Montevideo, Uruguay Universidad ORT
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Rapport de séjour – 3ème année à l’étranger Sciences-po Année universitaire 2008-2009 Montevideo, Uruguay Universidad ORT « Parce qu’un jour des Conquistadors, des chercheurs de trésors, des chasseurs d’Indiens, parce qu’un autre jour, deux siècles plus tard, un Basque, français ou espagnol, à qui l’air du large monta à la tête, parce qu’un Russe, ou un Portugais, […] un inconnu qui avait oublié le nom de son pays, parce que des Italiens et des Gallegos, et des Andalous, tous, las de leur vieille terre, avaient dit : « Eh bien, moi aussi j’y vais, je veux voir ce que c’est ! » parce qu’ils débarquèrent en Uruguay, par milliers et par milliers, parce que tous ces visages de jeunes gens, ces corps radieux, que nous voyons passer aujourd’hui, cet air de bien respirer, ces regards vifs, ces pas légers et sûrs ont été faits avec la collaboration du cœur, des pampas, et de la mer, je veux dire de l’amour et de la liberté. » Jules Supervielle, Uruguay Artus Galiay [email protected] 1 Index I – Introduction……………………………………………………………………………....p.3 II – Vivre à Montevideo……………………………………………………………………..p.4 1. 2. 3. 4. 5. Informations utiles sur Montevideo……………………………………………...p.4 Les transports…………………………………………………………………….p.5 Budget……………………………………………………………………………p.6 Où sortir ? ……………………………………………………………………….p.7 Quelques traits de la culture uruguayenne……………………………………….p.8 III – Etudier et travailler………………...…………………………………………………p.10 1. L’Université ORT en général……………………………………………………p.10 2. Inscriptions et choix des cours…………………………………………………..p.11 3. Cours suivis au premier semestre………………………………………………..p.11 4. Cours suivis au deuxième semestre……………………………………………...p.13 5. Bilan personnel…………………………………………………………………..p.14 6. Stages…………………………………………………………………………….p.15 IV – Voyager……………………………………………………………………………….p.16 1. L’Uruguay………………………………………………………………………..p.16 2. L’Argentine………………………………………………………………………p.16 3. Le Brésil………………………………………………………………………….p.17 4. L’Amérique Latine……………………………………………………………….p.18 V – Conclusion……………………………………………………………………………...p.19 VI – Annexes……………………………………………………………………………….p.20 Annexe 1 : formalités de départ…………………………………………………………….p.20 Annexe 2 : formalités administratives de l’Université……………………………………..p.21 Annexe 3 : le logement……………………………………………………………………..p.21 Annexe 4 : sites internet utiles……………………………………………………………...p.22 Annexe 5 : une fois sur place… ……………………………………………………………p.23 2 I – Introduction Si Jules Supervielle dit vrai, et j’ai aujourd’hui maintes raisons de le croire, la nation uruguayenne est née dans l’exil, l’exil d’hommes et de femmes errants en quête d’une terre plus familière, venant de toutes parts mais ne sachant pas vraiment où aller. Il est vrai que la tranquillité des vastes plaines de l’intérieur alliée à la douceur des rivages du Rio de la Plata constituaient un sage refuge. Ainsi est apparu l’Uruguay, une mosaïque d’européens éparpillés sur la Banda Oriental et dont le fervent désir d’indépendance fut forgé au fil des invasions espagnoles et portugaises. Malgré les très nombreuses ressemblances avec le cousin argentin, l’ « esprit uruguayen » a ses spécificités qui le rendent unique. Cet « esprit uruguayen », j’ai pu le découvrir et en profiter tout au long de mon séjour dans la Patrie d’Artigas, j’ai pu découvrir à quel point il m’était parfois familier, de par sa forte composante française, mais à quel point il restait malgré tout original et distinct de l’Europe. Il est malgré tout légitime de se demander : pourquoi aller passer une année d’une jeunesse si précieuse sur une bande de terre perdue où les guerres européennes successives ont déversé des flots de migrants venus – le plus souvent par hasard – chercher un meilleur destin ? La réponse à cette question n’est pas évidente, et reste profondément personnelle, contrairement à d’autres destinations telles que la majestueuse Buenos Aires, où les raisons d’aller y passer un an semblent évidentes. Je dois admettre qu’initialement je voulais aller à Buenos Aires pour ma troisième année à l’étranger, mais l’Uruguay m’intriguait, je me l’imaginais sans réellement savoir ce qu’il était. Peut-être me suis-je dit, comme ces migrants que cite Jules Supervielle, « Eh bien, moi aussi j’y vais, je veux voir ce que c’est ! », je ne sais pas. Je voulais partir à la découverte d’un continent que je connaissais peu, un continent qui me fascine pour plusieurs raisons, et d’un pays dont je ne connaissais presque rien, pour le simple plaisir de faire table rase, et de tout recommencer, tout repenser ; afin de m’ouvrir sur un autre monde, mais également pour que ce monde soit un reflet de celui d’où je viens, un reflet qui me montrerait ce que je n’ai jamais pu ou su voir. Et après presque un an passé en Uruguay, à courir sur la longue et belle Rambla de Montevideo, à admirer le charme pittoresque de petits villages près de la mer ou éparpillés sur les grandes étendues de l’intérieur, à découvrir peu à peu la culture du pays et ses spécificités, à converser longuement sur tout et n’importe quoi avec les très accueillants 3 uruguayens, après avoir profité de toutes ces choses que l’Uruguay a à offrir, je me sens heureux d’y avoir passé un an de ma vie. Toutefois, il est très possible, et je sais que beaucoup en ont fait l’expérience, de ne rien trouver d’intéressant à l’Uruguay et de trouver Montevideo petite, trop tranquille, voire ennuyeuse. Il est vrai qu’à côté de Buenos Aires, et selon ses critères, Montevideo fait plutôt pâle figure, mais la capitale uruguayenne dégage un charme spécifique qu’il convient à chacun d’apprécier ou de rejeter. Ce charme n’est pas réellement dépaysant pour l’européen, et lui rappellera plus d’une fois le Vieux Continent, car il y a très peu d’indigènes en Uruguay. Il y n’y en avait déjà pas beaucoup avant l’arrivée des espagnols, et ceux-ci se sont chargés de faire le vide. Vivre un an en Uruguay fut pour moi une expérience humaine, culturelle et intellectuelle unique, que je cherche à faire partager à travers ce document, en espérant donner à d’autres l’envie d’aller découvrir tout ce que ce beau triangle de terre a à offrir. II – Vivre à Montevideo 1. Informations utiles sur Montevideo A l’arrivée, il est probable que Montevideo ne paraisse pas très accueillante, d’autant plus que ses habitants ont tendance à ne pas trop sortir lorsqu’il fait trop froid, mais cela ne veut en rien dire que la ville hiberne