Le Mot du Protocole

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Le Mot du Protocole
Chers Amis, bonjour
Comme vous le savez tous, nous accueillons aujourd hui l’association « les
sauveteurs en mer « association qui œuvre pour la sécurité des usagers de la mer.
Et ainsi pour rester dans l’évocation d’hommes célèbres, je me devais de vous parler
d’un grand marin à savoir ERIC TABARLY.
BIOGRAPHIE :
Éric Tabarly est un navigateur français, né le 24 juillet 1931 à Nantes et mort
le 13 juin 1998 à la suite d'une chute à la mer.
Officier marinier pilote de l'AREONAUTIQUE NAVALE , puis officier de marine
jusqu’au grade de CAPITAINE DE VAISSEAU, il se passionne très tôt pour
la course au large et remporte plusieurs courses océaniques telles l’ostar une
transat anglaise en 1964 et 1976, mettant fin à la domination anglaise dans
cette spécialité.
Il forme toute une génération de coureurs océaniques et contribue par ses
victoires au développement des activités nautiques en Bretagne et en France.
Bien que très attaché à son vieux Pen Duickde 1898, il joue également un rôle
de pionnier dans le développement du multicoque en concevant son trimaran
Pen Duick IV (1968), un des tout premiers multicoques de course au large,
confirmant la suprématie de ce type de bateau sur les monocoques.
Biographie[
Pen Duick II, avec lequel Éric Tabarly a remporté sa première Transat anglaise, en 1964.
Éric Tabarly découvre la voile à l'âge de trois ans à bord d'Annie, le bateau familial.
En 1938, son père Guy Tabarly achète un voilier ancien construit en 1898 et dessiné
par WILLIAM FIFE.
Il le renomme Pen Duick signifiant littéralement petite tête noire (pen = tête ; du =
noir ; ick = diminutif, petit), c'est-à-dire mésange noire en breton.
En 1952, il s'engage dans la MARINE NATIONALE.
Il est admis à Saint-Mandrier –sur-mer comme pilote dans l’ aéronautique navale et
vole sur Stampe SV-4 pour ses débuts (à la base de Khouribga au Maroc).
Il effectue ensuite sa spécialisation multimoteur à Agadir au MAROC sur
Beechcraft SNB/JRB et Avro LANCASTER
Il sert ensuite à la BAN Tan-Son-Nhut en Indochine française dans la Flotille 28 Fqui
met en œuvre des PB4Y Privateer de patrouille maritime.
Il effectue environ 1 000 heures de vol, en particulier au cours de la guerre
d’INDOCHINE.
Après avoir suivi le CPEOM (cours préparatoire des élèves officiers de marine), il est
admis en 1958, à sa deuxième tentative, à l'École des Élèves Officiers de Marine
(EOM), dont la scolarité se confond avec celle de l’école navale et où il se distingue
entre autres par ses capacités sportives.
En 1952, son père envisage de revendre le Pen Duick, qui ne naviguait plus depuis
1947 et était en très mauvais état, mais devant l'intérêt de son fils, il lui laisse le
bateau.
Il commence à le remettre en état en 1956, mais il s'avère irréparable ; il a alors
l'idée d'utiliser la coque comme moule, et reconstruit en 1958 la coque en stratifié
polyester au chantier Costantini.
En 1959 Pen Duick navigue à nouveau.
Eric Tabarly engage alors son bateau dans des courses anglaises du RORC en
1960, 1961 et en 1962 avec de nouvelles voiles.
Après sa sortie de l'École d'Application des enseignes de vaisseau à bord du
croiseur-école Jeanne d’ARC, il embarque à Cherbourg en juin 1962 comme officier
en second du dragueur de mines Castor (de la classe Sirius).
En 1963, à Lorient, il prend le commandement de l'engin de débarquement
d'infanterie et de chars, EDIC 9092.
Souhaitant participer à la course transatlantique en solitaire (ostar) de 1964, il est
mis, sur sa demande, en détachement spécial par la Marine nationale, ce qui lui
permet de naviguer librement tout en restant officier d'active.
