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GRATUIT 19 DÉCEMBRE 2003 au 12 FÉVRIER 2004 Site Internet : www.clap.qc.ca LE MAGAZINE DE CINÉMA INTERNATIONAL À QUÉBEC NO 114 RETOUR À COLD MOUNTAIN LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE Big Fish: la légende du gros poisson · Le Cœur ailleurs · Le Projet d’Alexandra de premier plan du 21 janvier au 12 septembre 2004 Créateur de réputation internationale, Gilles Carle a participé à l’émergence d’un cinéma d’avant-garde. Il a décrit avec mutation. Découvrez l’influence de son talent d’artiste et de peintre sur l’ensemble de son œuvre cinématographique. au Musée de la civilisation Une collaboration de www.mcq.org Le Musée de la civilisation est subventionné par le ministère de la Culture et des Communications. Design graphique : bleu outremer / Photo : Pierre Dury Gilles Carle un cinéaste Il y a des phénomènes de société que nous n’expliquerons jamais! Comme le secret de la Caramilk, nous n’arrivons pas à comprendre l’engouement de plus de 2 millions de Québécois pour les émissions de télé-réalité qui ont réussi à damer le pion aux sacro-saints téléromans québécois. Qui aurait pu croire qu’un jour des producteurs manipuleraient une masse critique au point de la captiver chaque soir par la séance de brossage de dents d’une enseignante de la banlieue de Montréal qui cherche le grand amour parmi un groupe de gars aussi insignifiants qu’appliqués à rédiger la liste des qualités et des défauts d’une gang de «pitounes» enfermées avec eux dans un loft? Ne faut-il pas une certaine dose de vanité pour penser que nos petites distractions comme «oublier» le litre de lait vide dans le frigo ou nos «grandes ambitions» comme avoir envie de devenir une vedette sont d’intérêt public? Seriez-vous blasé de la fiction au point de vous replier sur une réalité remodelée au montage et formatée pour coïncider avec les pauses publicitaires? Lâchez la télé-réalité, seigneur! Que du faux, que du vent! Normalement, c’est le cinéma qui a la mission d’entrer dans notre quotidien avec un scénario et des acteurs qui ne s’affichent pas au grand écran contre une histoire «d’amour» qui leur fêlera le cœur, un chèque de 50 000 piastres pis un voyage à Cuba! Quand la fiction devient réalité, les enjeux s’embrouillent, le vrai et le faux se confondent et, finalement, la télé-bêtise s’affirme alors comme un modèle, prenant le relais du cinéma vérité. Dieu sait que la marche est haute avant d’arriver à l’intelligence, à la subtilité et à la pudeur d’un Ken Loach ou d’un Jim Sheridan (BIENVENUE EN AMÉRIQUE). Enfin, les plus convaincus, les mordus de cette télé-bêtise vous diront que le cinéma vend un rêve inaccessible alors que la télé de l’avenir nous transporte dans un monde populaire auquel vous vous identifiez. Que répliquer sinon que le monde est rendu triste à mourir, si ce sont là nos nouveaux héros! Héros éphémères qui vous ont «encabanés» chez vous devant le petit écran tandis que les salles obscures ont connu cet automne une baisse de fréquentation que nul n’explique, hormis une certaine cause à effet avec cette télé-bêtise, oups, télé-réalité. Héros éphémères, nous disions... Ainsi, pour ceux qui croient encore que le merveilleux est projeté sur grand écran – et vous êtes nombreux au Clap – nous vous proposons LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE, un formidable dessin animé pour adultes de Christian WWW.CLAP.QC.CA Chomet. Pour adultes donc, mais aussi pour jeunes cinéphiles ouverts à la créativité d’un dessin animé qui ne reproduit pas les techniques d’animation numérique (Trouver Nemo), mais les techniques d’animation conventionnelle. Un vrai bijou autant pour ses qualités esthétiques que pour son scénario truffé de trouvailles. Bref, c’est notre valeur sûre! Toujours au chapitre du film d’animation, nous vous suggérons NOËL NOËL, film de Nicola Lemay pour toute la famille, produit par l’ONF. Pour mieux comprendre sa conception, nous vous présentons le film suivi de son making-off et à nouveau le film pour visualiser les particularités de sa création. Avec ses images inspirées de l’univers du peintre Chagall, LE CHIEN, LE GÉNÉRAL ET LES OISEAUX, un très beau film d’animation, vous séduira lui aussi pour sa charmante poésie. Vous en vouliez du rêve? Voilà! Pour ceux qui souhaitent coller davantage à la réalité, nous vous recommandons très chaleureusement TAKING SIDES (LE CAS FURTWÄNGLER) de István Szabó qui relate la mise sous enquête par les Alliés du grand chef d’orchestre allemand Wilhelm Furtwängler présumé coupable de sympathie hitlérienne. Un film très fort sous forme de duel entre Harvey Keitel et Stellan Skarsgård. Autre film basé sur une histoire vraie qui devrait avoir l’effet d’une décharge électrique, c’est LE MONSTRE de Patty Jenkins qui raconte le parcours tourmenté de Aileen Wuornos, première femme considérée comme une tueuse en série aux États-Unis. L’actrice Charlize Theron y est absolument remarquable. Bref, éteignez vos téléviseurs, la vie se déroule sur le grand écran! Bon cinéma! (S.B.-H.) Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 3 Sommaire No 114 19 décembre 2003 au 12 février 2004 LA PROGRAMMATION Nos films ........................................................................................................... La valeur sûre .................................................................................................... Calendrier .......................................................................................................... Index ................................................................................................................. CHRONIQUES Bandes sonores par Pierre Blais ........................................................................ Livres par Paul Jacques ..................................................................................... Ciné-psy par Marcel Gaumond ........................................................................... Vins par Jocelyn Laberge .................................................................................. Clap sur Québec par Pierre Blais ....................................................................... Arts visuels par Michel Bois ............................................................................... Le cinéma vu par... Daniel Pennac par Serge Pallascio ...................................... Arts de la scène par David Cantin ..................................................................... p. 5 p. 9 p. 43 p. 46 p. 8 p. 12 p. 18 p. 22 p. 35 p. 38 p. 40 p. 42 ENTREVUES Entrevue avec Sylvain Chomet — LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE par Antoine Tanguay .............................. p. 10 Entrevue avec Bertrand Bonello — TIRESIA par Serge Pallascio ........................ p. 15 Entrevue avec István Szabó — TAKING SIDES (LE CAS FURTWÄNGLER) par Serge Pallascio ..................... p. 26 SERVICES ET PRIVILÈGES DU CLAP Privilèges de l’Abonne-Clap ............................................................................... p. 37 LES JOURNÉES DES ABONNÉS Tous les lundis et jeudis, sauf les jours fériés, vous verrez votre invité admis pour seulement 2 $ à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet. CETTE PROMOTION NE S’APPLIQUE PAS LES JOURS FÉRIÉS. TABLEAU DES TARIFS Adulte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7,25 $ vendredi au dimanche après 18 h . . . . . . . . . . 8,75 $ samedi et dimanche avant 18 h . . . . . . . . . . . . . . 7,75 $ mardi et mercredi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5,75 $ 50 à 64 ans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6,50 $ Âge d’or (65 ans et plus) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5,75 $ 14 ans et moins . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5,75 $ Étudiant (sur présentation de la carte étudiante) . . . . . . . . 6,25 $ Carte Abonne-Clap / 10 films . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52,50 $ 5 films . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32,50 $ POUR NOUS REJOINDRE : UNE PUBLICATION DES ÉDITIONS LE CLAP HORAIRE DES FILMS : 650-CLAP ou 650-2527 ADMINISTRATION : 653-2470 BILLETTERIE : 653-2470 poste 229 TÉLÉCOPIEUR : 653-6018 [email protected] http://www.clap.qc.ca Éditeurs : Programmation : Directeur en chef : Chroniqueurs : Michel Aubé, Michelle Dubé Michel Aubé Michel Aubé Stéphanie Bois-Houde Pierre Blais, Michel Bois, David Cantin, André Caron, Marcel Gaumond, Pâris Harnais, Paul Jacques, Jocelyn Laberge, Serge Pallascio, Antoine Tanguay Robin Plamondon Marie Chabot Directrice de production : Michelle Dubé Rédactrice en chef : Adjoint à la production : Infographiste : Réviseure : Simon Leclerc Montage infographique : Distribution : ABONNEZ-VOUS AU MAGAZINE LE CLAP Clip Design Graphique Affiche tout Photogravure : Contrôle de la distribution : VALIDE 1 AN / 7 NUMÉROS Graphiscan Nella Cuglietta pour 23,95 $ (taxes incluses) Impression : Tirage : Quebecor 100 000 exemplaires et obtenez un laissez-passer $ d’une valeur de 7,25 . Publicité : Marie Dubé : (418) 653-2470 poste 210 2360, chemin Sainte-Foy, Sainte-Foy (Québec) G1V 4H2 (la pyramide) en face de l’Université Laval Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec, 3e trimestre 1987, ISSN : 1209-7012 Le Magazine Le Clap est publié 8 fois par année par les Éditions Le Clap. Il est tiré à 100 000 exemplaires et distribué dans plus de 400 points de dépôt situés dans l’agglomération urbaine de Québec : cinémas, halles, collèges, université, supermarchés, centres commerciaux, cafés, restaurants, etc. La distribution est assurée par distribution Affiche tout. NICOLE GAGNON PSYCHOLOGUE CONSEILLÈRE D’ORIENTATION MÉDIATRICE FAMILIALE Boulimie Anorexie Abus Sexuels Toxicomanies Orientation Scolaire et Professionnelle Sur rendez-vous 2130, parc Gomin, Sillery 1807, chemin Royal, Saint-Pierre, I.O. 4 (418) 829-0000 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA RETOUR À COLD MOUNTAIN Un film de: Anthony Minghella Du même réalisateur: Le Patient anglais États-Unis · Roumanie Générique: États-Unis · Roumanie. 2003. 150 min. (V.F. de Cold Mountain) Drame écrit et réalisé par Anthony Minghella d’après le roman de Charles Frazier. Mus. orig.: Gabriel Yared. Int.: Jude Law, Nicole Kidman, Renée Zellweger, Natalie Portman, Philip Seymour Hoffman, Giovanni Ribisi. Synopsis: Blessé à la bataille de Petersburg, pendant la guerre de Sécession, Inman, un jeune sudiste, déserte l’armée pour retourner chez lui à Cold Mountain. Pendant sa longue marche vers la Caroline du Nord, il supporte ses souffrances en s’accrochant à l’amour d’Ada, sa fiancée qui l’attend. Pour la rejoindre, Inman traversera un pays dévasté, mis à sang. Protégé par la providence, il déjouera les dangers d’un pays en guerre tandis qu’Ada, restée seule dans les montagnes de Cold Mountain avec sa sœur Ruby, se bat pour sauver la ferme familiale que lui a léguée son père en mourant... Notes: En raflant neuf oscars (meilleur film et meilleur réalisateur entre autres), en 1997, avec Le Patient anglais, Anthony Minghella prouvait que la tradition des grands films épiques n’était pas morte avec David Lean (Lawrence d’Arabie, Le Docteur Jivago), en 1991. Saga en Égypte de l’entre-deux-guerres, son adaptation du roman de Michael Ondaatje (Booker Prize 1992) livrait un drame romantique passionnant. Après un détour par le suspense psychologique en adaptant L’Énigmatique Monsieur Ripley de Patricia Highsmith, le réalisateur revient à la superproduction, au drame historique, avec RETOUR À COLD MOUNTAIN, mettant en vedette Jude Law qui jouait le play boy Dickie Greenleaf dans l’aventure de Ripley se déroulant sur la riviera italienne. Tiré du roman de Charles Frazier, son nouveau film est une œuvre faste dont l’héroïne principale, interprétée par Nicole Kidman que l’on verra prochainement dans Dogville, évoque la Scarlett O’Hara de Autant en emporte le vent pour sa détermination à sauver le domaine familial. Parmi la formidable distribution de ce drame d’amour sur fond de guerre de Sécession, soulignons la présence de Renée Zellweger, la Roxie de Chicago, Natalie Portman couronnée reine Amidala dans Star Wars, Philip Seymour Hoffman (Magnolia), l’icône masculine d’un cinéma américain d’auteur ainsi que celle de Giovanni Ribisi, Filippo dans le «kieslowskien» Heaven. La nouvelle fresque d’Anthony Minghella: l’amour au temps de la guerre... (S.B.-H.) Le jardinage écologique vous intéresse, ne manquez pas le cours : Lili Michaud, agronome LE POTAGER AU NATUREL par Les cours auront lieu au Collège Saint-Charles-Garnier Un soir par semaine, de 19 h 30 à 22 h durant 5 semaines consécutives Début : février, mars et avril 2004 Coût : 100 $ incluant les taxes et le manuel de cours (190 $ pour deux inscriptions) Pour information et réservation : (418) 522-5654 [email protected] WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 5 AIME TON PÈRE NEZ ROUGE Un film de: Jacob Berger Un film de: Du même réalisateur: Angels Érik Canuel «UN FACE-À-FACE DRAMATIQUE AUQUEL LES DEPARDIEU, PÈRE ET FILS, DONNENT La Loi du cochon Du même réalisateur: UNE GRANDE INTENSITÉ ET UNE TENSION TROUBLANTE.» (A. GRASSET, LE PARISIEN) France · Canada · Royaume-Uni · Suisse Québec Drame réalisé par Jacob Berger. Scén.: Jacob Berger, Pascal Barollier, Edward A. Radtke. Mus. orig.: Jean-Claude Petit. Int.: Gérard Depardieu, Guillaume Depardieu, Sylvie Testud. Érik Canuel. Scén.: Sylvie Pilon et Sylvie Desrosiers. Mus. orig.: Michel Corriveau. Int.: Patrick Huard, Michèle-Barbara Pelletier, Pierre Lebeau. Générique: France · Canada · Royaume-Uni · Suisse. 103 min. (V.O.F.) Générique: Québec. 2003. 114 min. (V.O.F.) Comédie réalisée par Synopsis: Gagnant du prix Nobel de littérature, Léo Shepherd, un Synopsis: À la loterie de l’amour, le destin vous réserve parfois des Notes: Il est impossible de s’empêcher de voir dans ce second film Notes: Irrésistible Gabrielle de la télésérie 4 1/2, muse d’un alter écrivain reclus en Haute-Savoie, prévoit se rendre à Stockholm en moto pour être honoré. S’il espère sa route calme, il verra sa paix troublée par Paul, son fils, qui le rejoint pour enfin avoir une vraie conversion avec son père avec qui il a des années de conflits et de souffrances à régler... de Berger – crucifixion douloureuse de la figure paternelle – une filiation avec les rapports excessifs entre Gérard et Guillaume Depardieu. Entre eux, Sylvie Testud (Filles uniques) que l’on reverra cet hiver dans l’adaptation d’Alain Corneau de Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb. (S.B.-H.) surprises. Félix en sait quelque chose! Bénévole à Opération Nez rouge, ce critique de profession est jumelé à Céline, une auteure qu’il a déjà éreintée au vitriol. Pour Félix, c’est un coup de foudre. Impossible d’en dire autant de «l’objet de son désir» qui, à la veille de publier son premier roman, n’a toujours pas digérer l’insulte... ego de Leonard Cohen dans The Favourite Game, Michèle-Barbara Pelletier tient la vedette avec l’humoriste de-plus-en-plus-comédien Patrick Huard (Sur le seuil) NEZ ROUGE d’Érik Canuel. Une amusante fable moderne en forme de je-t’aime-je-t’aime-pas! (S.B.-H.) Feuille Enchantée Librairie du mieux-être L IVRES , E NCENS TAROTS , P ENDULES M USIQUE , F ENG S HUI Disques compacts, DVD et cassettes, neufs et usagés. t cha a vente éch ang 770, rue Saint-Jean, Québec (418) 522-1234 28, Carignan, Victoriaville (819) 758-5150 6 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 e Instruments de musique, cordes de guitare à prix réduit. Taxes incluses sur tout en magasin. Consultez nos produits sur Internet www.musiquedufaubourg.com 623, rue Saint-Jean, Québec • tél./téléc.: 529-4848 WWW.CLAP.QC.CA NATIONAL BOARD OF REVIEW 2003 — MEILLEURE ACTRICE (DIANE KEATON) QUELQUE CHOSE D’INATTENDU Un film de: Nancy Meyers De la même réalisatrice: Ce que femme veut États-Unis Générique: États-Unis. 2003. 128 min. (V.F. de Something’s Gotta Give) Comédie romantique écrite et réalisée par Nancy Meyers. Mus. orig.: Alan Silvestri et Blake Neely. Int.: Jack Nicholson, Diane Keaton, Keanu Reeves, Amanda Peet, Frances McDormand, Jon Favreau. Synopsis: Célibataire endurci, Harry Sanborn collectionne les aventures avec des jeunes femmes de moins de 30 ans. En week-end d’amoureux dans les Hamptons, à la maison de campagne de la mère de sa dernière conquête, le don Juan est victime d’un malaise cardiaque. Sanborn, qui se vantait hier de l’indécence d’être aussi parfait, revient donc sur terre avec cet avertissement. En convalescence chez Erica Barry, la mère de sa nymphette «trop-jeunepour-lui», il n’est pas insensible aux charmes de cette quinquagénaire, riche, célèbre et divorcée. Elle-même voit d’un moins mauvais œil le tombeur qui WWW.CLAP.QC.CA aura son médecin pour rival, le beau Julian, qui, contrairement à son patient, a un faible pour les femmes plus mûres... Notes: Un an après avoir cassé l’image de l’éternel séducteur avec Monsieur Schmidt – un constat cynique et ultra-lucide de l’envers de la retraite –, Jack Nicholson, le joker de Tim Burton, rejoue la carte de l’irrésistible homme à femmes, un prototype du mâle que la réalisatrice Nancy Meyers connaît sous toutes les coutures. N’a-t-elle pas réalisé Ce que femme veut avec un Mel Gibson accro aux charmes féminins? Avec QUELQUE CHOSE D’INATTENDU, la réalisatrice, connue également pour avoir scénarisé Le Père de la mariée I et II ainsi que Baby Boom avec Diane Keaton, exploite le même filon avec sa nouvelle comédie romantique sur les effets stressants d’un démon du midi permanent... Son Harry au repos forcé considère dès lors «les vieilles» de son âge. Sourire craquant, Diane Keaton, elle-même Annie Hall pour l’éternité, devient ici «la première femme nue de cet âge que Sanborn voit» et, plus sérieusement, l’objet d’un désir plus adulte. Quant aux pattes-d’oie, si elles font fuir les croqueurs de lolitas, elles attirent les trentenaires aussi sexy que Keanu Reeves qui délaisse les mondes parallèles de La Matrice pour faire la cour à l’irrésistible Diane Keaton. Un film à classer dans la catégorie feel good movie... (S.B.-H.) Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 7 LES DISQUES SONT UNE GRACIEUSETÉ DE 1354, AVENUE MAGUIRE, SILLERY Par Pierre Blais Billet • L’univers de la distribution des bandes sonores est difficile à cerner. Si vous jetez un coup d’œil aux nouveautés dans la section bandes sonores de différents disquaires, vous remarquerez que certaines arrivent en magasin bien après la sortie du film en salle (par exemple, Once Upon a Time in Mexico). À l’inverse, d’autres musiques de film nous parviennent avant la distribution du film au Québec. Depuis quelques semaines, par exemple, on peut se procurer la musique du film Stupeur et tremblements, adapté du roman d’Amélie Nothomb, dont la sortie québécoise est prévue à l’automne 2004. D’un autre côté, on retrouve aussi les musiques de films que l’on ne verra jamais comme Callas Forever. Impossible d’expliquer la logique de ces choix. Pour le consommateur, force est de constater qu’il assiste à un jeu d’improvisation où la loi habituelle du marketing (lancement simultané du film, de la musique, de gadgets et de livres) n’a pas sa place. Ainsi, ci-dessous, vous lirez des informations sur plusieurs bandes sonores ou films encore inédits pour l’instant à Québec. Le Classique THUNDERBIRDS Oui, il y a un intérêt dans l’écoute de ce disque, et pas seulement pour les nostalgiques des séries de marionnettes qui ont bercé notre enfance durant les années 60 et 70 comme Joe 90, Capitaine Scarlet et la très subtile Fusée XL5. La musique de Barry Gray (signée en 1965) est nerveuse, ponctuée d’arrangements orchestraux aux titres significatifs comme Monorail to Disaster from the Perils of Penelope. On nage en plein James Bond, les rythmes des percussions sont militarisés, puis on bascule vers un jazz lounge de l’époque. Vingt-deux pièces se retrouvent sur cet album qui possède un livret agrémenté de photos-souvenirs imparables des Sentinelles de l’air au grand complet. Le décollage est assuré! THUNDERBIRDS, BARRY GRAY, SILVA SCREEN RECORDS, 2003. LEAD US NOT INTO TEMPTATION L’ancien chanteur des Talking Heads, David Byrne, avait déjà concocté la bande sonore d’une pièce de théâtre, The Forest. Avec ce disque instrumental (sauf pour la chanson de clôture), il se lance dans la musique de film. L’histoire de Young Adam se déroule en Écosse (lieu de naissance de Byrne) et met en vedette le comédien Ewan McGregor. La musique, elle, rappelle dès le départ celle d’Angelo Badalamenti pour Twin Peaks. Puis, la beauté des arrangements à cordes nous plonge dans une Écosse sombre et ennuagée, arrangements inspirés peut-être par le son du groupe anglais Tindersticks. Envoûtante et soignée, cette bande sonore pourrait devenir avec le temps, dans la carrière de Byrne, ce que l’album Passion est devenu pour Peter Gabriel: un sommet d’ambiances et d’émotions. LEAD US NOT INTO TEMPTATION, DAVID BYRNE, THRILL JOCKEY RECORDS, 2003. LORD OF THE RINGS: THE RETURN OF THE KING Howard Shore complète sa trilogie musicale du SEIGNEUR DES ANNEAUX: LE RETOUR DU ROI. Pas beaucoup de différences avec les musiques des deux premiers tomes de la série de Peter Jackson: mêmes orchestrations épiques, grandioses, voire pompeuses, ramenées par le compositeur toujours assisté du London Philarmonic Orchestra. Le thème principal est encore très efficace et les pièces avec chœur, plus inquiétantes, rappellent parfois les œuvres de Karl Orff. La pochette nous montre un Gollum bleuté qui attire l’œil et qui nous rappelle à quel point l’opération marketing entourant le lancement des films et des disques est démesurée. Vous pouvez ainsi acheter la bande sonore seule ou accompagnée d’un DVD, incluant un documentaire sur le processus de création musicale de Shore, ou bien le coffret des trois bandes réunies dans un beau paquet-cadeau. La Terre du milieu est aussi une Terre bancaire. THE LORD OF THE RINGS: THE RETURN OF THE KING, HOWARD SHORE, WARNER RECORDS, 2003. 8 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 MICHEL VAILLANT MICHEL VAILLANT est au départ une bande dessinée française réaliste et dépassée de Jean Graton portant sur le milieu de la course automobile. Adaptée au cinéma, le film vient de sortir en France et profite sur sa bande sonore de chansons et de pièces instrumentales composées par le groupe britannique Archive. Décrit sur le Net comme un mélange des groupes Harmonium (???) et Trisomie 21, Archive relève davantage d’un Pink Floyd électro, puisant à même un psychédélisme que ne renieraient pas les groupes Grandaddy et Spacemen 3. Scénarisé par Luc Besson, MICHEL VAILLANT le film tire son origine d’une bande dessinée située à des milliers de kilomètres des sons antigravité d’Archive. Mais le disque, qui profite d’une pochette magnifique, est une réussite qui se suffit entièrement à elle-même. Le drapeau à damiers peut être agité! MICHEL VAILLANT, ARCHIVE, WARNER RECORDS, 2003. PIECES OF APRIL PIECES OF APRIL est un film de Peter Hedges avec Katie Holmes comme vedette principale. Entièrement constitué de chansons pop et de ballades de Stephin Merritt, de son groupe The Magnetic Fields, le disque fera le bonheur des fans nostalgiques de The Smiths, Talking Heads et du Brian Eno de la première heure. Souvent comparé à Belle and Sebastian et Yo La Tengo, version NouvelleAngleterre, The Magnetic Fields possède un cheminement musical parfois laborieux, mais pas inintéressant. Et ici, cette deuxième tentative du côté de la musique de film (après la sortie discrète de la bande sonore de Eban and Charley) est des plus heureuses et inespérées. Leur pop naïve s’inscrit totalement dans la lignée des bandes sonores de films de Michael Winterbottom ou de Wim Wenders. À découvrir entre deux gorgées de vodka limonade. PIECES OF APRIL, STEPHIN MERRITT AND THE MAGNETIC FIELDS, NONESUCH RECORDS, 2003. GOOD BYE, LENIN! Immense succès en Allemagne et en France, GOOD BYE LENIN! arrivera sur nos écrans en 2004. Yann Tiersen signe, avec la musique de ce film, son septième album et sa deuxième bande sonore après celle du Fabuleux Destin d’Amélie Poulain. D’ailleurs, la similarité entre les deux est frappante, même sensibilité, mêmes arrangements. L’urgence reste palpable dans certains airs, la tristesse du piano solo est toujours prenante, et il nous ramène la voix délicate de Claire Pichet sur Summer 78. La musique de Tiersen s’inspire d’un matin de pluie breton. Elle n’a plus rien d’originale, mais elle constitue néanmoins, et sans conteste, une œuvre musicale qui berce autant l’oreille que le cœur! GOOD BYE, LENIN!, YANN TIERSEN, LABELS RECORDS, 2003. WWW.CLAP.QC.CA FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE QUÉBEC 2003 — PRIX COUP DE CŒUR DU PUBLIC LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE Un film de: Sylvain Chomet «LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE RENOUVELLE LE GENRE DE L’ANIMATION ET FAIT SOUFFLER SUR LUI UN ADORABLE VENT DE FOLIE.» (O. TREMBLAY, LE DEVOIR) France · Canada · Belgique Générique: France · Canada · Belgique. 2003. 80 min. (V.O.F.) Dessin animé écrit et réalisé par Sylvain Chomet. Mus. orig.: Benoît Charest. Synopsis: La vie de madame Souza et du petit Champion coule comme un long fleuve tranquille, rythmée seulement par les saisons et le passage régulier du train sous leur fenêtre, que salue immanquablement Bruno, le cabot de la discrète maisonnée. Un jour, la vieille dame découvre sous le lit de son petit-fils un cahier rempli de photos des coureurs au Tour de France. Un rêve est né. Quelques années plus tard, c’est Champion, entraîné par son infatigable mamie, qui participe à la célèbre épreuve sportive. Mais de mystérieux sbires de la mafia française kidnappent le cycliste et l’emportent au-delà de l’Atlantique, à Belleville. Madame Souza mène l’enquête et croise dans les rues de cette fabuleuse cité trois chanteuses autrefois mondialement connues: les Triplettes de Belleville. Notes: Fable remplie de tendresse qui traite de la fragilité des rêves, de la fidélité et du bonheur des gens simples, LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE constitue l’une de ces surprises qu’on ne rencontre que trop rarement. R o est amb iance LE PLAISIR DE CRÉER AVEC L’ARGILE TE CÔ DE LA té 0. S n -Jea RÈRE LES F rue Saint . au mo n• 3 , 5 4h 4 4 1190 1 5 Br 0à on 692un h3 vol 0 LE chlesa t 1 m SS ede ESà n OIR edietledimanch IT me e s d É e F R dud ESMOULESET clusiv • Pavé s so b n i i u manc uco • •P heaujeudi ie de vea Canard âtes Fo 0) • c o u n a fit • Gigot d’agne • Piz 3 z a • Gri h llades • 18 •O Nos WWW.CLAP.QC.CA «soupe-tôt»(16 0 h3 Triste sans vraiment l’être, nostalgique sans sombrer dans les élans pathétiques, drôle sans s’égarer dans la farce, le premier long métrage d’animation de Sylvain Chomet s’offre comme une ode au charme du temps jadis, comme une fleur fanée qui aurait mystérieusement conservé son parfum. Dès les premières scènes – vieillies et rayées – de ce reportage sur un spectacle de music-hall des années 30, on discerne rapidement le ton d’un film qui prendra tout son sens dans la richesse de ses décors et de sa bande sonore enfiévrée. On rencontre ensuite des Triplettes pimpantes, qui entonnent leur irrésistible chansonnette, que le cinéphile ne manquera pas de fredonner. Puis nous voilà plongés dans le silence feutré du domicile de madame Souza, où les petits bruits du quotidien remplacent les dialogues, absents tout au long du film. Ce choix inusité appuie une poésie discrète du non-dit articulée autour de personnages simples et attachants. Nul doute que le spectre de Jacques Tati flotte audessus du film qui, bien que carburant à la nostalgie, n’en reste pas moins une œuvre férocement drôle. Pour s’en convaincre, il suffit de voir naître cette surprenante complicité entre la minuscule vieille dame portugaise au pied bot et les trois grandes échalotes qui vivent chichement dans un réduit de Belleville, se nourrissant exclusivement de grenouilles apprêtées à toutes les sauces. La caricature humaniste du choc entre les cultures française et américaine est fine, sans grossièretés ou approximations faciles. Bref, on craque pour ces trois mémés délurées qui ont toujours le rythme dans le sang et pour cette madame Souza, archétype de la grand-mère idéale. Et quant à savoir si Champion sortira indemne de son rapt, disons seulement que l’aïeule aura davantage pédalé que son descendant au terme de ce film ravissant pour grands enfants. (A.T.) à Poterie au tour Sculpture avec modèle vivant Modelage pour enfants Raku CENTRE DE CÉRAMIQUE DE SAINTE-FOY 2130, rue de la Somme, angle Myrand Sainte-Foy Inscriptions et portes ouvertes pour un essai gratuit : 7 et 8 janvier de 19 h à 21 h 688-3166 w w w. c e n t r e d e c e r a m i q u e. q c . c a Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 9 SYLVAIN CHOMET: JE ME SOUVIENS Antoine Tanguay Entrevue avec Sylvain Chomet, réalisateur du film LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE Bédéiste de formation – on lui doit quelques scénarios grinçants comme Laid, pauvre et malade ou Léon la Came – , Sylvain Chomet s’est lancé dans l’aventure du cinéma d’animation, en 1998, avec La Vieille Dame et les pigeons, porté aux nues par la critique (Grand Prix du meilleur court métrage au festival d’Annecy). C’est d’ailleurs à cette occasion que le créateur, alors débutant, a découvert le travail d’autres artistes comme celui de Nick Park (Wallace & Gromit), par exemple, qu’il considère comme le chaînon manquant entre les dessins animés «à la Disney» et le cinéma d’auteur. «En voyant ça, je me suis dit qu’il y avait un peu d’espoir», affirme Chomet qui, pendant dix ans, a œuvré à Montréal. Là, il a réalisé La Vieille Dame… et son prolongement naturel, LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE. «Au départ, nous avions en tête de réaliser deux autres courts métrages: La Vieille Dame et les ouaouarons, qui devait se dérouler sur le bord d’une route située dans la forêt laurentienne, et La Vieille dame et les vélos. Or, ce dernier projet est devenu LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE.» Sylvain Chomet Belleville (Québec) Dans ce mélange d’influences française et québécoise, les spectateurs attentifs trouveront quelques traces, au cœur de Belleville, de l’architecture de la Belle Province. Ainsi, une tour du Château Frontenac trône au sommet de la tentaculaire cité imaginaire, dont l’une des immenses passerelles, entre autres, s’inspire de la structure du pont Jacques-Cartier. On note aussi la présence d’amusants gargouillis de souche québécoise émis par les Triplettes. En outre, ceux-ci constituent les seuls dialogues – s’il est permis d’utiliser ce terme! – ponctuant le film. Sur ce point, Chomet explique: «J’avais prévu une narration avec Jean-Claude Dreyfus (Delicatessen), mais on l’a complètement enlevée. On s’est dit: “Soyons gonflés! Allons jusqu’au bout.”». Ce sont donc les bruiteurs qui ont été chargés de donner aux TRIPLETTES DE BELLEVILLE une signature sonore, ce qui confère à l’ensemble, selon le réalisateur, «un aspect théâtral». Restait ensuite à Benoît Charest la tâche de composer la musique, qui emprunte au jazz manouche, à la fanfare et au Dixieland. Ubu roi 27 janvier au 21 février 2004 Texte d’ALFRED JARRY Mise en scène de FRÉDÉRIC DUBOIS Avec : Sylvio Manuel Arriola Frédérick Bouffard Myriam LeBlanc Jean-Nicolas Marquis Nadine Meloche Jack Robitaille Ansie Saint-Martin Paule Savard 315, rue Saint-Joseph Est Québec (Québec) G1K 3B3 10 Billetterie : 694-9631 w w w. b o r d e e . q c . c a – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA Les madeleines, madame Souza et les Triplettes Chomet l’avoue humblement, il n’a pas hésité à puiser dans ses souvenirs pour créer LES TRIPLETTES DE BELLEVILLE: «Il y a beaucoup des madeleines de Proust dans ce film!», ironise celui qui a voulu léguer à ses personnages une part des gens croisés dans son enfance. «Je sens chez des personnes comme madame Souza une persévérance que je ne trouve plus souvent aujourd’hui. Quand on allait chez les vieilles dames, il y avait toute leur vie dans la maison, avec toutes ces odeurs et ces photos sur les murs. C’est comme ça chez madame Souza et les Triplettes. C’est un vrai bordel, mais c’est aussi un bric-à-brac organisé.» Qu’il soit né d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, chaque cinéphile se trouvera au moins un point en commun avec l’une des héroïnes: «J’aimerais bien que les spectateurs retrouvent leur enfance, qu’ils puissent repenser à la relation qu’ils ont eue avec leurs grands-parents, leurs animaux ou les objets qui les ont fascinés. La bicyclette, par exemple, est le premier instrument de liberté et de voyage. Après vient le cinéma. Souvent, le premier film que l’on voit est un dessin animé. Et il est amusant de constater, toutes ces années plus tard, qu’il peut parfois grandir avec nous», conclut Chomet. WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 11 Par Paul Jacques PRIX ROBERT-CLICHE DU PREMIER ROMAN 2003 LE GUIDE DU VIN 2004, par Michel Phaneuf et LE GUIDE DE L’AUTO 2004, par Jacques Duval, Éd. de l’Homme Cette année, le jury a couronné un roman dont le thème est déchirant, mais dont l’écriture est pleine de finesse et d’émotion. Petit Tonnerre est adolescent. Il vit à Saigon, qui vient d’entrer en dictature. Il apprend l’écriture et les langues chez maître Wou parce qu’un jour, pour être libre, il lui faudra partir... Un beau livre sur les réfugiés sino-vietnamiens. Deux ouvrages sans lesquels plusieurs ne sauraient commencer la nouvelle année. Cela se comprend aisément, car les auteurs maîtrisent admirablement leurs dossiers et trouvent le moyen d’apporter des développements pertinents. On trouve notamment chez Phaneuf la présentation de 2 000 vins, les Grappes d’or 2004, 50 bons vins à moins de 35 $ et, nouveauté de cette année, des tableaux qui donnent l’évolution des millésimes des grandes régions viticoles. Quant à Jacques Duval, assisté de Denis Duquet, il fournit des palmarès et des impressions de conduite sur plus de 225 modèles, davantage de matchs comparatifs que par le passé, et la nouvelle maquette facilite la lecture des données techniques et des textes. Deux guides fort utiles et très attrayants. LA ROUTE DES PETITS MATINS, par Gilles Jobidon, VLB éditeur LE BIEN DES AUTRES - 1, par Jean-Jacques Pelletier, Alire En 1998, Pelletier a donné le coup d’envoi à une série en quatre volets qui s’intitule Les Gestionnaires de l’apocalypse. Le Bien des autres est le premier volume du troisième volet. Il y est question du trafic d’armes, de la rhétorique politico-religieuse et plus largement de la manipulation des foules. Du grand roman d’espionnage qui change votre regard sur l’actualité. La CINÉGUIDE 2004, par Éric Leguèbe, Omnibus VIVRE POUR LA RACONTER, par Gabriel García Márquez, Grasset Ce guide volumineux répertorie plus de 25 000 films. Il les classe en ordre alphabétique, selon le titre français, et en donne le pays et la date de production, la durée, les noms des réalisateurs et des principaux interprètes, le genre, un résumé succinct, etc. En complément, une liste des oscars et des césars, et 900 filmographies. Utile aux professionnels et aux amateurs. Márquez a reçu le prix Nobel de littérature, en 1982. C’est un des écrivains les plus marquants de notre temps. Ses premières nouvelles datent de 1955. Il est né en Colombie, en 1927. Voici le premier volume de ses mémoires, qui s’ouvrent par ces mots : «La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient.» Vivement le prochain volume! SODEC, pour la diversité des œuvres sur nos écrans. Parce que notre culture est une force. www.sodec.gouv.qc.ca 12 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA LA CUISINE RAISONNÉE, Fides DARLING LILY et LUMIÈRE MORTE, Le classique absolu des livres de recettes québécois, dont la première édition date de 1919, est à nouveau disponible! Il s’agit en fait d’une édition abrégée, qui reprend, outre les techniques de base de la cuisine familiale, les meilleures et les plus incontournables de nos recettes traditionnelles. Plusieurs illustrations et photos rétro agrémentent le tout. LA LOI DE DIEU CONTRE LA LOI DES HOMMES, par Jean-Louis Schlegel, Seuil Nous vivons en Occident dans des sociétés sécularisées qui ont appris à séparer le politique du religieux et le droit de la loi divine. L’essai de Schlegel, nullement antireligieux, montre cependant que le ressentiment religieux s’amplifie et que les intégrismes et les fondamentalismes menacent gravement les démocraties elles-mêmes. Documenté et très inquiétant. À L’OUEST DE L’HORIZON, par Wilbur Smith, Presses de la Cité Maître d’un genre populaire qui conjugue l’aventure et l’histoire, Smith mène plusieurs sagas romanesques de front. À l’ouest de l’horizon est le dixième volet de la saga des Courtney et nous en sommes maintenant à la deuxième génération. Ici, un acte chevaleresque forcera les frères Tom et Dorian à quitter leur vie paisible du Cap pour la côte ouest de l’Afrique. Orageux. LE NOUVEAU DÉSORDRE MONDIAL, par Tzvetan Todorov, Robert Laffont Ces Réflexions d’un Européen sont d’un humaniste de grande culture qui a vécu aux États-Unis. Todorov n’a donc rien d’un antiaméricain primaire. Son opposition à l’invasion de l’Irak est aussi nette que subtile. L’unilatéralisme des États-Unis le conduit à une apologie réaliste du pluralisme et donc du renforcement de l’Europe. Lucide. par Michael Connelly, Seuil Darling Lily est paru en anglais en 2002, Lumière morte en 2003. Mais les hasards de l’édition française font que nos libraires ont reçu ces polars à quelques mois d’intervalle. Autant se les offrir tous les deux. Darling Lily met en scène un homme qui, installé dans un nouvel appartement, reçoit des coups de fil insistants à propos d’une hôtesse qui s’annonce sur un site pornographique. Une enquête angoissante et qui risque de rendre le lecteur paranoïaque. Dans Lumière morte, Harry Bosch est de retour pour la neuvième fois et il va lui aussi avoir des moments de paranoïa. Bosch n’est plus de la police, mais il va quand même rouvrir un dossier non résolu, un dossier dangereux qui deviendra obsédant. LE GLAIVE ET LES AMOURS, par Robert Merle, Éd. de Fallois Démarré en 1976, le cycle romanesque de Merle, Fortune de France, en est maintenant à son treizième (et dernier?) tome. Quand l’action commence, en 1631, nous sommes sous Louis XIII et Richelieu, et quand elle se termine, le 9 mars 1661, le jeune Louis XIV, à dix-huit ans, prend les commandes de l’État. Le fils de Pierre de Siorac aura vu passer bien des orages. LE COMPLEXE DE DI, par Dai Sijie, Gallimard Balzac et la petite tailleuse chinoise, premier roman de Dai Sijie, avait eu un impact retentissant, qui aurait pu paralyser son auteur. Mais ce n’est heureusement pas le cas, et le voyage en Chine contemporaine auquel Sijie nous convie maintenant, sous le regard narquois de Freud, est fascinant et par moments désopilant. PIZZA - PASTA - SANDWICH - SALADE 5e anniversaire 1,95 $ / verre tous à i c r e M ! Dessert gratuit à l’achat d’un plat principal. 