et qu’elle ne se réveillera qu’au retour des beaux jours. En tout cas, les étudiants en général seront bien éveillés pour vous accueillir. Montevideo est une suffisamment petite pour y circuler à pied, mais suffisamment grande pour y trouver une architecture imposante et une nuit vivante. C’est une ville très agréable à vivre, à taille humaine, dans laquelle beaucoup d’endroits sont accessibles à pied, et dont beaucoup invitent à la promenade ou autres activités en pleine air. Pour cela, la Rambla (Longue promenade bordant Montevideo depuis le port jusqu’aux confins des quartiers chics de Carrasco) est un haut lieu de sociabilisation des uruguayens (sauf en hiver), qui viennent y courir, s’y balader en buvant du maté, ou simplement s’asseoir et discuter. Il en 4 va de même pour le Mercado del Puerto, d’anciennes halles qui abritaient un marché, aujourd’hui reconverties en une mosaïque de restaurants servant des spécialités de l’Uruguay (beaucoup de viande d’excellente qualité et très peu chère), dont le fameux asado (un énorme morceau de côtes de bœuf). Montevideo est la ville la plus sûre d’Amérique Latine, même si selon les locaux la criminalité en général a beaucoup augmenté récemment. Il faut relativiser ces propos : avant la crise de 2002, la criminalité en Uruguay était pratiquement inexistante, même si la pauvreté est souvent très visible. Toutefois, il y a certains quartiers dans lesquels il faut rester vigilant. La Ciudad Vieja (Vieille Ville) la nuit est un des quartiers les moins sûrs de la ville, il vaut donc mieux éviter de s’y installer, même si de jour c’est un quartier très plaisant et très typique de l’Uruguay. Le quartier Pocitos est le plus agréable à vivre, très vivant, et surtout le plus sûr. Pour cette raison et pour la proximité avec le campus Pocitos de la ORT (là où se déroulent les cours de la Licence en Estudios Internacionales, celle avec laquelle Sciences-po a l’accord d’échange), il est très préférable de s’installer dans ce quartier. Et d’autant plus que la grande majorité des autres étudiants internationaux seront dans les environs. Les autres quartiers du centre (Centro, Palermo, Tres Cruces, Parque Rodó, et d’autres) sont tous relativement sûrs (à part Palermo, peut-être) et ont chacun leurs qualités et leurs défauts. Une rue typique de Montevideo 5 2. Les transports Montevideo est une ville de taille moyenne, il est donc aisé d’y circuler à pied. Le réseau des bus est très bien fourni, très efficace, et accessible : un ticket de bus coûte 15 pesos (soit 50 centimes d’euros). D’autant plus les bus en eux-mêmes sont assez pittoresques, de par leur bruit d’avion de chasse et leur intérieur sommaire. Par ailleurs, des taxis circulent en permanence dans toute la ville, et sont relativement peu chers (75 pesos, soit 2,50 €, pour aller au centre ville depuis Pocitos, par exemple). En Uruguay, comme partout en Amérique Latine, le bus est roi pour les transports à longue distance. A Montevideo, le terminal des bus se trouve à Tres Cruces (qui est, en même temps, un des quatre gros Shopping ultra moderne et ultra occidental de la ville). L’avantage par rapport au train, c’est que l’on peut prendre son billet au dernier moment, quelle que soit la direction. Toutefois, pour des destinations telles que Buenos Aires, il est préférable de le prends un ou deux jours avant le départ (les 2 compagnies qui desservent cette destination sont Colonia Express et Buquebus, le prix d’un aller-retour étant tout de même assez cher : 50 €). 3. Budget Le niveau de vie en Uruguay est parmi les plus élevés d’Amérique latine, et par conséquent cela se répercute dans le coût de la vie (qui est le plus élevé du continent, après le Chili). Mais comparé à la France, il reste sensiblement bas, tout paraît très bon marché, sans pour autant être donné. A titre d’exemple, on peut faire des courses à 25 € et tenir presque une semaine. En général, on peut s’assurer un bon niveau de vie en dépensant 250 € par mois (prévoyez tout de même un peu plus si vous comptez voyager, même si la vie en Argentine et au Brésil coûte moins cher). 1 € vaut 30 pesos uruguayens, cela peut fluctuer mais le taux de change ne passe jamais en dessous de 29. Pour ce qui est du sport, l’Université ORT organise quelques activités (football, volleyball, basquetball…), mais le choix est restreint. Toutefois, il y a de nombreux clubs de sport dans la ville, dont la qualité peut varier très fortement, mais ils restent en général assez chers, et ce parce que dans la majorité des cas, la seule façon de s’inscrire au club est d’y adhérer pour avoir accès à toutes les activités tous les jours. Ainsi, pour réaliser une seule 6 activité 1 heure tous les deux jours, j’ai dû payer autant que si j’avais passé mes journées dans ce club, qui est un des moins chers de la ville : 770 pesos (23 €) pour la carte de membre, et 850 pesos (28€) par mois. Si cela peut paraître bon marché, il faut savoir que l’on s’habitue vite au coût de la vie en Uruguay, ce qui fait que l’on en vient à trouver cher ce qui en France nous aurait parût donné ! Quant aux modalités de paiement et de retrait en général, il est indispensable de consulter sa banque avant de partir pour savoir quelle est le montant des franchises à chaque retrait, et savoir quelle est la meilleure méthode à adopter (retirer un gros montant toutes les deux semaines par exemple). Cela peut également être utile si la banque à des succursales en Uruguay (comme le Crédit Agricole) ou si elle a des accords avec des banques sur place, ce qui pourrait conduire à certains avantages en termes de retrait. Il est également possible de s’ouvrir un compte en Uruguay. Personnellement, je n’ai pas opté pour cette solution, car les paiements par carte sont assez rares, et cela peut augmenter le montant total des franchises. Je retirais un gros montant toute les deux semaines et le gardais bien caché dans ma chambre, en prenant soin de ne pas me balader avec ma carte bleue sur moi. Cela dit, ouvrir un compte dans une banque sur place peut se révéler très avantageux en cas de perte ou de vol de carte bleue… Une autre solution peut consister à s’ouvrir un compte dans une autre banque française (presque toutes les banques offrent des avantages, voire de l’argent, pour les étudiants de Sciences-po). En tout cas, il est très préférable de partir avec deux cartes de crédit plutôt qu’avec une seule, et de prendre soin de ne jamais les garder dans le même endroit/portefeuille. A titre d’information, la ORT a des accords avec la Banque Santander, dont même les étudiants internationaux peuvent bénéficier lors de l’ouverture d’un compte. 