Il s'entraîne sur le TARAAN MARGILIC V de 9,65 m des frères Constantini et se rend
compte qu'il pourra maîtriser un bateau plus grand... et plus rapide.
Avec l'aide des architectes Gilles et Marc Costantini, il conçoit spécialement le Pen
Duick II, ketch de 13,60 mètres, avec lequel il remportera la course en franchissant le
premier la ligne d'arrivée à Newport le 18 juin 1964, devant Francis Chichester qui
avait remporté l'édition précédente de 1960.
À la suite de cet exploit qui fait redécouvrir la course au large à la France, il est
nommé chevalier de la Légion d'honneur par Charles de Gaulle.
Pour continuer la course au large, Tabarly fait construire un monocoque plus grand,
le Pen Duick III en 1966. Avec de nombreuses victoires, ce sera l'unité la plus titrée
de la série des Pen-Duick.
À la suite de la victoire du trimaran Toria dans la Two-Handed Round Britain Race en
1966 3, Tabarly essaye ce bateau pendant un convoyage à presque 10 nœuds de
moyenne avec son architecte (Derek Kelsall)4. « Du jour où il a navigué sur un
multicoque, en 1966, il a été persuadé que ce serait l'avenir de la course en mer »5,
explique Gérard Petipas : il se lance à son tour dans le multicoque et fait
construire Pen Duick IV pour la transat 1968.
Fini tardivement, le bateau ne sera pas au point et Tabarly devra abandonner.
Journal de navigation de Pen Duick V (Transpacifique de 1969).
Pour courir la Transpacifique 1968, Tabarly fait construire spécialement le Pen Duick
V, avec des caractéristiques de bateaux légers et planants que l'on retrouvera plus
tard sur les voiliers du Globe Challenge.
Il remporte une deuxième fois la transat en 1976, à bord de Pen Duick VI, un voilier
pourtant conçu pour être manœuvré par une quinzaine d'équipiers, malgré la rupture
en début de course de son pilote automatique et des conditions météo très difficiles.
À la suite de ce doublé, et après avoir gagné devant Alain Colas et son Club
Méditerranée de 72 mètres, il descend triomphalement l'avenue des ChampsÉlysées.
Cette même année, une émission des Dossiers de l'écran lui a été consacrée, au
lendemain de sa seconde Ostar. Toujours en1976, un sondage réalisé par le
quotidien sportif L'Équipe auprès de ses lecteurs le classe en tête des sportifs les
plus populaires devant Eddy Merckx, Niki Lauda et Johan Cruijff.
Il disparaît en mer d'Irlande, au large du pays de Galles, dans la nuit du 12 au 13 juin
1998, alors qu'il convoyait en équipage Pen Duick pour un rassemblement de voiliers
construits sur plans Fife en Écosse.
Il aurait été projeté en mer par le pic6 de la voile aurique du bateau au cours d'une
manœuvre de réduction de voilure.
Le 20 juillet 1998, son corps fut retrouvé aux environs de Waterford (Irlande) par des
pêcheurs.
L'influence de la vie de Tabarly
Éric Tabarly était passionné d'objets maritimes et en réalisait lui-même, comme cette
maquette d'un bateau de8 m Jauge internationale.
Éric Tabarly marqua plusieurs générations de navigateurs et de coureurs hauturiers.
En effet, il a véritablement créé une « école française » de la course au large, en
prenant à son bord et formant de nombreux équipiers qui s'illustreront par la suite,
tels que :
Alain Colas,
Olivier de Kersauson,
Gérard Petipas,
Éric Loizeau,
Marc Pajot,
Daniel Gilard,
Philippe Poupon,
Michel Desjoyeaux,
Jean Le Cam.
C'est lorsqu'il prit connaissance de la construction de Pen Duick IV que Robin KnoxJohnston décida de s'engager au plus vite dans un tour du monde en solitaire sans
escale, de peur de la concurrence de Tabarly.