10 % de réduction sur présentation de votre billet de cinéma.* * Ne peut être jumelé à aucune autre promotion. 2383, ch. Sainte-Foy Sainte-Foy (Québec) (418) 650-9449 WWW.CLAP.QC.CA Comptoir 3e étage, Place Laurier Sainte-Foy (Québec) Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 13 TIRESIA Un film de: Bertrand Bonello Du même réalisateur: Le Pornographe «[...] UN PUR OBJET DE BEAUTÉ TRAVERSÉ D’IMAGES SIDÉRANTES ET FASCINANTES, UN OBJET IMPUR PAR EXCELLENCE...» (J.-B. MORAIN, LES INROCKUPTIBLES) Tiresia est soigné par Anna, une jeune fille au cœur bon. Privé de ses yeux, l’ancien prostitué développe un don de voyance... Notes: Du mythe grec de Tiresia, Bertrand Bonello tire une œuvre poéti- France · Canada Générique: France · Canada. 2002. 115 min. (V.O.F. avec s.-t. français) Drame réalisé par Bertrand Bonello. Scén.: Bertrand Bonello d’après l’œuvre de Luca Fazzi. Mus. orig.: Albin De La Simone et Laure Markovitch. Int.: Laurent Lucas, Clara Choveaux, Thiago Telès, Célia Catalifo. Synopsis: Transsexuel brésilien d’une beauté mystérieuse, Tiresia, un pros- titué, est enlevé par Terranova, un homme qui voit en lui la femme parfaite. Esthète, il rêve d’une reproduction des marbres de nus de femmes du Louvres. Son jardin de roses, le bois de Boulogne. Il y en cueille une avec des épines, c’est Tiresia. Séquestrée et privée d’hormones, la femme si désirable ne tarde pas à redevenir homme. Incapable de le regarder en face, son geôlier lui crève les yeux et le jette, à demi-mort à la rue. Être mutant, ni homme ni femme, que évoquant la double face de Janus. D’homme à femme, puis reprenant une incarnation masculine, ce transsexuel semble aussi irréel qu’un dieu investi du pouvoir de changer de sexe. À partir d’une histoire qui aurait pu être uniquement un prétexte pour infiltrer le milieu de la prostitution des transsexuels, le jeune réalisateur livre plutôt un chemin de croix empreint de mysticisme. Son TIRESIA touche au sacré et le chemin de Damas emprunté par cet enfant des favelas est celui d’un saint. Il est aussi beaucoup question de don de soi et de religiosité dans ce troisième film de Bonello, qui réfère tantôt à JeanLuc Godard (Éloge de l’amour) avec une narration expérimentale dans des séquences de magma en fusion ou à Pier Paolo Pasolini (L’Évangile selon saint Mathieu), dans la seconde partie du film. Les deux visages de Tiresia prennent vie sous les traits de Clara Choveaux et Thiago Telès, tous deux acteurs non professionnels. Androgynes, d’une ressemblance de jumeaux non identiques, ils rendent le mythe vrai par leur incroyable présence. Surtout Clara Choveaux, d’une beauté masculine, envoûtante. Dans les rôles de Terranova et du prêtre, le comédien Laurent Lucas excelle dans ce double jeu d’hommes tiraillés, l’un par un désir inaccessible, l’autre par le doute quant à sa foi de croyant. Une très belle bande sonore, de la Symphonie no 7 de Beethoven à Interior d’Alberto Iglesias, extrait de La Fleur de mon secret, ponctue dramatiquement la tragédie moderne de Bonello. (S.B.-H.) • SOUFFRANCE AU TRAVAIL • PEURS • PERTES • MANQUE DE CONFIANCE • INDÉCISION • TRANSITION • SENS À LA VIE POUR UNE RECHERCHE D’ÉQUILIBRE ET DE RÉALISATION DE SOI Mireille Tesolin CONSEILLÈRE D’ORIENTATION PSYCHOTHÉRAPEUTE ACCRÉDITÉE Membre de l’OCCOPPQ www.psycho-ressources.com/mireille-tesolin.html 2480, chemin Sainte-Foy, bureau 280, Sainte-Foy (Québec) • 564-6664 14 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA «PARTIR DE L’INTIME» Par Serge Pallascio Entrevue avec Bertrand Bonello, réalisateur de TIRESIA En deux longs métrages – Quelque chose d’organique (1998) et Le Pornographe (2001), Bertrand Bonello s’est imposé comme l’un des cinéastes français les plus singuliers. Déjà, la critique établit des comparaisons avec les hautes pointures du cinéma mondial. On n’hésite pas à rappeler Dreyer, Bresson ou Pasolini, allant même jusqu’à qualifier le jeune cinéaste de «médecin légiste du corps et de l’âme». Le cinéma de Bertrand Bonello ne laisse personne indifférent. Il n’en fallait pas plus pour que Le Clap décide de le soumettre au supplice de la question. Pour Bertrand Bonello, le cinéma est affaire de foi. Mais il importe de bien comprendre le sens du mot. Car «la foi, c’est quoi finalement?», s’interroge-t-il. «Le mot est plus ancien que la religion à laquelle on l’associe. Quant à moi, je le prends dans un contexte beaucoup plus large, plus spirituel que religieux.» Sans doute, conBertrand Bonello viendrait-il mieux de parler d’engagement? Le cinéaste opine du bonnet. «S’engager est un sentiment profondément humain». Bertrand Bonello se réclame donc du cinéma comme on se réclame d’un pays. «Tout homme a besoin d’un espace géographique, qu’il soit réel ou mental», avoue-t-il, ajoutant du même souffle que les obsessions que propose le cinéma sont assez fascinantes. Obsession? Qu’est-ce à dire? Le cinéaste convient que le cliché contient sa part de vérité. «Même si on raconte des histoires différentes, on fait toujours un peu le même film». Et Bertrand Bonello d’y aller de sa propre définition. «Un metteur en scène, c’est quelqu’un qui est capable de penser la même chose pendant plusieurs années». Peut-on trouver dans cette affirmation l’explication de son intérêt pour un récit dont l’origine remonte à la mythologie grecque? Selon le cinéaste, «la mythologie est un territoire extrêmement propice si on veut raconter des histoires. Tous les sentiments humains y sont: la passion, la méchanceté, la jalousie». En ce qui concerne TIRESIA, le défi était de renouveler le thème en étant attentif au travail sur le corps. Il ne s’agissait pas tant Chambres de Philippe Minyana du 13 au 31 janvier 2004 présenté par le Théâtre Les Trois Soeurs mise en scène > Sylvie Cantin scénographie > Élise Dubé lumières > Louis-Marie Lavoie musique > Marc Vallée régie > Christian Garon interprètes > Bertrand Alain Marie-Josée Bastien Denise Gagnon Érika Gagnon 870, de Salaberry www.premieracte.ca WWW.CLAP.QC.CA réservation > 643-8131 information et abonnement 694-9656 Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 15 tion. «La sexualité n’est pas un enjeu du film. Ce qui importait, c’était de partir de l’intime pour comprendre autre chose qui touche davantage à l’âme». L’âme et le corps. Le vrai et le faux. Tout Bonello tient dans cette dichotomie. Le cinéma est peutêtre une forme d’expression qui permet d’atteindre plus facilement le vrai en passant par le faux. Lou Castel et Thiago Téles de montrer la sexualité en action, mais plutôt de mettre l’accent sur la représentation de la sexualité. Bertrand Bonello tient à l’importance de la distinc- Ceci dit, Bertrand Bonello ne se définit pas comme un être aussi obsédé de questions existentielles qu’il peut le sembler. C’est aussi un esprit ludique qui a accepté de bon cœur de se prêter à notre version «clapinoise» du questionnaire Marcel Proust. d’un raffinement... la Programmation HIVER2004 dela pourenfants,adolescents,adultes;pour débutants,initiés,«chevronnés»;sous ladirectiond’artistesprofessionnels ARTSVISUELS dessin, peinture, aquarelle, bande dessinée; petits groupes, plusieurs niveaux;ateliersd’artsplastiques,dès 6ans CHANT f ormation vocale en petits groupes- adultes,adolescents,enfants-,dès8ans; chantetdanse;coursdechantprivés DANSE danse contemporaine, initiation et intermédiaire; pour adolescents et adultes;danse-création,dès6ans THÉÂTRE initiationaujeuthéâtral,interprétation, théâtregestuel,ateliersurleclownde théâtre,«coaching»,etc;ateliersde théâtre pour enfants (dès 6 ans) et adolescents;productionsthéâtrales portesouvertes lesdimanches11et18janvier2004 de11hà16h Oeuvrede LordLeighton [email protected] www.lamaisonjaune.com 16 VERSION «CLAPIENNE» DU QUESTIONNAIRE MARCEL PROUST Le bonheur parfait selon vous? • Être sur un plateau de tournage. Le trait de votre caractère dont vous êtes le moins fier? • L’entêtement. La qualité que vous préférez chez un homme? • L’humour et l’intelligence. La qualité que vous préférez chez une femme? • L’humour, l’intelligence et la beauté. Votre plus grande peur? • L’ennui. Qu’avez-vous l’impression d’avoir réussi le mieux dans votre vie? • Ma fille Anna. Le personnage historique auquel vous auriez aimé ressembler? • Socrate. Votre couleur préférée? • Le rouge bordeaux. Les noms que vous préférez? • Jouissance. Vodka. Musique. Vos compositeurs préférés? • Bach. Schoenberg. Bob Dylan. Vos auteurs préférés? • Dostoïevski. Hemingway. Faulkner. Vos peintres préférés? • Jackson Pollock. Poussin. Caravage. Vos héros dans la vie réelle? • Aucun. Ni dieu ni maître. Le talent que vous aimeriez avoir? • Dessiner. Que détestez-vous par-dessus tout? • La mesquinerie. L’injustice. Les fautes pour lesquelles vous avez le plus d’indulgence? • Les tentatives ratées. Comment aimeriez-vous mourir? • Le plus rapidement possible. Dans mon sommeil. Votre devise? • Elle est d’Antonio Gramsci. «Il faut allier le pessimisme de l’intelligence à l’optimisme de la volonté.» information inscription LAMAISONJAUNE 206,rueChristophe-ColombEst Québec(Québec)G1K3S7 521.5343 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 Marcello Novais Teles et Clara Choveaux WWW.CLAP.QC.CA PRIX DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL DÉCERNÉ PAR L’ASSOCIATION DES CRITIQUES DE CINÉMA AUSTRALIENS (2003) LE PROJET D’ALEXANDRA Un film de: Rolf de Heer Du même réalisateur: Dance Me to my Song «UN FILM REMARQUABLE, BOULEVERSANT ET DIRIGÉ DE MAIN DE MAÎTRE.» (L. PERREAULT, LA PRESSE) Australie Générique: Australie. 2003. 103 min. (V.F. de Alexandra’s Project) Drame écrit et réalisé par Rolf de Heer. Mus. orig.: Graham Tardif. Int.: Gary Sweet, Helen Buday, Bogdan Koca, Jack Christie, Samantha Knigge. Synopsis: Le jour de son anniversaire, Steve, un représentant de systèmes d’alarme, arrive chez lui croyant qu’Alexandra, son épouse, lui a organisé une surprise-partie. Plongée dans l’obscurité, la maison en désordre l’inquiète. À tâtons dans le noir, il trouve un mot signé de la main d’Alex lui demandant de visionner une cassette où elle lui crache au visage ses quatre vérités dans le procès de leurs dix ans de mariage. Notes: Film polémique, charge pro-féministe, règlement de comptes cruel, toutes les interprétations sont permises quand vous encaissez ce film de Rolf de Heer d’une habileté perverse. La réception de son PROJET D’ALEXAN- DRA diffèrera selon le point de vue et la sensibilité de chacun, mais ce huis clos, filmé en mode thriller dans les 30 premières minutes, fera réagir invariablement pour les propos tenus dans la seconde partie qui prend alors l’allure d’un duel à une voix. Une voix, celle d’Alexandra qui, par le truchement de la vidéo, prend la parole pour la première fois dans son couple. Dès lors, c’est en simultané avec Steve, «l’accusé», que nous prenons connaissance de ses griefs et de son étouffement qu’elle expulse littéralement comme du poison. Au cœur d’une crise conjugale, le réalisateur nous assigne bien malgré nous à titre de témoin voyeur et de juge partial d’une situation que l’on ne connaît que du point de vue de la demanderesse. Pourtant, sans s’enfermer dans ce qui aurait pu être uniquement l’expression d’une machination vengeresse, LE PROJET D’ALEXANDRA dresse aussi une sorte de bilan, bien que fragmentaire, plutôt pessimiste de l’évolution des relations homme-femme. Peu importe que vous sympathisiez avec elle ou lui, la question qui reste en suspens est qu’en est-il du dialogue, du respect et de l’égalité revendiqués comme un droit universel? En nous poussant jusque dans nos derniers retranchements, aux limites de notre tolérance, si Rolf de Heer souhaitait susciter une discussion post-visionnement, il a réussi et force est de conclure que le cinéma sert encore à débattre. Saluons aussi son toupet en pensant nous intéresser en direct à la désintégration d’un couple avec les prestations du duo Gary Sweet et Helen Buday, des acteurs formidablement en contrôle pour se soumettre à ce jeu de rôle impitoyable. (S.B.-H.) Il y a une fissure, une fissure dans tout. Comme ça, la lumière peut entrer. Leonard Cohen FRANÇOIS BERTRAND M.Ps. P S Y C H O L O G U E • Difficultés relationnelles • Questionnement amoureux • Deuil • Sens à la vie • Épuisement professionnel • Dépression • Problèmes reliés à l’orientation sexuelle 2480, Chemin Sainte-Foy, bureau 179, Sainte-Foy (QC) G1V 1T6 Tél. : (418) 650-9357 Fax. : (418) 650-9377 www.psycho-ressources.com/francois-bertrand.html WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 17 Par Marcel Gaumond L’EXTRÊME EFFET DU NON-DIT Commentaire sur le film LE PROJET D’ALEXANDRA Il m’arrive très souvent de m’émerveiller. Devant l’imprévisible lever d’étoiles qui surgissent dans les yeux de certaines personnes que j’ai le bonheur de croiser sur mon chemin de nuit. Devant les surprises que me réserve la vie: le courriel d’un ami, le chant d’un huard lorsque je médite sur un quai, l’envie irrésistible que peut avoir un chien de jouer avec moi, un nouveau défi qui fait irruption dans mon esprit avec le sentiment qu’il ne me serait pas impossible de le relever, les multiples voies qu’emprunte la beauté pour s’imposer à moi. Tout cela m’émerveille. Les couleurs et les objets symboliques dont il est possible, à loisir, de s’entourer. L’odeur des fleurs. Les vêtements chauds. Les maisons nids, reflets de soi. La passion des gens que je côtoie: passion pour la musique, la peinture, la menuiserie, les explorations de toutes sortes, les voyages, la lecture et l’écriture, le cinéma (j’allais l’oublier!). La passion pour les sciences humaines, pour les sciences exactes, aussi. La philosophie. Tout cela m’éblouit. Mais il est une chose qui me touche, j’allais dire, encore plus profondément. C’est ce phénomène incroyable dont je suis témoin depuis le début de ma pratique psychanalytique: le fait de ces hommes et de ces femmes qui déploient une somme inouïe d’énergie, plusieurs années durant, pour comprendre, mieux comprendre, leur problème amoureux. J’ai dit «leur» problème amoureux, mais j’aurais dû dire «le» problème amoureux! Car ce problème, tout comme celui de la quadrature du cercle, en est un qui est universel et dont personne encore (sauf, peut-être, le dic-dac-doc Mailloux) n’a trouvé la solution. Tant et si bien qu’il m’arrive de penser que la «relation de couple», hormis la perpétuation de l’espèce qu’elle aurait comme fonction primaire d’assurer, pourrait bien avoir, comme fonction ultime, celle d’élaborer des scénarios de viabilité, de croissance et d’accomplissement pour la «relation entre groupes humains». «Prenez courage, et qu’une grande vengeance soit le remède qui guérisse cette douleur mortelle…» (Propos de Malcom dans une œuvre de Shakespeare) «L’idée naquit en moi que l’Éros et que l’instinct de puissance étaient comme des frères ennemis, fils d’un seul père, fils d’une force psychique qui les motivait, qui – telle la charge électrique positive ou négative – se manifeste dans l’expérience sous forme d’opposition…» (Propos de Jung, dans le chapitre de Ma vie consacré à Freud) Autrement dit, la «relation de couple», lorsqu’en question, en tension, en recherche, constituerait le laboratoire au sein duquel «le rapport impossible avec l’autre», c’est-à-dire le rapport entre sexes différents, races différentes, nationalités différentes, cultures différentes, croyances différentes, serait l’objet d’une volonté irrésistible de transformation. Transformation d’un espace de domination en espace de réciprocité. Transformation d’un espace de peur et d’angoisse en espace de confiance. Transformation d’un espace d’exploitation et de manipulation en espace d’entraide. Transformation d’un espace de silence en espace de parole. Dans cette perspective, les drames épouvantables qui déchirent la communauté humaine (encore trop peu affranchie, comme nous le soulignait Nietzsche, de son ancienne appartenance au troupeau), et, en tout premier lieu, les guerres, les famines et les viols, constitueraient, tous autant, de cruels rappels de cette impuissance fondamentale de l’être humain à parvenir à une communication avec l’autre qui soit sous le signe du respect radical. Tant d’individus se complaisent dans des chasses aux sorcières, dans de perpétuels «procès de l’autre» et misent prioritairement sur des solutions pharmaceutiques (psychotropes) ou Helen Buday dans le rôle d’Alexandra des solutions politiques (guerres à celui-ci ou à celle-là) pour calmer leur angoisse et améliorer leur qualité de vie, au lieu d’opter pour cette humble, douloureuse et exigeante solution qu’est le travail sur soi. Alors, lorsque je me trouve devant des individus pour qui le désir d’un rapport amoureux sain et durable est au cœur des préoccupations vitales et des investissements, j’admire. Je sens là, avec eux, la présence de l’humain, une présence qui me dispose à reconnaître mes travers, mes torts, mes limitations. Une présence au contact de laquelle, la Bête en moi perd ses moyens et doit déclarer forfait. Et cela, pour moi, est une grande et intarissable source d’émerveillement. Mais quel est le lien, pourriez-vous me demander, entre cela et LE PROJET D’ALEXANDRA? Eh bien, lorsque vous aurez vu LE PROJET et aurez pris connaissance de sa nature, vous serez peut-être d’accord avec moi pour affirmer ou supposer, à tout le moins, que tout ce qui précède (en un mot, le désir d’une bonne vie) a pu motiver Alexandra à réaliser un tel PROJET. À une différence près, toutefois, une différence capitale: Alexandra n’a pu parler de son PROJET en présence de Steve, son mari. Elle n’a pu le faire qu’en dehors de la relation avec lui. LE PROJET D’ALEXANDRA est un film que l’on doit aller voir, comme on doit prendre conscience des effets terribles d’une maladie pour se persuader de la nécessité de ne pas la propager. Comme on doit remonter jusqu’aux racines d’une maladie pour pouvoir en guérir. Des racines qui, en l’occurrence, ont pour noms refoulement et non-dit. LE PROJET D’ALEXANDRA est un film miroir incontestablement plus révélateur du «réel» des rapports humains que toutes les émissions dites de télé-réalité confondues. Il s’agit là d’un film qui, avec une rare intensité dramatique, met en scène cette Part de l’autre (on pense au roman d’Eric-Emmanuel Schmitt) qui, la plupart du temps, nous demeure totalement inconnue. Jusqu’au jour où elle se manifeste avec fracas et modifie, éventuellement, de fond en comble, le cours de notre vie. VOUS ÊTES CORDIALEMENT INVITÉS À : UNE RENCONTRE DU CINÉ-PSY SUR LE FILM LE PROJET D’ALEXANDRA avec Jean Désy, médecin et écrivain. Le lundi (exceptionnellement!) 