4. Où sortir La Ciudad Vieja est un endroit très agréable de jour, où est concentrée la majorité des Musées (Musée du Carnaval, Musée de l’Histoire Nationale…), et où l’on trouve en permanence des artisans vendant leurs produits typiques de l’Uruguay, et où s’organisent presque tous les jours des marchés aux antiquaires où l’on vend de tout et de n’importe quoi (il est très intéressant d’aller s’y balader car les différentes antiquités matérialisent les différentes origines du peuple uruguayen. J’ai ainsi trouvé sur un stand, entre les livres de 7 cuisine française des années 1950 et autres vieilles pièces de monnaie, des photos de Tarbes datant de 1920 ! Je n’ose imaginer quel voyage elles ont fait avant d’atterrir ici.). Ce quartier concentre l’essentiel de l’architecture coloniale de la ville, et constitue quelque part l’âme de la ville. Près du Mercado del Puerto se trouve l’office du tourisme, où l’on se fera un plaisir de vous indiquer tout ce qu’il y a à voir à Montevideo, et en Uruguay. Montevideo étant une ville de taille moyenne, les endroits où sortir de nuit ne sont pas très nombreux, mais il y a toutefois une dizaine de boîtes de nuit, et de nombreux bars. Les quartiers où sortir la nuit sont principalement Pocitos, Punta Carretas, et Ciudad Vieja (les bars, boîtes de nuit et restaurants de ce quartier y sont très plaisant, mais il faut éviter toutefois de s’aventurer seul par là bas). Par contre, il y a beaucoup de petites salles de cinéma et de théâtres actifs toute l’année, où l’on passe des films typiques uruguayens et où l’on joue des pièces théâtre dans lesquelles transparaissent la culture et le mode de vie uruguayens. Pour s’informer, le journal mensuel Socio Espectacular comprend toute l’activité culturelle de la ville. Une telle effervescence culturelle est impressionnante dans une ville de la taille de Montevideo, et surtout de par son originalité (il y a par exemple une pièce de théâtre qui se déroule dans un bus qui parcoure la ville, à voir absolument !). Dans la Ciudad Vieja, près du Mercado del Puerto, un samedi après-midi 8 5. Quelques traits de la culture uruguayenne L’architecture de Montevideo retrace toute l’histoire de l’Uruguay, depuis les édifices coloniaux de la Ciudad Vieja, jusqu’à la très moderne Torre Antel (un gratte-ciel de 200 mètres de haut ultra moderne), en passant par les grandes et belles maisons au style néoclassique (dont la majorité abrite aujourd’hui des ambassades) et les grands immeubles bétonnés et peu esthétiques des années 1960-1970. Ce mélange est très riche et fait que les balades dans Montevideo deviennent parfois des voyages dans l’espace-temps, pour qui s’attache aux spécificités architecturales de chaque quartier. Une parrilla du Mercado del Puerto, ornée de viandes de toute sorte La gastronomie uruguayenne est un véritable pilier du patrimoine culturel uruguayen. Elle est fortement influencée par l’héritage italien de la population de l’Uruguay, mais garde toutefois sa spécificité à travers la prégnance, voire l’omniprésence, de la viande. On dit à Montevideo que chaque week-end, il y a au moins un asado (barbecue) par pâté de maison, et cela se sent parfois dans la rue, où les délicates odeurs de viande braisée accompagnent les bruits d’une de ces fêtes en famille ou entre amis qui sont en Uruguay une véritable institution. L’Uruguay est un des rares pays où il y a plus de vaches que d’habitants (12 9 millions de vaches pour 3,4 millions d’habitants). Cette richesse est le fondement de son économie, et l’origine de sa prospérité, qui elle-même est à l’origine de son surnom, « la Suisse de l’Amérique du Sud ». S’il y a bien une chose à faire absolument avant de partir d’Uruguay, c’est aller manger au Mercado del Puerto un samedi, entre 12h et 17h, car c’est là que tout Montevideo se retrouve pour savourer les délicieuses viandes qui ornent les parrillas (le support du barbecue), tout en parlant, s’amusant, et dansant au son des musiciens jouant du tango ou de la musique brésilienne, le tout dans un capharnaüm de rires, de chants et de bonne humeur qui constituent pour moi le cœur de la culture uruguayenne. Par ailleurs, il est une autre spécialité de l’Uruguay sans laquelle l’autochtone n’envisage pas un dessert : le dulce de leche (confiture de lait). Il se trouve réellement partout, et en des quantités trop souvent disproportionnées qui en viennent à écœurer l’estomac non habitué. Si l’Uruguay devait se résumer en un mot, ce serait celui-ci : Maté. Cette boisson faite de feuilles séchées d’une plante éponyme baignant dans de l’eau chaude, le tout dans une calebasse coupée, est le symbole des Gauchos, les cow-boys des terres qui forment aujourd’hui l’Argentine, l’Uruguay, et le sud du Brésil. Cette boisson amère est commune à tous les uruguayens, de toute condition et de tous âges. Il est omniprésent dans les rues, dans les foyers, et jusque dans les salles de cours des universités, où il n’est pas rare de voir un professeur demander à un de ses élèves de lui préparer un maté. Cette coutume est naturellement conviviale et invite au repos et à la discussion entre amis, tous autour du maté. S’il peut paraître amer au début, l’état d’esprit dans lequel il place celui qui a l’honneur d’être invité à prendre un maté avec des autochtones en fait un synonyme de partage et d’amitié : « País dulce, maté amargo » (« doux pays, maté amer »), disait le fameux écrivain uruguayen Mario Benedetti. En Uruguay, le terme « Sport » signifie football. L’Uruguay a gagné deux fois la Coupe du Monde : la toute première en 1930 (à Montevideo, face à l’Argentine), et la deuxième en 1950 (au Brésil, face au Brésil !). Autant dire que ce sport est synonyme d’orgueil national, et à chaque match il en va de l’honneur de la patrie. La passion générale pour ce sport fait des matchs de football à Montevideo un spectacle surprenant de ferveur et d’engouement populaire, et parfois aussi (voire souvent) de violence. Les deux principaux clubs rivaux de Montevideo sont le Nacional et le Peñarol, et lors d’un match entre ces deux équipes (un clásico), il vaut mieux opter pour les tribunes « neutres ». Voir un match de 10 football dans le Estadio Centenario, celui où l’Uruguay gagna la première Coupe du Monde, est vraiment une expérience inoubliable. Les Ferias constituent un autre haut