Fiche n°5

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Fiche n°5
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Journalistes otages
Deux journalistes de FR3 ont été
enlevés en Afghanistan, avec
trois de leurs accompagnateurs,
le 30 décembre 2009, dans
l’exercice de leur métier de
reporters de guerre.
Ce n’est certes pas la première fois
que des journalistes français, dans
l’exercice de leurs fonctions sont
enlevés et pris en otages, dans des
pays lointains et en guerre.
Mais cette fois, pour Hervé Ghesquière
et Stéphane Taponier, la
problématique apparaît vitre différente.
Ainsi, nous avons assisté, par voie
médiatique télévisuelle, à des
réactions à l’emporte-pièce et
mensongères de la part du
gouvernement en place, instituant une
intox délétère voire de l’indifférence (la
pire chose qui soit) dans l’esprit du
public. Le PS, par la voix de Martine
Aubry s’est insurgé, des positions et
des critiques indéfendables. Mais pas
grande solidarité perceptible !
Le lundi 3 mai, lors de la Journée
Internationale pour la liberté de la
Presse, RSF a décidé de changer de
mode de communication pour faire
entendre une autre vérité, en accord
avec les familles des reporters-otages.
Petit rappel chronologique des faits.
Reporters en mission
Hervé Ghesquière et Stéphane
Taponier, journalistes missionés par
FR3, terminaient un reportage pour
l’émission d’Elise Lucet « Pièces à
conviction ».
Leurs noms sont tus
L’annonce de leur enlèvement est
rapide et passé inaperçue. Leurs noms
ne sont meme pas cites, par prudence
veut faire croire RF3.
La colère de Sarko
Hervé Morin, affirme que « Nicolas
Sarkozy (a) piqué [...] une grosse
colère contre l'inconscience des
journalistes enlevés en Afghanistan ».
« C'est insupportable de voir qu'on fait
courir des risques à des militaires pour
aller les chercher dans une zone
dangereuse où ils avaient l'interdiction
de se rendre, aurait déclaré le
Président. Il faut que les Français
sachent le coût de cette histoire. »
Le coût est annoncé
Le général d’armée Georgelin, en
charge du dossier confirme le montant
à la télévision. Le tollé, enfin se fait
entendre. La société des journalistes
de FR3 se dit scandalisée, d’autres du
service public manifestent et RFS
jugent ces declarations “odieuses” et
“obscènes”. Nous sommes le 22 février
2010, les otages sont retenus depuis
plus de 50 jours.
Bernard Kouchner prend leur
defense… et prononce cette phrase
d’anthologie: “Si les journalistes ne
faisaient pas leur métier, le monde
serait different”.
Martine Aubry réagit
"Ces propos de la part d'un haut
responsable de notre défense (à
propos des annonces par le général
Georgelin du coût des otages, ce qui
revient à faire porter les frais de cette
action militaire mais humanitaire sur
les personnes pour les culpabiliser et
peut-être leur demander, une fois
libérées, de rembourser l’armée… et
non de l’opération militaire elle-même,
lancée pour les retrouver) sont aussi
imprudents qu'inacceptables".
"Imprudents parce que, mal
interprétés, ils peuvent mettre en
danger les journalistes. Inacceptables
parce que les deux journalistes
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enlevés remplissaient la mission qui
est la leur : informer”.
Leur identité enfin dévoilée
Les talibans ont envoyé, fin mars, soit
3 mois après leur enlèvement, une
video à FR3 menaçant de mort leurs
journalistes ainsi que leurs
accompagnateurs. Jusqu’à present,
sur demande du gouvernement et de
la direction de France Télévision, les
visages des journalistes étaient
floutés… Une nouveauté dans la
communication par rapport, par
exemple, à l’enlèvement de Florence
Aubenas dont le visage était partout.
Les confreres de Hervé Ghesquière
(47 ans) et Stéphane Taponier (46
ans) souhaitaient que les menaces
talibanes soient diffusées sur FR3. Il
n’en n’a pas été ainsi sur refus,
encore, de la direction de France
Télévision. Car les revendications des
talibans ont changé de braquet depuis
l’annonce des frais engagés selon le
général Georgelin sont purement
politiques et militaires. De source plus
ou moins confidentielle (car déjà
médiatisée) ! des coups de force
auraient été menés sans succès.
Ils exigent la libération de 21
prisonniers afghans aux mains des
américains qui eux les disent non
libérables.
Dès le 29 avril, RSF opère un virage
Cela fait quatre mois que les otages
sont retenus en Afghanistan.
RSF a décidé, en accord avec les
familles des otages, de changer sa
forme de communication et de faire
connaître, à un plus large public, les
visages desjournalistes enlevés le 30
décembre dernier, pour affirmer leur
entier soutien aux dits otages. Une
affiche, sous forme de bâche avec
leurs visages, est placardée sur la
façade du siège de l’organisation au
47, rue Vivienne et devrait l’être
prochainement sur d’autres bâtiments
publics de la ville comme ce fut fait
pour Florence Aubenas, en accord
avec les familles. FR3 a decidé chaque jeudi lors de ses journaux
télévisés - de diffuser des reportages
sur les deux journalistes qui ne sont
pas des débutants mais au contraire
des professionnels qui ont “couvert”
bien des conflits dans le monde.
Les questions en suspend
Quelle est la position du
gouvernement?
Quel est le veritable enjeu militaire ?
Quels sont les tenants politiques de
ectte affaire?
Pourquoi un tel silence - au mieux - et
un tel cafouillage - au pire -?
Que peut le PS, au-delà des
indignations premières qui
commencent à dater ?
Une fiche sur le métier de reporters
de guerre est proposée en
complement de celle-ci sur les
journalistes otages.
Sources et liens
http://www.libelyon.fr/info/2010/03/mob
ilisation-pour-les-journalistes-otagesen-afghanistan.html
http://info.france2.fr/monde/cout-desotages-francais-polemique-relancee61244539.html
Revendication de RSF
http://obsvideo.nouvelobs.com/video/x
d4ifn_rsf-soutient-les-deuxjournalistes_news.html
Abonnez-vous à la NL de RSF
[email protected]
Nouvel Obs du 29 avril 2010
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/
enquete/097960/les-otages-sansvisage.html
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