19 janvier, à 19h, au café-restaurant Mille Feuille, 1394, chemin Sainte-Foy. Ceux et celles qui désirent, dès 17 h 30, casser la croûte de façon conviviale, avant l’échange sur LE PROJET D’ALEXANDRA, sont priés de réserver. Tél. : 681-4520. La rencontre sera encadrée par Marcel Gaumond, psychanalyste. Prix d’entrée : 5 $ (3 $ pour les détenteurs de l’Abonne-Clap). Afin d’en savoir plus sur le conférencier invité, sa vision du film et son œuvre littéraire, consultez le site du Ciné-psy (http://www.cine-psy.com). 18 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE CHICAGO 2003 — MEILLEURE ACTRICE LUDIVINE SAGNIER LA PETITE LILI Un film de: Claude Miller Du même réalisateur: Betty Fisher et autres histoires «ŒUVRE CLASSIQUE ET À TIROIRS, BIEN FAITE, BIEN JOUÉE MAIS EN RETENUE, COMME MILLER SAIT LES FICELER [...]» (O.TREMBLAY, LE DEVOIR) de Mado, Brice, un cinéaste en vogue, la fascine. Le convainquant de tout quitter pour l’emmener à Paris, elle brise les espoirs amoureux de Julien. Cinq ans plus tard, nous renouons avec Lili, devenue actrice-vedette, qui apprend que Julien s’apprête à tourner son premier film. Notes: Inspiré librement de la pièce de Tchekhov qu’il transpose à l’uni- Générique: France · Québec. 2003. 104 min (V.O.F.) Drame réalisé par Claude Miller. Scén.: Julien Boivent et Claude Miller d’après La Mouette d’Anton Tchekhov. Int.: Ludivine Sagnier, Robinson Stévenin, Nicole Garcia, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Marielle, Julie Depardieu, Anne Le Ny, Yves Jacques, Marc Betton Synopsis: Fils de Mado, une actrice au zénith, Julien souhaite devenir cinéaste. En vacances chez sa mère, en Bretagne, il s’éprend de Lili, qui rêve de devenir actrice. Pour la jeune fille, Julien n’est qu’un flirt alors que l’amant TEL-AIDE Québec France · Québec vers du cinéma d’aujourd’hui, Claude Miller signe avec LA PETITE LILI un hommage dédié, selon la presse lors du dernier Festival de Cannes, à La Nuit américaine de François Truffaut. S’il s’en défend, le réalisateur de La Classe de neige y voit plutôt une œuvre plus proche du Mépris de JeanLuc Godard ou des Ensorcelés de Vincente Minnelli. Actrice de la génération montante, Ludivine Sagnier, rencontrée au grand écran pour la première fois dans un rôle d’importance dans Gouttes d’eau sur pierres brûlantes sous la direction de François Ozon, incarne Lili, jeune femme tiraillée entre ses sentiments et son ambition. Miller valide son choix de comédienne en disant de Ludivine Sagnier «[…] qu’elle a cette justesse. Elle était la plus authentique et surtout la moins “poéteuse” de toutes les jeunes actrices de sa génération.» Découvreur d’actrices – d’ailleurs, on lui est redevable d’avoir mis au monde Charlotte Gainsbourg dans L’Effrontée –, Miller a misé avec perspicacité sur la muse d’Ozon qui présentait simultanément l’hypnotique Swimming Pool sur la Croisette. Actrice hybride dégageant autant de force et de détermination que de fragilité, elle incarne une Lili troublée, une mouette à l’aile cassée que le réalisateur entoure des Nicole Garcia, Bernard Giraudeau, Jean-Pierre Marielle et d’un Robinson Stévenin en jeune réalisateur idéaliste. (S.B.-H.) Service d’écoute téléphonique Devenir écoutant bénévole • Inscription immédiate • Formation assurée • Sélections : octobre, décembre, février Introduit en Amérique du Nord en 1970 par Maître Moy Lin Shin, moine taoïste chinois. Cette tradition nous enseigne que la santé peut être maintenue ou restaurée par des exercices qui permettent au corps d’utiliser son plein potentiel tout en conduisant à la tranquillité d’esprit. TEL-AIDE, un organisme subventionné par Renseignements : 683-5079 LE TAI CHI TAOÏSTE EST UN ART INTERNE DÉDIÉ À LA SANTÉ Les mouvements simples font participer toutes les parties du corps et permet d’accroître la force, la flexibilité et l’équilibre et il améliore les fonctions qui nous maintiennent en bonne santé. Soirée d’information le 6 janvier 2004, à 18 h 30, à Québec, au 766, rue Kirouac, 2e étage, porte d’entrée rouge. Soirée d’information le 7 janvier 2004, à 18 h 30, à Charny, au 9335, boul. du Centre-Hospitalier. Les cours débuteront la semaine du 5 janvier 2004. Inscription sur place. Aussi, cours à Sainte-Foy, Lévis, Saint-Augustin et Stoneham. TAI CHI TAOÏSTE POUR BESOINS SPÉCIAUX. Pratiqué en douceur par des gens de tout âge, le tai chi taoïste se révèle efficace et sécuritaire non seulement pour les gens en bonne santé, mais aussi pour ceux qui souffrent de maladies ou de handicaps. Il apporte des bienfaits notamment aux personnes à mobilité réduite ou atteintes de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson ou du VIH. Sa pratique régulière s’avère tout aussi bénéfique pour les personnes confinées à un fauteuil. WWW.CLAP.QC.CA LES COURS POUR BESOINS SPÉCIAUX DÉBUTERONT À QUÉBEC, LE 14 JANVIER 2004, DE 13 H À 15 H, AU 766, RUE KIROUAC. INSCRIPTION SUR PLACE EN TOUT TEMPS. Pour information et horaire des cours : 688-1199 ou www.taichitaoiste.org et www.clic.net/~stct Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 19 MOSTRA DE VENISE 2003 PRIX DE LA MEILLEURE INTERPRÉTATION MASCULINE À SEAN PENN GOYA 2003 DE LA MEILLEURE CHANSON ORIGINALE 21 GRAMMES SALOMÉ Un film de: Alejandro González Iñárritu Carlos Saura Du même réalisateur: Du même réalisateur: « [...] UN FILM MAGISTRAL. UNE ŒUVRE DÉBOUSSOLANTE, EXIGEANTE, HYPNOTISANTE...» «[...] UNE BEAUTÉ QUI NOUS FRAPPE AU CŒUR.» Un film de: Tango Amours chiennes (O. TREMBLAY, LE DEVOIR) (G. CARIGNAN, LE SOLEIL) États-Unis Espagne réalisé par Alejandro González Iñárritu. Scén.: Guillermo Arriaga. Mus. orig.: Gustavo Santaolalla. Int.: Sean Penn, Benicio Del Toro, Naomi Watts, Charlotte Gainsbourg, Danny Huston. çais) Drame écrit et réalisé par Carlos Saura. Mus. orig.: Roque Baños et Tomatito. Int.: Aida Gómez, Pere Arquillué, Paco Mora, Carmen Villena, Javier Toca. Générique: États-Unis. 2003. 125 min. (V.F. de 21 Grams) Drame Générique: Espagne. 2002. 86 min. (V.O. espagnole avec s.-t. fran- Synopsis: Un accident meurtrier liera le destin de Paul Rivers, pro- Synopsis: Un chorégraphe écrit et crée les mouvements d’un bal- Notes: D’Amours chiennes à 21 GRAMMES, Alejandro González Notes: Reprenant la construction du récit de son lascif Tango – la fesseur de mathématiques en attente d’une transplantation cardiaque, à celui de Christina Peck, ex-junkie dont le mari et les fillettes sont fauchés à mort par Jack Jordan, ancien malfrat reconverti à Jésus... Iñárritu renoue les fils de destins brisés dans une autre histoire de mort(s) et de renaissance(s) au propre et au figuré. Une œuvre vibrante, superbement interprétée par les Sean Penn (Mystic River), Benicio Del Toro (Traffic), Naomi Watts (Mulholland Drive) et Charlotte Gainsbourg (Ma femme est une actrice). (S.B.-H.) let intitulé Salomé, inspiré du récit biblique de la sensuelle belle-fille d’Hérode qui fit trancher la tête de Jean le Baptiste qui se refusa à elle. Fiction et processus de création fusionnent en un flamenco fougueux. fiction du film superposée à la création d’une chorégraphie – Carlos Saura scénarise, grâce à la contribution artistique de la danseuse et chorégraphe Aida Gómez et de sa troupe DOS Y Danza, un ballet biblique envoûtant. Un torride ballet ibérique filmé! (S.B.-H.) www.ulaval.ca/dgfc/cgo Vous désirez développer ou améliorer vos habiletés de gestion? L’Université Laval vous propose le CERTIFICAT DE 1er CYCLE EN GESTION DES ORGANISATIONS. Apprenez dans un contexte pédagogique favorisant : • les échanges; • le travail en équipe; • le transfert des nouveaux savoirs dans votre organisation. RENSEIGNEMENTS Téléphone : (418) 656-3202 1 877 785-2825, poste 3202 Ce programme sera bientôt offert en sessions intensives. Réservez votre place dès maintenant! Télécopieur : (418) 656-3192 [email protected] 20 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA Tristan et Iseut Un film de: Thierry Schiel Générique: France · Luxembourg. 2001. 83 min. (V.O.F.) Film d’animation réalisé par Thierry Schiel. Scén.: Mike Carey et Thierry Schiel. Mus. orig.: Stéphane Meer et Patrick Sigwald. Synopsis: Fidèle chevalier au service du roi Mark de Cornouailles, Tristan s’amourache d’Iseut, sa promise, fille du roi Anguish d’Irlande. Déchiré par son amour et sa loyauté envers son roi, il s’en ouvre à Puck, l’esprit de la forêt et à la fée Teazle tandis que le trône de Mark est mis en péril par le baron Ganelon. Notes: Inspiré de la légende de Tristan et Iseut, ce divertissement pour la famille est le premier film d’animation européen où les personnages semblent animés en 2D. (S.B.-H.) Jon Favreau Générique: États-Unis. 2003. 95 min. (V.F. de Elf) Comédie fantaisiste réalisée par Jon Favreau. Scén.: David Berenbaum. Mus. orig.: John Debney. Int.: Will Ferrell, James Caan, Bob Newhart, Edward Asner, Mary Steenburgen. Synopsis: Buddy, un être humain qui a grandi chez les lutins, est renvoyé du pôle Nord. À l’âge adulte, «le géant» détonne dans ce monde magique miniature. Le voici donc à New York, à la recherche de son père qui est un éditeur ennuyeux... Notes: Une comédie familiale qui met en vedette Will Ferrell, le comique qui s’est fait connaître à l’émission Saturday Night Live. Il joue pour le plaisir des plus petits le grand dadais, plutôt sympa. (S.B.-H.) Le chien, le général et les oiseaux Un film de: Francis Nielsen Générique: France · Italie. 2003. 75 min. (V.O.F.) Dessin animé réalisé par Francis Nielsen d’après les dessins de Sergueï Barkhim. Scén.: Tonino Guerra. Mus. orig.: Andrea Guerra. Narration de Philippe Noiret. Synopsis: À l’époque de la conquête napoléonienne, en Russie, un jeune général sauve la ville de Moscou en brûlant des oiseaux... Devenu un vieil homme, il se souvient tristement des oiseaux sacrifiés. Grâce à la compagnie de son chien Bonaparte, le général à la barbe blanche élabore un plan pour libérer tous les oiseaux en cage de la ville pour se faire pardonner... Notes: Ayant collaboré à la réalisation des dessins animés Les Douze Travaux d’Astérix, La Ballade des Dalton et Le Chaînon manquant, Francis Nielsen signe un très beau conte poétique aux images inspirées de l’univers du peintre Marc Chagall. Impossible de ne pas craquer pour l’adorable Bonaparte, un cabot futé. (S.B.-H.) PRÉSENTATION SPÉCIALE À ENTÉ RA PRÉS LE FILMT SEET APRÈS SON AVAN -OFF. MAKING Noël Noël Un film de: 5 $ Nicola Lemay Générique: Québec. 2003. 67 min. (V.O.F.) Film d’ani- mation réalisé par Nicola Lemay. Scén.: Martin Barry. Mus. orig.: Daniel Scott. Narration de Benoît Brière. Synopsis: Genre de monsieur Scrooge, Noël Noël est amoureux de Béatrice, la fée à lunettes qui n’en a rien à cirer de ses cadeaux. La petite Zoé, son chien Snooze et un renne aux yeux bleus l’aideront à comprendre que pour gagner le cœur d’une fée, il faut lui parler d’amour... Notes: Suivi de son making-off, NOËL NOËL est un conte merveilleux aux dialogues poéticohumoristiques. Un très beau cadeau de film d’animation alliant les dessins sur papier traditionnels au traitement infographique. (S.B.-H.) WWW.CLAP.QC.CA LE SPÉCIALISTE DES VOYAGES EN GROUPE DÉJÀ 25 ANS ! UN AMOUR DE PROVENCE (2 repas / jour) 24 mai au 1er juin. Marseille/Avignon/Cassis/ Saint-Rémy/Les Baux/Aix/Le Luberon 1 749 $ PARIS AUBAINE ! (2 repas / jour - vin inclus) 3 au 11 mai Hôtel 3 étoiles très bien situé ! 1 599 $ PRAGUE (12 année) e 10 au 17 mai. Joyau du patrimoine mondial. Hôtel central et visites guidées chaque jour ! Le lutin Un film de: GROUPE VOYAGES QUÉBEC ROME AUBAINE ! (10 année) (2 repas / jour) 1 699 $ (2 repas / jour + visites) e 1 849 $ 15 au 23 mai. Hôtel très bien situé ! GRAND TOUR D’ITALIE 13 au 28 mai Rome/Assise/Padoue/Venise/Vérone/Lac Majeur/ Lac de Côme/Milan/Gênes/Portofino/Pise/Florence, etc. (2 repas / jour) 2 999 $ GRÈCE : CIRCUIT + 5 JOURS DE CROISIÈRE 24 mai au 8 juin Athènes/Mycènes/Les Météores/Delphes/Olympie/Épidaure/ Mykonos/Turquie/Patmos/Rhodes/Crète/Santorini 2 (plusieurs repas) 999 $ NICE LA LUMINEUSE 2 au 17 mars. Hôtel centre ville ! Excursions en option à Cannes/Monaco/ Saint-Paul-de-Vence, etc. (2 repas / jour - vin inclus + visites) 2 099 $ GRAND TOUR DE LA BOHÈME 7 au 19 juin. Villes joyaux du patrimoine mondial. Prague/Kutna Hora/Brno/Kromeriz/Olomouc/ Cesky Krumlov/Holasovice, etc. (2 repas / jour) 2 399 $ CROISIÈRE EN ALASKA 20 au 27 juin. (Passage intérieur) à bord du INFINITY, navire récent de CELEBRITY CRUISES ! (Repas inclus) 2 699 $ (2 repas / jour) LONDRES AUBAINE ! 19 au 27 mai. Hôtel 3 étoiles + transferts/tour de ville. 1 749 $ (32 repas + visites) AFRIQUE DU SUD + PARIS 4 699 $ 23 avril au 7 mai LONG SÉJOUR EN ALGARVE 7 au 29 mars. Hôtel 4 étoiles + transferts + accompagnateurs (quelques places disponibles) À partir de : 1 699 $ DEMANDEZ LA BROCHURE. AUTRES DESTINATIONS DISPONIBLES SUR DEMANDE. Prix par personne en occ. double — Informations / Réservations Tous les prix et dates sont sujets à changements sans préavis. Détenteur des permis du Québec 174, Grande Allée Ouest, Québec (Québec) G1R 2G9 Tél. : 525-4585 — Sans frais : 1 800 463-1598 Courriel : [email protected] — Internet : www.gvq.qc.ca Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 21 L’Amicale des sommeliers du Québec Section de Québec Par Jocelyn Laberge LES VINS DE FÊTE ! Particulièrement en décembre, quand arrive le temps des festivités, on aime bien choisir un vin pour une occasion spéciale, partager un grand cru en famille ou entre amis ou simplement ouvrir une bouteille selon notre humeur. À ce moment-là, l’univers du vin donne une nouvelle dimension à la fête… CHABLIS, 2001 BACCANERA, 1999 Vin blanc, 100 % Chardonnay (199141) 21,30$ Vin rouge (612374) 24,20 $ Joseph Drouin, France Beau vin du nord de la Bourgogne, pourvu d’une robe jaune pâle avec des reflets verdâtres. Le nez dégage une agréable présence de pomme verte et de citron. En bouche, la pomme verte domine aussi, puis un léger soupçon de citron nous stimule. À cause de sa jeunesse, ce vin possède une bonne dose d’acidité. En finale, des notes minéralisées nous tiennent compagnie. Conseils du sommelier Ce Chablis se laisse boire. Servez-le avec tous les poissons à chair blanche. Il vous réserve aussi des surprises avec du poulet à la crème. Essayez-le avec un camembert ou un fromage de chèvre du Québec. Ce vin a la capacité de vieillir encore quelques années. Servi à une température entre 10 à 12 oC, il vous comblera! SYRAH, 2000 R.H. Phillips Dunningan Hills, États-Unis Vin rouge, Syrah 85 %, Petite Syrah 15 % (576272) 15,95 $ Dans le verre, nous découvrons un vin d’une couleur rouge rubis foncé. Le nez dégage de riches arômes de prune et d’épices. En bouche, beaucoup de saveurs comme la confiture de prunes, la griotte et les fruits des champs bien mûrs. Moyennement corsé, il possède une agréable présence en bouche. Langhe, Piémont, Italie Quelle belle robe d’un rubis intense! Ce magnifique vin dégage au nez une plénitude de fruits rouges très mûrs: le cassis, la prune, la cerise noire. En remuant davantage, nous percevons des notes épicées. La bouche est comblée avec des tanins enrobés de saveurs nettes de cerise noire, des notes délicatement épicées de poivre et aussi de réglisse noire. Bien sûr, ces arômes favorisent une harmonie presque parfaite entre les saveurs et les tanins. Conseils du sommelier Ce vin se mariera parfaitement avec un plat de bœuf braisé au vin rouge. Il sera également à l’aise avec toutes les formes de gibier. Une suggestion, servez-le avec un gorgonzola du Piémont. Je vous recommande de le mettre en carafe une heure avant le service. Il s’agit d’un beau vin pour faire rêver… CRÉMANT D’ALSACE Calixte brut, France Mousseux rosé, Pinot noir 100 % (871921) 19,95 $ Voici une belle occasion de faire plaisir avec ce magnifique mousseux rosé, limpide, présentant une robe de couleur saumon foncé. Un tourbillon de bulles très fines et abondantes vous impressionnera. Au nez, vous découvrirez l’arôme puissant de la framboise. Puis, le goût prononcé de ce petit fruit rouge se prolonge en bouche. Avec un bon équilibre entre l’acidité et le fruit, ce mousseux rosé est agréable sans être complexe. Conseils du sommelier Conseils du sommelier Ce vin est recommandé avec le petit gibier. Ainsi, il fera honneur à la tendre viande du faisan et de la perdrix. Si vous aimez les vins américains très peu boisés, vous serez ravi. Rendez-lui hommage en le mettant en carafe environ 30 minutes avant le service. Température recommandée: entre 16 et 18 oC. Dégustez-le en apéritif, c’est là son rôle principal. La période des fêtes et de la Saint-Valentin sont des occasions parfaites. Ce rosé sera délicieux avec une darne de saumon grillé ou avec des sushis. Il apportera une note pétillante à toutes vos fêtes. Servir à 10 oC. Que Bacchus vous accompagne lors de vos délicieux moments! Kemia, boureks, grillades, couscous, tagines, pâtisseries nord-africaines, thé à la menthe, etc. Commandez et emportez : NOUVEAU : 687-9725 pâtisseries algériennes à emporter offertes à la Boutique d’artisanat d’Afrique du Nord Parfums et arômes de la Méditerranée et soleil d’Algérie 1282, avenue Maguire, Sillery 22 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA ASSOCIATION DES CRITIQUES DE FILM ITALIENS (2003) — MEILLEUR ACTEUR (NERI MARCORÉ) · PRIX DAVID DI DONATELLO 2003 — MEILLEUR RÉALISATEUR LE CŒUR AILLEURS Un film de: Pupi Avati Du même réalisateur: Histoire de garçons et de filles «[...] UNE VRAIE COMÉDIE ITALIENNE DANS LA BELLE TRADITION D’ANTAN. MORCEAU DE CHARME.» (O. TREMBLAY, LE DEVOIR) Italie Générique: Italie. 2003. 107 min. (V.O. italienne avec s.