lieu de sociabilité des uruguayens. Ces marchés en tout genre (marchés aux fruits et légumes, marchés aux puces, aux antiquités, ou simplement marchés aux vêtements et autres produits traditionnels (matés, objets en cuire,…)) se déroulent généralement le matin, jusqu’à trois heures de l’après-midi, du jeudi au dimanche, selon les endroits. Certaines sont connues pour le fait que l’on puisse vraiment tout y trouver (la Feria Tristan Narvaja, par exemple). En tout cas, ce sont à chaque fois des lieux très vivants où l’on vient se promener en famille ou entre amis, le thermos sous le bras et le maté à la main. III – Etudier et travailler Le Campus Pocitos de l’Université ORT 11 1. L’Université ORT en général ORT est un réseau d’universités juives fondé en Russie en 1880 qui comprend aujourd’hui des instituts à travers le monde entier. ORT est installé en Uruguay depuis 1945, le campus central se trouvant dans le Centro (au coin des rues Mercedes et Cuareim), et l’autre campus à Pocitos (sur le Bulevar de España, à côté du rond-point de l’Ombu). C’est dans ce campus que se déroulent les cours de la Licenciatura en Estudios Internacionales, la licence avec laquelle Sciences-po a l’accord d’échange. Le fait que l’Université soit juive n’a aucune influence sur la façon d’enseigner les cours, ni sur le contenus, cela ne se sent pratiquement pas d’ailleurs, mis à part le fait qu’il n’y ait pas de cours le vendredi. La ORT étant une université privée, les étudiants sont généralement d’un niveau social assez élevé, voire très élevé, ce qui fait qu’il est assez difficile en général de s’intégrer, puisque les gens se connaissent depuis très longtemps et les groupes d’amis ont tendance à être exclusifs, tout comme le milieu dont ils sont issus. Par ailleurs, et sans vouloir toutefois généraliser, les étudiants de la ORT ont tendance à déprécier leur pays tout en lorgnant les grandes universités d’Europe et des Etats-Unis. L’objectif de 90% des étudiants de la ORT est de terminer le cursus avant de partir d’Uruguay, pour aller à Buenos Aires ou Santiago, ou encore l’Europe et les Etats-Unis pour les plus aisés. On s’étonnera donc du fait que vous soyez français, avant de vous demander : « Mais qu’est-ce que vous êtes venu faire ici ? ». Leur curiosité se limite en général à ça, puisqu’il n’y a pas de volonté de leur part d’aller plus avant dans la rencontre : « Bon et bien, bienvenue ! Au revoir ! » Ainsi, ce n’est pas à travers eux que vous aller pouvoir profiter réellement de la vrai culture uruguayenne, ni que vous allez pouvoir vous forger un vrai groupe d’amis. Ce que je décris ici est l’ambiance générale qui m’est apparue, j’ai toutefois eu la chance de rencontrer des gens très ouvert avec qui je suis devenu très ami. L’année universitaire commence aux alentours du 24 mars à la ORT, pour terminer vers le 20 décembre. On commence donc les cours à partir du deuxième semestre (vers le 26 Août), avant de profiter de 3 longs mois de vacances, pour terminer l’année assez tard (fin Juillet). Toutefois, il faut faire attention aux dates d’examens avant de prendre ses billets d’avion de retour ou d’organiser ses voyages pour les grandes vacances : les examens de fin d’année se déroulent en février, mais il est possible de s’arranger avec l’administration pour 12 pouvoir les passer soit fin décembre, soit plus tard dans l’année (fin mai). Quant aux examens de la fin de l’année d’échange, ils se déroulent durant la première quinzaine d’Août, mais il est possible de demander à les passer avant. Sciences-po requiert un minimum de 12 heures de cours par semaine, soit entre 3 et 4 cours, selon les choix, qui se déroulent le matin et sont répartis sur 4 jours, étant donné que le vendredi est libre. Le choix des cours est assez large et comprend des matières très diverses. Ainsi, toutes les après-midi sont libres, cela peut être vu comme une bonne chose (ça dépend de ce que l’on veut en faire) mais je pense que c’est une bonne idée de profiter de cette opportunité pour faire un stage par exemple (voir la section « Stages »). 2. Inscriptions et choix des cours Peu après votre arrivée, et après avoir pris contact avec Miriam Kemna, celle-ci vous indiquera les procédures à suivre pour s’inscrire et choisir les cours. Javier Bonilla et Andrés Bancalari (tous deux très sympathiques) seront vos deux contacts dans l’administration de la ORT Pocitos, auprès de qui vous vous inscrirez et choisirez vos cours, à l’aide de leurs conseils avisés sur la qualité des cours et des professeurs, lors d’un entretien personnel au cours duquel vous pourrez leur soumettre la moindre question, le moindre doute à propos de tout ce que vous voudrez. 3. Cours suivis au premier semestre Derecho Diplomático Ce cours de droit diplomatique est très concret et assez technique, mais reste très abordable et ne requiert que les connaissances les plus basiques du Droit International. Toutefois, et c’est là son intérêt, le cours est donné par le maître absolu de la diplomatie en Uruguay, Sr. Agustin Espinosa Lloveras, ancien ambassadeur d’Uruguay en Allemagne, au Chili, au Brésil et dans bien d’autres pays, ce qui lui forgea une profonde culture de la diplomatie et de son histoire. Il est donc très intéressant d’écouter ses opinions sur le fonctionnement de la diplomatie en général, nourries par une longue expérience dans le milieu de la représentation. A part ça, le cours en soit ne présente pas un grand intérêt pour qui ne compte pas se lancer dans une carrière de diplomate. 