Les facteurs de réussite des projets de tourisme solidaire

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Les facteurs de réussite des projets de tourisme solidaire
UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II – LE MIRAIL
INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE
L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION
MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE
Parcours « Tourisme et Développement»
MÉMOIRE DE DEUXIÈME ANNÉE
Les facteurs de réussite des projets de
tourisme solidaire dans les pays en
voie de développement : exemple
d’une agence de voyages solidaire au
Pérou
Présenté par :
Elsa SANTIAGO
Année universitaire : 2012 – 2013
Sous la direction de : Jacinthe BESSIERE
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UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II – LE MIRAIL
INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE
L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION
MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE
Parcours « Tourisme et Développement»
MÉMOIRE DE DEUXIÈME ANNÉE
Les facteurs de réussite des projets de
tourisme solidaire dans les pays en
voie de développement : exemple
d’une agence de voyages solidaire au
Pérou
Présenté par :
Elsa SANTIAGO
Année universitaire : 2012 – 2013
Sous la direction de : Jacinthe BESSIERE
3
« L’ISTHIA de l’Université de Toulouse Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni
improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Les opinions qui y sont
développées doivent être considérées comme propres à leur auteur(e) »
4
REMERCIEMENTS
Pour commencer, je souhaite remercier Jacinthe Bessière, ma responsable de mémoire
qui a été présente pour moi dans les moments difficiles, qui m’a soutenue et qui m’a
fourni de précieux conseils tout au long de la préparation et de la rédaction de ce
mémoire.
Merci également à Madame Rostand, qui a elle aussi été présente dans les moments de
doutes.
Mes remerciements vont aussi à Christophe Poulain de Solidaile qui m’a donné
l’opportunité de faire ce stage et m’a fait confiance au moment de faire des choix
importants.
Un grand merci aussi à ma famille et tout particulièrement à ma mère pour sa patience et
ses heures de travail et à mes amis notamment Adrien et Anaïs qui m’ont soutenue
pendant ces derniers jours difficiles.
Enfin, j’ai une grande pensée pour tous ceux restés au Pérou et qui ont fait de ces cinq
mois une expérience humaine et professionnelle très enrichissante, merci à Alberto,
Nancy, José, Samuel, Alex, Daniel et Aldo.
5
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .......................................................................................................... 5
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 7
PARTIE 1 :.......................................................................................................................10
Les projets de tourisme solidaire dans les pays en développement : Exemple du projet
Cielo Azul au Pérou .........................................................................................................10
Chapitre 1 : Le projet Cielo Azul, un projet de tourisme solidaire s’inscrivant dans un
contexte touristique et socio-économique particulier ....................................................12
Chapitre 2 : Le passage d’un tourisme de masse à un tourisme alternatif : le besoin des
territoires, des populations mais aussi des touristes .....................................................30
Chapitre 3 : Pistes de réflexion sur les facteurs de réussite des projets alternatifs et
solidaires ......................................................................................................................47
PARTIE 2 :.......................................................................................................................61
L’analyse du projet et de son environnement, une étape préliminaire essentielle à la mise
en place d’actions pour le développement du projet touristique .......................................61
Chapitre 1 : Présentation du travail effectué sur le terrain au sein de l’agence de voyage
solidaire Cielo Azul .......................................................................................................63
Chapitre 2 : Un environnement national et local majoritairement favorable pour le
développement du projet ..............................................................................................76
Chapitre 3 : Complément d’étude : le projet d’éco-camping de CaralTambo ................98
PARTIE 3 :.....................................................................................................................116
Chapitre 1 : Un plan de communication pour l’agence Cielo Azul ...............................118
Chapitre 2 : La mise en place de nouveaux outils pour développer l’activité de l’agence
de voyages et de l’association Pukullawa ...................................................................130
Chapitre 3 : Analyse des pistes de réflexions établies en début d’étude par leur
confrontation aux expériences terrains .......................................................................143
CONCLUSION GENERALE ..........................................................................................157
BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................................................160
TABLE DES ANNEXES .................................................................................................162
TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS ...........................................................172
TABLE DES FIGURES..................................................................................................173
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................174
TABLE DES MATIERES ...............................................................................................175
6
INTRODUCTION GENERALE
Le tourisme fait aujourd’hui partie intégrante de la culture occidentale, il est ancré dans
les habitudes des gens et ceux-ci lui consacrent une partie importante de leur budget.
Le secteur touristique est aujourd’hui clairement un des principaux secteurs économiques
internationaux et participe à la richesse nationale de nombreux pays dans le monde. En
effet, il correspond à 9% du PIB mondial et offre un emploi à une personne sur onze dans
le monde.
Le nombre de touristes dans le monde a dépassé cette année le stade des 1 000 millions
et selon les chiffres de l’OMT il continue à progresser et atteindra les 1 400 millions en
2020 et les 1 800 millions en 2030.
Pour ces raisons, de nombreux pays en développement se tournent aujourd’hui vers ce
secteur d’activité afin d’améliorer leur développement économique. Une des grandes
régions misant sur ce secteur est l’Amérique Latine.
L’Amérique du Sud en quelques chiffres sur le plan touristique c’est 23,6 millions de
touristes en 2012, soit 4,8% de plus que l’année précédente et surtout un taux moyen de
croissance de 5% depuis les années 1990.
Au sein de cet espace, parmi les pays misant sur le tourisme, on retrouve le Pérou un
taux de croissance touristique d’environ 10% entre 2011 et 2012 qui le situe comme le 4e
pays le plus visité d’Amérique du Sud après l’Argentine, le Brésil et le Chili et parmi les 10
premiers pays d’Amérique.
C’est donc un pays avec un potentiel touristique important qui montre des taux de
fréquentation en constante augmentation au fil des années.
Comme pour de nombreux pays dans son cas, le Pérou souhaite répondre à la tendance
actuelle qui veut que les touristes soient à la recherche d’un autre tourisme, qui soit
différent du tourisme de masse, un tourisme dit plus alternatif. Cependant, à l’heure
actuelle, c’est un pays où le tourisme est principalement industrialisé et concentré sur ses
grands sites touristiques comme le Machu Picchu, surtout depuis que celui-ci a été élevé
au rang de merveille du monde en 2007.
On voit pourtant fleurir de plus en plus des initiatives locales de projets touristiques
alternatifs pour sortir de ce schéma touristique en place actuellement.
7
C’est à ce type de projet que s’intéresse la structure que nous avons choisie pour réaliser
notre stage. En effet, l’association française Solidaile soutien des projets d’initiative locale
à l’étranger dans plusieurs domaines dont celui du tourisme solidaire.
Et c’est donc à ce type de projet que nous avons décidé de nous intéresser cette année et
ainsi nous sommes partis cinq mois sur le terrain au Pérou, dans le cadre de notre stage
de fin d’année de Master 2 Tourisme et Développement, dans le but de participer au
développement d’un de ces projets que soutien Solidaile.
Dans un premier temps nous avions choisi un projet d’éco-camping dans la zone de Caral
au nord de Lima mais pour des raisons personnelles et professionnelles nous avons
changé de projet au bout de deux mois et nous avons travaillé sur un projet d’agence de
voyages solidaire à Huancavelica.
Ce projet nommé Cielo Azul, du nom de l’agence, est une association à but non lucratif
qui a pour objectif de proposer des voyages aux touristes visitant la région. Les bénéfices
issus de la vente de ces voyages sont destinés à financer le travail de l’association
Pukullawa qui propose des activités éducatives et culturelles aux enfants défavorisés de
la région de Huancavelica.
C’est dans ce contexte que nous avons choisi de nous poser la question de savoir
comment développer des projets touristiques plus alternatifs dans un pays comme le
Pérou où le tourisme est majoritairement industrialisé et concentré sur quelques
sites majeurs.
Puis à partir de notre terrain d’étude nous avons affiné notre question de recherche afin
de nous concentrer désormais sur la question suivante : Comment réussir à pérenniser et
développer l’activité d’un projet touristique solidaire dans une zone très peu touristique
afin que celui-ci puisse aider au développement socio-économique de sa région ?
Afin de répondre à cette question et de présenter le travail effectué pendant ces cinq mois
de stage, nous diviserons ce mémoire en trois parties.
Dans un premier temps, nous présenterons le cadre général pratique et théorique dans
lequel nous inscrivons notre étude. Nous commencerons par faire une rapide présentation
générale du Pérou, de la région de Huancavelica puis du projet Cielo Azul. Nous nous
pencherons ensuite sur une partie plus théorique dans laquelle nous définirons les termes
clés de notre étude : le tourisme de masse, le tourisme alternatif et le tourisme solidaire.
8
Nous finirons cette première partie par une présentation des premières pistes de réflexion
qui pourraient répondre à la problématique citée ci-dessus.
Dans une deuxième partie nous commencerons à traiter de façon plus précise de notre
stage et du travail effectué durant celui-ci. Nous définirons tout d’abord le contexte de
coopération internationale dans lequel il s’inscrit, puis nos missions de stage et enfin la
méthodologie utilisée pour répondre à ces missions.
Nous présenterons ensuite la première étape de notre travail, c'est-à-dire un diagnostic de
type de SWOT du projet et de son environnement à savoir le Pérou et la région de
Huancavelica.
Nous compléterons cette partie par une étude réalisée à partir du premier projet sur lequel
nous avons travaillé pendant deux mois. Nous présenterons une première analyse du
projet et les actions réalisées ou pensées en conséquence.
Enfin dans une dernière partie nous présenterons de façon plus précise le travail réalisé
lors du stage.
Nous commencerons par le travail effectué sur l’axe de la promotion et de la
communication, puis nous traiterons des améliorations apportées au fonctionnement et à
la gestion de l’agence.
Enfin nous terminerons par une analyse de nos premières pistes de réflexion à partir de
nos expériences sur les terrains d’études et nous tenterons ainsi de donner une première
réponse à notre problématique.
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PARTIE 1 :
Les projets de tourisme solidaire dans les
pays en développement : Exemple du
projet Cielo Azul au Pérou
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INTRODUCTION PARTIE 1
Comme nous l’avons évoqué dans l’introduction générale de ce mémoire, le tourisme de
masse n’est aujourd’hui plus le type de tourisme recherché par les touristes et notamment
par la clientèle particulière qui visite les pays d’Amérique Latine. En effet, si l’on sort de la
Caraïbe, ce n’est plus le tourisme balnéaire qui prédomine mais plutôt des formes de
tourisme culturel ou de nature.
Cette clientèle est par ailleurs de plus en plus sensible aux nouvelles formes de tourisme
dites alternatives qui mettent en avant la protection de l’environnement et des cultures
locales.
C’est entre autres la raison pour laquelle on voit depuis une vingtaine d’années se
développer un grand nombre d’initiatives de projets touristiques se tournant vers ces
nouvelles formes de tourisme. David Dumoulin Kervran et Sébastien Velut précisent
d’ailleurs que la dichotomie tourisme de masse/tourisme alternatif n’est plus suffisante
pour rendre compte de cette diversité de projets. (p.226/227 – 2010).
C’est donc à ces nouvelles formes de tourisme et plus spécialement au tourisme solidaire
que nous avons décidé de nous intéresser. Pour cela nous diviserons cette première
partie en trois chapitres.
Le premier présentera notre terrain d’étude. Nous y parlerons de la situation
géographique, socio-économique et touristique du Pérou et de la région de Huancavelica
et des caractéristiques principales du projet Cielo Azul sur lequel se base notre étude.
Dans le deuxième chapitre nous étudierons le contexte théorique de notre étude en
tentant de définir de façon plus précise les notions de tourisme de masse, tourisme
alternatif et tourisme solidaire.
Enfin, dans un troisième chapitre nous évoquerons les premières pistes de réflexions que
nous possédons pour répondre à la problématique de notre mémoire autour des facteurs
clés de succès des projets touristiques solidaires.
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Chapitre 1 : Le projet Cielo Azul, un projet de tourisme
solidaire s’inscrivant dans un contexte touristique et socioéconomique particulier
Dans ce premier chapitre, nous présenterons donc le contexte pratique dans lequel
s’inscrit notre étude. Pour cela, nous utiliserons la méthode de l’entonnoir en présentant
d’abord le Pérou dans ces aspects les plus généraux, puis nous nous concentrerons sur
la région de Huancavelica et enfin plus particulièrement sur le projet d’agence de voyage
solidaire Cielo Azul.
1. Le Pérou, une nouvelle destination touristique en Amérique Latine
1.1. Présentation générale du Pérou
1.1.1. Sa situation géographique et ses paysages
Le Pérou, avec environ 1 285 200 km² est le 3e plus grand pays d’Amérique du Sud après
le Brésil et l’Argentine. Il est situé dans la partie nord-ouest de ce continent avec pour
voisin, dans le sens des aiguilles d’une montre en partant du Nord : L’Equateur, la
Colombie, le Brésil, la Bolivie et le Chili. Toute sa partie ouest est bordée par l’océan
Pacifique1.
Sur le plan administratif, le pays se divise en 24 départements, eux-mêmes divisés en
164 provinces.
En termes de paysages le Pérou est divisé en trois grandes régions avec chacune ses
caractéristiques naturelles et sociodémographiques : la côte, la sierra et la selva2.
Sur la partie ouest, on trouve la bande de côte tout le long de l’océan Pacifique qui
mesure environ 2 000 km. Comme on peut s’en douter les paysages sont principalement
constitués par des plages mais on y trouve aussi beaucoup de zones désertiques et
rocailleuses et plusieurs oasis comme celle de Huacachina dans la région d’Ica qui est
aujourd’hui une des plus célèbres. Cette région ne représente qu’environ 10% du territoire
1
2
Voir Annexe A : Cartes du Pérou : Situation géographique et paysages
Voir Annexe A : Cartes du Pérou : Situation géographique et paysages
12
péruvien mais elle rassemble plus de la moitié de la population du pays notamment grâce
à la présence de Lima, la capitale.
On trouve ensuite au centre ce que l’on va appeler la sierra : qui correspond en fait à une
partie de la cordillère des Andes avec des sommets culminant à plus de 6 000m
d’altitude. On y trouve des reliefs accidentés souvent inhospitaliers. Cette région
représente environ 30% du territoire et 30% de la population péruvienne.
Enfin toute la partie Est du pays est recouverte par la jungle, une partie de la forêt
amazonienne caractérisée par de fortes chaleurs, beaucoup de pluies et une faune et une
flore typiques de ce type de paysages. Cette forêt représente environ 60% du territoire
péruvien mais est très peu peuplée.
1.1.2. Son histoire millénaire
Nous ne présenterons pas ici toute l’histoire du Pérou mais nous nous contenterons des
faits les plus marquants ayant un effet ensuite sur le tourisme que ce soit grâce aux
vestiges historiques laissés ou à un renforcement de la stabilité politique et de la sécurité
dans le pays.
La civilisation antique la plus connu au Pérou est bien évidemment l’empire inca qui a
régné d’environ 1300 à l’arrivée des espagnols en 1531. Cependant, il faut savoir
qu’avant les incas, il existait au Pérou plusieurs empires plus ou moins importants
dispersés dans tout le pays comme par exemple les Chavins, les Nazcas, les Moches ou
encore les Chimus. Chacune de ces civilisations a laissé des traces de son passage dans
les différentes régions du Pérou comme les ruines de ChanChan de l’époque Chimu dans
le Nord du pays.
Les populations incas sont originaires de la sierra et fondent leur capitale à Cuzco entre
1100 et 1300. Ce peuple guerrier commence son extension aux alentours de 1400 et
envahit petit à petit tout le territoire péruvien en enchainant les victoires face aux autres
tribus. Dans les années 1500, au moment ou les espagnols vont arriver, l’empire inca
s’étend sur les actuels territoires péruviens, équatoriens, boliviens et sur une partie de la
Colombie et du Nord du Chili.
En 1531, l’espagnol Fransisco Pizarro débarque au Pérou et, profitant de la guerre civile
ayant lieu chez les incas, envahit en 5 ans le territoire péruvien pour le compte de la
couronne espagnole. Commence alors l’occupation du pays qui va laisser beaucoup de
13
traces sur tous les plans (architectural, économique, social, etc.). En 1542 est créé la
vice-royauté du Pérou englobant l’ensemble des possessions espagnoles sur le continent,
ce qui entraine une grande immigration des espagnols vers le Pérou.
En 1780 éclate une première révolution indienne mais qui fut rapidement réprimée par les
espagnols. Au début du 19e siècle commence alors à monter un peu partout en Amérique
latine un mouvement d’indépendance face à la couronne espagnole et en 1821, le
général San Martin, aidé par Simon Bolivar déclare l’indépendance du Pérou.
Suite à l’indépendance, une dictature militaire suivie de différentes présidences et coups
d’états vont s’instaurer au fur et à mesure des années au Pérou entrainant chacune son
lot de réformes, de lois socioéconomiques et politiques et surtout une instabilité politique
importante.
En 1980, un mouvement de révolte proche du terrorisme voit le jour : le sentier lumineux.
Ce mouvement protestataire va entrainer la mort d’environ 18 000 personnes dans tout le
pays et l’immigration de près d’un million d’autres à l’étranger.
En Juin 1990, Alberto Fujimori devient président et met en place de grandes réformes
pour redresser économiquement le pays alors dans une situation d’hyperinflation encore
jamais vue (+ 1 000% en 1 an). En 1992, il met fin au mouvement terroriste du sentier
lumineux en arrêtant son chef Abimaël Guzman et instaurant ainsi de nouveau une
certaine sécurité dans le pays.
Par la suite plusieurs présidences vont se succéder apportant une certaine stabilité
économique et politique favorable au tourisme au Pérou.
1.1.3. La situation socio-économique du pays
En 2011, le pays comptait un peu moins de 30 millions d’habitants et se positionne ainsi
comme le 5e pays le plus peuplé d’Amérique latine et des Caraïbes3. Cette population
étant constituée à 45% d’amérindiens descendants directs des incas, principalement des
quechuas ou des aymaras, à 37% de personnes issues de « mélanges » entre indiens et
européens, à 15% de personnes d’origines européennes notamment espagnoles et à 3%
de personnes issues d’autres immigrations notamment asiatiques.
3
Source INEI [en ligne]. Disponible sur http://www.inei.gob.pe/ (Consulté le 23.08.2013)
14
Sur le plan économique, le PIB du Pérou relevé en 2009 était d’environ 85 030 millions de
dollars ce qui place le pays en 7e position par rapport aux pays d’Amérique latine et des
Caraïbes. Cependant en ramenant ce PIB par habitant on remarque que celui-ci (2 916
dollars) reste très loin de la moyenne de la région Amérique latine qui est de 4 776,44.
En effet, selon l’institut national de statistiques du Pérou, en 2012, 25,8% de la population
est considérée en situation de pauvreté sur le plan économique soit environ 7,8 millions
de personnes. Les régions les plus touchées étant les régions de montagnes et de forêts
qui sont les régions les plus rurales.
Enfin, pour terminer sur cette partie de présentation économique, il faut noter que les
principales activités économiques du pays sont l’agriculture, la pêche et l’activité minière.
En effet, pour l’agriculture, on trouve sur la côte de grandes exploitations agricoles
notamment de maïs destiné à l’exportation. Pour ce qui est de la pêche, le Pérou est le
deuxième pays au niveau mondial pour ses activités halieutiques notamment la pêche
aux anchois et le premier dans l’exportation de farine de poisson. Enfin, pour ce qui est de
l’exploitation minière le pays se classait en 2010 au 1er rang mondial en termes de
production d’argent, au 2e rang pour le cuivre et le zinc, au 3e rang pour l’étain et au 6e
rang pour l’exploitation d’or5.
Le tourisme arrive loin derrière malgré les nombreux attraits que possède le pays.
1.2. Les principaux attraits touristiques du Pérou
« El Perú es un país hermoso y variado, de una vasta riqueza natural y
paisajes que abarcan todas las manifestaciones de la naturaleza americana.
De otro lado, su historia milenaria esta aun viva en monumentos tan
deslumbrantes como Machu Picchu. Venga a visitarnos y a disfrutar de la
hospitalidad de los peruanos ». Mario Varga Llosas - Auteur6
Ainsi, comme le dit le célèbre auteur péruvien Mario Vargas Llosas, le Pérou est un pays
très riche tant sur le plan naturel que culturel.
4
Source INEI disponible sur http://www.inei.gob.pe/ (Consulté le 23.08.2013)
EITI (Extractives Industries Transparency Initiative. Pérou – Industries extractives [en ligne]. Disponible sur
http://eiti.org/fr/perou (Consulté le 23.08.2012)
6
Portail de l’Etat Péruvien. Descubre el Perú [en ligne]. Disponible sur
http://www.peru.gob.pe/areas/pep_areas_descubre_peru.asp (Consulté le 29.08.2013)
5
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En effet, sur le plan naturel pour commencer, le Pérou possède une diversité de
paysages incroyable : de la plage de sable à la jungle amazonienne en passant par le
désert et ses oasis, la montagne et ses glaciers ou encore les canyons de la région
centrale. Chaque région ressemble à un pays différent de par le changement de décor
auquel on assiste en passant d’un endroit à l’autre.
Par ailleurs, en lien avec ces paysages, le pays possède une faune et une flore très
diversifiées spécifiques au pays et à chaque région. On y trouve notamment des lamas,
emblème du pays mais aussi des caïmans dans la jungle ou des otaries sur la côte ainsi
qu’une variété importante d’oiseaux.
Enfin, le pays possède plusieurs « merveilles naturelles » comme par exemple le Lac
Titicaca, le lac navigable le plus haut du monde ou le canyon de Colca ou de Cotahuasi.
Sur le plan culturel, comme on a pu le voir dans la partie précédente, le pays possède
une histoire très riche qui a laissé des traces importantes encore visibles aujourd’hui tant
des époques incas et pré-incas à travers les vestiges archéologiques, il en existe plus de
700 utilisés par le tourisme, que de l’époque coloniale espagnole dans l’architecture des
principales villes du pays notamment. Le Pérou est par ailleurs considéré comme un des
sept premiers foyers de civilisation au monde. Enfin, il possède dix lieux inscrits au
Patrimoine mondial de l’UNESCO dont font parti le Machu Picchu ou les lignes de Nazca.
Enfin, en termes de patrimoine culturel immatériel, le Pérou possède une culture et des
traditions très riches. On retiendra par exemple l’artisanat en laine d’alpaga ou en
céramique, la musique andine ou les danses traditionnelles avec de magnifiques
costumes propres à chaque région. Enfin, la population péruvienne est en général très
accueillante et crée au Pérou une atmosphère chaleureuse qui donne envie de rester et
de partager.
1.3. Les chiffres clés du tourisme au Pérou
Le tourisme au Pérou en 2012 correspond à près de 2 846 000 touristes pour une entrée
d’argent de 2 657 millions de dollars.
Entre 2009 et 2010, le nombre d’arrivées de touristes a augmenté de 7,4%, entre 2010 et
2011 de 13% puis entre 2011 et 2012 de 9,5%, ce qui montre que l’activité touristique est
en hausse depuis déjà plusieurs années et continue de progresser7.
7
Source : Panorama OMT du tourisme international – Edition 2013
16
Cependant elle ne représente encore qu’une petite partie de l’économie péruvienne
puisque qu’elle ne représente que 3,7% du PIB du Pérou.
En termes de répartition, les touristes sont majoritairement présents dans le circuit du Sud
du pays où se concentrent les principaux attraits touristiques : Lignes de Nazca, Arequipa,
Lac Titicaca, Cuzco, Machu Picchu, etc. L’attraction principale du Pérou étant encore
aujourd’hui et depuis plus de 50 ans, comme le dit Otto Regalado-Pezua (p.110 – 2007),
le Machu Picchu et la Vallée sacrée.
On voit se développer dans un second temps la région du Nord notamment autour des
ruines de Chachan ou des vestiges de la civilisation Chavin.
La région centre, qui nous intéresse dans cette partie est quant à elle encore très peu
touristique si on ne compte pas la ville de Lima qui sert de destination transit pour aller
dans n’importe quelle autre région du pays.
Image 1 : Carte des principales destinations touristiques au Pérou
Source : PENTUR - 2008
17
2. Huancavelica, une région économiquement pauvre mais riche de son histoire et
de son territoire
2.1. Situation géographique
Huancavelica est en premier lieu un département d’environ 22 000km² situé dans la
région Centre-Sud du Pérou. Il est entouré par les régions de Lima et Ica à l’Ouest, Junin
au Nord, Ayacucho à l’Est et Ica et Ayacucho de nouveau au Sud.
Ce département se compose de sept provinces plus ou moins grandes : Acobamba,
Angaraes, Castrovirreyna, Churcampa, Huancavelica, Huaytará et Tayacaja réparties de
la façon suivante :
Image 2 : Situation géographique du département et de la province de Huancavelica
Source : DIRCETUR - 2012
Cette région est traversée par la cordillère des Andes et se retrouve notamment enclavée
entre la chaîne occidentale et la chaîne centrale. Dans sa partie nord, elle possède une
partie de forêt amazonienne dans la province de Tayacaja.
La ville de Huancavelica quant à elle, est la capitale de la province et se trouve enclavée
en pleine chaîne de montagnes à une altitude de 3680m.
18
En termes de climat, Huancavelica est partagée entre deux saisons, la saison des pluies
entre Novembre et Avril et la saison sèche entre Mai et Octobre. Cependant, toute l’année
il fait relativement froid avec des températures moyennes comprises entre 14°C et 16°C,
ce qui peut parfois être un frein important au tourisme.
2.2. Histoire de Huancavelica
L’histoire de Huancavelica se divise principalement en trois périodes : la période inca et
pré-inca, la période de la colonisation et l’époque républicaine et contemporaine.
2.2.1. L’époque inca et pré-inca
Les traces des premiers habitants à Huancavelica remontent à une époque très ancienne,
cependant nous commencerons notre présentation à l’époque pré-inca car, parmi les
principaux éléments patrimoniaux exploités par le tourisme, les plus anciens datent de
cette époque.
Avant les incas, la région de Huancavelica était occupée par une civilisation appelée
Chancas. Leur territoire s’étendait sur les régions d’Ayacucho, d’Apurimac et bien sur de
Huancavelica. C’était un peuple qui vivait essentiellement de l’agriculture et de l’élevage
de lamas et d’alpagas mais c’était aussi et avant tout, comme les incas, un peuple très
guerrier.
C’est pourquoi, il semblerait qu’il y ait eu de nombreux affrontements entre les chancas et
les incas jusqu’à finalement une victoire des incas qui envahirent le territoire de
Huancavelica. Les chancas y vécurent d’environ 1200 à 1470 après J.C.
La région restera inca jusqu’à l’arrivée des espagnols dans les années 1560/70.
2.2.2. L’époque de la colonisation
L’arrivée et l’installation définitive des espagnols qui fondèrent la ville actuelle de
Huancavelica est étroitement liée à la découverte de la mine de mercure de Santa
Barabara.
19
En effet, il faut savoir que la région de Huancavelica possédait et possède toujours de
nombreuses ressources minières. A l’époque inca et pré-inca déjà, les populations
utilisaient les pierres dont on extrait le mercure pour se peindre le visage notamment pour
effrayer leurs ennemis au moment de partir à la guerre.
Cependant, la vraie découverte de la mine par Amador de Cabrera date seulement de
1563-64 selon les sources et cette découverte va changer l’avenir de la région.
En effet, il faut savoir que le mercure est un métal qui sert à séparer l’or et l’argent des
autres métaux. A cette époque, les espagnols exploitaient plusieurs mines d’or en
Amérique du Sud et notamment celle de Potosi dans l’actuelle Bolivie or pour pouvoir
purifier l’or ils devaient importer le mercure depuis l’Espagne ce qui leur coûtait cher,
prenait beaucoup de temps et faisait courir beaucoup de risques. On imagine alors
facilement que les espagnols ne vont pas laisser passer cette chance d’avoir une mine
immense de mercure à proximité.
C’est ainsi qu’en 1571, ils viennent s’installer dans la région et fondent la ville de
Huancavelica, à l’époque appelée « Villa Rica de Oropesa » afin de pouvoir avoir un
meilleur contrôle de l’exploitation de la mine et des impôts qui en découlent pour la
couronne espagnole.
La mine de mercure de Santa Barbara devient alors la plus grande exploitation minière de
mercure de toute l’Amérique latine et va fonctionner pendant environ 500 ans. Son
importance fut telle pour la vice-royauté instaurée au Pérou et pour l’Espagne que le viceroi Theodore la Croix la qualifia de « merveille la plus grande du monde ». Pour mieux
comprendre il faut aussi savoir que la mine était immense. Selon certains plans de
l’époque, il se serait créé une ville souterraine avec ses avenues, son église et même des
arènes.
2.2.3. L’époque républicaine et contemporaine
En 1882, José San Martin déclare officiellement Huancavelica comme département à part
entière du Pérou. Cependant, cette désignation lui est enlevée puis redonnée en 1839.
A partir de cette époque et jusqu’en 1975, la mine de Santa Barbara continue de
fonctionner et d’apporter des richesses importantes à la ville de Huancavelica, richesses
qui restent cependant entre les mains de certaines personnes.
20
En 1975, à la fermeture de la mine, Huancavelica perd sa source principale de richesse et
depuis cette époque elle a du mal à retrouver une économie prospère comme nous le
verrons dans la partie suivante.
A cette fermeture de la mine, il faut ajouter un phénomène important qui a plongé
Huancavelica encore plus dans la pauvreté et a entrainé des migrations massives de
populations vers Lima ou la côte. Ce phénomène correspond aux violences terroristes
extrêmes des années 80 dues notamment au mouvement du « Sentier lumineux ». Ce
mouvement ayant son origine dans la ville voisine d’Ayacucho, il s’étend rapidement de
manière plus ou moins forcée dans les campagnes de Huancavelica entrainant son lot
d’exécutions et de violences. Ce qui explique en grande partie la désertion des régions
entourant la ville de Huancavelica dans ces années, désertion qui a encore aujourd’hui
des conséquences importantes car le repeuplement de ces zones rurales se fait de
manière très ponctuelle.
L’histoire de Huancavelica fait partie intégrante de son patrimoine culturel. En effet,
comme nous le verrons dans la deuxième partie de ce mémoire, une grande partie de
l’attractivité touristique de la région est due à cette histoire.
2.3. La situation socio-économique et touristique de la province de Huancavelica
Les derniers recensements montrent une augmentation de la population de la province de
Huancavelica d’environ 1-1,5% depuis plusieurs années atteignant en 2012 environ
483 580 habitants selon l’INEI (Institut National de Statistiques et de l’Informatique). En
2013, la population prévue est de 487 472 habitants soit une augmentation de 0,8%.
Mais cela ne représente que 1,6% de la population totale du Pérou8.
Sur ce nombre total d’habitants, 43,9% vivent avec au moins une nécessité basique
insatisfaite en 2010. L’INEI entend par là, que les habitants satisfassent au moins un de
ces critères :
-
habitant vivant dans un logement matériellement inadéquat ;
-
habitant vivant dans un logement sans salle de bain ou salle d’eau ;
-
foyer ayant au moins un enfant en âge d’aller à l’école et n’y allant pas ;
-
les ressources économiques du foyer sont insuffisantes pour entretenir les
membres vivant dans le foyer.
8
Pérou : Population prévue par département 2012-2013 [en ligne]. Disponible sur : http://www.inei.gob.pe/
(Consulté le 23.08.2013)
21
Cependant, ce pourcentage était de 77,5% en 2005 soit quasiment un tiers de plus. On
peut donc imaginer que la situation est en train de s’améliorer.
Par ailleurs, toujours selon l’INEI, 72,6% de la population est considérée comme pauvre
en 2010 dont 40,6% en pauvreté extrême, ce chiffre passe à 54,6% en 2011 et 49,5% en
2012. Ainsi, on voit une nette amélioration de ce pourcentage, cependant, il reste très
important puisque près de la moitié de la population vit dans des conditions de pauvreté
et Huancavelica continue de faire partie du groupe des départements les plus pauvres du
Pérou9.
Cette situation s’explique notamment par le pourcentage important de personnes vivant et
travaillant dans les zones rurales.
En termes d’emploi, en 2010, 75,7% de la population travaille dans le secteur primaire
(Pêche, agriculture et activités minières), 4,4% dans le secondaire (Manufacture et
construction) et 19,9% dans le domaine tertiaire soit dans les services.
Lorsque l’on met en parallèle ces deux types de données, selon l’INEI, 83,9% des
personnes considérées comme pauvres travaillent dans le secteur primaire et c’est le cas
aussi pour 63,7 % des gens considérés en situation de pauvreté extrême.
Sur le plan économique, bien que le PIB de Huancavelica soit en augmentation en
moyenne de 5% depuis les années 2 000, il reste très bas puisqu’il ne représentait en
2009 que 0,9% du PIB total du Pérou.
Pour ce qui est de l’activité touristique à Huancavelica, il est très difficile d’obtenir des
chiffres précis sur l’importance de cette activité dans l’économie de la région car le
tourisme n’est pas considéré comme un secteur à part entière. De cette façon, on ne peut
savoir la part du PIB due au tourisme, les rentrées d’argent pour le territoire ou encore le
nombre de personnes travaillant directement ou indirectement pour ce secteur.
Le seul chiffre disponible est le nombre de touristes venus à Huancavelica, chiffre calculé
par la DIRCETUR (Direction Régionale du Commerce Extérieur et du Tourisme) à partir
des informations données par les hôtels. En 2012, ce chiffre était de 76 913 avec une
amélioration de 1% par rapport à l’année précédente.
9
Indice de pauvreté monétaire par groupe de département, 2011-2012 [en ligne]. Disponible sur :
http://www.inei.gob.pe/ (consulté le 23.08.2013)
22
3. Le projet d’agence de voyage solidaire Cielo Azul
3.1. L’association Pukullawa
3.1.1. Qu’est ce que l’association Pukkulawa ?
Pukullawa est un acronyme pour Purisunchik Kuska Llapayanchik Warma Kuna, qui
signifie en quechua: « Caminaremos juntos todos los niños y adolescentes de
Huancavelica, Perú » qui se traduit par : nous marcherons tous ensemble, les enfants et
adolescents de Huancavelica, Pérou.
L’association Pukullawa est une association sans but lucratif de Huancavelica qui
organise des activités culturelles et de soutien scolaire pour les enfants des quartiers
défavorisés de Huancavelica.
3.1.2. Son origine
Cette association naît à la base de l’initiative d’un homme, José Antonio De la Cruz
Hualla. Cette personne est originaire de Huancavelica et a vécu toute son enfance avec
très peu de ressources économiques, parfois dans la rue devant travailler pour aider sa
famille. C’est pourquoi, il a depuis toujours dans un coin de son esprit, le projet de créer
une association pour aider les enfants qui, comme lui, ont eu une enfance difficile.
Lorsqu’il est étudiant, José rencontre par hasard un membre de l’association française
Solidaile à Huancayo, dans une auberge de jeunesse où ils donnaient tous les deux des
cours bénévolement. Une amitié se crée entre les deux personnes qui restent en contact
malgré le retour en France de l’une d’elles.
Six mois plus tard, le responsable de Solidaile, qui est une association française qui a
pour vocation de soutenir et accompagner des projets de développement à l’étranger
portés par des acteurs locaux, revient à Huancavelica et le 18 Décembre 2006 est créée
officiellement l’association Pukullawa sous la présidence de José.
Pendant 5 ans, l’association propose des activités de renforcement scolaire aux enfants
de la ville en leur proposant des cours de mathématique, d’histoire-géographie, d’anglais
voire parfois de musique en fonction des différents volontaires qui viennent l’aider.
23
En parallèle, elle organise des activités culturelles et des spectacles de poésie, théâtre,
danse, musique qu’elle présente aux touristes ou simplement aux populations locales.
En 2011, l’association souhaite trouver un nouveau local pour ses activités et fait appel à
Solidaile pour l’aider à financer le projet. C’est ainsi que Pukullawa a aujourd’hui un
nouveau local construit sur un terrain lui appartenant financé entièrement par l’association
Solidaile.
3.1.3. L’association aujourd’hui
Malheureusement, aujourd’hui l’association fonctionne très peu principalement à cause du
manque de temps et de moyens humains. En effet, à ses débuts, des activités étaient
menées toute la semaine, principalement animées par José et des volontaires.
Aujourd’hui José a une autre occupation pour des raisons économiques et ne peut être
disponible que les week-ends. Par ailleurs, les volontaires animant les classes sont
souvent des volontaires étrangers, envoyés notamment par Solidaile, qui ne sont présents
que sur de courtes périodes et pas toujours de façon régulière.
Cependant, l’idée de José est de pouvoir de nouveau s’investir dans l’association pour lui
redonner une « nouvelle vie ». Il serait intéressant pour cela de pouvoir recruter des
volontaires locaux afin que les activités puissent être menées de façon continues toute
l’année.
Par ailleurs, un des objectifs de José est aussi de terminer la construction du local de
l’association et pourquoi pas d’en faire un hôtel voire un restaurant pour pouvoir, d’une
part, proposer un hébergement à prix intéressant pour les volontaires étrangers, les
touristes et les locaux et d’autre part, permettre aux personnes travaillant pour
l’association d’avoir un revenu plus important et plus régulier et pour ne plus dépendre de
Solidaile au niveau des finances de l’association.
24
3.2. L’agence de voyage Cielo Azul
3.2.1. La création de l’agence
Dans les premières années d’existence de l’association Pukullawa, celle-ci organisait des
voyages avec les enfants de l’association et les volontaires notamment étrangers afin de
leur faire découvrir la région de Huancavelica.
C’est ainsi que naît l’idée de la part d’un volontaire français, de créer une agence de
voyage dans la ville. En effet, à cette époque, le tourisme était encore moins développé
qu’aujourd’hui et il n’existait aucun office de tourisme ou agence de voyages pour
renseigner de potentiels touristes et leur faire découvrir la région.
En 2009, commence avec un premier volontaire le travail de diagnostic terrain pour
identifier le potentiel touristique de la zone et préparer les circuits à proposer aux
touristes. Puis le 01 Février 2009, est officiellement créée l’agence de voyage solidaire
Cielo Azul sous la forme d’une association sans but lucratif.
S’en suit la signature de diverses conventions avec différents partenaires telles que les
communautés rurales locales, la DIRCETUR et la mairie. C’est d’ailleurs celle-ci qui prête
actuellement les locaux à l’agence de voyages en échange d’un soutien aux actions de la
mairie allant dans le sens d’un développement du tourisme à Huancavelica.
3.2.2. Présentation de l’agence aujourd’hui

L’équipe de travail
Afin de présenter l’équipe de travail, il faut distinguer deux types de personnes.
Premièrement
il
y
a
le
responsable
d’agence.
Celui-ci
travaille
à
l’agence
quotidiennement, c’est lui qui gère le fonctionnement de l’agence dans tous ses aspects,
de l’accueil des touristes à la promotion en passant par la comptabilité et la gestion
administrative. Il reçoit un salaire fixe mensuel payé actuellement par Solidaile pour ce
travail en attendant que l’agence gagne en autonomie.
Les autres personnes travaillant à l’agence sont comme assimilés à des volontaires. En
effet, ils viennent travailler à l’agence ponctuellement pour des missions de guidage ou
pour aider à l’accueil des touristes mais seulement quand ils sont disponibles. En effet,
toutes ces personnes ont une occupation principale autre que le travail à l’agence que ce
25
soit des études ou un emploi. C’est pourquoi ils ne dédient pas la majorité de leur temps à
l’agence de voyage.
Enfin, on trouve aussi à l’agence, des personnes avec le statut officiel de volontaire
venant principalement de l’étranger et notamment de France via Solidaile pour aider à son
développement.