-t. français) Drame écrit et réalisé par Pupi Avati. Mus. orig.: Riz Ortolani. Int.: Neri Marcoré, Giancarlo Giannini, Vanessa Incontrada, Nino D’Angelo, Cesare Cremonini. Synopsis: En Italie, à la fin des années 20, un candide et timide professeur de lettres anciennes de 35 ans est envoyé à Bologne par son père, tailleur du pape, dans l’espoir que celui-ci trouve enfin une fiancée, assurant ainsi la descendance familiale. Vierge de toute expérience avec les femmes, Nello débarque dans la ville émancipée et partage la chambre d’une pension avec un coiffeur napolitain. Ce dernier ne manque pas de lui prodiguer des conseils en l’initiant aux charmes de l’autre sexe. Se rendant un jour à un thé dansant dans une institution pour femmes non voyantes, il croise la sublime Angela dont il tombe aussitôt éperdument amoureux. Une rencontre qui va complètement bouleverser sa vie. Notes: Renouant avec le mélodrame romantique, le réalisateur Pupi Avati par- vient à dépasser sensiblement les conventions du genre grâce à son regard à la fois tendre et ironique. Son CŒUR AILLEURS, un portrait tout en sensibilité que le réalisateur avoue être en partie autobiographique. Comique venu de la télévision, Neri Marcoré confère au personnage de Nello, doux rêveur sentimental, une authenticité remarquable. Jouant sur un physique plutôt falot, l’acteur s’éloigne quelque peu de l’image traditionnelle du héros romantique qu’il renouvelle par sa gaucherie. Quant à l’aveugle femme fatale, c’est le modèle italo-espagnol, Vanessa Incontrada, qui déploie son charme vénéneux pour l’interprétation de ce personnage un brin manipulateur. Tournée comme la plupart de ses films en Émilie-Romagne – la région où l’auteur est né et a vécu – la dernière œuvre d’Avati s’en trouve ainsi traversée par une douce nostalgie qu’il traduit par une mise scène appliquée, les cadrages et la photographie ayant bénéficié d’un soin particulier. S’appuyant sur un souci constant de vraisemblance dans la description des situations et la psychologie des personnages, le réalisateur ne néglige pas néanmoins un certain comique, les scènes de famille avec le père du héros (l’excellent Giancarlo Giannini) sont irrésistibles et se distinguent par leur extrême truculence. Les dialogues au style direct ajoutent à la modernité de l’ensemble, le film exhalant dans le même temps un doux parfum suranné qui n’est pas sans évoquer certaines productions italiennes des années 60. Portrait tout en subtilité d’un candide romantique piégé par sa passion, ce CŒUR AILLEURS atteint celui du spectateur par sa sincérité. (P.H.) présente Bach Carmignola Avec l’un des plus grands violonistes actuels Giuliano Carmignola et Nicole Trotier, violons 16 février 2004 | 20 h | Salle Louis-Fréchette | Grand Théâtre de Québec Billetech : (418) 643-8131 WWW.CLAP.QC.CA w w w. v i o l o n s d u r o y. c o m Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 23 FESTIVAL DU FILM DE VENISE 2002 — LION D’OR FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE TORONTO 2002 — DISCOVERY AWARD LA GRANDE SÉDUCTION LES SŒURS MADELEINE Un film de: Peter Mullan Un film de: Jean-François Pouliot Du même réalisateur: Orphans «LA GRANDE SÉDUCTION, «[…] UNE NOUVELLE DÉMONSTRATION DE FORCE D’UN CINÉMA BRITANNIQUE DU RÉEL, RÉVOLTÉ ET PROFONDÉMENT HONNÊTE.» ASSURÉMENT LE FILM LE PLUS CHARMANT DE LA SAISON.» (G. CARIGNAN, LE SOLEIL) (A. MALHERBE, L’EXPRESS) Canada Royaume-Uni · Irlande réalisée par Jean-François Pouliot. Scén.: Ken Scott. Mus. orig.: JeanMarie Benoît. Int.: Raymond Bouchard, David Boutin, Benoît Brière, Pierre Collin. Drame écrit et réalisé par Peter Mullan. Mus. orig.: Craig Armstrong. Int.: Geraldine McEwan, Anne-Marie Duff, Nora-Jane Noone, Dorothy Duffy, Eileen Walsh. Générique: Canada. 2003. 110 min. (V.O.F.) Comédie dramatique Synopsis: Autrefois prospère village de pêcheurs, le chômage a eu raison du moral des habitants de Sainte-Marie-La-Mauderne. Pour qu’une usine s’y implante, Germain Lesage dispose d’un mois pour convaincre le docteur Lewis, en séjour obligé, que son coin de pays est le paradis sur terre. Notes: Présenté à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes (2003), LA GRANDE SÉDUCTION est le premier long métrage de JeanFrançois Pouliot, l’idéologue derrière les campagnes de Bell Canada. En collaboration avec l’humoriste et scénariste Ken Scott (La Vie après l’amour), le réalisateur souhaite démontrer avec l’histoire de ces pêcheurs, doux rêveurs idéalistes, que «la comédie n’est pas nécessairement une forme inférieure du 7e art.» Rafraîchissant! (S.B.-H.) 24 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 Générique: Royaume-Uni · Irlande. 2001. 120 min. (V.O.A.S.-T.F.) Synopsis: À Dublin, au début des années 60, les jeunes femmes vic- times de viol, les orphelines et les filles-mères étaient envoyées dans les couvents Marie-Madeleine – des laveries lucratives pour le clergé. Sans repos, dans des conditions insupportables, Margareth, Rose et Bernadette seront exposées aux humiliations quotidiennes des sœurs de la Miséricorde... Notes: La dureté qui émane de cette œuvre-choc de Peter Mullan a la charge émotive de Ladybird de Ken Loach dont Mullan suit le réalisme social. C’est aussi son esthétisme signifiant – le film bleuté, nimbé de la moiteur de la laverie – qui ajoute à la dramatisation. Les regards pleins de rage de ces actrices inconnues, charismatiques, rendent justice à des milliers de victimes sans visage. (S.B.-H.) WWW.CLAP.QC.CA FESTIVAL DU FILM DE MAR DEL PLATA — MEILLEUR RÉALISATEUR ET MEILLEUR ACTEUR (STELLAN SKARSGÅRD) TAKING SIDES (LE CAS FURTWÄNGLER) Un film de: István Szabó Du même réalisateur: Sunshine «ISTVÁN SZABÓ RÉUSSIT À TIRER LE MEILLEUR DU SCÉNARIO GRÂCE À UN DUO D’ACTEURS QUI REND CE FILM CAPTIVANT.» (V. LE BRIS, ZURBAN) «[...] UN DUO DE CHOC POUR UN FILM FORT...» (S. BENAMON, STUDIO) Notes: Il n’y a pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. Là est le thème Royaume-Uni · France · Allemagne · Autriche Générique: Royaume-Uni · France · Allemagne · Autriche. 2001. 108 min. (V.F.) Drame historique réalisé par István Szabó. Scén.: Ronald Harwood d’après sa pièce. Int.: Harvey Keitel, Stellan Skarsgård, Moritz Bleibtreu, Birgit Minichmayr. Synopsis: À Berlin, en 1946, les Alliés ont pour mission la dénazification de l’Allemagne vaincue. Chargé d’enquêter sur le chef d’orchestre allemand Wilhelm Furtwängler, le major américain Steve Arnold se livre à un procès d’intention sans merci contre le musicien qu’il accuse de pas avoir quitté l’Allemagne dès 1933. Son audition prenant la tournure d’un procès sans défense, l’interrogatoire d’Arnold renvoie à la face de celui qui fut un chef emblématique de l’Orchestre philharmonique de Berlin sa prétendue collaboration avec le régime hitlérien... porteur de ce grand procès filmé dans la plus magistrale sobriété par István Szabó. À la question qui sommes-nous pour juger de la lâcheté des autres, le réalisateur ne répond qu’en exposant des faits qui montrent la soif de vengeance des hommes. Pion entre les mains souillées de Goebbels et Goering, Wilhelm Furtwängler avait-il le choix de se compromettre avec les SS. Aurait-il été plus héroïque d’être fusillé? S’il a été démontré que le chef a protesté contre l’éviction des musiciens juifs de son orchestre et, par la suite, qu’il a démissionné des postes honorifiques accordés par le IIIe Reich, il n’en demeure pas moins troublant de le voir serrer la main du Führer dans l’habile séquence finale tirée d’un film d’archives. Même s’il l’essuie par la suite, l’histoire retient sa main tendue tandis que Szabó, là est sa force, s’attarde aux contradictions de l’homme dans une mise en scène classique. Œuvre fascinante par son sujet – la dénazification sous un autre angle que le procès de Nuremberg – et les questions éthiques qu’elle soulève, TAKING SIDES se démarque aussi par l’intelligence de son scénario signé Ronald Harwood, scénariste du Pianiste de Roman Polanski. En adaptant sa pièce traduite par À torts et à raisons opposant Michel Bouquet (Furtwängler) et Claude Brasseur (Arnold), il confirme sa maîtrise du sujet, la Seconde Guerre mondiale, et gratifie le réalisateur de Mephisto d’un texte sur mesure combinant ses deux sujets de prédilection, le nazisme et la musique. En démocrate corrompu par la vanité de faire un exemple de Furtwängler, Harvey Keitel (Arnold) est aussi brutal que tortionnaire moralement face à un extraordinaire Stellan Skarsgård en Furtwängler voûté, déjà mort depuis 1933... (S.B.-H.) ✩✩✩✩ « Enfin! Un resto toujours prêt pour le lever du rideau. Bravo Momento!» Réservez tôt pour vos partys de Noël. MENU DE GROUPE DISPONIBLE Un cinéphile qui aime bien manger et arriver à temps au cinéma. 1144, avenue Cartier 647-1313 2480, ch. Sainte-Foy 652-2480 www.restaurantmomento.com WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 25 «PARLER OU NE PAS PARLER» Par Serge Pallascio Entrevue avec István Szabó, réalisateur de TAKING SIDES (LE CAS FURTWÄNGLER) István Szabó est l’un des secrets les mieux gardés du cinéma européen. Et pourtant qui ne se souvient pas d’avoir éprouvé un véritable choc en découvrant Mephisto (1981) ou Colonel Redl (1985)? Depuis plus de 40 ans, István Szabó poursuit avec acharnement une œuvre empreinte d’un réel humanisme et fuyant toute tentation démagogique de succomber aux modes éphémères. L’homme a traversé bien des tempêtes et des régimes politiques. Il connaît le poids des mots. Propos d’un homme juste. Le Clap: Qu’est-ce qui vous a fait choisir le cinéma? István Szabó: J’avais 17 ans et je rêvais d’être médecin. Un jour, des amis de collège ont fondé une troupe de théâtre et m’ont invité à travailler avec eux. L’expérience m’a intéressé. J’ai commencé à fréquenter le théâtre et le cinéma mais c’est ce dernier qui m’a séduit davantage. Après mon baccalauréat, j’ai été admis à l’École supérieure de cinéma. Et voilà. J’ai oublié la médecine, mais elle est toujours demeurée un rêve, même encore aujourd’hui. Le Clap: Quels sont les films qu’aimait ce jeune homme de 17 ans? István Szabó: D’abord, le néoréalisme italien. Des réalisateurs comme Vittorio de Sica, Luchino Visconti. Et puis, quand j’étais étudiant en cinéma, la Nouvelle Vague française est apparue. Jean-Luc Godard, Claude Chabrol. Personnellement, j’adorais François Truffaut. Ce français que je parle aujourd’hui, c’est la langue du cinéma de Truffaut que j’ai apprise en regardant 100 fois Les 400 coups ou Jules et Jim. Le Clap: Serait-il audacieux d’établir une parenté entre votre cinéma et celui de Visconti dans la mesure où tous deux vous confrontez souvent la vie publique avec la vie privée? István Szabó Victor fait du hamburger une œuvre d’art Ta b l e d ’ h ô t e 17,95$ à à partir de 17 h. Chez Victor Québec 145, rue Saint-Jean 529-7702 Sainte-Foy 2778, Chemin Sainte-Foy 651-8187 Suivi complet de maternité avec une sage-femme Suivi de grossesse Accouchement Suivi à domicile après la naissance 182, rue de l’Église Saint-Romuald MENU DU JOUR À 8,25$ DÉJEUNERS SAMEDIS ET DIMANCHES CHEZ VICTOR (SAINTE-FOY SEULEMENT) 26 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 Membres de l’Ordre des sages-femmes du Québec ~ Services couverts par le MSSS ~ www.mimosa.qc.ca Soirée d’information le premier mercredi de chaque mois POUR INFORMATION : 839-0205 WWW.CLAP.QC.CA István Szabó: J’aime beaucoup les grands films de Visconti. Le Guépard, Les Damnés. Mais ma véritable source d’inspiration, c’est la politique et l’état de notre monde. Il faut savoir que dans mon pays, la Hongrie, depuis 50 ans, il n’y a pas de véritable paix. Le pays a toujours été secoué par différentes idéologies. Tous les Hongrois subissent des pressions politiques. Le Clap: TAKING SIDES n’y échappe pas. Votre film est une interrogation sur la possibilité pour l’art d’exister en dehors de toute considération politique. István Szabó: Il y a un lien d’amour entre l’art et la politique. Les grands dictateurs comme Néron ou Napoléon adoraient les arts et aimaient être entourés d’artistes. Parfois même, ils leur disaient quoi faire. Il y a toujours des créateurs qui sont prêts à accepter de jouer ce jeu. Les choses n’ont pas tellement changé. Aujourd’hui, c’est un banquier qui vous demande de faire appel à une actrice qui est sa fille ou sa maîtresse. István Szabó: Les visages humains avec des émotions et des idées en mouvement qui naissent en face de moi. Comme ces yeux pleins d’amour qui changent lentement et deviennent jaloux. C’est ça le cinéma: les dialogues, les mouvements du corps, les visages, les yeux, les émotions, les idées. Le Clap: Il y a actuellement de grandes mutations dans le domaine de la production cinématographique. Il semble n’y avoir que les coproductions internationales pour faire concurrence à Hollywood. L’avenir du cinéma est-il entre bonnes mains? István Szabó: La situation est excessivement grave, surtout en Europe. Nous avons beaucoup de difficultés à obtenir l’argent pour produire nos films et trouver des spectateurs. Nous essayons de raconter notre Histoire. Ce sont des histoires à propos de personnes dont la vie est bouleversée par les guerres, les révolutions ou les idéologies. Les spectateurs n’aiment pas les récits pessimistes. Ils veulent des fins heureuses. Mais que peut-on y faire? C’est notre destin de raconter ces histoires. Le Clap: Est-il possible d’imaginer un artiste qui ne vive que pour son art? István Szabó: Naturellement. Mais il faut savoir que, si vous ne travaillez pas, vous ne pouvez pas communiquer votre message. C’est une grave décision à prendre. Parler ou ne pas parler. Le grand défi, c’est de trouver le bon chemin pour rejoindre les spectateurs. Le problème est toujours moral. Il faut savoir où est la frontière au-delà de laquelle on ne peut pas faire de compromis, car il faut toujours faire des compromis. Le Clap: Qu’aimeriez-vous dire à ceux et celles qui vont voir TAKING SIDES? István Szabó: Essayons de voyager ensemble et de réfléchir sur ce que chacun d’entre nous ferait dans une situation similaire. Essayez de comprendre que les choses sont compliquées, qu’elles ne sont ni noir ni blanc. Le Clap: Où trouvez-vous la force de faire encore du cinéma? István Szabó: (rires) J’adore raconter des histoires. Demandez à quelqu’un qui se promène de resto en resto avec une guitare pour chanter ses chansons pourquoi il fait ce métier. Le cinéma, c’est la même chose. Nous sommes comme des chanteurs des rues. Le Clap: Qu’est-ce que vous aimez le plus au cinéma? «Il faut imaginer Sisyphe heureux», écrivait Albert Camus. Alors qu’il met la touche finale au montage de son dernier film Being Julia, avec Annette Bening et Jeremy Irons, peut-on imaginer qu’il en est de même pour István Szabó? «Je suis parfois heureux», laisse-t-il tomber. ¤ Destination s vacances hiverncae le par excellen En famille, entre amis ou en groupe Formule club pour le temps des fêtes et la relâche scolaire Hébergement, restauration, animation, activités, équipements Forfaits hors saison tout au long de l’hiver pour le plein air et la détente Forfait étape sympathique pour les motoneigistes 1723, chemin Guérette, Pohénégamook (Québec) G0L 1J0 1 800 463-1364 - www.pohenegamook.com WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 27 BIENVENUE EN AMÉRIQUE Un film de: Jim Sheridan Du même réalisateur: My Left Foot «IN AMERICA EST PORTÉ PAR UNE SUPERBE DISTRIBUTION, MENÉE PAR SAMANTHA MORTON ET DEUX ENFANTS EXCEPTIONNELS DE VÉRITÉ. SANS ÊTRE SENTIMENTALISTE, LE FILM EST UNE BOUFFÉE D’ÉMOTIONS.» (G. CARIGNAN, LE SOLEIL) Synopsis: Un jeune couple d’Irlandais, Johnny et Sarah immigrent aux États-Unis pour tenter de refaire leur vie après la mort de leur fils. Avec leurs fillettes Christy et Ariel, ils partent dans East Harlem à la conquête de leur rêve américain à eux. S’adaptant difficilement à New York, Johnny et Sarah y voient une sorte de monde dantesque alors que leurs filles découvrent la magie de la Grosse Pomme. Une magie qui rayonne lorsque Mateo, leur voisin artiste, entre dans leur vie, le soir de l’Halloween... Notes: À demi-autobiographique, le dernier film de Jim Sheridan délaisse Irlande · Royaume-Uni Générique: Irlande · Royaume-Uni. 2001. 107 min. (V.F. de In America) Drame réalisé par Jim Sheridan. Scén.: Jim Sheridan, Naomi Sheridan et Kirsten Sheridan. Mus. orig.: Paddy Considine, Samantha Morton, Sarah Bolger, Emma Bolger, Djimon Hounsou, Neal Jones. les sujets purement politiques comme dans The Boxer et In the Name of the Father pour emprunter le ton plus intimiste de la chronique. Écrit en collaboration avec ses filles Naomi et Kirsten, BIENVENUE EN AMÉRIQUE relate une tranche de vie de Jim Sheridan et des siens à travers celle d’une famille d’Irlandais qui remet le compteur à zéro. Raconté en voix hors champ par Christy, l’aînée de la famille (fictive), BIENVENUE EN AMÉRIQUE est le récit d’une odyssée à la fois douloureuse et merveilleuse d’une cellule familiale en voie de guérison. Sœurs à la ville, les jeunes Sarah et Emma Bolger – toutes deux magnifiques et touchantes – deviennent les guides de leurs parents interprétés par Samantha Morton, découverte dans Sweet and Lowdown de Woody Allen et Paddy Considine, vu dans 24 Hour Party People. Leur bon ange, c’est Djimon Hounsou (Amistad, Gladiateur) qui l’incarne dans le rôle de Mateo. (S.B.-H.) Les Horloges Grand-Père du Québec L’unique boutique à Québec spécialisée en horlogerie mécanique. 76 ans de qualité Plus de 100 modèles en magasin · Horloges Grand-Père traditionnelles murales et de foyer. · Coucous authentiques de la Forêt-Noire. Westminster (418) 831-5024 140-4, route du Pont (132), Saint-Nicolas http://clik.to/grandpere Clinique multisanté Consultation naturopathique Irrigation du côlon Drainage lymphatique ( méthode Vodder ) Bio-psycho-généalogie PNL Ateliers et conférences Soins du corps thérapeutiques Lohry Louise Dubé n.d. Pascale Parent n.d. Dubé, Parent Naturopathes 28 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 682-8622 Reçus pour assurances 1009, route de l’Église, bureau 210, Sainte-Foy WWW.CLAP.QC.CA LE SOURIRE DE MONA LISA Un film de: Mike Newell Du même réalisateur: Quatre mariages et un enterrement États-Unis Générique: États-Unis. 2002. 119 min. (V.F. de Mona Lisa Smile) Comédie dramatique réalisée par Mike Newell. Scén.: Lawrence Konner et Mark Rosenthal. Mus. orig.: Rachel Portman. Int.: Julia Roberts, Kirsten Dunst, Julia Stiles, Maggie Gyllenhaal, Ginnifer Goodwin, Dominic West. Synopsis: En 1953, Katherine Watson, une jeune diplômée de Ber- keley, est engagée par le collège pour jeunes filles de Wellesley pour y enseigner l’histoire de l’art. Esprit libre, Katherine souhaite convaincre ses étudiantes de l’importance de suivre sa voie en tournant le dos aux préjugés de l’époque... Notes: Suivant l’exemple de Peter Weir et de La Société des poètes dis- parus, Mike Newell raconte l’histoire d’une professeure d’exception savoureusement interprétée par Julia Roberts. (S.B.-H.) 320i Enfilez vos gants. BMW Série 3 www.bmwmontreal.ca Le plaisir de conduire.MC Mettez vos lunettes. À partir de 320 $ par mois pendant 36 mois Comptant Paiement 6 000 $ 320 $ 2 500 $ 425 $ 0$ 500 $ Une offre comme ça sur la 320i de BMW, vous n’en reverrez pas de sitôt. Ses pneus haute performance et la puissance de ses six cylindres en ligne en font une sportive exceptionnelle. Hâtez-vous, car une BMW à ce prix-là, c’est du jamais vu. Automobiles Jalbert inc. 1885, boul. Central Québec Tél. : 418 687-4840 www.jalbert-auto.qc.ca Offre valable sur le modèle 2004 320i neuf, manuel, en stock. Le taux de location est celui offert exclusivement par les Services financiers BMW et est disponible auprès des concessionnaires participants, conditionnellement à l’approbation du crédit. 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WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 29 FESTIVAL DU FILM DE COPENHAGUE 2003 — MEILLEUR RÉALISATEUR HISTOIRES DE CUISINE LE SEIGNEUR DES ANNEAUX: LE RETOUR DU ROI Un film de: Bent Un film de: Peter Du même réalisateur: Eggs Du même réalisateur: Hamer Jackson Le Seigneur des anneaux: la Communauté de l’anneau « [...] TATIESQUE... LE FILM DE BENT HAMER SE MÉTAMORPHOSE EN UN SUPERBE ET ÉMOUVANT HOMMAGE À L’AMITIÉ...» (M. BILODEAU, LE DEVOIR) Norvège · Suède Générique: Norvège · Suède. 