13 Política y Sociedad Uruguaya Voici un cours que je recommande tout particulièrement. Tout d’abord parce qu’il est donné par un des plus éminents sociologues du pays, Alfonso Lessa, quelqu’un de très cultivé dont les analyses sont réellement passionnantes. Ensuite, parce que ce cours reprend l’histoire de l’Uruguay, depuis les origines jusqu’à aujourd’hui, ce qui permet d’avoir une très bonne compréhension de la politique et de la société uruguayennes contemporaines. Par ailleurs, et étant donné que les phénomènes marquant l’histoire de l’Uruguay sont généralement communs aux autres pays d’Amérique Latine, ce cours permet d’atteindre une vaste compréhension des grands tournants de l’histoire du continent. Pour qui est passionné d’histoire ou veut simplement comprendre les principales tendances politiques du pays, ce cours est tout à fait indiqué. Periodismo Internacional Ce cours est de très loin celui qui m’a le moins passionné à la ORT. Reprenant les concepts les plus basiques de mondialisation et de relations internationales, son seul avantage réside dans l’opportunité de suivre l’actualité du point de vue des uruguayens. De ce point de vue, il fut intéressant de voir quelle était leur façon de hiérarchiser l’information, et surtout quelle analyse ils en font. Il en ressort des traits marquant du pays tels que l’impression omniprésente d’une dépendance très forte vis-à-vis des Etats-Unis. A part ça, le cours n’a rien d’intéressant, pas même pour qui cherche à s’orienter vers le journalisme. Economía Internacional Voici un cours intéressant qui permet de ne pas oublier les concepts fondamentaux de macroéconomie et de commerce international, ou de les acquérir pour qui ne les a jamais appris. Il reste basique pour qui a étudié la macroéconomie à Sciences-po, mais il donne l’opportunité d’approfondir ses connaissances dans des domaines plus ciblés. De nouveau, l’un des intérêts que présente ce cours réside dans l’approche uruguayenne qu’il comprend, puisqu’il consiste souvent à appliquer des concepts économiques à l’Uruguay, ce qui permet de comprendre le positionnement du pays dans le commerce international, et les débats que cela suscite en général, au niveau national aussi bien que régional. Par ailleurs, le professeur (Juan José Barrios Ulrich) est très sympathique et compétent. 14 Português 1 Le cours de premier niveau de portugais permet d’établir les bases de la langue, ou plutôt les bases des différences avec l’espagnol, puisque les deux langues sont à 85% identiques. La professeure est très sympathique, et cela permet par ailleurs de connaître un peu le brésil, car c’est ici le portugais du Brésil que l’on apprend. Toutefois, il vaut mieux avoir un très bon niveau d’espagnol avant de commencer à apprendre le portugais, car l’apprentissage de la langue vernaculaire constitue une priorité dans le séjour à l’étranger. Pour cela, il y a des cours d’espagnol, dispensés dans le campus Centro de l’Université. Miriam Kemna vous informera d’elle-même à ce propos. 4. Cours suivis au deuxième semestre Cultura y sociedad contemporánea Ce cours pourrait sembler basique si le professeur (Agustin Courtoisie) n’était pas intéressant à écouter. C’est un cours qui dispense les concepts fondamentaux pour la compréhension de la culture et de la société dans le monde globalisé (modernité et postmodernité, économisme, culturalisme, etc…). Au menu, Huntington, Fukuyama et Lipovetsky, mais aussi Oppenheimer, Tofler et Thomas Friedman. Si les trois premiers sont connus de tous, les trois autres le sont moins, et c’est bien là l’intérêt du cours, puisqu’il permet de revoir des concepts plutôt basiques, mais d’un tout autre point de vue. Par exemple, Oppenheimer analyse quel sera l’impact de la montée en puissance de la Chine sur l’Amérique Latine. Très intéressant, dans le sens où la perception des latino-américains dans ce domaine est fondamentalement différente de celle des européens. Relaciones Internacionales Regionales Contrairement à ce qu’indique son nom, ce cours ne consiste pas à étudier les relations internationales au sein de la région, mais bien plus à étudier l’histoire des pays qui la composent ainsi que les phénomènes qui leurs communs (dictatures, prééminence des matières premières dans leurs économies,…). L’avantage de ce cours c’est qu’il est pluridisciplinaire : l’économie, la politique, l’histoire et les relations internationales nourrissent des réflexions souvent intéressantes mais qui pourront paraître basiques pour qui connaît l’histoire de l’Amérique Latine. 15 Historia contemporánea de América Latina Pour tout passionné d’histoire et/ou de l’Amérique Latine, ce cours permet d’acquérir une connaissance très substantielle de l’histoire de la région, dans tous ses aspects (politique, économie, culture, etc…). La professeure (Isabel Clemente) n’est pas très intéressante, bien que compétente, mais cela importe peu étant donné que l’essentiel des connaissances est acquis à travers un très gros recueil de textes sélectionnés. Le cours est intéressant et bien construit, puisqu’il présente également les différents débats relatifs à certaines périodes et certains événements problématiques de l’histoire. Mercados financieros internacionales Voilà un cours qui constitue une très bonne introduction au milieu des marchés financiers en général pour qui n’en a qu’une très vague idée. Le professeur (Juan José Barrios Ulrich, le même qui dispense le cours d’Economía Internacional) est compétent et intéressant, surtout dans ses explications sur les origines profondes de la crise financière. A part ça, le cours reste très technique et peut sembler dénué de tout intérêt pour qui ne compte pas se lancer dans la finance. Personnellement, je le trouve très intéressant puisqu’il met en lumière bien des idées reçues (véridiques ou pas) sur un milieu trop souvent inconnu. Il permet de faire la part des choses quant à la place des marchés financiers dans la société, leur utilité, ainsi que la question de la responsabilité et du risque, notamment par rapport à la crise actuelle. Português 3 Ce niveau de cours de portugais présente un intérêt majeur (à condition d’avoir travaillé régulièrement la langue), puisqu’une connaissance plus poussée de la langue permet simplement une compréhension plus large des coutumes et modes de vie brésiliens en général. 5. Bilan personnel L’Université ORT est très vivante, à taille humaine et très agréable à vivre de par son cadre (le campus Pocitos est en réalité une ancienne maison coloniale), et la bonne ambiance qui y règne. Bien que le campus de l’université soit assez petit, il y a un amphithéâtre et l’Université organise assez souvent des conférences et des débats. Toutefois, la vie associative est quasiment inexistante étant donné qu’il n’y a pas d’associations et que les élèves tendent à rester entre eux. Heureusement, les étudiants internationaux forment en général un groupe 16 d’ami très amusant et enrichissant, auquel des uruguayens se joignent au fur et à mesure du semestre. Attention tout de même à ne pas trop rester entre français ou entre internationaux ! Quant au niveau académique, il est généralement bas comparé à Sciences-po, voir très bas s’il l’on prend des cours de première ou de deuxième année. Je pense donc qu’il vaut mieux choisir ses cours en fonction de l’intérêt personnel plutôt que dans une optique académique et professionnelle. Les cours permettent de découvrir une matière ou de