la sécurité des biens et des
personnes, de justice, de résistance aux nouvelles oppressions.
J’aurais l’occasion de l’évoquer devant vous dans quelques instants, place de la Castre, en haut du Suquet, mais
au moment de nous incliner avec respect devant notre monument aux morts, au moment de renouveler notre
acte d’adhésion aux valeurs universelles pour lesquelles nos pères ont donné leur vie sous le drapeau tricolore,
ayons à l’esprit nos propres devoirs à l’égard de la France et au cœur l’ardente volonté de les accomplir dans
cette longue marche de l’histoire, où nous sommes engagés pour le temps qu’il nous est donné de vivre, et où
nos enfants marcheront à leur tour demain. Quel chemin aurons-nous tracé ? Quel avenir leur aurons-nous
préparé ? Quelle France leur aurons-nous laissée ?
Ces questions, l’actualité les pose à notre conscience et la République nous presse d’y répondre.
Vive Cannes !
Vive la République !
Vive la France !