Les services proposés
L’agence de voyages Cielo Azul, propose donc, comme on peut l’imaginer, l’organisation
de circuits touristiques dans la région de Huancavelica. Actuellement, elle a à sa
disposition quatre circuits et une expérience chez l’habitant.
Le premier circuit est un tour d’une demi-journée pour découvrir la ville de Huancavelica.
Cette visite, à dominante culturelle, permet d’apprécier l’architecture coloniale de la ville,
ses églises et sa cathédrale mais aussi les piscines thermales et le complexe écologique.
Le deuxième circuit, d’une demi-journée lui aussi, propose de découvrir la zone de Santa
Barbara et notamment la mine historique de mercure, élément incontournable du
patrimoine culturel de la ville comme on a pu le voir précédemment. Cette option, elle
aussi à dominante culturelle est complétée par des arrêts pour profiter des paysages et
de la vue panoramique sur la ville de Huancavelica.
Le troisième circuit est lui à dominante naturelle puisqu’il propose d’aller voir la « forêt de
pierre » de Sachapite, qui correspond à des formations rocheuses représentant des
animaux ou des personnages. Cette visite est complétée par le site archéologique
d’Uchkus Icañan datant de l’époque pré-inca.
Enfin, le dernier circuit est un circuit d’une journée entière proposant d’aller découvrir les
paysages de montagnes et les nombreuses lagunes de la région de Huancavelica.
L’expérience chez l’habitant consiste à passer une demi-journée dans une communauté
Antacocha afin de partager leur mode de vie et de découvrir l’élevage des animaux par
exemple.
En plus de ces circuits, l’agence peut aussi proposer simplement certaines prestations à
la carte, comme par exemple un service de guidage si le touriste a déjà un moyen de
transport, ou encore mettre en relation des touristes avec des prestataires selon leurs
besoins (transport ou restauration notamment).
Enfin, on notera que l’agence de voyages prend aussi en charge la partie office de
tourisme car il n’y en a pas à Huancavelica. Dans ce sens, elle est aussi là pour fournir
26
des informations pratiques sur la ville (hébergement, transports, restauration par
exemple).
3.3. Son implication dans le développement local
3.3.1. Les liens avec l’association Pukullawa
De par le fait que Cielo Azul a été créé par l’association Pukullawa, ces deux associations
sont étroitement liées.
En effet, une grande partie des bénéfices engendrés par la vente des circuits touristiques
vont directement à l’association Pukullawa pour les aider dans l’organisation de leurs
activités par l’achat de matériel par exemple (cahiers, stylos, costumes, etc.).
Dans ce sens on peut donc dire que l’agence de voyages participe au développement
socioculturel de la jeunesse de Huancavelica et donc au développement du territoire car
comme on le sait, les enfants sont les nouvelles générations qui vont ensuite permettre de
faire vivre le territoire.
3.3.2. Le travail avec les populations locales

Apports sur le plan économique
Il faut savoir que l’agence travaille toujours avec des prestataires locaux tant au niveau
des transports, que du guide, que des différents prestataires auxquels elle peut avoir
recours. De cette façon l’argent va directement aux personnes vivant à Huancavelica et
leur permet, certes à une petite échelle, d’améliorer leur situation économique. De même,
l’agence essaie de toujours donner une rémunération juste à ces prestataires.
Par ailleurs, grâce en partie à la création et à l’activité de l’agence, le tourisme se
développe petit à petit à Huancavelica. Ce qui permet un apport financier en plus à
plusieurs types de structures et personnes de façon directe ou indirecte comme les
hôtels, les restaurants, les petits commerces et l’artisanat.
En nous basant sur ces deux plans, on peut dire que d’une certaine manière plus ou
moins directe, l’agence de voyages contribue à l’amélioration et au développement
économique de la région de Huancavelica.
27

Apports sur le plan socioculturel
Sur le plan socioculturel aussi, l’agence a un impact intéressant.
Premièrement, par le biais du tourisme, l’agence mène des campagnes de sensibilisation
auprès des communautés rurales notamment sur le plan de l’environnement. En effet, il
faut savoir qu’à Huancavelica et dans sa région, malgré les efforts des institutions
publiques, la plupart des habitants ne font pas vraiment d’efforts quant à la gestion des
déchets et à la propreté des lieux. Par exemple, il n’est pas étonnant de les voir jeter
papier, emballage ou tout autre déchet par terre dans la rue. De la même façon certains
sites touristiques proposés à la visite comme le mirador naturel de Huancavelica ou la
ville fantôme de Santa Barbara sont parfois couverts de déchets.
C’est pourquoi, l’agence essaie de sensibiliser les communautés dans cette zone afin
qu’elles prennent conscience de l’importance d’avoir un site propre à la fois pour les
touristes mais aussi simplement pour eux.
De plus, l’arrivée du tourisme à Huancavelica permet à la ville encore très traditionnelle et
très renfermée sur elle-même de s’ouvrir au monde. Ainsi, les populations locales
regardent souvent les touristes avec curiosité mais une curiosité positive. Ils sont curieux
d’en apprendre d’avantage sur eux et d’où ils viennent.
Cela leur permet donc de s’ouvrir aux autres, de découvrir d’autres cultures et d’enrichir
leurs connaissances et leur expérience humaine.
Enfin, la mise en valeur de certains sites par le tourisme et les différents contacts que
peuvent avoir les locaux avec les touristes leur permet de prendre conscience de leur
propre culture et de la richesse patrimoniale qu’ils possèdent.
Ainsi, on peut aussi dire que l’agence de voyages Cielo Azul de par son action en faveur
du développement du tourisme, permet un développement socioculturel de la région de
Huancavelica.
28
CONCLUSION CHAPITRE 1
Dans ce chapitre, nous avons donc fait une présentation générale du projet sur lequel va
s’appuyer notre étude et de son contexte géographique et socioéconomique.
Nous avons vu dans un premier temps que le Pérou est un pays en voie de
développement possédant de nombreux attraits et dans lequel l’activité touristique bien
qu’encore très faible est en forte augmentation.
Nous avons ensuite étudié le cas de Huancavelica. Cette région est une région très
pauvre se trouvant dans une situation économique relativement difficile due notamment à
la prédominance du milieu rural. L’activité touristique y est encore rare mais elle possède
un potentiel intéressant sur lequel nous reviendrons avec plus de précision plus tard.
Enfin, nous avons présenté le projet touristique solidaire sur lequel nous allons travailler,
le projet Cielo Azul qui lui aussi possède un très fort potentiel de développement.
C’est donc à partir de l’étude de ce projet que nous nous poserons la question de
savoir comment on peut développer des projets touristiques plus alternatifs dans un pays
comme le Pérou où le tourisme est majoritairement industrialisé et concentré sur
quelques sites majeurs. Avant de tenter d’avoir des réponses nous allons étudier plus
largement le concept de tourisme solidaire.
29
Chapitre 2 : Le passage d’un tourisme de masse à un
tourisme alternatif : le besoin des territoires, des
populations mais aussi des touristes
Dans ce deuxième chapitre, nous allons donc étudier le contexte théorique dans lequel
s’inscrit notre étude. En effet, il aura pour but d’apporter un éclairage sur les différentes
notions relatives aux nouvelles formes de tourisme dites alternatives et d’en comprendre
les enjeux principaux.
1. Pourquoi a-t-on besoin d’un tourisme alternatif : le tourisme industrialisé et ses
dérives
1.1. La démocratisation du tourisme et l’arrivée du tourisme de masse
1.1.1. Les origines du tourisme
Bien que l’on puisse imaginer que dès l’antiquité certains voyages des classes sociales
les plus élevées puissent s’apparenter à du tourisme, le terme en lui-même et les
premiers voyages officiellement représentatifs de l’activité touristique ne datent que du
18e siècle.
En effet, à cette époque, les jeunes garçons aristocrates anglais devaient parfaire leur
éducation par un voyage culturel en Europe appelé le « Grand Tour ». Ce voyage, comme
un rite initiatique pour le passage à l’âge adulte, consistait à visiter les grandes capitales
européennes comme Paris, Rome ou Berlin afin d’améliorer leurs connaissances
historiques et culturelles, d’avoir une plus grande ouverture au monde et de gagner en
maturité.
C’est ainsi que commencèrent les premiers voyages touristiques tels que nous les
connaissons aujourd’hui même si ceux- ci vont fortement évoluer par la suite et c’est
aussi à partir de là que naît le mot « Tourisme » qui est un dérivé de ce « Tour » fait par
les anglais.
Par la suite, vers la fin du 18e siècle, début du 19e, se développent les premières stations
balnéaires sur les côtes anglaises et françaises. C’est le début de la démocratisation du
tourisme bien qu’il reste encore réservé à une élite économique et sociale.
30
Aujourd’hui, le tourisme est défini comme tel par l’OMT (l’Organisation Mondiale du
Tourisme) : « le tourisme est un déplacement hors de son lieu de résidence habituel pour
plus de 24 heures mais moins de 4 mois, dans un but de loisirs, un but professionnel ou
un but sanitaire»
1.1.2. Le 20e siècle : le rêve d’un tourisme pour tous
Il faut cependant attendre le 20e siècle pour voir apparaître une réelle démocratisation du
tourisme et l’accès pour le plus grand nombre aux loisirs et aux vacances.
En étudiant les chiffres de l’OMT on remarque en effet que le nombre de touristes
internationaux voyageant dans le monde n’a quasiment pas cessé d’augmenter passant
de 25 millions en 1950 à 1 035 millions en 2012 avec un taux de croissance d’environ
3,6% par an ces dernières années (de 2005 à 2012). Par ailleurs, l’OMT prévoit pour
2030 un nombre d’arrivées de touristes internationaux de près de 1 800 millions.
Comme l’explique Marie-Andrée Delisle et Louis Jolin, plusieurs facteurs expliquent cette
explosion du tourisme lors du 20e siècle (p.25 – 2007).
Premièrement, une généralisation des congés payés dans les différents pays
industrialisés. Bien que le nombre et la durée varient selon les pays, aujourd’hui, la
plupart de ces états accordent des congés payés aux employés.
Le deuxième facteur qui peut être considéré est la modification des valeurs et des
habitudes de vies. En effet, aujourd’hui les loisirs et les vacances occupent une place
importante dans le quotidien des gens qui ont besoin de ce moment hors du travail pour
profiter. Ce besoin est à l’heure actuelle ancré dans les mentalités et dans les habitudes
des populations qui n’hésitent pas à réserver une part importante de leur budget aux
loisirs.
Ensuite, on peut aussi évoquer l’essor de la société de consommation et de la publicité
qui incite toujours plus à dépenser et à acheter en nous faisant rêver.
Enfin, on peut citer le développement important des moyens de transport. D’une part de
l’automobile et d’autre part de l’avion. En effet, aujourd’hui il y a quasiment au moins une
voiture par foyer, ce qui facilite les départs en vacances, en témoigne par exemple les
nombreux bouchons sur les autoroutes de France en été. Du côté de l’aérien aussi, le
développement exponentiel des Low Cost a permis de rendre accessible à un nombre
plus important de personnes les destinations plus lointaines.
31
Ceci, n’est qu’un aperçu des principaux facteurs ayant permis une plus grande
démocratisation des départs en vacances. En effet, on pourrait en trouver d’autres
comme la mondialisation, le développement important des médias au niveau international,
etc.
Ainsi, aujourd’hui, bien qu’étant encore loin d’être accessible à tous, le tourisme est
accessible au plus grand nombre surtout dans les pays du Nord dits développés. Cette
démocratisation de l’activité touristique a alors entrainé ce que l’on va appeler le
phénomène de tourisme de masse qui va concentrer les flux de touristes dans certains
types de destination.
1.2. Les caractéristiques d’un tourisme dit de masse
A partir des propos de Géraldine Froger, Mehdi Marzouki, Jérôme Ballet (p.54 - 2010),
d’Otto Regalado-Pezua (p.115 – 2007), de Marie-Andrée Delisle et Louis Jolin (p.40 –
2007) et de nos connaissances nous avons relevés les caractéristiques suivantes pour
définir le tourisme de masse.
1.2.1. Les touristes
Le tourisme de masse se caractérise d’abord par un flux très élevé de touristes
concentrés dans un lieu précis. Ces lieux qui attirent ce type de touristes correspondent
principalement à des stations balnéaires en été, ou des stations de ski en hiver, et à des
lieux artificiels comme Disney (REGALADO-PEZUA, p.115, 2007), ou à des grands lieux
touristiques comme par exemple le Machu Picchu au Pérou.
Les touristes pratiquant ce type de tourisme correspondent à environ 75% des voyageurs
dans le monde et ils recherchent en général le repos. Ils vont éventuellement réaliser des
excursions culturelles mais ne sont pas motivés par la découverte de nouvelles choses.
Ils vont être attirés par les prix avantageux, les services proposés sur place ou encore la
destination qui va être attractive par son climat ou parce qu’elle est à la mode.
La clientèle est principalement est quasiment exclusivement internationale et c’est
pourquoi ce tourisme est marqué par une forte saisonnalité.
32
1.2.2. Les services proposés et les prestataires
La principale caractéristique à relever sur le plan des prestations proposées est que ce
sont des prestations « tout-inclus ». En effet, quel que soit le type de voyage (séjour en
hôtel-resort ou voyage de groupe en circuit), les produits vendus proposent à leurs clients
tous les services dont ils pourraient avoir besoin dans un même package.
Par ailleurs, le tourisme de masse se caractérise principalement par des infrastructures
d’hébergement à grande échelle pouvant accueillir un nombre important de touristes. Ces
hôtels-resort offrent aux clients tous les services possibles concentrés dans un même
lieu : l’hébergement, la restauration, les activités en tout genre, les boutiques, etc. C’est
ce qui fait que parfois les touristes ne sortent pas de l’hôtel pendant la durée entière de
leur séjour.
Ces hôtels se caractérisent aussi souvent par une architecture que nous appellerons
« internationale », c'est-à-dire qui ne respecte pas l’architecture locale et n’est que
rarement intégrée de façon correcte dans les paysages. C’est par exemple cette forme de
tourisme qui entraine la « bétonisation » des plages comme celles de la côte est
espagnole.
Enfin, il est important de noter que la majorité des infrastructures et des grands
prestataires touristiques dans ces régions, que ce soit les hôtels, les Tour Opérateurs ou
les compagnies aériennes, sont des prestataires internationaux venant essentiellement
des pays du Nord industrialisés, qui vont s’installer notamment dans les pays en voie de
développement.
1.3. Les problèmes engendrés sur les trois plans du développement durable
1.3.1. Sur le plan environnemental
Pour commencer, le tourisme de masse, de part la concentration d’un nombre très
important de personnes sur un site donné, abime les milieux naturels où il se développe.
A force de passages et de visites sans faire attention à ce qu’ils font, la nature se dégrade
petit à petit et les écosystèmes sont détériorés voire disparaissent comme par exemple
les récifs coralliens dans les océans indien et pacifique.
33
De plus, ce tourisme a un impact important sur les ressources naturelles. En effet, le
tourisme entraine une surconsommation de ces ressources qui petit à petit disparaissent
elles aussi ou entrainent des pollutions diverses. Par ailleurs, certaines ressources
deviennent exploitées par le tourisme essentiellement au détriment des populations
locales, c’est le cas notamment pour l’utilisation de l’eau. Les complexes touristiques
utilisent par exemple, les ressources en eau dans les zones désertiques pour le confort
des clients, les piscines ou les jardins. Les habitants n’ont alors plus accès à cette
ressource pour leur bien-être, leur survie ou pour l’agriculture.
Enfin, le tourisme de masse entraine des pollutions multiples en tout genre comme par
exemple les émissions importantes de CO2 à cause du transport aérien ou la pollution
sonore et visuelle des grands complexes hôteliers. Le tourisme entraine aussi une
surproduction de déchets dans des destinations qui ne sont pas toujours prêtes pour les
traiter.
1.3.2. Sur le plan économique
Sur le plan économique on dit souvent que le tourisme est bénéfique car il apporte des
richesses et crée des emplois, c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle de nombreux
pays en développement misent sur cette activité pour se développer. Cependant il faut
faire attention et très souvent nuancer ces propos.
En effet, comme on l’a vu précédemment, dans le cadre d’un tourisme de masse, les
principaux prestataires impliqués sont des grands groupes étrangers, ce qui entraine une
fuite importante des revenus du tourisme vers leur pays d’origine et au final très peu
d’argent reste sur le territoire d’accueil. Par ailleurs, le fait que ce soit des entreprises
étrangères qui viennent investir dans le tourisme fait qu’il y a souvent peu de contrôle de
l’activité afin de favoriser la venue de ces investissements étrangers.
Par ailleurs, ces entreprises importent en général la plupart des ressources dont elles ont
besoin, ce qui fait que l’effet multiplicateur sur les autres activités est très faible tout
comme le développement économique du territoire.
Enfin, les emplois créés par ce type de tourisme pour les locaux sont souvent des emplois
précaires, sans qualifications, avec des salaires très bas et ce sont des étrangers qui
occupent les postes à responsabilités.
34
Par ailleurs, comme le dit Bernard Schéou, le tourisme peut être aussi facteur aggravant
de l’appauvrissement des locaux par son caractère inflationniste notamment dans les
pays en développement. En effet, le tourisme de masse entraine souvent une hausse des
prix des produits, une augmentation de la valeur du foncier, etc. (p.20 – 2007).
1.3.3. Sur le plan socioculturel
Le premier impact négatif que l’on relèvera sur le plan socioculturel est la dégradation des
patrimoines culturels de la destination d’accueil. En effet, que ce soit sur le plan matériel
ou immatériel, le tourisme de masse a, la plupart du temps, des effets dévastateurs.
Sur le plan matériel, les sites culturels, archéologiques sont souvent fragiles et s’abiment
facilement avec le passage répété des visiteurs qui ne font pas toujours attention à leurs
attitudes. C’est par exemple, une des raisons pour lesquelles a été recréée la grotte de
Lascaux, afin de ne pas abimer l’original riche en histoire.
Sur le plan immatériel aussi la rencontre entre touristes et locaux peut entrainer diverses
formes d’altération. Pour commencer, le tourisme de masse entraine souvent un
phénomène de folklorisation des cultures. Des populations locales vont par exemple
s’habiller de façon traditionnelle ou danser pour les touristes alors que ce n’est plus dans
leurs habitudes ou en les sortant de leur contexte culturel. Ainsi, ces éléments qui
constituaient l’identité des locaux deviennent de simples objets de commercialisation et
perdent toute leur authenticité.
Certaines populations locales s’ouvrent aussi à la mondialisation par le tourisme. Ce qui
en soit pourrait être une bonne chose devient souvent un facteur de perte de culture et de
patrimoine pour les locaux. En effet, ils vont vouloir imiter les touristes dans leur façon de
s’habiller ou de vivre et ainsi perdre petit à petit leurs traditions et les habitudes locales.
Par exemple, la cuisine peut dans certains endroits, petit à petit disparaître au profil des
frites, des steaks et autres nourritures occidentales.
Enfin, le tourisme qui devrait normalement être facteur d’échanges et d’ouverture au
monde, entraine souvent, dans le cadre de tourisme de masse, des situations
d’intolérance voire même parfois de mépris notamment dans le sens des populations
locales envers les touristes. En effet, le déséquilibre économique qui existe souvent entre
ces deux types de populations entraine de la jalousie de la part des locaux ou parfois du
ressentiment voire de la haine lorsqu’un touriste ne respecte pas une coutume ou une
norme culturelle ou religieuse locale.
35
Les différents problèmes que soulèvent le tourisme de masse présentés ci-dessus, n’en
sont que les principaux exemples. En effet, chaque projet touristique, chaque destination
ou chaque situation fait apparaître de nouveaux problèmes qui sont propres aux
caractéristiques des territoires.
2. L’apparition des nouvelles formes de tourisme dites alternatives en réponse aux
dangers représentés par le tourisme de masse
2.1. L’apparition de la notion de tourisme durable
Face aux problèmes engendrés par le tourisme de masse majoritaire dans le monde, la
communauté internationale se met à repenser le modèle de développement de cette
activité en allant dans le sens d’une plus grande durabilité.
Cependant, avant d’arriver à la notion de tourisme durable et alternatif, il nous faut revenir
rapidement sur ses origines, et donc la notion de développement durable.
2.1.1. La notion de développement durable
Dans les années 70, la population internationale commence à réaliser que la situation
économique et environnementale dans laquelle elle se trouve ne durera pas
éternellement et qu’il faut commencer à réfléchir sur une nouvelle façon d’utiliser les
ressources naturelles et l’environnement.
C’est ainsi que commencent les différentes études qui vont amener à la création de la
notion du développement durable.
C’est en 1972 qu’un premier rapport : le Rapport Meadows va faire remarquer à la
communauté internationale l’urgence de la situation quant à l’utilisation abusive des
ressources naturelles. La même année, la conférence des Nations Unies sur
l’environnement humain de Stockholm, donne naissance au Programme des Nations
Unies pour l’Environnement (PNUE) et lance pour la première fois le terme
d’écodéveloppement.
En 1987, c’est ensuite le Rapport Brundtland qui définit de façon précise le concept de
développement durable comme « Le développement […] qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
Il fait aussi référence pour la première fois aux trois piliers du développement durable :
l’environnement, le social et l’économie.
36
Enfin, la troisième date importante à relever est celle de 1992, date à laquelle a eu lieu le
Sommet de la Terre à Rio pendant lequel a été créé l’Agenda 21 qui définit les objectifs
du développement durable et un plan d’actions pour le 21e siècle.
2.1.2. La notion de tourisme durable
Le terme de tourisme durable apparaît pour la première fois en 1993 dans un guide
publié par l’OMT et le PNUE : Guide à l’intention des autorités locales – développement
durable du tourisme. Dans cet ouvrage il est dit que « l’environnement est la base des
ressources naturelles et culturelles qui attirent les touristes. Par conséquent, la protection
de l’environnement est essentielle pour un succès à long terme du tourisme. »
Vient ensuite en 1995, lors de la conférence mondiale du tourisme durable à Lanzarote en
Espagne la création de la Charte du tourisme durable. Cette charte constituée de 18
points, traite de l’intégration du développement durable dans le domaine du tourisme face
à ses effets néfastes. L’OMT y explique que le tourisme « doit être supportable à long
terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique et équitable sur le plan
éthique et social pour les populations locales ».
En 1999 est édité le Code mondial d’éthique du tourisme durable. Ce code fait la
promotion d’un tourisme responsable et durable qui devra bénéficier à tous les
intervenants et surtout minimiser ses impacts négatifs sur les territoires et populations
locales.
Enfin, en 2004, la Charte du tourisme durable est révisée et définit ce tourisme
comme :
« Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques,
sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des
visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés
d’accueil.10 »
2.2. Une prise de conscience aussi de la part des touristes
Au-delà des organisations internationales, des politiques et des prestataires de tourisme,
c’est aussi les touristes qui prennent conscience de leur impact sur les populations et les
territoires d’accueil et qui veulent changer ça.
10
OMT [en ligne]. Disponible sur http://sdt.unwto.org/fr/content/definition (Consulté le 01.09.2013)
37
Par ailleurs, les touristes sont de moins en moins attirés par les voyages « tout-compris »
et standardisés que propose le tourisme de masse. Ils veulent vivre une autre expérience,
aller à la rencontre des populations locales et voyager autrement.
Marie-Andrée Delisle et Louis Jolin, expliquent d’ailleurs que « le qualificatif alternatif
désigne surtout le choix du voyageur de s’éloigner du tourisme traditionnel de masse. […]
On chercha plutôt des formes alternatives de faire du tourisme en choisissant un produit
ou un service touristique qui n’entre pas dans la chaîne touristique traditionnelle. » (p.41 –
2007)
2.3. Caractéristiques générales du tourisme alternatif
Selon l’OMT, les trois principales caractéristiques qui permettent de définir le tourisme
durable ou alternatif sont :
« a) Faire un usage optimal des ressources environnementales qui sont un élément clé du
développement du tourisme, en préservant les processus écologiques essentiels et en
contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité;
b) Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leur
patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribuer à la
tolérance et à la compréhension interculturelles ;
c) Garantir des activités économiques viables à long terme en apportant à tous les
acteurs des retombées socio-économiques équitablement réparties, notamment des
possibilités d’emploi et de revenus stables, des services sociaux aux communautés
d’accueil, et en contribuant à la lutte contre la pauvreté.11 »
Ces trois caractéristiques résument bien les différents éléments que doit prendre en
compte le tourisme pour un développement allant dans le sens des territoires.
Par ailleurs, on peut ajouter qu’il est nécessaire que les populations locales soient
investies dans le projet dans toutes les étapes de sa création à son exploitation en
passant par sa mise en place. Ces projets doivent émaner d’initiatives locales et travailler
en relation avec les acteurs locaux. Ainsi, il y a plus de chances que les revenus
reviennent directement aux populations locales. Comme l’explique Bernard Schéou,
11
OMT [en ligne]. Disponible sur http://sdt.unwto.org/fr/content/definition (Consulté le 01.09.2013)
38
réduire les fuites d’argent n’est possible qu’à partir du moment où il existe une alternative
locale aux produits d’importation ou alors si le tourisme incite à la mise en place de cette
alternative locale (p.22 – 2007).
Par ailleurs, cela permet que leurs besoins et attentes soient pris en compte de façon plus
complète afin de créer un développement qui leur soit profitable.
Les projets touristiques alternatifs doivent par ailleurs s’intégrer dans une dynamique
générale de développement du territoire qui peut certes s’appuyer sur l’activité touristique
mais qui ne doit pas en dépendre. « L’offre touristique émise par la communauté locale
doit être conçue en synergie avec les autres secteurs d’activité de cette communauté,
comme les productions agricoles, la pêche, la foresterie, l’artisanat, etc. dans le cadre
d’un programme de développement global du territoire et non uniquement sectoriel »
(DEHORNE & MURAT, p.396, 2011)
Ainsi de nombreux acteurs sont impliqués dans la mise en place de projets de tourisme
alternatif. D’une part les communautés locales dont le rôle doit être primordial comme on
l’a vu précédemment mais aussi l’Etat et les différents pouvoirs publics qui doivent
« prendre part activement au développement de ces formes de tourisme » (FROGER,
p.28, 2010). On trouve aussi de nombreux acteurs, principalement internationaux, de type
ONG ou associations qui viennent apporter aux projets des aides financières, humaines
ou matérielles. Et enfin, on trouve bien sûr les touristes. Selon Marie-Andrée Delisle et
Louis Jolin, le tourisme alternatif pose la question de la « relation contractuelle » qui
existe entre les différents acteurs notamment sous l’angle de l’équité qu’ils définissent
comme le respect des droits de chacun. Ils résument la question du tourisme alternatif par
la question suivante : « Chacun trouve-t-il son compte dans la pratique touristique ? » (p.2
– 2007)
2.4. Les différentes formes de tourisme alternatif
Aujourd’hui, le terme de tourisme alternatif englobe tout un ensemble d’autres formes de
tourisme ayant chacune un nom qui lui est propre. Selon Bernard Schéou,
« cette abondance sémantique témoigne autant du développement récent
d’une offre reposant sur des principes différents de ceux du tourisme industriel
standardisé que de l’imagination de certains responsables de marketing qui
cherchent à étendre le marché à travers de simples opérations de
communication. » (FROGER, p.23, 2010)
39
Cependant, ces différentes expressions s’appuient sur un socle de valeurs communes qui
se déclinent
différemment selon les continents et les pays, selon les cultures et les
ressources. (DELISLE & JOLIN, p.39, 2007).
Certaines faisant référence à une motivation ou à une pratique particulière comme
l’écotourisme, d’autres faisant référence explicitement à des valeurs comme le tourisme
solidaire.
Dans cette sous-partie nous n’imaginons pas pouvoir faire une présentation exhaustive de
tous les termes utilisés pour désigner des formes de tourisme alternatif mais nous
tenterons de présenter un panorama des principales expressions utilisées de nos jours en
présentant les caractéristiques principales auxquelles chacune fait référence.

Tourisme responsable
Ce tourisme fait particulièrement référence aux attitudes, aux pratiques et aux
comportements des touristes. Dans ce type de tourisme, les voyageurs sont conscients
de ce qu’ils peuvent apporter de bon et de mauvais aux lieux et aux populations visitées.
Ils voyagent en respectant l’autre et étant responsable de leur comportement.
Cette forme de tourisme est donc plus centrée sur le touriste.

Tourisme social
Cette forme de tourisme est un peu différente car la valeur qu’elle prône n’est pas en
relation directe avec le territoire ou les populations locales. En effet, le tourisme social
correspond au tourisme pour tous, faire en sorte que toute personne puisse voyager en
général quelque soit ses ressources économiques ou sa santé.

Tourisme équitable
La caractéristique principale de cette forme de tourisme est le juste paiement des
fournisseurs locaux pour assurer leur pérennité, sur le modèle du commerce équitable.
Elle implique une organisation cohérente et maîtrisée de toute la chaîne de production en
réduisant le nombre d’intermédiaires et une équitable répartition des revenus au sein de
la population.

Tourisme communautaire
Ce type de tourisme place une communauté au cœur du développement d’un projet. En
effet, la communauté est pleinement intégrée dans la création et la mise en place du
projet, c’est entre autres elle qui décide quels visiteurs elle souhaite recevoir, en quelle
quantité et selon quelles modalités d’intégration dans la communauté. L’objectif est que le
40
tourisme soit bénéfique à la communauté sur tous les plans et notamment sur le plan
économique avec des revenus qui restent directement dans la communauté.

Ecotourisme
L’écotourisme est une forme de tourisme centrée principalement sur des activités de
découverte d’un milieu naturel. Elle met l’accent sur le milieu dans lequel se déroule
l’activité plus que sur une valeur en particulier.
Cependant, il y a aussi dans l’écotourisme une notion forte d’apprentissage.