compléter ses connaissances, mais ne sont pas assez substantiels pour constituer une formation digne de ce nom. 6. Stages Etant donné que les cours à la ORT se limitent à une quinzaine d’heures par semaine (dispensés le matin), et que le travail donné par les professeurs est presque inexistant, j’ai décidé de profiter de mes après-midis libres en faisant un stage. L’avantage d’être à Montevideo, c’est que la concurrence est très faible (car il y a peu d’étudiants internationaux, même si ce chiffre est en très forte augmentation), et donc un élève motivé trouve facilement un stage (non rémunéré dans la très grande majorité des cas). Ainsi, j’ai fait un stage à l’Ambassade de France au premier semestre, et à la Délégation de la Commission Européenne pour l’Uruguay et le Paraguay au deuxième semestre. Ces deux stages (non rémunérés) m’ont été extrêmement profitables et professionnalisant (surtout celui à la Commission Européenne), dans la mesure où j’ai beaucoup appris sur le service extérieur de la France ainsi que les politiques de coopération régionale et bilatérale de la Commission Européenne. Combiner ORT et stage est très facile (université le matin, stage l’après-midi) et laisse beaucoup de temps libre pour profiter de Montevideo et de l’Uruguay. Je pense même qu’il serait dommage de ne pas saisir une telle opportunité, étant donné que la faible concurrence permet d’avoir accès à des stages de qualité. 17 IV – Voyager 1. L’Uruguay Le réseau des bus en Uruguay est très bien fait, et très accessible financièrement. Par exemple, un bus pour se rendre à la station balnéaire Punta del Este (le « Saint-Tropez de l’Amérique du Sud », où viennent énormément d’argentins et de brésiliens), à deux heures de Montevideo, ne coûte que 5 €. Cette destination est idéale en été, mais reste l’apanage d’une certaine élite occidentalisée et très peu typique de l’Uruguay. Aller passer un week-end à Punta del Este reste toutefois accessible et très amusant. Pour trouver des endroits plus typiques et dépaysant, il suffit de pousser un peu plus loin, jusqu’à Cabo Polonio ou Punta del Diablo. Une image assez représentative de l’intérieur de l’Uruguay… Toutefois, c’est dans l’intérieur de l’Uruguay que l’on trouve ses racines culturelles les plus profondes. Des paysages tels que les estancias, les vastes plaines, ou encore des petites villes au charme profondément local sont autant de traits typiques de l’Uruguay radicalement différents de la vie à Montevideo. Bien qu’assez homogène, l’intérieur de l’Uruguay présente un intérêt tout particulier. Par ailleurs, le pays étant relativement petit, les principales villes de l’intérieur (Paysandú, Tacuarembó, Salto, etc…) sont facilement accessibles. 18 2. L’Argentine La destination principale en Argentine est évidemment la capitale Buenos Aires où passer quelques jours à visiter cette ville majestueuse est un vrai bonheur… pour qui n’a pas peur des grandes villes, car Buenos Aires est une véritable jungle urbaine, mais très diverse à la fois. Les petits quartiers typiques (San Telmo) côtoient les grands boulevards où circulent des bus qui se prennent pour des Formule 1. La ville est magnifique, l’architecture et la culture y resplendissent, mais ses habitants (les porteños) en sont conscients, ce qui fait qu’ils peuvent souvent paraître fiers et sûrs d’eux-mêmes, voire arrogants (ou insupportables, dirait un uruguayen). L’Uruguay et l’Argentine sont culturellement très proches, mais cela n’empêche pas qu’ils s’entendent aussi bien que les français et les anglais (voire mieux). L’orgueil argentin est dû en partie à la beauté de leur pays, et de ce point de vue ils ont réellement de quoi être fiers. Chaque partie de l’Argentine est digne d’être visitée, chacune ayant ses spécificités et ses beautés naturelles. Personnellement, j’ai adoré Córdoba, magnifique ville où l’héritage latin est omniprésent, ici plus qu’autre part, et dans tous ses aspects. Mendoza est également une belle ville, à la limite entre les grandes étendues de la pampa et la Cordillère des Andes, dans la région qui produit les meilleurs vins argentins. Par ailleurs, la Patagonie, le glacier Perrito Moreno, Ushuaia, ou encore la Peninsula Valdés sont des régions dont la beauté naturelle seule justifie le voyage. 3. Le Brésil Depuis l’Uruguay, le Brésil est une destination relativement facile d’accès : 11 heures de bus pour Porto Alegre depuis Montevideo, et 18 heures pour Florianópolis (cela peut sembler beaucoup, mais les distances à parcourir sont bien plus grandes qu’en Europe). Le Sud du Brésil ressemble fortement à l’Uruguay, physiquement mais aussi culturellement (surtout à travers le maté et l’asado, tous deux très prégnant dans le sud du Brésil) étant donné qu’il y a le même héritage Gauchos dans les Etats de Rio Grande do Sul et de Santa Catalina. Toute la côte Atlantique est magnifique, avec ses vastes plages de sable fin et ses lagunes, bien que ce soit surtout la culture brésilienne qui fasse l’intérêt du lieu. 19 Le Brésil est un pays fascinant et extrêmement divers selon la région que l’on visite. Ce « pays-continent » grand comme 16 fois la France constitue une destination idéale pour n’importe quel genre de voyage. Toutefois, les destinations les plus faciles d’accès depuis l’Uruguay sont les Etats du Sud du Brésil : Rio Grande do Sul et Santa Catalina (là où se trouvent les imposantes chutes d’Iguaçu). Pour ceux qui voudraient pousser plus loin, vers São Paulo et Rio de Janeiro, il est plus sage de prendre l’avion, car pour Rio il faudra patienter durant pas moins de 36 heures dans un bus avant d’y arriver. Les merveilles que recèle le Brésil sont innombrables et chacun y trouve sûrement son goût. Bien que puissance régionale et pays d’avenir, ses habitants restent humbles et accueillants, en plus d’avoir une réelle curiosité pour les étrangers et leur origine, et plus particulièrement pour les français, ce peuple étrange qui est le seul qu’ils n’arrivent pas à battre au football. Attention toutefois à se constituer un minimum de vocabulaire en portugais car contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas parce que les langues sont proches qu’elles peuvent s’entendre, bien au contraire. 