2003. 91 min. (V.O. suédoise avec s.t. français de Kitchen Stories) Comédie dramatique écrite et réalisée par Bent Hamer. Mus. orig.: Hans Mathisen. Int.: Joachim Calmeyer, Tomas Norström, Bjørn Floberg. Synopsis: À la fin des années 50, un groupe de dix-huit enquêteurs au service de l’Institut de Recherches sur le foyer est envoyé à Lanstad, une petite communauté norvégienne. Là-bas, ils auront à observer le comportement des hommes célibataires dans leur cuisine à des fins scientifiques. C’est contre son gré, mais appâté par la prime qu’Isak a accepté de recevoir Folke, le Suédois qui a pour mission de noter le moindre de ses faits et gestes. Notes: À partir de véritables études menées sur la femme au foyer, en Suède, dans les années 50, le réalisateur Bent Hamer livre une satire tragicomique sur une étonnante amitié masculine. Une surprise venue des pays nordiques immensément sympathique. (S.B.-H.) États-Unis · Nouvelle-Zélande Générique: États-Unis · Nouvelle-Zélande. 2003. 201 min. (V.F. de The Lord of the Rings: The Return of the King) Conte réalisé par Peter Jackson. Scén.: Fran Walsh, Philippa Boyens, Peter Jackson, d’après le roman de J.R.R. Tolkien. Mus. orig.: Howard Shore. Int.: Viggo Mortensen, Elijah Wood, Sean Astin, Ian McKellen,Orlando Bloom. Synopsis: Le peuple de Gondor constitue l’ultime résistance à la gigantesque armée du sinistre Sauron, car le Seigneur des ténèbres devient plus puissant à mesure que l’anneau unique se rapproche de lui. Les hobbits Frodon et Sam réussissent à y entrer, mais Gollum, leur guide, leur tend un piège... Quant à Aragorn, il doit assumer sa propre destinée et revendiquer le trône lui revient, afin de diriger l’assaut final contre les forces du Mal. Notes: La magnificence de cette épopée fantastique confirme que Peter Jackson est parvenu à créer le plus grandiose et le plus colossal des triptyques jamais portés à l’écran! (A.C.) L’authentique gymnastique sur table Le seul endroit à Québec Essai gratuit et évaluation sur rendez-vous. Mona Roy, enseignante certifiée 650-5442 30 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA BIG FISH: LA LÉGENDE DU GROS POISSON Un film: de Tim Burton Du même réalisateur: Sleepy Hollow États-Unis Générique: États-Unis. 2003. 127 min. (V.F. de Big Fish) Drame réalisé par Tim Burton. Scén.: John August d’après le roman de Daniel Wallace, Big Fish: A Novel of Mythic Proportions. Mus. orig.: Danny Elfman. Int.: Ewan McGregor, Albert Finney, Billy Crudup, Jessica Lange, Alison Lohman, Helena Bonham Carter, Steve Buscemi, Jeff Campbell. Synopsis: BIG FISH: LA LÉGENDE DU GROS POISSON raconte l’his- toire hors du commun d’Edward Bloom, un homme plus grand que nature. Blagueur, conteur d’exception, il est admiré de tous, sauf de William, son fils. Pour William, devenu adulte, Edward reste un être mystérieux et un père absent. C’est que pendant l’enfance de son fils, Edward construisait le mythe Edward Bloom. Aujourd’hui, son père est atteint d’un cancer. Pour William, c’est enfin le moment de prendre le temps de connaître cet étranger et de distinguer le vrai du faux dans la vie de ce héros ordinaire. Notes: D’après le roman de Daniel Wallace, Tim Burton, à la suite de l’accueil mitigé réservé à relecture de La Planète des singes, signe une adaptation fantaisiste d’une chronique familiale avec des personnages qui ont un lien de parenté avec ceux du romancier John Irving. Délaissant les effets spéciaux des Batman et du satirique Mars Attacks!, Burton puise dans la sensibilité de son très beau Edward aux mains d’argent pour cette œuvre plutôt intimiste réunissant dans le double rôle du père mourant Albert Finney (redécouvert dans Erin Brockovich) et Ewan McGregor (Moulin rouge) à l’heure de ses jeunes années. Une très belle distribution complétée par Jessica Lange (Music Box), Alison Lohman (White Oleander) et Billy Crudup (Almost Famous) dans le rôle pivot de William à la recherche de son père, ce héros... (S.B.-H.) WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 31 LES DOCUMENTAIRES LES MESSAGERS (Québec) Générique: Québec. 2003. 65 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réalisé par Helen Doyle. Mus. Du 13 janvier au 7 février 2004 La bonne âme du Setchouan Bertolt BRECHT Photo : Louise Leblanc | Conception et réalisation graphique : Corsaire design Traduction François Rey / Revue par Fanny Britt LAPRISE Y’A RIEN DE SACRÉ (Québec) Générique: Québec. 2003. 52 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réalisé par Garry Beitel. Mus. orig.: Gaëtan Pilon. Avec Aislin, Serge Chapleau, Louise Beaudoin, Yves Boisvert, Gilles Duceppe. Synopsis: Y’A RIEN DE SACRÉ est le double portrait des caricaturistes Serge Chapleau (La Presse) et Aislin (The Gazette), Terry Mosher de son nom à la ville. Avec un coup de crayon incisif, ces «éditorialistes» commentent depuis 30 ans l’actualité au quotidien avec irrévérence et mordant. Victimes et collègues rendent hommage au talent de ces observateurs du cirque médiatique. Notes: Reconnu grâce à Bonjour! Shalom!, le réalisateur Garry Beitel, gagnant de nombreux prix pour ses documentaires sur le multiculturalisme, retrace l’actualité des dernières années à travers le prisme des bêtisiers en images de ces deux grands caricaturistes. (S.B.-H.) LA GRANDE TRAVERSÉE (Canada · France) Générique: Canada · France. 2003. 97 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réalisé par Jean Lemire et Thierry Piantanida. Mus. orig.: Hervé Postic. Avec Jean Lemire, Mario Cyr, Stéphan Guy, Germain Tremblay, Guy Gaudin. Synopsis: Pendant une aventure de cinq mois sur le voilier Sedna IV, le chef d’expédition Jean Lemire et son équipe ont sillonné 21 000 kilomètres dans les eaux de l’Arctique. Leur mission scientifique nous amène à la recherche du passage du Nord-Ouest. Notes: Précédé de ILÔT de Nicolas Brault, voici un merveilleux document sur l’Arctique, sa faune et sa flore ainsi que sur les incidences du réchauffement de la planète sur son écosystème. Une grande aventure avec, en vedette, la mer à perte de vue! (S.B.-H.) ROGER TOUPIN ÉPICIER VARIÉTÉ (Québec) Générique: Québec. 2003. 97 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réalisé par Benoit Pilon. Mus. orig.: Robert Marcel Lepage. Avec Roger et Maria Toupin, Nestor, monsieur Nadeau, Paul, Arthur et Réal. Synopsis: Rendez-vous quotidien d’une faune de beaux originaux et de gens ordinaires du plateau Mont-Royal, l’épicerie de Roger Toupin prend chaque jour les allures d’un «club social»... Notes: Un Smoke québécois par le biais duquel le réalisateur Benoit Pilon parle de mémoire et d’entraide en nous présentant Roger Toupin, un drôle de moineau pour qui être épicier tient de la psychologie... (S.B.-H.) 7KM2 D’INFINI (Québec) Générique: Canada. 2003. 63 min. (V.O.F.) Documentaire écrit et réalisé par Kun Chang. Mus. 643.8131 32 Avec Stéphan Allard, Emmanuel Bédard, Serge Bonin, Lorraine Côté, Valérie Descheneaux, Marie-Ginette Guay, Valérie Laroche, Patrick Ouellet, Jean-Sébastien Ouellette, Édith Paquet, Caroline Stephenson et Guy-Daniel Tremblay. Texte de Mise en scène d’Antoine orig.: Nigel Osborne. Avec Dominique Blain, Daniel Mermet, Nigel Osborne, Ernest Pignon-Ernest, Susan Sontag, Nicole Stéphane, Birlyant Ramzaeva, Faruk Sijaric. Synopsis: LES MESSAGERS est le portrait d’artistes qui travaillent pour une cause: rendre le monde meilleur. Tous concernés par les victimes des guerres, chacun d’entre eux, en missionnaire, panse les plaies grâce à l’art. Que ce soit le compositeur Nigel Osborne qui a mis au point une thérapie musicale pour rééduquer les enfants violentés ou le plasticien Ernest Pignon-Ernest qui expose ses œuvres, dénonçant l’inégalité dans les rues de Soweto... Notes: Cofondatrice du regroupement Vidéo Femmes de Québec, Helen Doyle, scénariste et réalisatrice indépendante, travaille actuellement à une fiction, Soupirs d’âme, sur les orphelins de la guerre. (S.B.-H.) www.letrident.com – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 orig.: Chris Crilly. Synopsis: Au milieu du golfe du Saint-Laurent, c’est l’île d’Entrée qui vous accueille la première avant que l’archipel formé par les îles de la Madeleine se dévoile dans toute sa splendeur. Làbas, la vie obéit aux lois de la nature et aux vents qui la gouvernent... Notes: Amoureux des îles de la Madeleine, Kun Chang, un jeune réalisateur qui a travaillé comme illustrateur sur le plateau du Cinquième élément de Luc Besson, a planté sa caméra sur l’île d’Entrée pour dialoguer avec ses insulaires qui vivent coupés du monde. Son film, une vision poétique de la solitude... (S.B.-H.) WWW.CLAP.QC.CA LE MONSTRE Un film de: Patty Jenkins États-Unis Générique: États-Unis. 2003. 111 min. (V.F. de Monster) Drame écrit et réalisé par Patty Jenkins. Mus. orig.: BT. Int.: Charlize Theron, Christina Ricci, Bruce Dern. Synopsis: Petite fille, Aileen Wuornos rêvait d’être adulée comme Marilyn Monroe. Sa réalité n’en est que plus sordide. Violée enfant par un ami de son père, maltraitée psychologiquement par ce dernier, Aileen se prostitue dès l’âge de quatorze ans. D’un client à l’autre, sans domicile fixe, elle erre et rencontre Selby, une jeune gaie aussi seule qu’elle. Une relation d’amour et de dépendance s’établit rapidement entre les deux jeunes femmes. À Aileen qui n’a jamais reçu d’amour, Selby dit les mots qu’elle voulait tant entendre. Quant à sa jeune amante, Aileen la materne en enfant gâtée, vendant son corps pour lui acheter une maison sur le bord de la mer. Le drame, c’est que Aileen, en état de légitime défense, tue un homme qui l’a violée. Elle l’abandonne mort dans les bois. Ce meurtre déclenche en elle une pulsion assassine qui la pousse à abattre six de ses clients. Pour Aileen et Selby commence alors une vie de cavale… WWW.CLAP.QC.CA Notes: Basée sur l’histoire vraie de la tueuse en série Aileen Wuornos, la réalisatrice Patty Jenkins signe un récit extrêmement troublant sur l’existence d’une femme dont la vie déjà dramatique tourne au cauchemar après un viol terrible qui l’amène à tuer un client violent. Un long chemin de croix s’ouvre dès lors devant Aileen Wuornos, exécutée le 9 octobre 2002, après avoir passé douze ans dans le couloir de la mort d’une prison de Floride. LE MONSTRE raconte son histoire d’amour avec Selby Wall. Une histoire que la réalisatrice relate avec beaucoup de nuances sans chercher à déterminer si Wuornos était lesbienne ou non, s’attardant plutôt à montrer la soif d’amour de la prostituée qui devient la protectrice de Wall, incarnée par Christina Ricci, brillante dans le rôle de la jeune homosexuelle qui semble ignorer comment sa maîtresse (sa mère manquante) s’y prend pour assurer leur survie. La surprise de ce premier film coup-de-poing revient toutefois à Charlize Theron, méconnaissable dans le rôle de Wuornos, personnage à qui elle insuffle l’énergie de la survivante. Son interprétation de Aileen – excessive, carencée –, Theron la rend avec une fureur dérangeante qui montre à quel point il y a des fêlures de l’âme impossibles à colmater. Si son film s’avère dur pour sa violence, vue et suggérée, Patty Jenkins ne succombe jamais au racolage. Son MONSTRE n’en devient que plus pathétique. Et la fin s’avère encore plus cruelle pour celle qui est restée une petite fille croyant au grand amour. (S.B.-H.) Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 33 JANIS ET JOHN Un film de: Samuel Benchetrit «SCÉNARIO DINGO, MISE EN SCÈNE MAGISTRALE, COMÉDIENS AU SOMMET DE LEUR FORME, LE PREMIER FILM DE SAMUEL BENCHETRIT EST UN RÉGAL.» (M.-E. ROUCHY, TÉLÉCINÉ OBS) «UN FILM DRÔLE ET CHALEUREUX. AVEC MARIE TRINTIGNANT, INOUBLIABLE...» (P. FABRE, STUDIO) verra que du feu. Sa femme Brigitte prend le micro de Janis et Walter Kingkate, acteur de seconde zone, ressuscite le charismatique membre des Beatles... Reste à prier pour que Léon tombe dans le panneau... Notes: En fin de production au moment de la mort brutale de l’actrice Marie France Générique: France. 2002. 105 min. (V.O.F.) Comédie réalisée par Samuel Benchetrit. Scén.: Samuel Benchetrit et Gábor Rassov. Int.: Marie Trintignant, François Cluzet, Sergi López, Christophe Lambert, Jean-Louis Trintignant. Synopsis: Petit agent d’assurances, Pablo arrondit ses fins de mois difficiles en escroquant un client, monsieur Cannon, dont il empoche les primes sans assurer la voiture de collection. Le pépin, c’est que la voiture sera volée et retrouvée dans un sale état. À moins de mettre la main sur 500 000 francs rapido, Pablo risque de se retrouver en tôle. Sa seule solution: à nouveau l’escroquerie avec pour cible son cousin Léon qui vient d’hériter d’un joli magot d’un million. Le plan d’enfer de Pablo: utiliser des sosies et convaincre son cousin, fan sous acide de John Lennon et Janis Joplin, que ses héros sont de retour à la suite d’une promesse faite à un concert. Puisqu’il plane si haut le Léon, Pablo espère qu’il n’y Trintignant, JANIS ET JOHN met un terme sur une note follement déjantée à la filmographie de l’actrice qui a débuté sa carrière en tournant pour sa mère, la réalisatrice Nadine Trintignant, dans Mon amour, mon amour. Ironiquement, c’est pour cette dernière qu’elle tournait un téléfilm sur Colette quand elle mourut l’été dernier. Entre ses débuts et la fin d’une carrière trop tôt achevée, les cinéphiles se souviendront de ses performances dans les films Série noire d’Alain Corneau, Nuit d’été en ville de Michel Deville et Betty de Claude Chabrol. Pour le metteur en scène Samuel Benchetrit, qui fut son compagnon de vie et celui qui l’a dirigée au théâtre avec son père, Jean-Louis Trintignant, dans Poèmes à Lou et Comédie sur un quai de gare, Marie Trintignant joue une imitatrice de l’icône de la musique américaine, Janis Joplin. Celle qui rêvait de personnifier un jour une chanteuse voit son projet prendre forme avec Benchetrit qui réalise ici son premier long métrage qu’il a écrit pour elle. Affaire de famille, JANIS ET JOHN réunit également le père de l’actrice et l’acteur François Cluzet avec qui elle a vécu et tourné cinq fois dont Les Apprentis et Une affaire de femmes. Avec Sergi López (Loin de chez eux) et Christophe Lambert (Subway). À voir pour se rappeler que Marie Trintignant, avant de devenir un sujet de faits divers, a été une actrice auquel le film est dédié. (S.B.-H.) En avant-première pour vous chez Hélène Garant, optométriste OLIVER PEOPLES® eyewear OLIVER PEOPLES® les nouveautés du salon - événement d’optique international Me Joël Lafrenière notaire et conseiller juridique Cessionnaire du greffe de Me Benoît Groleau • CURATELLE • TUTELLE • DROIT IMMOBILIER • DROIT SUCCESSORAL • TESTAMENT ET MANDAT EN CAS D’INAPTITUDE HÉLÈNE GARANT O P T O M É T R I S T E • CÉLÉBRATION D’UNIONS ET DE MARIAGES CIVILS 1328, AV. MAGUIRE G1T 1Z3 SILLERY 418•687•9451 w w w. h e l e n e g a r a n t . c o m 34 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 2360, chemin Sainte-Foy, bureau 360, Sainte-Foy (Québec) G1V 4H2 Téléphone : (418) 651-5435 • Télécopie : (418) 653-1447 WWW.CLAP.QC.CA Par Pierre Blais La bibliothèque Gabrielle-Roy présentera, durant tout le mois de janvier, des films dans le cadre de l’événement Les Années 50 portées à l’écran. Nous pourrons ainsi voir ou revoir le 12 janvier à 14 h et le 15 à 18 h 45 American Graffiti de George Lucas, le 14 à 14 h La Société des poètes disparus, le 19 à 14 h Loin du paradis avec Julianne Moore. Également au programme du mois de janvier: Ciel d’octobre, Bienvenue à Pleasantville et le magnifique Last Exit to Brooklyn tiré du livre de Hubert Selby Jr. Suivront, en février, des films se déroulant durant les années 60, comme les comédies musicales Hair et Les Parapluies de Cherbourg. Les mois de mars, avril et mai s’attarderont aux décennies 70, 80 et 90. Tous les films sont gratuits et présentés à la salle Gérard-Martin située au deuxième étage de la bibliothèque. De son côté, l’organisme Antitube organise au Musée de la civilisation, et ce, tous les mercredis soir, du 14 janvier au 11 février, la proJulianne Moore dans Loin du paradis jection des meilleurs films d’animation français des dernières années. À noter que l’événement affiche habituellement complet très rapidement. On tiendra au même endroit, le 27 janvier prochain, l’événement Courts et longs métrages de Gilles Carle. Une belle façon de redécouvrir les premiers films du cinéaste! Les membres de Phylactère Cola, émission produite à Québec et diffusée à TéléQuébec, ont lancé récemment le DVD de la deuxième et dernière saison du collectif. On y retrouve, sur deux disques, l’intégrale des dix émissions (hormis deux sketchs), de nombreux suppléments dont un documentaire de 30 minutes sur l’envers de la série et un autre, constitué d’un making-off d’un de leurs sketchs. Inclus en bonus, on trouve aussi un CD de trois chansons du groupe de Québec Plastic Lite. On peut se procurer le tout sur le site Internet : www.phylacterecola.com. Δ Au programme du Musée national des beaux-arts du Québec durant les vacances des fêtes de Noël et du jour de l’An, Trouvez Nemo, L’Étrange Noël de monsieur Jack, Le Roi Lion et La Guerre du feu. Les films sont présentés en après-midi. En janvier, les Classiques de la Cinémathèque choisis par Yves Laberge sont de retour au même endroit. Ça débute le mercredi 14 janvier avec Girón: la baie des Cochons, un film L’Étrange Noël de monsieur Jack cubain sur l’événement que l’on connaît et associé au court règne de JFK comme président américain. Le mercredi 4 février, Fernandel sera mis en valeur avec la présentation de Tu m’as sauvé la vie de Sacha Guitry, tourné en 1950. Puis, le dimanche 22 février, les amateurs de Pier Paolo Pasolini auront l’occasion de découvrir Les garçons, réalisé par Mauro Bolognini, en 1960, à partir de l’un des scénarios de celui qui adapta Salo ou les 120 journées de Sodome du marquis de Sade au grand écran. Dans les semaines qui viennent, nous aurons tous besoin d’un Tire-bouchon Nous sommes tous d’accord sur un point : le bon pain est artisanal Le boulanger Paul le prouve chaque jour en vous proposant … Pour le pur plaisir de se faire plaisir, sans une multitude de pains pétris tralala. Au Tire-bouchon de Sillery, Dan Lucian avec art et passion. 