Présentation lors du vernissage, par Philippe Greisch : ICI

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Présentation lors du vernissage, par Philippe Greisch : ICI
Mesdames, Messieurs,
Je suis vraiment heureux et honoré de prendre la parole ce soir, à l’occasion de
l’exposition des œuvres de Valérie Dion : « Valérie, côté cour ou côté jardin… ».
Un double honneur, en fait. Tout d’abord parce que cette exposition a lieu dans les
nouveaux locaux du Guichet de l’Energie, dont j’ai eu la charge de 1992 à 2006 (y
succédant à André Perpète qui l’avait créé en 1987, passant ensuite le flambeau à Guy
Schuster, avant que ce dernier n’en remette à nouveau les clés à André Perpète. Et
pendant ces 25 années, la direction du Guichet a été assurée, de manière remarquablement efficace, par mon ami André Georges.
Un double honneur, disais-je parce que l’artiste mise à l’honneur ce jour, Valérie Dion,
revient au Guichet de l’Energie, très exactement 20 ans après sa première exposition
dans les anciens locaux de la rue Porte-Neuve, de l’autre côté de la rue. Cela méritait
d’être souligné, je pense.
Valérie Dion a fait énormément de chemin depuis, comme vous allez vous en rendre
compte.
Pour rappel, Valérie est venue habiter à Arlon en 1974 et elle y a vécu pendant plus de
20 ans. Elle vit maintenant à Neufchâteau, mais travaille toujours à Arlon.
Son CV nous apprend que la passion du dessin la saisit très tôt, qu’elle a décroché son
certificat d’humanités artistiques et qu’elle est diplômée de Saint-Luc Bruxelles,
section Illustration.
Le style affirmé de Valérie Dion permet de reconnaître ses œuvres au premier coup
d’œil : un trait qui se caractérise par une douceur et une rondeur qui conviennent
parfaitement à un très jeune public. Mais pas uniquement.
En parcourant l’exposition depuis l’escalier, en partant de la gauche, vous
reconnaîtrez le calendrier 2006 d’Idelux (12 planches, plus la couverture). Une petite
merveille qui a été distribuée dans 135.000 foyers de la province de Luxembourg.
Petite anecdote : c’est le travail de Valérie qui nous a donné l’idée de proposer à
Idelux d’illustrer le calendrier 2012 avec des dessins de Georges Delaw, coloriés par
Palix.
En face, vous retrouverez les planches de l’édition 2009 du «Trou des Fées », une
réédition de l’ouvrage de 1998, dont les textes sont de Dominique Zachary et les
illustrations de Valérie Dion. Une réédition en couleurs cette fois et avec une
couverture cartonnée. Un très beau livre édité chez Weyrich. Certaines compositions
n’ont eu que la couleur comme seul changement, d’autres ont été complètement
modifiées. La plupart ont juste été complétées au niveau des décors et des détails.
Vient ensuite « le coin Arlon ». Depuis 2005, Valérie preste à mi-temps pour le
compte de l’ASBL Arlon Centre Ville, en tant que déléguée artistique. Ce qui lui
permet de sortir, de voir du monde, d’observer… bref, de faire ce qu’elle aime :
Voyez les diverses affiches pour des concerts, les fêtes du Maitrank,le marché de
Noël,… des décorations, des réalisation de panneaux, la création de sticker, et du
merveilleux « Welcome Bag » de la Ville d’Arlon.
Comme vous le voyez, il y a bien chez Valérie Dion un côté cour et un côté jardin,
comme elle l’a écrit sur le carton d’invitation. Un espace de création où elle laisse libre
cours à son imagination et un autre où elle se laisse guidée par son sens de
l’observation.
Qu’elle soit, consciemment ou non, adepte de la théorie taoïste du yin et du yang, ne
m’étonnerait pas du tout….
Il y a donc le côté « Arlon », mais aussi le côté « Gaume » et le côté « Ardennes », que
traduisent très bien les couleurs –généralement gaies- mais aussi le jeu des ombres et
des lumières. J’aime personnellement, beaucoup les « codes barres forestiers », ces
troncs d’arbres alignés, mais aussi les toits en perspective du vieux quartier, qu’un œil
profane n’aurait même pas remarqués.