4. L’Amérique Latine Quelle que soit la destination choisie pour quelqu’un qui veut passer sa 3A en Amérique Latine, je pense qu’il est indispensable de profiter des trois longs mois de l’été austral pour faire un grand voyage à travers le continent. La période est idéale, le temps est disponible, le taux de change en général est très avantageux et les prix sont bas ; ces conditions sont rarement réunies. Personnellement, j’ai fait un voyage d’un mois et demi depuis l’Uruguay qui m’a permis de parcourir l’Argentine, le Chili, la Bolivie, le Pérou, le Paraguay et le sud du Brésil. Plus qu’une expérience inoubliable, ce fut un voyage initiatique, et je ne saurais trop recommander quiconque en a l’opportunité de la saisir et d’en profiter le plus possible. Les destinations les plus touristiques (parce qu’elles constituent généralement les meilleurs point de chute au milieu de nulle part pour visiter les alentours) sont : San Pedro de Atacama au Chili, un petit village touristique qui a su garder son charme et qui propose énormément d’activités, dont de nombreux tours en 4x4 (3 jours) pour traverser les paysages psychédéliques des déserts de sel et des lagunes avant d’arriver à Uyuni en Bolivie. D’autre part, Cusco est une ville formidable et un passage presque obligé pour aller voir le Machu Picchu. En Bolivie, les anciennes villes coloniales (Sucre, Potosí…) réparties sur l’Altiplano 20 valent vraiment le coup. Enfin, la triple frontière Paraguay – Argentine – Brésil (un des plus gros carrefours de la contrebande internationale) abrite les magnifiques chutes d’Iguaçu, une merveille de la nature à voir absolument. De nombreux guides touristiques affirment que l’Amérique du Sud est un continent fait pour voyager, car on y trouve vraiment de tout et pour tous les goûts (du voyage culturel de site en site au voyage sportif de montagnes en rivières rapides), et je dois avouer que ce n’est pas faux. Dans les auberges de jeunesse de Cusco, on trouve aussi bien des passionnés d’histoire obsédés par les mystères du Machu Picchu, que des sportifs endurcis venus tester le kayak dans les rapides du Pérou. Ainsi, il convient à chacun de se créer son voyage, comme il lui sied et selon sa personnalité : le rang des possibles est infini. Assurez-vous tout de même de partir avec des gens qui voudront faire plus ou moins les mêmes activités que vous ; dans le cas contraire cela peut poser de vrais problèmes. V – Conclusion Si je ne savais pas vraiment pourquoi je voulais partir en Uruguay au moment d’opter pour ce pays, je sais maintenant les raisons qui m’y ont poussé. Tout d’abord, qui connaît l’Uruguay ? Cette bande de terre pour beaucoup mystérieuse gagne à être connue dans le sens où elle représente une expérience unique et vraiment personnelle : l’Uruguay fait parti de ces petits pays qui ont beaucoup de choses à offrir, mais qui sont trop souvent cachés par l’ombre de leurs grands voisins. L’Uruguay est culturellement proche de l’Argentine, mais ce n’est pas l’Argentine. Buenos Aires fait partie de ces grandes métropoles mondiales, qui ont leurs qualités et leurs défauts, et qui sont souvent connues de tous, ce qui fait que l’on sait généralement à quoi s’attendre. Aller à Buenos Aires en 3A, c’est savoir que l’on va passer une très bonne année, mais le fait de savoir à l’avance pourquoi cette année sera géniale ne tue-t-il pas un peu son charme ? Aller à Montevideo est un pari, c’est se lancer dans une expérience où la part d’inconnu est relativement grande. Pour ma part, ce fut une expérience formidable à tout point de vue, mais il faut savoir que l’on peut également perdre ce pari et finalement être déçu. D’autre part, au fur et à mesure que je découvrais le pays et la région, bien des choses sont venues conforter mon choix de l’Uruguay. Tout d’abord, j’ai pu me rendre compte des 21 spécificités politiques et historiques d’une nation d’immigrés telle que l’Uruguay : comment se sentir quelque chose en commun quand on vient tous d’ailleurs ? A part le thème des indiens, l’Uruguay résume à lui seul toute l’histoire de l’Amérique Latine, et d’autant plus par le fait qu’il ait toujours vécu dans l’ombre d’une grande puissance… Par ailleurs, ça a été pour moi l’occasion de découvrir le Brésil, sa langue et sa culture, sur lesquelles j’avais quelques vagues connaissances, mais dont je me suis rendu compte très vite qu’elles étaient bien minces. J’ai maintenant une véritable passion pour la culture brésilienne, que jamais je ne me serais soupçonnée (jamais je n’aurais même envisagé d’aller passer ma 3A au Brésil). Enfin, grâce à la taille moyenne de la capitale uruguayenne et aux horaires favorables de la ORT, j’ai pu faire deux stages, que de longs transports dans une grande ville ne m’auraient pas laissé le temps de faire. Tout ce que j’ai appris au cours de cette année sur l’Uruguay, sur l’Amérique Latine, mais bien plus encore sur le monde en général, je le dois à ce pari initial de partir à l’inconnu dans un pays dont j’ignorais presque tout. Au lecteur de savoir s’il est prêt à tenter le pari. VI – Annexes Annexe 1 : formalités de départ Un billet d’avion pour Montevideo depuis l’Europe coûte aux environs de 1100 euros, et cela peut varier sensiblement (surtout vers le haut), selon que l’on s’y prend tôt ou tard. En cherchant bien on peut s’en sortir pour 1000 euros, voire moins, sans pour autant faire trop d’escales. Quant au visa, en théorie l’étudiant séjournant en Uruguay peut demander un visa d’étudiant valable un an, mais une fois arrivée sur place on m’a infirmé les dires de Sciencespo : il n’y a pas de visa étudiant, il faut faire avec le visa touristique valable 90 jours, et sortir du territoire national dans ce délai pour le renouveler, ou bien se rendre au bureau des migrations, dans le quartier de Ciudad Vieja (Calle Misiones), où l’on vous renouvellera votre visa moyennant quelques pesos. Personnellement, j’ai beaucoup voyagé, et donc je n’ai pas eu à renouveler mon visa de la sorte : mieux vaut dépenser les 300 pesos demandés (10 euros) en allant faire un tour à l’étranger ! 