Tourisme culturel
Le tourisme culturel est lui aussi centré principalement sur un type d’activité ou sur un
type de découverte. Comme son nom l’indique, le tourisme culturel consiste à découvrir le
patrimoine culturel d’une destination qu’il soit matériel par la visite de sites touristiques ou
immatériel par la participation à des fêtes traditionnelles par exemple.
Nous ne présenterons pas ici le tourisme solidaire car nous y reviendrons plus
longuement dans la partie suivante.
Comme le dit Géraldine Froger, il n’est pas évident de séparer nettement les différentes
formes de tourisme évoquées précédemment car elles sont liées entre elles à la fois par
les valeurs communes auxquelles elles renvoient et par les pratiques touristiques qu’elles
induisent. Mais leurs liens avec les exigences de développement durable s’expriment de
manière différente et chacune a finalement des caractéristiques qui lui sont propres (p.27
– 2010).
3. Focus sur le tourisme solidaire
3.1. Définition générale du tourisme solidaire
Selon le dictionnaire, « solidaire » se définit entre autres comme : « qui est ou s'estime lié
à quelqu'un d'autre ou à un groupe par une responsabilité commune, des intérêts
communs 12»
C’est sur ce principe que se base la mise en place d’une nouvelle forme de tourisme dite
de tourisme solidaire. En 2004, un comité de pilotage formé par l’UNAT (l’Union Nationale
12
Dictionnaire Larousse [en ligne]. Disponible sur http://www.larousse.fr (Consulté le 30.08.2019)
41
des Associations de Tourisme), des associations de tourisme solidaire et des partenaires,
donnent la définition suivante :
« Le tourisme solidaire regroupe les formes de tourisme « alternatif » qui
mettent au centre du voyage l’homme et la rencontre et qui s’inscrivent dans
une logique de développement des territoires. L’implication des populations
locales dans les différentes phases du projet touristique, le respect de la
personne, des cultures et de la nature et une répartition plus équitable des
ressources générées sont les fondements de ce type de tourisme.13 »
Ainsi, cette forme de tourisme met l’accent sur la relation entre visiteurs et visités et sur la
notion de partage et de solidarité par laquelle les touristes contribuent à améliorer les
conditions de vie des communautés visitées.
Il implique « un objectif d’utilité collective qui s’exprime par la volonté de contribuer au
développement des destinations, et avant tout des pays les plus défavorisés ». (DELISLE
& JOLIN, p.46, 2007)
3.2. Caractéristiques du tourisme solidaire
3.2.1. Des caractéristiques spécifiques à cette forme de tourisme
Le mot clé que Marie-Andrée Delisle et Louis Jolin font correspondre avec le tourisme
solidaire est le mot Coopération (p.64 – 2007). En effet, la principale caractéristique du
tourisme solidaire est que lors de son voyage, le touriste participe à des projets bien
précis ou à des actions spécifiques de développement de la communauté ou du territoire.
Ces actions ou projets sont définis bien en amont du voyage et le touriste sait qu’il va
aider pour tel projet précis.
Cette aide se présente généralement sous deux formes. Soit une partie de la somme du
prix du voyage va directement à ce projet, soit, le touriste participe bénévolement à
l’avancée de ce projet.
En général, ces projets sont axés sur les domaines de la santé, de l’éducation ou de
l’agriculture comme par exemple la création d’une école, d’un hôpital, l’amélioration de
l’accès à l’eau par la construction d’un puits ou encore l’acquisition de matériel en tout
genre. Ce sont principalement des projets qui vont servir à l’ensemble de la population
vivant sur le territoire.
13
Tourisme Solidaire. ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire) [en ligne]. Disponible sur
http://www.tourismesolidaire.org/tourisme-equitable-et-solidaire/definitions/tourisme-solidaire/le-tourismesolidaire.html (Consulté le 30.08.2013)
42
Enfin, ce type de voyage insiste particulièrement sur :
-
la sensibilisation des voyageurs et la préparation au voyage ;
-
les possibilités de contact avec la population locale : rencontres, activités
culturelles, logement chez l’habitant, etc. ;
-
les problématiques environnementales : sensibilisation et responsabilisation des
voyageurs sur les thèmes des déchets et des ressources notamment ;
-
l’implication dans un ou plusieurs projets de développement local déterminés par
les populations d’accueil ;
-
les retombées économiques locales, qu’elles soient justes et bien réparties14.
3.2.2. Des caractéristiques communes aux formes de tourisme alternatif
Le tourisme solidaire est aussi une forme de tourisme alternative et il possède donc
certaines caractéristiques qui peuvent être valables pour les autres formes de tourisme.
Pour commencer, il se base sur le principe des 4R cités par Jean-M. Collombon
Coordinateur général du FITS (Forum International du Tourisme Solidaire et
Développement Durable) :
-
R de Répartition équitable de l’argent du tourisme ;
-
R de Responsabilité du voyageur, de l'hôte et de l'intermédiaire ;
-
R de Respect de l'environnement et du patrimoine ;
-
R de Rencontre avec l'Autre15.
Par ailleurs, ce type de tourisme implique une participation totale de la population locale
dans le projet touristique et dans le développement de cette activité sur le territoire. C’est
ce qu’explique Bernard Schéou en disant que :
« C’’est l’autochtone qui doit être à l’origine du développement du tourisme, en
avoir la maîtrise et en tirer les bénéfices. Si la démocratie participative est
nécessaire au développement, c’est aussi parce que le développement ne se
décrète pas, ne s’impose pas, c’est un processus, une dynamique, un
mouvement qui doit venir de l’intérieur même des sociétés». (LADET, p.18,
2013)
14
Tourisme Solidaire. RITIMO [en ligne]. Disponible sur http://www.ritimo.org/article211.html (Consulté le
30.08.2013)
15
Jean-M. Collombon. Présentation [en ligne]. Disponible sur http://www.tourismesolidaire.org/presentation.htm (Consulté le 30.08.2013)
43
3.3. Les difficultés rencontrées par les projets de tourisme solidaire
On recense principalement quatre grandes difficultés auxquelles doivent faire face les
projets touristiques solidaires.
3.3.1. La qualité des produits et des services proposés
La première difficulté rencontrée est une qualité insuffisante des produits et des services
proposés dans le cadre d’un tourisme solidaire. En effet, comme on a pu le voir avant, ce
tourisme se développe souvent dans des zones rurales ou dans des pays en voie de
développement dans lesquels les populations locales n’ont pas toujours les moyens
d’accueillir les touristes avec le minimum de qualité requis.
Or, comme le disent Marie-Andrée Delisle et Louis Jolin, une communauté ne peut pas
s’improviser dans l’accueil touristique sans assurer un minimum de confort, d’hygiène, de
propreté et d’ordre à ses visiteurs (p.86 – 2007). De plus, on sait que la qualité des
infrastructures et du service rendu reste un élément essentiel expliquant l’achat de
voyages et produits touristiques (FROGER & LAPEYRE, p.297, 2010).
Même dans le cadre de voyages solidaires, bien que les touristes soient un peu moins
exigeants, un minimum de qualité reste obligatoire. Enfin, le tourisme solidaire a aussi
cette image d’une moins bonne qualité de confort notamment, ce qui n’aide pas forcément
à le promouvoir.
3.3.2. La qualification des ressources humaines
La deuxième difficulté que l’on peut rencontrer est le manque de formation et de
compétences des acteurs locaux qui souhaitent monter des projets de tourisme solidaire.
D’une part, il y a un manque de connaissances et de compétences dans le domaine
spécifique du tourisme. Les locaux n’ont pas toujours un niveau d’étude élevé, n’ont pour
la plupart jamais fait d’études dans ce domaine et n’ont même aucune expérience car ils
n’ont jamais voyagé. Ainsi, on voit parfois un manque de professionnalisme et de qualité
vis-à-vis des touristes mais surtout des problèmes de gestion des projets notamment sur
le plan économique.
D’autre part, il y a un manque de compétences dans le domaine du montage et de la
gestion de projet. Or la mise en place de projets touristiques solidaires nécessite des
études de préparation (marketing ; études de marché, budget, etc.) et des outils d’aide à
la décision. C’est aussi souvent pour cette raison, que les communautés font appel à des
44
ONG ou des associations qui viennent leur apporter ce soutien technique pour le montage
de leur projet.
3.3.3. La difficile intégration au marché
Il est difficile pour les projets de tourisme solidaire d’intégrer le marché touristique. En
effet, celui-ci est saturé à l’heure actuelle par la multitude de produits touristiques
disponibles partout dans le monde.
Les plateformes de communication et de marketing spécialisées dans ces formes de
tourisme plus alternatives sont encore très limitées et le plus souvent sont méconnues du
grand public. Ainsi, ce tourisme est encore un marché de niche qui ne correspond qu’à
une clientèle très peu nombreuse.
Par ailleurs, l’autre difficulté liée à ce thème est aussi le manque de moyens financiers et
de connaissances en marketing et communication des communautés locales qui n’ont
donc pas les moyens de mener des campagnes de promotion efficaces pour attirer les
touristes et vendre leurs produits.
De cette façon, on peut aussi dire que les projets de tourisme solidaire rencontrent
souvent de grands problèmes de rentabilité économique. Ils ne cherchent certes pas à
faire des bénéfices très importants mais il leur est quand même nécessaire de gagner un
peu d’argent pour rentabiliser le projet et pour que celui-ci puisse bénéficier à la
communauté, ce qui est son but premier.
3.3.4. Les conflits territoriaux
Les projets, principalement lorsqu’ils sont portés par des acteurs extérieurs à la
communauté, manque souvent d’ancrage territorial. Ils ne sont pas adaptés aux besoins
et attentes des locaux et des territoires et ne sont donc pas en mesure d’aider au
développement de ces derniers.
Par ailleurs, comme le disent David Dumoulin Kervran et Sébastien Velut, les projets
touristiques n’entrainent pas seulement des conflits entre touristes et locaux mais ils sont
parfois à l’origine de conflits au sein même des communautés. En effet, la mise en place
de ces projets peut entrainer le retour d’anciennes rivalités dans les populations ou
encore des quêtes de pouvoir. A l’échelle locale, les acteurs sont inégalement préparés à
s’insérer dans la dynamique du tourisme auxquels ils participent avec leurs ressources,
leurs réseaux et leurs histoires (p.235 – 2010).
45
Ainsi, les projets touristiques peuvent entrainer des conflits sur les territoires entre acteurs
extérieurs et internes au territoire et entre membres d’une même communauté.
Malheureusement, au-delà de ces quatre principales difficultés que nous avons
évoquées, les projets touristiques solidaires rencontrent encore de nombreux problèmes
spécifiques à chaque territoire et à chaque situation mais il nous serait impossible d’en
faire une liste exhaustive.
CONCLUSION CHAPITRE 2
Dans ce chapitre nous avons donc pu définir le cadre théorique dans lequel s’intègre
notre étude.
Nous avons vu dans un premier temps que le tourisme s’est aujourd’hui démocratisé et
qu’il est accessible au plus grand nombre dans les pays industrialisés. Cependant, nous
avons aussi vu que cette démocratisation a entrainé des phénomènes de massification du
tourisme qui lui même a des effets environnementaux et socioéconomiques dévastateurs
sur les territoires et les populations locales touchés par ce type de tourisme.
C’est pourquoi, en réaction sont apparues de nouvelles formes de tourisme dites
alternatives qui, en se basant sur les trois piliers du développement durable, mettent en
avant la protection des patrimoines naturels et culturels, la prise en compte des
populations locales et leur pleine intégration dans le développement de projets
touristiques afin que celles-ci puissent avoir de meilleures retombées grâce au tourisme.
Enfin, nous avons fait un focus plus particulier sur le thème du tourisme solidaire qui
s’appuie sur une participation directe du voyageur dans des projets de développement
local notamment dans les domaines de la santé, l’éducation ou l’agriculture.
Nous avons pour terminer, vu que les projets touristiques solidaires rencontrent souvent
de nombreuses difficultés qui les empêchent de se développer et de participer pleinement
à l’amélioration des conditions de vie des populations locales.
C’est pourquoi, face à ces difficultés et à la complexité de mettre en place des projets de
tourisme solidaire, nous nous sommes posé la question de savoir quels pourraient être
les outils ou éléments clés de réussite de ce type de projets.
46
Chapitre 3 : Pistes de réflexion sur les facteurs de réussite
des projets alternatifs et solidaires
Dans ce troisième et dernier chapitre de cette partie nous allons donc tenter de donner
une première réponse à la question de savoir quels pourraient être les facteurs de
réussite des projets touristiques de type alternatif et solidaire. Pour cela nous évoquerons
trois pistes possibles de réflexion qui formeront nos trois hypothèses de travail pour la
suite de notre étude.
1. L’utilisation du patrimoine culturel et naturel
1.1. L’exploitation touristique du patrimoine et les risques encourus
Comme on le sait, le patrimoine joue un rôle clé dans le développement de projets
touristiques. En effet, c’est souvent ce dernier qui est utilisé comme atout majeur pour
attirer les touristes et monter des offres touristiques. Qu’il soit naturel ou culturel, le
patrimoine est au centre de la plupart des activités touristiques quel que soit le type de
tourisme.
Cependant, si on ne fait pas attention à la façon dont on l’exploite, ce patrimoine court de
grands risques de dégradation et de disparition. Comme le dit Hervé Barré, spécialiste du
programme culture, tourisme et développement à l’UNESCO : « Le tourisme est très
paradoxal : c’est à la fois un prédateur et un sauveteur du patrimoine ».
En effet, pour ce qui est du patrimoine naturel ou culturel matériel, le principal danger est
tout simplement, comme on l’a évoqué dans le chapitre précédent, une possible
dégradation pouvant aller jusqu’à la disparition du site touristique.
Pour ce qui est du patrimoine culturel immatériel, les risques sont liés à une folklorisation
ou à l’acculturation des populations. En effet, le tourisme entraîne chez les populations
locales une perte de leur culture remplacée petit à petit par la culture occidentale ou une
mise en scène de leur culture qui perd peu à peu toutes ses valeurs. Par exemple des
changements structurels peuvent intervenir dans ces sociétés qui délaissent leurs
activités traditionnelles pour les métiers du tourisme.
47
Si on ne fait pas attention, les communautés locales perdent peu à peu la possession de
leur patrimoine même immatériel qui devient possession des touristes. Pour illustrer ce
fait on peut donner l’exemple au Pérou du Machu Picchu qui, selon Alexandra Arellano et
Stephen A.Stuart, :
« n’est plus en réalité le patrimoine des communautés sud-andines, des
populations de Santa Teresa ou même des porteurs. Par son érection en site
du Patrimoine Mondial, le sanctuaire a été consacré comme patrimoine de
l’élite péruvienne et de la communauté internationale, de ceux en l’occurrence
qui y ont effectivement accès et peuvent s’offrir le luxe de traverser le monde
pour s’y rendre, le comprendre et se l’approprier » (p.285 – 2011)
1.2. Une valorisation basée sur une réflexion approfondie
Ainsi, l’exploitation du patrimoine par le tourisme ne peut se faire de façon aléatoire et
sans prendre en compte la nécessité de le protéger. C’est pourquoi, afin de pouvoir créer
un projet touristique alternatif ou solidaire, il faut mettre en place une réelle valorisation
issue d’une réflexion importante sur la façon de faire.
La valorisation du patrimoine est, comme son nom l’indique, le fait de mettre en valeur les
richesses patrimoniales d’un territoire ou d’un peuple dans le but, principalement, de
sauvegarder ce patrimoine, de le protéger ou encore de le faire connaître au plus grand
nombre16.
Afin que celle-ci puisse se faire de la manière la plus efficace possible, la démarche
touristique patrimoniale et culturelle doit « procéder d’une approche consciente, évaluée,
raisonnée, dynamique et participative du patrimoine » (Breton, 2009, p.378).
1.2.1. La prise en compte des populations locales dans le processus décisionnel
Les premiers acteurs à prendre en compte semblent être les populations locales qui
doivent être les principaux décideurs de la mise en tourisme de leur patrimoine. Cette
étape est importante car ce patrimoine est leur possession, il fait partie de leur culture, de
leur histoire, de leur identité, en bref de ce qu’ils sont et c’est pourquoi c’est à eux de
décider avant tout de ce qui est le mieux pour eux et pour leur patrimoine. On peut citer ici
l’exemple de la région de la Quebrada de Humahuaca en Argentine dans laquelle le
gouvernement a lancé une étude participative afin que les populations fassent des
16
Source : Mémoire de Master 1 Elsa Santiago - Comment le tourisme peut être facteur d’évolution pour les
populations indiennes et notamment intervenir dans leur valorisation identitaire ? - 2012
48
propositions sur les modalités de protection et de valorisation du patrimoine. Emilie Wolff
explique alors que cette étude a été « un enjeu clé du classement de la Quebrada par
l’UNESCO démontrant [ainsi] l’importance d’un processus de protection et de valorisation
partant de la base. » (Wolff, 2010, p.246)
« C’est en guidant les habitants par des consultations et en incitant la création
de programmes favorisant la participation locale à la mise en tourisme que
des solutions durables pourront être envisagées » (ARELLANO, p.432, 2011)
Enfin, on ajoutera qu’il est important que les populations locales participent à cette
démarche de valorisation de leur patrimoine afin de lui donner un sens et d’éviter le
phénomène de folklorisation notamment dans le cas de patrimoine immatériel car, comme
le disent Alexandra Arellano et Stephen A.Stuart, « Il est […] toujours pertinent de
chercher à savoir comment les authenticités sont « authentifiées », définies, expérimentés
ou simplement négociées par les différents acteurs, organisations, gestionnaires, etc. »
(p.276 – 2011).
1.2.2. La prise en compte des caractéristiques du patrimoine
Le second élément important à prendre en compte correspond aux caractéristiques des
différents types de patrimoine.
En effet, il faut identifier au mieux le patrimoine afin d’être sûr de mettre en place une
valorisation et une mise en tourisme adaptée qui permettent d’utiliser ce patrimoine dans
le cadre d’un projet touristique sans pour autant lui nuire.
Plus clairement, il faut par exemple dans le cas d’un site naturel ou culturel prendre en
compte la taille du lieu et sa fragilité notamment afin de déterminer sa capacité de charge
et de mettre en place une certaine limite quant à la fréquentation du site pour ne pas
risquer de le dégrader.
De la même façon, dans le cas d’un patrimoine immatériel, il faut par exemple réfléchir
aux origines et à la signification de ce patrimoine afin de savoir s’il peut être montré au
public et sous quelle forme afin que celui-ci ne soit pas dénaturé ou folklorisé.
49
1.3. Les enjeux liés à la mise en tourisme d’un patrimoine
1.3.1. Les enjeux économiques
Le premier enjeu lié à l’utilisation raisonnée du patrimoine est le fait que celui-ci peut être
un vecteur important de production de richesses et d’attractivité du territoire et ainsi être
un instrument favorisant le développement économique et touristique.
En effet, comme on l’a dit précédemment, de nombreux projets touristiques sont montés
autour d’un patrimoine qui sert de point d’ancrage pour attirer les touristes comme par
exemple le Machu Picchu ou le Lac Titicaca au Pérou.
Si à cause d’une surexploitation ces patrimoines venaient à disparaître, ces régions
perdraient leur atout majeur et verrait leur chiffre de fréquentation touristique baisser de
façon vertigineuse. Ainsi, elles perdraient une grande source de revenus et de
nombreuses structures et emplois seraient supprimés créant de cette façon une chute de
l’économie et du développement régional.
A l’inverse, une valorisation réfléchie du patrimoine permet de mettre celui-ci en avant et
de le promouvoir, attirant ainsi des clients sur un territoire, ce qui lui apportera une source
de revenus supplémentaires et pourra améliorer son développement socioéconomique et
culturel.
1.3.2. Les enjeux socioculturels
On peut définir principalement trois enjeux socioculturels qui méritent que l’on mène une
réflexion approfondie sur la valorisation et l’utilisation du patrimoine par le tourisme.
Premièrement, la mise en tourisme d’un patrimoine est souvent facteur de construction ou
de reconstruction identitaire. En effet, pour qu’il y ait tourisme il faut qu’il y ait, entre
autres, quelque chose à voir. De ce fait, les populations locales vont réfléchir à ce qui
constitue les marqueurs importants de leur culture afin de pouvoir les mettre en valeur, les
montrer et les expliquer aux touristes. Grâce à cette réflexion, ils vont se rendre compte
de leurs propres caractéristiques identitaires. Les discussions entre les différentes
générations peuvent permettre de mettre à jour de nouveaux éléments oubliés par les
plus jeunes et ainsi renforcer le sentiment d’appartenance des locaux.
50
De la même façon, comme l’explique Olivier Dehorne et Christelle Murat, les formes de
tourisme de type solidaire ou communautaire crée une « opportunité de réappropriation
de leur milieu de vie par les populations autochtones » (p.397 – 2011).
Le deuxième enjeu que l’on peut relever est que le tourisme permet aux populations
locales de prendre conscience de leur richesse patrimoniale. Comme le dit par exemple
Alexandra Arellano, la mise en valeur du patrimoine de Cholula au Mexique ne peut pas
passer simplement par la restauration et l’élaboration de systèmes d’interprétation ; elle
doit passer par un exercice de prise de conscience de la richesse culturelle locale et de
sa valeur politique et commerciale. (p.432 – 2011). Ainsi, les populations locales étant
conscientes de leur richesse, elles vont être plus disposées à protéger leur patrimoine et
à vouloir le valoriser. Par ailleurs, cela peut faire naître un sentiment de fierté et ainsi
pourquoi pas réduire ce sentiment de jalousie qui existe souvent envers les touristes.
Enfin, le tourisme permet d’autre part de diffuser la culture d’un territoire pour la faire
connaître et découvrir au plus grand nombre.
Ainsi, le patrimoine est un élément clé à utiliser pour le développement de projet
touristique. Cependant une question importante est à se poser si on veut pouvoir l’utiliser
dans le cadre de projets solidaires : Comment utiliser ce patrimoine pour que celui-ci
serve au projet sans être détérioré ? Avec quelle valorisation et quelle protection ?
2. Les enjeux de la création de réseaux d’acteurs
2.1. Travailler avec les communautés locales
Pour commencer, le premier aspect que nous souhaitions aborder correspond aux
différentes raisons qui font qu’il est important et intéressant de travailler sur un projet avec
les différentes communautés locales que ce soit celles porteuses du projet ou celles aux
alentours.
Selon Géraldine Froger, Mehdi Marzouki, Jérôme Ballet, il y a 4 types de participation des
populations locales :
-
le partage d’informations : les concepteurs de projet informent la population de ce
qui va se passer dans le but de faciliter la mise en œuvre du projet ;
51
-
la consultation : consulter réellement la population, lui demander son avis mais
sans lui donner de pouvoir de décision ;
-
la prise de décision : les populations participent aux décisions concernant le
projet ;
-
les populations comme parties prenantes du projet et participant à son
fonctionnement.
Ces différentes formes de participation impliquent trois stades de comportement : la
sensibilisation, l’implication et la responsabilisation (p.63 – 2010).
Pour que le projet soit efficace et qu’il puisse fonctionner, il faut que les populations
locales soient responsabilisées or, le stade de responsabilisation ne sera probablement
atteint que si les communautés ou populations locales sont de vrais acteurs du projet,
autrement dit qu’elles perçoivent le projet comme étant aussi le leur (Froger, Marzouki &
Ballet, p.63, 2010).
Ainsi les populations locales doivent s’impliquer au maximum dans les projets
touristiques. A partir des propos d’Anne-Marie D’Hautserre, on peut ajouter que ce n’est
qu’à la condition d’une participation volontariste et d’un investissement des habitants que
le tourisme leur permettra de maintenir leur style de vie et non de le marchander en
faveur d’investisseurs étrangers, dont les intérêts divergeront ce ceux de cette localité
(p.52 – 2011).
Par ailleurs, l’implication de toute la population et la mise en réseau entre les
communautés permet une meilleure concertation ce qui permet de prendre des décisions
de façon plus rapides et efficaces pour la mise en place des projets, cela permet aussi de
créer une « cohérence sociale et culturelle » et d’avoir une plus grande diffusion de la
manne économique à la population (D’HAUTSERRE, p.40, 2011).
2.2. Travailler avec les organismes internationaux
Le partenariat avec des institutions et organismes internationaux apporte en général des
bénéfices aux projets touristiques sur deux plans.
Premièrement, on a vu précédemment que les populations locales manquent souvent de
compétences et de connaissances quant à l’étude des marchés touristiques, au montage
de projet, à la commercialisation et à la compétitivité entre autres.
52
Ainsi, les ONG ou associations viennent en général combler ce manque afin d’aider les
locaux à monter des projets viables et opérationnels. Cette aide peut être directe en
gérant par eux-mêmes, mais toujours en relation étroite avec les locaux, le montage de
projet, ou indirecte en dispensant des formations aux porteurs potentiels de projets afin
que ceux-ci soient en capacité de les mener par eux-mêmes.
Le second apport et c’est souvent le plus rependu correspond à un apport financier. En
effet, les projets vont souvent chercher des partenaires financiers car les populations
locales n’ont pas les moyens de les développer avec leurs propres ressources
financières. Ce sont alors généralement des infrastructures étrangères qui leur viennent
en aide à ce niveau, à la fois des ONG ou des associations comme précédemment, mais
aussi des banques ou des collectivités publiques dans le cadre notamment de
coopération décentralisée.
Pa exemple, David Dumoulin Kervran et Sébastien Velut expliquent qu’en Amérique
Latine, « la construction de nouvelles modalités de tourisme est toujours portée par des
acteurs intermédiaires nationaux dotés d’une capacité d’expertise » qui « mobilisent leurs
contacts internationaux » (p.228 – 2010).
Ils ajoutent que, « portées à l’origine par des acteurs privés avec de bons contacts
internationaux, les initiatives se développent à plus grande échelle lorsque la puissance
publique est capable de réguler et de canaliser les investissements » (p.228 – 2010).
2.3. Travailler avec les autorités locales
Cette phrase de David Dumoulin Kervran et Sébastien Velut citée précédemment met en
avant un autre acteur qui jour un rôle important dans la mise en place de projets
touristiques : les institutions publiques.
Il est important de travailler avec les institutions publiques premièrement sur le plan
administratif. En effet, ce sont elles qui donnent les autorisations, les licences de
fonctionnement et qui définissent les cadres légaux dans lesquels les projets peuvent
évoluer et ce quelque soit le type de projet.
Par ailleurs, elles peuvent apporter un soutien pour la promotion et la communication
autour du projet. En effet, les institutions publiques possèdent le plus souvent un service
53
chargé de la promotion aux différentes échelles de territoire, du local à l’international.
Elles peuvent donc promouvoir les projets de tourisme alternatif par le biais de
publications, sur internet, à travers des offices de tourisme ou encore grâce à des foires
ou festivals.
Ce moyen de promotion n’étant pas négligeable quand on sait, comme on l’a vu
précédemment, que les projets de tourisme alternatif et solidaire rencontraient souvent
des difficultés pour intégrer les marchés touristiques notamment internationaux.
Par exemple, le Pérou a bien compris cet aspect. Pour preuve, on peut lire dans le Plan
Stratégique National de développement du tourisme que « pour que l’industrie du
tourisme arrive à être compétitive à l’échelle mondiale, des actions conjointes entre les
entreprises privées et les différents niveaux de gouvernement sont nécessaires. 17».
2.4. Travailler avec les autres secteurs d’activité
Enfin, et pour que le projet touristique puisse servir au plus grand nombre et être
réellement un facteur de développement socioéconomique du territoire, il est important
d’impliquer les différents secteurs qui peuvent être touchés indirectement par le tourisme.
Emilie Wolff en fait un « facteur favorisant le développement » des formes de tourisme
alternatives. Ainsi elle explique que de par « son aspect personnalisé » par opposition aux
produits standardisés du tourisme de masse, le tourisme alternatif permet d’offrir « une
gamme infinie de produits et d’innover dans les projets ».
De cette façon, chaque projet peut s’adapter aux différentes possibilités qu’offrent son
territoire et sa population et ainsi par exemple les secteurs comme la gastronomie,
l’artisanat ou encore les propriétaires d’animaux comme les chevaux peuvent être
intégrés au produit touristique, le rendant ainsi différent donc plus compétitif et permettant
un « élargissement des retombées possibles des revenus » (p.258 – 2010).
Pour terminer cette sous-partie nous pouvons citer les propos de Géraldine Froger et
Renaud Lapeyre qui résument bien la situation. Selon eux, un des facteurs clés de succès
en matière de tourisme alternatif est la possibilité d’alliances entre les communautés. En
effet, ils expliquent que pour eux les alliances et partenariats sont une condition
nécessaire au succès des expériences de tourisme durable car elles permettent :
17
Traduction d’un extrait p.24 du PENTUR 2008-2018 (Programa Estratégico Nacional de Turismo)
54
-
l’accès
aux
financements
importants
nécessaires
au
développement
d’infrastructures de qualité ;
-
l’accès au savoir-faire d’opérateurs expérimentés ;
-
l’accès aux marchés déjà connus et contrôlés par les opérateurs ;
-
la diversification de l’offre et la facilitation pour la vente du produit touristique.
(p.297 – 2010).
Cependant, il faut faire attention aux types et aux nombres d’alliances que l’on réalise car
il y a un risque de développement d’un tourisme qui échappe au contrôle et à la
planification des autorités et populations locales.
Ainsi, il est intéressant à tous les niveaux de travailler en réseau avec les différents
acteurs impliqués directement ou non dans l’activité touristique. Cependant pour que cette
coopération soit efficace il faut se poser certaines questions : Avec quels acteurs je
m’associe ? Comment travailler avec ces différents acteurs ? Quelles sont les
contreparties de chaque coopération ?
3. La création du projet, sa mise en place et son développement : trois étapes clés
avec des besoins importants
3.1. L’importance de la planification et de l’organisation en aval du projet.
La mise en place d’un projet de tourisme solidaire ne se fait pas à la légère car souvent
les porteurs de projet, que ce soit des individuels ou des collectifs, comptent énormément
sur lui pour pouvoir améliorer leur conditions de vie et parfois développer de façon plus
large le territoire.
Par ailleurs, beaucoup d’entre eux investissent une grande partie de leurs ressources
financières et de leur temps dans ces projets afin de les mener à bien.
Or, il y a souvent de nombreux décalages entre « le tourisme durable conçu comme un
« idéal type » et les pratiques effectives sur les terrains dans les pays du Sud »
(FROGER, p.28, 2010). Selon Bernard Schéou, il existe une différence importante entre
les discours des institutions internationales et la réalité du terrain, ce qui crée des faux
espoirs voire de la frustration et du rejet chez les populations locales (p.20 – 2007).
55
Par ailleurs, comme le dit Anne-Marie D’Hautserre en parlant de Wallis et Futuna mais
ceci pourrait être valable dans n’importe quel pays, développer des projets de tourisme
nécessite un investissement personnel et un suivi continu sur le long terme.
Ainsi, afin que les projets ne deviennent pas de simples ébauches qui finissent à la
poubelle avec les rêves et les espoirs des populations locales, il faut bien les préparer
avant de se lancer.
Par exemple, Anne-Marie D’Hautserre explique qu’à Wallis et Futuna, il n’existe encore
que très peu d’entreprises touristiques, que cette activité n’est pas encore développée et
que c’est pour ça qu’une « planification bien programmée [est] encore possible ». (p.39 –
2011).
A travers les propos de différents auteurs on se rend compte que plusieurs projets ne
fonctionnent pas car il n’y a pas eu d’étude menée au préalable afin de connaître le
marché et ainsi mettre en adéquation l’offre avec la demande. Par ailleurs, il revient
souvent que toute stratégie de développement d’un projet doit passer d’abord par une
identification des objectifs à atteindre afin de monter un projet adapté à la situation.
L’idée est de réussir avant tout à trouver un juste milieu entre les objectifs de
développement sociaux et environnementaux et les objectifs de rentabilité économique et
de compétitivité pour que le projet puisse survivre.
Ainsi, ces projets touristiques solidaires sont souvent des projets importants pour les
populations locales et les porteurs de projet. Or on a pu voir dans cette partie et
précédemment que ces projets pouvaient rencontrer de nombreuses difficultés qui les
rendent fragiles. C’est pourquoi il semblerait qu’ils nécessitent une préparation et une
planification importante en amont afin de pouvoir se maintenir, se développer et être
préparés.
3.2. Les difficultés face à la rentabilité du projet pour que celui-ci aide au
développement.
Pour qu’un projet puisse servir au développement local d’un territoire de façon général, il
doit d’abord être économiquement viable et rentable.
56
En effet, c’est ce qu’explique Anne-Marie D’Hautserre quand elle dit que l’utilisation des
fonds utilisés par les projets touristiques « doit être justifiée par l’expectative d’un
minimum de bénéfices sans quoi le but d’une telle intervention (la possibilité d’améliorer le
niveau de vie) n’aurait plus de raison d’être » (p.53 – 2011).
De la même façon, Oliver Dehorne et Christelle Murat précisent que bien que le tourisme
communautaire (dans leur étude), s’ancre dans un contexte territorial local spécifique, il
ne doit pas perdre de vue que son offre doit trouver une certaine résonance sur le plan
international pour qu’elle soit économiquement viable. (p.407 – 2011).
De leur côté, Géraldine Froger et Renaud Lapeyre expliquent que les responsables de
projets de tourisme ne doivent pas se focaliser sur le seul marché des touristes
internationaux car les touristes locaux et régionaux permettent d’éviter la saisonnalité et
donc d’avoir une certaine stabilité des revenus toute l’année.
Ainsi, on peut voir à travers les divers propos des auteurs cités que la rentabilité
économique d’un projet touristique solidaire est bel et bien nécessaire comme pour
n’importe quel projet bien que leurs objectifs finaux ne soient pas de nature économique.
Elle est indispensable à la fois au porteur de projet qui s’investit dans le projet mais aussi
au territoire de façon plus général car si le projet n’est pas rentable, il ne peut pas
participer au développement de celui-ci.
Cependant, on a pu voir dans le chapitre précédent que ce type de projets rencontrait
souvent des difficultés pour être rentable. On peut alors se poser la question de savoir
comment faire en sorte d’améliorer la rentabilité et la viabilité des projets touristiques
solidaires. Une réponse possible pourrait être de penser
un renforcement des
campagnes de communication et de promotion.
57
CONCLUSION CHAPITRE 3
Ce chapitre avait donc pour objet de déterminer des premières pistes de réflexion quant
aux facteurs pouvant permettre à un projet touristique solidaire de maintenir son activité et
de la développer. Nous avons donc exploré trois pistes potentielles.
Premièrement, il semblerait que l’exploitation du patrimoine soit un bon facteur de
développement. Cependant, ces projets se réalisant dans le cadre d’un tourisme alternatif
et solidaire, cette exploitation doit se faire de façon réfléchie en impliquant les populations
locales.
Dans un deuxième temps, nous avons pu voir que la mise en réseau des différents types
d’acteurs étant impliqués plus ou moins directement dans le tourisme et la création de
partenariats et d’alliances avec eux pouvaient présenter de nombreux avantages pour les
projets.
Enfin, dans un troisième temps, il apparaît vraiment important de déterminer à l’avance
des objectifs précis et des plans de développement du projet afin de le préparer et de
pouvoir le mener à bien.
58
CONCLUSION PARTIE 1
Dans cette première partie nous avons donc présenté de façon plus précise notre étude
en l’intégrant dans son contexte pratique et théorique en formulant nos premières
hypothèses de travail.
Nous nous sommes tout d’abord concentrés sur le terrain d’étude sur lequel va s’appuyer
notre travail. En effet, nous avons présenté le projet d’agence de voyages solidaire Cielo
Azul se situant dans la région de Huancavelica au Pérou.
Nous avons défini ses principales caractéristiques et nous avons montré que, de par son
engagement auprès d’une association pour les enfants et son intégration dans le tissu
économique local, il participait de façon claire au développement socio-économique de la
région. Nous avons par ailleurs fait un premier exposé général du contexte géographique,
social et économique dans lequel il s’intègre en présentant les situations du Pérou et de la
région de Huancavelica qui sont tous les deux des destinations avec un potentiel
touristique important mais qui est encore sous-exploité. A partir de là nous nous sommes
posé la question du développement de projets touristiques alternatifs dans un pays où le
tourisme est principalement industrialisé et concentré.
Afin de commencer à répondre à cette question nous avons donc étudié de façon plus
précise les différentes notions qui vont nous être utiles lors de cette étude à savoir le
tourisme de masse ou industrialisé, le tourisme alternatif et plus précisément le tourisme
solidaire. Dans ce deuxième chapitre nous avons donc vu l’évolution du tourisme et son
passage d’un tourisme d’élite à un tourisme de masse puis d’un tourisme de masse à un
tourisme dit alternatif en réponse aux effets négatifs et dévastateurs sur les plans
environnementaux, sociaux et économiques dus à la massification de l’activité.
Nous nous sommes ensuite concentrés sur la notion de tourisme solidaire et les difficultés
que rencontraient les projets dans ce secteur d’activité.
A partir de là nous avons réfléchi dans un troisième temps à des facteurs clés potentiels
de réussite de ce type de projets afin de faire face à ces difficultés. Premièrement nous
avons abordé la possibilité de s’appuyer de façon durable sur le patrimoine car c’est
souvent lui qui permet d’attirer les touristes et de différencier les produits touristiques
entre eux dans une période ou la compétitivité entre les destinations est très forte. Nous
avons ensuite mis en avant les intérêts que présente la création d’alliances et de
partenariats avec les différents acteurs ayant un rôle à jouer dans le tourisme
59
(Communautés locales, organismes internationaux, autorités locales et autres secteurs
d’activités). Enfin, nous avons tenté de montrer qu’il est important de bien préparer les
projets et de mener des actions sur le long terme afin de maintenir sa rentabilité
économique et ainsi son rôle positif sur le développement des territoires.
Après avoir présenté le cadre dans lequel s’intègre notre étude, nous allons maintenant
présenter de façon plus précise notre terrain d’étude et le travail réalisé sur ce terrain.
60
PARTIE 2 :
L’analyse du projet et de son
environnement, une étape préliminaire
essentielle à la mise en place d’actions
pour le développement du projet
touristique
61
INTRODUCTION PARTIE 2
Ainsi, afin de pouvoir réfléchir de façon plus précise à notre sujet d’étude concernant les
projets touristiques solidaires et les éléments permettant leur réussite et leur implication
de façon positive dans le développement territorial local, nous allons nous appuyer sur
deux terrains d’étude pratiques.
Comme on a pu le voir dans l’introduction générale de ce mémoire, le premier terrain
d’étude et celui sur lequel nous allons le plus nous attarder est le projet d’agence de
voyages solidaire de Cielo Azul. C’est l’analyse de ce projet qui va faire l’objet de nos
deux premiers chapitres.
Dans le premier nous reviendrons sur le contexte dans lequel va se dérouler notre étude,
celui d’un stage dans le cadre d’une coopération internationale, puis nous présenterons la
méthodologie appliquée sur le terrain afin d’effectuer notre travail.
A la fin de ce chapitre nous commencerons à étudier de façon plus précise le projet sur
lequel nous travaillons en analysant ces forces et ces faiblesses.
Dans le deuxième chapitre nous étudierons de façon plus large l’environnement dans
lequel s’intègre ce projet afin d’en déterminer les opportunités et les menaces sur le
modèle de l’analyse SWOT.
Enfin, dans un troisième temps, nous reviendrons en complément d’étude sur le projet de
l’écocamping de Caraltambo afin de compléter notre travail sur le premier projet. Nous
présenterons là aussi une première analyse SWOT du projet et de son environnement.
62
Chapitre 1 : Présentation du travail effectué sur le terrain au
sein de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul
Dans ce premier chapitre, nous ferons donc une présentation du travail réalisé lors de ce
stage au sein de l’agence de voyage Cielo Azul.
Pour cela, nous présenterons dans un premier temps le contexte dans lequel s’est
déroulé ce stage, puis nous reviendrons sur les missions proposées et sur la
méthodologie utilisée pour répondre aux attentes des structures concernées par ce stage,
à savoir, l’association Solidaile et l’agence de voyage.
Enfin, nous terminerons par l’analyse du projet, première étape clé de notre travail.
1. Contexte et missions de stage
1.1. Contexte du stage : l’implication de l’association Solidaile dans le projet Cielo
Azul
Comme nous avons pu le voir dans la première partie de ce mémoire l’association
française Solidaile est fortement liée à l’association Pukullawa et plus particulièrement au
projet de l’agence de voyage solidaire de Cielo Azul. En effet, depuis la création de
l’agence de voyage en 2009, les membres de l’association apportent des moyens
humains et financiers afin de l’aider à atteindre ces objectifs.
Le souhait de Solidaile est de trouver des moyens d’aider l’agence de voyage et
l’association Pukullawa à construire leur autonomie petit à petit tant au niveau des
moyens de gérer leur structure que de la recherche de différentes pistes de ressources
(Solidaile, participation des parents, recherche de subventions, redistribution d’une partie
des bénéfices de l’agence de tourisme alternatif Cielo Azul, etc.)18.
C’est pourquoi, depuis de nombreuses années, Solidaile envoie des stagiaires sur ses
différents projets et notamment à Huancavelica.
Comme l’agence travaille principalement avec des volontaires qui ne sont pas toujours
disponibles, la présence des stagiaires permet d’avoir plus de moyens humains et de
temps pour travailler sur des projets ou des actions permettant de développer l’activité de
l’agence. Par ailleurs, ils apportent un regard neuf sur le fonctionnement et le travail de
18
Extrait de la convention de mission signée avec l’association Solidaile.
63
celle-ci, grâce à leur formation, pour la plupart dans les domaines du tourisme, de la
solidarité, de la communication, ou du montage de projet mais aussi grâce au fait qu’ils
soient étrangers au projet mais aussi au pays.
Enfin, les stagiaires envoyés à Huancavelica permettent à Solidaile d’avoir un suivi plus
précis sur les avancées du projet et sur le travail réalisé.
C’est donc dans ce contexte de coopération internationale que c’est déroulé le stage au
sein de l’agence de voyage Cielo Azul à Huancavelica afin d’aider au développement de
l’activité de l’agence.
Par ailleurs, pour que le contexte dans lequel s’est déroulé ce stage soit complet, il faut
préciser que lors des mois de Juin et Juillet, il y avait un autre stagiaire français présent
qui a travaillé avec moi sur les différentes thématiques de travail au sein de l’agence. La
répartition du travail s’est faite de la façon suivante : il travaillait sur la partie amélioration
de l’organisation et du fonctionnement de l’agence et sur la partie activités éducatives au
sein
de
l’association
Pukullawa
tandis
que
je
travaillais
sur
la
partie
communication/promotion. Une fois parti, j’ai pris le relais de son travail au mois d’Août
pour l’approfondir.
1.2. Les objectifs et missions du stage
Dans le contexte de coopération tel que décrit précédemment, nous pouvons relever 2
objectifs principaux.
Le premier concerne le travail directement au sein de l’agence de voyage : Appuyer le
responsable de l’agence de voyage dans la gestion au quotidien de la structure et aider
au développement de l’activité de cette dernière pour qu’elle puisse gagner en autonomie
vis-à-vis de Solidaile et participer de manière plus remarquable au développement socioéconomique de la ville de Huancavelica et de sa région.
Le second concerne le travail auprès de l’association Pukullawa et consiste à soutenir les
activités éducatives et culturelles que propose l’association aux enfants de la ville et à
promouvoir ses actions afin que le plus d’enfants possible puissent en bénéficier.
Pour attendre ces objectifs, les missions étaient les suivantes :
a. Au sein de l’agence de voyage :
 participer à l’accueil, au renseignement et à l’orientation des touristes
venant à l’agence ;
 accompagner l'équipe locale quant aux aspects organisationnels ;
64
 entamer une réflexion sur la politique de promotion et de communication
de l’agence et, proposer et mettre en place des actions en conséquence
afin d’améliorer la visibilité de l’agence tant sur le plan national
qu’international ;
 rechercher
de
nouveaux
partenaires
tant
sur
le
plan
de
la
commercialisation que sur le plan des prestataires de services afin, d’une
part d’améliorer la promotion et la vente de voyages et, d’autres part, de
permettre que l’activité touristique bénéficie au maximum de personnes ;
 sensibiliser la population locale en ville et les communautés environnantes
sur le potentiel du tourisme et les bénéfices possibles.
b. Au sein de l’association Pukullawa :
 soutenir l’association dans les activités éducatives et culturelles mises en
place notamment par le biais de la réalisation de cours ;
 proposer et mettre en place des actions de promotion du travail de
l’association et des activités proposées.
2. Méthodologie utilisée pour la réalisation d’une analyse du projet et de son
environnement et pour la mise en place des actions
2.1. Analyse du projet et de son environnement
Afin de répondre à ces objectifs et d’être en accord avec les missions de stage
proposées, il nous a semblé pertinent et essentiel de commencer notre travail par une
analyse complète du projet de l’agence de voyage Cielo Azul et de son environnement
afin de pouvoir cerner au mieux l’ensemble du projet, de son fonctionnement et du cadre
dans lequel il évolue. Grace à cela nous pourrons trouver des axes de développement
spécifiques et adaptés.
Notre domaine de compétence étant le tourisme et ayant effectué notre stage au sein de
l’agence de voyage nous avons choisi de concentrer notre analyse sur cette structure.
C’est pourquoi nous n’avons pas mené de réflexion poussée sur l’association Pukullawa
et son fonctionnement.
65
Afin de mener à bien cette analyse nous avons utilisé divers outils :

L’observation terrain
Le premier outil, et peut être le plus important, a été l’observation terrain. En effet, nous
avons travaillé au sein de l’agence quotidiennement à la fois au niveau de l’accueil des
touristes et de leur information et au niveau du guidage sur les différents circuits
proposés. Cette observation terrain est essentielle car elle permet d’être au cœur du
projet.
D’une part, elle permet d’être auprès des touristes et ainsi de voir leurs réactions, leurs
attentes, leur satisfaction, etc. Grâce à cela, on peut cerner un profil de la demande, utile
pour la mise en place des circuits ou des actions de promotion par exemple.
D’autre part, l’observation terrain au sein de l’agence permet de comprendre son
fonctionnement, ou encore les différentes relations qu’elle crée avec les acteurs du
territoire, mais elle permet aussi de cerner les difficultés rencontrées, les problèmes de
fonctionnement, etc. Ainsi, nous serons plus efficaces quand il s’agira de proposer des
solutions ou des axes de développement.

Les entretiens exploratoires
Le deuxième outil utilisé correspond aux entretiens exploratoires. Dans cette phase
d’analyse, nous avons décidé d’interroger divers acteurs en relation plus moins directe
avec le projet mais impliqués de façon différente.
Premièrement, il nous a semblé pertinent de discuter avec les diverses personnes
travaillant dans l’agence de voyage afin de recueillir leurs opinions sur la structure, son
fonctionnement, ses atouts, ses faiblesses, les opportunités dont elle dispose, etc.
De la même façon, nous avons interrogé les personnes plus particulièrement impliquées
dans le travail de l’association Pukullawa. Bien que ces personnes travaillent aussi à
l’agence, leur implication en priorité dans l’association leur permet d’avoir un regard un
peu différent sur l’agence que ceux qui y travaillent.
Ensuite, nous nous sommes entretenus avec un membre du DIRCETUR : la direction
régionale du commerce extérieur et du tourisme, entité publique qui travaille en étroite
collaboration avec l’agence de voyage, nous y reviendrons dans le chapitre suivant. Cet
entretien fut très intéressant car il nous a permis d’avoir un regard extérieur sur l’agence
66
mais aussi d’avoir des informations sur le tourisme en général et son développement
dans la région de Huancavelica mais aussi au niveau national. Enfin, cet entretien nous a
aussi permis de mieux comprendre certaines relations entre les différents acteurs
présents sur le territoire et intervenant dans le développement de l’activité touristique.
Enfin, nous avons interrogé le responsable de la section tourisme au sein de la
municipalité de Huancavelica. Grâce à cet entretien nous avons pu, obtenir des
informations sur la ville et la province de Huancavelica de façon plus générale (son
histoire, l’économie, la population, etc.). Il nous a également permis de comprendre les
actions et le travail menés par la mairie et leur articulation avec les autres politiques
locales.
Ces entretiens ont tous été très enrichissants car ils permettent d’avoir des regards
différents sur le développement du tourisme à Huancavelica et sur l’agence de voyage et
ainsi d’avoir une vision d’ensemble qui nous permettra de mieux cerner les opportunités
de développement et les solutions à apporter aux problèmes rencontrés.
Pour chaque entretien des guides d’entretien ont été réalisés avec une base de questions
communes afin de pouvoir comparer plus facilement les réponses des différents
interlocuteurs.

L’expérience humaine de la vie à Huancavelica
Ayant été en stage pendant 3 mois, nous avons pu expérimenter la vie quotidienne au
cœur de la ville de Huancavelica et être en contact direct avec la population locale. Cette
expérience, en plus d’être très enrichissante sur le plan humain, a été très intéressante
pour notre analyse. En effet, pour commencer, en tant « qu’étrangère » j’ai pu regarder la
ville, la découvrir et l’expérimenter avec des yeux de touristes et ainsi me rendre compte
de ces atouts et de ces inconvénients, ce qui est nécessaire pour pouvoir analyser
l’environnement dans lequel évolue le projet de l’agence de voyage.
Par ailleurs, vivre au sein de la ville permet d’être en contact direct avec la population
locale, ce qui apporte un tout autre regard sur la ville, le tourisme et les difficultés socioéconomiques rencontrées que celui des institutionnels. Ces discutions ont beaucoup
apporté à notre analyse car elles sont souvent objectives et permettent de compléter les
entretiens exploratoires cités précédemment et ainsi d’avoir une vision d’ensemble du
territoire.
67