Comme Valérie l’exprime très bien, elle « aime observer , en regardant ce qui
l’entoure, en particulier la nature, elle a un constant besoin de regarder la lumière, les
ombres qu’elle façonne, de comprendre comment elle influence les couleurs. Elle aime
particulièrement les ambiances et la lumière douce de fin de journée, quand le soleil
est bas et qu’il allonge les ombres bleutées ». Je cite.
Mais elle apprécie également la lumière de ….la nuit ! Son mari, passionné
d’astronomie, a su lui transmettre son amour du ciel étoilé. Dans ses peintures, disons,
« astronomiques », sur le mur du fond-, on voit qu’elle marie avec beaucoup de plaisir
son goût de l’observation et de l’imaginaire.
Il ne m’est pas possible d’entrer davantage dans le détail d’une œuvre aux multiples
facettes, où se côtoient acryliques, dessins et collages. Ni d’être exhaustif.
Je ne peux, toutefois, pas passer sous silence les panneaux didactiques (une vingtaine)
réalisés pour le réseau de promenade Tarpan, pour les communes de Léglise et
Neufchâteau. Des panneaux placés sur des portiques en pleine nature, le long de très
belles promenades . Ni, non plus, « Contes et Légendes de Bertrix », une production
2007 du Centre Culturel de la cité des Baudets. Une collaboration avec Sonia Marx et
Séverine Marchand. Et aussi avec Benjamin Stassen, à qui nous devons les
magnifiques photos. Benjamin Stassen, qui a aussi illustré des livres de Jean-Luc
Duvivier de Fortemps.
Je ne peux pas ne pas citer non plus « Le Rêve de Marceline », édité en 2002 chez
Weyrich. Une commande de l’asbl Lire et Ecrire. Des dessins en noir et blanc,
particulièrement poignants ,qui sous-tendent le parcours chaotique et véridique d’une
personne qui parvient à vaincre l’analphabétisme à l’âge de 33 ans.
Et puis « La Petite Taupe et le Hérisson » à «La Renaissance du livre », son 4ème
bébé (Valérie a trois enfants)! Ce livre, elle l’a conçu entièrement. C’est son travail
de fin d’études qui a pris son temps pour évoluer et se bonifier !
Pour notre plus grand bonheur !
Lorsque nous nous sommes vus ce matin pour préparer ma bafouille, nous avons
évoqué Michel Defourny, professeur à l’ULg et critique de livre pour enfants au
Ligueur, avec lequel j’ai, par ailleurs, eu le plaisir de collaborer pour réaliser
l’exposition et la publication « Livre et Enfance, entrecroisements », sous la houlette
de feu Christiane Toussaint, Directrice du Service Culturel de la Province. Valérie
s’est souvenue des paroles de Michel Defourny , à la suite desquelles elle a revu tout
son découpage et la mise en page. Je le cite : « Pour les petits enfants, il est important
de ne concevoir qu’une idée par page. Si vous représentez deux fois le même
personnage sur une planche, l’enfant pense que ce sont deux personnages différents ».
Si vous le souhaitez, elle vous expliquera tout à l’heure la technique utilisée : les
esquisses au crayon, la photocopie de l’esquisse sur du papier kraft, la mise en couleur,
réalisée avec des pastels à l’eau….qu’elle fait glisser sur le kraft, etc.
A noter que le livre a été publié en coréen, tout comme « Le Vilain petit canard », mais
dans une autre maison d’édition. « Le Vilain petit canard », dont les planches avaient
été sélectionnées pour la Quadriennale des illustrateurs de Namur, une exposition
itinérante qui s’est arrêtée à Bologne. Excusez du peu !
Je m’en voudrais de ne pas évoquer la création pour la Maison du Tourisme de « l’
Aspérulette », devenue la véritable petite mascotte de la région et que selon les
besoins, elle met en situation à travers différents thèmes.
J’en terminerai en soulignant le défi que Valérie Dion s’est lancé en 2006, en réalisant
une carte illustrée d’Arlon, vue du ciel, de 70cm x 100cm, qui l’a amenée à survoler
Arlon en ULM, afin de réaliser ses propres clichés. Un travail patient et minutieux.
Valérie a encore de nombreux projets en tête et dans ses fardes. Et comme elle le dit si
bien: « la bobine de fil est encore bien fournie… ». Je suis convaincu que Valérie
Dion nous réserve beaucoup d’autres découvertes ! Pour le plaisir de nos yeux et de
notre esprit.
Philippe GREISCH