22 Toutefois, il y a certains papiers important à se procurer en France et à garder tout au long de son séjour, si la possibilité de prendre un visa d’un an se présente (ou pour n’importe quelle autre raison): une copie officielle de votre casier judiciaire, et une copie officielle de votre certificat de naissance, tous deux à demander à la mairie de la ville où vous résidez, ou bien où vous êtes nés, cela dépend de comment vous avez fait suivre ces documents. Personnellement, je n’en ai pas eu besoin de tout mon séjour, mais mieux vaut être sûr. Pour plus d’informations, consultez le site du Ministère des Affaires Etrangères (www.diplomatie.gouv.fr), ou encore celui de l’Ambassade de France à Montevideo (www.ambafranceuruguay.org). Annexe 2 : formalités administratives de l’Université ORT Avant de partir pour l’Uruguay, il a quelques procédures à suivre par rapport à l’Université ORT. D’abord, se mettre en contact avec la coordinatrice des échanges (Miriam Kemna, une allemande très sympathique qui un jour est venu faire un semestre d’échange à Montevideo, et à décider d’y rester pour y vivre). Ensuite, remplir quelques formulaires sans grande importance mais qui permettent de se familiariser avec l’Université. Je me suis inscrit avant de partir aux Letras Internacionales, un hebdomadaire que je reçois par mail et qui permet de commencer à s’informer sur la façon dont les uruguayens voient le monde. Enfin, il est toujours pratique d’explorer le site internet de l’Université (www.ort.edu.uy), pour se familiariser avec l’environnement ORT, et sur la vie d’étudiant à Montevideo en général . Annexe 3 : le logement Trouver un logement à Montevideo n’est pas très difficile, même si récemment, la forte augmentation de la communauté d’étudiants internationaux de la ville rend cette recherche un peu plus ardue, surtout étant donné que cela a fait augmenter les prix. Plusieurs options se présentent. La première, la plus simple, chercher un appartement avant de partir afin d’avoir sa chambre disponible dés l’arrivée. Pour cela, la ORT a une liste de gens qui ont l’habitude de louer des chambres dans des appartements à des étudiants internationaux. Il n’y a pas de 23 risque à prendre étant donné que les personnes inscrites sur cette liste sont dignes de confiance. Le seul risque éventuel consiste à se retrouver dans un endroit qui, en fin de compte n’est pas vraiment ce à quoi vous vous attendiez, avec des gens que vous risquez de ne pas apprécier. Pour éviter les mauvaises surprises, demandez à voir des photos de l’appartement et laissez au propriétaire le soin de choisir les colocataires. Je recommande vivement cette solution étant donné qu’elle m’a permis de me faire très vite des amis, et qu’à travers eux j’ai rencontré énormément de gens qui ont contribué à faire de mon séjour un vrai bonheur. Cette colocation fut une très belle aventure humaine, et un élément central de mon séjour à l’étranger. La deuxième solution, un peu plus risquée à mon avis, consiste à réserver une chambre dans une auberge de jeunesse pour une dizaine de jours, le temps de rencontrer des gens pour se mettre en colocation avec eux. Cela peut très bien marcher et la colocation peut devenir une formidable aventure humaine, mais cela peut également devenir vite insupportable si les colocataires choisis ne sont finalement pas si plaisant à vivre au jour le jour ; et attention aux mauvaises rencontres en général. Une autre option consiste à se mettre en colocation avec des uruguayens, pour ceux qui chercheraient à s’immerger directement et profondément dans la culture uruguayenne. Seulement, rares sont les étudiants uruguayens qui font des colocations, étant donné que la majorité vit chez ses parents. Toutefois, il existe des résidences (surtout dans le centre) pour étudiant, peu cher et très conviviales, où cohabitent une vingtaine de personnes (cela dépend des endroits), avec douches et cuisine communes. Montevideo semblera alors beaucoup moins tranquille, mais bien plus vivante. Enfin, il est également possible de vivre chez une famille uruguayenne. Louer une chambre dans une maison habitée est peu cher et comporte certains confort (parfois, les repas sont compris dans le prix), mais cette solution n’est vraiment pas idéale pour rencontrer des gens, ni pour sortir, étant donné que la famille d’accueil fixe en général des règles à respecter. Le budget pour le logement est très variable, et dépend sensiblement de l’option choisie, la collocation avec des étudiants étant en général la plus chère, et la collocation avec une famille uruguayenne la moins cher. Mais on peut très bien trouver un appartement 24 confortable et bien situé à partager avec d’autres étudiants pour 200 euros/mois ou moins. Pour cela, il ne faut pas s’y prendre trop tard. Annexe 4 : sites Internet utiles Afin de se familiariser avec l’Uruguay, il existe plusieurs sites internet : - www.uruguaytotal.com, pour des informations en tout genre sur la situation politique, économique et sociale de l’Uruguay. - www.turismo.gub.uy, site internet du Ministère du Tourisme, afin de se familiariser avec les différentes régions de l’Uruguay, voire de commencer à s’organiser pour voyager. - Des sites internet de journaux uruguayens divers, pour s’informer sur l’actualité du pays en général : www.elpais.uy (Version uruguayenne du journal El País), www.observa.uy (journal El Observador), www.busqueda.uy (hebdomadaire dont les articles sont souvent d’une très grande qualité et permettent de se rendre compte des différents débats en tout genre qui ont lieu dans le pays et dans la région), www.ultimasnoticias.uy (journal Ultimas Noticias) Annexe 5 : une fois sur place… Une fois arrivé à Montevideo, il y a plusieurs solutions pour se rendre dans la ville depuis l’aéroport. La plus simple, le taxi, mais c’est aussi la plus cher : 600 pesos (20 euros) pour une arrivée triomphale par la Rambla, d’où la ville semblera grise et triste. C’est normal, c’est l’hiver et il fait 9°. La solution la moins cher : prendre un bus (25 pesos maximum, presque 1€), qui finit son parcours à Tres Cruces, le terminal des bus de Montevideo. A partir de là, mieux vaut prendre un taxi jusqu’à votre appartement ou la résidence d’étudiants dans laquelle vous aurez réservé une chambre. Afin d’avoir le temps de se poser à Montevideo et de se repérer un peu, il est sage de s’y rendre au moins une semaine avant le début des cours. Parmi les procédures administratives à suivre, la plus importante est d’aller se faire enregistrer au Consulat de France à Montevideo (qui se trouve dans l’Ambassade de France, au coin des rues Andes et Uruguay, dans le centre). S’enregistrer est obligatoire, et cela vous assure la protection du consulat en cas de problème. 25 Puis, allez rendre visite à Miriam Kemna, au Campus Centro de la ORT (au coin des rues Cuareim et Mercedes, dans le Centro), afin de lui dire que vous êtes bien arrivés (ou bien le contraire, si ce n’est pas le cas), et pour lui soumettre le moindre doute par rapport à quoi que ce soit. Elle vous expliquera ensuite le calendrier de début des cours ainsi que les procédures d’inscriptions. 26