Les recherches documentaires
Enfin, afin de compléter toutes les informations recueillies avec les différents outils cités
précédemment, nous avons effectué des recherches documentaires sur les différentes
thématiques qui nous intéressaient. A savoir : le tourisme au niveau national (Chiffres,
types de tourisme, fonctionnement institutionnel, place du tourisme dans l’économie
nationale, évolution, etc.), le tourisme au niveau local (idem), des généralités sur le
territoire (population, économie, histoire, etc.), les attraits touristiques de la zone, etc.
Pour faire ces recherches nous avons essentiellement utilisé internet et les différents sites
officiels des institutions publiques, des instituts de sondage et statistiques. Mais nous
nous sommes aussi intéressés aux différents plans de développement touristique ou
encore de communication réalisés aux différentes échelles institutionnelles et à certains
ouvrages présents dans la bibliothèque de la ville.
A partir de l’ensemble des informations recueillies grâce à ces différents outils nous avons
pu réaliser une analyse SWOT du projet de l’agence de voyage Cielo Azul et ainsi nous
avons identifié les forces et les faiblesses du projet mais aussi les opportunités et
menaces liées à son environnement aux différentes échelles, du local au national. Nous
reviendrons sur ce diagnostic dans le deuxième chapitre de cette partie.
2.2. Les outils et actions mis en places à la suite de cette analyse et le travail au sein
de l’association Pukullawa
Suite à cette analyse SWOT, nous avons pu mettre en place des outils et des actions qui
pourront faciliter un meilleur développement de l’activité de l’agence de voyage et ainsi lui
permettre de grandir, de gagner en autonomie et grâce à cela de maintenir et améliorer le
travail de l’association Pukullawa.
2.2.1. La création d’un plan de communication
Suite à l’analyse présentée précédemment, le premier axe de travail s’est porté sur la
mise en place d’un plan de communication/promotion afin de mieux valoriser le travail de
l’agence de voyage. Nous reviendrons plus en détail sur ce plan dans la troisième partie
de ce mémoire, nous ne nous attarderons ici que sur la méthodologie utilisée pour créer
ce plan.
68
Pour commencer, il a fallut entamer un travail de réflexion afin de déterminer les cibles
vers lesquelles allaient se diriger nos actions. Pour cela, nous avons utilisé le registre des
touristes venant à l’agence, les informations fournies par la DIRCETUR mais aussi les
informations recueillies sur le tourisme en général au niveau national. A partir de toutes
ces informations, nous avons identifié le profil des clients actuels de l’agence sur lesquels
il faut continuer à mener des actions de promotion mais aussi de nouvelles clientèles
potentielles telles que les scolaires ou encore les agences de voyages au niveau national.
Nous reviendrons plus précisément sur le choix de ces cibles plus tard dans ce mémoire.
Une fois les cibles déterminées, il nous a fallu déterminer les ressources humaines,
matérielles et financières de l’agence de voyage et de l’association afin de prévoir des
actions réalisables et efficaces avec les moyens dont elles disposent.
Par la suite, plusieurs réunions et discussions ont été menées avec les différents
membres de l’équipe afin que chacun puisse faire part de ces idées et ainsi pouvoir
exploiter au maximum l’imagination et les connaissances de chacun en matière de
promotion et de communication.
Enfin, une fois les idées et les ressources mises en parallèle, nous avons créé un plan
d’actions de communication/promotion qui a commencé à être mis en place pendant ce
stage et qui continuera bien après.
2.2.2. L’amélioration du fonctionnement de l’agence
Face aux difficultés d’organisation et de fonctionnement rencontrées par l’agence de
voyage, nous avons proposé la mise en place de certains outils et l’amélioration d’autres
afin que le travail au sein de l’agence puisse être plus efficace et accessible à de
nouveaux arrivants.
Le premier outil proposé et mis en place a été la création d’une comptabilité claire et
précise afin d’avoir un suivi efficace des rentrées et sorties d’argent et des bénéfices
effectués par l’agence. Cette nouvelle comptabilité permettra un meilleur suivi pour
Solidaile depuis la France mais aussi au niveau même de l’agence pour que les différents
responsables puissent y voir clair.
Pour pouvoir mettre en place cette nouvelle comptabilité, il a fallu commencer par
retrouver et comprendre le fonctionnement de l’ancienne comptabilité. Puis, la nouvelle a
été créée suivie d’une petite formation pour le personnel de l’agence étant en contact
directement avec les flux monétaires afin que celui-ci puisse la maitriser.
69
Ensuite, il a été décidé de mettre en place d’une nouvelle forme d’organisation au sein de
l’agence. Nous reviendrons sur cette idée plus précisément plus tard dans ce mémoire,
mais il s’agit essentiellement de petites actions simples mais qui permettront de regrouper
et d’avoir de façon plus précise toutes les informations nécessaires au bon
fonctionnement de l’agence et permettant de renseigner de façon complète et efficace les
touristes.
Enfin, il a été décidé de retravailler sur les circuits proposés afin d’améliorer les circuits
existants et de proposer de nouvelle routes potentielles. Pour cela, une réunion a été
organisée là aussi afin que chacun puisse partager son opinion et soit au courant des
nouveaux changements. Cette réunion avait aussi pour but d’améliorer la cohésion et la
communication interne au sein de l’équipe travaillant à l’agence de voyage.
2.2.3. Le travail au sein de l’association Pukullawa
En parallèle au travail effectué pour développer l’activité touristique au sein de l’agence
de voyage, une réflexion s’est engagée sur les possibilités d’appui aux activités
proposées par l’association Pukullawa que pouvaient apporter les stagiaires présents.
Le premier travail a été de réfléchir à ce qui serait le plus pertinent d’enseigner aux
enfants et de comparer les thématiques choisies aux différentes connaissances et
capacités des stagiaires.
Suite à cela, un programme des classes a été organisé sur les 3 mois de stage pendant
lesquels seraient présents les volontaires français.
L’étape suivante a été de déterminer les modalités pratiques pour l’organisation des cours
et l’accès aux classes pour les enfants. Une fois tout cela réglé, il a été mis en place
différentes actions de promotion afin de faire connaitre au plus grand nombre possible
l’existence et le travail de l’association mais surtout de donner accès aux cours au
maximum d’enfants quel que soit leur statut économique et social.
70
3. Analyse plus particulière du projet de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul
3.1. L’équipe de travail
Pour commencer nous présenterons les atouts et les faiblesses de l’équipe de travail.
Premièrement on peut dire que les personnes qui travaillent à l’agence constituent une
équipe dynamique qui souhaite vraiment voir progresser l’agence et qui pour cela ont
beaucoup d’idées et sont très impliqués. Par ailleurs, ce sont des habitants de la région
de Huancavelica. Ils ont donc une très bonne connaissance du territoire, des entreprises
qui y sont établies et sont donc capables de répondre à des questions ne concernant pas
toujours le tourisme. De plus, cela permet de créer plus facilement un réseau car, étant
originaires de la ville, ils ont plus de contacts que quelqu’un qui viendrait d’arriver et de
cette façon, l’agence peut travailler avec des personnes locales pour le transport par
exemple et ainsi participer au développement de l’économie locale.
Les personnes travaillant à l’agence venant de divers horizons et ayant des formations
différentes, chacune apporte des idées et des compétences variées et complémentaires.
Ainsi, par exemple, l’agence compte dans ses rangs, quelqu’un ayant fait des études de
design et d’infographie, ce qui lui permet de faire ses affiches et dépliants promotionnels
par elle-même, ce qui évite à l’agence de dépenser de l’argent pour cela. Par ailleurs, les
guides sont tous « testés » avant d’être envoyés en visite, ce qui permet de proposer aux
touristes des accompagnements de qualité. De la même façon, les chauffeurs sont des
gens de confiance avec qui l’agence à l’habitude de travailler.
Cependant, certains éléments négatifs sont à déplorer. Par exemple, le fait que la plupart
des gens travaillant à l’agence sont des volontaires ayant une autre occupation (études,
emploi, etc.) fait qu’ils ne sont pas toujours disponibles, ce qui pose problème lorsqu’il
s’agit d’avancer certains projets impliquant plusieurs personnes.
Enfin, le responsable manque parfois de professionnalisme. En effet, il ne respecte pas
toujours les horaires de l’agence, manque d’organisation dans le travail et a du mal à se
fixer des priorités. Cependant, après quelques discussions sur ces thèmes, il semblerait
que les choses soient en train de changer.
71
3.2. Le fonctionnement de l’agence
Dans le fonctionnement de l’agence, plusieurs problèmes sont à signaler. Pour
commencer, le fait qu’il y a clairement un manque de communication interne entre les
différents membres de l’équipe. Ainsi, lorsque certains changements sont apportés aux
circuits proposés, tous les guides ne sont pas au courant, ce qui crée des malentendus
parfois devant les touristes.
De plus, des problèmes de gestion sont à noter. Pour commencer, la comptabilité n’est
pas vraiment précise et il n’y a pas de réel suivi des entrées et sorties d’argent. Ce qui
pose problème au moment de faire des investissements importants par exemple dans une
campagne de communication. De plus, le suivi de l’activité de l’agence n’est pas vraiment
précis. On a du mal à savoir combien de tours ont été fait, pour combien de personnes, à
quel prix, etc. Certaines de ces informations sont notées dans un cahier, d’autres non,
d’autres dans un autre cahier. De la même façon, les contacts des prestataires sont
disséminés dans différents endroits et certains ne sont même que dans le téléphone du
responsable d’agence. Ainsi, il est finalement le seul qui s’y retrouve et lorsque de
nouvelles personnes intègrent l’agence, il est difficile pour elles de trouver toutes les
informations nécessaires à son bon fonctionnement
Enfin, il y a clairement un manque d’organisation qui fait que les différentes tâches en
cours (montage de circuit, actions de communication, réponse à un client, etc.) ne sont
pas clairement définies et ne sont pas menées à bien comme il le faudrait. Par exemple,
une tâche qui pourrait être réglée en 1 journée se retrouve parfois faite au bout d’une
semaine ou alors faite dans la précipitation et donc pas de la meilleure des façons.
3.3. Les produits proposés
L’agence de voyage Cielo Azul offre une gamme très variée de circuits. En effet, chaque
circuit permet de profiter à la fois des attraits culturels et naturels de la région tout en
ayant chacun une spécialité pour mieux s’adapter aux touristes. De plus, ces circuits ont
aussi des durées différentes allant de 3h à une journée pour que les touristes trouvent
toujours l’option qui leur correspond le mieux. Enfin, les guides ayant une très grande
connaissance des lieux visités et de la région, les tours peuvent être personnalisés et
s’adapter à des demandes particulières des clients. Ainsi, les produits proposés par
l’agence permettent de découvrir les principaux attraits de la région.
72
Par ailleurs, le fait que l’agence travaille avec les populations et communautés locales
permet de créer des rencontres entre touristes et locaux. Ces rencontres sont importantes
car elles permettent aux touristes de découvrir la culture locale mais aussi d’apprendre
d’une autre façon l’histoire et les coutumes de la région. Les informations données par les
locaux sont souvent complémentaires des informations données par les guides ou
permettent de répondre à certaines questions que se pose le voyageur et à laquelle le
guide ne sait pas répondre.
On précisera quand même que le point négatif de ces circuits est leur prix. En effet, les
prix pratiqués sont relativement élevés notamment pour les gens voyageant « en sac à
dos » avec un budget restreint. Cependant, ce prix s’explique par la juste rémunération
des prestataires notamment de transport qui représente plus de 50% du prix des circuits
et la volonté et le besoin de la part de l’agence d’obtenir quelques bénéfices pour aider
l’association Pukullawa, ce qui est le but premier de la création de l’agence.
On ajoutera pour finir cette partie que l’agence est le seul endroit où l’on peut acheter des
cartes postales à Huancavelica, ce qui lui apporte un revenu supplémentaire.
3.4. La promotion
Pour ce qui est de la promotion/communication nous commencerons notre analyse par
les points positifs et les avantages de l’agence Cielo Azul. Premièrement, l’agence est
située dans les locaux de l’office de tourisme et surtout sur la place principale de la ville,
ce qui lui permet d’avoir une place stratégique pour être bien vue et repérée par les
touristes arrivant en ville. Elle est aussi la seule agence reconnue par PROMPERU, ce
qui lui permet de participer aux évènements touristiques organisés au Pérou, de recevoir
du matériel promotionnel mais aussi et surtout d’être promu par cette institution que ce
soit sur internet ou lors des campagnes de communication sur la macro-région centre.
De plus, Huancavelica mais aussi l’agence Cielo Azul sont mentionnés dans les dernières
éditions des guides touristiques les plus utilisés : Le guide du Routard et le Lonely Planet.
Nous avons pu remarquer que de nombreux touristes, notamment français, ont été incités
à venir à Huancavelica et sont passés par l’agence de voyage grâce au guide du Routard.
En effet, ces deux guides font beaucoup d’éloges sur la région de Huancavelica et invitent
73
vraiment les gens à s’y rendre : « cette petite ville à voir si on veut sortir des chemins des
gringos et partager la vie des habitants »19.
Nous allons maintenant passer aux éléments négatifs. La principale chose à noter est que
l’agence n’a pas de plan de communication et ne met en place que très rarement des
actions de promotion pour permettre d’attirer plus de touristes.
Au niveau d’internet par exemple, qui est un outil essentiel pour toucher une clientèle
étrangère, l’agence a un site web mais qui n’a plus fonctionné pendant plus de 2 mois
(Mai et Juin) faute de paiement des hébergeurs. De ce fait, le domaine a été perdu et il a
fallu en changer. Ainsi au lieu de « .com », le site est maintenant avec « .org », ce qui fait
que tous les supports de communication (flyer, brochure, carte de visite) ne sont plus
corrects mais l’agence n’a pas les moyens de tout recommencer. Enfin, on notera aussi
que l’agence n’a pas de page facebook.
CONCLUSION CHAPITRE 1
Dans ce chapitre nous avons donc pu voir que ce stage s’inscrivait dans une coopération
internationale entre deux associations, l’une française, l’autre péruvienne, la première
soutenant financièrement et humainement la seconde dans le but de l’accompagner vers
une autonomie totale.
Pour cela, nous avons mis en place une méthodologie qui peut se résumer de la façon
suivante :
Observation
terrain
Entretiens
exploratoires
Vie quotidienne
sur place
Recherches
documentaires
ANALYSE SWOT DU PROJET
19
Plan de
Amélioration de
Nouvelle
Révision
communication
l’organisation
Comptabilité
des circuits
Extrait du Lonely Planet édition 2013 au sujet de Huancavelica.
74
A partir de cette méthodologie, nous avons commencé notre travail par une analyse du
projet résumé dans le tableau Force/Faiblesse suivant :
Forces
-
Dynamisme et volonté de progrès de l’équipe
Faiblesses
-
de travail ;
-
Equipe de locaux de Huancavelica avec une
Volontaires avec une autre occupation
principale donc manque de disponibilité ;
-
Professionnalisme pas toujours présent chez
forte connaissance du territoire ;
le responsable de l’agence dans le
Complémentarité des compétences de
fonctionnement interne de celle-ci ;
chacun dans l’équipe ;
-
Manque de communication interne ;
-
Produits variés et adaptables ;
-
Pas de comptabilité viable ;
-
Contact avec les locaux pour permettre des
-
Manque d’organisation dans le travail pour le
bon fonctionnement de l’agence ;
rencontres entre les populations et les
-
touristes ;
-
Prix élevé bien que justifié des circuits ;
Vente de cartes postales permettant un
-
Pas de plan de communication et peu
d’actions de promotion ;
revenu additionnel ;
-
Situation dans le local de l’office de tourisme
-
Pas de page facebook.
et sur la place principale ;
-
Reconnaissance par PROMPERU ;
-
Présence de l’agence dans le guide du
Routard et le Lonely Planet.
75
Chapitre 2 : Un environnement national et local
majoritairement favorable pour le développement du projet
Dans ce chapitre nous présenterons le résultat de notre travail de recherche afin de
mener une analyse de l’environnement dans lequel s’intègre le projet. Pour cela nous
utiliserons la méthode de « l’entonnoir » : nous commencerons par une étude du tourisme
au Pérou, puis nous étudierons le tourisme au niveau local.
Avant de commencer, il nous faut préciser qu’il est difficile à l’heure actuelle de trouver
des chiffres complets et surtout actualisés car il n’existe pas d’indicateurs, ni d’outils mis
en place, pour mesurer avec précision les différents éléments ayant trait au tourisme à
Huancavelica, c’est d’ailleurs un des points faibles de la région.
1. Le projet face au développement du tourisme au Pérou
1.1. L’évolution du tourisme au Pérou
1.1.1. Chiffres clés et tendances du tourisme
Selon Monsieur X, responsable de la section tourisme à la DIRCETUR (Direction
régionale du commerce extérieur et du tourisme) de Huancavelica, le Pérou n’est une
destination touristique à part entière que depuis quelques années. Avant cela, il n’était
qu’une composante d’un tour plus général en Amérique du Sud et les visites se
résumaient essentiellement au Machu Picchu.
C’est pourquoi les chiffres du tourisme sont en augmentation plus ou moins constante
depuis de nombreuses années. En effet, depuis 1988, le taux d’augmentation annuel du
tourisme est de 7,85%20 passant de 359 000 touristes en 1988 à un total de 2 845 623
touristes en 2012. Depuis que le nombre de touristes reçus a dépassé les 2 millions en
2008, il augmente de 8,5% par an. Enfin, pour ce début d’année 2013, de janvier à juin, le
nombre de touristes est en augmentation de 11% par rapport à la même époque l’année
dernière21.
20
BADATUR (Base de datos de turismo de Perú). Crecimiento del turismo receptor [en ligne]. Disponible sur:
http://www.badaturperu.com.pe/mapas/ctrtotal.htm (Consulté le 22.08.2013).
21
Voir Annexe B : Arrivée mensuel des touristes internationaux au Pérou de Janvier 2002 à Juin 2013.
76
En termes d’arrivée de touristes, le Pérou est passé de la 79e place mondiale en 1997
(EXPINOZA ALFARO, 2000) à la 56e en 201222.
Par ailleurs, le PIB du secteur touristique de ces 20 dernières années a fluctué entre 3,5%
et 4,10% du PIB général du Pérou puis stagne aujourd’hui, depuis 2009 aux alentours de
3,70%.23 Cependant, les dépenses des touristes est en hausse quasiment continue des
années 90 à 2009 avec un taux d’augmentation moyen de 12,44 % par an passant de
217 millions de dollars en 1990 à plus de 2 milliards de dollars en 2009.24
Au niveau des grandes tendances qui affectent le tourisme en Amérique Latine et
notamment au Pérou on voit émerger de façon importante le tourisme national et
intercontinental. Ainsi, par exemple, parmi les 15 premiers pays émetteurs de tourisme
vers le Pérou en 2009 on retrouve 6 pays d’Amérique du Sud (1er Chili, 3e Equateur, 4e
Argentine, 5e Bolivie, 7e Brésil, 9e Colombie)25.
Enfin, selon PROMPERU, l’institution responsable de la promotion du Pérou, 39% des
touristes recherchent des activités en relation avec des marchés de niches ou des circuits
multithématiques liés à des expériences humaines fortes chez l’habitant. De la même
façon, la tendance aujourd’hui dans le type de destination comme le Pérou est à la
recherche d’authenticité, de rencontres et de nouvelles expériences.
1.1.2. Un développement chaotique et non contrôlé
Malheureusement, dans ces premières années, le développement touristique au Pérou
s’est fait de manière non planifiée ni contrôlée. Alexandra Arellano et Stephen A. Stuart,
parlent même
de « développement dramatique et chaotique » s’agissant de la ville
d’Aguas Calientes lorsque dans les années 90, la destination « Machu Picchu » a connu
un immense succès entrainant une croissance « rapide et non contrôlée » du nombre
d’hébergements (2011, p.272).
22
Calculé à partir du « Panorama OMT du Tourisme international – Edition 2013 »
Observatoire du tourisme du Pérou. PBI del sector turismo [en ligne]. Disponible sur:
http://www.observatorioturisticodelperu.com/mapas/pbisturi.pdf (Consulté le 22.08.2013).
24
BADATUR (Base de datos de turismo de Perú). Ingresos monetarios del turismo receptor [en ligne].
Disponible sur: http://www.badaturperu.com.pe/mapas/ingresos.htm (Consulté le 22.08.2013).
25
BADATUR (Base de datos de turismo de Perú). Los quince primeros países generadores de turismo
emisor hacia el Peru [en ligne]. Disponible sur: http://www.badaturperu.com.pe/mapas/doce.htm (Consulté le
22.08.2013).
23
77
Par ailleurs, de nombreuses régions au Pérou sont sous le contrôle de grandes firmes et
d’investisseurs étrangers ce qui favorise, toujours selon Alexandra Arellano et Stephen.A.
Stuart, la pérennisation des niveaux de pauvreté des locaux qui ne sont donc pas
impliqués dans le développement touristique (2011, p.273). On doit alors faire face à de
nombreuses fuites d’argent vers l’étranger.
David Dumoulin Kervran et Sébastien Velut, expliquent qu’en Amérique Latine, et cela
vaut aussi pour le Pérou, l’offre résulte avant tout d’initiatives en tout genre à la fois
privées et publiques, avec des investissements à plusieurs échelles territoriales mais
surtout souvent spontanées. C’est pour cela qu’ils précisent, et c’est la partie qui nous
semble la plus importante, que « la planification et les régulations ne viennent qu’ensuite
ou, au mieux, en accompagnement ». (2010, p.225)
Ainsi, le développement de l’activité touristique au Pérou s’est fait de façon relativement
anarchique en ne prenant pas en compte les effets négatifs du tourisme ni les attentes ni
les besoins des territoires et populations locales. Alexandra Arellano et Stephen A. Stuart
expliquent que « la complexité de la gestion du tourisme et de l’impact des visiteurs, au
Pérou est souvent sous-estimée, et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un pays où l’instabilité
politique et les politiques relatives à l’économie nationale et au foncier peuvent aisément
faire obstacle à toute tentative d’assurer la durabilité ». (2011, p.277/278)
Cependant, l’état péruvien et les institutions publiques se sont rendu compte que le
développement actuel n’était pas souhaitable. En effet, dans le plan de développement
touristique du Pérou sur lequel nous reviendrons plus tard, il est mentionné qu’on observe
aujourd’hui
une
insuffisance
dans
la
régulation
en
matière
de
tourisme
et
d’environnement. C’est pourquoi, l’Etat a décidé de reprendre les choses en mains et veut
essayer de mettre en place un nouveau développement touristique.
1.2. Une volonté de reprendre en main le développement touristique
Pour introduire cette partie nous reviendrons sur ce que dit Otto Regalado-Pezua : selon
lui, le Pérou doit se détourner d’un tourisme de masse dont les coûts en investissement
dépassent la capacité du pays et se focaliser sur un tourisme de niche en relation avec
l’environnement naturel favorable dont bénéficie le pays. Ainsi, il montre que le Pérou
offre diverses alternatives pour sortir de ce schéma comme par exemple l’ornithologie, la
gastronomie, le tourisme d’aventure, le tourisme « vivencial » soit chez l’habitant,
78
l’archéologie, la nature, etc. Il explique de plus que ces formes de tourisme de niche
permettent la participation de la population locale, le développement des services
annexes, et par conséquent, créent une dynamique dans l’économie de la région. De
plus, il ne requiert pas de gros investissements, d’équipements et d’infrastructures
touristiques. (2007 p.115).
C’est aussi de cette manière qu’a choisi de penser l’Etat péruvien. Cette volonté de
changement dans la façon de développer le tourisme s’illustre par la mise en place de
plusieurs démarches et la création de plans.
Premièrement, on peut noter la volonté de sensibiliser les populations et les
professionnels du tourisme à ce que le ministère appelle la « culture touristique » et qu’il
définit de la manière suivante : Il faut reconnaitre le tourisme comme un mécanisme de
développement du pays, recevoir le touriste avec amabilité et cordialité et valoriser, aimer
et protéger notre patrimoine culturel, naturel et historique.
Pour cela, les objectifs spécifiques proposés sont :
-
le renforcement de l’identité locale, régionale et nationale de la population
réceptive ;
-
générer une conscience sur la complexité et la transversalité de l’activité
touristique ;
-
générer une culture de planification conjointe entre les gestionnaires locaux et
nationaux pour réussir le développement de la culture touristique.26
On retrouve bien dans cette description et ces objectifs les éléments définissant un
tourisme plus responsable et alternatif (prise en compte des populations locales,
protection de l’identité et des patrimoines, planification, etc.).
Sur le même modèle, il a été mis en place le programme « Al turista, lo nuestro » (Ce qui
est à nous pour le touriste) qui fait la promotion du fait que les prestataires de services
touristiques se fournissent directement chez des locaux notamment dans les domaines de
l’agriculture, de la pisciculture ou encore de l’artisanat.
Le gouvernement a aussi fait éditer et distribuer gratuitement aux prestataires touristiques
des manuels de bonnes pratiques en termes de qualité d’accueil des touristes, de respect
de l’environnement, et de développement d’un tourisme plus durable.
26
Traduction des informations disponible sur la page internet du ministère du commerce extérieur et du
tourisme du Pérou [en ligne]. Disponible sur : http://www.mincetur.gob.pe/newweb/Default.aspx?tabid=4739
(Consulté le 19.08.2013).
79
Par ailleurs, il souhaite mettre l’accent sur la qualité. C’est pourquoi un Plan National de
Qualité Touristique du Pérou (CALTUR) a été mis en place dans lequel on donne la
priorité à la normalisation des services touristiques mais aussi et surtout au
développement d’un programme de conscience touristique.
Un autre axe de développement sur lequel le ministère souhaite insister est la promotion
des formations et des actions de sensibilisation auprès des acteurs des différentes
échelles de gouvernement, du secteur des entreprises et des populations en général, sur
l’importance de la conservation de l’environnement, naturel et culturel, dans les
destinations touristiques.
Enfin, sur le plan de l’impact social du tourisme, l’Etat travaille principalement sur deux
projets : lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants et adolescents et le
développement du tourisme communautaire.
Mais l’action la plus importante dans le sens du développement d’une nouvelle forme de
tourisme est la mise en place du PENTUR : Plan Estrategico Nacional de Turismo (Plan
Stratégique National de Tourisme). Monsieur X27 nous explique d’ailleurs que l’objectif du
PENTUR est de développer de nouvelles formes de tourisme et de nouvelles destinations
touristiques en s’éloignant du modèle non planifié actuellement utilisé dans le Sud du
pays qui est la zone la plus touristique.
1.3. Le PENTUR : Plan Stratégique National de Tourisme
En 2004 commence donc le travail d’étude pour la rédaction du plan de tourisme du
Pérou. Nous verrons dans cette partie les éléments essentiels résumant ce plan dans sa
version finale 2008-2018 et notamment ce qui en fait un outil pour un développement
touristique plus durable28.
Selon la définition officielle, le plan stratégique national de tourisme est un outil qui oriente
le pays vers une meilleure compétitivité économique, un meilleur équilibre et le
développement durable dans un territoire accessible et bien connecté.
Son objectif principal est : atteindre un tourisme durable au Pérou comme outil de
développement socio-économique du pays.
27
Responsable de la section tourisme à la DIRCETUR de Huancavelica interrogé le 04.07.2013
PENTUR. Onglet Turismo del MINCETUR [en ligne]. Disponible sur :
http://www.mincetur.gob.pe/newweb/Default.aspx?tabid=137 (Consulté le 14.08.2013)
28
80
La première chose définie dans le plan est la création de destinations touristiques au sein
du Pérou qui devront suivre un modèle qui comprend les éléments suivants :
a) Un développement régional : le développement touristique n’est pas une fin en
soit, sinon un processus sur lequel s’appuie le développement général d’une
société ou d’un territoire.
b) La durabilité touristique : le développement touristique durable est naturellement et
socio-culturellement responsable et économiquement viable.
c) De nouveaux produits : Il faut s’appuyer sur des produits thématiques avec des
possibilités de différentiation et de se faire un espace durable dans l’imaginaire
des consommateurs
d) Une communication intégrale ; tant interne dirigée vers la sensibilisation des
agents publics et privés, comme externe dirigée vers la création et le
développement d’une marque […].
e) Un système de qualité : il s’agit d’outils de gestion, de retro alimentation et
d’amélioration de la destination dans tous les aspects et phases des prestations
de service.
Par ailleurs, pour aider à la création de ces destinations touristiques, le plan propose un
outil constitué de questions simples mais essentielles afin que chaque destination puisse
créer des projets de développement adaptés.29
Enfin, le plan propose un nombre d’actions à mettre en place avec notamment plusieurs
actions en faveur d’un développement touristique plus durable comme par exemple la
promotion du programme national de conscience touristique ou encore le développement
et la promotion du tourisme rural communautaire.
Ainsi on peut voir que dès la définition et les objectifs, le développement touristique
souhaité est clairement défini comme durable et responsable. Par ailleurs, à travers
diverses démarches et outils proposés, ce plan touristique met en avant ces autres
formes de tourismes et évoque de nombreux éléments qui caractérisent un tourisme plus
alternatif comme on a pu le voir précédemment : le développement socio-économique
comme finalité et pas seulement le développement touristique, la durabilité dans
l’utilisation des ressources, la communication en réseau entre les divers acteurs,
adaptabilité des modèles aux territoires, etc.
29
Voir Annexe C : Résumé des contenus du modèle
81
Cependant, malgré ces efforts évoqués, on remarque aussi que les destinations mises en
avant restent les destinations du Sud et Nord Pérou tant sur le plan des projets soutenus
financièrement et humainement que sur le plan du développement futur. Lorsque la région
Centre à laquelle appartient Huancavelica est mentionnée, il n’est question que de la
jungle centrale ou des destinations déjà connues à l’échelle nationale.
1.4. L’organisation institutionnelle du tourisme au Pérou
Afin de terminer cette analyse du tourisme à l’échelle nationale du Pérou, il nous a paru
pertinent de présenter en quelques mots les différentes structures en charge du tourisme
aux différentes échelles territoriales afin de mieux cerner le fonctionnement de l’activité.
1.4.1. Le MINCETUR : Ministère du commerce extérieur et du tourisme
Le MINCETUR fut créé en 2002 est correspond au ministère du commerce extérieur et du
tourisme. Son rôle est de définir, diriger, exécuter, coordonner et superviser la politique de
commerce extérieur et de tourisme.
Plus particulièrement en matière de tourisme, à travers le vice ministère créé en 1998,
son rôle est de promouvoir, orienter et réguler l’activité touristique dans le but d’impulser
son développement durable, en incluant la promotion, l’orientation et la régulation de
l’artisanat.
Plus spécifiquement, le MINCETUR est en charge:
-
d’analyser les variables du comportement touristique tant réceptif qu’interne ;
-
d’encourager et de promouvoir l’investissement dans le tourisme ;
-
d’améliorer la qualité des services touristiques ;
-
de protéger le touriste ;
-
de générer une conscience touristique chez les populations ;
-
de favoriser la diversification de l’offre de produits touristiques conjointement avec
les régions et en harmonie avec les principes du tourisme durable.
Depuis la loi n°29408 dite loi générale de tourisme de 2009, le MINCETUR effectue un
transfert de compétence auprès des DIRCETUR : Direction Régionale du Commerce
Extérieur et du Tourisme.
82
1.4.2. Les DIRCETUR : Direction régionale du commerce extérieur et du tourisme
La DIRCETUR est l’équivalent de notre Conseil régional du tourisme. Il y en a une dans
chaque région du Pérou et celle-ci se charge du développement du tourisme dans cette
zone.
Selon Monsieur X30, le rôle de la DIRCETUR est d’être le leader de l’activité touristique,
elle doit être le pilote du développement touristique régional. Pour cela, le MINCETUR lui
a attribué 17 fonctions particulières par lesquelles il lui transfert ses compétences en
matière de tourisme31. Monsieur X les résume de la façon qui suit :
« La DIRCETUR doit encourager, promouvoir, exécuter et développer les activités
qui contribuent au développement touristique de la région »
Cependant, bien que dépendant officiellement du MINCETUR, les DIRCETUR sont
subventionnées quasiment entièrement par les gouvernements régionaux. C’est pourquoi
malgré les directives du ministère, c’est souvent la région qui détermine les priorités et les
axes de développement.
1.4.3. Les autres organismes jouant un rôle dans le développement du tourisme
En plus de ces deux organes principaux, d’autres acteurs institutionnels sont impliqués
dans le développement du tourisme.
Le principal acteur à citer est la commission de promotion du Pérou pour l’exportation et
le tourisme plus connue sous le nom de PROMPERU. Cette institution est en charge de
toute la partie promotion du pays et des régions tant au niveau national qu’international.
C’est elle qui gère et décide de l’image du Pérou en travaillant notamment sur la notion de
qualité et sur la marque Pérou.
Elle possède des antennes relais appelées IPerú dans toutes les grandes villes
péruviennes qui correspondent à nos offices de tourisme et qui sont donc chargées de
donner des informations aux touristes et de faire des statistiques notamment de
fréquentation et satisfaction.
Cette institution joue donc un rôle très important dans la promotion des différentes régions
du Pérou. Cependant, il faut savoir que les campagnes de promotion à l’international
vendent encore essentiellement les zones déjà très touristiques telles que le Machu
Picchu, le Lac Titicaca, le canyon de Colca, etc. Lorsqu’on pose la question à Monsieur X,
30
31
Responsable de la section tourisme à la DIRCETUR de Huancavelica interrogé le 04.07.2013
Voir Annexe D : Les 17 fonctions d’une DIRCETUR
83
celui-ci nous explique que si les campagnes sont ainsi orientées c’est principalement pour
que le touriste ne soit pas déçu. En effet, si on lui « vend » Huancavelica par exemple, il
risque d’associer la ville au Pérou dans son ensemble et de dire que « le Pérou a
beaucoup de potentiel mais que ce n’est pas encore ça au niveau des services et de la
qualité par exemple ». Cependant, sur le plan du tourisme national, les campagnes de
promotion sont bien plus diversifiées.
Nous ne reviendrons pas en profondeur sur les autres organisations institutionnelles liées
au tourisme car celles-ci ne présentent pas un intérêt très important pour notre étude.
Cependant, on peut citer le Centre de Formation du Tourisme qui, comme son nom
l’indique, est en charge de planifier et d’exécuter les politiques d’éducation et de formation
dans le domaine du tourisme ou encore la commission spéciale pour la coordination et la
supervision du plan touristique et culturel Pérou-UNESCO (COPESCO) qui soutient des
projets de développement touristique à différentes échelles au Pérou.
2. Le projet dans son environnement local : la région de Huancavelica
Afin que notre analyse corresponde au mieux au sujet qui nous intéresse à savoir l’étude
de l’environnement du projet Cielo Azul, nous nous concentrerons dans cette sous-partie,
notamment dans la partie statistique, uniquement sur la province de Huancavelica
appartenant à la région de Huancavelica.
2.1. Le potentiel touristique de Huancavelica
Dans la région de Huancavelica, près de 572 ressources touristiques ont été identifiées
dont 60% de manifestations culturelles, 25% de sites naturels, 5% de « folklore », 5%
d’évènements
programmés
et
5%
de
réalisations
techniques
scientifiques
et
contemporaines. Dans cette région, c’est la province de Huancavelica qui possède le plus
de ressources touristiques (23% du total) et on remarque grâce au graphique suivant que
la répartition en termes de types de ressource est quasiment identique à celle de la
région.
84
Figure 3 : Ressources touristiques identifiées dans la province de Huancavelica
Source : PERTUR - 2005
2.1.1. Le patrimoine naturel

Les paysages : la montagne et les lagunes
Situé au cœur des Andes péruviennes à une altitude allant de 2000m à 4500m, les
paysages montagneux qu’offre la province de Huancavelica sont impressionnants et
révèle une nature encore sauvage.
Le territoire de Huancavelica est traversé par différentes chaines de montagnes la
principale étant la Chaîne occidentale andine plus connue comme la « Cordillera de
Chonta » qui offre plusieurs sommets à plus de 4000m d’altitude et de nombreux névés et
glaciers comme par exemple celui de Sitaq situé à 5300m ou celui de Chonta situé à
4900m
Par ailleurs, on trouve dans ces hauteurs plus de 200 lagunes, réparties sur le territoire
qui offre un spectacle impressionnant pour les voyageurs. Les plus connues sont celles
de la cordillère de Chonta : La lagune de Chocloccocha, les lagunes de Pultocc, etc.
Ces reliefs, lagunes et autres caractéristiques du territoire comme le type de terre offrent
au touriste des paysages grandioses avec énormément de couleurs : du vert et jaune de
la végétation au bleu des lagunes en passant par le rouge de la terre et le blanc des
glaciers.
Enfin, la région de Huancavelica possède une des routes les plus hautes du Pérou
passant à 5000m d’altitude pour pouvoir apprécier tous ces paysages décrits
précédemment.
85

La faune et la flore
La région de Huancavelica offre une diversité de faune et de flore locale typique de la
région qui ravira les touristes intéressés par la nature.
Du côté de la faune, on trouve de grands élevages de camélidés : lamas et alpagas qui
peuplent les montagnes et sont facilement approchables. On peut aussi croiser des
troupeaux de vigognes, un autre type de camélidé ressemblant plus à des biches, qui vit à
l’état sauvage dans les montagnes ou encore des « vizcacha » une sorte de croisement
entre une marmotte et un écureuil, ou des renards.
Dans les lagunes on pourra observer des truites élevées dans des granges de pisciculture
ou encore des flamants, des poules d’eau ou des canards.
Au niveau de la flore, on trouvera dans les montagnes de Huancavelica beaucoup de
plantes aromatiques utilisées dans la cuisine ou pour se soigner, certaines formes de
cactus, ou encore l’ « Ichu » une plante typique de la zone qui sert de nourriture aux
animaux, de combustible ou de matériel de construction pour les communautés vivant
dans les montagnes.
Mais la plante là plus célèbre de la région est la « Puya de Raymondi ». Cette plante est
une des plus rares de la planète. Sa durée de vie est d’environ 100 ans pendant lesquels
elle ne fleurit qu’une fois. Au moment de la floraison, la plante atteint plus de 10m de
hauteur. Huancavelica a la chance d’avoir une zone où l’on trouve plus de 500 plantes de
ce type.

Les eaux thermales
Enfin, la région de Huancavelica possède différentes sources d’eaux thermales chauffées
par les anciens volcans de la zone, exploitées dans diverses piscines plus ou moins
chaudes. Rien que la ville de Huancavelica possède 3 piscines différentes : celles de San
Cristobal, los Baños del Inca et celles du complexe écologique de Seccsachaca.
2.1.2. Le patrimoine culturel matériel

La ville de Huancavelica
La ville de Huancavelica offre une architecture coloniale encore très visible et bien
conservée notamment au niveau des différentes places comme la place principale : plaza
de armas, des ponts de ville ou encore des églises.
Une des caractéristiques principales de la ville reste cependant la présence des 6 églises
et de la cathédrale. Ces différents monuments furent construits entre le 16e et le 17e
siècle avec des matériaux de la zone dont notamment le « churruguresco » qui
86
correspond à un mélange de terre et de paille, et offre des architectures principalement de
type baroque. Quand celles-ci sont ouvertes au public on peut y apprécier des peintures
de l’école cusqueña, un courant artistique péruvien du 17e siècle. Cependant face au
nombre important de vols, il s‘avère que les églises et la cathédrale sont aujourd’hui
ouvertes uniquement lors des messes ou d’évènements particuliers.

La mine de Santa Barbara
Le deuxième élément important du patrimoine culturel de Huancavelica est bien entendu
l’ancienne mine de mercure de Santa Barbara. Comme on l’a vu au début de ce mémoire,
la mine est l’essence même de l’histoire de la ville puisque qu’elle fût construite grâce à la
découverte de la mine. Depuis 1975, date à laquelle la mine a cessé de fonctionner, les
infrastructures ont été laissées à l’abandon et rien n’a bougé à part les dégradations dues
au passage des années. C’est pourquoi aujourd’hui on peut visiter ce patrimoine
important de l’histoire de la région et comprendre comment cette industrie fonctionnait aux
différentes époques pendant lesquelles la mine a été exploitée : de l’époque inca à
l’époque contemporaine.
Malheureusement, ce patrimoine est aujourd’hui en danger car les années passant, le site
et les infrastructures se dégradent et aucunes actions de protection et de mise en valeur
ne peuvent être mises en place car ils appartiennent à une société privée d’exploitation
minière.
Associé à la mine, se trouve le village aujourd’hui abandonné de Santa Barbara datant de
l’époque coloniale. On peut y voir l’architecture traditionnelle des maisons de l’époque et
surtout une église quasiment identique à la cathédrale de Huancavelica de style baroque.

Le patrimoine archéologique et historique
Enfin, on peut noter que Huancavelica possède un certains nombreux de lieux historiques
qui peuvent se visiter. Le premier site archéologique remarquable est le complexe
archéologique de Uchkus Incañan. Cependant, ce site n’offre que très peu de vestiges de
son époque, les communautés locales ayant pendant longtemps utilisé les pierres pour
construire leur propres bâtiments, ne sachant pas l’importance patrimoniale et historique
du lieu. On peut aussi visiter la ville de Sacsamarca, ville à l’architecture remarquable
toute en pierre. Enfin, Huancavelica possède aussi un petit musée dans lequel on pourra
observer des objets et poteries de différentes époques de la préhistoire à l’époque préinca et des momies de l’époque incas. Nous nous arrêterons ici dans la description des
différentes ressources du patrimoine culturel matériel que possèdent la province de
87
Huancavelica car celles-ci sont les plus remarquables mais il faut préciser que ce ne sont
pas seules.
2.1.3. Les coutumes et traditions

Les fêtes traditionnelles
La population de Huancavelica est restée très attachée à toutes les fêtes traditionnelles
remontant pour la plupart à l’époque coloniale. De nombreuses célébrations sont
organisées tout au long de l’année avec bien sûr musique et costumes traditionnels32 et
c’est ce qui constitue peut être le patrimoine culturel le plus important de Huancavelica.
Parmi les fêtes les plus célèbres et les plus emblématiques de la province on retrouve la
semaine sainte qui attire beaucoup de personnes étrangères à la ville, la fête des croix de
la pentecôte ou encore la fête des « negritos » en janvier qui sont des fêtes très
importantes pour la population locale.
Ce qui a retenu notre attention, au-delà du côté encore très authentique de ces fêtes qui
ont encore tout leur sens et ne sont pas « folklorisées » pour les touristes, est le mélange
des cultures. En effet, de nombreuses fêtes mélangent culture catholique transmise par
les espagnols et culture traditionnelle quechua faisant écho à l’époque inca. Un exemple
remarquable est le fait que les montagnes entourant la ville de Huancavelica porte
chacune une croix pour protéger la ville. La culture inca considère la montagne ( « Apu »)
comme un de leur dieux et leur rend souvent hommage en échange de leur protection et
bénédiction. Ainsi, lorsque les espagnols sont arrivés ils ont combiné cette croyance avec
celle catholique de la protection par les croix et les chapelles. De la même façon, lors des
fêtes de la croix à la Pentecôte, les croix chrétiennes sont « habillées » et décorées avec
des vêtements typiques et des plantes et fruits sacrés ayant une signification particulière
dans la culture quechua.

Les danses traditionnelles
Toutes ces fêtes sont accompagnées de danses traditionnelles qui font encore partie
intégrante de la vie des habitants de Huancavelica. Nous citerons ici quelques exemples
qui nous on marqués de la place importante des danses dans la vie quotidienne.
Premièrement, chaque évènement est accompagné de danses. Deuxièmement lors de
l’organisation de compétitions entre les universités de Huancavelica, en plus des
concours habituels de sports, se déroule un concours de danse traditionnelle en costume
32
Voir annexe E : Calendrier des fêtes de la province de Huancavelica
88
qui suscite un très grand engouement chez la population. Enfin, et c’est surement
l’exemple le plus marquant, on peut observer tous les jours des groupes de personnes de
tout âge s’entrainer et danser sur les différentes places de la ville.
Parmi toutes les danses nous ne retiendrons ici que la plus emblématique de la région : la
“Danza de Tijeras” ou « danse des ciseaux » déclarée patrimoine mondial immatériel par
l’UNESCO en 2010.
Cette danse est une danse ancestrale à caractère magique et religieux qui a su se
maintenir de façon importante tout en s’adaptant à la culture espagnole. Ainsi, cette
danse s’exécute lors des fêtes religieuses catholiques tout en gardant ces relations
ancestrales avec la vision et la culture andine33. Elle tire son nom de la paire de lames en
métal poli semblables à des lames de ciseaux que chaque danseur brandit dans sa main
droite. Les danseurs doivent entrechoquer ces lames en rythme avec les musiciens qui
les accompagnent (un violon et une harpe), tout en exécutant une chorégraphie aux
mouvements de difficulté croissante. Le costume traditionnel est brodé avec des franges
dorées, des sequins multicolores et des petits miroirs34.