Il prit alors part en 1968 au Golden Globe Challenge qu'il gagna, devenant ainsi le
premier navigateur à réaliser cet exploit.
L'esprit d'innovation
Éric Tabarly a marqué l'histoire de l'architecture maritime en participant activement à
la conception de voiliers de compétition novateurs, exploitant les dernières évolutions
techniques et appliquant à l'hydrodynamique ses connaissances en aérodynamique
(il avait une formation de pilote).
•
Pen Duick II est le premier voilier dessiné et construit spécifiquement pour une
Transat en solitaire,
•
déplacement léger (coque en contreplaqué), double bouchain, quille étroite avec
saumon, safran suspendu reculé, régulateur d'allure (MNOP 64), bulle
d'observation sur le rouf en 1963 (Pen Duick II),
•
quille à bulbe, essais en bassin de carène, gréement de goélette à wishbone,
voilier construit en duralinox (Pen Duick III),
•
premier trimaran de course de grande longueur à mâts profilés et voiles
lattées en 1968 (Pen Duick IV),
•
premiers ballasts de stabilisation, formes planantes, arrière large, redans,
grand tirant d'eau, lest minimal en 1969 (Pen Duick V),
•
longueur à la flottaison du Pen Duick V : les architectes du bateau « ont préféré
garder un élancement avant assez important, cela leur permettait de dessiner
une plus belle carène », alors que pour Éric Tabarly, « il aurait pu être intéressant
de faire un bateau sans élancements ou presque, de façon à avoir une longueur
utile maximum ».
•
lest de quille en uranium appauvri, chaussette de spi (Pen Duick VI),
•
concept hydroptère en 1976 (prototype expérimental),
•
concept trimaran à foils en 1979 (Paul Ricard) poursuivi avec le Côte d'Or II.
Ses voiliers [
1/Pen Duick, le premier du nom, ne porte pas de numéro.
C'est un voilier ancien, construit en 1898 sur les plans de William Fife III.
À son bord Éric a appris à naviguer ; Éric Tabarly parle des bateaux dessinés
par Fife durant les premières décennies du XXe siècle : « les grands architectes
de cette époque étaient Herreshoff, Watson, Nicholson et William Fife.
Parmi eux, Fife a acquis une réputation particulière grâce à l'esthétique et à
l'équilibre de ses bateaux.
De plus, ceux qui ont pris forme dans son chantier avaient une construction
inégalée ». Abandonnée dans la vase, la coque est trop abîmée pour être
restaurée.
Le bateau est sauvé onze ans plus tard (en 1958) par Éric qui récupère la quille
en plomb et se sert de la coque en bois comme moule mâle pour fabriquer une
nouvelle coque en stratifié polyester.
Plus tard, alors qu'il est à l'École navale de Brest, il s'entraîne à bord pour
participer à des régates en Angleterre en 1960-1962. Le bateau a été rénové au
chantier Raymond Labbé en 1983 à Saint-Malo, et a fêté son centenaire en mai
1998.
2/Pen Duick II (1964) : ketch de 13,60 mètres à déplacement léger (5,4 tonnes),
assez peu voilé pour être manœuvrable par un homme seul ; construction en
contreplaqué marine, coque à double bouchain, par les chantiers Costantini à la
Trinité sur Mer.
3/Pen Duick III (1966) : coque aluminium de 17,45 mètres, carène à double bouchain
avec une quille à bulb testée en bassin de carène, gréement de goélette. Pen Duick
III était un bateau très astucieux car, sous son gréement de goélette (deux mats de
taille égale), il profitait d'une faille dans les règlements de jauge dans lesquels la
surface de voilure entre les deux mâts était sous estimée dans le calcul du rating (la
formule de handicap permettant de comparer des bateaux différents entre eux).
Cet avantage était particulièrement sensible lorsque le bateau naviguait aux allures
portantes.
Ce gréement avait été expérimenté au préalable sur Pen Duick II.
Pen Duick III participe en 1977/1978 à la WHITBREAD (course autour du monde en
équipage) sous le nom de Gauloise avec Éric Loizeau comme skipper.