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Ou alors, venez tout simplement déguster une assiette de fromages et une bouteille de vin suggérée par ger peut offrir comme accompagnement à la confiture, au fromage, à la charcuterie, au chocolat, aux œufs bacon, aux fruits de mer et bien entendu au vin. Jérôme-Henri Dejardin, chroniqueur au Soleil. Table d’hôte du midi à partir de 12 $ et du soir à partir de 26 $. Chez Paul, tout est pétri et cuit sur place afin de vous proposer les vraies Renseignez-vous sur nos plats à emporter, nos dîners-causeries saveurs de la vraie boulange artisanale. et nos menus de groupes. Le Tire-bouchon de Sillery, 1648, chemin Saint-Louis • 527-8778 WWW.CLAP.QC.CA La boulangerie Paul, 1646, chemin Saint-Louis, Sillery • 684 -0200 Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 35 Les réalisateurs de talent sont nombreux à Québec. Francis Leclerc et Ricardo Trogi, pour ne nommer que ceux-là, ont réussi à tourner un premier long métrage. D’autres n’attendent que cette occasion. C’est le cas de Jeff Denis, un cinéaste qui tourne plus vite que son ombre, et ce, depuis 1997. D’abord, il a réalisé quelques clips, puis il s’est tourné peu à peu vers les courts métrages, participant à divers événements dont Vidéastes recherchés et envoyant dans différents festivals internationaux quelques-unes de ses œuvres dont Pion, mettant en vedette Pierre-Yves Charbonneau et Anne-Marie Olivier. Partisan de l’humour noir et de la critique sociale, Jeff Denis affectionne aussi un certain surréalisme comme on peut le constater dans son dernier court, Onze longues secondes. Il vient de terminer un autre film intitulé 4 femmes et un couteau, une comédie musicale meurtrière incluant des chorégraphies sur des chansons d’Elvis. Impossible de l’arrêter, le réalisateur boulimique s’apprête, à la fin du mois de janvier 2004, à tourner en 16 mm un court film sur Jack l’éventreur. Parallèlement, à ces tournages, il est en recherche de financement pour un premier long métrage intitulé Le bonheur est monstrueux, dont le scénario est maintenant terminé. Actif, le monsieur! Tellement que vous entendrez parler de lui très bientôt, et pas Jeff Denis seulement à Québec! ¤ À surveiller : - Les Rendez-vous du cinéma québécois seront de retour au Musée de la civilisation de Québec, du 3 au 7 mars prochain. L’ONF relance sa série de projections des nouveautés documentaires, et ce, tous les mardis, à compter du 17 février, à l’auditorium Joseph-Lavergne de la bibliothèque Gabrielle-Roy. À découvrir aussi, le récent DVD de l’ONF intitulé Génération extrême, regroupant une dizaine de courts métrages d’animation réalisés par de jeunes cinéastes, dont Rumeurs du groupe Kiwistiti de Québec Finalement, l’événement Regard sur le court métrage au Saguenay en sera à sa huitième édition, du 26 au 29 février prochain, et se déroulera à nouveau dans les salles des arrondissements de Chicoutimi et Jonquière. On vous en reparlera. 36 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA À L’ACHAT DE VOTRE ABONNE-CLAP ENTRE LE 19 DÉCEMBRE 2003 ET LE 12 FÉVRIER 2004, VOUS COUREZ LA CHANCE DE GAGNER : Une splendide tunique à col Mao réalisée dans un somptueux tissu provenant de Bali. 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Ne s’applique pas aux prix réduits ni aux boissons alcooliques. TOUS LES PRIVILÈGES SONT ANNULÉS APRÈS LA DATE D’ÉCHÉANCE DE L’ABONNE-CLAP. CASEY’S CRACKPOT CAFÉ Studio créatif de céramique. 987, rte de l’Église, Ste-Foy Sur le temps studio. CLINIQUE CLAUDE GUIMONT 1001, route de l’Église bur. 400, Sainte-Foy 25 % de réduction sur crème antirides et onguent premiers soins. 46 LA TABLE DU ROI 2360, ch. Ste-Foy, Sainte-Foy 25 % de réduction sur le menu à la carte, le vin en fût et la bière en fût. ACTION CHIROPRATIQUE 4100, boul. de L’Auvergne Québec 25 % de réduction sur l’examen et les radiographies lors de votre première visite. SOINS ESTHÉTIQUES CAMÉLÉON 2450, boul. Laurier Sur la nourriture, en soirée du dimanche au mercredi seulement. Une carte par addition. 41 THÉÂTRE PÉRISCOPE 4 $ de réduction sur le prix adulte courant. (Maximum de 4 billets). BOUQUINERIE TRAIT D’UNION 853, av. Myrand et Place Fleur de Lys 2 $ de réduction à chaque tranche de 10 $ d’achat. CHEZ RABELAIS 1024, av. des Maires-Gauthier (coin René-Lévesque près de Holland) 15 % sur soins et produits. 7 PIZZÉDÉLIC 1145, av. Cartier, Québec et 1166, 3e Avenue, Limoilou 32 850, av. Myrand, Québec, 2, rue du Petit-Champlain, Québec 4, rue du Petit-Champlain, Québec 10 THÉÂTRE DE LA BORDÉE 315, rue St-Joseph Est, Québec CHEZ ULYSSE ET PÉNÉLOPE BRIN DE FOLIE 20 % de réduction sur l’addition. 2520, ch. Ste-Foy, Ste-Foy 4 $ de réduction sur le prix courant pour un adulte. 1320, av. Maguire, Sillery 38, boul. Champlain, Québec 20 % de réduction sauf sur le menu midi. 15 % de réduction sur les poupées russes. AUX GRAINS D’SEL LE CLUB MUSICAL DE QUÉBEC 969, av. Myrand, Ste-Foy 20 % de réduction sauf sur le menu midi. 15 % de réduction sur le prix courant à la billetterie du concert (GTQ). PARADISIO RESTO-GALERIE 281, rue de la Couronne, Québec 15 % de réduction. Achat minimum de 10 $. En déboursant 2 $, tous les lundis et jeudis, vous verrez votre invité admis à la projection pour laquelle vous vous procurerez un billet. Cette promotion ne s’applique pas les jours fériés. IMPORTANT : À l’achat de votre Abonne-Clap, n’oubliez pas de remplir le formulaire pour vous inscrire au fichier central. En cas de perte ou de vol , seulement ces informations peuvent nous permettre de remplacer votre carte. ORCHESTRE SYMPHONIQUE DE QUÉBEC À l’achat de billets au guichet pour les concerts de l’OSQ. Cette réduction est offerte seulement à la billetterie au bureau de l’OSQ. LE GWALARN RESTAURANT FRANÇAIS LE THÉÂTRE DU TRIDENT 15 % de réduction à l’exception des supplémentaires selon la disponibilité des sièges; sur tarif courant au Grand Théâtre de Québec seulement. LES LUNDIS ET JEUDIS DES ABONNÉS : FUTON ETCETERA 15 % sur pizza • pasta, à l’achat d’une consommation. 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Maguire, Sillery 10 % de réduction sur une table d’hôte en soirée. OBLIQUE ESPACE MAGIQUE 10 % sur tous les accessoires. 4 ANIMALERIE BOUTIQUE TROPICALE 1028, av. Cartier, Québec 36 1086, rue St-Jean, Québec 13 15 % sur le prix courant à la billetterie du concert. 13 Sur achat minimum de 10 $. 1480, rue Provancher, Cap-Rouge 15 % de réduction sur l’ensemble du menu (nourriture seulement). 23 MADAME JOHANNE GIRARD DE SAINT-AUGUSTIN • LIBRAIRIE LALIBERTÉ 2360, ch. Ste-Foy, Ste-Foy 10 % de réduction. Sauf sur les manuels scolaires. 30 FAKS CAFÉ 1308, av. Maguire, Sillery Sur la nourriture seulement Achat minimum de 5 $. 36 LE CAFÉ DU CLOCHER PENCHÉ 203, rue St-Joseph Est, Québec 10 % de réduction. Sur table d’hôte seulement. 17 LE PAPARAZZI 1363, av. Maguire, Sillery 10 % de réduction. Achat minimum de 10 $. 10 % de réduction. Sur la nourriture seulement. Sur le menu à la carte. 10 % sur l’addition. 15 % de réduction. 33 LA GROLA 815, côte d’Abraham, Québec 15 % de réduction du dimanche au jeudi. Vous pouvez consulter les publicités des marchands dont le numéro de page est indiqué dans un cercle rouge ! LES RÉDUCTIONS SONT APPLICABLES À LA PERSONNE DÉTENTRICE DE L’ABONNE-CLAP. Sur présentation de votre carte, obtenez de 10 à 25 % de réduction chez les marchands participants. Toutes ces réductions sont applicables aux prix courants seulement, pour la durée de ce magazine (jusqu’au 12 février 2004). Ne peut être utilisé avec une autre promotion. Par Michel Bois Les contes d’Aline Martineau… Aline Martineau aime l’atmosphère des contes. Son tempérament est proche de celui des artistes de l’art populaire. Comme eux, elle se gonfle telle une éponge des sensations, des impressions que la vie lui apporte au quotidien. Ses œuvres reproduisent toujours les anecdotes sous l’angle ludique d’une multiplicité sensorielle. «J’aime créer des histoires mettant en scène des objets, des personnaLa rivière bleue, Aline Martineau ges ou des animaux faits avec des matériaux simples comme le papier. Des matériaux qui me permettent de détourner l’apparence des choses par le jeu des textures et des effets de la lumière. Juste pour le plaisir de faire voir autrement», me dit Martineau. Autour de La rivière bleue, l’œuvre qu’elle présente au Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul, le démontre de belle façon! «Je voulais que ça bouge au gré des reflets de la lumière, comme les vagues à la surface de l’eau, explique celle qui s’est amusée à coller des centaines de pastilles d’acétates bleues et transparentes se balançant tout au bout de longues tiges.» Résultat? Saisissant. Surtout que des poissons, des roches et des arbres miniatures renforcent l’illusion d’une sorte de vivier surréaliste. Mieux encore, si l’on se laisse entraîner au fil de l’eau, c’est à la vision d’un village enseveli telle une Atlantide des profondeurs que l’artiste nous convie, histoire d’attirer l’imaginaire à la dérive d’un récit fabuleux inventé par de menus détails. Savant et naïf à la fois, poétique et ludique: voici une de ces œuvres magiques comme on les aime. 38 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 Autour de la rivière bleue, Centre d’exposition de Baie-SaintPaul, 23, boul. Ambroise-Fafard, Baie-Saint-Paul, jusqu’au 21 mars 2004. La disparition Drôle de titre pour un événement d’envergure regroupant seize photographes qui brilleront de tous leurs feux sur les cimaises de six diffuseurs d’importance: Vu, L’œil de poisson, Engramme, La Bande vidéo, Rouje et la Galerie des arts visuels de l’Université Laval. En collaboration avec le Centre Les Chiroux de Liège et le Centre d’art Zamek Ujazdowski de Varsovie, Vu présente La Disparition, un projet d’exposition amorcé dans le cadre de la 3e Biennale internationale de la photographie de Liège et qui, après son passage en Belgique et en Pologne, termine sa route à Québec. Destrukty, Natalia LL WWW.CLAP.QC.CA Allant de la photographie à la photosculpture, des œuvres numériques à l’installation, chaque artiste a été invité à créer sous le thème de la disparition en évoquant les limites de la visibilité et de l’existence. Éclipse de l’image, précarité de la forme ou évanouissement du souvenir, voilà ce que l’on pourra approfondir à travers les œuvres de Jocelyne Alloucherie, Patrick Altman, Ève Cadieux, Natalia LL (Pologne), Cécile Michel (Belgique) Pellegrinuzzi et autres. ble prisonnier entre les parois étroites de sa maisonnette juxtaposée à plusieurs autres. La galerie Kéramos: le lieu des découvertes les plus inattendues et le secret le mieux gardé en matière de céramique et de design à Québec. À voir du 16 janvier au 15 février 2004. Dérives et Variations II, de Marcel Barbeau Conçue par Ninon Gauthier, historienne de l’art et épouse de ce signataire du Refus global, l’exposition a le mérite de faire voir l’articulation des œuvres produites depuis 1996. Vous prendrez plaisir à découvrir le jeu des métamorphoses des images à partir des structures géométriques nous invitant à plonger à travers les louvoiements multiples d’une vision se renouvelant sans cesse sous nos yeux. Kéramos Kéramos: en grec, signifie argile. Son dérivé kéramikos, littéralement «fait d’argile» est à l’origine du mot céramique qui définit plutôt la technique du potier, les objets que crée ce dernier ainsi que les matières avec lesquelles il travaille (faïence, porcelaine, grès, etc.). À Québec, Kéramos désigne aussi une galerieboutique hors du commun. Une vitrine pour 35 créateurs où les collectionneurs et le grand public peuvent constater que l’art céramique a largement évolué. Kéramos, 1187, rue de Saint-Vallier Est (692-1991). Le Clap propose : Centre d’exposition de Baie-Saint-Paul, 23, boul. Ambroise-Fafard, Baie-Saint-Paul, jusqu’au 21 mars 2004. Souvent constitué d’un alliage et d’un assemblage de matières diverses pour des fins de représentations et de préoccupations actuelles, les arts de la terre qu’on y présente ont coupé le cordon folklorique du passé pour s’inscrire dans un monde de communication audacieux et multiculturel. Objets d’art ou d’artisanat? «L’argile, avec sa capacité à se modeler aux exigences du créateur, n’est plus seulement le matériau de l’utilitaire, il en est aussi un d’expression», explique la proprio, Louise Émond. Les pièces que l’on retrouve à cette galerie de la rue de Saint-Vallier Est proposent donc une réflexion artistique sur la terre comme lieu de passage, de transformation et d’expression. Aussi, et plus que jamais, les céramistes prouvent ici que l’argile a cette capacité de se modeler à l’expression d’une époque à travers le temps. Suffit de voir les rakus de Paul Bogati, diplômé de l’Institut d’arts plastiques Ion Andreescu Cluj-Transsylvanie, pour comprendre.«Je reste à la fois bouleversé devant la misère humaine et fasciné par la grandeur de l’Homme, interdit devant sa particularité d’être…», a-t-il écrit sous son œuvre Transmigration. Une œuvre raku aux coloris exceptionnels, et dans laquelle un personnage sem- Invitation au voyage, Marcel Barbeau Tissus d’humanité. Les artistes de la Galerie Linda Verge ont été invités par Louis Roy, médecin du Réseau de soins palliatifs du Québec, à exprimer leurs visions de la vie d’un humain en fin de parcours. Réunies sous la forme d’un calendrier (2004), la vente de ces images tantôt sereines, tantôt bouleversantes, servira à soutenir le développement des soins palliatifs tout en permettant la diffusion d’œuvres contemporaines d’une très grande humanité. Quand art, complicité et générosité ne font qu’un… Galerie Linda Verge, 1049, av. des Érables, Québec (525-8393). A PA S D E L T S ’E N I CEC n o i t c fi E ÉPHONIQU PH OT OG RA PH IE E • DE POLOGNE BELGIQU TÉ FRANÇAISE DE DE LA COMMUNAU QUÉ BEC S • DU QUÉBEC 16janvier AU15février 2004 DU photo: Natalia LL Jocelyne Alloucherie • Patrick Altman • Blow Up • Ève Cadieux Ronald Dagonnier • Charles Guilbert • Tomas z Konart Natalia LL • Cécile Michel •Roberto Pelleg rinuzzi Anne Penders • Pol Pierart • Wojciech Prazm owski Nicolas Renaud • Jean-Louis Vanesch • Stanis law J. Wos UN ÉVÉNEMENT ORGANISÉ PAR VU, CENTRE DE DIFFUSION ET DE PRODUCTION DE LA PHOTOGRAPHIE INFO : (418) 640-2585 • www.meduse.org/vuphoto EXPOSITIONS PRÉSENTÉES À 550 CÔTE D’ABRAHAM, QUÉBEC e n t TÉL h a r c è l eCRmÉANCIERS • saisiDeIsT PAR VOS es D E C pR Éô t s • t r a c • S E S R E m D IV d ’i • dettes UITE IMPAYÉES E P O U R S es D s e c m e n a ’EMPLOI • c o u p u r S • perte D I C E S P U B L I C V DE SER US CONTACTEZ-NO GRATUITEMENT LIGNE SANS FRAIS SYNDIC ET GESTIONNAIRE 1-877-525-4641 621, BOULEVARD CHAREST EST, QUÉBEC (QUÉBEC) G1K 3J5 WWW.CLAP.QC.CA 525-4641 Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 39 DANIEL PENNAC « Chaplin, Sophocle et l’éternité » Par Serge Pallascio Photo: J. Sassier L’homme est d’une simplicité désarmante. D’entrée de jeu, il se situe sur le terrain de la modestie. «Je ne suis pas un cinéphile, vous savez». Mais comment ne pas parler de cinéma quand on est né à Casablanca, ville mythifiée par le cinéma américain? Qui plus est, Daniel Pennac a vu le jour dans l’immeuble même où fut tourné, en 1946, le film A Night in Casablanca avec les Marx Brothers. Ajoutez à tout cela que Daniel Pennac était de passage à Québec cet automne. Bref, il était incontournable. Dérive quasi cinématographique avec un romancier pour qui «l’imagination affamée de souvenirs s’acharne à recomposer la vie sur esquisses». Daniel Pennac Le Clap: Dans Le Dictateur et le hamac, on retrouve à des degrés divers Chaplin, Valentino et plusieurs autres monstres sacrés du 7e art. D’où vient cet intérêt pour le cinéma? Daniel Pennac: Je ne suis pas un cinéphile au sens savant du terme, mais je développe des passions pour certains réalisateurs. Je me laisse imprégner. Je peux voir Roma de Fellini tous les jours. Et puis, il y a les coups de cœur. Je viens justement d’en éprouver un chez vous en voyant Les Invasions barbares. Ce film m’a bouleversé. C’est brillant, pertinent, amusant, avec une vision au laser sur notre génération. Le Clap: Comment le cinéma est-il entré dans votre univers romanesque? Le Clap: Pourquoi avoir particulièrement mis en scène Chaplin et Valentino dans votre roman? Daniel Pennac: À cause d’une scène fondatrice. J’étais dans un avion, au Brésil, en 1979. L’avion flambait, ce qui confère une qualité de silence très impressionnant à l’intérieur. Nous avons atterri d’urgence dans une toute petite ville nommée Teresina. Durant la nuit, ma femme et moi sommes sortis nous promener et, arrivant à une petite place, je vois deux paysans près de l’unique réverbère municipal qui regardaient une lueur blanche à leurs pieds. C’était un téléviseur qu’ils avaient «bidouilllé» à l’éclairage municipal et qui montrait une scène de La Ruée vers l’or, celle des petits pains. Ces deux garçons étaient pauvres et affamés. Ils ne disposaient d’aucun des codes qui, théoriquement, devaient leur rendre perceptible le comique de Chaplin. Et voilà qu’on était tous pliés de rire devant le même film. J’y ai vu quelque chose de presque religieux. Le Dictateur et le hamac est né ce jour-là, même si je ne l’ai écrit que 21 ans plus tard. Je savais que cette scène serait le cœur palpitant de mon livre. Daniel Pennac: L’univers hollywoodien de Chaplin et Valentino m’intéressait mais, encore plus, le rôle considérable joué par Hollywood durant la Deuxième Guerre mondiale. Il y a, par exemple, un personnage qui s’appelle Alexandre Korda. C’était vraisemblablement un agent de l’Intelligence Service britannique. Il a utilisé les studios de Hollywood et il a fait installer dans le désert de Libye de fausses armées en carton pour immobiliser l’armée allemande. Voilà un rapport tout à fait étonnant entre le réel et la fiction. Le même Alexandre Korda a joué un rôle important dans la réalisation par Chaplin de son film Le Dictateur. Korda est réputé avoir donné à Chaplin l’idée de jouer à la fois le rôle du dictateur Hynkel et celui du barbier juif. Mais il a fait beaucoup plus. À mon avis, c’est à lui qu’on doit les Roma 40 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA dépassements budgétaires du film. Du coup, Le Dictateur devient un véritable film de commande et de propagande anti-nazie. Mais le génie absolu de Chaplin est d’en avoir fait une œuvre tout à fait personnelle. Il transcende toutes les exigences historiques du moment pour en faire un chef-d’œuvre. Daniel Pennac: Barry Lyndon de Stanley Kubrick pour ses tableaux fixes et successifs. Meurtre d’un bookmaker chinois ou Opening Night. John Cassavetes est un grand cinéaste et Ben Gazzara un comédien remarquable. Et puis, il y a aussi La Nuit du chasseur de Charles Laughton. Ce film nous surprend sans arrêt. Le Clap: Chaplin a été l’un des opposants les plus farouches à l’arrivée du cinéma parlant. Or, dans votre roman, vous avez cette expression magnifique: «la langue unique et muette du cinématographe». Voilà qui aurait plu à Chaplin. Le Clap: Le cinéma et la littérature ont au moins une chose en commun: ils racontent tous deux des histoires. Au-delà du recours aux mots et aux images, y a-t-il une frontière encore plus fondamentale entre l’un et l’autre? Daniel Pennac: L’arrivée de Chaplin dans le cinéma parlant, c’est phénoménal. Durant la première partie du Dictateur – la guerre 14-18 – , la gestuelle est tellement prégnante qu’on n’entend pas le dialogue. Puis, c’est la deuxième partie et, particulièrement, le fameux discours de Hynkel. Chaplin entre dans le parlant en inventant une langue, en caricaturant un ton, autrement dit en extrayant le suc même du cinéma parlant. Qu’est-ce qu’il y a d’expressif dans un dialogue? C’est l’intonation qui porte la parole. Pas les mots, mais le ton. Après ce discours, personne ne peut faire plus ou mieux. C’est comme si Chaplin avait réglé