Les traditions et la vie quotidienne
Enfin le dernier élément que nous mettrons en avant et qui peut être considéré comme un
atout culturel pour la ville est son authenticité.
En effet, la population locale a su conserver ses traditions culturelles de vie. Par exemple,
il n’est pas rare de voir des femmes habillées de façon traditionnelle en ville sans que cela
soit pour se montrer, pour des touristes. C’est simplement leur façon quotidienne de
s’habiller. D’autre part, les activités traditionnelles d’agriculture et d’élevage sont encore
très présentes et on trouve donc de nombreux élevages en tout genre dans les
montagnes environnantes de la ville. Le tourisme n’étant que très peu développé, il n’a
pas eu encore les impacts négatifs de folklorisation et d’exploitation commerciale des
cultures locales.
On peut ajouter à cela l’existence encore très importante dans la mémoire des gens des
légendes de la ville et de la région comme la légende de la sirène de San Cristobal ou
celle de la lagune de Chocclococha. En plus de les connaître encore très bien, les locaux
les partagent avec plaisir avec les visiteurs.
Enfin, on peut aussi mentionner la gastronomie typique à base de viande d’alpaga, de
truite ou encore de « cuy » (cochon d’inde).
33
Traduction extrait du PERTUR
UNESCO. La danse des ciseaux [en ligne]. Disponible sur :
http://www.unesco.org/culture/ich/index.php?lg=fr&pg=00011&RL=00391 (consulté le 23.08.2013).
34
89
Huancavelica possède donc de nombreuses ressources touristiques variées cependant il
lui manque la mise en valeur de ces ressources. Comme le dit Monsieur X : Huancavelica
a des ressources touristiques, il faut maintenant en faire des attraits.
2.2. Le tourisme aujourd’hui
2.2.1. Les chiffres du tourisme et leur évolution
Le nombre de touristes venant à Huancavelica est en augmentation depuis les prémices
du tourisme dans cette zone il y a environ 20 ans. Aujourd’hui il atteint le nombre de
76 913 suivant un taux d’augmentation moyen de 6,3% par an depuis le début des
années 2000. Bien que ce chiffre soit en augmentation il ne représente encore que 2,7%
des 2 846 000 touristes visitant le Pérou.
Tableau 1 : Nombre de touristes à Huancavelica de 2000 à 2012
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006 2007 2008 2009 2010 2011
NATIONAL
37 425
42 360
40 294
47 086
47 503
47 595
59 041
62490
63817
69680
74583
75823
76248
ETRANGER
679
959
928
768
772
660
495
372
449
506
422
331
665
TOTAL
38 104
43 319
41 222
47 854
48 275
48 255
59 536
62 862
64 266
70 186
75 005 76 154
Source : DIRCETUR Huancavelica – 2013
2.2.2. Le profil des touristes
Pour décrire le profil des touristes qui viennent à Huancavelica, nous mettrons en avant
trois caractéristiques principales.
Premièrement, les touristes sont essentiellement des touristes nationaux, comme on peu
le voir dans le tableau 1 précédent : la répartition est d’environ 98% de nationaux contre
2% d’étrangers. Ces touristes nationaux viennent principalement des régions les plus
proches à savoir Huancayo en premier lieu, puis Lima et Ayacucho, et enfin la côte au
sud de Lima (Ica) ou plus généralement la région de Junin. Ce marché est très
intéressant car il permet d’éviter une trop forte saisonnalité.
Pour ce qui est des étrangers, les principaux touristes viennent des Etats-Unis (21% en
2011), puis d’Europe (57,2% en 2011) avec une majorité de français (14,5% en 2011),
enfin viennent ensuite les pays latino américains (11,4% en 2011)35.
35
Source : document annuel de statistiques fournit par la DIRCETUR Huancavelica .
90
2012
76 913
La deuxième caractéristique est que les touristes sont à la recherche de « quelque chose
d’autre ». Ils viennent à Huancavelica pour éviter les lieux ultra-fréquentés par les
touristes. Ils viennent chercher de l’authentique, du Pérou traditionnel et ne sont en
général pas déçus voire même ils sont souvent surpris par ce qu’ils découvrent et
souhaitent rester plus longtemps dans la ville.
Enfin, la troisième caractéristique est que nous recevons à l’agence et dans la ville tous
les types de profils que l’on peut imaginer en termes de sexe, d’âge ou de catégorie
socioprofessionnelle bien qu’il y ait une prédominance pour les backpackers car c’est tout
de même une des formes de voyage les plus pratiquées au Pérou.
2.2.3. Les infrastructures de service disponibles
Il est difficile d’avoir les chiffres exacts des différentes infrastructures disponibles car la
circulation et la récolte d’informations ont du mal à se faire de façon exhaustive dans la
province. Cependant, on peut tout de même se baser sur les chiffres fournis par la
DIRCETUR Huancavelica qui sont au plus prêt de la réalité du terrain.
En termes d’hébergement on trouve à Huancavelica 27 hôtels soit 621 chambres dont 2
hôtels classés un 2* et un 3*.
Au niveau de la restauration, la DIRCETUR a recensé 123 restaurants de différents types
dont la plupart sont des petites entités avec moins de 20 tables36.
Ce que l’on peut dire sur ces deux types d’infrastructures est que la qualité de service
proposé n’est pas toujours adaptée aux attentes que peuvent avoir des touristes.
Pour ce qui est des restaurants, les normes d’hygiène ne sont pas toujours respectées
cependant la qualité de la nourriture est très correcte. L’autre défaut que l’on pourrait
noter et le manque de diversité, la plupart des restaurants proposent les mêmes plats à
savoir des plats à base de poulet, de riz ou de pommes de terre. Les plats typiques à
base notamment d’alpaga ne sont pas facilement trouvable. Cependant, un ou deux
restaurants sont remarquables et offrent une qualité de service adaptée au tourisme.
Du côté des hôtels, c’est un peu la même chose. En effet, 2 ou 3 hôtels offrent une qualité
de service idéale pour les touristes mais la plupart ont encore des efforts à faire. En effet,
de par notre expérience nous pouvons dire que la propreté n’est pas toujours au rendezvous dans les salles de bain partagées ou encore que les hôtels sont généralement très
bruyants.
36
Voir annexe F : Nombre de restaurants dans la province de Huancavelica en fonction du type de restaurant.
91
A ce sujet, nous pouvons ajouter que plusieurs infrastructures, hôtels notamment, ne sont
pas recensées par la DIRCETUR car elles ne correspondent pas aux normes minimales
de qualité exigées par la cette institution. Cependant, comme elles ont pu obtenir une
licence de la part de la mairie, elles peuvent fonctionner. C’est pourquoi, la qualité de
service est encore difficile à maîtriser.
Il y a aujourd’hui 7 entreprises de transports qui font les liaisons quotidiennement entre la
ville de Huancavelica et les principales villes péruviennes aux alentours (Lima, Ica,
Huancayo, Ayacucho). Par ailleurs, plusieurs lignes existent, elles aussi, quotidiennement
entre les principales villes de la région.
Le moyen de transport souvent utilisé par les touristes pour venir à Huancavelica est le
train « Macho ». Cette ligne de train fait la liaison entre la ville de Huancayo et la ville de
Huancavelica et propose aux touristes des paysages incroyables dans la montagne, ce
qui en fait plus une attractivité touristique qu’un simple moyen de transport.
Enfin, dans ce paragraphe sur les transports on peut mentionner le fait que les principaux
sites touristiques de la région ne sont pas accessibles très facilement pour une personne
souhaitant se débrouiller par elle-même. En effet, il n’existe pas de bus ou de navette
quotidienne qui passent par les sites, il faut forcement prendre une mobilité privé, ce qui
coûte relativement cher dans la région. Ainsi, cela bénéficie à l’agence qui propose aux
touristes un moyen de se rendre sur ces sites, en leur apportant un service en plus : celui
du guidage.
Enfin, il existe à Huancavelica deux agences de voyages. La première est bien sur
l’agence de voyage Cielo Azul que nous étudions. L’autre est l’agence de voyage Paccari
Tours qui s’est créé en 2010. Cependant, celle-ci ne fonctionne pas encore très bien,
c’est pourquoi un partenariat a été mis en place entre les deux agences. Cielo Azul
propose des circuits différents de ceux de l’agence Paccari Tours. En contre partie, le
responsable de l’agence Paccari, aide l’agence Cielo Azul pour l’organisation de guidage
sur des circuits lorsque les volontaires travaillant généralement ne sont pas disponibles.
2.3. L’implication des différentes institutions publiques
2.3.1. Le rôle de la mairie
Cela ne fait que très peu de temps que la mairie s’est rendu compte du potentiel que peut
représenter le tourisme dans le développement de la région. C’est pourquoi, il y a 10 ans
92
ont commencé les actions en faveur du tourisme comme par exemple la construction de
routes, la reconnaissance de sites touristiques ou encore la restauration de bâtiments
d’architecture coloniale.
La mairie a ouvert il y a quelques années un office de tourisme situé dans les mêmes
locaux que l’agence de voyage mais celui-ci ne fonctionne pas. En effet, il n’y a personne
formé pour ce travail et au final, le bureau de l’office de tourisme n’est jamais occupé.
C’est pourquoi, en plus de jouer son rôle d’agence de voyage et de vendre des circuits,
Cielo Azul joue le rôle d’office de tourisme et fournit aux visiteurs toutes les informations
nécessaires sur la ville et la région.
Cependant, ces efforts pour développer le tourisme sont encore très minces, Monsieur Y,
responsable à la mairie du département dans lequel s’intègre le tourisme37, explique que
le budget pour le tourisme n’est que de 30 000 soles par an soit environ 8 000 € qui
couvrent à peine le paiement des employés et permettent de faire quelques réparations
de sites touristiques. Il explique cela par le manque d’intérêts de la part des autorités
supérieures, elles n’ont pas la « mentalité tournée vers le tourisme » et ne voit pas le
tourisme comme une activité de progrès. Monsieur X38, lui, pense que, comme il n’y a pas
d’indicateur précis montrant ce que le tourisme apporte à la ville et à la région, les
autorités n’ont pas de preuves des bénéfices et ne conçoivent donc pas ce secteur
comme une priorité.
De plus, il semble que les membres de la mairie ne soient pas informés ni formés au
développement de projet touristique. Lors de notre entretien avec Monsieur Y, celui-ci n’a
pas arrêté de demander des conseils et de dire « Comment est le tourisme en Europe ?
Comment sont les hôtels en Europe ? Comment peut-on développer le tourisme ici ?
Etc. »
2.3.2. Le rôle de la DIRCETUR
L’autre acteur institutionnel important ayant un rôle dans le développement du tourisme à
Huancavelica est la DIRCETUR. Comme on a pu le voir dans la sous-partie précédente le
rôle de la DIRCETUR est de mettre en place et de soutenir les actions de développement
touristique dans la région. Pour cela, le premier outil créé a été le PERTUR ou Plan
Stratégique de développement touristique du département de Huancavelica 2006-2015.
37
Vice-président du département développement économique de la mairie de Huancavelica, interrogé le
25.06.2013
38
Responsable de la section tourisme à la DIRCETUR de Huancavelica, interrogé le 04.07.2013
93
Ce plan, s’inscrit dans la continuité du plan national. Il suit ses directives en les adaptant à
chaque région, ici à celle de Huancavelica.
La mission décrite dans ce document est la suivante : « Revaloriser, développer et
promouvoir les différentes ressources touristiques et créer des produits touristiques
durables par le biais de processus intégrés, concertés et décentralisés sur le tourisme
«chez l’habitant », archéologique, culturel, l’agrotourisme, l’écotourisme et le thermalisme.
Ceci en usant de manière rationnelle et durable les ressources touristiques, en faisant la
promotion de la mise en valeur du patrimoine et en priorisant l’intégration viable et la
participation organisée de la population, des entreprises et des autorités. »39
Malheureusement, les directives et conseils du PERTUR ne sont pas vraiment suivis.
Monsieur X explique que cela est dû au manque de budget, de moyens humains ou pour
des raisons politiques. En effet, comme la DIRCETUR est financée par le gouvernement
régional et que celui-ci n’a pas comme priorité le tourisme, il n’est pas toujours possible
de faire ce qui devrait être fait.
Par exemple, la DIRCETUR a un budget de 65 000 soles par an soit environ 17 000, plus
éventuellement des budgets additionnels en fonction de certains projets particuliers.
Par ailleurs, Monsieur X ajoute que selon lui, les gens qui travaillent à la DIRCETUR sont
souvent des gens qui ne sont pas de terrain, et donc ils n’ont pas toujours les
compétences pour monter un projet. De plus, toujours selon lui, ils n’osent pas engager
des gens de terrain car ils ont peur que ceux-ci prennent leur place au sein de la
DIRCETUR.
2.3.3. Des relations difficiles entre ces deux acteurs
Malheureusement, ces deux entités qui devraient travailler ensemble pour un
développement efficace du tourisme à Huancavelica sont souvent en rivalité ou ont du
mal à travailler ensemble.
Du côté de la DIRCETUR, Monsieur X40 explique le problème de la façon suivante :
La mairie et la région sont autonomes l’une envers l’autre et envers l’Etat. Ainsi, il existe
une forte concurrence pour savoir qui sera le « personnage principal » dans chaque
projet. Ainsi avant de lancer chaque projet, chacun voit les bénéfices qu’il pourrait en
39
Traduction d’un extrait intitulé mission du PERTUR (p.65)
Responsable de la section tourisme à la DIRCETUR de Huancavelica, interrogé le 04.07.2013
40
94
retirer avant de donner son accord. Monsieur X donne l’exemple suivant : si un projet
touristique doit se faire sur le long terme, les responsables institutionnels ont le plus
souvent la réaction suivante : si le projet est sur le long terme, je n’en retirerais pas de
bénéfices, c’est mon successeur qui les aura alors pourquoi devrais-je accepter. En effet,
il faut savoir que, bien que cela paraisse surprenant, il y a un grand « turnover » dans les
postes à responsabilité ou de direction.
Monsieur X, reproche aussi à la DIRC, la direction régionale de la culture, de ne pas jouer
son rôle de mise en valeur et de promotion de la culture. En effet, selon lui, ils ne
prennent pas assez d’initiatives et ne travaillent pas assez à la mise en place de projets.
De son côté Monsieur Y41, affirme que les institutions qui doivent normalement
développer le tourisme ne fonctionnent pas et ne font pas leur travail, pour cause
notamment d’une complexité des démarches administratives. De plus, il ajoute que
lorsqu’elles ont un budget elles font leur travail mais que cela n’a lieu qu’une ou deux fois
par an.
Ainsi, il est difficile à Huancavelica de compter sur les institutions publiques pour mettre
en place des projets importants de développement touristique. Cependant, on voit chez
ces deux acteurs la mise en place de petites actions et surtout une volonté de faire
grandir l’activité touristique à Huancavelica.
2.4. Le tourisme dans le contexte socioculturel de la ville : la réaction des populations
locales
2.4.1. La nécessité d’une plus grande sensibilisation de la population
Le principal problème quant aux relations entre tourisme et population locale est le regard
que ces derniers portent sur l’activité touristique. En effet, les locaux ne voient pas l’intérêt
du développement du tourisme. De fortes campagnes de sensibilisation seraient
nécessaires pour convaincre la population des bienfaits que pourraient apporter le
tourisme à la région. Leur faire comprendre que cette activité pourrait être une source de
développement économique et social.
Monsieur Y explique qu’il faut inculquer au locaux une culture touristique pour que le
touriste ne soit pas vu comme une personne dont on peut profiter.
41
Vice-président du département développement économique de la mairie de Huancavelica, interrogé le
25.06.2013
95
Par ailleurs, une sensibilisation serait aussi nécessaire auprès de la population sur la
nécessité de la protection de son patrimoine notamment culturel. Ainsi Monsieur Y
explique que les habitants de Huancavelica n’apportent pas toujours de valeur ajoutée à
leur patrimoine, ils se demandent souvent ce qu’un touriste peut bien trouver à la mine de
Santa Barbara par exemple.
Même les personnes directement concernées par le tourisme telles que les hôteliers ou
les restaurateurs ne croient pas vraiment au potentiel du tourisme. En effet, Monsieur Y
donne l’exemple des formations qui sont dispensées de temps en temps à ces structures.
Il explique que les responsables ne viennent pas et envoient des employés qui n’ont
ensuite aucune capacité de décision ou d’influence.
2.4.2. Le comportement des populations face aux touristes
Cependant bien que les locaux ne soient pas encore très ouverts au tourisme, notamment
par manque d’habitude, ils ne sont pas hostiles aux touristes.
Bien sûr, il arrive souvent que les touristes soient dévisagés des pieds à la tête mais ce
n’est généralement pas avec de mauvaises intentions mais plutôt avec curiosité.
Par ailleurs, lorsque vous engagez la conversation avec eux, ils sont au contraire très
heureux de pouvoir partager leur culture, leur histoire et pose énormément de questions
pour savoir comment c’est « chez nous » ou ce que l’on pense de Huancavelica.
96
CONCLUSION CHAPITRE 2
Pour conclure ce chapitre nous présenterons simplement la deuxième partie du tableau
de diagnostic SWOT du projet Cielo Azul qui résume notre analyse.
Opportunités
Menaces
-
-
Nombre de touristes en augmentation au
Pérou mais aussi à Huancavelica ;
-
Tendance à la recherche de nouveauté et
d’authenticité ;
-
Tourisme national pour palier à la
saisonnalité ;
-
plus durable et dans de nouveaux territoires ;
-
Organisation touristique donnant aux régions
les compétences pour le développement du
tourisme à l’échelle locale ;
-
tourisme à Huancavelica et ses bienfaits ;
-
Ressources touristiques nombreuses et
-
Beaucoup de services pour la taille de la ville
et le tourisme ;
-
Ville bien desservie par les transports ;
-
Seule agence fonctionnant à Huancavelica ;
-
Actions de la part de la DIRCETUR et de la
-
Pas d’office de tourisme à Huancavelica ;
-
Population curieuse de partager leur culture.
Peu de tourisme, région peu connue alors
qu’il y a une forte concurrence entre les
régions au Pérou ;
-
Qualité des services proposés pas toujours
au niveau ;
-
Rivalité entre la mairie, la région et les
institutions qui freine les projets ;
-
Peu de compétences aux niveaux
institutionnels quant à la mise en place de
projets touristiques ;
-
La population de Huancavelica ne croit pas
au potentiel du tourisme même les
hébergeurs et les restaurateurs ;
-
Conscience encore faible de l’intérêt de la
protection et de la valorisation des
mairie pour le développement du tourisme ;
-
Manque de valorisation des ressources
touristiques de la zone ;
variées ;
-
Promotion internationale centrée sur les
hauts lieux touristiques du Pérou ;
Volonté politique au niveau de l’Etat de
développer le tourisme de façon encadré,
Manque de données et de statistiques sur le
patrimoines ;
-
Ouverture au tourisme de la population
encore faible et premiers contacts pas
toujours faciles.
97
Chapitre 3 : Complément d’étude : le projet d’éco-camping
de CaralTambo
Dans le cadre du stage de Master 2 en Tourisme et Développement, nous avons eu
l’opportunité de travailler sur un autre projet de tourisme alternatif au Pérou. C’est
pourquoi, il nous semble intéressant dans ce chapitre de présenter cette autre expérience
afin de pouvoir l’utiliser dans notre étude sur le développement de projet touristique
alternatif au Pérou.
Cependant, suite à certaines complications des relations avec le responsable du projet et
à une mésentente sur le travail à réaliser, je n’ai pu mener à bien les différentes
démarches et actions entreprises. C’est pourquoi, cette partie peut paraître incomplète
mais nous tenterons tout de même d’exploiter au maximum les informations obtenues et
le travail accompli.
1. Présentation du projet
1.1. Situation géographique
Le projet d’éco-camping de Caraltambo se situe dans la région de Lima, dans la province
de Barranca et plus précisément dans le district de Supe.
Figure 4 : Carte de la province de Barranca.
Source : http://turismo-huacho.blogspot.com - 2012
98
De manière plus précise, le camping de CaralTambo se trouve dans la localité de Caral,
dans la vallée de la rivière Supe et à 3km seulement du site archéologique de Caral sur
lequel nous reviendrons plus tard42.
Cette zone est un territoire très rural. Les activités principales y sont l’agriculture, la pêche
et l’élevage.
1.2. Le projet d’éco-camping de Caraltambo
1.2.1. Naissance du projet
Le projet de Caraltambo naît de trois éléments :
a) Le constat du fait que les touristes venant sur le site archéologique de Caral font
en général une visite du site puis s’en vont dans d’autres vallées voire d’autres
régions pour se loger ;
b) La volonté du porteur de projet de quitter la ville pour habiter dans une zone plus
rurale ;
c) La volonté du porteur de projet, déjà responsable d’un hébergement à Lima, de
continuer à travailler dans le domaine du tourisme.
C’est donc à partir de ces trois éléments et d’une aide principalement financière de
Solidaile que se crée l’éco-camping de Caraltambo en 2010.
1.2.2. Descriptif du camping
Le camping s’étend sur un terrain de 2 hectares situés au bord de la rivière, en plein cœur
de la nature et à 200m seulement de la route d’accès à Caral et à la Panaméricaine Nord,
grande autoroute traversant le Pérou.
Au niveau des installations, le camping dispose à l’heure actuelle de nombreux
emplacements de tentes, d’un dortoir d’environ 10 places et de plusieurs salles pouvant
être converties en chambre mais qui ne sont à l’heure actuelle pas aménagées. Plusieurs
salles de bains ont été construites mais elles ne sont pas encore toutes opérationnelles
nous y reviendrons.
Il dispose aussi d’une cuisine équipée que les touristes peuvent utiliser pour se préparer à
manger ou simplement pour se reposer à l’ombre.
42
Voir Annexe G : Carte de la localisation de l’éco-camping Caraltambo
99
Afin de rendre le cadre et les séjours des touristes plus agréables des hamacs sont
installés sous les arbres.
1.2.3. La volonté d’en faire plus qu’un simple camping
En plus de ces infrastructures basiques nécessaires à la création d’un camping, le porteur
de projet a souhaité mettre en place d’autres aménagements afin de faire de son camping
un lieu de découverte de la culture et de la nature locale.
Pour commencer, depuis environ 1 an, une bibliothèque a été construite au sein du
camping. L’idée est de pouvoir en faire un centre culturel pour les touristes mais aussi et
surtout pour les populations locales. Le responsable souhaite que les gens puissent venir
s’y distraire, se cultiver, ou même proposer des ateliers d’artisanat. Cependant, à l’heure
actuelle ce bâtiment n’est pas tout à fait terminé, n’est pas ouvert et les livres qui s’y
trouvent sont en train de se dégrader à cause notamment d’insectes.
L’autre souhait émis par le porteur de projet est un projet d’apiculture. C’est pourquoi trois
ruches sont actuellement en place dans le camping depuis quelques mois.
Enfin, l’idée est de faire de ce camping un éco-camping. Pour cela, le porteur de projet à
fait de ce lieu un lieu de protection de la nature locale et notamment de la flore. En effet,
le camping est une aire de protection des Huarango, des arbres locaux en danger à
cause de leur surexploitation, mais aussi un endroit où la végétation est protégée,
entretenue et aidée dans son développement.
1.3. Mon travail en tant que stagiaire sur le projet
Aujourd’hui, à cause notamment de la situation personnelle du porteur de projet, l’écocamping de Caraltambo est au point mort au niveau de l’avancée dans les
aménagements et au niveau de l’accueil des touristes. En effet, très peu de touristes
viennent au camping et ceux qui viennent sont le plus souvent des amis ou de la famille
du responsable.
C’est pourquoi, l’objectif défini pour ce stage était d’assister le chef de projet dans la
gestion de l’éco-camping Caraltambo et pour cela la première mission a été de mettre au
clair les nécessités et les priorités sur lesquelles se pencher pour développer le camping
et augmenter le nombre de touristes.
Les missions étaient plus particulièrement les suivantes :
-
mettre en place des services susceptibles d’améliorer le confort des campeurs ;
100
-
identifier et proposer des activités potentielles et les intégrer dans l’offre que
propose l’éco-camping ;
-
promouvoir le site de Caral et l’éco-camping, fédérer et animer les acteurs locaux
du développement touristique.
2. Méthodologie utilisée pour répondre aux missions de stage
2.1. L’analyse du projet
Comme lors de la présentation du travail effectué sur le projet de l’agence de voyage
Cielo Azul, il nous a semblé pertinent et obligatoire de commencer notre travail par une
analyse de la situation dans laquelle se trouvait le projet à l’heure actuelle.
Pour cela, la première étape a été une observation terrain importante. Nous avons
expérimenté la vie dans l’éco-camping afin de mieux comprendre la situation des touristes
et de nous rendre compte de l’état actuel de l’avancement des aménagements effectués.
Ensuite, nous avons eu un entretien important avec le porteur de projet sur sa vision du
projet, les actions futures qu’il souhaitait entreprendre, ses attentes et besoins, etc.
A partir de ces deux éléments, nous avons fait un peu préciser et évoluer les missions de
stage afin de les rendre plus précises et plus opérationnelles.
Une fois ce recentrage effectué, la situation étant plus précise, nous avons continué notre
travail d’investigation afin d’approfondir notre analyse du projet et d’y ajouter l’analyse de
son environnement.
Pour cela, comme pour notre travail sur le projet Cielo Azul, nous avons choisi d’utiliser
les outils suivants : la recherche documentaire, les entretiens exploratoires et
l’observation sur le terrain, mais nous n’avons pas eu le temps de mener à bien de façon
complète notre travail de recherche.
Pour commencer, nous avons effectué trois entretiens :
Une personne travaillant sur le site archéologique de Caral et étant en charge des
relations avec les communautés et des statistiques ;
La coordinatrice de l’office de tourisme travaillant à la mairie provinciale de Barranca ;
Une personne de PROMPERU travaillant à Supe sur le développement touristique de la
zone.
101
En plus de ces trois entretiens, nous avions rendez-vous avec le responsable de la
communication et des relations extérieur et nous souhaitions interroger des habitants de
la zone de Caral.
Cependant, grâce à ces trois entretiens nous avons eu un premier aperçu de la situation
du tourisme actuellement dans la zone et de son fonctionnement.
Nous avons compléter ces entretiens par des recherches documentaires notamment via
internet sur les différentes pages officielles de la zone archéologique de Caral, de la
municipalité de Supe, de la province de Barranca et plus généralement sur des pages
donnant des informations au niveau national.
A partir des informations recueillies, nous avions commencé à préparer un diagnostic du
projet sous le format SWOT que nous présenterons dans la troisième sous-partie de ce
chapitre mais qui ne sera malheureusement pas approfondi. Par ailleurs, nous avons
aussi commencé à préparer ou à mettre en place certaines actions pour le
développement du projet d’éco-camping.
2.2. Un inventaire des potentialités de développement d’activités
La première chose que nous avons créée est un plan d’actions matérielles à réaliser afin
d’améliorer les infrastructures et les aménagements du camping afin que celui-ci puisse
offrir une qualité de service minimum pour les touristes. Cependant, ces actions
nécessitant principalement de réaliser des travaux, il nous a paru pertinent de travailler
ensuite sur un autre axe de développement possible du projet.
C’est pourquoi, nous avons décidé de réfléchir aux différentes activités complémentaires
à l’hébergement que pourrait offrir le camping.
Pour commencer, nous avons choisi de faire un inventaire des différents atouts culturels
et naturels que possède la région et qui pourraient être utilisés pour créer des circuits ou
simplement pour avoir à disposition ces informations afin de pouvoir les proposer aux
touristes pour qu’ils restent plus longtemps sur le territoire.
Afin de réaliser cet inventaire nous avons là aussi utilisé les trois outils précédents : les
entretiens exploratoires, la recherche documentaire et l’observation terrain.
L’observation terrain a consisté notamment en la visite des différents sites culturels et
naturels afin de pouvoir tester leur accessibilité et de relever des informations actualisées
sur ces lieux. Nous avons par ailleurs visité l’office de tourisme de Barranca et discuté
102
avec les populations locales et les guides sur place pour obtenir d’autres informations.
Pour ce qui est des entretiens, nous avons utilisé les entretiens précédents pour obtenir
des informations sur les différents attraits de la région. Enfin, nous avons complété toutes
ces informations par des recherches documentaires plus particulières sur chaque site.
Suite au recueil de toutes ces informations nous avons créé des fiches produits pour
chaque attractivité dans lesquelles sont précisées les informations nécessaires pour
découvrir ces atouts.
En plus de cet inventaire, nous avons réfléchi à d’autres activités qui pourraient être
mises en place au sein même du camping ou dans ces environs mais qui ne nécessitent
pas de se rendre dans un lieu précis. Cependant, ces réflexions sont restées à l’état de
pistes possibles de développement et n’ont pas été approfondies.
2.3. La mise en place d’un plan de communication
Le deuxième axe de développement sur lequel nous souhaitions travailler était la
promotion et la communication. C’est pourquoi nous avons commencé à mettre en place
un plan de communication.
Pour cela, nous avons là aussi eu recours à l’observation terrain qui nous a permis de
nous rendre compte de la non-existence de promotion de l’éco-camping sur place et des
actions potentielles qui pourraient être mise en place. Nous avons aussi réalisé des
recherches documentaires notamment sur le profil des touristes visitant la région et sur ce
que faisaient d’autres campings et nous nous sommes servis de nos expériences
professionnelles passées.
Enfin, notre idée était de pouvoir mettre en place un questionnaire auprès des touristes
visitant le site archéologique afin de connaître notamment leur profil, de savoir s’ils
seraient prêts à rester plus longtemps sur le territoire, ce qu’ils attendent d’un
hébergement de type camping et surtout comment ils ont connu la région et le site de
Caral, le tout afin de pouvoir adapter les actions de promotion du camping. Cependant, le
temps nous a manqué, lorsque notre collaboration avec le projet a cessé, nous étions en
train de d’obtenir les autorisations pour réaliser ce questionnaire.
103
3. Premier diagnostic préliminaire et actions proposées en conséquence
3.1. Informations principales identifiées sur la région de Caral-Supe
3.1.1. Le potentiel touristique de la région
Le principal attrait touristique de la région et pas des moindres est le site archéologique
de Caral. Ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2009 est reconnu
comme étant le berceau des civilisations américaines. En effet, avec plus de 5000 ans
d’ancienneté ce site est officiellement le plus vieux que l’on ait découvert sur l’ensemble
du continent américain. Par ailleurs, les vestiges sont encore très bien conservés et l’on
peut apprécier les architectures de l’époque de façon très claire. C’est pourquoi depuis
son ouverture au public en 2003, le site connait une augmentation de son taux de visite
d’environ 26% par an. De plus, la région a décidé de centrer sa promotion sur ce site et
même au niveau international, Caral devient de plus en plus célèbre et sert d’attractivité
pour le Pérou.
En plus du site principal de la ville sacrée de Caral, on trouve différentes zones
archéologiques datant de la même époque et appartenant à la civilisation Caral dans la
vallée de la rivière Supe et sur la côte. A l’heure actuelle, les sites de Vichama et Aspero
sont aussi exploités par le tourisme dans la continuité de la visite de Caral mais il existe
aussi environ 16 sites archéologiques dans la vallée qui ne sont pas encore ouverts au
public et où sont actuellement effectué des fouilles.
Figure 5 : Carte des sites archéologiques de la civilisation Caral
Source : PeruTrip - 2013
104
En plus de ces sites archéologiques, la région de Caral possède deux autres sites
historiques. Premièrement, la forteresse de Paramonga dans le district de Barranca
datant de l’époque Chimu et enfin le musée de Bolivar situé dans le district de Pativilca
dans une des anciennes demeure de Simon Bolivar et retraçant son histoire et
notamment la fin de sa vie qu’il passa dans cette maison.
En plus de ces ressources culturelles, la région offre des paysages très intéressants, tant
au niveau des reliefs que de la végétation formée notamment par les champs d’agriculture
de canne à sucre, de maïs ou encore de bananiers. Par ailleurs, la région offre un circuit
de plages variées allant de la plage aménagée et très fréquentée en été aux petites
plages sauvages difficiles d’accès. Enfin, au niveau du patrimoine naturel il faut aussi
noter la présence d’une lagune de plus de 7km offrant un paysage particulier avec ses
forêts de roseaux et un lieu d’observation des oiseaux très intéressant.
En termes de patrimoine immatériel on relèvera la gastronomie typique de la zone
notamment à base de poissons et fruits de mer comme attrait possible pour les touristes.
3.1.2. Le tourisme actuel dans la zone
Il n’est pas facile de trouver les chiffres exacts du tourisme dans cette zone car la plupart
des districts n’ont mis en place aucun système de comptage des touristes. Cependant, il
aurait été intéressant de se procurer les chiffres de la fréquentation des différents lieux
touristiques mais le temps nous a manqué pour recueillir ces données. C’est pourquoi
nous nous contenterons ici de donner les chiffres de fréquentation du site de Caral qui
donne cependant un bon aperçu du nombre de touristes fréquentant la région, ce site
étant le principal attrait de la zone.
Depuis 2003, le nombre d’arrivée de touristes est en très forte augmentation passant de
7338 en 2003 à presque 60 000 en 2011 soit plus de 700% en moins de 10 ans et le site
n’est qu’à ces débuts.
Pour ce qui est du profil des touristes, là aussi une étude plus poussée aurait été
nécessaire, cependant on peut déjà noter que la plupart des touristes sont, comme à
Huancavelica, des nationaux environ 90% contre 10% d’étrangers.
Les touristes nationaux viennent majoritairement des principales grandes villes aux
alentours comme Huacho, ou encore Lima qui ne se situe qu’à 200km. Cette proximité est
à la fois positive et négative pour la région. En effet, elle permet d’avoir une zone
105
émettrice de touristes conséquente à portée de main mais elle entraine aussi un
phénomène important d’excursionnisme. Les touristes partent tôt le matin de Lima, visite
Caral et rentre le soir à Lima.
Du côté des étrangers, les touristes viennent principalement des Etats-Unis ou d’Europe
(France, Allemagne, Suisse, Angleterre).
On notera par ailleurs que le tourisme est principalement concentré sur le site
archéologique de Caral et on rencontrera très peu de touristes dans les autres endroits.
Cependant, au-delà du fait que ce site soit celui qui bénéficie de la plus grande promotion
et renommée, ce manque de tourisme dans les autres sites touristiques peut s’expliquer
par la difficulté d’accès à ces lieux. En effet, ils ne sont pas très bien indiqués, pas
toujours accessibles directement en taxi et les zones où ils se trouvent sont parfois
dangereuses notamment pour une personne seule.
Nous n’avons pas pu obtenir à l’heure actuelle des informations très précises et
vérifiables sur le nombre d’infrastructures touristiques disponibles dans la région
(hébergements et restauration notamment). Cependant on peut affirmer sans se tromper
que les principaux services sont concentrés dans les villes capitales de district et
notamment dans la ville de Barranca.
3.1.3. Le travail des institutions publiques
A partir des premières informations obtenues on peut relever les éléments suivants quant
à l’implication des institutions publiques dans le développement du tourisme dans la
région.
Pour commencer, ces institutions ont réellement commencé à s’impliquer dans l’activité
touristique avec la découverte et la mise en tourisme du site de Caral. Par exemple, elles
ont aménagé les routes pour faciliter l’accès au site et ont commencé à prendre
conscience du potentiel de développement du tourisme et à mettre en place certaines
actions.
Avec l’aide de la DIRCETUR Lima, des formations ont été mises en place pour les
hôteliers et les restaurateurs notamment sur la qualité de service et sur la promotion.
Cependant, le porteur de projet de l’éco-camping de Caral n’a jamais participé à ces
formations pour des raisons pas toujours très claires.
106
Un projet de développement du tourisme « vivencial », chez l’habitant, est en cours mais
se cantonne pour l’instant au district de Barranca comme région pilote.
Enfin on notera la rédaction en 2009 du Plan Intégral de Développement de la Destination
Touristique de Barranca fournissant une analyse détaillée de la situation touristique
actuelle au niveau local et national et des recommandations et axes stratégiques de
développement de l’activité touristique. Ce qui montre une réelle volonté de la part de la
province de développer cette activité et pas seulement autour du site de Caral mais aussi
dans toute la région. « Les ressources nous les avons, maintenant il nous faut développer
l’activité touristique », Madame X, responsable de la section tourisme à la mairie
provinciale de Barranca.
Cependant, pour terminer cette partie on notera que, comme pour Huancavelica, le
budget dédié au tourisme est encore très faible. Il ne représente par exemple que le 5e
poste de dépenses au niveau de la province derrière notamment la santé et les
transports43.
3.2. Première analyse du projet
3.2.1. Le potentiel du projet
De par sa situation géographique au plus prêt du site archéologique de Caral, le camping
a ici un avantage concurrentiel énorme. En effet, comme on a pu le voir précédemment,
le site de Caral offre un vrai potentiel touristique puisque ses taux de fréquentation
croissent chaque année de manière impressionnante. De plus, le camping est le seul
hébergement aussi près qui peut se permettre de proposer l’accès au site à pied, les
autres étant situés au mieux dans la ville de Supe soit à 23km du site.
Par ailleurs, la situation du camping au bord de la rivière et au milieu de la nature offre un
cadre très avantageux pour passer ces vacances. En effet, grâce au canal qui passe au
milieu du camping, on peut observer de nombreux oiseaux qui viennent pêcher ou se
rafraîchir comme la grue ou le martin pécheur. De plus, la végétation et les paysages
environnants sont caractéristiques de la zone et proposent donc un dépaysement total
43
Madame X, responsable de la section tourisme à la mairie provinciale de Barranca. Entretien réalisé le
24.05.2013
107
pour le visiteur. Enfin, le cadre offre une très grande tranquillité au touriste qui cherche du
repos et ne sera troublé que par le bruit de l’eau et des animaux.
Enfin, les différents « sous-projets » entamés, que sont l’apiculture et la bibliothèque,
offrent chacun un potentiel intéressant. Le premier permettra de diversifier l’activité du
camping, d’avoir un revenu additionnel grâce à la vente de miel et de proposer une forme
de tourisme différente telle que l’ « api-tourisme ». Le second permettra de faire découvrir
la culture locale aux touristes et participera au développement socioculturel de la
population locale.
3.2.2. Un projet encore loin d’être opérationnel
Bien que disposant d’infrastructures déjà en place et de matériel tel que des lits ou des
meubles, celles-ci sont encore loin d’être prêtes pour l’accueil d’un nombre important de
touristes s’attendant à un minimum de services.
En effet, seul un des espaces est aménagé avec des lits et cette chambre est
actuellement occupée par un membre de la famille du porteur de projet. Ainsi, si des
touristes viennent, ils doivent à l’heure actuelle partager leur chambre avec lui ce qui peut
poser problème quand on connait le rythme de vie bien différent de cette personne.
Le camping dispose d’au moins cinq salles de bains mais seulement deux ont accès à
l’eau et même l’aménagement de celles-ci n’est pas encore complètement terminé.
Le site en lui-même mériterait aussi d’être un peu mieux organisé et rangé. En effet, il
n’est pas rare de trouver des seaux en plastiques qui trainent, des bâches ou encore des
bouteilles en plastique. Bien que certains de ces éléments donnent un charme
« rustique » au lieu, d’autres devraient être remis à leur place. Cependant, au cours des
deux mois passés sur place, un grand effort a été fait de ce côté-là.
L’autre problème que l’on peut soulever est le fait qu’un membre de la famille vit sur le
site au quotidien. Cela pourrait être un avantage seulement cette personne aurait plutôt
tendance à rejeter le tourisme et ne pas vouloir partager sa maison avec des visiteurs. De
plus, les relations entre le porteur de projet et cette personne sont parfois houleuses et
posent problème quand il s’agit de faire des aménagements dans le camping. Cependant,
il reste d’une grande aide pour le responsable du projet et lui permet d’avancer dans le
développement des infrastructures du camping. Par ailleurs, il sert de gardien afin d’éviter
des vols ou des dégradations car le porteur de projet ne peut être actuellement sur place.
108
Il faut aussi noter qu’au sein du camping il n’y a pas de réseau mobile pour les téléphones
portables. Cela peut paraitre anodin ou au contraire passer pour un avantage pour le type
de touristes venant au camping. Cependant, il faut aussi savoir que le camping n’a
actuellement pas de téléphone fixe non plus ce qui fait que lorsque le responsable du
projet est sur place il est injoignable. On comprend rapidement que cela peut poser
problème pour faire des réservations par exemple ou s’il y a le moindre problème.
Le porteur de projet ne dispose pas non plus d’un véhicule ni du permis, ce qui peut poser
problème sur le long terme si le camping souhaite mettre en place des circuits
touristiques.
Enfin, aucunes actions de promotions ne sont aujourd’hui mises en place par le porteur
de projet et cela ne semble pas être sa priorité. Il n’est d’ailleurs pas encore déclaré à
PROMPERU, ce qui fait qu’il n’est pas présent dans les diverses actions que celle-ci peut
mettre en place.
3.2.3. Les difficultés rencontrées pour le développement du projet
Pour terminer cette analyse du projet nous présenterons d’autres aspects indirectement
liés au camping qui font que le projet a du mal à avancer.
Premièrement de par sa situation familiale et économique, le responsable du projet ne
peut se dédier à plein temps au projet de Caraltambo ce qui fait que l’avancée dans
l’aménagement et l’amélioration des infrastructures est très lente. Cela joue aussi un rôle
dans le fait qu’il ne peut être sur place au quotidien et ainsi accueillir des touristes qui
viendraient par hasard sur le site.
C’est aussi pour cette raison qu’il ne veut pas mettre en place d’actions de promotion.
Selon lui : il sait déjà ce qu’il a à faire pour que les touristes viennent mais tant qu’il n’ait
pas sur place, il ne veut pas le faire.
Ainsi, il avait mis en place ses propres priorités et il disait souvent chaque chose en son
temps. Cela explique aussi la raison de l’arrêt de notre collaboration : ce que je pouvais
proposer pour le futur ne l’intéressait pas vraiment car ce n’était pas sa priorité.
Enfin, on notera que le porteur de projet semble réticent à l’idée de travailler en
partenariat avec d’autres structures ou avec les institutions publiques. Il attend qu’on lui
écrive ou le prend mal si on ne lui répond pas tout de suite. La mise en réseau d’acteurs
ne semble pas être pour lui un élément important dans la réussite de son projet.
109
3.3. Travail effectué et proposé
3.3.1. Tableau de bord des actions matérielles à réaliser en priorité
Au vu de l’état actuel du projet, ma première action a été de définir avec le porteur de
projet les différentes actions matérielles à faire en priorité pour que le camping puisse être
fonctionnel et accueillir les touristes de façon adéquate.
Ces actions ont été regroupées dans le tableau de bord suivant :
Tableau 2 : Plan d’actions à réaliser pour l’amélioration du camping
Priorité
Action à réaliser
Terminer la clôture autour du camping pour empêcher les
Forte
animaux et les gens non autorisés à entrer : protection contre
les vols.
Forte
Régler l’accès à l’eau des différentes salles de bains et
terminer leur aménagement, au moins pour deux d’entre elles.
Organisation et aménagement de l’espace :
-
Quelle partie pour vivre, quelle partie pour les
touristes ?
Forte
-
Organisation des infrastructures en conséquence et
notamment aménagement des chambres ;
-
Création d’un hangar ou prévoir un lieu de stockage
pour les meubles et le matériel non utilisé.
Moyenne
Moyenne
Signalisation pour arriver au camping en voiture ou à pied
depuis la piste.
Installer l’électricité au moins dans les salles de bain et dans la
cuisine.
Aménagement de la bibliothèque :
Faible
-
Finir les travaux notamment le toit
-
Faire un nettoyage et un entretien des livres
-
Organiser et ranger la bibliothèque
-
Créer un espace exposition pour les objets culturels
disponibles
Faible
Création d’un mirador ou de nouvelles infrastructures.
Source : Elsa Santiago – 2013
110
Nous préciserons ici que si aucune date ou période n’ont été définies c’est parce que cela
n’était pas possible. En effet, comme on a pu le voir précédemment, les avancées dans