Il était, alors, gréé en ketch (le mât arrière plus court) car les règles de jauge tenaient
désormais compte de la totalité de la surface des voiles.
Pen Duick III participe aussi au premier Vendée Globe en 1989/1990 skiper par Jean
François Coste sous le nom de Cacharel.
Il terminera dernier en 163 jours avec les honneurs de l'aventure.
4/Pen Duick IV (1968) : Pen Duick IV, dessiné par André Allègre, est un trimaran en
aluminium de 20,80 mètres, gréé en ketch, équipé de deux mâts aile profilés, et
caractérisé par des bras en treillis tubulaires, des rails d'écoute en arc de cercle et
des flotteurs submersibles (de relativement faible volume).
Ce voilier fut vendu en 1970 à Alain Colas, qui le rebaptisa Manureva. C'est avec ce
bateau que Colas a gagné la transat 1972.
Pen Duick VI à Cherbourg.
5/Pen Duick V (1969) : C'est un sloop de 10,60 mètres dessiné par Michel Bigoin et
Daniel Duvergie, avec la forte implication d’Éric Tabarly, pour le concept des ballasts
et le dessin des appendices, aux lignes de carène tendues, large et léger, peu lesté
mais équipé de ballasts pour augmenter la stabilité.
La coque présente de chaque côté, au-dessus de la flottaison, des redans
longitudinaux (des extensions de volume latérales destinées à augmenter le bras de
levier des ballasts sans augmenter la largeur de carène).
Avec ses formes planantes, sa quille étroite, son petit bulb et ses ballasts, ce bateau
préfigure les 60 pieds du Vendée Globe Challenge.
6/Pen Duick VI (1973) : ketch de 22,25 mètres en aluminium, conçu par l'architecte
André Mauric, déplaçant 32 tonnes et équipé d'un lest de quille en uranium appauvri,
remplacé par la suite par un lest en plomb et caractérisé par une queue de malet sur
le tableau arrière (petit bout dehors) pour fixer le pataras (câble retenant le mat vers
l'arrière).
Surface de voilure au portant : 600 m2. Pen Duick VI démâta plusieurs fois en
course, mais gagna également plusieurs records de traversée, démontrant de très
bonnes qualités marines et de vitesse.
Hydroptère expérimental : un prototype expérimental a été réalisé en 1976 pour Éric
Tabarly à partir d'une coque de CATAMARAN de 6 m de long munie de foils, pour
tester le concept hydroptère, la sustentation totale du voilier par des foils.
Cette configuration ne pourra pas être retenue pour le projet Pen Duick VII (qui
deviendra le Paul Ricard), mais sera reprise plus tard par pour L'Hydroptère d'Alain
Thébault qui détient aujourd'hui un record de vitesse à la voile.
Paul Ricard (1979) : en 1975, Éric Tabarly, accompagné par une équipe d'architectes
navals et une équipe de la société Dassault, conçoit un trimaran de type foiler
(équipé de foils).
Pour ce projet, Éric Tabarly va rechercher un budget pendant quatre ans. En 1979, il
rencontre Paul Ricard qui accepte de financer le projet.
Ce trimaran de 16,50 mètres en aluminium déplaçant 7 tonnes est caractérisé par
son bras de liaison unique et profilé qui s'appuie sur deux petits flotteurs, eux-mêmes
équipés de foils (plans porteurs profilés immergés).
Avec ce bateau, Éric Tabarly bat en 1980 le record de traversée de l'Atlantique Nord
détenu depuis 1905 par la goélette Atlantic de Charlie Barr, ouvrant ainsi la course
aux records de traversées effectuées par les multicoques.
Le Côte d'Or II est la modification du Paul Ricard. La coque centrale en aluminium
du Paul Ricard (16,5 m) a été rallongée pour arriver à 22,85 m. Il est achevé à
Lorient aux chantiers de la Perrière. C'est avec l'aide de l'architecte Xavier Joubert,
en conservant la coque en aluminium et le safran du Paul Ricard que naîtra le Côte
d'Or II.

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