son compte au cinéma parlant dès qu’il prononce ses premières paroles. Daniel Pennac: Votre question est étrange. Je crois qu’ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre. J’ai le souvenir d’une adaptation de La Fée carabine à la télévision française. Le réalisateur y était allé texto et cela était catastrophique. Linguistiquement, la notion de synonymie est une fausse notion. Deux mots peuvent être analogues, mais pas synonymes. De la même manière, au cinéma, on peut imaginer des analogies, mais pas des synonymes. Prenons, par exemple, la perception du temps qui est tellement différente. Ce que vous devez exprimer en une séquence par rapport à ce que vous exprimez en une phrase. La durée de la lecture par rapport à la durée de la vision. Tout ça fait de la littérature et du cinéma deux objets de nature profondément différente. Le Clap: Vous écrivez également à propos du Hollywood des années 40 qu’elle est «la patrie des fantômes». Que faut-il comprendre? Le Clap: On dit que le cinéma est créateur d’éternité – Charlot est éternel! – , est-ce quelque chose dont un écrivain est jaloux? Daniel Pennac: Au fond, tous ces personnages sont des projections de fantasmes. Bizarrement, on les rassemble tous au même endroit, comme Louis XIV convie tous les aristocrates à Versailles. Hollywood, c’est pareil. Il se crée une confusion entre les personnes et les personnages créés par le fait qu’on parque les personnes dans le lieu même où l’on fabrique les personnages. C’est très curieux! Daniel Pennac: Non! Sophocle aussi a pris une bonne option sur l’éternité. Œdipe a encore quelques bonnes années devant lui. Tiens! Voilà un titre intéressant: Œdipe a encore quelques bonnes années devant lui (rires). Le Clap: Diriez-vous que Hollywood a encore aujourd’hui recours au même procédé? Daniel Pennac: Aujourd’hui, on a d’autres procédés pour enlever leur chair aux vivants. C’est la prétendue télé-réalité. Mais je n’y crois pas une seconde. La télé-réalité, c’est la vie scénarisée. J’ai plutôt l’impression de me trouver devant une projection du vivant. Le Clap: Quels sont vos films fétiches? WWW.CLAP.QC.CA Paraphrasons Le Dictateur et le hamac. Nous faisons notre «pelote de nos hasards autant que de nos ruminations, attrapant au passage tout ce qui peut [nous] donner du sens». Il y avait déjà Sophocle, Chaplin et quelques autres. Il faudra désormais ajouter Daniel Pennac à la liste des donneurs de sens. Le choix de Daniel Pennac : Roma ROMA est l’extraordinaire odyssée du réalisateur Federico Fellini dans la ville de Rome qu’il filme à travers des époques reconstituées. Consultez le calendrier pour l’horaire Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 41 Par David Cantin La Chine sous Brecht Depuis sa participation à la La Course destination monde en 1996-1997, jusqu’au succès pleinement mérité de La Bible (Masque 2001 de la meilleure production à Québec), Antoine Laprise ne recule devant aucun défi. Du 13 janvier au 7 février 2004, il met enfin les pieds au Trident avec La bonne âme du Setchouan de Bertolt Brecht. On est prêt à parier que le metteur en scène dans la trentaine éblouira à nouveau. Avec une équipe aussi imposante et un sujet des plus délicats, il faut sans doute obéir à certaines règles bien précises. Comme l’affirme ce créateur talentueux, «l’exotisme ne doit pas prendre le dessus. Depuis le début des répétitions, le mot d’ordre est le dénuement. Avec la Chine des années 1930 en arrière-plan, il faut savoir déjouer certains réflexes. La pièce repose beaucoup sur ce personnage créatif qui doit donner naissance à quelque chose. Il y a aussi des surprises qu’on préfère ne pas dévoiler pour l’instant». Antoine Laprise, metteur en scène de La bonne âme du Setchouan Avant de quitter son poste à titre de directrice artistique, Marie-Thérèse Fortin avait cru bon d’ouvrir les portes du Trident à une relève théâtrale des plus stimulantes. Il y a eu Frédéric Dubois à l’automne et voilà que l’hiver s’annonce tout aussi passionnant en compagnie d’Antoine Laprise. Pour raconter l’histoire exceptionnelle de Shen-Té dans la Chine rocambolesque des années 1930, le fondateur du Théâtre du Sous-marin jaune s’entoure d’une distribution aussi jeune que lumineuse. Une bonne douzaine d’interprètes qui comptent des noms tels que Patrick Ouellet, Valérie Descheneaux et Emmanuel Bédard, de même que le réputé compositeur new-yorkais Eric Salzman. Mais pourquoi avoir choisi de monter cette pièce du célèbre dramaturge allemand qui se présente comme une interrogation morale sur la condition humaine? «À mon avis, le théâtre de Brecht est davantage sociologique que social. C’est une analyse des comportements sociaux qui rejoint, en quelque sorte, les écrits d’Henri Laborit et de Pierre Bourdieu. Il s’agit également d’une parabole concrète qui pose un regard très tendre sur la misère. En fait, Brecht imagine la question suivante: est-ce possible de vivre sa bonté dans un monde tel qu’il est?», explique Laprise avec enthousiasme. Dans La bonne âme du Setchouan, trois dieux suprêmes sont envoyés en mission sur terre afin de dénicher quelqu’un de bon qui prouvera que la race humaine n’est pas éteinte. Après des recherches plus ou moins concluantes, ils finissent par tomber sur la seule bonne âme de la ville de Se-Tchouan. La jeune prostituée Shen-Té qui les accueillent reçoit de l’argent, La bonne âme du Setchouan lui permettant ainsi d’ouvrir un bureau de tabac. C’est toutefois avec l’arrivée de ce millier de dollars que les problèmes s’installent. À partir de ce moment, on se demande: est-ce que Shen-Té parviendra à rester elle-même ou sombrera-t-elle dans la misère? Le metteur en scène, originaire de Québec, précise qu’il s’agit d’un théâtre exigeant qui fera sans doute beaucoup réfléchir le public. «La pièce interroge: estce que la bonté est un luxe? Bien sûr, Brecht considère qu’il faut nécessairement un contexte favorable pour que cette bonté fleurisse. On a affaire à un texte très politique qui expose notre attitude les uns envers les autres. De plus, c’est aussi une réflexion sur l’art théâtral en tant que mensonge». 42 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 Alors qu’il vient tout juste de terminer une nouvelle série de supplémentaires de La Bible, à Québec, Antoine Laprise souligne que cette magnifique aventure pourrait très bien prendre le chemin de l’Europe, à l’automne 2004. Par ailleurs, il confirme que le Théâtre du Sous-marin jaune reviendra dans la Vieille Capitale pour une toute nouvelle création, quelque part en La Bible 2005. On rappelle que l’adaptation de La Bible avait d’ailleurs eu lieu à l’ancienne adresse de La Bordée, en 2000. Depuis, le spectacle a connu un succès autant critique que populaire à travers le Québec. À la salle Octave-Crémazie du Grand Théâtre de Québec, La bonne âme du Setchouan invite à une rencontre bouleversante en compagnie de «l’Ange des Faubourgs». LA BONNE ÂME DU SETCHOUAN de Bertolt Brecht. Adaptation de Fanny Brit. Mise en scène d’Antoine Laprise. Une production du Théâtre du Trident, du 13 janvier au 7 février 2004. NOS CHOIX CHAMBRES de Philippe Minyana. Mise en scène de Sylvie Cantin. Une production du Théâtre Les Trois Sœurs. Dans le cadre de Premier Acte, à la Maison de la culture et de l’environnement (870, av. De Salaberry). Du 13 au 31 janvier 2004. Après une décennie d’activités, Premier Acte trouvait enfin un repère stable à la Maison de la culture et de l’environnement, en septembre dernier. On salue une pareille initiative. Au programme, du 13 au 31 janvier, le Théâtre Les Trois Sœurs revisite l’univers du français Philippe Minyana avec Chambres. Après l’expérience fort stimulante d’Inventaires, Marie-Josée Bastien et ses complices explorent à nouveau la solitude de façon plus corrosive que jamais. Un deuxième spectacle où le quotidien ne semble plus avoir tout à fait le même sens. ÉTUDE 1, OPÉRA-DOGMA ET CHORALE Compagnie Marie Chouinard. À la salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec. Le 26 janvier 2004. Dans le cadre de sa 16e saison de danse, le Grand Théâtre de Québec accueille la Fondation Jean-Pierre Perreault (en juin), de même que la Compagnie de danse moderne de Beijing et STP (Snell Thouin Project) (en mars). Après Les 24 préludes de Chopin et Le Cri du monde, en 2001, la Compagnie Marie Chouinard est aussi de retour (pour un soir seulement, le 26 janvier) avec trois nouvelles créations. Étude 1, Opéra-Dogma, ainsi que Chorale proposent une gestuelle des plus expressives où la notion de sexualité et de divinité se rencontrent dans le but de surprendre. WWW.CLAP.QC.CA DÉCEMBRE Vendredi 19 21 Grammes 12:20 16:35 19:05 Cœur ailleurs, Le Lutin, Le Samedi 20 au Mardi 23 21 Grammes 11:50 15:00 17:15 19:20 21:25 13:00 Cœur ailleurs, Le 21:35 Noël Noël 12:10 12:40 15:00 Grande Séduction, La Lutin, Le Projet d’Alexandra, Le 18:35 21:05 11:30 15:10 20:30 17:05 19:30 21:55 12:00 12:40 15:00 Grande Séduction, La 13:35 15:50 11:35 14:00 Salomé 19:35 21:45 18:50 21:15 17:50 15:20 21:55 13:00 15:10 19:40 21:45 Cœur ailleurs, Le 17:10 Grande Séduction, La 10:40 Lutin, Le 8:50 Nez rouge Nez rouge Noël Noël Noël Noël Projet d’Alexandra, Le Projet d’Alexandra, Le Quelque chose d’inattendu Quelque chose d’inattendu Salomé Retour à Cold Mountain 9:30 14:15 8:50 12:10 8:50 12:10 Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Quelque chose d’inattendu Sourire de Mona Lisa, Le 16:40 Lutin, Le 21:25 Quelque chose d’inattendu 14:30 Vendredi 26 au Mardi 30 21 Grammes 10:10 9:30 14:15 12:00 Cœur ailleurs, Le 9:20 17:10 10:10 Noël Noël 14:40 19:20 21:35 Nez rouge Projet d’Alexandra, Le 15:30 17:30 19:40 21:45 11:50 16:40 19:00 9:20 Nez rouge Mercredi 24 21 Grammes 13:35 15:50 11:35 14:00 17:50 9:50 11:15 13:20 16:55 19:20 11:00 13:50 18:20 Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Salomé Tristan et Iseut Sœurs Madeleine, Les 13:40 9:00 14:40 20:00 9:00 14:50 19:30 21:35 9:30 14:20 Triplettes de Belleville, Les 12:50 14:50 16:55 18:50 17:20 21:10 17:45 Sœurs Madeleine, Les Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Sourire de Mona Lisa, Le Sourire de Mona Lisa, Le Sourire de Mona Lisa, Le Triplettes de Belleville, Les Triplettes de Belleville, Les Triplettes de Belleville, Les Tristan et Iseut Tristan et Iseut Tristan et Iseut 16:30 16:30 13:20 17:20 19:45 21:55 9:50 11:25 12:50 15:40 18:20 9:10 11:00 13:20 17:20 9:50 11:25 12:50 15:40 9:10 11:00 9:00 14:40 12:30 20:10 16:30 19:05 21:25 9:10 10:50 12:50 14:50 16:40 18:30 8:40 REPRÉSENTATIONS MATINÉES PARENTS-BÉBÉS Les 7, 14, 21, 28 janvier et les 4 et 11 février à 9 h 30 PARENTS, PRENEZ L’AIR ! Venez voir: le 7 janvier, Le Sourire de Mona Lisa, et Quelque chose d’inattendu, le 14 janvier, Retour à Cold Mountain et La Petite Lili le 21 janvier, Bienvenue en Amérique et Les Triplettes de Belleville, le 28 janvier, Big Fish: la légende du gros poisson et Retour à Cold Mountain le 4 février, Histoires de cuisine et Aime ton père et le 11 février, Janis et John et Le Chien, le général et les oiseaux WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 43 Mercredi 31 21 Grammes 12:00 15:20 JANVIER Vendredi 2 au Lundi 5 21 Grammes 12:00 Mardi 6 au Jeudi 8 15:20 21:55 13:00 15:10 19:40 21:45 21 Grammes 17:10 Vendredi 9 au Jeudi 15 21:55 21 Grammes 12:00 16:20 Cœur ailleurs, Le Cœur ailleurs, Le Grande Séduction, La Grande Séduction, La Lutin, Le Lutin, Le Nez rouge Nez rouge Nez rouge Projet d’Alexandra, Le Petite Lili, La Quelque chose d’inattendu Projet d’Alexandra, Le 13:00 15:10 10:40 8:50 10:40 8:50 17:20 Noël Noël 9:50 9:50 Projet d’Alexandra, Le Projet d’Alexandra, Le Quelque chose d’inattendu Quelque chose d’inattendu Retour à Cold Mountain Retour à Cold Mountain Salomé Salomé 11:15 13:20 9:30 14:20 16:55 11:00 13:50 17:45 11:15 13:20 19:30 21:35 9:30 14:20 16:55 19:20 11:00 13:50 18:20 21:10 17:45 Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le 9:00 14:40 9:00 14:40 20:10 12:30 16:30 19:05 21:25 Sourire de Mona Lisa, Le Sourire de Mona Lisa, Le Triplettes de Belleville, Les Triplettes de Belleville, Les Tristan et Iseut Tristan et Iseut 12:30 16:30 9:10 10:50 12:50 14:50 16:40 8:40 12:30 14:35 9:10 10:50 12:40 14:50 16:40 18:30 8:40 19:15 21:25 Grande Séduction, La 16:40 15:10 17:20 19:30 21:30 Big Fish: la légende du gros poisson 14:20 16:50 19:20 21:45 11:30 14:50 19:35 21:35 11:50 14:15 19:25 11:15 14:05 18:55 21:45 Retour à Cold Mountain Bienvenue en Amérique Cœur ailleurs, Le 16:50 12:40 17:20 Noël Noël Cœur ailleurs, Le 15:45 17:40 19:50 12:10 14:10 18:50 21:10 13:35 15:35 17:50 21:55 15:20 18:10 21:00 Retour à Cold Mountain 12:20 Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le Seigneur des anneaux: le retour du roi, Le 11:35 15:20 20:40 12:10 16:20 18:35 21:00 Sourire de Mona Lisa, Le Triplettes de Belleville, Les 14:25 11:50 20:00 Triplettes de Belleville, Les 11:40 13:25 17:00 19:05 CLASSEMENT DES FILMS En attente de classement. Peut être vu par des personnes de tous âges. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 13 ans et plus. Celles ayant moins de 13 ans doivent être accompagnées d’une personne majeure. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 16 ans et plus. Ne peut être vu que par des personnes âgées de 18 ans et plus. Projet d’entreprise d’envergure internationale 71 1/2, rue du Petit-Champlain Québec • (418) 692-1314 Vêtements exclusifsenpeau, confectionnés surmesure. Participez à la création d’un réseau de mieux-être planétaire. concept de micro-franchises [email protected] Rachelle Josée LaPorte (418) 842-0029 Nous recherchons des personnes ambitieuses, entreprenantes, intègres et honnêtes qui désirent réussir tout en générant des revenus illimités. 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Nous sommes en mesure de t’aider à TE réaliser... Téléphone : (418) 529-4779 TOUS NOS SERVICES SONT GRATUITS 275, rue de l’Église, Québec (centre-ville) www.centre-etape.qc.ca • [email protected] L’ÉCOLE ALLEMANDE T.C.A. POUR ADOLESCENTS ET ADULTES • Professeurs diplômés Tarifs imbattables : • Adultes : 175 $ pour 45 h Étudiants du secondaire et du cégep : 125 $ pour 45 h • Les cours se donnent le samedi matin. Inscription le 24 janvier 2004 de 9 h 30 à midi au Centre Brulart. Pour informations : ou 649-9231 1229, av. du Chanoine-Morel, Sillery 527-0522 WWW.CLAP.QC.CA Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 – 45 # 4 21 Grammes • Un film d’Alejandro González Iñárritu du 19 décembre au 22 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20 4 7km2 d’infini • Un documentaire de Kun Chang du 6 au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 A 4 Aime ton père • Un film de Jacob Berger du 16 janvier au 5 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6 antiquités originales et créations exclusives B 4 Bienvenue en Amérique • Un film de Jim Sheridan du 9 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 28 4 Big Fish: la légende du gros poisson • Un film de Tim Burton du 9 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 31 C4 Chien, le général et les oiseaux, Le • Un film de Francis Nielsen du 30 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21 4 Cœur ailleurs, Le • Un film de Pupi Avati du 19 décembre au 15 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 23 G4 Grande Séduction, La • Un film de Jean-François Pouliot du 20 décembre au 8 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24 4 Grande Traversée, La • Un documentaire de Jean Lemire et Thierry Piantanida du 16 au 22 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 H 4 Histoires de cuisine • Un film de Bent Hamer du 30 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30 J4 Janis et John • Un film de Samuel Benchetrit du 6 au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 34 L 4 Lutin, Le • Un film de Jon Favreau du 19 décembre au 5 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21 M4 Messagers, Les • Un documentaire d’Helen Doyle du 6 au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 4 Monstre, Le • Un film de Patty Jenkins du 23 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 33 N 4 Nez rouge • Un film d’Érik Canuel du 19 décembre au 8 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 6 225, rue Saint-Paul 525-9898 4 Noël Noël • Un film de Nicola Lemay du 19 décembre au 5 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21 P 4 Petite Lili, La • Un film de Claude Miller du 9 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 19 4 Projet d’Alexandra, Le • Un film de Rolf de Heer du 19 décembre au 15 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 17 Q4 Quelque chose d’inattendu • Un film de Nancy Meyers du 19 décembre au 8 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 7 R 4 Retour à Cold Mountain • Un film d’Anthony Minghella du 26 décembre au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 5 4 Roger Toupin épicier variété • Un documentaire de Benoit Pilon du 23 au 29 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 4 Roma • Un film de Federico Fellini du 6 au 12 février . . . . . . . . . . . Le choix de Daniel Pennac p. 40 S 4 Salomé • Un film de Carlos Saura du 20 décembre au 5 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 20 4 Seigneur des anneaux : le retour du roi, Le • Un film de Peter Jackson du 19 décembre au 29 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 30 4 Sœurs Madeleine, Les • Un film de Peter Mullan du 20 au 24 décembre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 24 4 Sourire de Mona Lisa, Le • Un film de Mike Newell du 19 décembre au 8 janvier Réservez pour vos partys des fêtes ! 2 assiet au choix tes pour $ 13,95 Brochette de poulet Filet de sole meunière du diman au vendr che Tournedos sauce aux poivres edi Escalope de poulet aux fines herbes Foie de veau et bacon . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 29 T 4 Taking Sides (Le cas Furtwängler) • Un film d’István Szabó du 30 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 25 4 Tiresia • Un film de Bertrand Bonello du 16 janvier au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 14 4 Triplettes de Belleville, Les • Un film de Sylvain Chomet du 19 décembre au 12 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 9 4 Tristan et Iseut • Un film de Thierry Schiel du 19 décembre au 5 janvier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 21 Y 4 Y’a rien de sacré • Un documentaire de Garry Beitel 2360, chemin Sainte-Foy, Sainte-Foy (la pyramide) 651-9222 du 30 janvier au 5 février . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p. 32 46 – Magazine Le Clap n° 114 • du 19 décembre 2003 au 12 février 2004 WWW.CLAP.QC.CA 261, RUE ST-ANSELME, QUÉBEC QUARTIER ST-ROCH (PRÈS DU PARC VICTORIA) 521.6262 CERTIFICATS DE PLACEMENT GARANTIS Gestion active TOUT BIEN CALCULÉ LE CPG GESTION ACTIVE : UN POTENTIEL DE RENDEMENT ILLIMITÉ* – Profitez pleinement du potentiel des marchés financiers – Capital garanti à 100 %* – Toute l’expertise de nos gestionnaires Prenez rendez-vous dès maintenant avec votre conseiller en succursale. 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