les travaux dépendent essentiellement de la situation économique du porteur de projet.
C’est pourquoi, seul le degré de priorité est mentionné ici.
3.3.2. Proposition de nouvelles activités pour compléter l’offre de camping
La deuxième étape dans le travail réalisé a été la réflexion sur les activités que pourraient
développer le camping.
Comme nous l’avons expliqué précédemment nous avons commencé par effectuer un
inventaire des attraits touristiques de la zone en précisant pour chacun comment l’utiliser
dans le sens du développement de l’activité du camping. Cet inventaire est disponible
dans le tableau en annexe G.
Suite à cet inventaire nous avons réalisé une fiche par attrait proposant toutes les
informations nécessaires pour les découvrir : situation, description, comment y aller,
horaires, prix et conseil au voyageur44.
Après avoir réalisé cet inventaire et ces fiches nous avons réfléchi à de nouvelles pistes
possibles de développement d’activité :
44
Voir annexe H : Exemple de fiche atout touristique
111
Tableau 3 : Activités potentielles à développer par le camping
Activités au sein du camping
Développement de l’activité apicole pour en faire une source de revenu complémentaire
et développer un tourisme autour de l’apiculture : participation à la récolte du miel,
découverte du fonctionnement d’une ruche, etc.
Proposer des activités autour de la gastronomie :
-
Service de restauration proposant cuisine et boisson typiques
-
Cours de cuisine ou préparation avec les touristes
-
Ouverture d’un restaurant peut être sur le long terme
Cours d’astronomie grâce au ciel très étoilé au dessus du camping
Proposer des circuits pédagogiques pour des scolaires : découverte de la faune et la
flore locale, utilisation de la bibliothèque, etc.
Proposer des ateliers d’artisanat animés par des locaux
Activités hors camping
Création de circuits thématiques ou à la carte pour visiter les lieux touristiques identifiés
précédemment.
Activités pour découvrir l’agriculture locale : promenade dans les champs avec guidage
pourquoi pas par des locaux, sur les différentes plantes cultivées ; dégustation de plantes
locales, etc.
Trekking, randonnée ou simple balade dans les montagnes environnantes permettant
d’avoir un panorama intéressant sur la vallée.
Source : Elsa Santiago - 2013
Nous avions aussi entamé avec le porteur de projet une réflexion sur une forme de
valorisation possible de la faune et la flore locale. Pour cela nous avions commencé à
récolter des informations sur les différents types de plante et d’animaux que nous
pensions exploiter sous forme de fiches, de panneaux explicatifs dans le camping ou sur
le site internet de Caraltambo. Cependant, ce projet est lui aussi resté en suspens, seul la
fiche sur les Huarango ayant été effectuée.
3.3.3. Première ébauche d’un plan de communication
Enfin, le troisième axe de travail sur lequel nous nous étions penchés est la mise en place
d’un plan de communication, malheureusement celui-ci n’a été qu’entamé, faute de
temps.
112
Les premières idées que nous avions eues sont regroupées dans le tableau suivant :
Tableau 4 : Premières pistes d’actions de promotion possibles pour le projet Caraltambo
Mise en place de panneaux promotionnels et de signalisation dans les endroits
stratégiques d’accès au site archéologique de Caral.
Stratégie Web:
-
Modification et réorganisation de la page internet de Caraltambo
o
Revoir la description d’accueil pour présenter plus le camping que le site
de Caral
o
Réorganisation au niveau des onglets
o
Ajouter un onglet « Service et activité » (type d’hébergement, circuits et
activités touristiques proposées, etc.)
o
Ajouter un onglet « la vallée de Caral-Supe » (La faune et la flore,
l’agriculture, la rivière, etc.)
o
Ajouter des photos
o
Ajouter « Nos engagements/ bonnes pratiques »
o
Régler les problèmes de traduction des pages
-
Faire le lien entre la page web de Tambopacaya (hôtel à Lima) et la page web de
Caraltambo
- Créer une localisation Google Maps
Création de partenariats avec des Tour Opérateurs et agences de voyages à Lima,
Huacho et dans les principales villes alentours.
Source : Elsa Santiago - 2013
Suite à ces premières idées, nous avions commencé à travailler sur la création de
partenariat avec des TO ou agences de voyages. Pour cela nous avons utilisé notre
entretien avec le personnel de Caral pour obtenir des informations sur les entreprises
avec lesquelles il travaillait et qui envoyait des touristes sur le site archéologique. Nous
avons ensuite utilisé leur registre et recensé les principales entreprises qui pourraient
nous intéresser et nous en avons cherché les contacts. Cependant ce travail s’est arrêté
là, nous n’avons pas eu l’occasion d’entrer en contact avec elles.
Afin de terminer cette présentation du travail effectué, nous mentionnerons la réalisation
d’un document de présentation du projet d’éco-camping de Caraltambo qui pourrait être
utilisé pour la présentation aux entreprises partenaires ou pour une utilisation
promotionnelle.
113
CONCLUSION CHAPITRE 3
A travers ce chapitre, nous avons donc pu étudier un autre projet et ainsi avoir un aperçu
un peu plus large des différentes situations dans lesquelles peuvent se trouver des projets
de tourisme alternatif.
Son analyse met en avant le fait qu’au-delà des difficultés de développement du projet
dues au peu d’activité touristique dans la zone, celui-ci peu rapidement être freiné par des
contraintes personnelles et économiques lorsque le projet est porté par une seule
personne privée.
Par ailleurs, ce chapitre nous a aussi permis de montrer une première ébauche de
méthodologie et d’actions qui peuvent être mises en place afin de contribuer au
développement de projets qui se trouvent dans de telles situations. Pour cela nous nous
sommes basés notamment sur une analyse des besoins spécifiques du projet et nous
avons dû développer des axes de réflexion autour des activités proposées par le camping
et de sa promotion.
114
CONCLUSION PARTIE 2
Dans cette partie nous avons donc pu étudier deux exemples de projets touristiques
alternatifs et voir dans quel contexte chacun s’insère.
Pour cela, dans un premier temps nous avons proposé une méthodologie d’étude du
projet d’agence de voyage solidaire de Cielo Azul. Nous avons ainsi rappelé le contexte
de coopération internationale dans lequel s’inscrit le projet puis nous avons défini les
différentes étapes nécessaires pour mener à bien notre travail. Il nous a paru essentiel de
débuter par une analyse approfondie du projet et de son environnement. Puis, à partir de
cette analyse, nous avons imaginé différentes actions possibles pour participer au
développement du projet.
De l’analyse du projet il ressort les éléments suivants : l’équipe de travail est jeune,
dynamique et motivée, et a de nombreuses compétences et idées pour faire en sorte que
l’activité de l’agence de voyage puisse se développer. De plus, on notera que les produits
proposés sont complets et adaptables aux attentes des touristes ce qui leur permet de
découvrir les principaux attraits de la région de la meilleure façon possible. Cependant, on
a pu remarquer des problèmes importants au niveau du fonctionnement de l’agence, de
sa gestion et de sa promotion.
Dans un second temps, nous avons analysé l’environnement dans lequel s’intègre le
projet et il apparaît que celui-ci est favorable tant sur le plan national que local. En effet, le
tourisme au Pérou est en augmentation et notamment sur les formes de tourisme plus
solidaires et alternatives. L’Etat péruvien a, par ailleurs, décidé de soutenir le
développement de cette activité et ce, pas seulement dans les destinations phares
actuelles du Pérou. De plus, on peut dire que la tendance actuelle au niveau des attentes
des touristes favorise la destination Huancavelica « Route de l’authentique ». Sur le plan
local maintenant bien que le tourisme soit encore très peu développé, il est en
augmentation depuis plusieurs années et on voit de plus en plus de démarches émanant
des institutions publiques allant dans le sens d’un développement de l’activité.
Enfin, nous avons pu voir dans la troisième sous-partie, grâce à une première étude du
projet d’éco-camping de Caraltambo que le développement d’un projet touristique dans
une zone où il y a peu de tourisme est rarement facile. En effet, le porteur de projet doit
souvent faire face à de nombreuses difficultés d’ordre techniques et matérielles
notamment lorsqu’il s’agit d’une initiative privée.
115
PARTIE 3 :
La mise en place d’actions et d’outils afin
de favoriser le développement de
l’agence de voyages et ainsi son impact
positif sur le développement territorial
local
116
INTRODUCTION PARTIE 3
A partir de la méthodologie décrite dans la partie précédente et du diagnostic effectué et
présenté précédemment, nous avons effectué sur le terrain un travail de mise en place
d’outils et d’actions afin d’améliorer le développement de l’agence de voyages Cielo Azul.
C’est ce travail réalisé pendant 3 mois que nous allons maintenant présenter dans les
deux premiers chapitres de cette partie.
Nous commencerons par montrer dans un premier temps le travail effectué autour de la
promotion et de la communication avec notamment la mise en place d’un plan de
communication.
Dans un second temps, nous verrons que plusieurs outils ont été mis en place afin
d’améliorer le fonctionnement et la gestion de l’agence de voyages.
Nous présenterons par ailleurs le travail éducatif effectué au sein de l’association
Pukullawa allant dans le sens d’une amélioration du développement socioculturel local.
Enfin, dans un troisième chapitre nous reviendrons de façon plus théorique sur nos
premières réflexions présentées en début de ce mémoire en relation avec notre sujet
d’étude : les facteurs de succès potentiels des projets touristiques solidaires et nous en
donnerons une première critique en nous basant sur les deux projets qui ont formé notre
terrain d’étude.
117
Chapitre 1 : Un plan de communication pour l’agence Cielo
Azul
Dans ce premier chapitre nous nous concentrerons sur un premier aspect de
développement qui nous a semblé important pour que l’agence puisse progresser : la
communication et la promotion. Nous verrons ainsi les différentes actions mises en places
ou prévues afin d’améliorer la promotion de l’agence de voyage.
1. Réflexions sur la stratégie internet
1.1. La page internet de l’agence de voyages
Actuellement l’agence de voyages Cielo Azul possède une page internet sous l’adresse :
www.turismocieloazul.org qui présente les différents circuits proposés par l’agence et les
valeurs et missions de l’agence vis-à-vis de l’association Pukullawa et du territoire de
Huancavelica.
Cependant, lors de notre arrivée sur le projet, cela faisait bientôt 2 mois que la page
n’existait plus faute de paiement à l’hébergeur. C’est pourquoi notre première suggestion
(transformée en action et menée) a été de récupérer la page car celle-ci nous paraît à
l’heure actuelle essentielle pour communiquer sur l’agence tant sur le plan national,
qu’international.
C’est alors que s’est posé un second problème. Le délai de paiement étant dépassé
depuis trop longtemps, le site tel qu’il existait avant avec la terminaison « .com », venait
d’être mis en vente et l’agence était dans l’incapacité de le racheter à cause de son prix
trop élevé.
La page internet étant un outil presque obligatoire, nous avons alors engagé une réflexion
sur les différentes possibilités qui s’offraient à nous, à savoir, refaire un site avec le
même contenu mais une adresse différente ou atteindre le délai de 6 mois en espérant
que le site n’ait pas été vendu.
De façon évidente, nous avons préféré choisir la première option. C’est pourquoi, nous
avons réfléchi avec les différents membres de l’équipe à la terminaison la mieux adaptée
entre « .net ; .org ; .comp.pe ; .pe ». Nous avons évalué les avantages et inconvénients
de chacun et avons réduit nos choix à deux possibilités « .org ; .pe ». « .pe » avait
118
l’avantage de situer automatique le lien au Pérou et donnait au site une spécialisation.
Cependant, lors du référencement google, depuis l’étranger notamment, ce sont les
pages internationales (.com ; .net ; .org ; etc.) qui viennent en premier, suivies par les
pages nationales puis les pages d’un autre pays. Si des recherches sont faites depuis la
France par exemple, les pages péruviennes ne sortiront qu’en 3e position ce qui est donc
beaucoup trop loin. C’est pourquoi, au final il a été fait le choix de « .org ».
A partir de là, il a donc fallu modifier les informations sur les documents promotionnels
que nous avions à notre disposition et prendre note de ce changement pour les prochains
documents pour que ceux-ci soient à jour.
Par ailleurs, il faudra dans les mois qui viennent, surveiller la vente de l’ancienne adresse
pour éventuellement la récupérer une fois le délai dépassé si elle n’a pas été vendue et
ainsi être sûr que même les personnes ayant encore l’ancienne adresse puissent avoir
accès aux informations.
Enfin, nous avons émis quelques idées pour une amélioration de la page internet mais qui
sont encore en cours de réflexion et en attente car la personne ayant les compétences
nécessaires à l’agence n’est actuellement pas disponible. Ces idées sont les suivantes :
a) Proposer aux touristes la possibilité de donner leur avis sous la forme d’un « livre
d’or ». Il y a actuellement une rubrique témoignage mais qui ne permet pas de
laisser de commentaires, seulement de lire ceux des autres.
b) Mettre à jour les circuits disponibles sur le site qui ne correspondent plus
exactement aux circuits proposés par l’agence.
c) Ajouter des informations plus générales sur Huancavelica et sa région. Ainsi, on
peut d’une part donner plus envie aux touristes de venir visiter la région et d’autre
part on peut attirer sur la page web des personnes faisant des recherches sur la
région qui vont ensuite découvrir l’agence de voyage.
1.2. La création d’une page Facebook
La deuxième action menée en termes de stratégie web a été la création d’une page
Facebook pour l’agence. En effet, on sait qu’aujourd’hui les réseaux sociaux occupent
une place importante dans la vie des gens et plus seulement des jeunes. C’est pourquoi,
c’est devenu un outil très important de communication et de promotion auprès de diverses
clientèles.
119
Nous avons donc créé la page Facebook Turismo Cielo Azul pour pouvoir communiquer
via ce réseau sur l’agence de voyage. A l’heure actuelle, les premiers articles ont été
consacrés à des albums photos présentant les différents circuits que propose l’agence.
Par la suite, l’idée est de partager les actualités du projet Cielo Azul mais aussi de
Huancavelica à travers des photos, des vidéos, des liens vers des articles de presse, des
entreprises ou des projets partenaires, etc. Il faut rendre la page interactive pour que les
gens s’y intéressent.
Les débuts sont très timides et il n’y a encore que très peu de gens qui ont aimé la page
Facebook. C’est pourquoi, une fois la page créée, il faut la promouvoir de façon
importante. Il faut que la page Facebook devienne un automatisme dans l’esprit du
porteur de projet lorsque celui-ci mène des actions de promotion ou dans son travail au
quotidien à l’agence.
En effet, il faut inviter les touristes faisant un tour à l’agence à aller sur la page Facebook
pour laisser un commentaire et donner leur avis. Par ailleurs, il faut penser à mettre le
logo de Facebook, indiquant l’existence d’un page, sur tous les documents promotionnels
et inviter là aussi les gens à s’y rendre pour qu’il découvre l’agence et aient envie de venir
à Huancavelica.
Toujours dans la même idée de connecter les supports de communication, il faut ajouter
une possibilité d’aimer la page Facebook de l’agence directement sur la page internet
officielle de Cielo Azul. Enfin, un autre axe de diffusion de la page est la création de liens
vers d’autres agences de voyages, Tour Opérateurs, projets ou institutions partenaires qui
ont eux aussi une page Facebook et ainsi permettre aux gens aimant une page de
naviguer vers d’autres.
A l’avenir, le plus important est surtout de continuer à mettre du contenu régulièrement
sur la page pour que celle-ci reste attractive et que les gens qui l’ont aimée ne l’oublie
pas, garde toujours l’agence de voyage dans un coin de leur tête et aient envie de venir
ou revenir visiter Huancavelica et sa région.
1.3. Etre présent à travers d’autres sites internet
Le troisième axe de travail au niveau de la stratégie internet est d’être présent sur
d’autres sites internet de promotion du tourisme au Pérou et à Huancavelica.
120
Pour commencer, il est essentiel que l’agence soit présente dans les registres de services
disponibles sur le site internet officiel du tourisme au Pérou que propose PROMPERU.
Par ailleurs, il est important de participer aux différentes campagnes de promotion que
mène cette institution tant au niveau national qu’international. Par exemple, depuis le 26
Août est lancée sur internet une campagne de promotion sur la région centre dont fait
partie Huancavelica avec parmi les articles principaux les produits proposés par l’agence
de voyage Cielo Azul45. En quelques jours, l’agence a reçu de nombreux appels et
réservations et elle est ainsi en train de préparer des circuits pour les mois de Septembre
et Octobre.
Par ailleurs, l’agence de voyage est présente sur différents sites internet de promotion du
tourisme à Huancavelica comme www.turismohuancavelica.com qui est le premier site à
être référencé lorsque l’on cherche les mots « Turismo » et « Huancavelica » dans
Google. Elle est aussi référencée au niveau des sites institutionnels comme sur le site de
la DIRCETUR et on la trouve aussi par exemple sur le site d’ « Echoways » qui propose
aux touristes des façons de voyager de manière plus alternatives.
Cependant, sur certains sites les informations ne sont plus à jour et il est donc souvent
nécessaire de faire un suivi afin d’être sûr que les touristes potentiels aient les bonnes
informations notamment au niveau des contacts.
2. Des actions à destinations des clientèles locales, nationales et étrangères
Nous avons choisi de diviser les actions en fonction du type de clientèle auquel elles
s’adressent en nous basant sur le critère géographique. Cependant, il faut noter que les
actions en direction des clientèles locales et nationales peuvent tout de même toucher
une clientèle internationale mais de façon très mince.
2.1. Des actions en direction de la clientèle locale et nationale
Pour commencer, plusieurs actions de communication ont été menées en direction des
clientèles locales et nationales.
Tout d’abord, le responsable de l’agence de voyage a servi de guide pendant les 3 jours
de tournage d’un reportage sur la ville de Huancavelica et sa région. Ce reportage est
45
Campagne de communication région centre Pérou de PROMPERU [en ligne]. Disponible sur :
http://www.turismoperu.info/centropone/oferta_de_viajes_huancavelica.html (Consulté le 27.08.2013)
121
présenté par une personnalité très célèbre au Pérou et il est diffusé sur la chaîne de
télévision nationale TVPerú.
Intitulé « Huancavelica belleza andina » (« Huancavelica beauté andine »), ce reportage a
amené de nombreux touristes à l’agence de voyage. En effet, bien que le nombre ne soit
pas exactement connu car aucun questionnaire n’a été mis en place pour savoir comment
les touristes ont connu l’agence, plusieurs personnes sont arrivées à l’agence de voyage
en nous disant qu’ils avaient vu Huancavelica dans le reportage ou qu’ils avaient vu le
responsable de l’agence à la télévision et souhaitaient eux aussi pouvoir découvrir ces
paysages et cette région.
Par ailleurs, ce reportage disponible sur internet, va continuer à promouvoir la région de
Huancavelica et va nous servir dans notre campagne de promotion web notamment via
sa diffusion sur Facebook par exemple.
La deuxième action mise en place est la création et la promotion de tours promotionnels à
des prix très intéressants pour les fêtes nationales péruviennes. En effet, nous sommes
partis de plusieurs constats : premièrement la principale clientèle venant à Huancavelica
est nationale et deuxièmement, il y a au Pérou énormément de « week-ends longs »
fériés dus à des festivités (la semaine sainte, le 28 Juillet fête nationale, le week-end du
30 Août pour une fête religieuse, etc.). Or c’est pendant ces périodes là que les péruviens
voyagent le plus.
Nous avons donc décidé que pour chaque période fériée au Pérou, nous organiserions
des tours à des prix très avantageux pour les touristes. Ces nouveaux tarifs sont alors
affichés de façon très voyante à l’extérieur de l’agence afin d’attirer à la fois les locaux et
les touristes de passage à Huancavelica. Par ailleurs, ces circuits et tarifs sont aussi
envoyés aux agences de voyages partenaires mais nous y reviendrons ultérieurement.
C’est ainsi que pour chaque week-end férié, l’agence arrive à créer des groupes
importants de touristes sur certains circuits et récolte ainsi des bénéfices importants dus à
la quantité de voyageurs.
Enfin, l’agence de voyages Cielo Azul a participé à la Feria Agro-industrielle de la région
de Huancavelica du 27 Juin au 02 Juillet. Cette foire est un grand évènement à
Huancavelica qui attire énormément de visiteurs locaux mais aussi nationaux, venant
principalement des régions voisines.
La participation à ce salon avait deux objectifs principaux. Premièrement, l’idée était de
faire connaître l’agence de voyage à un maximum de personnes car il faut savoir que
même à Huancavelica, certains ne savent pas qu’il existe une agence de voyages. Pour
122
cela nous avons distribué des flyers « à la volée » à tous les visiteurs en nous déplaçant
dans toutes les allées du salon en les invitant à venir nous rendre visite sur notre stand
situé à l’entrée du salon.
Le second objectif était de faire connaître nos produits et de réaliser des ventes de
circuits. Pour cela nous disposions donc d’un stand avec toute la documentation
nécessaire pour offrir un maximum d’informations aux visiteurs sur les attraits de la région
et les circuits proposés. Afin de rendre nos produits encore plus attractifs, des promotions
spéciales Féria avaient été mises en place.
Enfin, en complément de cela, nous vendions sur le stand des cartes postales et des
stylos décorés de façon artisanale afin d’attirer les visiteurs vers le stand et de rapporter
un revenu supplémentaire à l’agence et à l’association.
Le salon a été visité par de nombreuses personnes (les chiffres officiels n’étant pas
encore disponibles), cependant les retombées pour l’agence, bien que difficilement
mesurables avec précision, n’ont pas été très importantes.
2.2. Des actions en direction de tout type de clientèle
Différentes actions ont ensuite été menées visant cette fois-ci tant une clientèle nationale
qu’internationale.
Dans un premier temps, il a été décidé de mettre en place une campagne d’affichage afin
de promouvoir l’agence de voyage.
La première étape a donc été la création du poster. Suite à une réunion avec les
principaux responsables de l’équipe, il a été décidé des éléments clés importants à mettre
sur l’affiche pour que celle-ci représente au mieux l’agence et attire de potentiels clients.
Les éléments choisis ont été les suivants :
-
mettre avant tout des photos car c’est ce qui attire le plus l’œil ;
-
par conséquent, mettre peu de texte mais les mots clés représentant au mieux les
attraits de la région et les produits proposés par l’agence ;
-
faire mention du travail de solidarité avec le territoire et les enfants car c’est aussi
ce qui représente l’essence même de l’agence.
Nous avons donc réalisé une première ébauche de ce que pourrait être l’affiche
promotionnelle de l’agence Cielo Azul. Pour cela nous avons fait une sélection des photos
les plus représentatives et attractives, nous avons utilisé la charte graphique de l’agence
(les couleurs orange et bleu ciel) puis nous les avons associés aux éléments sélectionnés
précédemment.
123
Une fois cette première affiche effectuée et validée par les principaux responsables de
l’agence et de l’association, celle-ci est passée dans les mains d’un des membres de
l’équipe ayant des compétences en matière de design et graphisme.
En parallèle de cette création graphique, un travail de réflexion a été mené autour de la
diffusion que l’agence souhaitait faire de ces affiches. Premièrement, il a fallu évaluer le
budget disponible pour cette campagne d’affichage. Il a ensuite été décidé de la taille
idéale à donner à l’affiche en fonction de la visibilité souhaitée et du prix effectué par les
différents imprimeurs. Puis la réflexion s’est portée sur les endroits où seraient affichés
ces posters afin là aussi d’avoir une estimation du nombre de posters nécessaires,
nombre qui sera ensuite mis en parallèle avec les prix proposés afin d’obtenir le nombre
final qui allait être imprimé. Il a été décidé de sélectionner les endroits stratégiques
permettant de toucher à la fois les touristes potentiels en visite à Huancavelica et les
locaux : les hôtels de la ville, les principaux restaurants, la station de train, le terminal et
les agences des différentes lignes de bus, les lieux touristiques et de loisirs (Bains
thermaux, musée, complexe écologique, etc.) mais aussi la mairie et l’université. Par
ailleurs, l’idée est aussi de poser ces affiches dans les principales villes émettrices de
touristes nationaux comme Huancayo et Lima en ciblant notamment les offices de
tourisme, les agences de voyages et les stations de bus. Cependant, cela nécessite un
voyage dans ces destinations, ce qui nécessite du temps et de l’argent, c’est pourquoi
cela n’apparait qu’en deuxième étape.
A l’heure actuelle, le choix d’un imprimeur a été fait en choisissant la proposition la plus
concurrentielle et les affiches sont en cours d’impression46.
Dans un deuxième temps, il a été décidé de distribuer des flyers de l’agence de voyages
à tous les hôtels et restaurants de la ville. Dans un premier temps, pour qu’ils prennent
connaissance de l’existence de l’agence pour tous ceux qui ne la connaissait pas encore
et dans un second temps pour que les touristes se rendant dans ces lieux puissent avoir à
leur disposition les informations sur l’agence et les produits proposés.
Enfin, nous avons commencé à créer une base de données des touristes venant à
l’agence avec comme informations principales leur lieu d’origine et leur contact mail. Pour
constituer cette base de données nous nous sommes appuyés sur le registre des visiteurs
que
doivent
normalement
remplir
chaque
personne
qui
passe
à
l’agence.
Malheureusement cet enregistrement est encore loin d’être systématique ce qui ne
permet pas d’avoir une vue réellement précise des touristes qui visitent Huancavelica et
46
Voir annexe I : Affiche promotionnelle de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul
124
ceux qui utilisent les services de l’agence. L’idée est que cette base de données puisse
servir par la suite pour faire des statistiques. C'est-à-dire, connaître le nombre de touristes
passés par l’agence, les origines de ces touristes, etc. et ainsi avoir une vision plus
précise du public de l’agence. Mais aussi et surtout, cette base de données doit servir
pour pouvoir faire du mailing pour promouvoir l’agence par exemple lors de la sortie de
nouveaux produits ou lors des différentes fêtes organisées à Huancavelica.
2.3. De nouvelles idées à exploiter
Enfin, certaines idées sont restées à l’état de suggestion et d’actions potentielles à
développer pour cause d’un manque de temps, de moyens ou tout simplement car elles
n’étaient pas prioritaires.
Pour commencer, il avait été émis l’idée de réaliser des mini-vidéos de type reportage sur
l’agence et les différents circuits qu’elle propose. Cette action avait été entamée par
l’autre volontaire présent sur la même période que la nôtre, avec notamment la réalisation
d’une vidéo de présentation avec des photos des tours. Lorsqu’il est parti, nous n’avons
pas eu l’occasion de continuer ce projet.
Cependant, il nous semble que l’idée ne doit pas être abandonnée totalement car comme
on dit « une image vaut mieux qu’un long discours ». En effet, ces vidéos pourraient être
utilisées au sein même de l’agence pour donner envie aux clients de faire le circuit, ou
être diffusées sur un écran à l’entrée de l’agence pour attirer les touristes et les inciter à
rentrer dans l’agence pour prendre des informations ou enfin, elles devraient être utilisées
pour la promotion de l’agence sur internet que ce soit via la page Facebook, sur la page
internet de l’agence ou directement sur une chaîne Youtube.
Cependant, le problème qui se pose pourrait être le manque de matériel et de
compétences de la part de l’agence actuellement pour mener à bien cette action.
En termes de documents promotionnels, il faut savoir que l’agence utilise actuellement
des dépliants édités par la DIRCETUR présentant quatre circuits touristiques quasiment
identiques à ceux que propose l’agence. Cependant, il n’est pas fait mention de Cielo
Azul sur ces dépliants, il n’y a que les contacts de la DIRCETUR Huancavelica sachant
que celle-ci ne peut proposer et vendre des circuits, cela lui est interdit par l’état. De plus,
certains circuits de l’agence ont été modifiés depuis l’édition de ces dépliants et les
personnes travaillant à l’agence se trouvent parfois dans l’obligation de dire aux clients
qu’en fait ces circuits ne sont pas les bons.
125
C’est pourquoi, bien que ces dépliants soient pratiques, il nous semble pertinent de créer
des documents promotionnels propres à l’agence proposant ses circuits comme elle les
réalise et donnant les informations exactes quant aux personnes à contacter pour réaliser
des tours. Cependant, l’agence n’a actuellement pas le budget pour se permettre de faire
imprimer un nombre suffisant de documents, c’est pourquoi, elle utilisera encore pendant
longtemps ceux de la DIRCETUR, jusqu’à ce qu’elle puisse se développer assez pour
avoir un budget promotion suffisant.
Enfin, la troisième idée émise est celle d’annonces radios pour promouvoir l’agence
auprès de la population locale. En effet, les habitants de Huancavelica écoutent
énormément la radio. Ainsi, il pourrait être intéressant de communiquer sur l’agence de
voyages et l’association par ce média là. Par ailleurs, une annonce sur les radios locales
ne coûte actuellement pas très cher. Jusque-là cette action ne s’est pas réalisée par
manque de temps et de moyen humain, les personnes travaillant à l’agence n’ayant pas
été disponibles aux bons moments.
3. De nouvelles cibles spécifiques : les scolaires et les agences de voyages
En plus de ces différentes actions, il a été décidé au sein de l’agence de mener des
actions vers des clientèles plus spécifiques.
3.1. Toucher les scolaires locaux et de la région
Le 8 Juin 2013, l’agence de voyages a organisé, suite à la demande d’un professeur, une
visite dans la ville pour un groupe de 23 scolaires âgés de 9/10 ans. Le tour correspondait
au « City Tour » vendu normalement aux touristes mais modifié pour s’adapter à ce type
de clientèle. Pour cela, moins de monuments étaient visités, le guidage était plus simple
et pédagogique et nous avions ajouté des jeux pour distraire les enfants entre les visites.
Il s’est avéré que le professeur, les enfants et les parents accompagnateurs étaient très
contents et avaient apprécié leur journée.
C’est pourquoi, suite à ce tour, l’agence a commencé à réfléchir sur les possibilités
d’attirer une nouvelle clientèle. En effet, proposer des voyages aux scolaires offre
plusieurs opportunités.
126
Pour commencer, on comptait, rien que dans la province de Huancavelica en 2011, en
niveau primaire et secondaire, 359 écoles publiques et 31 écoles privées soit un total de
37 530 élèves. Ce qui fait un nombre potentiel de clients très important.
De plus, chaque classe organise chaque année au moins deux voyages scolaires de
plusieurs jours et des sorties les week-ends pendant toute l’année. Ce qui peut être
intéressant pour l’agence, à la fois pour proposer des tours à la journée dans la région et
des voyages plus éloignés en partenariat avec d’autres agences de voyages.
En termes de développement socioculturel, il nous a semblé important que les enfants, à
travers des circuits qui leurs sont proposés, puisse connaître leur ville, leur histoire et leur
région. Cela leur permet d’avoir une meilleure connaissance de leur identité et une plus
grande culture et une ouverture d’esprit grâce à la découverte de nouvelles choses.
Enfin, participer à ces circuits leur permet de découvrir l’activité touristique et pourquoi
pas de leur donner envie de s’investir à leur tour dans le développement touristique de la
région en grandissant ou tout simplement de diffuser et promouvoir leur culture dans leur
vie future.
Une fois cette orientation décidée, nous avons adapté pour cette clientèle les différents
circuits actuellement proposés par l’agence et nous avons créé des circuits spéciaux qui
leur sont dédiés avec des activités ludiques et des jeux pour qu’ils puissent rester attentifs
toute la journée. Par ailleurs, nous avons aussi adapté les gammes de prix de l’agence à
cette clientèle.
Une fois ces nouveaux circuits mis en place, avec le responsable d’agence, nous
sommes allés rendre visite aux directeurs d’écoles à Huancavelica afin de présenter
l’agence de voyages et les produits que nous pouvions leur proposer à Huancavelica et
en dehors de la région. Pour cela, nous avons dans un premier temps ciblé les écoles
privées car ce sont principalement elles qui ont les budgets les plus importants pour
l’organisation de leurs voyages et sorties.
Suite à ces visites nous avons eu plusieurs demandes de circuits à l’extérieur de la région
sur lesquelles nous avons travaillé avec les partenaires de l’agence Cielo Azul.
Malheureusement, ces propositions n’ont pas reçu de suite et l’on peut dire que cette
première campagne de promotion auprès des écoles n’a pas eu un grand succès.
Cependant, la clientèle des scolaires est une clientèle intéressante avec un fort potentiel
qu’il ne faut pas laisser tomber. Il faudrait se pencher de façon plus approfondie sur les
actions qui pourraient être mises en place pour la toucher. Nous pensons notamment à
retravailler la gamme de prix.
127
Par ailleurs, il pourrait aussi être intéressant de se pencher sur le cas des écoles
publiques qui n’ont certes pas le même budget que les écoles privées mais qui seraient
surement plus intéressées par des voyages à la journée dans la région que par des
voyages de plusieurs jours en dehors. Or les voyages à Huancavelica sont entièrement
organisés par l’agence de voyage Cielo Azul et donc les bénéfices vont directement à
l’agence et à l’association tandis que les voyages plus lointains doivent passer par une
agence de voyages intermédiaire.
Enfin, il pourrait aussi être intéressant de se pencher sur la clientèle des universitaires
très nombreux à Huancavelica, environ 4 500 en 2011, et qui pourrait être intéressée par
des voyages thématiques spécifiques sur l’histoire de la région par exemple.
3.2. Créer des relations avec des agences de voyages et TO péruviens
Enfin, la deuxième clientèle cible correspond aux agences de voyages et Tour Opérateurs
du Pérou. En effet, il est très important pour l’agence Cielo Azul de créer des partenariats
avec d’autres agences et ainsi de pouvoir travailler en réseau.
En effet, Cielo Azul étant une agence spécialisée sur la destination Huancavelica, elle doit
pouvoir faire appel à d’autres agences si des clients locaux lui demandent des
informations ou l’organisation d’un voyage dans une autre région.
De la même façon, créer un partenariat permet à des agences d’autres villes comme
Lima, de faire appel à l’agence Cielo Azul pour l’organisation de voyages à Huancavelica.
Ainsi, se créer un réseau d’agences partenaires permet à Cielo Azul d’améliorer sa
promotion et sa commercialisation.
Pour aller dans ce sens, l’agence participe systématiquement aux différents salons de
rencontres d’agences et TO organisés par PROMPERU. Par exemple, à Huancayo a eu
lieu en Juin un salon spécialisé sur le tourisme scolaire dont nous parlions justement
précédemment ou encore en Août a eu lieu une rencontre entre différents prestataires
travaillant dans la région Centre du Pérou à laquelle appartient Huancavelica.
Suite à ces différents salons et aux collaborations effectuées auparavant, il nous a paru
intéressant de réaliser une base de données des agences de voyages avec lesquelles
l’agence pourrait travailler. Cette base de données présentant principalement les contacts
des partenaires potentiels a été triée en fonction des destinations de chacun afin de
pouvoir contacter directement les agences concernées par nos demandes et ne pas
perdre de temps à écrire à des agences de travaillant pas sur telle ou telle destination.
128
Par ailleurs, comme on a pu le voir précédemment, chaque année, des circuits sont mis
en place spécialement pour les différentes fêtes organisées à Huancavelica et au niveau
national. Ces produits sont alors envoyés par mail avec des tarifs spéciaux à chaque
agence de voyage susceptible d’avoir des clients intéressés, principalement dans les
grandes villes environnantes comme Lima ou Huancayo. Ainsi, ces agences ont à leur
disposition les informations nécessaires pour vendre les circuits de Cielo Azul et
participent à leur promotion.
CONCLUSION CHAPITRE 1
Afin de conclure ce chapitre, nous présenterons un schéma résumant les différentes
actions de communication et promotion mises en place au sein de l’agence de voyages
Cielo Azul.
Stratégie
internet
• Page internet de Cielo Azul
• Création page Facebook de Cielo Azul
• Présence sur d'autres sites internet
Clientèle
habituelle de
l'agence
• Reportage TVPerú
• Tours promotionnels fêtes
• Foire agro-industrielle de Huancavelica
• Campagne d'affichage
• Distribution de flyers dans les hôtels et
restaurants
• Base de données clients
• Nouvelles idées (vidéo; radio; documents
promotionnels)
Cible des
scolaires
• Tours adaptés en contenu et prix
• Promotion auprés des directeurs d'écoles
• Potentiel encore à exploiter
Cible des TO
et agences
de voyages
• Participation aux salons spécialisés
• Création d'une base de données agence de
voyages
• Création de partenariats
• Echange d'offres des agences
129
Chapitre 2 : La mise en place de nouveaux outils pour
développer l’activité de l’agence de voyages et de
l’association Pukullawa
En parallèle aux actions de communication menées, nous avons souhaité travailler sur le
second axe de développement qui nous paraissait important : l’amélioration du
fonctionnement et de la gestion de l’agence. C’est pourquoi dans ce chapitre nous
verrons les outils mis en place et ceux en préparation ou en cours de réflexion.
1. Des outils pour améliorer la gestion et le fonctionnement de l’agence
A partir du diagnostic établi présenté dans la partie précédente, il nous est clairement
apparu qu’un des problèmes principaux de l’agence était lié à son fonctionnement et à sa
gestion. Nous avons donc décidé de mettre en place une série d’outils pratiques pour les
améliorer.
1.1. Comptabilité
1.1.1. Le problème rencontré
Comme on a pu le voir dans la première partie de ce mémoire, la rentabilité économique
d’un projet est très importante pour que celui-ci puisse continuer à fonctionner
correctement et à agir sur le développement socio-économique local.
Or, pour pouvoir avoir un suivi de cette rentabilité il faut avoir mis en place une
comptabilité au sein du projet, ici de l’agence et que cette comptabilité soit mise à jour et
actualisée. Ce qui n’était pas le cas à l’agence pour deux raisons.
Premièrement, la comptabilité n’était que rarement mise à jour. Les informations n’y
étaient inscrites que lorsque le responsable d’agence y pensait et par conséquent il
manquait souvent des informations. Par ailleurs, comme nous l’avons évoqué
précédemment, il y a aussi un manque de suivi dans l’activité de l’agence. Nous
reviendrons plus longuement sur ce problème plus tard mais il y a ici aussi une incidence
car ce manque de suivi joue aussi sur le fait que la comptabilité soit incomplète.
130
De plus, les documents utilisés pour tenir la comptabilité n’était pas adaptés à une
comptabilité claire et précise. En effet, il était très basique, ne mentionnait aucuns détails
et n’était pas vraiment organisé.
1.1.2. Les solutions apportées
Afin de remédier à ces problèmes posés par la comptabilité, nous avons mis en place,
avec l’autre stagiaire présent pendant le mois de juin, trois outils : un document
comptable, un protocole d’utilisation et de suivi de la comptabilité et une formation à la
comptabilité pour le responsable d’agence.
Pour commencer nous avons donc créé un document comptable plus adapté afin d’avoir
un meilleur suivi. Ce document bien que plus détaillé reste un document simple facile
d’utilisation pour les personnes n’ayant que les bases en comptabilité.
Ce document prend comme modèle le « Livre journal » de la comptabilité classique et
permet d’enregistrer de façon précise les entrées et sorties d’argent pour chaque action
réalisée par l’agence : vente et organisation d’un circuit, vente de cartes postales,
déplacement pour un salon, etc.
Ce document se présente de la façon suivante, les montants ayant été enlevés pour
garder ces données confidentielles :
Tableau 5 : Modèle de document comptable utilisé par l’agence de voyages Cielo Azul
AGOSTO 2013
Compras
Intitulado
FECHA
Ventas
Precio
Unidad
Precio
Unidad
DISPONIBLE EN CAJA AL INICIO
Total
Intitulado
FECHA
Total
X
TOUR 1 : CIRCUITO MERCURIO
TRANSPORTE
01/08/2013
01/08/2013
OTRAS COMPRAS
RECARGA TEL 01/08/2013
GUIA
SUB TOTAL
BENEFICIOS
INGRESO DE
01/08/2013
X DINERO
X
OTRAS VENTAS
2 postales
06/08/2013
X
X
SUB TOTAL
EGRESOS
DISPONIBLE EN CAJA AL FINAL
Source : Kevin Trellu et Elsa Santiago - 2013
X
X
X
X
131
Avec l’aide de la nouvelle présidente de l’association Pukkulawa, association dont dépend
l’agence de voyages, nous avons ensuite réfléchi à la mise en place d’un protocole pour
avoir un meilleur suivi de l’activité de l’agence et surtout de la comptabilité. Ce protocole
se décline de la façon suivante.
Pour commencer, le responsable d’agence devra noter chaque jour dans un cahier les
informations relatives aux circuits effectués et vendus dans la journée. Ces informations
serviront aussi au suivi de l’activité sur lequel nous reviendrons plus tard.
A la fin de chaque journée il doit reporter dans le document comptable présenté ci-dessus
toute les entrées et sorties d’argent de la journée puis compter l’argent à sa disposition
afin de vérifier la correspondance entre les deux montants.
Toutes ces informations devront ensuite être transmises de façon hebdomadaire à la
présidente afin que celle-ci puisse en avoir un suivi régulier.
Enfin, l’idée est de pouvoir ouvrir à la banque un compte spécialement pour l’agence de
voyages sur lequel les recettes devront être versées de façon journalière ou
hebdomadaire en fonction de la fréquentation et de l’activité enregistrée.
Enfin, nous avons réalisé une formation de plusieurs heures afin que le responsable
d’agence qui gère la comptabilité soit apte à utiliser ce nouveau document et à réaliser un
meilleur suivi de la comptabilité de l’agence.
1.2. Regroupement des informations essentielles
Notre second constat a été qu’il y avait premièrement, un manque de suivi dans l’activité
de l’agence certaines informations étant notées, d’autres non et le tout dans plusieurs
endroits différents et deuxièmement qu’il y avait un problème de fonctionnement de façon
plus générale qui posait problèmes notamment quand le responsable d’agence n’était pas
présent.
1.2.1. Un outil de suivi de l’activité
Afin de palier aux problèmes de suivi de l’activité nous avons mis en place un outil très
simple mais efficace. En effet, nous avons acheté un cahier pour noter toutes les
informations et nous avons défini la façon de l’utiliser.
L’idée était que chaque circuit vendu doit y être noté avec les informations suivantes :
-
nom du circuit ;
132
-
date ;
-
nombre de personnes ;
-
Nom et contact téléphonique de la personne ;
-
Hôtel dans lequel la personne est logée ;
-
Somme payée en accompte et au total ;
-
Sommes payées aux différents prestataires.
Ainsi, toutes les informations nécessaires pour avoir un suivi correct sont réunies dans un
même endroit. Ce qui permet par la suite un enregistrement plus complet dans la
comptabilité et de calculer des statistiques sur le nombre de produits vendus par mois et
par année.
Bien que cet outil ait été facile à mettre en place, il a fallu un peu de temps pour que le
responsable de l’agence prenne le réflexe de l’utiliser systématiquement pour noter les
informations au lieu de les noter sur des feuilles volantes comme à son habitude.
1.2.2. Un outil pour le fonctionnement au quotidien
Le second problème constaté était le suivant : les informations nécessaires au quotidien
comme les contacts des prestataires ou les informations pratiques sur les transports,
étaient dispersées, sur des feuilles volantes, dans des cahiers, dans un ordinateur. Cela
ne posait pas de problème au responsable d’agence qui connaissait la plupart ou avait les
contacts directement dans son téléphone, cependant lorsqu’il était absent cela posait
problème car il n’était pas toujours facile de trouver la bonne information au bon moment
et il était souvent nécessaire de téléphoner finalement au responsable d’agence en
faisant patienter les touristes.
Pour remédier à cela, nous avons décidé que toutes les informations devaient être
recensées dans un même endroit : un classeur bien rangé. Là aussi cet outil est
finalement facile à mettre en place mais est très efficace pour permettre une plus grande
opérationnalité des personnes travaillant à l’agence, autres que le responsable.
Pour constituer ce classeur nous avons commencé par recenser toutes les informations
qui nous étaient nécessaires tant pour la partie agence de voyages que pour la partie
office de tourisme dont l’agence assume aussi le rôle.
Puis nous les avons concentrées et rangées dans le classeur évoqué précédemment.
Ainsi ce classeur était organisé de la façon suivante :
133
-
une première partie avec les informations pratiques sur les circuits de l’agence :
programmes et différents prix en fonction du nombre de personnes ;
-
une deuxième partie avec les contacts des différents prestataires : mobilité, guides
et prestataires en tout genre (restaurant, loueur de bateau sur les lagunes,
imprimeur, etc.)
-
une troisième partie avec les informations pratiques identifiées à partir des
questions des touristes : horaires et destinations des compagnies de bus sortant
de Huancavelica, horaires et prix de visite des sites touristiques de la ville et des
églises, contact des hôtels et restaurants de la ville, etc.
Ce classeur a rapidement été mis en place et permettra une prise en main plus facile de
l’agence par les nouvelles personnes venant y travailler comme par exemple les
volontaires étrangers envoyés par Solidaile.
1.3. Création d’un modèle de présentation des circuits
Enfin, nous nous sommes rendu compte lors de la présentation de l’offre de l’agence de
voyages aux différents clients tels que les écoles ou les agences de voyages, qu’il n’y
avait pas de modèle de présentation des circuits attractif.
En effet, à chaque fois que l’agence transmettait ses circuits à un client pour en faire la
promotion ou pour répondre à une demande de devis, les circuits étaient présentés
comme un bloc de texte présentant le programme du circuit. Or cette présentation n’est
en aucun cas attractive et ne permet pas d’attirer le client.
Nous avons donc décidé de mettre en place un modèle de présentation des circuits.
N’ayant pas de grandes connaissances en graphisme, cette présentation reste simple
mais nous la pensons efficace.
Dans ce modèle nous avons mis l’accent sur les images qui sont les premiers éléments
qui vont attirer les touristes et qui leur donneront envie de venir faire le circuit pour voir ce
qu’il y a sur la photo.
La deuxième caractéristique était de mettre en avant les points importants : le nom du
circuit, les éléments clés à visiter, le prix et les éléments inclus.
Ainsi, ce modèle a servi de base jusqu’à aujourd’hui pour toutes les présentations de
circuits effectuées en l’adaptant à chaque fois aux besoins47.
47
Voir Annexe X : Modèle de présentation d’un circuit proposé par l’agence de voyages
134
2. Des outils et actions en cours de développement
En plus de ces actions déjà menées et mises en place, un travail de réflexion a été
entamé sur d’autres actions envisageables pour continuer à améliorer le fonctionnement
de l’agence et ainsi lui permettre de se développer.
2.1. Modification des circuits et création de nouveaux
Pour commencer, il a émergé lors d’une réunion avec l’équipe des guides travaillant à
l’agence, l’idée que certains circuits devaient être modifiés car ils n’étaient plus adaptés
aux attentes des clients et aux prestataires disponibles ou alors parce qu’ils avaient
trouvé d’autres sites touristiques intéressants sur la route qui pourraient être ajoutés aux
circuits.
Ces modifications ont donc été débattues entre les guides puis certaines ont été validées.
Cependant, sur le plan pratique ces modifications n’ont pas encore été mises en place.
En effet, certains nouveaux lieux doivent être visités dans un premier temps par
l’ensemble des guides concernés par le circuit afin de le connaître, d’en mesurer
l’accessibilité et de préparer la visite. C’est pourquoi avant de pouvoir vendre le circuit
dans sa nouvelle version, des « circuits d’exploration » vont être menés par les guides.
Ce qui n’a pas pu encore être fait par manque de temps et de disponibilité des guides.
En plus de ces modifications, il a été décidé de mener une réflexion sur des nouveautés
qui pourraient être proposées aux touristes. En effet, nous avons vu que la majorité de la
clientèle de l’agence et des personnes visitant la région sont des locaux ou des nationaux
venant des principales villes les plus proches. Ainsi, cette clientèle pourrait très bien
revenir si on leur propose de nouvelles choses à découvrir.
C’est pourquoi l’agence de voyages est en train de réfléchir à de nouveaux circuits
potentiels à proposer aux touristes dans la région. Ils peuvent se concentrer autour de
sites touristiques qui ne sont pas encore vendus par l’agence ou autour de nouvelles
activités. Par exemple, une des idées serait de proposer une randonnée à cheval dans les
montagnes pour découvrir les paysages de la région autrement.
Ces nouveautés sont donc pour certaines en cours de réflexion et pour d’autres en cours
d’exploration.
En
effet,
comme
pour
les
modifications
apportées
évoquées
135
précédemment, ces nouveaux circuits doivent être premièrement explorés par des guides
et le responsable d’agence afin de faire une reconnaissance des lieux, de déterminer les
endroits les plus intéressants à visiter et de prendre contact avec différents prestataires
avec qui ils seraient susceptibles de
travailler. Une fois cette première exploration
effectuée, le produit doit être monté, un prix doit être défini puis l’ensemble des guides
doivent ensuite aller explorer le circuit afin de le reconnaître pour pouvoir ensuite effectuer
les visites.
Ainsi, c’est un processus qui est long car il faut trouver le temps d’aller réaliser le circuit
ce qui n’est pas facile car, comme on l’a vu précédemment, les guides travaillant à
l’agence sont des volontaires qui ne sont pas toujours disponibles et le responsable
d’agence travaille seul au quotidien à l’agence. Il peut donc rarement se permettre de
partir toute une journée en reconnaissance sur un circuit en fermant l’agence de voyages
et par la même, l’office de tourisme.
2.2. Aménagement de l’espace de travail
Le deuxième thème de réflexion a été autour de l’aménagement de l’espace de travail. En
effet, il faut savoir que le local dans lequel se trouve actuellement l’agence de voyages est
un local relativement ancien qui est loin d’être bien rangé et bien aménagé.
C’est pourquoi lors de la réunion organisée avec les différents membres de l’équipe de
travail, nous avons pensé qu’il pourrait être intéressant de réaménager le local afin de le
rendre plus accueillant et d’attirer plus les touristes.
Pour commencer, les lettres de l’inscription « office de tourisme » située sur la façade
extérieure sont pour la plupart en train de tomber et il est difficile d’identifier que l’endroit
où nous sommes correspond à l’office de tourisme et à une agence de voyages.
Toujours à l’extérieur il faudrait penser à mettre systématiquement la banderole
présentant les circuits de l’agence pour attirer les clients et les inviter à rentrer ou au
moins mettre des affiches avec des promotions ou la présentation des circuits pour les
mêmes raisons.
A l’intérieur, la première étape serait de faire du tri dans les documents et le matériel à
disposition afin de déterminer ce qui peut encore servir ou non car il faut savoir qu’il y a
au sein de l’agence et de l’office de nombreuses choses qui pourraient être jetées ou
136
réutilisées comme des meubles cassés ou des documents promotionnels datant de
l’année dernière.
Une fois cette première étape effectuée, il faudrait réaménager l’espace de travail afin de
le rendre plus accueillant et plus fonctionnel.
Une autre idée qui avait émergée était de réaliser au sein des locaux de l’agence de
voyages, une exposition photo. En effet, l’agence de voyages dispose d’un grand
catalogue de photos prises lors des circuits par les guides ou les touristes et accumulées
au fil des années. On y trouve des illustrations de l’ensemble des circuits proposés par
l’agence de voyages.
Ainsi, il pourrait être intéressant d’en imprimer les plus représentatives et les plus réussies
afin de présenter aux touristes les atouts de la région, les sites touristiques qu’ils peuvent
visiter, le travail de l’association Pukullawa et surtout de leur donner envie de s’y rendre et
donc de réserver un circuit.
Par ailleurs, une exposition photos ouverte au public attire souvent les gens et les incite à
entrer dans un endroit, ici l’agence de voyages, ce qui permet ensuite de promouvoir les
circuits en présentant le travail de l’agence.
2.3. Achat de nouveaux matériels et formations
Enfin, l’idée suivante concerne l’amélioration de la sécurité des touristes lors des circuits
et la volonté d’apporter au client un service le plus complet possible. Elle se décompose
donc en deux parties.
Dans un premier temps il est apparu intéressant de travailler sur la partie amélioration de
la sécurité et du bien-être des touristes. En effet, bien que les guides soient formés pour
proposer un service de qualité et que les prestataires avec qui l’agence travaille soient
des prestataires de confiance et sans risques, il paraît important de pouvoir assurer une
sécurité maximum pour les touristes.
C’est pourquoi, une idée d’amélioration des services rendus par l’agence de voyages
serait que tous les guides puissent suivre une formation aux premiers secours afin d’être
en capacité de réagir au cas où il y aurait le moindre problème notamment dû au fait que
la région est montagneuse avec des reliefs escarpés.
La deuxième amélioration possible toujours dans ce thème serait que l’agence investisse
dans l’achat de trousses de secours qui seraient disponibles à l’agence pour chaque
137
guide qui partirait en visite afin que celui-ci ait à sa disposition le matériel de base
nécessaire s’il arrive le moindre problème aux touristes lors d’une visite guidée.
Une autre idée émise pour améliorer le confort des touristes et leur proposer un service le
plus complet possible, serait l’investissement de la part de l’agence dans du matériel
permettant d’apprécier au maximum les visites guidées. Nous pensions par exemple à
des jumelles très utiles pour l’observation des animaux lors des circuits ayant comme
thème principal la découverte du patrimoine naturel comme celui des lagunes.
Enfin, comme on l’a dit dans la partie précédente de ce mémoire, les différents guides
travaillant à l’agence de voyages de même que le responsable ne maîtrisent pas du tout
les langues étrangères. Il pourrait donc être intéressant qu’ils puissent suivre des
formations dans ce domaine car bien que la clientèle étrangère soit encore peu
nombreuse à Huancavelica, elle est en augmentation et elle ne parle pas toujours
espagnol.
Le problème est que ce type de formations coûte relativement cher et l’agence n’a pas les
moyens financiers d’en payer à tous les guides. L’autre solution serait donc que ces
formations soient données par les volontaires étrangers venant en stage au sein de
l’agence de voyages comme nous l’avons fait.
Toutes ces actions sont donc en cours de réflexion ou de préparation et n’ont pas pu être
réalisées lors de notre stage par manque de temps, de moyens financiers et de
disponibilité des différentes personnes concernées notamment des guides.
Nous avons conscience que certaines de ces actions peuvent paraître un peu dérisoires
comme de simples détails, par exemple l’aménagement de l’espace de travail, mais il
nous semble important de travailler sur ces détails car ce sont eux qui ajoutent un petit
« plus » à l’agence de voyages et qui permettent de la différencier. Ce qui est important
quand on sait que de nouvelles agences de voyages risquent de se développer dans
quelques années à Huancavelica car de plus en plus de personnes se rendent compte du
potentiel touristique de la zone.
138
3. Le travail au sein de l’association Pukullawa
Notre travail au sein de l’agence de voyages Cielo Azul a été complétée par un travail
auprès de l’association Pukullawa et c’est maintenant cette partie-là de notre travail que
nous allons présenter dans cette troisième partie.
3.1. Un travail éducatif et pédagogique
Rappelons que, comme nous l’avons vu dans la première partie de ce mémoire,
l’association Pukullawa est une association à but non lucratif créée à Huancavelica pour
proposer aux enfants et adolescents des activités éducatives et culturelles.
La première a donc été de déterminer avec l’ancien et la nouvelle présidente de
l’association, en quoi nous pourrions être utiles, et qu’elles étaient les connaissances que
nous pourrions apporter aux enfants.
Nous avons commencé par définir qu’il faudrait profiter que des volontaires étrangers
soient là pour pouvoir apporter aux enfants des connaissances que les gens de
l’association et de Huancavelica travaillant avec eux ne pourraient leur apporter. C’est
ainsi qu’il nous est apparu intéressant de leur donner des cours de langues étrangères.
Nous avons longuement hésité entre le français et l’anglais puis nous avons choisi
l’anglais pour les raisons suivantes. Premièrement l’anglais est la langue la plus parlée au
monde et est encore celle la plus utilisée dans tous les milieux et notamment dans le
tourisme, il est donc intéressant pour eux de pouvoir en apprendre les bases.
Deuxièmement, au vu des expériences menées avec les adultes de l’association et de
l’agence, il semblerait que l’anglais soit une langue plus simple à apprendre que le
français pour les péruviens notamment en termes de prononciation. Par ailleurs, la plupart
des enfants ont déjà certaines bases d’anglais apprises à l’école sur lesquelles nous
pouvions nous appuyer.
Le fait de donner des cours d’anglais ayant été validé, nous avons ensuite, toujours avec
les présidents de l’association et l’autre stagiaire français, défini un emploi du temps et un
programme de travail. Nous donnions ainsi des cours les samedis matins et samedis soirs
dans deux groupes différents d’enfants.
Le matin la classe durait environ 3h réparties de la façon suivante : 1h30 d’anglais, entre
30 et 45min de pause et d’activités sportives ou de détente et 45min d’échanges
interculturels avec les enfants. Lors de cette dernière partie nous parlions d’histoire, de
139
géographie, de légendes et de mythologie antique pour nous et andine pour les enfants et
nous répondions à toutes leurs questions sur la France et l’Europe en général en faisant
des comparaisons avec le Pérou.
Le soir, les classes duraient 1h30 et se faisaient avec des enfants plus petits et venant
des quartiers les plus défavorisés de la ville.
Une fois les programmes établis nous avons décidé des modalités d’accès à ces classes :
Quel âge ? Quel prix ? Combien d’enfants par classe ? Etc. Il a alors été décidé que les
cours du samedi matin seraient accessibles à tous les enfants de la ville qui le désiraient
pour la somme de 5 soles soit 1,5 € pour 4 cours pour pouvoir donner accès à ces
classes au plus grand nombre et faire entrer un peu d’argent dans la caisse de
l’association. Les cours du soir quant à eux étaient gratuits et réservés à un petit groupe
d’enfants du quartier de Yananaco, le plus défavorisé de Huancavelica, connus de la
présidente de l’association.
3.2. Un travail de promotion
Une fois toutes ces modalités déterminées, la deuxième étape était donc de promouvoir
ces classes d’anglais afin de pouvoir toucher un maximum d’enfants afin qu’un plus grand
nombre puisse en bénéficier et pour pouvoir apporter des revenus à l’association.
Cette promotion s’est faite en plusieurs étapes.
Premièrement, nous avons commencé par une campagne d’affichage. Des affiches
faisant la promotion des cours d’anglais ont été collées sur les murs à l’extérieur de
l’agence de voyages et des principales écoles dans des lieux stratégiques pour attirer le
regard et inviter les parents à inscrire leurs enfants.
Dans un deuxième temps nous avons réalisé des flyers que nous sommes là aussi allés
distribuer à la sortie des écoles aux parents et aux enfants et nous en avons déposé dans
certains endroits stratégiques comme la piscine ou encore la mairie.
Enfin, un spot radio a été enregistré et diffusé pendant toute une semaine sur une des
radios locales principales très écoutée à Huancavelica.
Le local de l’association Pukullawa étant éloigné du centre ville, il n’était pas évident de
s’y rendre et cela bloquait certains parents. C’est pourquoi nous étions à la recherche
140
d’un nouveau local pour donner les cours. Lors de ces recherches nous nous sommes
dirigés vers les écoles et avons ainsi pu rencontrer les directeurs et leur faire part de notre
travail. Ce qui a permis aussi d’en faire la promotion.
Pour terminer cette partie sur la promotion, nous ferons remarquer que, étant donné que
les inscriptions avaient lieu à l’agence de voyages, la communication autour des cours
d’anglais permettait aussi de promouvoir le travail de l’association en général et surtout
l’agence de voyages et les circuits qu’elle propose car même au sein de la population de
Huancavelica, certaines personnes ne connaissent pas l’existence de l’agence.
3.3. Les difficultés rencontrées et les solutions envisageables
Les difficultés rencontrées lors de ce travail sont principalement de deux ordres.
Premièrement, le suivi irrégulier des cours par les enfants. En effet, ces cours ayant lieu
le samedi et n’étant pas des cours obligatoires comme ceux de l’école, de nombreux
enfants ne venaient pas de façon régulière et nous ne savions pas d’une semaine sur
l’autre combien d’enfants viendraient et si ce seraient les mêmes que la semaine
précédente.
Cela pose problème car il est alors difficile d’avoir un programme bien précis des cours à
donner et de préparer les classes. En effet, on peut se retrouver un jour avec un certain
nombre d’enfants qui suivent la classe que nous appellerons numéro 1. La semaine
suivante certains reviennent, d’autres non et de nouveaux arrivent, il faut donc refaire la
classe N°1 pour certains et la N°2 pour d’autres. Enfin, la troisième semaine, on peut se
retrouver avec des enfants nécessitant de voir les cours N°1, 2 et 3.
Certaines semaines il n’y avait même pas d’enfants du tout à venir.
Il est très difficile de remédier à ce problème de régularité dans la venue des enfants et à
ce jour le problème n’est pas résolu car même en faisant payer les enfants à l’avance au
moment de leur inscription, certains ne viennent pas.
Le second problème correspond à une régularité dans le nombre de classes tout au long
de l’année. En effet, actuellement ces cours ne sont donnés que lorsqu’il y a des
volontaires étrangers qui viennent travailler à Huancavelica sur ces projets. Or cela est
rarement identique tous les ans et irrégulier sur l’année.
141
L’idée serait de pouvoir trouver des volontaires capables et souhaitant donner des cours
tout au long de l’année comme cela était fait dans les premières années de création de
l’association.
Cependant, depuis 1 mois, deux jeunes étudiants en anglais de Huancavelica souhaitent
s’impliquer dans le travail de l’agence et de l’association. Il pourrait donc être intéressant
de travailler avec eux sur un programme de cours d’anglais qui pourraient être donnés
toute l’année.
CONCLUSION CHAPITRE 2
Après la partie sur le travail en termes de communication et de promotion nous avons pu
voir dans ce chapitre les autres axes sur lesquels nous avons travaillé lors de ce stage.
Pour commencer nous avons travaillé sur des axes d’amélioration de la gestion et du
fonctionnement de l’agence de voyages en travaillant notamment sur le domaine de la
comptabilité. Nous avons mis en place des outils simples mais efficaces accessibles à
tous et permettant à l’agence de fonctionner de façon plus opérationnelle en présence ou
non du responsable d’agence.
Nous avons ensuite présenté différentes pistes de réflexions qui pourraient aller dans le
sens d’une amélioration des services proposés par l’agence : une modification et un
renouveau des circuits, un aménagement de l’espace de travail, l’achat de matériel et des
formations pour les guides et le responsable d’agence.
Enfin, nous avons présenté le travail effectué au sein de l’association Pukullawa dont
l’agence fait partie intégrante. Ce travail était cette fois-ci à visée éducative et
pédagogique envers les enfants de la région de Huancavelica.
Nous allons maintenant terminer notre mémoire par une présentation du travail de
réflexion plus théorique autour de notre thème d’étude.
142
Chapitre 3 : Analyse des pistes de réflexions établies en
début d’étude par leur confrontation aux expériences
terrains
Dans ce troisième et dernier chapitre nous allons donc revenir sur les trois hypothèses de
réflexion présentées au début de cette étude et nous les allons les mettre en parallèle
avec les terrains d’études sur lesquels nous avons travaillé afin d’en donner une première
analyse.
1. L’utilisation du patrimoine dans le cas du projet Cielo Azul et du projet
CaralTambo
1.1. Le cas du projet Cielo Azul
1.1.1. L’utilisation actuelle du patrimoine
Le projet Cielo Azul est clairement construit autour du patrimoine de la région de
Huancavelica. En effet, l’activité de l’agence de voyages est basée sur la vente et la
promotion du patrimoine naturel et culturel de la zone à travers ses divers circuits. Il a
donc une importance capitale dans ce projet.
Consciente de son importance à la fois pour le tourisme et pour le territoire, l’agence tente
de mener depuis plusieurs années des actions de sensibilisation auprès des populations
locales notamment vis-à-vis de la gestion des déchets.
En effet, sur le site touristique de la mine de Santa Barbara par exemple, on trouve en
général de très nombreux détritus laissés par les populations locales après leurs repas
notamment (bouteilles de bières, couverts en plastique, épluchures de fruits, emballages
de nourriture, etc.). C’est pourquoi la présidente de l’association et le responsable de
l’agence sont allés voir le président de la communauté locale pour essayer de lui faire
comprendre l’intérêt de garder le lieu propre. De la même façon, lors d’une réunion, avait
émergé l’idée que les personnes travaillant à l’agence de voyages aillent nettoyer les sites
touristiques pour « montrer l’exemple ».
Toujours sur le même thème, une sensibilisation est aussi faite auprès des prestataires
pour qu’ils protègent et prennent soin de leur patrimoine.
143
Par ailleurs, l’agence travaille actuellement en collaboration avec la mairie sur un projet
de valorisation et de mise en valeur de la mine de Santa Barbara qui est aujourd’hui en
danger de par les dégradations que lui inflige le temps.
Enfin, par son travail en faveur du développement du tourisme dans la région de
Huancavelica, l’agence de voyages participe à la diffusion et à la promotion du patrimoine
naturel et culturel à travers le monde mais aussi auprès de la population locale. Grâce à
cela, elle aide à faire prendre conscience aux locaux de leur richesse et de leur identité
culturelle ainsi qu’à retrouver une estime d’eux-mêmes qu’ils avaient souvent perdu à
cause de la fermeture de la mine et de l’image nationale qu’ils ont de « région la plus
pauvre du Pérou ».
1.1.2. Le manque de valorisation et de promotion du patrimoine
Seulement la promotion faite par l’agence de voyages n’est actuellement pas suffisante
pour attirer un nombre important de touristes et finalement très peu d’actions de
protection et de valorisation sont entreprises.
Nous nous appuierons pour illustrer ce propos sur l’exemple de la Mine de Santa Barbara.
En effet, cette mine qui est l’essence même de l’histoire de Huancavelica et qui fait partie
intégrante de l’identité culturelle de la région est aujourd’hui en train de se dégrader petit
à petit et risque de disparaître au fur et à mesure des années si aucune action n’est
entreprise. De plus, certains outils et matériels d’époque ont été enlevés pour être
réutilisés par l’entreprise privée qui possède la mine.
Par ailleurs, aucune action de valorisation n’est à ce jour mise en place, le circuit proposé
par l’agence permet juste de voir les infrastructures laissées intactes au moment où la
mine a fermé alors que beaucoup de choses pourraient être faites.
En discutant avec des touristes nous nous sommes rendu compte que la mine représente
un énorme potentiel d’attractivité touristique si on décidait de la mettre en valeur. Les
touristes eux-mêmes nous faisaient la remarque que c’était vraiment dommage de laisser
à l’abandon un patrimoine culturel si riche.
Alors pourquoi n’y a-t-il rien de fait ? Simplement car à l’heure actuelle la mine appartient
à une entreprise privée d’exploitation minière qui ne se soucie pas du côté patrimonial du
site.
144
C’est pourquoi depuis plusieurs années déjà la mairie a décidé de mener des démarches
pour obtenir le statut de patrimoine national voire mondial auprès de l’UNESCO afin de
pouvoir réagir. Ainsi, elle pourrait mettre en place des mesures pour protéger la mine et
surtout pour la valoriser, par exemple par le biais de la création d’un musée, afin d’en faire
un vrai site touristique attractif.
Cependant les démarches sont longues et ne sont pas suivies et à l’heure actuelle ces
démarches n’avancent pas.
C’est pourquoi il nous est venu l’idée de voir quel soutien pourrait apporter l’agence de
voyages à ce projet et à ces démarches voire même quel poids pourrait avoir le soutien
d’une ONG internationale comme Solidaile.
De la même façon, le patrimoine culturel immatériel que représente les fêtes et festivals à
Huancavelica n’est que très peu mis en valeur même par l’agence de voyages.
1.2. Le cas du projet de Caraltambo
Sur le projet d’éco-camping de Caraltambo, la situation est un peu différente car le
patrimoine ne constitue pas la base du projet qui s’articule autour de la création d’un
hébergement.
Cependant, bien que de façon indirecte, le patrimoine reste un élément clé de la réussite
du projet. En effet, c’est lui qui va attirer les touristes dans la région qui vont ensuite aller
se loger dans le camping, ce qui permettra au projet de fonctionner.
Dans le cas du projet Caraltambo, le porteur de projet mise essentiellement sur l’attrait
que représente le site archéologique de la ville sacrée de Caral car c’est le principal atout
de la région et il attire à lui seul des milliers de touristes toujours plus nombreux chaque
année.
Si on s’attarde un peu sur ce site et sa gestion, bien que ce ne soit pas le cœur de notre
sujet, on notera que justement il en fait une valorisation réfléchie qui met l’accent avant
tout sur la protection du patrimoine culturel qu’il représente et sur son impact sur le
développement territorial. En effet, seul des groupes accompagnés par un guide peuvent
visiter le site afin que les touristes restent dans les chemins balisés et n’aillent pas abîmer
les vestiges archéologiques. Par ailleurs, ce sont des groupes de dix personnes
maximum. On notera aussi qu’il est donné une grande importance à la diffusion culturelle
de cette découverte sur le plan national et international et que ce site a permis la création
145
d’un très grand nombre d’emplois dans la région. Cependant, ce dernier élément reste à
nuancer en tant que point positif car ces emplois sont souvent mal payés et très
contraignants.
Pour revenir plus directement au projet de Caraltambo, on notera tout de même que le
porteur de projet compte aussi énormément sur le patrimoine naturel de la région et la
situation du camping au cœur de cette nature pour attirer des touristes. Par ailleurs, il
mène des actions de protection de ce patrimoine, comme on a pu l’évoquer dans la
deuxième partie de ce mémoire, et lui accorde une grande importance.
1.3. Conclusion quant à cette première piste de réflexion
A partir des deux terrains d’étude exposés ci-dessus, on peut tirer quelques premières
conclusions quant à l’utilisation du patrimoine dans les projets de tourisme solidaire.
Pour commencer, on remarque que le patrimoine est un élément clé de ces deux projets.
Que ce soit de manière directe ou indirecte, les projets touristiques alternatifs sont
toujours étroitement liés à l’exploitation d’un patrimoine qu’il soit naturel ou culturel.
Par ailleurs, on peut dire que dans les deux cas, les acteurs du projet ont conscience de
l’importance de ce patrimoine et de sa protection et entreprennent donc des actions en ce
sens.
Bien que ces deux projets ne nous permettent pas de répondre de façon précise à la
question de savoir comment valoriser un patrimoine dans le cas d’un projet touristique
solidaire, ils mettent en avant l’idée que cette valorisation est essentielle voire nécessaire
à la fois pour la protection du patrimoine et pour en faire un réel attrait touristique. On
notera quand même l’idée venant de Huancavelica que la protection peut se faire à partir
d’une reconnaissance de son importance patrimoniale par des instances nationales ou
internationales.
Ces deux projets ne sont pas encore touchés par une fréquentation touristique massive, il
est donc difficile de savoir comment ils réagiront face à l’augmentation du tourisme. Il
serait intéressant de poursuivre cette étude dans quelques années afin de savoir si des
dispositions particulières ont été mises en place pour protéger les patrimoines face à une
croissance du nombre de touristes. On notera en ce sens par exemple, les efforts du site
146
de Caral pour protéger le site tout en l’ouvrant au public afin que celui puisse découvrir et
partager ce patrimoine culturel historique.
2. L’importance de la création d’un réseau d’acteurs pour le projet mais aussi pour
le territoire
2.1. L’importance de l’utilisation du réseau à Huancavelica
Dans le cas du projet Cielo Azul, l’utilisation des partenariats est très importante pour le
projet et son développement.
2.1.1. Le partenariat avec Solidaile
Pour commencer, nous sommes obligés de mentionner le partenariat avec Solidaile, ONG
française sans qui l’agence de voyages n’existerait pas aujourd’hui et ne pourrait pas
continuer à fonctionner.
En effet, comme on l’a vu précédemment c’est grâce aux moyens financiers et humains,
par le biais des stagiaires, que l’agence Cielo Azul s’est créé et c’est encore à l’heure
actuelle Solidaile qui permet de payer le salaire du responsable d’agence, seule personne
à travailler à temps plein et qui permet à l’agence de fonctionner.
Par ailleurs, c’est notamment grâce aux stagiaires et volontaires que Solidaile envoie que
l’agence se développe petit à petit et mène des actions dans ce sens.
2.1.2. Le réseau de prestataires sur le territoire
Le deuxième aspect qui nous intéresse est celui du réseau créé sur le territoire. En effet,
comme on a pu le voir précédemment, l’agence de voyages travaille avec un ensemble
de prestataires sur la région de Huancavelica. Ce sont tous des locaux qui connaissent
très bien le territoire.
Ce réseau permet plusieurs choses. Premièrement il permet de faire découvrir aux
touristes le territoire d’une manière plus « authentique » en allant à la rencontre des
locaux ce qui leur permet d’échanger directement et de partager leur culture. Par ailleurs,
le fait que ce soit des gens de la région permet d’offrir au touriste un service de qualité.
147
Par exemple, les guides peuvent répondre plus facilement à des questions ne concernant
pas directement le site touristique visité mais plutôt la vie quotidienne ou l’histoire locale.
De la même façon, les chauffeurs connaissent bien la région et peuvent ainsi adapter
facilement leurs circuits à des demandes particulières ou à des imprévus sur la route ne
leur permettant pas de faire le circuit habituel.
De plus, avoir un réseau de prestataires locaux permet de pouvoir répondre plus
facilement à des demandes de produits sur mesure ou à des imprévus. En effet, les
locaux ont plus facilement des connaissances ou des contacts sur le territoire pour tel ou
tel besoin.
Cela permet aussi d’établir un contact plus direct avec les personnes, ce qui permet par
exemple d’instaurer une plus grande confiance, de régler plus facilement un problème ou
encore de négocier plus facilement des tarifs.
Enfin, travailler avec des prestataires locaux permet d’être sûr que les retombées vont
directement à la population locale sans intermédiaire et ainsi participent au
développement économique local.
2.1.3. Les partenariats avec les autres agences
L’agence Cielo Azul s’est aussi créé au fil des années des alliances et partenariats avec
plusieurs agences de voyages dans d’autres villes péruviennes.
Comme on a pu le voir précédemment, cela permet par exemple de promouvoir ses
produits de façon plus large dans d’autres destinations.
Cela lui donne aussi la possibilité de pouvoir proposer des produits autres que sur la
région de Huancavelica à des locaux qui voudraient voyager et inversement cela permet à
des nationaux de venir à Huancavelica en passant par le biais des agences partenaires.
Par ailleurs, on pourrait mentionner aussi le partenariat avec la deuxième agence de
voyages qui s’est créé à Huancavelica en 2010. Ce partenariat est actuellement
bénéfique à l’agence car il lui permet de compter dans ces membres un guide
supplémentaire et de ne pas être en concurrence directe avec cette structure. Cependant,
il nous semble qu’il faut y faire attention car sur le long terme, il se peut que cette alliance
nous porte préjudice. En effet, le responsable de cette agence travaille en ce moment
avec l’agence Cielo Azul, il connait donc ses circuits, ses prestataires, ses tarifs ou
148
encore sa façon de fonctionner et ses stratégies de promotion. Or il pourrait utiliser ces
informations contre nous par exemple en proposant les mêmes circuits à des prix plus
compétitifs.
Cependant, cela ne semble pas être le cas pour l’instant et l’agence devra de toute façon
bientôt faire face à une concurrence certaine avec le développement de l’activité
touristique dans la région.
2.1.4. La collaboration avec les institutions publiques
Enfin, pour compléter cette partie sur les alliances du projet Cielo Azul, il nous faut
mentionner les collaborations avec les institutions publiques. En effet, il existe un
partenariat important entre l’agence de voyage, la mairie et la DIRCETUR.
Pour commencer, parlons de la mairie. La première chose qu’il faut noter est que sans la
mairie, l’agence de voyages n’aurait pas de local. Leur entente est donc obligatoire si elle
ne veut pas être obligée à déménager.
Par ailleurs, les deux structures travaillent souvent ensemble sur des projets de la mairie
liés au tourisme dans lesquels l’agence doit apporter son soutien en termes de guidage
par exemple. Dans l’autre sens, la mairie propose à Cielo Azul de participer à des
évènements, ce qui lui permet de faire sa promotion.
Cependant, ce partenariat et la dépendance de l’agence vis-à-vis de la mairie à cause du
local peut parfois s’avérer préjudiciable pour celle-ci qui peut difficilement dire non à une
demande même quand cela concerne une demande de soutien financier.
L’agence de voyages travaille aussi en grande collaboration avec la DIRCETUR et
PROMPERU pour toute sa partie communication et promotion, ce qui lui permet de
participer à des salons, d’obtenir des documents promotionnels ou encore d’être présent
dans les campagnes réalisées pour promouvoir le Pérou et ses différentes régions tant au
niveau national qu’international. Dernièrement, par exemple, le projet Cielo Azul est
présent dans la grande campagne de promotion de la région Centre que réalise
PROMPERU48.
48
Disponible en ligne sur ytuqueplanes.com (Consulté le 01.09.2013)
149
2.2. La non-utilisation du réseau et ses conséquences à Caral
Sur le projet de Caraltambo au contraire il n’existe à l’heure actuelle aucun partenariat ni
alliance créés avec d’autres structures par volonté du porteur de projet.
Bien qu’il soit difficile de déterminer exactement qu’elles sont les conséquences
directement liées à ce manque de création de réseau, on peut en imaginer quelques
unes.
Pour commencer, comme on a pu le voir dans la deuxième partie de ce mémoire, on sait
que la DIRCETUR-Lima dont dépend le projet de Caraltambo mène plusieurs actions en
faveur du développement du tourisme dans la région de Barranca et encore plus
précisément dans le district de Supe en s’appuyant sur le site archéologique de Caral.
Ainsi, une coopération avec la DIRCETUR aurait pu permettre au porteur de projet de
participer à des formations spécialement organisées pour les hébergeurs notamment sur
les questions de qualité de service, de confort ou encore de stratégie de promotion. Alors
que cela correspond au type de connaissances essentielles pour la mise en place et le
développement d’un hébergement.
Par ailleurs, comme à Huancavelica, la DIRCETUR de Lima organise souvent des
campagnes de promotion dont pourrait profiter le projet. Par exemple, lors de mon travail
dans cette zone en Mai, elle était en train de réaliser une vidéo promotionnelle justement
pour mettre en avant les atouts et services proposés dans la région de Caral. Or le
responsable de la DIRCETUR m’a clairement dit que l’éco-camping de Caraltambo aurait
pu y être s’il collaborait de façon plus régulière avec eux et notamment si le porteur de
projet avait participé aux formations citées précédemment.
On peut aussi faire remarquer, qu’une collaboration avec des agences de voyages
notamment à Lima pourrait être un grand avantage pour le projet notamment pour sa
promotion et sa commercialisation. En effet, lorsque nous étions à Huancavelica, nous
avons eu l’occasion de discuter avec la responsable d’une agence à Lima qui nous a
justement dit que quelques jours avant elle était à la recherche d’un hébergement sur
Caral pour un groupe de touristes qui voulaient être au plus prêt du site touristique. On
imagine aisément que si cette personne avait besoin de cette infrastructure qui
correspond au camping de Caraltambo, d’autres agences pourraient facilement la
nécessiter aussi. Ce qui permettrait de faire fonctionner le projet de façon plus régulière.
150
2.3. Conclusion quant à la deuxième piste de réflexion
Ainsi, on peut voir grâce à ces deux projets que la création de partenariats quel que soit le
type d’acteurs est en général très bénéfique à un projet. En effet, ces collaborations
permettent d’apporter un soutien, des ressources et des opportunités aux projets.
Cependant, comme nous nous posions la question en début de ce mémoire, il faut faire
attention aux alliances que l’on met en place car parfois elles peuvent se retourner d’une
façon ou d’une autre contre le projet.
En effet, dans le cas par exemple de Cielo Azul on peut voir apparaître au moins trois
menaces dues aux partenariats créés. La première, nous l’avons évoqué plus haut,
concerne le partenariat avec l’autre agence de voyage présente sur Huancavelica qui
risque d’entrer en concurrence avec celle de Cielo Azul avec des avantages dus à ses
connaissances de l’agence.
La deuxième menace concerne la collaboration avec la mairie. Comme on a pu le
mentionner précédemment, elle entraine une certaine dépendance de l’agence de
voyages vis-à-vis de la mairie et elle se retrouve parfois bloquée dans des situations
délicates quand elle ne peut répondre à une demande des autorités locales.
Enfin, la troisième menace concerne le partenariat avec Solidaile. En effet, de la même
façon qu’avec la mairie, l’agence de voyages Cielo Azul est dépendante ce coup-ci
financièrement de l’ONG française. Si celle-ci décide un jour de ne plus financer le projet,
celui-ci n’a pas encore assez d’autonomie pour survivre. Il sera donc là aussi obligé de
satisfaire ses demandes même si cela ne l’arrange pas toujours.
Enfin, pour terminer cette partie on peut quand même mentionner que créer des alliances
avec l’ensemble des acteurs liés directement ou non à l’activité touristique n’est pas
obligatoire pour la réussite du projet cependant, cela l’aide fortement.
151
3. Les problèmes rencontrés sur les projets face au manque d’organisation, de
planification et de communication
3.1. Le cas du projet Cielo Azul
3.1.1. Les problèmes de fonctionnement de l’agence
Pour commencer, nous mettrons en avant le fait qu’un des principaux problèmes
rencontrés par l’agence de voyages se situe au niveau du fonctionnement, problèmes dus
à une mauvaise organisation de la part du responsable de l’agence. En effet, comme
nous l’avons évoqué précédemment, il y avait un problème dans la gestion des priorités
ce qui entrainait souvent au final la réalisation d’un travail bâclé ou mal fait ou encore un
retard important par rapport au planning établi.
Cette situation peut ensuite jouer par exemple sur la réservation ou non d’un voyage par
un client qui avait demandé un devis. C’est sûrement ce qui est arrivé avec certaines
écoles.
On a pu voir aussi dans les chapitres précédents que ce manque d’organisation jouait
aussi un rôle déterminant dans le suivi et la gestion irrégulière de la comptabilité.
C’est un ensemble de petites choses qui au final gêne le bon fonctionnement de l’agence
et donc son potentiel de développement.
3.1.2. La question de la rentabilité financière
Comme on l’a évoqué rapidement ci-dessus, le projet de Cielo Azul est à l’heure actuelle
encore financièrement dépendant des aides de l’association française Solidaile. En effet,
c’est elle qui permet d’offrir un salaire au responsable d’agence.
Bien qu’effectuant depuis plusieurs années des bénéfices, ceux-ci ne sont pas encore
assez importants pour couvrir à la fois, le salaire du responsable, les frais divers de
fonctionnement et de promotion et l’aide apportée à l’association Pukullawa qui est à la
base une des raisons d’être de la création de l’agence.
Pour pouvoir gagner en autonomie, le projet a donc besoin d’être plus productif. Les prix
des circuits étant déjà élevés, la principale option est de vendre un plus grand nombre de
tours et donc d’attirer un plus grand nombre de touristes.
152
Pour cela, la principale option est de mettre en place, comme nous l’avons fait, des
actions de promotion et de communication afin de faire venir plus de touristes à l’agence
mais aussi plus largement à Huancavelica pour que le projet puisse bénéficier à
l’ensemble du territoire.
Pour preuve que cette stratégie est efficace, on peut donner l’exemple du guide du
Routard. En effet, depuis cette année Huancavelica et l’agence de voyages Cielo Azul
sont dans le guide du Routard avec par ailleurs une bonne critique. Or cette année, on a
vu arriver plus de français que d’habitude et la plupart, lorsqu’on leur a posé la question,
nous on dit qu’ils avaient connu Huancavelica et qu’ils avaient décidé de venir grâce au
guide du Routard.
De plus, de la même façon, le reportage réalisé par TVPerú a permis de faire une grande
promotion de la région de Huancavelica et plusieurs touristes péruviens nous ont confirmé
qu’ils avaient eu envie de venir parce qu’ils avaient vu le reportage.
3.2. Le cas du projet Caraltambo
Le projet d’éco-camping Caraltambo est selon nous l’exemple type d’un projet qui n’a pas
été planifié ni préparé de façon correcte à l’avance.
En effet, lorsqu’on voit l’état du projet actuellement on se rend compte qu’il est constitué
d’un ensemble de microprojets qui ne sont pas aboutis, qui restent incomplets et qui donc
ne fonctionnent pas correctement.
Pour rappel, il y a un bâtiment comportant plusieurs chambres mais qui n’est pas
complètement aménagé : une chambre sert de dortoir tandis que les deux autres pièces
servent de hangars où s’entassent des meubles et du matériel en tout genre.
Il y a environ cinq salles de bains mais une seule à accès à l’eau et son aménagement
n’est pas terminé.
Un projet de bibliothèque a été entamé mais le bâtiment n’est pas fini, les livres s’abîment
car ils sont soumis aux aléas climatiques et aux insectes et par conséquent, elle ne
fonctionne pas et n’est jamais ouverte.
Un investissement a été fait dans l’achat de ruches mais c’est très récent, elles ne sont
donc pas exploitées.
Par ailleurs, nous savons qu’à l’heure actuelle, la situation économique ne permet pas au
porteur de projet de poursuivre les travaux d’aménagement dans le camping ni de
rembourser son prêt à l’association Solidaile.
153
C’est pourquoi, au vu de la situation, il nous semble pertinent de dire qu’il y a eu un
manque d’organisation et de planification du projet dès le début. En effet, nous imaginons
que par exemple l’argent qui a servi pour construire la bibliothèque aurait pu aller de
façon prioritaire au bâtiment qui constitue les chambres et les salles de bain car ce sont
ces infrastructures qui constituent le cœur même de l’hébergement. A partir des premiers
revenus, le projet de bibliothèque aurait pu ensuite être mené à bien et ainsi être lui aussi
fonctionnel.
Par ailleurs, on pourra noter aussi que ce projet ne mène aucunes actions de promotion
ou de communication. La région n’étant pas encore très touristique, cela pourrait lui être
utile pour attirer des touristes afin d’avoir une certaine rentrée d’argent qui lui permettrait
de se développer et d’améliorer les services proposés.
3.3. Conclusion quant à cette dernière piste de réflexion
Pour commencer, il nous semble clair grâce à l’étude du projet de Caraltambo que la
planification et la phase de préparation du projet joue un rôle clé par la suite dans la
réussite de celui-ci.
En effet, on voit qu’à Caraltambo, le projet n’a pas dû être réfléchi de façon approfondie
sinon on imagine que son développement se serait fait de façon différente, par étape et
non par la superposition de plusieurs microprojets. Or, ce projet a aujourd’hui des
difficultés à fonctionner.
A l’inverse, il semblerait que le projet de Cielo Azul ait été bien pensé dès sa création car
on remarque par exemple que les circuits élaborés sont quasiment les mêmes
qu’aujourd’hui et que l’agence a actuellement toute sa place dans la ville et qu’elle est
même devenue essentielle avec l’augmentation de la fréquentation touristique car elle
reste la seule à proposer des informations et des prestations aux touristes.
Cependant, il faut faire attention car les contextes étant différents, on ne peut pas affirmer
avec certitude que la réussite ou non de ces projets est due à la façon dont ils ont été
planifiés et préparés au moment de leur création. Mais on peut dire, ce coup-ci sans trop
se tromper, que cela joue quand même un rôle déterminent.
On peut aussi faire certaines conclusions concernant la rentabilité économique des
projets.
154
Premièrement, dans les deux cas, on se rend compte qu’elle n’est pas facile à atteindre
pour des projets comme ceux étudiés qui sont des projets de petites tailles dans des
zones encore peu touristiques.
Deuxièmement on peut aussi dire que même si le but premier de ces projets n’est pas de
faire des bénéfices, Cielo Azul est par exemple une association à but non lucratif, la
rentabilité économique est pourtant nécessaire pour que le projet puisse être autonome
vis-à-vis d’autres organismes, ici Solidaile, et se développer de façon intéressante.
Enfin, on remarque que dans les deux cas, ce manque de rentabilité est essentiellement
dû au manque de touristes. Ainsi, une des solutions qui peut être apportée est celle d’un
renforcement ou de la création d’une stratégie de communication et de promotion.
CONCLUSION CHAPITRE 3
Dans ce chapitre nous sommes donc revenus sur les différentes pistes de réflexion que
nous avions proposées dans la première partie de ce mémoire et nous les avons
analysées en nous appuyant sur les deux projets qui ont constitué notre expérience
terrain.
Il ressort principalement de cette analyse que nos hypothèses de travail semblent
correspondre à la réalité du terrain avec cependant certaines nuances.
155
CONCLUSION PARTIE 3
Dans cette troisième partie nous avons donc présenté le résultat de notre travail tant sur
le plan des actions pratiques mises en place sur le terrain pour répondre aux missions de
stage, que sur le plan théorique par la confrontation du terrain avec nos pistes réflexion.
Dans le premier chapitre nous nous sommes concentrés sur le premier axe de travail que
nous avions évoqué dans notre méthodologie, à savoir la communication et la promotion.
Nous y avons donc présenté les actions menées allant dans le sens d’un renforcement de
la campagne de promotion de l’agence : la stratégie internet avec notamment la création
d’une page facebook, le reportage TVPerú, les promotions, la participation aux salons, la
campagne d’affichage, les actions spécifiques pour les écoles et les agences de voyages,
etc.
Dans le deuxième chapitre, nous nous sommes attardés sur les outils en faveur d’une
amélioration du fonctionnement et de la gestion de l’agence. Nous avons alors présenté
notre travail sur la comptabilité, sur l’outil de rangement des informations et les actions en
cours de réflexion notamment en lien avec les circuits, l’aménagement de l’espace de
travail et les formations du personnel travaillant à l’agence de voyages.
Nous avons aussi présenté notre travail au sein de l’association Pukullawa afin de
participer au développement territorial.
Enfin, dans un dernier chapitre, nous sommes revenus sur nos pistes de réflexion
concernant notre sujet d’étude. Il en est ressorti les éléments suivants :
Quel que soit le projet, le patrimoine y joue un rôle clé et les porteurs de projet dans le
cadre d’un tourisme solidaire en sont conscient et mènent des actions pour le protéger.
Cependant, sa protection n’est pas suffisante, pour qu’il puisse réellement servir au projet
il doit aussi être valorisé.
A propos de la création de partenariats, il semble qu’il est intéressant à de nombreux
niveaux de créer des partenariats avec les acteurs impliqués directement ou non dans le
tourisme. Cependant il faut faire attention aux implications qui vont avec ces partenariats
pour ne pas qu’ils finissent par nuire aux projets.
Enfin, il apparaît clairement qu’avant de mettre en place un projet il doit être bien pensé et
préparé et qu’une certaine rentabilité économique soit nécessaire à n’importe quel projet
même si celui-ci n’a pas dans ses objectifs de faire des bénéfices. Pour atteindre cette
rentabilité, une des solutions envisageables semble être un travail de promotion du projet.
156
CONCLUSION GENERALE
Notre étude portait donc, comme on a pu le voir tout au long de ce mémoire, sur le
développement des projets de tourisme solidaire dans les pays en voie de
développement. Nous nous étions plus spécialement concentré sur le Pérou en Amérique
Latine et de façon encore plus précise sur les zones encore peu touristiques que l’on
trouvait dans le pays.
Notre problématique plus spécifique était donc l’étude des projets de tourisme solidaire
dans les pays en voie de développement comme le Pérou et dans les zones ou la
fréquentation touristique est encore faible mais en augmentation.
Notre terrain d’étude se composait de deux stages, un de deux mois effectué sur un projet
d’éco-camping dans la région de Caral au nord de Lima et un de trois mois effectué à
Huancavelica dans une agence de voyages solidaire. Dans les deux cas la demande de
base de mon maître de stage était la même : proposer des actions de développement de
ces projets pour qu’ils puissent mieux fonctionner et gagner en autonomie.
C’est pourquoi nous avons encore plus concentré notre étude sur la question des facteurs
qui pourraient influencer de façon positive la réussite de ce type de projet.
Notre travail a donc consisté dans un premier temps à établir un diagnostic le plus
complet possible des projets et de leur environnement afin d’en déterminer sous forme
d’une matrice SWOT, leurs forces, faiblesses, opportunités et menaces. Ainsi, à partir de
ces diagnostics, nous avons pu proposer des axes de développement adaptés à chaque
projet.
Pour des raisons personnelles et professionnelles nous nous sommes concentrés de
façon plus particulière sur le deuxième stage, celui de l’agence de voyages solidaire Cielo
Azul à Huancavelica.
Dans un premier temps, nous avons réalisé un travail sur l’axe de la promotion de
l’agence de voyages et de ses circuits. Pour cela nous avons mis en place différentes
actions autour notamment de la stratégie internet, de la clientèle nationale et de la
recherche de nouveaux secteurs de clientèle tels que les scolaires.
Nous avons ensuite réalisé un travail afin d’améliorer le fonctionnement et la gestion de
l’agence. Pour commencer nous avons travaillé sur la comptabilité, puis l’organisation au
sein de l’agence et nous avons entamé des pistes de réflexion notamment sur les produits
proposés et les formations pour les personnes travaillant à l’agence.
157
Enfin, nous avons effectué un travail plus pédagogique auprès de l’association Pukullawa
afin de l’aider dans ses activités éducatives auprès des enfants de la ville de
Huancavelica.
A partir de notre travail de terrain sur le projet Cielo Azul et sur le projet d’éco-camping de
Caraltambo, nous avons pu déterminer des premières réponses à notre étude sur les
facteurs de succès des projets touristiques solidaires.
Pour commencer il semblerait que le patrimoine ait une importance capitale quel que soit
le type de projet car c’est lui qui permet d’attirer les touristes. Dans le cas de projets
alternatifs, on peut se rendre compte que les acteurs ont conscience de l’importance de
ce patrimoine tant sur le plan touristique que pour les territoires et c’est pourquoi des
actions de protection sont souvent menées. Cependant, nous avons aussi réalisé que
pour pouvoir utiliser ce patrimoine, la protection n’était pas suffisante, il fallait aussi mettre
en plus une certaine valorisation de ce patrimoine.
Nous avons ensuite étudié la question de la mise en réseau des acteurs et de la création
de partenariats. Il apparaît de façon claire que les collaborations avec différents types
d’acteurs sont bénéfiques sur de nombreux plans mais il faut cependant prendre garde à
la façon dont sont faites ces alliances. En effet, il faut faire attention aux différentes
implications que ces partenariats induisent pour chaque partie afin qu’ils ne finissent pas
par être plus négatifs que positifs.
Il apparaît que la préparation des projets revêt une importance capitale pour leur réussite.
En effet, un projet mal planifié peut réussir mais il part d’entrée sur de mauvaises bases.
Enfin, il semblerait que la rentabilité économique soit un passage obligé, c’est pour cette
raison qu’une campagne de promotion efficace permet au projet d’avoir de meilleures
chances de réussite.
Bien entendu, les éléments présentés ci-dessus sont des facteurs influençant de façon
importante la réussite ou non d’un projet mais ce ne sont pas les seuls.
Ce sujet mériterait une réflexion plus approfondie sur plusieurs points et surtout un travail
de terrain sur un plus long terme afin de pouvoir mesurer de façon réellement précise les
influences de telle ou telle action notamment dans des zones comme celles étudiées qui
vont voir leur fréquentation touristique augmenter de façon importante dans les années à
venir.
158
Ces deux projets n’étant pas des projets communautaires ayant un impact clairement
établi sur le développement local, il serait intéressant de voir comment en se développant
ils continuent ou non d’intervenir sur leur territoire et s’ils ont réellement un impact sur le
développement socioculturel et économique local notamment dans ces zones où les
populations locales ne sont pas encore très réceptives à l’activité touristique.
159
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BATAILLOU Christian. Conclusion : Tourisme et développement ? In BATAILLOU
Christian & SCHEOU Bernard, Tourisme et développement-Regards croisés, SaintEstève : Presses Universitaires de Perpignan, coll. Etudes, 2007, 483 p.
Travaux universitaires :
-
EXPINOZA ALFARO Cecilia. Le projet d’initiative locale : un nouveau support pour le
développement touristique au Pérou. Maîtrise Ingénierie et commercialisation des
produits hôteliers et touristiques. Option : Tourisme. Université de Toulouse II Le
Mirail, Département CETIA, 2000, 144 p.
-
LADET Aurélie. Le tourisme solidaire vecteur de désenclavement des espaces ruraux
dans les pays du Sud. Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix :
Université de Toulouse II - Le Mirail, Département CETIA, 2013, 86 p.
-
LARDY Audrey. La place du touriste solidaire dans le développement local d’un
territoire. Mémoire de Master 1 Tourisme et Développement. Foix : Université de
Toulouse II - Le Mirail, Département CETIA, 2013, 107 p.
161
TABLE DES ANNEXES
Annexe A : Cartes du Pérou : Situation géographique et paysages............................163
Annexe B : Arrivée mensuel des touristes internationaux au Pérou de Janvier 2002 à
Juin 2013 ...................................................................................................................164
Annexe C : Résumé des contenus du modèle ............................................................165
Annexe D : Les 17 fonctions d’une DIRCETUR ..........................................................166
Annexe E : Calendrier des fêtes de la province de Huancavelica ...............................167
Annexe F : Carte de la localisation de l’éco-camping Caraltambo ..............................168
Annexe G : Inventaire des ressources touristiques .....................................................169
Annexe H : Exemple de fiche atout touristique ...........................................................170
Annexe I : Affiche promotionnelle de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul ............171
162
Annexe A : Cartes du Pérou : Situation géographique et
paysages
Source : Vivencia Andina
163
Annexe B : Arrivée mensuel des touristes internationaux au
Pérou de Janvier 2002 à Juin 2013
164
Annexe C : Résumé des contenus du modèle
Source : PENTUR - 2008
165
Annexe D : Les 17 fonctions d’une DIRCETUR
1. Formular, aprobar, ejecutar, evaluar, dirigir, controlar y administrar las políticas en
materia de desarrollo de la actividad turística regional, en concordancia con la política
general del gobierno y los planes sectoriales.
2. Formular concertadamente, aprobar y ejecutar las estrategias y el programa de
desarrollo turístico de la región.
3. Aprobar directivas relacionadas con la actividad turística, así como criterios técnicos
que aseguren el cumplimiento de objetivos y metas que se derivan de los
lineamientos de la política nacional de turismo.
4. Promover el desarrollo turístico mediante el aprovechamiento de las potencialidades
regionales.
5. Calificar a los prestadores de servicios turísticos de la región, de acuerdo con las
normas legales correspondientes.
6. Coordinar con los gobiernos locales las acciones en materia de turismo de alcance
regional.
7. Llevar y mantener actualizados los directorios de prestadores de servicios turísticos,
calendarios de eventos y el inventario de recursos turísticos, en el ámbito regional, de
acuerdo a la metodología establecida por el MINCETUR.
8. Identificar posibilidades de inversión y zonas de interés turístico en la región, así
como promover la participación de los inversionistas interesados en proyectos
turísticos.
9. Proponer y declarar zonas de desarrollo turístico prioritario de alcance regional.
10. Disponer facilidades y medidas de seguridad a los turistas, así como ejecutar
campañas regionales de protección al turista y difusión de conciencia turística, en
coordinación con otros organismos públicos y privados.
11. Verificar el cumplimiento de las normas de medio ambiente y preservación de
recursos naturales de la región, relacionadas con la actividad turística
12. Declarar eventos de interés turístico regional.
13. Supervisar la correcta aplicación de las normas legales relacionadas con la actividad
turística y el cumplimiento de los estándares exigidos a los prestadores de servicios
turísticos de la región, así como aplicar las correspondientes sanciones en caso de
incumplimiento, de conformidad con la normatividad vigente.
14. Suscribir contratos, convenios o acuerdos de cooperación interinstitucional con
entidades públicas o privadas.
15. Promover la formación y capacitación del personal que participa en la actividad
turística
16. Fomentar la organización y formalización de las actividades turísticas de la región.
17. Organizar y conducir las actividades de promoción turística de la región en
coordinación con las organizaciones de la actividad turística y los gobiernos locales.
166
Annexe E : Calendrier des fêtes de la province de
Huancavelica
167
Annexe F : Carte de la localisation de l’éco-camping
Caraltambo
Source : Site internet du projet Caraltambo49
49
[en ligne]. Disponible sur http://caraltambo.com/location.html (consulté le 04.2013)
168
Annexe G : Inventaire des ressources touristiques
Patrimonio cultural
Ficha N°
Atractivo
1
Sitio arqueológico de Caral
2
Sitio arqueológico de Aspero
3
Sitio arqueológico de Vichama
4
Paramonga (Fortaleza; Casa de las brujas; Cero La
Horca; etc.)
5
Museo Bolivariano en Pativilca
6
Gastronomía
7
Turismo espiritual - Chamanismo
¿Qué hacer?
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Aconsejar restaurantes en la
provincia
b. Proponer comida en Caraltambo
c. Proponer taller de cocina típica
(comida y bebida)
a. Ceremonia chamanismo
b. Laberinto de meditación
c. Temascal
d. Descubrimiento de plantas
medicinales
Patrimonio natural
Ficha N°
Atractivo
8
Circuito de playas
9
Albufera Medio mundo
10
Riqueza de la flora/fauna y paisaje del valle
¿Qué hacer?
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y proponer como
actividad “a la carta” para los que
están en Caraltambo
a. Integración en un circuito
b. Acompañar y hacer una visita que
proponemos como actividad “a la
carta” para los que están en
Caraltambo
a. Circuito de descubrimiento de la
agricultura
b. Paseo/senderismo por el rio
c. Explicación con carteles/fichas o
directamente de Scott sobre el
Huarango y las plantas del valle
d. Observaciones de aves
e. Trekking/Senderismo en la
montaña hasta mirador sobre el
valle y la ZAC
169
Annexe H : Exemple de fiche atout touristique
La ciudad Sagrada de Caral
Ficha N°1
Ubicación: En el Valle del rio Supe
Tipo de atractivo: Patrimonio cultural
La civilización Caral se formo en el área Norcentral
del Peru, antes que en cualquier otro lugar de los
Andes y de América. Su antigüedad, entre 3000 y
2500 a.C., es similar, o quizás más importante, a
las civilizaciones que fueron identificada hasta
ahora: Egipto, Mesopotamia, India, etc.
A diferencia de otras civilizaciones, que intercambiaron bienes, conocimientos y experiencias, la
Civilización Caral logró un desarrollo precoz en completo aislamiento de otras poblaciones. Se han
sido identificados 19 asentamientos del mismo período, distribuidos a lo largo de 40 km, en las
zonas de litoral, valle bajo y medio de Supe, los cuales corresponden a la civilización Caral-Supe.
En cada uno de estos sitios arqueológicos se encuentran edificios públicos piramidales.
La Ciudad Sagrada de Caral ocupa 66 hectáreas,
en las cuales se distinguen varias zonas. Caral alta,
que
tiene
las
construcciones
públicas
y
residenciales más grandes de la ciudad: pirámides,
plazas circulares, espacios de congregación colectiva, unidades residenciales de los funcionarios,
de especialistas y servidores. Caral baja, tiene edificios de menores dimensiones, como el
complejo arquitectónico del Anfiteatro, el edificio de la plaza Circular y un conjunto residencial de
menor extensión.
Los fines de semana del Viernes al Domingo se encuentran, en la zona de recepcion del sitio
arqueologico, tiendas de artesania y comida tradicional peruana.
Consejos a los visitantes
¿Cómo
ir? ¿Cuánto
¿Cómo
disfrutar tiempo?
del lugar?
Llevar
protecciones
para
el
sol
Andando desde Caraltambo – 3km  40min
Le
acompañamos
o
le
indicamos
como
llegar
desde
Caraltambo
hasta
la
entrada
del
sitio
(sombrero,
gafas,
mangas
largas,
crema,
Colectivo / Taxi + andando  20min
agua, etc.);
y allí tendrá
una visita
guiadadepor
especialistas.
Horario de atención:
8.00a.m
- 4.00p.m
Lunes
a Domingo
Procurar ayudar a la limpieza y
Precio
conservación del recinto arqueológico.
Adulto: 11 soles Estudiante con carnet: 4 soles
Mayores de 65 años: 1 sol
Ingreso y guiado: 20 soles a compartir según el número de personas en el grupo (Visita de
170
aproximadamente 1h30)
Annexe I : Affiche promotionnelle de l’agence de voyage
solidaire Cielo Azul
171
TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS
DIRCETUR : Dirección Regional del Comercio Exterior y del Turismo
 Direction Régionale du Commerce Extérieur et du Tourisme
INEI : Instituto Nacional de Estadística e Informática
 Institut National de Statistique et d’Informatique
MINCETUR : Ministerio del Comercio Exterior y del Turismo
 Ministère du Commerce Extérieur et du Tourisme
OMT : Organisation Mondiale du Tourisme
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PENTUR : Plan Estratégico Nacional de Turismo
 Plan Stratégique National de Tourisme
PERTUR : Plan Estratégico Regional de Turismo
 Plan Stratégique Régional de Tourisme
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUE : Programme des Nations Unies pour l’Environnement
PROMPERU : Commission de Promotion du Pérou pour l’exportation et le tourisme
UNAT : Union Nationale des Associations de Tourisme
172
TABLE DES FIGURES
Figure 1 : Carte des principales destinations touristiques au Pérou……………………….17
Figure 2 : Situation géographique du département et de la province de Huancavelica…18
Figure 3 : Ressources touristiques identifiées dans la province de Huancavelica……….85
Figure 4 : Carte de la province de Barranca………………………………………………….98
Figure 5 : Carte des sites archéologiques de la civilisation Caral………………………...104
173
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Nombre de touristes à Huancavelica de 2000 à 2012…………………………90
Tableau 2 : Plan d’actions à réaliser pour l’amélioration du camping…………………….110
Tableau 3 : Activités potentielles à développer par le camping…………………………...112
Tableau 4 : Premières pistes d’actions de promotion possibles pour le projet
Caraltambo………………………………………………………………………………………113
Tableau 5 : Modèle de document comptable utilisé par l’agence de voyages Cielo
Azul……………………………………………………………………………………………….131
174
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .......................................................................................................... 5
SOMMAIRE ...................................................................................................................... 6
INTRODUCTION GENERALE .......................................................................................... 7
PARTIE 1 :.......................................................................................................................10
Les projets de tourisme solidaire dans les pays en développement : Exemple du projet
Cielo Azul au Pérou .........................................................................................................10
Chapitre 1 : Le projet Cielo Azul, un projet de tourisme solidaire s’inscrivant dans un
contexte touristique et socio-économique particulier ....................................................12
1. Le Pérou, une nouvelle destination touristique en Amérique Latine ................................... 12
1.1.
Présentation générale du Pérou .................................................................12
1.1.1.
Sa situation géographique et ses paysages .........................................12
1.1.2.
Son histoire millénaire .........................................................................13
1.1.3.
La situation socio-économique du pays ...............................................14
1.2.
Les principaux attraits touristiques du Pérou ..............................................15
1.3.
Les chiffres clés du tourisme au Pérou .......................................................16
2. Huancavelica, une région économiquement pauvre mais riche de son histoire et de son
territoire .................................................................................................................................... 18
2.1.
Situation géographique ...............................................................................18
2.2.
Histoire de Huancavelica ............................................................................19
2.2.1.
L’époque inca et pré-inca ....................................................................19
2.2.2.
L’époque de la colonisation .................................................................19
2.2.3.
L’époque républicaine et contemporaine .............................................20
2.3.
La situation socio-économique
et touristique de la province de
Huancavelica.........................................................................................................21
3. Le projet d’agence de voyage solidaire Cielo Azul ............................................................. 23
3.1.
L’association Pukullawa ..............................................................................23
3.1.1.
Qu’est ce que l’association Pukkulawa ? .............................................23
3.1.2.
Son origine ..........................................................................................23
175
3.1.3.
3.2.
L’association aujourd’hui .....................................................................24
L’agence de voyage Cielo Azul ...................................................................25
3.2.1.
La création de l’agence........................................................................25
3.2.2.
Présentation de l’agence aujourd’hui ...................................................25
3.3.
Son implication dans le développement local..............................................27
3.3.1.
Les liens avec l’association Pukullawa ................................................27
3.3.2.
Le travail avec les populations locales .................................................27
Chapitre 2 : Le passage d’un tourisme de masse à un tourisme alternatif : le besoin des
territoires, des populations mais aussi des touristes .....................................................30
1. Pourquoi a-t-on besoin d’un tourisme alternatif : le tourisme industrialisé et ses dérives .. 30
1.1.
La démocratisation du tourisme et l’arrivée du tourisme de masse .............30
1.1.1.
Les origines du tourisme......................................................................30
1.1.2.
Le 20e siècle : le rêve d’un tourisme pour tous .....................................31
1.2.
Les caractéristiques d’un tourisme dit de masse .........................................32
1.2.1.
Les touristes ........................................................................................32
1.2.2.
Les services proposés et les prestataires ............................................33
1.3.
Les problèmes engendrés sur les trois plans du développement durable ...33
1.3.1.
Sur le plan environnemental ................................................................33
1.3.2.
Sur le plan économique .......................................................................34
1.3.3.
Sur le plan socioculturel.......................................................................35
2. L’apparition des nouvelles formes de tourisme dites alternatives en réponse aux dangers
représentés par le tourisme de masse ..................................................................................... 36
2.1.
L’apparition de la notion de tourisme durable..............................................36
2.1.1.
La notion de développement durable ...................................................36
2.1.2.
La notion de tourisme durable .............................................................37
2.2.
Une prise de conscience aussi de la part des touristes ...............................37
2.3.
Caractéristiques générales du tourisme alternatif .......................................38
2.4.
Les différentes formes de tourisme alternatif ..............................................39
3. Focus sur le tourisme solidaire ............................................................................................ 41
3.1.
Définition générale du tourisme solidaire ....................................................41
176
3.2.
Caractéristiques du tourisme solidaire ........................................................42
3.2.1.
Des caractéristiques spécifiques à cette forme de tourisme.................42
3.2.2.
Des caractéristiques communes aux formes de tourisme alternatif ......43
3.3.
Les difficultés rencontrées par les projets de tourisme solidaire..................44
3.3.1.
La qualité des produits et des services proposés.................................44
3.3.2.
La qualification des ressources humaines ...........................................44
3.3.3.
La difficile intégration au marché .........................................................45
3.3.4.
Les conflits territoriaux .........................................................................45
Chapitre 3 : Pistes de réflexion sur les facteurs de réussite des projets alternatifs et
solidaires ......................................................................................................................47
1. L’utilisation du patrimoine culturel et naturel ....................................................................... 47
1.1.
L’exploitation touristique du patrimoine et les risques encourus ..................47
1.2.
Une valorisation basée sur une réflexion approfondie.................................48
1.2.1.
La prise en compte des populations locales dans le processus
décisionnel ........................................................................................................48
1.2.2.
1.3.
La prise en compte des caractéristiques du patrimoine .......................49
Les enjeux liés à la mise en tourisme d’un patrimoine ................................50
1.3.1.
Les enjeux économiques .....................................................................50
1.3.2.
Les enjeux socioculturels .....................................................................50
2. Les enjeux de la création de réseaux d’acteurs .................................................................. 51
2.1.
Travailler avec les communautés locales....................................................51
2.2.
Travailler avec les organismes internationaux ............................................52
2.3.
Travailler avec les autorités locales ............................................................53
2.4.
Travailler avec les autres secteurs d’activité ...............................................54
3. La création du projet, sa mise en place et son développement : trois étapes clés avec des
besoins importants ................................................................................................................... 55
3.1.
L’importance de la planification et de l’organisation en aval du projet. ........55
3.2.
Les difficultés face à la rentabilité du projet pour que celui-ci aide au
développement......................................................................................................56
PARTIE 2 :.......................................................................................................................61
177
L’analyse du projet et de son environnement, une étape préliminaire essentielle à la mise
en place d’actions pour le développement du projet touristique .......................................61
Chapitre 1 : Présentation du travail effectué sur le terrain au sein de l’agence de voyage
solidaire Cielo Azul .......................................................................................................63
1.1.
Contexte du stage : l’implication de l’association Solidaile dans le projet
Cielo Azul ..............................................................................................................63
1.2.
Les objectifs et missions du stage ..............................................................64
2. Méthodologie utilisée pour la réalisation d’une analyse du projet et de son environnement
et pour la mise en place des actions ........................................................................................ 65
2.1.
Analyse du projet et de son environnement ................................................65
2.2.
Les outils et actions mis en places à la suite de cette analyse et le travail au
sein de l’association Pukullawa .............................................................................68
2.2.1.
La création d’un plan de communication ..............................................68
2.2.2.
L’amélioration du fonctionnement de l’agence .....................................69
2.2.3.
Le travail au sein de l’association Pukullawa .......................................70
3. Analyse plus particulière du projet de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul ................. 71
3.1.
L’équipe de travail ......................................................................................71
3.2.
Le fonctionnement de l’agence ...................................................................72
3.3.
Les produits proposés ................................................................................72
3.4.
La promotion...............................................................................................73
Chapitre 2 : Un environnement national et local majoritairement favorable pour le
développement du projet ..............................................................................................76
1. Le projet face au développement du tourisme au Pérou .................................................... 76
1.1.
L’évolution du tourisme au Pérou................................................................76
1.1.1.
Chiffres clés et tendances du tourisme ................................................76
1.1.2.
Un développement chaotique et non contrôlé ......................................77
1.2.
Une volonté de reprendre en main le développement touristique................78
1.3.
Le PENTUR : Plan Stratégique National de Tourisme ................................80
1.4.
L’organisation institutionnelle du tourisme au Pérou ...................................82
1.4.1.
Le MINCETUR : Ministère du commerce extérieur et du tourisme .......82
1.4.2.
Les DIRCETUR : Direction régionale du commerce extérieur et du
tourisme 83
178
1.4.3.
Les autres organismes jouant un rôle dans le développement du
tourisme 83
2. Le projet dans son environnement local : la région de Huancavelica ................................. 84
2.1.
Le potentiel touristique de Huancavelica.....................................................84
2.1.1.
Le patrimoine naturel ...........................................................................85
2.1.2.
Le patrimoine culturel matériel .............................................................86
2.1.3.
Les coutumes et traditions ...................................................................88
2.2.
Le tourisme aujourd’hui ..............................................................................90
2.2.1.
Les chiffres du tourisme et leur évolution .............................................90
2.2.2.
Le profil des touristes...........................................................................90
2.2.3.
Les infrastructures de service disponibles ...........................................91
2.3.
L’implication des différentes institutions publiques ......................................92
2.3.1.
Le rôle de la mairie ..............................................................................92
2.3.2.
Le rôle de la DIRCETUR .....................................................................93
2.3.3.
Des relations difficiles entre ces deux acteurs .....................................94
2.4.
Le tourisme dans le contexte socioculturel de la ville : la réaction des
populations locales ................................................................................................95
2.4.1.
La nécessité d’une plus grande sensibilisation de la population ..........95
2.4.2.
Le comportement des populations face aux touristes ..........................96
Chapitre 3 : Complément d’étude : le projet d’éco-camping de CaralTambo ................98
1. Présentation du projet ......................................................................................................... 98
1.1.
Situation géographique ...............................................................................98
1.2.
Le projet d’éco-camping de Caraltambo .....................................................99
1.2.1.
Naissance du projet .............................................................................99
1.2.2.
Descriptif du camping ..........................................................................99
1.2.3.
La volonté d’en faire plus qu’un simple camping ................................100
1.3.
Mon travail en tant que stagiaire sur le projet............................................100
2. Méthodologie utilisée pour répondre aux missions de stage ............................................ 101
2.1.
L’analyse du projet ...................................................................................101
2.2.
Un inventaire des potentialités de développement d’activités ...................102
179
2.3.
La mise en place d’un plan de communication..........................................103
3. Premier diagnostic préliminaire et actions proposées en conséquence ........................... 104
3.1.
Informations principales identifiées sur la région de Caral-Supe ...............104
3.1.1.
Le potentiel touristique de la région ...................................................104
3.1.2.
Le tourisme actuel dans la zone ........................................................105
3.1.3.
Le travail des institutions publiques ...................................................106
3.2.
Première analyse du projet .......................................................................107
3.2.1.
Le potentiel du projet .........................................................................107
3.2.2.
Un projet encore loin d’être opérationnel ...........................................108
3.2.3.
Les difficultés rencontrées pour le développement du projet..............109
3.3.
Travail effectué et proposé .......................................................................110
3.3.1.
Tableau de bord des actions matérielles à réaliser en priorité ...........110
3.3.2.
Proposition de nouvelles activités pour compléter l’offre de camping .111
3.3.3.
Première ébauche d’un plan de communication ................................112
PARTIE 3 :.....................................................................................................................116
Chapitre 1 : Un plan de communication pour l’agence Cielo Azul ...............................118
1. Réflexions sur la stratégie internet .................................................................................... 118
1.1.
La page internet de l’agence de voyages..................................................118
1.2.
La création d’une page Facebook .............................................................119
1.3.
Etre présent à travers d’autres sites internet .............................................120
2. Des actions à destinations des clientèles locales, nationales et étrangères .................... 121
2.1.
Des actions en direction de la clientèle locale et nationale........................121
2.2.
Des actions en direction de tout type de clientèle .....................................123
2.3.
De nouvelles idées à exploiter ..................................................................125
3. De nouvelles cibles spécifiques : les scolaires et les agences de voyages ...................... 126
3.1.
Toucher les scolaires locaux et de la région .............................................126
3.2.
Créer des relations avec des agences de voyages et TO péruviens .........128
Chapitre 2 : La mise en place de nouveaux outils pour développer l’activité de l’agence
de voyages et de l’association Pukullawa ...................................................................130
1. Des outils pour améliorer la gestion et le fonctionnement de l’agence ............................. 130
180
1.1.
Comptabilité .............................................................................................130
1.1.1.
Le problème rencontré.......................................................................130
1.1.2.
Les solutions apportées .....................................................................131
1.2.
Regroupement des informations essentielles............................................132
1.2.1.
Un outil de suivi de l’activité ...............................................................132
1.2.2.
Un outil pour le fonctionnement au quotidien .....................................133
1.3.
Création d’un modèle de présentation des circuits ....................................134
2. Des outils et actions en cours de développement ............................................................. 135
2.1.
Modification des circuits et création de nouveaux .....................................135
2.2.
Aménagement de l’espace de travail ........................................................136
2.3.
Achat de nouveaux matériels et formations ..............................................137
3. Le travail au sein de l’association Pukullawa .................................................................... 139
3.1.
Un travail éducatif et pédagogique............................................................139
3.2.
Un travail de promotion .............................................................................140
3.3.
Les difficultés rencontrées et les solutions envisageables ........................141
Chapitre 3 : Analyse des pistes de réflexions établies en début d’étude par leur
confrontation aux expériences terrains .......................................................................143
1. L’utilisation du patrimoine dans le cas du projet Cielo Azul et du projet CaralTambo ...... 143
1.1.
Le cas du projet Cielo Azul .......................................................................143
1.1.1.
L’utilisation actuelle du patrimoine .....................................................143
1.1.2.
Le manque de valorisation et de promotion du patrimoine .................144
1.2.
Le cas du projet de Caraltambo ................................................................145
1.3.
Conclusion quant à cette première piste de réflexion ................................146
2. L’importance de la création d’un réseau d’acteurs pour le projet mais aussi pour le territoire
147
2.1.
L’importance de l’utilisation du réseau à Huancavelica .............................147
2.1.1.
Le partenariat avec Solidaile..............................................................147
2.1.2.
Le réseau de prestataires sur le territoire...........................................147
2.1.3.
Les partenariats avec les autres agences ..........................................148
2.1.4.
La collaboration avec les institutions publiques..................................149
181
2.2.
La non-utilisation du réseau et ses conséquences à Caral .......................150
2.3.
Conclusion quant à la deuxième piste de réflexion ...................................151
3. Les problèmes rencontrés sur les projets face au manque d’organisation, de planification et
de communication .................................................................................................................. 152
3.1.
Le cas du projet Cielo Azul .......................................................................152
3.1.1.
Les problèmes de fonctionnement de l’agence ..................................152
3.1.2.
La question de la rentabilité financière ...............................................152
3.2.
Le cas du projet Caraltambo .....................................................................153
3.3.
Conclusion quant à cette dernière piste de réflexion .................................154
CONCLUSION GENERALE ..........................................................................................157
BIBLIOGRAPHIE ...........................................................................................................160
TABLE DES ANNEXES .................................................................................................162
Annexe A : Cartes du Pérou : Situation géographique et paysages............................163
Annexe B : Arrivée mensuel des touristes internationaux au Pérou de Janvier 2002 à
Juin 2013 ...................................................................................................................164
Annexe C : Résumé des contenus du modèle ............................................................165
Annexe D : Les 17 fonctions d’une DIRCETUR ..........................................................166
Annexe E : Calendrier des fêtes de la province de Huancavelica ...............................167
Annexe F : Carte de la localisation de l’éco-camping Caraltambo ..............................168
Annexe G : Inventaire des ressources touristiques .....................................................169
Annexe H : Exemple de fiche atout touristique ...........................................................170
Annexe I : Affiche promotionnelle de l’agence de voyage solidaire Cielo Azul ............171
TABLE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS ...........................................................172
TABLE DES FIGURES..................................................................................................173
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................174
TABLE DES MATIERES ...............................................................................................175
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Ce mémoire à pour objet le thème des projets de tourisme solidaire dans les pays en voie
de développement et plus particulièrement dans les zones où la fréquentation touristique
est encore très faible.
Nous avons conscience que la majorité de ces projets rencontre souvent des difficultés
pour se développer notamment dues à leurs faibles moyens financiers et généralement
au manque de compétence des porteurs de projet. Nous avons donc souhaité nous
pencher sur la question des facteurs permettant d’influencer de façon positive la réussite
de ces projets.
Pour réaliser cette étude, nous nous sommes appuyés sur le travail réalisé lors d’un stage
de cinq mois dans le cadre d’une coopération internationale dans l’agence de voyages
solidaire Cielo Azul dans la région de Huancavelica au Pérou. Ainsi, ce mémoire présente
ce travail et le replace dans le contexte de recherche théorique de notre étude afin de
répondre à la question suivante : Comment réussir à pérenniser et développer l’activité
d’un projet touristique solidaire dans une zone très peu touristique afin que celui-ci puisse
aider au développement socio-économique de sa région ?
Mots clés : Tourisme solidaire – Pérou – Agence de voyages – Facteur clés de succès –
pays en développement.
This study deals with projects of fair tourism in developing country and especially in areas
where the frequentation of tourists is already really low.
We are conscious of the fact that the majority of these projects have problems for
developing themselves. Very often it’s due to their low financial ways or to the lack of
competences of the project’s responsible person. That’s why we decided to focus our
research on the various factors which can influence in the positive way the success of
these projects.
To realize this study, we base on the work we realized during a 5 months training period in
the fair travel agency Cielo Azul in Huancavelica in Peru which work in cooperation with a
French association. So, this study will present this work and replace it in the context of our
research to answer the following questions: How can we manage to make durable and to
develop the activity of a fair tourism project in an area where the number of tourists is very
low? And how, like that, this project can help the socio-economic development of its
region?
Key word: Fair tourism – Peru – Travel Agency – Developing country – Key factor of
success
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